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Azel Guen : Décryptage de l'Actu Autrement - Page 14

  • Qui règne en France?

     
     
    Nos autorités politiques au service de l'état d'Israël ?

    11 juin 2015 | Par Stephane M.

    o 30 policiers de la BAC de Paris on déboulé cette nuit du 16 au 17 juin chez Daniel Schneidermann qui était absent. Ils n'ont pas démoli sa porte. Il était soupçonné d'avoir tué sa femme ... Et ce n'est pas un poisson d'avril (ou même de juin).

     

    o Pierre Stambul, co-président de l'UJFP et militant actif du BDS, a été interpellé le 9 juin dernier au milieu de la nuit par le Raid à Marseille, juste avant une Conférence prévue à Toulouse* le soir même.

    Le lendemain 10 juin c’est chez Jean-Claude Lefort, ancien député et ex-président de l’association France-Palestine Solidarité, que la Brigade anti-criminalité a débarqué en pleine nuit :

    http://www.politis.fr/Intervention-policiere-au-domicile,31469.html

    Heureusement, Jean-Claude Lefort était en vacances et a pu échapper à cette violence.

     

    Témoignage de Pierre Stambul qui n’a reçu aucune excuse pour ses 7h passées en garde à vue :

    « A 3 h 50, j'entends plein de voix et mon nom. Je sors en slip sur le seuil. 

    Le RAID me tombe dessus à une dizaine. Menotté une heure, un peu violenté.

    Sarah que je suis censé avoir assassiné est là, ça ne les calme pas.

    Le commissariat du 8ème arrondissement prend le relai.

    J'aurai 7 h de garde à vue avec un seul interrogatoire où je parlerai de ce qui est arrivé à Pessi et Jean-Guy, de Ulcan, des menaces de la LDJ et de JSS nerws. Je sors sans excuse avec plusieurs portes défoncées chez mon proprio qui a été très bien.

    Ils m'ont pris les empreintes digitales mais pas l'ADN. »

    * « Pierre Stambul, coprésident de l’UJFP , fils de résistants déportés, donnera un point de vue juif contre le sionisme et l’apartheid au cours de la réunion publique. Cette réunion est organisée par l’UJFP Toulouse et soutenue par BDS France Toulouse. »

    http://www.ujfp.org/spip.php?article4174

     

     

    Ces faits ont été relatés ici :

    http://blogs.mediapart.fr/blog/jean-claude-meyer/090615/pierre-stambul-co-president-de-lujfp-interpelle-par-le-raid-marseille

    et ici :

    http://www.ujfp.org/spip.php?article4204

    http://www.ujfp.org/spip.php?article4210

     

    A part Politis, Mediapart pour la garde à vue de Pierre Stambul, aucun média ne juge évidemment que ces évènements mérient le moindre article. Mais on sait que sur ces thèmes les grands médias ne sont pas là pour nous informer.

     

     o un autre responsable de l’UJFP, Jean-Guy Greilsamer, a été victime d'exactement le même procédé le 31 mars dernier. Il n'avait pas souhaité médiatiser cette affaire.

     

    o Pierre Haski (co-fondateur de Rue89) avait été victime d’exactement le même procédé en 2014 (voir le témoignage de Pierre Haski dans une émission de télévision plus bas).

     

    o Sihem Souid qui dénonçait le racisme de la police, et ses parents, avaient été victimes de harcèlement de la part d’Ulcan (de son vrai nom Grégory Chelli), un Franco-Israélien résidant en Israël. Cette affaire n’a pas fait l’objet d’une instruction très efficace.

    - Juillet 2014 Sihem Souid, auteure du livre « Omerta dans la police » (2010), dépose plainte pour menaces de mort et injures envers elle et sa fille de 12 ans. Ulcan a revendiqué la création du site Souid-Sihem.com, qui multiplie les insultes et les menaces à l’encontre de la fonctionnaire de police qui a dû être détachée au ministère de la Justice, après la parution de son livre dénonçant le racisme dans la police.

     

    - Témoignage audio très intéressant de Sihem Souid :

    https://soundcloud.com/redaction-beur-fm/sihem-souid-cest-un-proche-de-la-ldj-qui-sest-occupe-de-mon-affaire-avec-ulcan

    - Septembre 2014 : Les parents de Sihem Souid, chargée de mission au ministère de la Justice avaient vu dans la nuit des policiers débarquer chez eux, sur le soupçon qu’ils aient tué leur fille.

     http://www.arretsurimages.net/breves/2014-09-23/Ulcan-s-en-prend-a-une-chargee-de-mission-de-Taubira-id17977

     

    Cette affaire a été instruite d’une manière étrange par un policier aux affinités particulières, Michel Thooris:

    - https://www.facebook.com/panhamza/photos/a.259863080821062.1073741827.258337060973664/443978792409489

    - http://www.panamza.com/031014-ulcan-israel-connexion

    - Le nom de Michel Thooris apparait dans cet article de la Chambre de Commerce France-Israël qui vante la coopération de la police française avec une agence israélienne privée de sécurité :

    - http://www.israelvalley.com/news/2008/03/16/16348/israel-france-securite-et-gorilles-cooperation-entre-la-police-de-france-et-celle-d-israel

     

    o Ulcan (de son vrai nom Grégory Chelli), pirate de nombreux sites qui sont critiques envers la politique de l’état d’Israël. Le journaliste de Rue89, Benoît Le Corre, le relate en juillet 2014 dans cet article :

    http://rue89.nouvelobs.com/2014/07/29/ulcan-hacker-sioniste-fait-tomber-les-sites-pro-palestiniens-253963

     

     

    o Juillet 2014 : Le père du jounaliste de Rue 89 Benoist Le Corre, qui subissaient un harcèlement téléphonique de la part d’Ulcan, meurt peu de jours après un appel de ce dernier :

    http://www.leparisien.fr/faits-divers/deces-du-pere-d-un-journaliste-de-rue89-harcele-par-le-hacker-ulcan-01-10-2014-

     

    o Le Maire-adjoint de Neuilly, apporte un soutien public à Ulcan :

    http://www.lecourrierdelatlas.com/805813102014Un-maire-adjoint-de-Neuilly-demande-a-Ulcan-le-hacker-sioniste-de-s-occuper-du-fondateur-de-Rue-89.html

     

     

     

     

    o Pierre Haski, cofondateur de Rue89 témoigne dans la vidéo ci-dessous. Il parle de dizaines de plaintes contre Grégory Chelli. Il espèrait encore à l’époque (novembre 2014) que la Justice fasse son travail. Il est à noter que Patrick Cohen qui interroge Haski, se pose la question de la pertinence de l’article qu’avait publié Benoist Le Corre sur l’activité d’Ulcan … :

    http://www.dailymotion.com/video/x29gotr_pierre-haski-denonce-le-hacker-ulcan_tv

     

    o Ulcan a piraté différents sites publics d'information, dont Mediapart, et il a menacé plusieurs personnes, dont Martine Aubry pour le gel du jumelage de Lille avec une ville israélienne :

    - https://www.facebook.com/panhamza/photos/a.259863080821062.1073741827.258337060973664/446906905450011/?type=1

    - Une militante centriste chargée de la vie scolaire, Sandra Fellous défend Ulcan.

    - https://www.facebook.com/panhamza/photos/a.259863080821062.1073741827.258337060973664/445135388960496

    - Le site Panamza a bizarrement été censuré sur twitter pour avoir révélé ce tweet public de Sandra Fellous:

    - https://www.facebook.com/panhamza/photos/a.259863080821062.1073741827.258337060973664/448668851940483/?type=1

    -

    -

    o Un jeune blogueur a été perquisitionné et mis en garde à vue pendant l’été 2014, parce qu’il avait repris sur sa page, les informations que des soldats israéliens ayant la nationalité française avaient eux-mêmes publiées.

    Le policier aurait indiqué au jeune homme : la mère d’un de ces soldats israéliens aurait porté plainte et aurait assez d’influence pour que cette plainte passe par les plus hautes instances de l’Etat français.

    Dans cet article on trouvera le témoignage de ce jeune qui a subi une garde à vue de 48h sans avoir rien commis d’illégal :

    http://blogs.mediapart.fr/blog/stephane-m/120814/hollande-valls-et-taubira-protegent-les-criminels-de-guerre-francais

    Aussi ici :

    http://www.lyoncapitale.fr/Journal/Lyon/Justice/Justice/Garde-a-vue-pour-avoir-publie-le-nom-de-soldats-israeliens

     

    o Tout récemment alors qu'Orange, se conformant enfin au Droit international, souhaite rompre ses liens avec sa filiale israélienne active dans les territoires occupés, le gouvernement français l'en dissuade !

    http://www.france-palestine.org/La-polemique-autour-d-Orange-elude-le-vrai-probleme-le-commerce-avec-les

     

     

    D’autres éléments troublants :

    o La LDJ est également une organisation dont les membres ont menacé et molesté plusieurs personnes en France (notamment Olivia Zemor, Jacob Cohen, et Houria Bouteldja):

    Les affaires dans lesquelles intervient la Ligue de Défense Juive ne semblent pas toujours traitées avec une sévérité suffisante pour dissuader de tels actes.

    http://leplus.nouvelobs.com/contribution/675168-houria-bouteldja-agressee-quand-la-violence-est-suivie-de-silence.html

    Johan Weisz ancien rédacteur de Proche-orient.info et journaliste à Radio Shalom, tient le site d'information Streetpress qui a enquété sur la LDJ et ses liens avec l’Union des Patrons et Professionnels Juifs de France (UPJF), (à ne pas confondre avec l'UJFP). L'enquête est publiée en trois parties, voici l'une d'elle (les autres sont sur le même site):

    http://www.streetpress.com/sujet/1410446959-ligue-defense-juive-3-actions-extreme-droite-racisme

     

    o Un site sioniste francophone tenu par un franco-israélien, JSSnews, participe à ces actions de menace et d'intimidation : il diffuse de la propagande et commet des délits en publiant les informations privées des personnes qui lui déplaisent :

    http://bourgoinblog.wordpress.com/2014/01/22/jssnews-ressuscite-les-heures-sombres-de-notre-histoire/

     

    o Frédéric Haziza, employé par la Chaine publique LCP, mène des campagnes d'insultes et d'intimidation pour, selon lui, "lutter contre l'antisémitisme".

    Frédéric Haziza, diplômé d'une école d'ingénieurs en informatique (Supinfo), est chef du service politique de Radio J depuis 2001. Il est également journaliste-éditorialiste sur La Chaîne parlementaire - Assemblée nationale (LCP-AN). C' est aussi l'un des pigistes du Canard enchaîné.

     

    - Frédéric Haziza a en mars dernier lancé une campagne contre Pascal Boniface à propos de son dernier livre « La France malade du conflit israélo-palestinien ». Dans un tweet du 22 mars 2014, puis dans un article publié sur le site du CRIF, il lui reproche de « relativiser le mobile antisémite des assassins d’Ilan Halimi » ce qu'il qualifie de pervers et abject, parle de “négation de l’antisémitisme” et le présente comme un de ces “militants obnubilé par le combat antisioniste qui les fait flirter avec un antisémitisme pernicieux”. À coups de citations tronquées, il parle de l' « obsession juive » de Pascal Boniface.

    http://blogs.mediapart.fr/edition/les-invites-de-mediapart/article/270314/stop-la-chasse-aux-sorcieres-soutien-pascal-boniface

     

    - Un tweet de Frédéric Haziza pendant les manifestations de cet été, qui exprimaient la solidarité avec la population de Gaza bombardée :

     

    https://twitter.com/frhaz/status/488427976158367744

     

    [J'étais à plusieurs de ces manifestations pour Gaza auxquelles participait l'Union Française Juive pour la Paix et même, dans l'une d'entre elle, un petit groupe "d'Israéliens solidaires, pour la levée du blocus de Gaza", très chaleureusement applaudi par les manifestants]

     

    - En juillet dernier, dans un tweet, Frédéric Haziza utilise une photographie prise en Iran en 2009, d'un manifestant iranien affrontant la police, pour la faire passer pour une photo prise lors d'une manifestation de cet été contre les bombardements de Gaza :

    http://oumma.com/202641/manif-sarcelles-journaliste-haziza-pris-flagrant-deli

     

    - Toujours en marge de ces manifestations pour Gaza de juillet dernier, un jeune homme qui prenait des photos déclare avoir été importuné par Frédéric Haziza au point de porter plainte contre lui. Ce jeune homme est un employé de la Direction départementale de la Jeunesse. Son témoignage se trouve dans cet article ainsi qu'un scan de sa plainte :

    http://www.panamza.com/270714-haziza-plainte

    Le Parquet a décidé de ne pas instruire la plainte contre Monsieur Haziza :

    http://www.panamza.com/161014-haziza-affaire-classee

     

    - Frédéric Haziza a menacé Michel Soudais, rédacteur en chef adjoint du site d'information Politis, lors de l'Université d'été du PS:

     http://www.politis.fr/Frederic-Haziza-menace-notre,28046.html

     

    - Frédéric Haziza a pu suivre l'une des manifestations pour Gaza. Le journaliste Nadir Dendoune (Journaliste entre autres au Monde Diplomatique, né en France et détenteur des nationalités françaises, algérienne et australienne) n'a pas été autorisé, lui, par notre police, à suivre la manifestation de soutien à Israël :

    http://www.lecourrierdelatlas.com/760801082014Le-journaliste-Nadir-Dendoune-interdit-de-couvrir-la-manifestation-pro-israelienne.html

     

     

     

    - Pour se faire une idée des relations de Frederic Haziza :

    Il a accompagné François de Rugy et Vincent Placé en Israël dans leur voyage organisé par Elnet :

    http://www.panamza.com/210414-haziza-elnet

     

    Frédéric Haziza est invité au domicile de Marek Halter, en même temps que Manuel Valls, Yossi Gal (ambassadeur d'Israël), Bernard Cazeneuve (ministre de l'Intérieur), Jean-Paul Huchon (président PS de la région Île-de-France), Caroline Fourest, Éric Naulleau, Éric Ghebali (SOS Racisme, UEJF), Claude Barouch (UPJF), Patrick Klugman (PS), Yves Thréard (Le Figaro, I Télé), Olivier Poivre d'Arvor (directeur de France Culture), Rama Yade (UDI), Elisabeth Guigou (PS), Valérie Pécresse (UMP), Latifa Ibn Ziaten (mère de la première victime de l'affaire Merah), George-Marc Benamou, et André Bercoff.

    https://www.facebook.com/panhamza/photos/a.259863080821062.1073741827.258337060973664/442998572507511

     

    o Une délégation de la Jewish Federation of North America (Fédération juive d'Amérique du Nord) a été reçue à dîner en septembre 2013 dîner à l'hôtel de Ville de Paris par Patrick Klugman, adjoint au maire de Paris en charge des relations internationales. Frédéric Haziza était invité ainsi que des membres du CRIF, Dominique Reynié, Science Po omniprésent à C dans l'air, , le journaliste Paul Amar , l'écrivain Marek Halter et le député Meyer Habib qui est censé représenter à l'Assemblée les Français de l'étranger, élu avec les voix de seulement 4,7% des inscrits de sa circonscription.

    http://www.crif.org/fr/lecrifenaction/la-f%C3%A9d%C3%A9ration-juive-dam%C3%A9rique-du-nord-en-visite-%C3%A0-paris/52435

     

    o En conséquence de tout cela il est très difficile en France de trouver un éditeur pour un livre qui aborde entre autres les manipulations que réalisent les soutiens d'Israël en France, même quand on est un journaliste reconnu et déjà très médiatisé comme Pascal Boniface:

    http://www.iris-france.org/informez-vous/blog_pascal_boniface_article.php?numero=292

    o La France octroie des réductions d’impôts pour des dons à l’armée israélienne, cela a été dévoilé récemment, y compris par le Canard Enchainé :

    http://www.ism-france.org/communiques/La-France-subventionne-des-reductions-d-impots-pour-des-dons-a-l-armee-israelienne-article-19125

     

     o L'armée israélienne vient recruter en France sans que cela semble émouvoir nos grands médias ou poser le moindre problème à nos politiques. En mai dernier la Grande Synagogue de Paris invitait, sur le site de l'ambassade d'Israël à Paris, l'armée israélienne a venir recruter à la synagogue. A la même époque une école juive privée de Marseille qui reçoit des financement public accueillait également un recruteur israélien :

    http://tlaxcala-int.org/article.asp?reference=13333

    http://image.noelshack.com/fichiers/2014/30/1406296191-tsahal-recrute-marseille2.png

    Egalement sur le site Panamza :

    http://www.panamza.com/230514-tsahal-paris

    http://www.med-in-marseille.info/spip.php?article2358

     

    o La circulaire Alliot-Marie contre le boycott des colonies illégales israéliennes n'est toujours pas abrogée.

     

    o Les candidates UMP et PS à la Mairie de Paris sont allées, en décembre 2013, toutes les deux se faire adouber en Israël (il n'y a que 3% de juifs dans la population parisienne et tous ne se sentent pas liés à Israël) :

    http://www.lefigaro.fr/politique/2013/12/05/01002-20131205ARTFIG00431-anne-hidalgo-courtise-l-electorat-juif-en-israel.php

     

    o A l’été 2014 une attaque aérienne israélienne a causé des dégâts très importants sur la maison du consul français Majdi Shaqoura dans le quartier de Sudaniya au Nord-ouest de Gaza. Je n'ai pas trouvé de protestation du gouvernement français. Le fonctionnaire a indiqué qu’Israël savait que la maison appartenait à du personnel diplomatique, mais l’avait néanmoins ciblée comme « élément de sa politique de punition collective contre les résidents de Gaza ».

    http://maannews.net/eng/ViewDetails.aspx?ID=713977

    En novembre 2012 déjà, Majdi Shakoura, avait été légèrement blessé, ainsi que son épouse et une de ses filles, lors d’un précédent raid aérien israélien. A la suite de cette première attaque délibérée contre le domicile du consul à Beit Lahya, l’épouse de M. Shakoura, enceinte de deux mois, avait fait une fausse couche et perdu le bébé qu’elle portait. Le diplomate franco-palestinien avait pour sa part été blessé à la jambe gauche par des éclats de vitre. Une de ses filles, âgée de 13 ans à l’époque, avait été touchée par du verre brisé. Là non plus je n'ai pas trouvé de protestation du gouvernement français.

    o En septembre 2013, une Française, attachée humanitaire du consulat de France en Israël, avait été jetée à terre par des soldats israéliens, Hollande et Fabius ont muté cette courageuse jeune femme dans un autre pays.

    Marion Fesneau-Castaing faisait partie d'un groupe de diplomates européens qui accompagnaient, le 20 septembre dernier, un convoi acheminant des tentes. Ils devaient venir en aide à des bédouins palestiniens, dont le village de Makhoul, dans la vallée du Jourdain, avait été démoli par l'armée israélienne. Les militaires israéliens ont bloqué de force le convoi et confisqué les tentes. La diplomate française, tirée du camion, s'était retrouvée au sol. Courageuse jeune femme: des images de l'incident diffusées par la suite sur internet, la montrent se défendant en frappant de la main un garde-frontière israélien casqué.

    L'ONU et l'Union européenne avaient protesté après cette confiscation des tentes, tandis que le ministère israélien des Affaires étrangères qualifiait les diplomates impliqués de "provocateurs". L'armée israélienne a rasé, le 16 septembre, toutes les structures installées à Makhoul et a empêché les organisations humanitaires d'acheminer des tentes aux habitants, en vertu d'une décision de la Cour suprême israélienne rejetant un recours des résidents.

    Mais le 24 septembre, la Haute cour de justice israélienne a provisoirement interdit à l'armée de déplacer les habitants et de poursuivre ses démolitions, lui donnant jusqu'au 8 octobre pour démontrer qu'elles étaient "exigées par des nécessités militaires imminentes".

    Le consulat de France à Jérusalem s'est refusé à tout commentaire sur le départ de la diplomate. A Paris, notre gouvernement est resté muet, le ministère français des Affaires étrangères n'a ni confirmé ni infirmé l'information, se bornant à dire que la France avait cherché avec les autorités israéliennes une solution préservant "la relation bilatérale et la situation personnelle de l'agent".

    http://www.francetvinfo.fr/monde/proche-orient/une-diplomate-francaise-persona-non-grata-en-israel_422145.html

     

    o La France est le seul pays du monde occidental où des manifestations contres les crimes israéliens ont été interdites en 2014. On notera que les soutiens à cet Israël criminel ont été autorisés à manifester.

    o Des personnes arrêtées en marge de ces manifestations ont été condamnés à des peines d'une sévérité exceptionnelle pour des délits souvent non prouvés.

    http://www.metronews.fr/info/violences-a-barbes-le-drole-de-profil-des-manifestants-pro-palestiniens-arretes-et-juges/mngu!t7gVgzDsfe2Q/

     

    Vidéo qui montre de dangereuses activistes qui se sont faîtes insultées et ont été mises en garde à vue:

    https://www.youtube.com/embed/Hx-JIsGQHes?feature=player_embedded" frameborder="0" allowfullscreen></iframe>

     

    o Il est quasi-impossible en France d'obtenir une salle pour débattre publiquement des crimes israéliens.

    o Le site de la Fédération Internationale des Droits de l'Homme recense les mesures européennes contre la colonisation israélienne: tableau comparatif des actions prises par les différents pays. Les actions sont rares. La France est particulièrement inactive :

    http://www.fidh.org/IMG/pdf/tableau_comparatif_ccfd_fidh.pdf

    o La France a signé les Conventions de Genève : tout pays signataire a le devoir de protéger les populations civiles quand elles subissent des agressions. Ni le gouvernement français ni pratiquement aucun homme politique ayant accès aux média, n'a évoqué les Conventions de Genève pendants les massacres de masse de la population de Gaza cet été :

    http://blogs.mediapart.fr/blog/m-bentahar/151014/pour-la-reconnaissance-de-letat-palestinien-lettre-aux-deputes-du-groupe-socialiste-radical-citoyen

     

    o En 2011 une émission de télévision avait, enfin, osé traiter de l'état d'Israël d'une manière non hagiographique. Les organisations représentant les juifs communautaristes français avaient lancé une campagne de pression considérable et les journalistes avaient reçu des menaces de mort :

    Une émission sur la Palestine déclenche une polémique avec la communauté juive :

    http://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2011/10/09/une-emission-sur-la-palestine-declenche-une-polemique-avec-la-communaute-juive_1584599_3236.html

     

    Depuis 2011, il n'y a pas eu beaucoup d'autres émission un tant soit peu objectives sur Israël, hormis le film franco-israélien "The Gatekeepers" réalisé en 2012 (diffusé sur Arte je crois).

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    18/06/2015, 19:25 | Par christian delarue en réponse au commentaire de Stephane M. le 11/06/2015 à 13:28

    Fcbké*****

    11/06/2015, 14:36 | Par Stephane M.

    Pendant que toutes ces énergies sont consacrées à défendre Israël,

    Israël maltraiterait "systématiquement" des enfants palestiniens

    Le Point - Publié le10/06/2015 à 19:27

    Selon l'ONG Military Court Watch, "les mauvais traitements sont fréquents, systématiques et institutionnalisés". L'armée israélienne nie ces accusations. 

    http://www.lepoint.fr/monde/israel-maltraiterait-systematiquement-des-enfants-palestiniens-10-06-2015-1935316_24.php

    11/06/2015, 14:53 | Par Stephane M.

    Imen Habib, membre de BDS France depuis 2009, dénonce « le manque de cohérence » de la politique française sur le dossier israélo-palestinien. Laurent Fabius, avec 16 ministres des affaires étrangères de l’Union européenne, a écrit à Federica Mogherini, la haute représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité le 16 avril 2015, pour lui demander d’accélérer la procédure d’étiquetage des produits des colonies. Israël parle ici aussi « de boycott ».

    Habib note « une évolution positive pour BDS en France, malgré les attaques pour limiter la liberté d’expression — notamment par le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) et le Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme (BNCVA) — et la répression ». Plusieurs militants ont été poursuivis, rappelle Isabelle Avran de l’Associaton France Palestine Solidarité (AFPS),, qui rappelle : « Sous Sarkozy, Michèle Alliot-Marie a menacé de procès pour incitation à la haine raciale, via une circulaire aux Parquets, les propagateurs de la campagne BDS. » La situation est particulière en France, où par exemple des manifestations de soutien à Gaza ont été interdites par les autorités (aucune soutenant Israël ne l’a été) lors de la dernière offensive israélienne. Des manifestants ont écopé de peines de prison ferme8.

    Mais les campagnes continueront assurent les deux militantes — avec la participation de juifs et d’Israéliens — car « le mouvement BDS ne vise qu’à faire appliquer le droit international ».

    http://orientxxi.info/magazine/boycott-d-orange-derapages-dans-la-communication-israelienne,0932

    11/06/2015, 15:28 | Par Stephane M.

    La polémique autour d’Orange élude le vrai problème : le commerce avec les colonies israéliennes

    Nos organisations*, signataires du rapport intitulé « Les liaisons dangereuses d’Orange dans le Territoire palestinien occupé », dénoncent le recul du groupe Orange, face aux pressions inacceptables exercées par le gouvernement israélien, au sujet de sa volonté de rupture de contrat avec l’opérateur israélien Partner, présent dans les colonies illégales. Nous déplorons qu’Orange ne reconnaisse pas publiquement et explicitement les risques auxquels s’expose le groupe, en contribuant indirectement à des violations du droit international à travers sa relation d’affaires avec Partner.

     

    Nos organisations rappellent que les entreprises françaises doivent, partout où elles opèrent, respecter les droits humains, et en cas de conflit armé comme c’est le cas dans le Territoire palestinien occupé (TPO), se conformer au droit international humanitaire. Ainsi, elles doivent veiller à ne pas contribuer directement ou indirectement au maintien des colonies israéliennes dans le TPO, reconnues illégales en droit international et impliquant de nombreuses violations des droits humains.

    Nous déplorons par ailleurs vivement le manque de soutien de l’État français à une entreprise dont il est le principal actionnaire, et l’absence d’affirmation explicite – dans le communiqué du MAE du 5 juin dernier- de la volonté de l’État français de s’assurer que les entreprises françaises ne contribuent pas directement ou indirectement au maintien des colonies illégales. Conformément à ses obligations internationales en matière de droits humains, à sa politique extérieure au sujet du TPO, et à l’avis publié sur le site internet du Ministère des affaires étrangères le 24 juin 2014, l’État français doit immédiatement interpeller Orange au sujet de sa relation d’affaires avec Partner. La France a, à maintes reprises, condamné la colonisation israélienne et s’est publiquement prononcée au sujet de l’illégalité, en droit international, des colonies implantées dans le TPO. Nous appelons le gouvernement à être cohérent et à renforcer son soutien aux entreprises françaises pour qu’elles cessent toute activité dans des colonies dont il souligne l’illégalité avec la communauté internationale toute entière, à l’exception de la puissance occupante.

    *Les organisations auteures du rapport sont : FIDH (Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme), CCFD-Terre Solidaire, Al Haq, Association France Palestine Solidarité, Confédération Générale du Travail (CGT), Ligue des droits de l’Homme (LDH), Union Syndicale Solidaires

    Le rapport est disponible en français et en anglais.

    http://www.france-palestine.org/La-polemique-autour-d-Orange-elude-le-vrai-probleme-le-commerce-avec-les

    11/06/2015, 19:25 | Par Stephane M.

    “Combat Proven”: The Booming Business of War in Israel

    Extrait :

    Les entreprises d'armement en vedette, comme les participants intéressés à acheter leurs produits, sont venus de partout dans le monde, mais les entreprises israéliennes étaient beaucoup plus nombreuses autres nations. La foire est mis sur l'aide et la coopération active du gouvernement israélien, et l'expo ISDEF conseil de conseillers est composée d'anciens officiers d'élite de l'armée israélienne. Le département américain du Commerce est le seul organisme gouvernemental étranger à co-parrainer l'événement.

    Israël a imposé comme un pôle d'fabricants d'armes, en capitalisant sur l'état de conflit permanent le pays est et la coordination étroite entre le l'industrie des armes et militaires. Lors de la cérémonie d'ouverture de ISDEF, Ziva Eger, le ministère israélien du directeur de l'économie de la division pour les investissements étrangers et de la coopération industrielle, vanté comment Israël prend "la technologie du secteur de la défense et met en œuvre tout au secteur civil."

    En Israël, près de 6.800 personnes traitent des exportations d'armes à plus de 1000 entreprises, selon les données du ministère de la Défense à partir de 2013. L'industrie de l'armement du pays a apporté à environ 5,6 milliards de dollars l'année dernière, faisant d'Israël le huitième exportateur d'armes plus importantes à l'échelle mondiale, selon le Stockholm International Peace Institut De Recherche. L'ancien ministre israélien de la Défense Ehud Barak a déclaré que 150 000 ménages israéliens comptent sur l'industrie des armes pour le revenu. Tandis que les gains de l'année dernière étaient en fait une baisse d'un sommet de 7,5 milliards de dollars de revenus en 2012, soit une baisse attribué par le ministère de la Défense d'Israël à des coupes budgétaires dans les États-Unis et en Europe , Israël est parmi les principaux exportateurs d'armes au monde par habitant. En fait, les États-Unis prévoit effectivement une subvention à l'entreprise d'armement israéliennes: Alors que près de 75 pour cent des 3,1 milliards de dollars en aide militaire américaine à Israël doit être dépensé sur les armes américaines, 25 pour cent peut être dépensé sur domestiques fabricants d'armes israéliens - une situation unique à Israël. Même quand Israël américain achète des armes, il demande parfois que ces armes soient construits avec des composants israéliens.

    La subvention américaine contribue à alimenter le business de la guerre en Israël. Il est une industrie en plein essor en raison en grande partie à la fréquence croissante des batailles du pays avec des groupes militants au Liban et à Gaza, la bande côtière qu'Israël détient en vertu d'un air, terre et mer blocus paralysant voisin. En 2006, Israël est allé à la guerre au Liban, tuant au moins 900 civils. Deux ans plus tard, Israël a envahi Gaza dans quel rapport de Human Rights de l'ONU a appelé «une attaque délibérément disproportionnée visant à punir, humilier et terroriser une population civile." Operation Cast responsable, selon le 2008 - attaque 2009 a été appelé, tué 1.400 personnes, plus de la moitié étaient des civils. En 2012, Israël a bombardé la bande de Gaza pour environ une semaine avant un cessez-Unis et médiation égyptienne est entrée en vigueur. Mais l'attaque la plus dévastatrice israélienne sur la bande a eu lieu l'été dernier, quand Israël a mené une bataille de 50 jours contre le Hamas qui a tué 2.200 personnes, la majorité d'entre eux des civils.

    Les guerres sur la bande de Gaza ont eu un impact dévastateur sur la population là-bas, laissant la moitié des adolescents palestiniens avec des symptômes de post-traumatique complète ou partielle stress, selon une étude publiée dans Journal of Psychiatry arabe . Mais en Israël, les guerres sont bonnes pour le business.

     

     
  • CRISE DES FRONTIÈRES

     

    Pourquoi les réfugiés de guerre doivent-ils encore risquer leurs vies pour demander l’asile en Europe ?

    PAR RACHEL KNAEBEL 18 SEPTEMBRE 2015

    Se noyer en Méditerranée, se faire dépouiller par des passeurs sans scrupules, être enfermés dans des camps, se faire molester par des policiers, marcher de longues heures avec bagages et enfants : tels sont les risques encourus par les réfugiés qui cherchent à demander l’asile en Europe. Mais au fait, pourquoi sont-ils obligés de voyager dans ces conditions alors que beaucoup auraient les moyens de prendre l’avion ? A cause du système kafkaïen de Dublin, qui réglemente les demandes d’asile en Europe. Et du refus des Etats européens de leur accorder des visas dans les ambassades. Pourtant, des alternatives existent, plus sûres et moins coûteuses pour tout le monde, si la volonté politique est au rendez-vous.

    Partout, les frontières se ferment en Europe. Après avoir laissé entrer sur son territoire des dizaines de milliers de réfugiés coincés en Hongrie, l’Allemagne a fait marche arrière et rétabli ses contrôles aux frontières. L’Autriche a suivi, puis la Slovaquie. La France bloque depuis des mois l’entrée de réfugiés passés par l’Italie. La Hongrie a érigé une clôture sur sa frontière avec la Serbie et vient d’adopter une loi qui criminalise l’entrée “illégale” sur son territoire. Des dizaines de milliers de réfugiés se retrouvent encore coincés dans des camps de transit, dans des conditions catastrophiques, en Hongrie, en Serbie, ou en Grèce, dépassée par les arrivées sur son territoire [1].

    Plus de quatre millions de Syriens ont fui leur pays depuis le début de la guerre en 2011. Parmi eux, près de deux millions se trouvent en Turquie, plus d’un million au Liban, plus de 600 000 en Jordanie [2]. Pendant ce temps, les pays européens rétablissent les contrôles aux frontières. Et se battent sur le nombre de réfugiés qu’ils pourraient peut-être accueillir parmi ceux qui sont déjà arrivés en Grèce, en Italie ou en Hongrie, souvent après avoir traversé la Méditerranée sur des bateaux de fortune.


    Dessins réalisés par des enfants Syriens, collectés par Caritas Syria et publiés par le quotidien britannique The Independant

    La Grèce a vu débarquer 288 000 réfugiés sur ces côtes depuis début 2015, l’Italie 120 000. Il s’agit en grande partie de Syriens, d’Afghans et d’Irakiens. Le nombre d’exilés arrivés par la mer dans ces deux pays a plus que quintuplé depuis 2011 [3]. Et le nombre de morts en mer explose : 2900 réfugiés ont déjà perdu la vie ou ont été déclarés disparus dans leur traversée de la Méditerranée depuis le début de l’année. Ils étaient 3500 en 2014.

    Le kafkaïen système de Dublin

    N’y a t-il pas d’alternatives aux milliers de morts en mer et à l’enrichissement de passeurs sans scrupules ? Pourquoi les réfugiés de guerre sont-ils traités comme des criminels ? Pourquoi se retrouvent-ils coincés en Grèce alors qu’ils ne veulent pas y rester, et que le pays – qui a subi des années d’austérité imposée par ses voisins – n’a pas les moyens de les prendre en charge dignement ? Pourquoi la Hongrie recourt-elle à des méthodes de plus en plus brutales pour empêcher les réfugiés de passer sur son territoire ? La réponse tient pour beaucoup à une expression : “Le système de Dublin”.

    L’Union européenne a adopté sous ce nom un règlement [4] qui oblige les demandeurs d’asile à déposer leur demande dans le premier pays européen sur lequel ils ont posé le pied. Or, il s’agit le plus souvent des États qui se trouvent aux frontières de l’UE : Grèce, Italie et Hongrie en tête. Ce système contraint ces États à enregistrer les demandeurs et à les prendre en charge. Et à ne surtout pas les laisser partir vers un autre pays de l’UE. Si c’est le cas, l’Allemagne ou la France ont l’obligation juridique d’expulser un réfugié vers la Hongrie ou la Grèce si c’est là qu’il a été enregistré à son arrivée en Europe.

    Selon ses détracteurs, le règlement de Dublin est en grande partie responsable du chaos actuel. « Nous percevons depuis plusieurs années des dysfonctionnements du système. Et avec les nouvelles arrivées de ces derniers mois, nous voyons bien que le système ne fonctionne pas et doit être réformé, en profondeur, souligne Christophe Harrison, de France Terre d’Asile. Le système de Dublin est inégalitaire entre les États et inégalitaire pour les demandeurs d’asile. »

    « Ils doivent pouvoir aller là où ils ont des attaches »

    De facto, le règlement de Dublin n’est pas toujours respecté au vu des conditions d’accueil qui règnent dans les pays d’arrivée. L’Allemagne n’expulse plus de demandeurs d’asile vers la Grèce, quand bien même ils y auraient été enregistrés à leur arrivée en Europe. Un document de l’administration allemande, révélé fin août, donne à penser que la consigne circulait outre-Rhin de suspendre les règles de Dublin pour les demandeurs d’asile syriens. La Cour de justice de l’Union européenne avait elle-même remis en question le système en cas de « risque réel » pour le réfugié « d’être soumis à des traitements inhumains ou dégradants » [5].

    « Le système de Dublin a échoué. Nous le voyons bien aujourd’hui, juge aussi la député européenne verte Ska Keller. Nous demandons une réforme de fond, avec une répartition justes des demandeurs d’asile entre les États. Et en prenant en compte la volonté des réfugiés. Ils doivent pouvoir aller là où ils ont des attaches ou dans le pays dont ils maîtrisent la langue. » Le modèle de réforme envisagé par les Verts européens et plusieurs associations donnerait le droit aux demandeurs d’asile de s’enregistrer là où ils le souhaitent. Tout en mettant en place un système de compensations financières entre les États [6].

    Ouvrir des voies légales et sûres

    Pourquoi les Syriens, une fois arrivés en Turquie, au Liban ou en Jordanie, ne demandent-ils pas tout simplement un visa auprès des ambassades consulats européens, plutôt que d’entreprendre un périlleux et coûteux voyage ? Avec un visa, ils pourraient se rendre en Europe en avion. Et demander l’asile une fois sur place sans devoir se risquer dans des embarcations de fortunes ni confier leur vie à des criminels potentiels. Un vol du Liban ou de Turquie vers l’Allemagne, la France ou la Suède coûte quelques centaines d’euros, bien moins que le chemin extrêmement dangereux de la mer et des Balkans. Un voyage pendant lequel les réfugiés n’ont d’autres choix que d’enrichir les passeurs et d’alimenter la corruption. Ce serait évidemment beaucoup plus simple. Trop simple pour l’Union européenne.

    Dans les faits, les demandes d’asile déposées dans les aéroports sont très peu nombreuses : 1100 en France en 2014 , 643 dans les aéroports allemands la même année, dont 178 de Syriens, 96 d’Afghans... [7] Car les États de l’UE ne donnent presque pas de possibilités légales et sûres pour les réfugiés syriens de se rendre en Europe. « C’est absurde, nous avons en Europe un système d’asile, et c’est bien, mais pas de système d’accès à l’asile, analyse Ska Keller. Il faut créer des voies légales d’arrivée en Europe pour les réfugiés. »

    Quand le Brésil accorde plus de visas aux Syriens que la France

    Quelques pays ont bien en mis place des programmes pour faire venir légalement des Syriens ou des minorités persécutées de la région depuis le début de la guerre. Mais il ne s’agit à chaque fois que de quelques milliers, voire de quelques centaines de personnes. La France a décidé l’année dernière d’accueillir sur deux ans 1000 personnes venues de Syrie ou des camps de réfugiés des pays voisins. Le pays a aussi distribué depuis 2012, 1880 visas d’asile à des Syriens [8]. Des visas qui leur permettent de se rendre légalement en France pour y déposer une demande d’asile. Pour comparaison, le programme d’accueil légal de la Suède a fait venir 2700 Syriens. Le Brésil a de son côté déjà distribué plus de 7000 visas humanitaires à des réfugiés de Syrie.

    « Le fait que la France donne des visas d’asile est en soi une bonne pratique. C’est quelque chose qui n’existe pas partout en Europe, précise Christophe Harrison. Mais leur nombre est extrêmement limité. Et quand on compare le programme français d’accueil légal de Syriens à celui de l’Allemagne, par exemple, on voit que la générosité de la France est mesurée. » L’État fédéral allemand a mis en place en 2013 un programme d’accueil légal de 20 000 Syriens. Les régions allemandes ont décidé de faire venir environ 15 000 personnes supplémentaires, mais seulement si elles avaient de la famille en Allemagne qui s’engageait à les prendre en charge financièrement. Là encore, le nombre est finalement très limité au vu des demandes et des dizaines de milliers de réfugiés qui sont arrivés par la voie non légale de la Méditerranée, des Balkans et de l’Autriche dans les gares allemandes ces dernières semaines [9]. Aucun nouveau programme n’est prévu pour l’instant.

    Les réfugiés syriens : persona non grata dans les aéroports

    À côté de ces voies spécifiques, il reste en théorie la possibilité aux réfugiés syriens de demander des visas classiques, d’études, de regroupement familial, voire de tourisme. Mais les chances d’en obtenir sont faibles. En France, en 2013 [10], seulement 2957 visas ont été accordés à des Syriens. Et dans 2136 cas, les demandes de visas ont même été refusées.

    Pire, début 2013, la France a réinstauré l’obligation pour les Syriens de posséder un visa de transit aéroportuaire pour faire escale dans un aéroport français. Pourquoi ? Pour trouver asile en France, certains Syriens prenaient un billet d’avion vers un État qui ne les soumettait pas à un visa, mais avec un transit par des aéroports européens. Une fois arrivés en France, ils y déposaient parfois une demande d’asile.

    « Le visa de transit aéroportuaire représente une difficulté supplémentaire pour les Syriens qui cherchent protection, regrette Christophe Harrison. Une chose est sûre, développer des voies légales, ce sont autant de voyageurs qui ne vont pas emprunter des voies dangereuses, et qui pourront trouver protection sans risquer leur vie. » À rebours de ce verrou supplémentaire, les Verts européens proposent de leur côté de prendre le chemin complètement inverse : supprimer l’obligation de visa pour les Syriens qui voudraient venir en Europe.

    Militarisation des frontières

    Ce n’est évidement pas la direction prise par l’Europe. Bien plus que d’ouvrir des chemins sûrs pour les populations en danger, l’Union a renforcé ses frontières, avec toujours plus de moyens militaires. L’agence européenne de protection des frontières Frontex, créée en 2004, dispose d’un budget de 114 millions d’euros pour 2015. C’est dix fois plus que celui du Bureau européen d’appui en matière d’asile [11], une structure chargée depuis 2010 de renforcer les échanges entre États européens sur l’accueil des réfugiés.

    Une toute nouvelle mission militaire européenne est active depuis quelques mois dans les eaux méditerranéennes. Son cahier des charges : traquer les bateaux de migrants et leurs passeurs. C’est l’opération Eunavfor Med, en cours depuis juin [12]. Elle compte déjà quatre navires militaire, cinq avions, un hélicoptère. Aucun n’est destiné à aider les réfugiés à traverser la Méditerranée.

    Rachel Knaebel

    Photo : CC via flickr
    Illustrations : Dessins réalisés par des enfants Syriens, collectés par Caritas Syria et publiés par le quotidien britannique The Independant et signalés par Big Browser.

    Voir aussi : 
    - Le site de la campagne Frontexit
    - Le blog des photographes de l’AFP : Réfugiés dans l’enfer hongrois

    Lire aussi : 
    - Accueil des réfugiés : quand l’ombre de « la conférence de la honte » de 1938 plane sur l’Europe de 2015
    - Le business de la xénophobie en plein boom

    Notes

    [1Voir ici.

    [2Source : Haut Commissariat aux réfugiés (HCR) de l’ONU.

    [3Plus de 410 000 depuis début 2015 contre 70 000 en 2011, selon les chiffres du HCR.

    [4Aujourd’hui dit règlement de Dublin III, adopté en 2013 et qui est venu replacer Dublin II, de 2003. La première convention de Dublin date de 1990.

    [5Voir ici.

    [6Les propositions des Verts au Parlement européen pour réformer le système de Dublin sont à lire ici, en anglais. Et celles de France Terre d’asile ici.

    [7Les chiffres français sont fournis par le rapport annuel de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides, p 33), pour les chiffres allemands, voir ici, p 52.

    [8Selon les chiffres du HCR. Voir ici.

    [9Le gouvernement allemand estime que 140 000 Syriens sont venus se réfugier en Allemagne depuis le début du conflit.

    [10Selon les chiffres de l’association La Cimade.

    [11Voir ici.

    [12Voir ici et ici.

  • Checkpoint Charlie...

    Checkpoint Charlie, un trait d’union à sens unique

    Orient XXI > Magazine > Le choc « Charlie Hebdo » > Marc Cher-Leparrain > 19 janvier 2015

    L’attentat contre l’hebdomadaire Charlie Hebdo et l’attaque contre le supermarché cacher parisien ont confirmé que nous vivions à l’heure de la mondialisation, où il devient difficile de disjoindre politique intérieure et politique extérieure. Le choc créé devrait aussi permettre un débat sur la place des populations musulmanes, aussi bien en France que dans le monde, et sur leur rapport avec ce que l’on nomme « l’Occident ».

    Rassemblement devant la mosquée de Châteauroux le 9 janvier 2015. Vidéo La Nouvelle République, (copie d’écran postérisée).

    Il y avait autrefois à Berlin un point de passage dans le mur entre le «  monde libre  » et le monde communiste, qui s’appelait «  checkpoint Charlie  ». Il était plus facile à franchir pour ceux de l’Ouest que pour ceux de l’Est. Aujourd’hui, un autre mur, invisible, existe entre l’Occident et le monde musulman. À la grande différence du mur de Berlin construit par l’Allemagne de l’Est, c’est l’Occident qui l’a édifié, non pas en une nuit, mais par étapes successives dont ces dernières décennies sont les plus marquantes et les plus violentes. En France, son point de passage est la présence d’une importante population française musulmane. À l’image du mur de Berlin, le franchissement de ce pont culturel n’est malheureusement autorisé que dans un seul sens.

    Agressions extérieures et intérieures

    De même que de nombreux Français juifs sont attachés à Israël et à tout événement qui s’y rapporte, les Français musulmans sont sensibles aux événements qui touchent les pays arabo-musulmans. La réaction majoritaire à l’attentat contre Charlie Hebdo parmi ces derniers a été de le condamner, tout en rappelant l’inadmissibilité de blasphémer sur l’islam. Elle est très comparable à celle de la population musulmane française.

    Cette similarité est bien sûr fondée sur le partage d’une même religion, mais elle est également nourrie de la sensibilité légitime de la population française musulmane à ce que vivent et ont vécu les pays arabo-musulmans. Et en la matière l’addition est lourde. Au passif de la colonisation et de ses dérives subies par les parents ou grands-parents de nombre de compatriotes transformés par la guerre d’Algérie en «  sales Arabes  » et en «  bougnoules  » et qu’un projet de loi en 2005 soulignant «  le rôle positif  » de cette colonisation a giflés un peu plus, se sont ajoutés ces vingt dernières années les errements violents de l’Occident au Proche-Orient au cours de guerres à répétitions. Celles-ci n’ont fait effectivement que semer le chaos politique et la destruction humaine, avec des centaines de milliers de morts.

    Aujourd’hui, alors que le traitement de la question palestinienne persiste dans son «  deux poids-deux mesures  » et dans l’effacement de la notion d’occupé et d’occupant, la guerre contre le terrorisme qui se poursuit, et à laquelle participe la France, tue davantage de civils ordinaires que de djihadistes, drones et bombardements aériens confondus.

    À cette agression permanente sur les terres de leurs racines culturelles, et à laquelle la France participe, se superpose en même temps, avec un impact encore plus violent, celles subies par les Français musulmans de façon permanente dans leur propre pays. Ces agressions, dans un premier temps à dominante raciste, sont devenues également islamophobes au fur et à mesure du développement de la confrontation de l’Occident au djihadisme et des récupérations qui en ont été faites. Le résultat est qu’une bonne partie des Français musulmans font face à la marginalisation raciale et religieuse qui les désigne comme éléments exogènes. Délit de «  sale gueule  », discriminations de toutes sortes et allusions à fond raciste dans la vie de tous les jours, mais aussi stigmatisation de leur foi par des lois les visant tout particulièrement (lois sur les signes religieux et le port du voile dans l’espace public), par la remise en cause de leur religion vis-à-vis de la démocratie, et aujourd’hui par la désignation à la vindicte populaire s’ils ne trouvent pas acceptable qu’on injurie et dégrade ce qu’ils ont de plus sacré.

    Va-t-on expliquer que des lois spécifiques comme celles qui protègent — à juste titre — leurs compatriotes juifs ne sont pas possibles en France  ? Une loi contre l’islamophobie  ? Comment expliquer que l’on accueille dans les médias audiovisuels du service public des auteurs islamophobes dont les ouvrages ne font qu’entretenir la haine et la peur du musulman  ? La participation à la marche de protestation du 11 janvier de nombreux Français musulmans s’est trouvée contrainte, tant les voix s’étaient élevées dans les grands médias, y compris du service public, pour qu’ils condamnent l’attentat en tant que musulmans plus qu’en tant que citoyens. Ce faisant, la France a gommé la pleine citoyenneté des Français musulmans au regard du reste de la population, les a obligés à accepter le statut de coupable a priori jusqu’à preuve du contraire. Condamner l’attentat est une chose, le faire en stigmatisant un peu plus une partie de la population française, en l’obligeant en l’occurrence à cautionner l’islamophobie, en est une autre. Une avanie de plus, et pas des moindres.

    Des remèdes aux effets pervers

    La terminologie d’«  islam de France  » ou d’islam à la française, promue par nos politiques, est perverse. Elle est même une erreur. Au nom de l’intégration dans la République et dans la société française, elle tend à couper de leurs origines nos compatriotes musulmans issus de l’immigration, de leur foi, qui se partage en branches et écoles bien définies, lesquelles ne sont pas plus françaises que le catholicisme ou le judaïsme. Pire, elle stigmatise l’islam en tant que tel.

    À travers l’expression d’«  islam de France  », est mise en avant la notion d’«  islam modéré  », qui seul serait admis en France. Cela sous-tend de façon implicite que l’islam en tant que tel ne l’est pas. Ce faisant, on contribue à nourrir les récupérations de la part de certains partis politiques qui surfent sur les peurs irrationnelles de ceux dont la vision de l’islam est parallèlement nourrie par les buzz sensationnels de médias cherchant à attirer le chaland. Cette terminologie perturbe son objectif, qui est de lutter contre les dérives radicales et intégristes s’opposant à la République et à ses lois. Plus grave, elle accepte — et donc rend légitime — la prise en otage de l’islam par les djihadistes et radicaux de tout poil, y compris par le wahhabisme saoudien qui est issu de la plus rigoriste des quatre écoles du sunnisme.

    Il ne peut y avoir un «  islam de France  », comme il ne peut y avoir un «  judaïsme de France  » ou un «  catholicisme de France  ». Tout ce qui peut être imposé, c’est le respect des lois de la République par chaque citoyen dans la pratique de sa religion, et à traitement égal. Cette imposition est de la responsabilité de l’État, et non pas de représentants de chaque religion. Se décharger de cette mission sur ces derniers reviendrait à entériner le communautarisme sur une base religieuse, principe de communauté qui en outre n’existe pas au sein des Français musulmans. Comme le souligne fort justement Olivier Roy1, il n’y a pas en effet, dans la population musulmane française, de phénomène de communautarisation au niveau national, ni de volonté pour se transformer en communauté. Cette population est très hétérogène religieusement, socialement et politiquement. Les organisations voulues «  représentatives  » existantes sont portées par le gouvernement français et des gouvernements étrangers, et n’ont de ce fait pas de légitimité locale.

    Et cette non-communautarisation est plutôt une bonne nouvelle, conclut Olivier Roy. Du fait de l’absence d’équivalent de la «  papauté  » chez les sunnites, ce qui pose problème cependant sont des immixtions d’États étrangers dans certaines mosquées françaises, en particulier quand il s’agit de l’Arabie saoudite dont le wahhabisme (salafisme) est catalyseur de radicalisation.

    Les racines du djihadisme

    Le terrorisme djihadiste n’est pas né de rien. Il n’est pas né d’emblée au sein des populations musulmanes. Il a plusieurs racines ou incitations. Parmi les principales :
     la colonisation occidentale, qui a provoqué en réaction défensive l’émergence de l’islam politique  ;
     la répression des mouvements de l’islam politique par les régimes arabes post-coloniaux laïcisants ainsi que par certaines monarchies du Golfe (en particulier l’Arabie Saoudite, y compris récemment) et le soutien de l’Occident à ces régimes  ;
     la politique coloniale ininterrompue de l’État d’Israël aux dépens des Palestiniens et avec le soutien de l’Occident  ;
     la promotion et la manipulation de mouvements djihadistes par certains États du Proche-Orient, notamment l’Arabie saoudite (en Afghanistan dans les années 1980, en Syrie depuis 2011), la Syrie (au Liban, en Irak et en Syrie même pour contrer la révolution de 2011), le Pakistan (talibans en Afghanistan pendant les années 1990) et l’Iran  ;
     la prise en otage parallèle de l’islam par les régimes saoudiens et iraniens dans le cadre de leur compétition politique  ;
     et enfin le retour massif des interventions militaires occidentales.

    Le djihadisme s’est attaqué — et s’attaque encore — aussi bien à des régimes arabes (et à celui du Pakistan aujourd’hui) qu’aux pays occidentaux. Les victimes sont, sans commune mesure, infiniment plus nombreuses parmi les populations musulmanes de ces pays que parmi les populations occidentales. Le grand dénominateur commun est l’agression contre l’islam ou sa manipulation par des régimes politiques à des fins strictement profanes.

    Tendre la main

    Aujourd’hui, la stigmatisation des musulmans en France, la propension à leur demander implicitement des comptes pour les violences commises par les djihadistes, les écrase dans un étau. Musulmans, ils sont suspects alors que les musulmans sont les premières victimes de ce terrorisme. Musulmans, ils doivent arborer «  Je suis Charlie  » alors que leur histoire récente n’a été qu’une succession d’agressions violentes contre l’islam. Musulmans, ils doivent cautionner le fait que pour combattre la prise en otage de leur religion par des groupes terroristes, l’on blesse cet otage pendant que l’on tue ces preneurs d’otage.

    Lutter contre le terrorisme des groupes djihadistes et contre les idées qu’ils tentent de propager au sein des populations musulmanes en Occident, commence par tendre la main aux populations musulmanes qui, dans leur quasi-totalité, ne demandent qu’à vivre en paix comme citoyens de la République. À défaut de réduire le chômage des banlieues qui contribue à la rancœur de populations fragilisées, un premier pas gigantesque serait l’arrêt de la stigmatisation de toute une population, davantage de respect et d’écoute. Un second grand pas serait fait avec une remise en cause de la politique étrangère française dans le monde arabe. Une politique qui, telle qu’elle est conduite, ne fait qu’aggraver la situation et contribue à fabriquer toujours plus de djihadistes. À défaut d’avoir la volonté et le courage de la modifier pour des raisons d’intérêts économiques immédiats, ayons au moins la volonté, qui ne nécessite pas de courage et qui est sans conséquences économiques, de prêter davantage attention à ceux qui, citoyens français, sont de confession musulmane. Si l’on déclare que «  La France, sans les juifs de France, n’est pas la France  », il faut déclarer aussi que sans les Français musulmans, la France n’est pas la France.

    À toi, jeune Européen, je voudrais dire que la peur des autres les façonne à nos peurs, nous allons créer et rencontrer ce que nous craignons. Surtout quand des politiciens sans conscience utilisent nos peurs pour des raisons électorales.
    Père Paolo Dall’Oglio.

     

  • CONTRÔLES AUX FRONTIÈRES

     

    Libre-circulation suspendue : les défenseurs du climat ne seront pas les bienvenus en France pour la COP 21

    par Sophie Chapelle 29 octobre 2015

    Le gouvernement français s’apprête à rétablir les contrôles aux frontières pendant un mois, le temps de la Conférence internationale sur le climat à Paris. Cette mesure d’exception est prise « en cas de menace grave pour l’ordre public ou la sécurité intérieure ». La société civile, qui compte se mobiliser en masse, semble particulièrement visée. Nombre de délégations venant de pays du Sud rencontrent des difficultés pour obtenir leurs visas.

     

    A partir du 13 novembre, citoyens engagés et société civile mobilisée pour le climat ne seront plus les bienvenus en France. La conférence internationale sur le climat à Paris fin novembre s’accompagnera du rétablissement des contrôles aux frontières nationales. Durant un mois, la libre-circulation des citoyens de l’Union européenne sera donc suspendue. Basta ! s’est procuré une note des autorités françaises, publiée par le Conseil de l’Union européenne, concernant « la réintroduction temporaire des contrôles aux frontières intérieures avec la Belgique, le Luxembourg, l’Allemagne, la Suisse, l’Italie et l’Espagne à l’occasion de la COP 21 ». Ces mesures exceptionnelles débuteront le 13 novembre, soit deux semaines avant l’ouverture de la conférence. Elles prendront fin le 13 décembre, deux jours après la clôture de l’événement, comme en témoigne l’extrait du document ci-dessous [1] :

    « Menace grave pour l’ordre public »

    Le gouvernement fait valoir l’article 23 du Code frontières Schengen qui dispose du droit des États membres à réintroduire le contrôle à leurs frontières intérieures durant une période limitée – 30 jours maximum – « en cas de menace grave pour l’ordre public ou la sécurité intérieure ». La dernière fois que le gouvernement français a usé de cette disposition remonte à 2012 pour le G20 de Cannes. La Pologne a aussi rétabli des frontières provisoires en 2013, à l’occasion de la 19e conférence internationale sur le climat qui se tenait à Varsovie.

    « Depuis l’entrée en vigueur du code frontières, en 2006, toutes les réintroductions de contrôle aux frontières ont été liées à la prévention du terrorisme, de la criminalité, ou à des raisons de sécurité liées à l’accueil de réunions internationales ou d’événements sportifs », note Le Monde. Laurent Fabius, le ministre des Affaires étrangères et président de la COP 21, vient d’annoncer la présence d’au moins 80 chefs d’État et de gouvernement. Que redoute exactement le ministère de l’Intérieur pour recourir à un tel dispositif ? « La crainte de violences », répond un haut responsable de la police nationale à l’agence d’informations AEF qui pourrait émaner de « black blocs » et d’« une frange de ’zadistes’ qui risquent de se mélanger à eux » [2]. Le ministère de l’Intérieur n’a, pour l’heure, pas répondu aux sollicitations de Basta !.

    Multiplication des refus de visas

    Plusieurs signes montrent que ces mesures d’exceptions viseront notamment la société civile et les défenseurs du climat. La Coalition climat 21, qui regroupe 130 organisations, pointe la difficulté d’obtention des visas pour les milliers de participants venant de pays du Sud. Certaines demandes sont refusées, d’autres peineraient à être traitées. « Les ambassades demandent différents documents dont des lettres d’invitations que nous avons rédigées, et des preuves comme la capacité à payer les transports », relève Juliette Rousseau, porte-parole de la coalition. « Aujourd’hui, c’est le président d’Attac Togo qui vient d’essuyer une demande de refus. Son déplacement ne serait pas motivé ! » « Il avait une invitation de la Coalition ainsi qu’une invitation d’Attac France disant qu’on prenait tous les frais liés à son séjour en France à notre charge », confirme Jeanne Planche, coordinatrice de l’association.

    Venir à la COP 21 ne serait-il pas un argument suffisant pour les ambassades ? « Nous ne sommes pas à l’abri d’une erreur, plaide le ministère des Affaires étrangères contacté par Basta ! [3], mais nous sommes naturellement favorables à la participation très large, au-delà des seuls accrédités, de la société civile ». Une « procédure spéciale » aurait ainsi été mise en place par le Quai d’Orsay pour les participants accrédités, notamment ceux ayant besoin d’un visa pour venir en France [4]. De source diplomatique, une distinction est néanmoins opérée entre les officiels qui disposent d’un passeport diplomatique et dépendent de fait du ministère des Affaires étrangères, et toutes les autres demandes qui relèvent du ministère de l’Intérieur. « Nous ne sommes qu’une simple boite aux lettres », atteste-t-on au Quai d’Orsay. Extrait ci-dessus de la notification de refus de visa

    Autre cas emblématique, celui de Mouhad Gasmi, figure de proue de la lutte contre les gaz de schiste en Algérie que Basta ! a rencontré. Le 21 octobre, il se rend au consulat de France à Alger, muni de l’invitation de la Coalition Climat 21, pour faire sa demande de visa. Le consulat lui accorde bien un rendez-vous, mais celui n’aura lieu que le 5 janvier 2016, soit un mois après la fin de la COP 21 ! [5] « Le gouvernement avait garanti des facilités pour les accréditations auprès de nos organisations membres. Mais tout est fait pour limiter le nombre de gens qui vont venir à Paris, dénonce Juliette Rousseau. Le gouvernement sélectionne la société civile qui va participer au sommet officiel. » Une sélection qui sera accentuée par le renforcement des contrôles aux frontières françaises, au sol et par voie aérienne.

    « Ouvrez Paris au monde ! »

    Autre problème soulevé : le gouvernement français et la mairie de Paris n’ont toujours pas indiqué quelles seraient les solutions d’hébergements pour les milliers de participants. La Coalition Climat 21 aurait déjà reçu « plus de 10 000 demandes » émanant de représentants de la société civile. « Pour l’instant, on a la promesse de 1000 places par la communauté d’agglomération Plaine Commune, il manque donc au moins 9000 places d’hébergement ! », s’inquiète Juliette Rousseau. « On a des retours négatifs de collectivités qui nous disent que les espaces collectifs sont déjà mobilisés pour les élections régionales. » Le premier tour des élections a en effet lieu le 6 décembre, mais l’argument peine à convaincre pour les autres jours...

    Une lettre ouverte à la maire de Paris Anne Hidalgo intitulée « Ouvrez Paris au monde ! », l’appelle à « mettre au plus vite à disposition de la Coalition Climat 21 des espaces permettant d’héberger les représentants des organisations de la société civile du monde entier ». Début septembre, François Hollande assurait que le succès de Paris dépendrait « de la capacité, de la volonté des États, mais aussi de la force des peuples [et] des mouvements ». Une « force » que son gouvernement s’apprête à sévèrement limiter. A moins d’un mois de l’ouverture de la conférence, les organisations de la société civile mettent en doute la sincérité du gouvernement quant à sa volonté de l’associer, dans toute sa diversité, au processus.

    @Sophie_Chapelle

  • Retraites: un avis...

    PS, droite et Medef réunis : “puisqu'on vit plus longtemps on doit cotiser plus longtemps” !

    On ne mesure pas suffisamment ce que cette phrase, que politiciens et media nous balancent à longueur de temps, cache de cynisme.

    C'est reconnaitre que le progrès n'est là que pour profiter aux riches et aux puissants, pas à ceux qui travaillent.

    Que les progrès technologiques et les gains de productivité aillent enrichir jusqu'à plus soif patrons et actionnaires : c'est normal !

    Mais que les salariés voient leur existence s'allonger grâce à l'amélioration des conditions de vie et de la médecine : et bien pas question qu'ils en profitent !

    En revanche, leur calcul est juste : pour diminuer l'espérance de vie rien de tel que d'allonger la durée du travail.

    C'est imparable, en tous temps et en tous lieux où on travaille plus longtemps : on meurt plus tôt !

    A l'inverse plus on diminue le temps de travail et plus on vit longtemps !

    Evidemment ils ne peuvent pas le dire aussi crument, alors ils enrobent !

    Bien sur ils auraient bien d'autres moyens de trouver l'argent qui va manquer pour assurer les retraites :

    • rapatrier fraude et évasion fiscale

    • reprendre les cadeaux de toutes sortes consentis aux entreprises qui réalisent les plus gros profits

    • taxer dividendes et spéculation

    • faire la réforme fiscale nécessaire pour plus de justice et une meilleure efficacité économique

    • aligner les retraites des politiciens sur celles des salariés (ça c'est juste pour qu'ils participent à l'effort collectif !)

    • etc etc

    Après, mais après seulement, ils pourront, éventuellement, envisager de faire travailler plus longtemps les salariés et d'amputer les pensions des retraités.

    Mais ça ne sera plus nécessaire !

    Le gouvernement pourra même alors prendre cette vraie mesure de gauche : augmenter les pensions, et donc la consommation, et donc l'emploi, et donc les recettes des caisses de retraite !

    Et puis, nos dirigeants qui sont nuls, incompétentents, lâches, passéistes, soumis à la finance, aux diktats de Bruxelles … sont aussi paresseux !

    Ils refusent de voir que le monde a changé.

    Ce qui était valable il y a 70 ans ne l'est plus aujourd'hui.

    Grâce (ou à cause) de la mondialisation, des nouvelles technologies, des gains de productivité et … de la spéculation, celà ne ressemble à rien de continuer à abonder les pensions avec les seuls prélèvements sur les salaires.

    Alors que les profits ont considérablement augmenté avec de moins en moins de salariés pour les réaliser et que certains ne font que “faire de l'argent avec l'argent”, c'est là qu'il faut prélever les cotisations retraites manquantes.

    Pour une même richesse produite une entreprise de machines outils emploiera 100 cotisants là ou 5 suffiront à un courtier en bourse par exemple. Et dans le premier cas la marge dégagée sera minime et les cotisations importantes alors que pour le second ce sera l'inverse : très forte marge et peu de cotisations.

    Il faut donc rétablir l'équilibre en modifiant l'assiette des charges sociales (dont celles des retraites).

    Ce n'est pas seulement une mesure juste humainement, c'est une nécessité économique : en plus de régler la question des retraites pour l'avenir, elle permettra la diminution des charges des entreprises productives de richesses (et donc leur compétitivité) et des salariés (et donc leur pouvoir d'achat).

     

    Sans cette décision réaliste, moderne, les caisses continueront à se vider et les travailleurs et les retraités continueront à être pressurés … en vain !