Azel Guen : Décryptage de l'Actu Autrement
Les Malheurs D'Isidore
2024-02-07T10:20:08+01:00
All Rights Reserved blogSpirit
blogSpirit
http://lesmalheursdisidore.blogspirit.com/
isidore
http://lesmalheursdisidore.blogspirit.com/about.html
LIBRE-ÉCHANGE, marché des dupes
tag:lesmalheursdisidore.blogspirit.com,2017-02-20:3088079
2024-01-19T15:36:09+01:00
2017-02-20T16:23:11+01:00
Face à l’adoption du Ceta défendu par Macron, un Parti...
<header class="cartouche"><p class="crayon article-surtitre-6059 surtitre"> </p><h1><span class="crayon article-titre-6059 ">Face à l’adoption du Ceta défendu par Macron, un Parti socialiste divisé</span></h1><p class="publication"><span class="authors">PAR <span class="vcard author"><a class="url fn spip_in" href="http://www.bastamag.net/Sophie-Chapelle">SOPHIE CHAPELLE</a></span></span><time datetime="2017-02-16T05:30:00Z"> 16 FÉVRIER 2017</time></p></header><div class="main"><div class="crayon article-texte-6059 texte surlignable"><p>Le Parlement européen a adopté à une large majorité le 15 février le traité de libre-échange conclu entre l’Union européenne et le Canada (Ceta). Sur 695 eurodéputés, 408 ont voté pour, 254 se sont prononcés contre et 33 se sont abstenus. Les conservateurs, les libéraux et la majorité des sociaux-démocrates – à l’exception des eurodéputés socialistes et radicaux français<span class="spip_note_ref"> [<a id="nh1" class="spip_note" title="Les sociaux-démocrates sont le deuxième plus grand groupe à Strasbourg par le (...)" href="http://www.bastamag.net/Face-a-l-adoption-du-Ceta-defendu-par-Macron-un-parti-socialiste-divise#nb1" rel="footnote">1</a>]</span> – ont voté en faveur du Ceta, alors que les Verts, l’extrême gauche et l’extrême droite ont voté contre. Un tableau avec la position de chaque eurodéputé est disponible <a class="spip_out" href="https://www.collectifstoptafta.org/ceta/europarl/" rel="external">sur le site du collectif Stop Tafta</a>.</p><p>Une large partie des dispositions prévues par le traité entreront en vigueur à partir du 1er mars, sans approbation des Parlements des États membres. <em>« L’avènement du Ceta va encore aggraver la défiance populaire à l’égard de l’Europe et de ses dirigeants, et alimenter l’entreprise des populistes d’extrême-droite, plus soucieux d’instrumentaliser la peur que d’organiser une transition juste, durable et solidaire »</em>, déplore Amélie Canonne de l’association Aitec.<span class="spip_document_6321 spip_documents spip_documents_center"><a class="spip_out" href="https://twitter.com/euroecolos/status/831825846822387712"><span class="adapt-img-wrapper c3227753491 png"><img class="adapt-img " src="http://lesmalheursdisidore.blogspirit.com/media/02/02/1297317266.jpeg" alt="" width="634" height="585" /></span></a></span></p><p><img class="puce" src="http://www.bastamag.net/squelettes-dist/puce.gif" alt="-" width="8" height="11" /> Notre dossier <a class="spip_out" href="http://www.bastamag.net/spip.php?page=dossier&id_mot=160">Traités de libre-échange : les multinationales contre la démocratie ?</a></p><p>Dans la matinée, un petit millier de personnes ont manifesté à Strasbourg devant le Parlement européen. Des militants vêtus de combinaisons blanches se sont notamment allongés devant plusieurs accès routiers du bâtiment, contraignant les eurodéputés à descendre de leur voiture pour rejoindre l’enceinte à pieds. <em>« Une mise en scène symbolique du piétinement de la démocratie au vu d’une intention de vote majoritairement favorable au Ceta »</em>, écrivent les organisations <em>ANV COP21</em> et <em>TTIP Game Over</em> dans un communiqué. Une pétition ayant recueilli plus de trois millions de signatures contre la ratification du Ceta a par ailleurs été remise au Parlement.<span class="spip_document_6318 spip_documents spip_documents_center"><a class="spip_out" href="https://twitter.com/attac_fr/status/831756304582574084"><span class="adapt-img-wrapper c2275459596 png"><img class="adapt-img " src="http://lesmalheursdisidore.blogspirit.com/media/01/01/2309498115.jpeg" alt="" width="618" height="554" /></span></a></span><span class="spip_document_6317 spip_documents spip_documents_center"><a class="spip_out" href="https://twitter.com/poulainmel/status/831770410517659648"><span class="adapt-img-wrapper c3427106125 png"><img class="adapt-img " src="http://lesmalheursdisidore.blogspirit.com/media/01/01/2452755771.jpeg" alt="" width="631" height="656" /></span></a></span></p><p><strong>Le PS divisé</strong></p><p>Deux jours plus tôt, le 13 février, à l’initiative du collectif Stop Tafta-Ceta – qui regroupe plus de 80 organisations syndicales, associatives et politiques – huit eurodéputés socialistes, écologistes et du Front de gauche s’étaient retrouvés à Paris pour afficher leur opposition commune au Ceta. Parmi eux, deux candidats à la présidentielle française, Yannick Jadot (Les Verts) et Jean-Luc Mélenchon (La France Insoumise), aux côtés de partisans de Benoît Hamon. Jean-Luc Mélenchon et Yannick Jadot s’opposent de longue date au Ceta et au Tafta (le projet d’accord de libre-échange entre les États-Unis et l’Union européenne). Il n’en est pas de même pour le PS. Les eurodéputés socialistes français se sont bien prononcés contre le Ceta à l’unanimité au Parlement européen<span class="spip_note_ref"> [<a id="nh2" class="spip_note" title="Lire le communiqué" href="http://www.bastamag.net/Face-a-l-adoption-du-Ceta-defendu-par-Macron-un-parti-socialiste-divise#nb2" rel="footnote">2</a>]</span>. Le bureau national du PS n’a en revanche toujours pas pris de position officielle, rappelle <em><a class="spip_out" href="https://www.mediapart.fr/journal/france/140217/libre-echange-lunion-de-la-gauche-francaise-contre-le-ceta?onglet=full" rel="external">Mediapart</a></em>.</p><p>La position alambiquée de la ministre de l’Environnement, Ségolène Royal, en dit long. Son ministère vient de publier un <a class="spip_out" href="http://www.developpement-durable.gouv.fr/sites/default/files/2017.02.10%20Rapport%20CETA-Climat_Janvier.pdf" rel="external">rapport</a> qui indique très clairement que l’accord entre l’Union européenne et le Canada pourrait, en l’état, aggraver la situation sur le front climatique et environnemental<span class="spip_note_ref"> [<a id="nh3" class="spip_note" title="Lire cet article du Monde" href="http://www.bastamag.net/Face-a-l-adoption-du-Ceta-defendu-par-Macron-un-parti-socialiste-divise#nb3" rel="footnote">3</a>]</span>. Pourtant, Ségolène Royal <a class="spip_out" href="http://www.developpement-durable.gouv.fr/segolene-royal-rend-public-rapport-ceta-et-climat-redige-cgdd-et-cedd" rel="external">se dit favorable au Ceta</a> qui, <em>« s’il intègre les propositions formulées »</em>, pourrait <em>« dynamiser la lutte contre le changement climatique »</em>... Une position très critiquée par plusieurs organisations, notamment <a class="spip_out" href="https://france.attac.org/se-mobiliser/le-grand-marche-transatlantique/article/confirmation-le-ceta-n-est-pas-climato-compatible" rel="external">Attac France</a> et la Fondation Nicolas Hulot, qui rappellent qu’<em>« il est impossible de négocier avec le réchauffement climatique »</em>.</p><p>Les députés socialistes se sont pour le moment accordés sur une abstention afin de concilier à la fois le choix de Benoît Hamon, opposé au traité, et le souhait du premier ministre Bernard Cazeneuve, favorable à son adoption. A l’issue du vote au Parlement européen, Benoît Hamon a néanmoins <a class="spip_out" href="https://www.benoithamon2017.fr/2017/02/15/communique-de-presse-benoit-hamon-rappelle-son-opposition-constante-au-ceta/" rel="external">assuré</a> qu’il suspendrait <em>« immédiatement l’application du traité »</em>, s’il est élu Président de la République.<span class="spip_document_6319 spip_documents spip_documents_center"><a class="spip_out" href="https://twitter.com/yjadot/status/831790670209757186"><span class="adapt-img-wrapper c595774192 png"><img class="adapt-img " src="http://lesmalheursdisidore.blogspirit.com/media/02/00/1983066064.jpeg" alt="" width="633" height="549" /></span></a></span></p><p><strong>Seul Emmanuel Macron est ouvertement favorable au Ceta</strong></p><p>Comme le rappellent <a class="spip_out" href="http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2017/02/13/emmanuel-macron-seul-candidat-a-la-presidentielle-ouvertement-favorable-au-ceta_5078997_4355770.html" rel="external">Les Décodeurs</a>, Emmanuel Macron est le seul candidat à la présidentielle ouvertement favorable au Ceta. Le 20 octobre dernier, il <a class="spip_out" href="http://www.ouest-france.fr/economie/ceta-emmanuel-macron-critique-le-veto-wallon-4572177" rel="external">déclarait</a> que ce traité <em>« améliore objectivement les choses dans notre relation commerciale avec le Canada »</em>. Tout en jugeant « pertinentes » les questions posées par le Parlement wallon lors de son veto, en octobre 2016, il <a class="spip_out" href="http://www.lesoir.be/1346811/article/actualite/union-europeenne/2016-10-19/macron-questions-wallonnes-sur-ceta-sont-pertinentes-mais%E2%80%A6" rel="external">estime</a> que le traité devrait être exclusivement ratifié au niveau européen et non devant les parlements nationaux. <em>« La politique communautaire commerciale, c’est la souveraineté de l’Europe »</em>, a-t-il notamment expliqué.</p><p>La position de François Fillon n’est pas claire. Son programme n’en fait pas explicitement mention. A Strasbourg, les eurodéputés LR ont majoritairement voté en faveur du traité, tandis que les centristes se sont divisés<span class="spip_note_ref"> [<a id="nh4" class="spip_note" title="La plupart des élus LR a soutenu le texte mais six d’entre eux se sont (...)" href="http://www.bastamag.net/Face-a-l-adoption-du-Ceta-defendu-par-Macron-un-parti-socialiste-divise#nb4" rel="footnote">4</a>]</span>. Interrogé par <a class="spip_out" href="http://www.terre-net.fr/actualite-agricole/politique-syndicalisme/article/francois-fillon-je-m-engage-a-vous-aider-a-restaurer-vos-marges-205-123449.html" rel="external">Terre-net</a>, le vainqueur de la primaire de la droite et du centre a répondu que le Ceta était <em>« un bon accord si les règles du jeu sont identiques, et respectées par tous. Malheureusement, ce n’est pas le cas […] »</em>. Si la candidate d’extrême-droite Marine Le Pen affiche une position clairement opposée au Ceta, ce n’est pas le cas d’élus frontistes : le groupe FN au conseil régional de Provence-Alpes-Côte-d’Azur s’est par exemple opposé en février 2014 à une <a class="spip_out" href="https://stoptafta.files.wordpress.com/2014/02/conseil-regional-paca-motion-fdg-gmt.pdf" rel="external">motion</a> demandant « l’arrêt des négociations sur le partenariat transatlantique de commerce et d’investissement » (lire <a class="spip_out" href="http://www.bastamag.net/Conseils-regionaux-le-visage-anti">notre enquête sur le visage anti-social et anti-écolo du Front National</a>).</p><p>Suite à la ratification du Ceta par le Parlement européen, trente-huit parlements nationaux ou régionaux vont désormais devoir se prononcer sur le traité pour qu’il soit définitivement valide. <em>« Nous n’avons aucune idée de la date de ratification prévue en France</em>, commente Jean-Michel Coulomb d’Attac, <em>mais nos organisations seront mobilisées pour faire en sorte que la France ne ratifie pas le traité. »</em> Une <a class="spip_out" href="http://www.assemblee-nationale.fr/14/propositions/pion4335.asp" rel="external">résolution</a> déposée par le Front de gauche et adoptée le 2 février par l’Assemblée nationale, « invite le gouvernement à organiser un référendum populaire au sujet de l’autorisation de ratification du Ceta ». Reste à savoir dans quelle mesure cette résolution non contraignante sera suivie d’effets et impliquera véritablement l’opinion publique.</p></div></div><footer><div class="notes"><h2>Notes</h2><div id="nb1"><p><span class="spip_note_ref">[<a class="spip_note" title="Notes 1" href="http://www.bastamag.net/Face-a-l-adoption-du-Ceta-defendu-par-Macron-un-parti-socialiste-divise#nh1" rev="footnote">1</a>] </span>Les sociaux-démocrates sont le deuxième plus grand groupe à Strasbourg par le nombre d’élus. D’après les calculs de <em><a class="spip_out" href="https://www.mediapart.fr/journal/international/150217/libre-echange-le-parlement-europeen-adopte-le-ceta-une-large-majorite" rel="external">Mediapart</a></em>, la fracture est nette : ils sont 97 à avoir voté pour (dont une majorité d’Allemands, d’Espagnols, d’Italiens et d’élus d’Europe centrale) et 66 à s’y être opposés (dont l’ensemble des Français et des Belges).</p></div><div id="nb2"><p><span class="spip_note_ref">[<a class="spip_note" title="Notes 2" href="http://www.bastamag.net/Face-a-l-adoption-du-Ceta-defendu-par-Macron-un-parti-socialiste-divise#nh2" rev="footnote">2</a>] </span><a class="spip_out" href="http://www.deputes-socialistes.eu/ceta-le-commerce-oui-mais-pas-a-nimporte-quel-prix/?utm_source=dlvr.it&utm_medium=twitter" rel="external">Lire le communiqué</a></p></div><div id="nb3"><p><span class="spip_note_ref">[<a class="spip_note" title="Notes 3" href="http://www.bastamag.net/Face-a-l-adoption-du-Ceta-defendu-par-Macron-un-parti-socialiste-divise#nh3" rev="footnote">3</a>] </span>Lire cet article du <em><a class="spip_out" href="http://www.lemonde.fr/planete/article/2017/02/13/le-ceta-un-accord-commercial-a-haut-risque-climatique_5078802_3244.html" rel="external">Monde</a></em></p></div><div id="nb4"><p><span class="spip_note_ref">[<a class="spip_note" title="Notes 4" href="http://www.bastamag.net/Face-a-l-adoption-du-Ceta-defendu-par-Macron-un-parti-socialiste-divise#nh4" rev="footnote">4</a>] </span>La plupart des élus LR a soutenu le texte mais six d’entre eux se sont abstenus (Michèle Alliot-Marie, Arnaud Danjean, Angélique Delahaye, Michel Dantin, Brice Hortefeux, Nadine Morano). Les libéraux de l’UDI-Modem, se sont totalement divisés sur le sujet, entre l’abstention (Marielle de Sarnez, Nathalie Griesbeck), l’opposition (Jean Arthuis, Robert Rochefort) ou encore l’approbation (Sylvie Goulard, Dominique Riquet). <a class="spip_out" href="https://www.mediapart.fr/journal/international/150217/libre-echange-le-parlement-europeen-adopte-le-ceta-une-large-majorite" rel="external">Source</a></p></div></div></footer>
isidore
http://lesmalheursdisidore.blogspirit.com/about.html
Le gouvernement français ouvre officiellement la chasse aux musulmans
tag:lesmalheursdisidore.blogspirit.com,2016-02-23:3067190
2024-01-19T15:36:09+01:00
2016-02-23T16:01:24+01:00
Il n’a pas fallu attendre 3 semaines...
<img src="https://size.blogspirit.net/blogspirit.com/lesmalheursdisidore/600/media/01/00/3986662329.jpg" alt=""/><h3> </h3><div><div><div> </div><div> </div>Il n’a pas fallu attendre 3 semaines après les attentats terroristes qui ont frappé Paris pour que la France, pays autoproclamé des droits de l’homme lance officiellement la chasse aux musulmans sur son propre sol.</div><div>Sous prétexte de « continuer et renforcer l’action de lutte contre la menace terroriste », le gouvernement Français vient en effet de mettre en ligne un site Internet www.stop-djihadisme.gouv.fr que Vichy et Pétain n’auraient pas renié si Internet avait existé à l’époque.</div><div><br /> En invitant les bons citoyens à « se mobiliser ensemble pour agir contre la menace terroriste et lutter contre l’enrôlement djihadiste », le gouvernement propose un arsenal de moyens pour dénoncer les personnes suspectes de son entourage.</div><div> </div><div>Suspectes de quoi ? C’est tout le problème.</div><div> </div><div>Le site s’ouvre d’abord sur un clip de 2 minutes pendant lesquelles on ne peut s’empêcher de penser à Fabius et Hollande qui nous ont cassé les oreilles pendant des semaines en ânonnant qu’il fallait absolument aller combattre Bachar El Assad en Syrie, exactement ce que font les djihadistes qu’ils prétendent aujourd’hui dénoncer.</div><div>On ne peut pas s’empêcher non plus de penser à l’article du New York Times qui affirme que la France est le plus gros financeur d’Al Quaïda avec 58 M $ versés au titre de rançons pour libérer ses ressortissants. (1)</div><div>Et puis, pour rester dans le ton très second degré du clip, remplacez « djihadiste » par « socialiste » et le message de fin donne : « les discours d’embrigadement <s>djihadistes</s> socialistes font chaque jour de nouvelles victimes » #stopsocialisme.</div><div> </div><div>Bref, on se marre devant tant d’hypocrisie.</div><div> </div><div>Là où le site devient moins marrant, c’est quand on fouille un peu dedans. On y trouve la parfaite panoplie du collabo modèle, pardon du citoyen modèle.</div><div>Les services de renseignements, la police et la gendarmerie sont incapables d’identifier des Merah, des Coulibaly ou des Kouachi avant qu’ils ne passent à l’action, mais toi, futur agent du renseignement, grâce à ton flair de policier, tu vas y arriver. On y croit.</div><div> </div><div>Le site comprend donc un numéro vert, un formulaire de signalement, un formulaire de dénonciation et un petit schéma censé aider les Français à repérer et signaler les futurs terroristes.</div><div> </div><div>Le numéro vert ne fonctionne qu’en semaine et de 9h à 17h. Il doit être utilisé pour « prévenir les radicalisations violentes ». Donc si vous trouvez un djihadiste en voie de radicalisation violente le vendredi à 17h05, vous le gardez bien au chaud jusqu’à lundi en espérant qu’il ne se radicalise pas trop violemment pendant le week-end. Non mais, on va quand même pas bosser le samedi, jour du Shabbat ou le dimanche, jour du Seigneur. La laïcité à ses limites.</div><div> </div><div>En dehors de ces horaires, on nous indique qu’on peut utiliser un formulaire de dénonciation. On passe donc sur le site du ministère de l’intérieur et là on vous propose de dénoncer un proche ou un membre de votre famille par écrit, en vous promettant de vous rappeler très rapidement. En espérant que votre fils, neveu ou cousin que vous aimez tant au point de le foutre en taule pour des années ne prenne pas l’avion samedi ou dimanche.</div><div> </div><div>Enfin pour ceux qui voudraient en remettre une couche, ils peuvent aussi aller jusqu’au formulaire « signaler une apologie du terrorisme ». Vous savez, cette fameuse apologie du terrorisme dont se sert le gouvernement socialiste pour terroriser tout le monde et surtout les enfants en les inculpant à tour de bras, de 7 à 77 ans. (2)</div><div>Bien évidemment, tout cela est anonyme, ce qui vous permet de balancer n’importe qui et n’importe quoi.</div><div> </div><div>Mais ce n’est pas fini. Si jamais vous n’aviez encore trouvé personne à qui vous voudriez nuire, ils ont inventé une petite infographie pour vous aider à trouver quelqu’un à qui pourrir la vie. C’est du lourd. Ca s’intitule : « les premiers signes qui peuvent alerter »</div><div> </div><div>Parmi ces signes que le gouvernement socialiste nous ordonne maintenant de surveiller, principalement chez nos proches, on trouve :</div><div> </div><div>- Ils rejettent des membres de leur famille (comme Hollande qui fait hospitaliser Trierweiler folle de rage d’être trompée)</div><div>- Ils se méfient des anciens amis (comme les socialistes avec Cahuzac, ministre chargé de la fraude fiscale qui possédait des comptes en Suisse)</div><div>- Ils ne regardent plus la télévision, ils fréquent assidument des sites et des réseaux sociaux</div><div>(comme de plus en plus de monde qui se rend compte que les mass-médias ont pour unique objectif de manipuler, pas d’informer)</div><div>- Ils changent brutalement leurs habitudes alimentaire (surtout, ne vous mettez pas dans la tête de commencer un régime en 2015, vous allez finir en garde-à-vue)</div><div> </div><div>Et le meilleur pour la fin :</div><div>- Ils changent leur tenue vestimentaire, « notamment pour les filles, avec des vêtements qui cachent le corps ».</div><div>Oui, vous ne saviez-pas ? Le vêtement laïc, lui, ne cache pas le corps, surtout en hiver. C’est par exemple la tenue « seins nus » des Femen quand elles vont pisser dans les églises. Ca c’est du vrai vêtement laïc garanti 100% anti-radicalisation. Tu m’étonnes.</div><div><br /> Hollande, un djihadiste en voie de radicalisation ?<br /><br /></div><div>Mais il y a un gros problème. Moi, à titre personnel quand je lis ce truc, je dénoncerai bien Hollande. Il rentre dans au moins 3 cases. Il se méfie de ses anciens amis (et ses anciens amis se méfient de lui), il a rejeté des membres de sa famille (demandez à Ségolène ou Valérie…), il a changé brusquement ses habitudes alimentaires (quand il a décidé de se présenter aux présidentielles). Si on rajoute que, selon Obama, il a financé Al Quaïda et qu’il a essayé d’envoyer des milliers d’hommes combattre en Syrie, plus de doutes, je le dénonce.</div><div> </div><div>Donc il manque quelque chose, ça déconne leur truc. Si on peut dénoncer le Président de la République Laïque Socialiste car il présente des signes très clairs de radicalisation djihadiste, c’est qu’il y a un problème.</div><div> </div><div>Un appel à la délation des musulmans<br /><br /> Le problème, c’est que ces bons à rien ont oublié l’essentiel, le plus important, le plus fondamental. Cet oubli est volontaire, car s’il était mentionné, le site tomberait sous le coup de l’incitation à la haine raciale et serait fermé immédiatement. Un comble…</div><div>Oui, le plus important, qui est sous-entendu du début à la fin de ce site, qui est insinué entre chaque mot, qui transpire à chaque phrase, c’est bien évidemment que TOUS les suspects qu’on nous invite à dénoncer sont forcément MUSULMANS.</div><div>Ne vous amusez pas à dénoncer un juif qui s’habille tout en noir ou un catholique qui fait le carême, vous pourriez vous retrouvez devant un tribunal pour dénonciation calomnieuse.</div><div>Et puis, c’est bien connu, les juifs ou les chrétiens ne tuent pas au nom de leur Dieu des citoyens dans leur propre pays. Il leur arrive bien de massacrer de temps en temps des populations entières, particulièrement des civils comme en Palestine, mais ça, c’est moins grave, c’est autorisé par la communauté internationale.</div><div> </div><div>Ne vous amusez pas non plus à dénoncer comme ça votre voisin qui vous empêche de dormir ou votre ex-mari qui veut absolument la garde des enfants. Avant toute chose, assurez-vous bien qu’il est musulman, sinon ça ne marche pas. Et n’oubliez pas le plus important, ne le dites pas hein, surtout pas d’amalgame. La France est en guerre contre les terroristes islamistes qui sont tous musulmans mais pas contre les musulmans, vous comprenez la nuance ?</div><div> </div><div>Et si vous ne vous sentez pas concernés, ne rêvez pas. Hier il fallait dénoncer les juifs. Aujourd’hui, il faut dénoncer les musulmans. Demain, il faudra dénoncer tous ceux qui n’adhèrent pas aux valeurs laïques socialistes. Après demain, il ne restera plus personne debout.</div><div> </div><div>Vive la Ripoublique, Vive la France</div><div><br /><br /></div><div>(1) http://philippealain.blogspot.fr/2015/01/nous-sommes-tous-des-charlots.html</div><br /><div>(2) http://philippealain.blogspot.fr/2015/01/la-france-en-guerre-contre-ses-enfants.html</div></div><div><div>Publié par <a title="author profile" href="https://plus.google.com/115580918161546247097" rel="author">Philippe Alain</a> à <a title="permanent link" href="http://philippealain.blogspot.fr/2015/01/la-chasse-aux-musulmans-est.html" rel="bookmark"><abbr title="2015-01-30T01:11:00-08:00">01:11</abbr></a></div></div>
isidore
http://lesmalheursdisidore.blogspirit.com/about.html
Les tournures étranges de la liberté d’expression
tag:lesmalheursdisidore.blogspirit.com,2016-01-15:3064410
2024-01-19T15:36:09+01:00
2016-01-15T15:56:44+01:00
PRÉSENTATION :: En temps de guerre, aller regarder la France...
<div class="cartouche"><div class="chapotexte"><p><font size="-1">PRÉSENTATION :: En temps de guerre, aller regarder la France depuis l’autre côté de la Manche permet de voir la direction du manche (la barre en navigation aéronautique). D’outre-Atlantique, regarder la France c’est la voir de plus loin encore. Mais l’éditorialiste américain engagé dans l’information pour la liberté d’expression, Glenn Greenwald, plusieurs fois primé pour ses travaux, survole de près, où qu’il se trouve.<br />Pour observer il ne s’embarrasse pas de la morale, en technicien du droit il va au droit et regarde la façon dont s’exécute le droit, par rapport aux textes de référence attachés aux libertés humaines. <br />Ici, il entreprend un questionnement pragmatique de la liberté en France. Il explore, en l’informant, la liberté exécutive sous l’égide du slogan de la liberté d’expression sorti des protestations solidaires après les attentats de <em>Charlie Hebdo</em>. Non seulement en France, mais incidemment au Royaume Uni, aux USA, et dans la société occidentale en général.<br />Spécialement, la France de « Charlie » paraît renouveler le cycle régressif qui inspire le monde, où auparavant les USA s’étaient particulièrement distingués. « Il faut bien être premier en quelque chose » ironisait Gilles Kepel évoquant, à propos de son livre sur le terrorisme et la guerre [<a id="nh1" class="spip_note" title="Gilles Kepel, Terreur dans l’Hexagone. Genèse du djihad français, avec la (...)" href="http://www.larevuedesressources.org/les-tournures-etranges-de-la-liberte-d-expression,2891.html#nb1" rel="footnote">1</a>], la première place de l’Hexagone en nombre de djihadistes internationaux introduits au Moyen Orient. Glenn Greenwald nous explique qu’en matière de liberté nous aurions également innové un pire.<br />Avec l’information sociale de la double contrainte (<em>double bind</em>) en pleine austérité, entre la politique étrangère de la guerre et la politique nationale des pétrodollars et de l’armement, le pays se disloque dans un double et même triple langage à travers les déclarations politiques, les actes attendus, les résultats, et leur communication. Mais les gens y seraient aussi pour quelque chose — du moins ceux qui défilèrent le 11 janvier 2015 : qu’entendent-ils par liberté d’expression ? <br />L’auteur n’y va pas par quatre chemins, en déconstruisant la chronologie d’une gestation « communautarienne » occidentale et post-coloniale du concept et de l’application de la liberté d’expression, telle qu’elle se manifeste en France depuis les attentats de <em>Charlie Hebdo</em>, il dévoile au-delà de la réalité liberticide l’injustice et l’inégalité qui composent le cadre hiérarchique de la société, l’administration des citoyens et de surcroît, le plus inquiétant pour la suite, les tables constitutionnelles communes à tous, où le registre sécuritaire transforme le droit en non droit. <br />On est surpris de retrouver Dieudonné cité en exemple des cas abusifs d’accablement répressif. Dieudonné, on n’osait plus en parler, on auto-censurait de l’évoquer. Ce n’est pas une provocation mais le regard externe qui considère les abus contre le droit à la liberté d’expression, tel qu’il est situé dans les conventions internationales et entre autres concernant le web depuis 2012 [<a id="nh2" class="spip_note" title="AFP Genève, « Le droit à s’exprimer librement sur internet reconnu par l’ONU » (...)" href="http://www.larevuedesressources.org/les-tournures-etranges-de-la-liberte-d-expression,2891.html#nb2" rel="footnote">2</a>].<br />La liberté de parole ne suppose pas l’adhésion à l’idée exprimée ni l’autorisation au passage à l’acte de ce qu’elle exprime, c’est un principe diptyque avec la liberté de penser, c’est pourquoi les deux forment et demeurent un droit inaliénable quelle que soit l’idée exprimée : réduire ou dissocier cette liberté, c’est l’abolir. <br />Le droit international reste respectable, et les constitutions ne sont pas des magmas de <em>chewing gum</em>. Pourtant, on assiste à des phénomènes contraires, qu’on a laissés venir, sans réagir aux prémisses, qu’on a laissés prendre forme, pour toujours — et demain ? <br />Au moment où soutenue par Podemos une Musulmane arborant le foulard, tout juste mandatée comme « conseillère communale » à la mairie d’un village catalan, inaugure ses actes publics en célébrant un mariage gay, tandis qu’en France les ouvriers syndiqués subissent la plus grande répression judiciaire jamais vue (9 mois de prison ferme, le temps de la gestation d’un enfant, pour les insurgés de Good Year) et des vieux — pas très vieux — se suicident après la saisie de leur maison par une banque, pour un endettement de 75.000 euros (soit sur un an l’équivalent mensuel de 6.500 euros par mois — pour donner une idée de leur niveau d’endettement par rapport au seuil moyen des allocations publiques des élus nationaux deux fois plus élevées et en partie défiscalisées), on voit que les SDF sont hors piste, et on pourrait commencer à se dire qu’aujourd’hui, en France, « la république communautarienne » non seulement occidentale mais réduite à très peu de couches sociales, s’engage au-delà de son économie financière et libérale désastreuse pour les gens, des banques, de son racisme endo-xénophobe, et de ses guerres, dans la dictature arbitraire contre tous sous la loi du non droit. <br />Demain il sera trop tard, et les prochaines élections présidentielles sur fond de terreur et de loi d’urgence durable constitutionnalisée n’y changeront rien, sauf événement par ailleurs imprévu dont elles deviendraient l’émergence, (une chance à laquelle le liberticide laisse peu de place). (L. D.)</font></p></div><div class="texte entry-content"><p><a name="art"></a><em><br /></em></p><h3 class="spip">Où étaient les croisés de la liberté d’expression post-<em>Hebdo</em><br />pendant que la France passait l’année dernière<br />à concasser la liberté d’expression ?</h3><p><em> </em></p><p>Voilà bientôt un an que plus d’un million de personnes — menées par les tyrans les plus répressifs de la planète [<a id="nh3" class="spip_note" title=""Paris unity march : which world leaders are really committed to press (...)" href="http://www.larevuedesressources.org/les-tournures-etranges-de-la-liberte-d-expression,2891.html#nb3" rel="footnote">3</a>] — défilèrent ostensiblement à Paris en faveur de la liberté d’expression [<a id="nh4" class="spip_note" title="« Charlie Hebdo : revivez le grand rassemblement à Paris et les autres (...)" href="http://www.larevuedesressources.org/les-tournures-etranges-de-la-liberte-d-expression,2891.html#nb4" rel="footnote">4</a>]. Depuis lors, le gouvernement français, qui dans le sillage des meurtres de <em>Charlie Hebdo</em> avait ouvert le chemin en claironnant l’importance vitale de la liberté d’expression, à plusieurs reprises poursuivit différentes personnes pour les opinions politiques qu’elles avaient exprimées, et sinon exploita la peur du terrorisme pour écraser les libertés civiles en général. Il l’a fait en recevant à peine un regard de protestation furtif de la plupart de ceux qui, partout dans le monde occidental, agitaient les drapeaux de la liberté d’expression à l’appui des dessinateurs de <em>Charlie Hebdo</em>.</p><p>C’est pourquoi, beaucoup de ces croisés de fraîche date pour la liberté d’expression, exploitant les meurtres de l’<em>Hebdo</em>, n’étaient pas, comme je l’avais soutenu à l’époque [<a id="nh5" class="spip_note" title="Glenn Greenwald,"In Solidarity With a Free Press : Some More Blasphemous (...)" href="http://www.larevuedesressources.org/les-tournures-etranges-de-la-liberte-d-expression,2891.html#nb5" rel="footnote">5</a>], des partisans authentiques en cohérence avec la liberté d’expression — au lieu de cela, ils invoquent ce principe seulement dans les cas les plus faciles et les plus égoïstes, à savoir la défense des idées qu’ils soutiennent ; mais quand les gens sont punis pour avoir exprimé des idées qu’eux détestent ils restent silencieux ou appuient l’interdiction : tout le contraire d’un plaidoyer sincère pour la liberté de parole.</p><p>Quelques jours après la marche de Paris, le gouvernement français arrêta le comique Dieudonné M’bala M’bala « pour être “un apologue du terrorisme” d’après la suggestion sur Facebook qu’il éprouvât de la sympathie pour un des bandits armés de Paris. » [<a id="nh6" class="spip_note" title="N.d.T. L’article lié par l’auteur, intitulé « Dieudonné arrested over Facebook (...)" href="http://www.larevuedesressources.org/les-tournures-etranges-de-la-liberte-d-expression,2891.html#nb6" rel="footnote">6</a>]. Deux mois plus tard, il fut reconnu coupable, recevant une peine de prison de deux mois avec sursis [<a id="nh7" class="spip_note" title="L’auteur lie un article du Jerusalem Post, "Dieudonne convicted of condoning (...)" href="http://www.larevuedesressources.org/les-tournures-etranges-de-la-liberte-d-expression,2891.html#nb7" rel="footnote">7</a>] [<a id="nh8" class="spip_note" title="N.d.T. Dans fr.wikipedia à l’article éponyme de l’artiste on peut lire : "Après (...)" href="http://www.larevuedesressources.org/les-tournures-etranges-de-la-liberte-d-expression,2891.html#nb8" rel="footnote">8</a>]. En novembre, pour des charges séparées, il fut reconnu coupable par un tribunal belge « de racisme et de commentaires antisémites dans un spectacle en Belgique » et reçut une peine de prison de deux mois [<a id="nh9" class="spip_note" title=""Comic Dieudonné given jail sentence for anti-Semitism", BBC News, 25 (...)" href="http://www.larevuedesressources.org/les-tournures-etranges-de-la-liberte-d-expression,2891.html#nb9" rel="footnote">9</a>]. Il n’y a pas eu de hashtag #JeSuisDieudonné en tendance, et pour cette attaque à la liberté d’expression il est à peu près impossible de trouver des dénonciations par les voix les plus fortes des croisés de la liberté d’expression post-<em>Hebdo</em>, à l’égard des gouvernements français et belges.</p><p>En France, dans les semaines qui suivirent la marche pour la liberté d’expression, des dizaines de personnes « furent arrêtées pour discours de haine ou autres actes insultant les croyances religieuses, ou acclamant des hommes ayant perpétré les attaques. » [<a id="nh10" class="spip_note" title="A.P. Elaine Ganley and Jamey Keaten, "New issue of Charlie Hebdo sells out (...)" href="http://www.larevuedesressources.org/les-tournures-etranges-de-la-liberte-d-expression,2891.html#nb10" rel="footnote">10</a>]. Le gouvernement « ordonna aux procureurs à travers le pays de réprimer le discours de haine, l’antisémitisme et la glorification du terrorisme ». Il n’y avait pas de paliers dans la défense de leur droit à la liberté d’expression.</p><p>Au mois d’octobre, le plus haut tribunal français confirma la condamnation pénale de militants qui prônaient le boycott et les sanctions contre Israël en tant que moyen pour mettre fin à l’occupation [<a id="nh11" class="spip_note" title="JTA, "France Court Upholds ’BDS Is Discrimination’ Ruling", forward.com, 23 (...)" href="http://www.larevuedesressources.org/les-tournures-etranges-de-la-liberte-d-expression,2891.html#nb11" rel="footnote">11</a>]. Qu’avaient fait ces criminels ? Ils « sont arrivés au supermarché en portant des maillots arborant les mots : “Vive la Palestine, Boycott d’Israël” » et « également distribuèrent des tracts qui disaient que “l’achat de produits israéliens signifie la légitimation des crimes contre Gaza” ». Parce que le boycott contre Israël était considéré comme « antisémite » par le tribunal français, le préconiser était un crime [<a id="nh12" class="spip_note" title="Glenn Greenwald, "Anti-Israel Activism Criminalized in the Land of Charlie (...)" href="http://www.larevuedesressources.org/les-tournures-etranges-de-la-liberte-d-expression,2891.html#nb12" rel="footnote">12</a>]. Où étaient tous les croisés post-<em>Hebdo</em>lorsque ces 12 personnes furent condamnées en pénal pour avoir exprimé leurs opinions politiques critiques d’Israël ? Introuvables.</p><p>Plus généralement, à la suite de l’attaque de Paris le gouvernement français se saisit les pouvoirs de l’« état d’urgence », dont à l’origine il déclara qu’il devait durer douze jours. Il l’a ensuite étendu à trois mois, et alors que l’échéance approche il est maintenant question de réitérer indéfiniment l’extension de ces pouvoirs, ou de les installer en permanence [<a id="nh13" class="spip_note" title="Martin Untersinger, “Emergency Measures May Be Written Into the French (...)" href="http://www.larevuedesressources.org/les-tournures-etranges-de-la-liberte-d-expression,2891.html#nb13" rel="footnote">13</a>]. Ces pouvoirs ont été utilisés exactement comme on pouvait s’en douter : avoir fait irruption sans mandat dans des lieux où des musulmans français se rassemblaient, fermer des mosquées et des cafés, détenir sans charges des personnes, et par ailleurs abolir les libertés fondamentales [<a id="nh14" class="spip_note" title="William Horobin, "French Authorities Close Three Mosques During State of (...)" href="http://www.larevuedesressources.org/les-tournures-etranges-de-la-liberte-d-expression,2891.html#nb14" rel="footnote">14</a>]. Ils ont également été utilisés au-delà de la communauté musulmane, contre les militants du climat [<a id="nh15" class="spip_note" title="Alleen Brown, "Under House Arrest, a Climate Activist Waits Out the Paris (...)" href="http://www.larevuedesressources.org/les-tournures-etranges-de-la-liberte-d-expression,2891.html#nb15" rel="footnote">15</a>]. Si ce genre de répression classique, rampante, ne vous met pas en colère et ne vous bouleverse pas, alors vous pouvez être beaucoup de choses mais aucun d’entre vous ne peut être un véritable défenseur de la liberté d’expression en France.</p><p>Même avant les meurtres de l’<em>Hebdo</em>, les poursuites contre les Musulmans en Europe pour l’expression de leurs opinions politiques étaient monnaie courante, en particulier lorsque ces opinions critiquaient la politique occidentale. En effet, une semaine avant l’<em>Hebdo</em>, j’avais écrit un article détaillant cette menace croissante pour la liberté d’expression au Royaume-Uni, en France et dans tout l’Occident [<a id="nh16" class="spip_note" title="Glenn Greenwald, "With Power of Social Media Growing, Police Now Monitoring (...)" href="http://www.larevuedesressources.org/les-tournures-etranges-de-la-liberte-d-expression,2891.html#nb16" rel="footnote">16</a>]. Ces types d’actions — menées par les gouvernements les plus puissants du monde — étaient, et restent, la plus grande menace pour la liberté d’expression en Occident. Pourtant, ils ne reçoivent qu’une fraction minuscule de l’attention contre-liberticide portée aux raisons annoncées des meurtres de l’<em>Hebdo</em> [<a id="nh17" class="spip_note" title="N.d.T. Il s’agit d’une périphrase dans la version française pour exprimer une (...)" href="http://www.larevuedesressources.org/les-tournures-etranges-de-la-liberte-d-expression,2891.html#nb17" rel="footnote">17</a>].</p><p>Alors, où sont tous les avocats auto-proclamés de la liberté d’expression ? Ce fut seulement lorsqu’un petit nombre de Musulmans s’engagea dans la violence, les caricatures anti-Islam étant en cause, que ces avocats auto-proclamés se rendirent soudain animés et passionnés pour la liberté d’expression. C’est parce que la légitimation de la rhétorique anti-Islam et la diabolisation des Musulmans était leur cause réelle ; la liberté d’expression était juste un prétexte.</p><p>Durant toutes les nombreuses années où j’ai travaillé pour la défense de la liberté d’expression, je n’en ai jamais vu le principe aussi manifestement exploité à d’autres fins par des personnes qui manifestement n’y croient pas, comme ce fut le cas pour les meurtres de l’<em>Hebdo</em>. C’était aussi transparent que malhonnête. Leur véritable ordre du jour était d’illustrer comment ils inventaient un nouveau genre de liberté d’expression particulièrement à cette occasion : défendre la liberté d’expression ce n’est pas seulement défendre le droit d’exprimer une idée, décrétèrent-ils, mais de plus en embrassant cette idée [<a id="nh18" class="spip_note" title="Cette analyse conforte celle de Philippe Marlière qui qualifie le (...)" href="http://www.larevuedesressources.org/les-tournures-etranges-de-la-liberte-d-expression,2891.html#nb18" rel="footnote">18</a>].</p><p>Ce tout nouveau « principe » est, en fait, l’antithèse exacte des véritables protections de la liberté d’expression. Le plus important dans une croyance réelle en les droits à la liberté d’expression est le point de vue que <em>toutes</em>les idées [<a id="nh19" class="spip_note" title="Glenn Greenwald, "France’s censorship demands to Twitter are more dangerous (...)" href="http://www.larevuedesressources.org/les-tournures-etranges-de-la-liberte-d-expression,2891.html#nb19" rel="footnote">19</a>] — celles avec lesquelles on est le plus ardemment d’accord, et celles que l’on trouve les plus détestables et tout le reste — ont le droit d’être exprimées et défendues sans punition. Les défenses de la liberté d’expression les plus importantes et courageuses [<a id="nh20" class="spip_note" title=""ACLU History : Taking a Stand for Free Speech in Skokie", ACLU, septembre (...)" href="http://www.larevuedesressources.org/les-tournures-etranges-de-la-liberte-d-expression,2891.html#nb20" rel="footnote">20</a>] sont généralement venues de ceux qui ont exprimé simultanément du mépris pour une idée tout en défendant le droit des autres personnes à exprimer librement la même idée [<a id="nh21" class="spip_note" title=""ACLU-EM Defends KKK’s Right to Free Speech" ACLU, 7 septembre (...)" href="http://www.larevuedesressources.org/les-tournures-etranges-de-la-liberte-d-expression,2891.html#nb21" rel="footnote">21</a>]. Tel est le principe qui a longtemps défini l’activisme authentique de la liberté d’expression : <em>ces idées sont viles à exprimer, mais je vais travailler pour défendre le droit des autres à les exprimer.</em></p><p>Ceux qui ont exploité les meurtres de l’<em>Hebdo</em> ont cherché à abolir cette distinction essentielle. Ils ont insisté pour que dénoncer ou condamner ceux qui avaient assassiné les caricaturistes de l’<em>Hebdo.</em> ne suffît pas. A la place, ils ont essayé d’imposer une nouvelle obligation : il faut célébrer et embrasser les idées des caricaturistes de l’<em>Hebdo</em>, soutenir qu’il leur soit octroyé des récompenses, applaudir la substance de leurs vues. Le refus de partager les idées de <em>Charlie Hebdo</em> (plutôt que simplement leur droit à la liberté d’expression) soumettait aux accusations — par la foi des moindres artistes de dénigrement du monde — que l’on manquât à devoir respecter leur droits de s’exprimer librement, ou pire, qu’on sympathisât avec leurs tueurs.</p><p>Cette tactique d’intimidation à peu de frais — essayer de forcer les gens non seulement à défendre le droit de l’<em>Hebdo</em> à la liberté d’expression, mais encore à embrasser les idées y étant exprimées (mais seulement en matière critique des Musulmans) a perduré depuis. Un an plus tard, il est encore fréquent d’entendre des partisans du militarisme occidental accuser faussement les fractions de "la gauche" d’avoir justifié ou permis l’attaque de <em>Charlie Hebdo</em>, au seul motif qu’elles aient refusé d’acclamer la teneur des idées de l’<em>Hebdo</em>.</p><p>Cette accusation est un mensonge absolu, démontrable, une calomnie évidente. Je n’ai jamais entendu une seule personne de gauche exprimer quoi que ce soit d’autre que de la répulsion envers l’assassinat de masse des caricaturistes de l’<em>Hebdo</em>, je n’ai jamais entendu davantage quiconque de la gauche suggérer que les meurtres aient été « mérités » ou que les caricaturistes « l’aient cherché ». J’ai certainement entendu, et ai exprimé moi-même, une opposition au ciblage implacable d’une minorité marginalisée en France par les caricaturistes de l’<em>Hebdo</em> (juste à propos de cette critique, elle a été exprimée avec plus d’éloquence par un journaliste ancien employé de l’<em>Hebdo</em>, Olivier Cyran : « <em>Le pilonnage obsessionnel des Musulmans auquel votre hebdomadaire se livre depuis une grosse dizaine d’années a des effets tout à fait concrets. Il a puissamment contribué à répandre dans l’opinion « de gauche » l’idée que l’islam est un « problème » majeur de la société française.</em> » [<a id="nh22" class="spip_note" title="Référence française : Olivier Cyran, « Charlie Hebdo », pas raciste ? Si vous le (...)" href="http://www.larevuedesressources.org/les-tournures-etranges-de-la-liberte-d-expression,2891.html#nb22" rel="footnote">22</a>]). Mais les objections sur la teneur d’une idée bien évidemment ne dénotent pas ni même ne suggèrent, à l’égard de ceux qui expriment cette idée, une défaillance dans la défense des droits à la liberté d’expression : à moins que vous n’approuviez le concept entièrement nouveau, nocif et trompeur, que l’on puisse ne défendre le droit à la liberté d’expression que pour ceux avec lesquels on est d’accord.</p><p>Mais tout cela souligne que la liberté d’expression n’était pas le principe soutenu dans ce cas ; la liberté d’expression c’était juste une arme utilisée par quelques occidentaux tribaux pour essayer de contraindre les gens à applaudir l’islamophobie et les caricatures anti-musulmanes (pas simplement d’acclamer le droit de publier sans punition les caricatures ou la violence, mais d’acclamer les caricatures elles-mêmes).</p><p>Et ce qui manifeste encore plus la supercherie, au cœur de ce spectacle <em>post-Hebdo</em>, est qu’avant la marche de Paris, et particulièrement depuis, il y a eu un assaut systématique contre les droits à la liberté d’expression d’un nombre énorme de la population en France et partout en Occident, laquelle est Musulmane et/ou critique de l’Occident ou d’Israël, et sur quoi les croisés de fraîche date de la liberté d’expression de l’<em>Hebdo</em> n’ont manifesté quasiment aucune opposition, et même de temps en temps ont apporté leur soutien tacite ou explicite. C’était que la liberté d’expression était leur arme cynique, pas leur croyance réelle.</p><div align="right"><strong>G. G.</strong></div><h3 class="spip"> </h3><p>Source : traduction en français par L. D. pour La RdR d’après l’article original en anglais de Glenn Greenwald, “Where Were the Post-Hebdo Free Speech Crusaders as France Spent the Last Year Crushing Free Speech ?” — © <a href="https://theintercept.com/2016/01/08/where-were-the-post-hebdo-free-speech-crusaders-as-france-spent-the-last-year-crushing-free-speech/" target="_blank"><em>The Intercept</em></a>, 8 janvier 2015.</p></div></div><div class="cartouche"><div class="ps surlignable"><h2 class="pas_surlignable">P.-S.</h2><div class=""><p>En logo : citation iconographique extraite de l’article « "Un dimanche de janvier" : l’hommage place de la République aux victimes des attentats », © <a href="http://www.laprovence.com/article/actualites/3745235/un-dimanche-de-janvier-lhommage-populaire-place-de-la-republique-aux-victimes-des-attentats.html" target="_blank"><em>La Provence</em></a> avec l’AFP, 10 janvier 2015. La statue de la République en contre-jour au crépuscule, place de la République à Paris, le 10 janvier 2015.</p></div></div></div><div class="cartouche"> </div><div class="cartouche"> </div><div class="cartouche"><div class="notes"><h2>Notes</h2><p>[<a id="nb1" class="spip_note" title="Notes 1" href="http://www.larevuedesressources.org/les-tournures-etranges-de-la-liberte-d-expression,2891.html#nh1" rev="footnote">1</a>] Gilles Kepel, <em>Terreur dans l’Hexagone. Genèse du djihad français</em>, avec la collaboration d’Antoine Jardin, coll. Hors série Connaissane, <a href="http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Hors-serie-Connaissance/Terreur-dans-l-Hexagone" target="_blank"><em>Gallimard</em></a>, 15 décembre 2015.</p><p>[<a id="nb2" class="spip_note" title="Notes 2" href="http://www.larevuedesressources.org/les-tournures-etranges-de-la-liberte-d-expression,2891.html#nh2" rev="footnote">2</a>] AFP Genève, « Le droit à s’exprimer librement sur internet reconnu par l’ONU » <a href="http://www.lapresse.ca/international/201207/05/01-4541115-le-droit-a-sexprimer-librement-sur-internet-reconnu-par-lonu.php" target="_blank"><em>lapresse.ca</em></a>, 5 juillet 2012.</p><p>[<a id="nb3" class="spip_note" title="Notes 3" href="http://www.larevuedesressources.org/les-tournures-etranges-de-la-liberte-d-expression,2891.html#nh3" rev="footnote">3</a>] "Paris unity march : which world leaders are really committed to press freedom ?", <a href="http://www.theguardian.com/world/ng-interactive/2015/jan/13/charlie-hebdo-attack-world-leaders-paris-press-freedom" target="_blank"><em>The Guardian</em></a>, 1 janvier 2015.</p><p>[<a id="nb4" class="spip_note" title="Notes 4" href="http://www.larevuedesressources.org/les-tournures-etranges-de-la-liberte-d-expression,2891.html#nh4" rev="footnote">4</a>] « Charlie Hebdo : revivez le grand rassemblement à Paris et les autres marches républicaines », <a href="http://www.huffingtonpost.fr/2015/01/11/charlie-hebdo-rassemblement-paris-marche-republicaine_n_6450634.html" target="_blank">Le HuffPost</a>, 11 janvier 2015. "Millions gather in Paris for free speech demonstration", <a href="http://www.cbsnews.com/videos/millions-gather-in-paris-for-free-speech-demonstration/" target="_blank"><em>CBS News</em></a>, 11 janvier 2015.</p><p>[<a id="nb5" class="spip_note" title="Notes 5" href="http://www.larevuedesressources.org/les-tournures-etranges-de-la-liberte-d-expression,2891.html#nh5" rev="footnote">5</a>] Glenn Greenwald,"In Solidarity With a Free Press : Some More Blasphemous Cartoons", <a href="https://theintercept.com/2015/01/09/solidarity-charlie-hebdo-cartoons/" target="_blank"><em>The Intercept</em></a>, 9 janvier 2015.</p><p>[<a id="nb6" class="spip_note" title="Notes 6" href="http://www.larevuedesressources.org/les-tournures-etranges-de-la-liberte-d-expression,2891.html#nh6" rev="footnote">6</a>] N.d.T. L’article lié par l’auteur, intitulé « Dieudonné arrested over Facebook post on Paris gunman » dans le <a href="http://www.theguardian.com/world/2015/jan/14/dieudonne-arrest-facebook-post-charlie-coulibaly-paris-gunman" target="_blank"><em>Guardian</em></a>, du 14 janvier 2015, a été supprimé bien qu’on le trouve également cité dans les réponses aux requêtes sur Google.</p><p>[<a id="nb7" class="spip_note" title="Notes 7" href="http://www.larevuedesressources.org/les-tournures-etranges-de-la-liberte-d-expression,2891.html#nh7" rev="footnote">7</a>] L’auteur lie un article du <a href="http://www.jpost.com/Diaspora/Dieudonne-convicted-of-condoning-terrorism-394419" target="_blank"><em>Jerusalem Post</em></a>, "Dieudonne convicted of condoning terrorism", du 19 mars 2015.</p><p>[<a id="nb8" class="spip_note" title="Notes 8" href="http://www.larevuedesressources.org/les-tournures-etranges-de-la-liberte-d-expression,2891.html#nh8" rev="footnote">8</a>] N.d.T. Dans <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Dieudonn%C3%A9" target="_blank"><em>fr.wikipedia</em></a> à l’article éponyme de l’artiste on peut lire : "Après les manifestations des 10 et 11 janvier, Dieudonné poste sur Facebook et Twitter des statuts commentant avec ironie les défilés, auxquels il indique avoir participé, et concluant « Sachez que ce soir, en ce qui me concerne, Je me sens Charlie Coulibaly », faisant allusion à la fois à l’attentat contre Charlie Hebdo et au terroriste Amedy Coulibaly, auteur de l’attentat antisémite Porte de Vincennes. [...] Le 14 janvier 2015, Dieudonné est interpellé dans sa résidence du Mesnil-Simon par la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP), puis placé en garde à vue. Il est ensuite renvoyé en correctionnelle. [...] En mars 2015, Dieudonné est condamné à deux reprises en l’espace de 48 heures : tout d’abord à deux mois de prison avec sursis pour son commentaire sur les attentats de janvier, puis à une amende pour les propos tenus dans <em>Le Mur</em> [c. a-d son spectacle].</p><p>[<a id="nb9" class="spip_note" title="Notes 9" href="http://www.larevuedesressources.org/les-tournures-etranges-de-la-liberte-d-expression,2891.html#nh9" rev="footnote">9</a>] "Comic Dieudonné given jail sentence for anti-Semitism", <a href="http://www.bbc.com/news/world-europe-34921071" target="_blank"><em>BBC News</em></a>, 25 novembre 2015.</p><p>[<a id="nb10" class="spip_note" title="Notes 10" href="http://www.larevuedesressources.org/les-tournures-etranges-de-la-liberte-d-expression,2891.html#nh10" rev="footnote">10</a>] A.P. Elaine Ganley and Jamey Keaten, "New issue of Charlie Hebdo sells out quickly", <a href="https://news.yahoo.com/charlie-hebdo-sells-dawn-muhammad-cover-080255447.html" target="_blank"><em>news.yahoo.com</em></a>, 14 janvier 2015.</p><p>[<a id="nb11" class="spip_note" title="Notes 11" href="http://www.larevuedesressources.org/les-tournures-etranges-de-la-liberte-d-expression,2891.html#nh11" rev="footnote">11</a>] JTA, "France Court Upholds ’BDS Is Discrimination’ Ruling", <a href="http://forward.com/news/breaking-news/323207/france-court-upholds-bds-is-discrimination-ruling/" target="_blank"><em>forward.com</em></a>, 23 octobre 2015.</p><p>[<a id="nb12" class="spip_note" title="Notes 12" href="http://www.larevuedesressources.org/les-tournures-etranges-de-la-liberte-d-expression,2891.html#nh12" rev="footnote">12</a>] Glenn Greenwald, "Anti-Israel Activism Criminalized in the Land of Charlie Hebdo and ’Free Speech’", <a href="https://theintercept.com/2015/10/27/criminalization-of-anti-israel-activism-escalates-this-time-in-the-land-of-the-charlie-hebdo-free-speech-march/" target="_blank"><em>The Intercept</em></a>, 27 octobre 2015.</p><p>[<a id="nb13" class="spip_note" title="Notes 13" href="http://www.larevuedesressources.org/les-tournures-etranges-de-la-liberte-d-expression,2891.html#nh13" rev="footnote">13</a>] Martin Untersinger, “Emergency Measures May Be Written Into the French Constitution”, <a id="nb14" class="spip_note" title="Notes 14" href="https://theintercept.com/2015/12/12/terrorist-attacks-spark-crackdown-constitutional-changes-in-france/" target="_blank"><em>The Intercept</em></a>, 12 décembre 2015.</p><p>[<a href=" rev="footnote">14</a>] William Horobin, "French Authorities Close Three Mosques During State of Emergency", <a href="http://www.wsj.com/articles/french-authorities-close-four-mosques-during-state-of-emergency-1449079003" target="_blank"><em>The Wall Street Journal</em></a>, 2 décembre 2015.</p><p>[<a id="nb15" class="spip_note" title="Notes 15" href="http://www.larevuedesressources.org/les-tournures-etranges-de-la-liberte-d-expression,2891.html#nh15" rev="footnote">15</a>] Alleen Brown, "Under House Arrest, a Climate Activist Waits Out the Paris Conference", <a href="https://theintercept.com/2015/11/30/under-house-arrest-a-climate-activist-waits-out-the-paris-conference/" target="_blank"><em>The Intercept</em></a>, 30 novembre 2015.</p><p>[<a id="nb16" class="spip_note" title="Notes 16" href="http://www.larevuedesressources.org/les-tournures-etranges-de-la-liberte-d-expression,2891.html#nh16" rev="footnote">16</a>] Glenn Greenwald, "With Power of Social Media Growing, Police Now Monitoring and Criminalizing Online Speech", <a href="https://theintercept.com/2015/01/06/police-increasingly-monitoring-criminalizing-online-speech/" target="_blank"><em>The Intercept</em></a>, 6 janvier 2015.</p><p>[<a id="nb17" class="spip_note" title="Notes 17" href="http://www.larevuedesressources.org/les-tournures-etranges-de-la-liberte-d-expression,2891.html#nh17" rev="footnote">17</a>] N.d.T. Il s’agit d’une périphrase dans la version française pour exprimer une phrase anglophone concise qui dans sa traduction littérale aurait prêté à contresens.</p><p>[<a id="nb18" class="spip_note" title="Notes 18" href="http://www.larevuedesressources.org/les-tournures-etranges-de-la-liberte-d-expression,2891.html#nh18" rev="footnote">18</a>] Cette analyse conforte celle de Philippe Marlière qui qualifie le basculement actuel de la laïcité primitive (pour l’égalité du service républicain à l’égard de la diversité sociale), dans une demande de laïcité à ceux auxquels ces services sont destinés, par l’expression "laïcité communautarienne" : Le Yéti, "Droit au blasphème : les ravages de la laïcité « communautarienne »", <a href="http://www.politis.fr/Droit-au-blaspheme-les-ravages-de,31352.html" target="_blank"><em>Politis</em></a>, (interview sur un entretien paru dans la revue <a href="http://www.revue-ballast.fr/philippe-marliere-la-republique/" target="_blank"><em>Ballast</em></a>), 8 juin 2015, également reproduit dans <a href="http://www.larevuedesressources.org/marliere-dans-la-revue-ballast-sur-la-laicite-communautarienne,2821.html" target="_blank">La RdR</a>.</p><p>[<a id="nb19" class="spip_note" title="Notes 19" href="http://www.larevuedesressources.org/les-tournures-etranges-de-la-liberte-d-expression,2891.html#nh19" rev="footnote">19</a>] Glenn Greenwald, "France’s censorship demands to Twitter are more dangerous than ’hate speech’ ", <a href="http://www.theguardian.com/commentisfree/2013/jan/02/free-speech-twitter-france" target="_blank"><em>The Guardian</em></a>, 2 janvier 2013.</p><p>[<a id="nb20" class="spip_note" title="Notes 20" href="http://www.larevuedesressources.org/les-tournures-etranges-de-la-liberte-d-expression,2891.html#nh20" rev="footnote">20</a>] "ACLU History : Taking a Stand for Free Speech in Skokie", <a href="https://www.aclu.org/aclu-history-taking-stand-free-speech-skokie" target="_blank"><em>ACLU</em></a>, septembre 2010.</p><p>[<a id="nb21" class="spip_note" title="Notes 21" href="http://www.larevuedesressources.org/les-tournures-etranges-de-la-liberte-d-expression,2891.html#nh21" rev="footnote">21</a>] "ACLU-EM Defends KKK’s Right to Free Speech" <br /><a href="https://www.aclu.org/news/aclu-em-defends-kkks-right-free-speech" target="_blank""><em>ACLU</em></a>, 7 septembre 2012.</p><p>[<a id="nb22" class="spip_note" title="Notes 22" href="http://www.larevuedesressources.org/les-tournures-etranges-de-la-liberte-d-expression,2891.html#nh22" rev="footnote">22</a>] Référence française : Olivier Cyran, « Charlie Hebdo », pas raciste ? Si vous le dites… », lettre à Charb et à Fabrice Nicolino,<a href="http://www.article11.info/?Charlie-Hebdo-pas-raciste-Si-vous" target="_blank"><em>Article 11</em></a>, 5 décembre 2013 ; suivie de l’avertissement du 11 janvier 2015 dans le même support par le même auteur : « <a href="http://www.article11.info/?Aux-fossoyeurs-de-tous-bords#pagination_page" target="_blank">Aux fossoyeurs de tous bords</a> ». The letter translated into english by Daphne Lawless : " “Charlie Hebdo”, not racist ? If you say so…",<a href="http://posthypnotic.randomstatic.net/charliehebdo/Charlie_Hebdo_article%2011.htm" target="_blank"><em>posthypnotic.randomstatic.net</em></a>, 2015.</p></div></div><div class="cartouche"><a id="forum" href="http://www.larevuedesressources.org/les-tournures-etranges-de-la-liberte-d-expression,2891.html#forum" name="forum"></a></div>
isidore
http://lesmalheursdisidore.blogspirit.com/about.html
La pleurniche israélienne...et la Suède
tag:lesmalheursdisidore.blogspirit.com,2016-01-15:3064409
2024-01-19T15:36:09+01:00
2016-01-15T15:52:43+01:00
La pleurniche israélienne fera-t-elle taire Margot Wallström ? Le...
<div><h1>La pleurniche israélienne fera-t-elle taire Margot Wallström ?</h1><h2>Le ministre suédois veut une enquête sur les meurtres extrajudiciaires</h2></div><div><div><img src="http://www.egaliteetreconciliation.fr/local/cache-vignettes/L250xH222/arton37193-d2ee8.jpg" alt="" /></div></div><div><div><p><strong>L’État hébreu n’a pas apprécié que la ministre suédoise demande une enquête sur d’éventuels meurtres extrajudiciaires par Israël. Ce n’est pas la première fois que les relations sont tendues entre les deux pays.</strong></p><p>Elle soutient le terrorisme, et incite à la violence. Voilà ni plus ni moins l’opinion de l’Etat d’Israël sur la ministre des Affaires étrangères de la Suède, Margot Wallström. C’est en tout cas ce qu’a estimé ce mardi l’État hébreu dans un communiqué pour le moins acerbe.</p><p>Benjamin Netanyahu et son gouvernement n’ont en effet pas apprécié que Margot Wallström plaide, devant le parlement suédois, pour l’ouverture d’une enquête afin de déterminer si Israël s’était rendu coupable de meurtres extrajudiciaires de Palestiniens lors des récentes violences. « <em>Il est essentiel qu’il y ait une enquête sur ces décès afin de clarifier la situation et que chacun rende des comptes</em> », a-t-elle exigé.</p><p>Pour l’État hébreu, de telles déclarations sont « <em>irresponsables et délirantes</em> », mais surtout, « <em>apportent leur soutien au terrorisme et incitent à la violence</em> », explique un communiqué incendiaire.</p><p>Un ministre israélien <a href="http://www.jpost.com/Israel-News/Politics-And-Diplomacy/Israel-blasts-Swedish-FM-for-supporting-terrorism-encouraging-violence-441266#article=6017NTk2N0JDNDg5OEJBOTdFRDlCMjdERDc5OEZDNzVDNUQ=">cité par le <em>Jerusalem Post</em></a> va encore plus loin et considère que l’enquête demandée par Wallström devrait être orientée pour comprendre « <em>comment une femme qui déteste Israël a pu être nommée, et tenir toujours, le rôle de ministre des Affaires étrangères de la Suède</em> ».</p><p>« <em>La seule chose que la ministre des Affaires étrangères suédoise n’ait pas faite est de rejoindre physiquement les terroristes palestiniens et de poignarder des juifs</em> » a déclaré l’ancien ministre de Benjamin Netanyahou Avigdor Liberman. « <em>À la lumière de son attitude, il faut espérer que cela n’arrivera pas</em> » a-t-il ajouté.</p><p>Il faut dire que Margot Wallström n’en est pas à son premier coup d’éclat contre Israël et a considérablement rafraichi les relations entre les deux pays. Des accusations similaires d’exécutions extrajudiciaires avaient poussé le Premier ministre Netanyahou à téléphoner à son homologue Stefan Löfven pour protester.</p><p>Suite aux attentats de Paris, Margot Wallström avait aussi affirmé que les tueries étaient liées au conflit israélo-palestinien. Les relations entre les deux pays sont de toute manière très compliquées depuis la reconnaissance par la Suède d’un État palestinien en 2014 et l’ouverture de la première ambassade de Palestine en Europe occidentale en février dernier.</p></div></div>
isidore
http://lesmalheursdisidore.blogspirit.com/about.html
Les Socialistes veulent sanctionner le buzz mensonger
tag:lesmalheursdisidore.blogspirit.com,2016-01-15:3064408
2024-01-19T15:36:09+01:00
2016-01-15T15:49:55+01:00
Les députés socialistes défendront ce mercredi un amendement pour alourdir...
<p class="chapo">Les députés socialistes défendront ce mercredi un amendement pour alourdir les sanctions pénales contre la diffusion de fausses informations lorsqu'elles génèrent du buzz sur Internet, en particulier lorsqu'il s'agit de hoax à caractère politique.</p><p><em><strong>Mise à jour : </strong>l’amendement a été retiré.</em></p><p>Dans le cadre de l’examen du projet de loi pour une République numérique d’Axelle Lemaire, l’ensemble des députés du groupe socialiste à l’Assemblée nationale ont signé un amendement <a href="http://www.assemblee-nationale.fr/14/amendements/3318/CION_LOIS/CL387.asp" target="_blank">n°CL387</a>, qui vise à sanctionner plus durement les « hoax » (canulars) lorsqu’ils sont suffisamment bien élaborés pour avoir connu du succès sur les réseaux sociaux. Il sera examiné ce mercredi en commission des lois.</p><p>La loi sur la liberté de la presse de 1881 contient déjà <a href="http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexteArticle.do;jsessionid=D7B073EC3490A88E98CB5A6C64FE3542.tpdila12v_3?idArticle=LEGIARTI000006419726&cidTexte=JORFTEXT000000877119&categorieLien=id&dateTexte=" target="_blank">un article 27</a>, rarement mis en œuvre, qui condamne la diffusion de fausses informations, « <em>lorsque, faite de mauvaise foi, elle aura troublé la paix publique, ou aura été susceptible de la troubler</em> ». La peine de 45 000 euros est portée à 135 000 euros lorsque cette publication, diffusion ou reproduction est « <em>de nature à ébranler la discipline ou le moral des armées ou à entraver l’effort de guerre de la Nation</em> ».</p><h2>Condamner les fausses informations sur l’action politique</h2><p>L’amendement des députés socialistes vise à compléter cette disposition pour préciser que seront aussi sanctionnées de 135 000 euros d’amende les diffusions de fausses nouvelles « <em>lorsque la publication, la diffusion ou la reproduction faite de mauvaise foi aura <strong>pris une dimension virale telle qu’elle en aggrave l’ampleur</strong> </em>».</p><p>On pourrait croire qu’il s’agit d’une réaction à la <a href="http://www.numerama.com/tech/131217-evitez-lintox-suivez-les-comptes-officiels-abandonnez-infos140.html" target="_blank">diffusion de fausses rumeurs</a> lors des attentats du 13 novembre, qui avaient participé à alimenter la panique et à troubler le travail des policiers, mais l’exposé des motifs dévoile une autre ambition, plus politique à l’approche des élections présidentielle et législatives de 2017.</p><p>image: http://www.numerama.com/content/uploads/2016/01/changementmaintenant.jpg</p><p><img class="aligncenter size-full wp-image-138503" src="http://www.numerama.com/content/uploads/2016/01/changementmaintenant.jpg" sizes="(max-width: 553px) 100vw, 553px" srcset="//www.numerama.com/content/uploads/2016/01/changementmaintenant-270x180.jpg 270w, //www.numerama.com/content/uploads/2016/01/changementmaintenant.jpg 553w" alt="changementmaintenant" width="553" height="369" /></p><blockquote><p class="quote-large">Une menace pour le bon fonctionnement de notre démocratie</p></blockquote><p>« <em>Nombreux sont les internautes qui sont victimes, qu’ils en soient conscients ou non, de canulars informatiques ou « hoax », sous la forme de courriels ou de lettres-chaînes. Ces canulars informatiques revêtent un caractère de particulière gravité lorsqu’ils visent à diffuser, à grande échelle, une <strong>information erronée sur le contenu d’une politique publique</strong></em> », dénoncent ainsi les députés Socialistes, sans livre d’exemple précis.</p><p>« <em>L’internaute qui ne prend pas conscience de leur caractère mensonger est <strong>trompé dans son jugement</strong> là où, en tant que citoyen, il devrait toujours disposer d’une information fiable sur l’action de ses représentants. De plus, il peut également contribuer à diffuser – à son insu – des informations erronées, ce qui à grande échelle constitue <strong>une véritable menace pour le bon fonctionnement de notre démocratie</strong></em> ».</p><p>Aucune sanction n’est en revanche proposée pour la diffusion de fausses promesses électorales, qui ne sont pas perçues comme une menace pour la démocratie.</p><p><br /><br /></p>
isidore
http://lesmalheursdisidore.blogspirit.com/about.html
Dieudonné en Suisse ?
tag:lesmalheursdisidore.blogspirit.com,2016-01-15:3064407
2024-01-19T15:36:09+01:00
2016-01-15T15:45:56+01:00
Dieudonné en Suisse : le lobby israélien fidèle au rendez-vous pour...
<div><h1>Dieudonné en Suisse : le lobby israélien fidèle au rendez-vous pour interdire l’humour</h1></div><div><img src="http://www.egaliteetreconciliation.fr/local/cache-vignettes/L180xH300/arton37154-d6f77.jpg" alt="" /><div> </div></div><div><div><p><strong>Malgré le titre sans équivoque du nouveau spectacle de Dieudonné (<em>En paix</em>), la Coordination intercommunautaire contre l’antisémitisme et la diffamation [<a href="http://www.egaliteetreconciliation.fr/Dieudonne-en-Suisse-le-lobby-israelien-fidele-au-rendez-vous-pour-interdire-l-humour-37154.html#nb1">1</a>] ne déroge pas à ce qui est devenu pour elle une tradition, voire un rituel, et va venir militer devant la salle de spectacle, le Théâtre de Marens à Nyon, où l’humoriste à succès va présenter son dernier spectacle en date du 13 au 17 janvier.</strong></p><p>Afin d’informer le public, la presse et les autorités de sa démarche de salubrité publique, la très respectable association a publié un communiqué de presse où elle explique notamment, en parlant de Dieudonné, que « son crédo ne fait plus de doute : la communauté juive, bouc émissaire de tous les complots et de tous les maux. »</p><p>Etant donné que lors de la représentation de son spectacle « En paix » auquel j’ai pu assister en novembre dernier à Paris, l’artiste n’a évoqué le mot « Juif » qu’une seule fois, j’ai peur que les membres de l’association communautaire ne souffrent d’un délire de persécution.</p><p>La CICAD nous prouve pour terminer, une fois de plus, qu’elle non-plus ne manque pas d’humour, lorsque qu’elle nous prévient du fait que « <em>Dieudonné sera en campagne mi-janvier au Théâtre de Marens à Nyon</em> ». Mais ce trait d’humour sera-t-il suffisant pour prétendre à une Quenelle d’or ?</p><div>Joseph Navratil</div><p> </p><p> </p><p><strong>Le communiqué de la CICAD :</strong></p><blockquote><p>Celui qui a fait de l’antisémitisme son fonds de commerce se produira sur scène une nouvelle fois en Suisse. Dieudonné sera en campagne mi-janvier au Théâtre de Marens à Nyon.</p><p>Condamné plusieurs fois pour « injures à caractère raciste », « provocation à la haine raciale », « négationnisme », son crédo ne fait plus de doute : la communauté juive, bouc émissaire de tous les complots et de tous les maux.</p><p>Tentant de justifier l’injustifiable, Dieudonné a saisi la Cour Européenne des Droits de l’Homme pour faire valoir son droit de faire applaudir sur scène un négationniste, Robert Faurisson. Les juges européens ont en novembre dernier tranché :</p><blockquote><p>« La soirée avait perdu son caractère de spectacle de divertissement pour devenir un meeting ». Il s’agit, « dans les circonstances de l’espèce, <u>d’une démonstration de haine et d’antisémitisme</u>, ainsi que d’une remise en cause de l’holocauste. Travestie sous l’apparence d’une production artistique, elle est aussi dangereuse qu’une attaque frontale et abrupte ».</p><div>Jugement CEDH 25239/13, 10 novembre 2015</div></blockquote><p>La liberté d’expression est un principe essentiel mais qui ne peut en aucun cas être invoquée pour justifier un « droit à la discrimination ». C’est pourquoi, la CICAD entend poursuivre son travail d’information et de sensibilisation sur l’antisémitisme, en allant à la rencontre de nos concitoyens et de ses fans.</p></blockquote></div></div><div><h2>Notes</h2><p>[<a href="http://www.egaliteetreconciliation.fr/Dieudonne-en-Suisse-le-lobby-israelien-fidele-au-rendez-vous-pour-interdire-l-humour-37154.html#nh1">1</a>] Voir : <a href="http://www.egaliteetreconciliation.fr/En-Suisse-aussi-le-lobby-israelien-lutte-contre-la-liberte-d-expression-32564.html">http://www.egaliteetreconciliation.fr/En-Suisse-aussi-le-lobby-israelien-lutte-contre-la-liberte-d-expression-32564.html</a></p></div>
isidore
http://lesmalheursdisidore.blogspirit.com/about.html
Délinquance sur les chantiers à Marseille
tag:lesmalheursdisidore.blogspirit.com,2016-01-15:3064406
2024-01-19T15:36:09+01:00
2016-01-15T15:40:22+01:00
Si tu ne nous...
<div class="ArticleCol"><div class="ArticleInfos"> </div><div id="BtnAPlus" class="ArticleBouton" title="Agrandir le texte"> </div><div id="BtnAMoins" class="ArticleBouton" title="Diminuer le texte"> </div><div class="AddThisBloc"><img src="http://www.maritima.info/images/art-sep.png" alt="" width="125" height="1" /><div class="addthis_toolbox addthis_default_style"><div id="___plusone_0"> </div></div></div></div><div class="ArticleTexte">Si tu ne nous embauches pas, le chantier s'arrête": c'est ce qu'entendent de nombreux responsables de chantiers du BTP dans les quartiers sensibles à Marseille. Rackets, pressions à l'embauche, menaces, extorsions à la sous-traitance font désormais l'objet de toute l'attention des autorités.<br /><br />Longtemps ces infractions sont passées sous les radars de la police et de la justice car les entreprises préféraient souvent acheter leur tranquillité. Ce n'est plus le cas.<br /><br />Lorsqu'il avait rencontré des représentants de la police et de la justice, le responsable d'une grosse entreprise de BTP l'avait prédit: le chantier de la "L2", grand contournement autoroutier de Marseille de l'Est au Nord, dont le chantier a redémarré il y a un an et demi, allait traverser "des quartiers à problèmes" et "gêner" un certain nombre de gens. "On sera rackettés".<br /><br />La suite lui donne raison: le 26 janvier 2015, trois engins de chantiers - parmi eux, une foreuse quasi-unique en Europe - sont incendiés pour un préjudice supérieur à 1 million d'euros.<br /><br />Trois jours plus tard, la société reçoit un devis de la société de gardiennage Télésurveillance, Gardiennage, Intervention (TGI). Il s'accompagne d'une promesse, celle qu'il n'y aura pas de problème avec les cités voisines si l'entreprise est retenue, raconte le procureur de la République Brice Robin, lors d'une conférence de presse.<br /><br />Des émissaires de TGI se font plus explicites auprès de l'entreprise de BTP: oui, ce sont bien eux qui ont incendié les engins. Et si la police est prévenue, ils promettent "de mettre le feu aux cités".<br /><br />De fait, lorsque le contrat de gardiennage est conclu, le calme revient, malgré les absences régulières des employés de TGI.<br /><br />- Rodéo dans un coffre -<br /><br />Autre cadre, procédé semblable: un conducteur de travaux de Campenon Bernard Provence se retrouve dans le sous-sol d'un logement social en construction, front contre front avec l'un de ses employés originaire du quartier. Si son contrat n'est pas prolongé, le responsable finira "dans un coffre ou dans un cave", lui promet-on.<br /><br />Des menaces qui ne sont pas forcément en l'air: lors d'une audience, un magistrat a raconté comment un chef de chantier s'était retrouvé enfermé pendant plusieurs heures dans le coffre d'une voiture partie "faire un rodéo dans la ville".<br /><br />Et lorsque les entreprises cèdent - ce qu'elles font souvent -, leurs ennuis ne sont pas terminés. Les pièces d'enquête consultées par l'AFP dressent un portrait peu flatteur des salariés ainsi recrutés: refus du port du casque car "ça fait tomber les cheveux", chute à scooter qu'on tente de faire passer en accident du travail, heures de travail passées à laver les voitures du quartier, vol des clefs des engins, absences répétées puis pressions pour se faire noter présent...<br /><br />"Sur un chantier, un employé s'est battu avec un contremaître parce que les autres ouvriers faisaient du bruit et l'empêchaient de dormir!" raconte une source proche du dossier.<br /><br />Certains noms apparaissent dans plusieurs dossiers distincts. Comme celui de Karim Ziani, mis en examen et détenu dans l'affaire de la L2, il apparaît aussi dans celle de la construction de HLM.<br /><br />S'agit-il d'organisations de type mafias italiennes ? "Non, on n'en est pas là", répond clairement le procureur adjoint de Marseille André Ribes, qui ne minore pas pour autant cette délinquance dont "le chiffre d'affaires est important, notamment sur la sécurité".<br /><br />Depuis quelques mois en tout cas, les arrestations se multiplient et les condamnations tombent au tribunal correctionnel de Marseille.<br /><br />Mi-2015, après cinq mois d'enquête, une douzaine de personnes sont arrêtées dans le dossier de la L2, quatre sont mises en examen et aujourd'hui encore en détention provisoire. Début décembre, trois hommes, qui avaient extorqué leur embauche, ont été condamnés à des peines d'entre 18 et 30 mois de prison. En tout, cinq dossiers ont été ouverts en 2015.<br /><br />Pour en arriver là, la justice et la police ont dû changer leurs méthodes. D'abord, il a fallu regagner la confiance des acteurs du BTP, qui portaient rarement plainte.<br /><br />"Il faut se mettre à la place d'un chef de chantier qui a été menacé: il a en face de lui un voyou. (En cas de plainte), c'est la parole de l'un contre la parole de l'autre. Ensuite il se retrouve seul sur le terrain face au voyou, et nous, on n'est plus là", explique le directeur départemental de la sécurité publique des Bouches-du-Rhône Pierre-Marie Bourniquel. "Ca n'est pas facile pour un employé", confirme Philippe Deveau, le patron de la fédération BTP du département.<br /><br />- Chiffres noirs de la délinquance -<br /><br />Une petite dizaine de policiers ont été choisis pour faire partie du Groupe voie publique "chantiers" sous l'égide du commissaire Jean-Baptiste Corti. Ce groupe, doté d'équipements spécialisés et de moyens humains, "traite ces affaires de chantage de chantiers comme de la grande criminalité", explique M. Bourniquel.<br /><br />Bailleurs, donneurs d'ordres, fédération du BTP, police se sont par ailleurs regroupés sous l'autorité du parquet au sein d'un Groupe local de traitement de la délinquance (GLTD).<br /><br />Deux magistrats ont été nommés pour suivre ces dossiers. "Des stratégies d'enquête sont déterminées, des stratégies de qualifications juridiques qui permettent de faire aboutir" les procédures, explique le procureur adjoint Ribes, qui cite l'exemple de l'extorsion par menaces "déguisées", toujours difficile à caractériser.<br /><br />Après les premières peines de prison, les professionnels de la construction affichent leur satisfaction. "Ca nous a permis de nous rapprocher de la police et de la justice", explique Philippe Deveau.<br /><br />Cette criminalité faisait partie jusque-là des "chiffres noirs" de la délinquance, selon M. Ribes: des faits non portés à la connaissance de la police et de la justice, et qui n'existent donc pas officiellement. <br />Avant la mise en place du dispositif, le parquet n'était saisi d'aucun dossier de ce type.<br /><br />Cette criminalité avait pourtant un coût: autour de 50 millions d'euros par an pour les seules Bouches-du-Rhône comprenant les vols, les dégradations ou incendies de matériel et les pertes d'exploitation liées à des chantiers arrêtés ou ralentis, selon M. Deveau.<br /><br />Ces problèmes sur les chantiers "existent partout" en France, précise-t-il. "Je ne pense pas qu'il y ait plus de racket ici dans le BTP qu'ailleurs", abonde M. Ribes.<br /><br />La justice compte également surveiller le comportement du secteur. Le magistrat affirme: "Le discours du procureur a toujours été très clair: un acte de délinquance est un acte de délinquance. S'il s'agit de travail dissimulé, l'action publique sera aussi exercée".</div><div class="ArticleTexte"> </div><div class="ArticleTexte"><div class="ArticleInfos"><span class="ArticleDate">Publié le : <br /><strong>08/01/2016 à 09h08</strong></span><span class="ArticleAuteur">Par <strong>M.Danloy</strong></span></div><div id="BtnPrint" class="ArticleBouton" title="Imprimer l'article"> </div><br /><br />avec l'AFP</div><div class="spacer"> </div><div id="PubHorizontaleInner"> </div>
isidore
http://lesmalheursdisidore.blogspirit.com/about.html
I AM A MAN, DE MEMPHIS À FERGUSON
tag:lesmalheursdisidore.blogspirit.com,2016-01-15:3064405
2024-01-19T15:36:09+01:00
2016-01-15T15:37:04+01:00
Dans un Vite dit paru ici cette semaine et intitulé...
<div id="titrage-contenu"> </div><div id="options-article"><br /><div class="vote-blue">Dans un <em>Vite dit</em> paru ici cette semaine et intitulé <em><a href="http://www.arretsurimages.net/breves/2014-08-18/Ferguson-photos-retour-aux-annees-60-id17788" target="_self">Ferguson / Photos : retour aux années 60</a></em>, il était question d'<a href="http://www.nytimes.com/2014/08/15/us/ferguson-images-evoke-civil-rights-era-and-changing-visual-perceptions.html?ref=us&_r=1" target="_blank">un article</a> du <em>New York Times</em> traitant des images de Ferguson qui ne seraient pas sans rappeler celles de la lutte pour les droits civiques des années 60. Des images qui se ressemblent, sans aucun doute :</div></div><div class="contenu-html bg-page-contenu"><p><a href="http://www.arretsurimages.net/media/article/s70/id6997/original.73783.png" data-lightbox="nouveau media"><img class="img_zoom" title="Cliquez pour zoomer : nouveau media" src="http://www.arretsurimages.net/media/article/s70/id6997/original.73783.demi.png" alt="" /></a><span class="zoom_legende"><br />> Cliquez sur l'image pour un gros plan <</span></p><p class="regardez">Photo © Whitney Curtis pour le <em>New York Times</em></p><p><a href="http://www.arretsurimages.net/media/article/s70/id6997/original.73784.png" data-lightbox="nouveau media"><img class="img_zoom" title="Cliquez pour zoomer : nouveau media" src="http://www.arretsurimages.net/media/article/s70/id6997/original.73784.demi.png" alt="" /></a><span class="zoom_legende"><br />> Cliquez sur l'image pour un gros plan <</span></p><p class="regardez">Photo © Danny Lyon / Etherton Gallery</p><p><br />« <em><strong>Certains échos visuels des années 60, comme l'utilisation de chiens par la police de Ferguson, ne sont probablement pas intentionnel</strong><strong>s</strong></em> », écrit le <em>NY Times</em> (on ose l'espérer !).</p><p><a href="http://www.arretsurimages.net/media/article/s70/id6997/original.73785.jpg" data-lightbox="nouveau media"><img class="img_zoom" title="Cliquez pour zoomer : nouveau media" src="http://www.arretsurimages.net/media/article/s70/id6997/original.73785.demi.jpg" alt="" /></a><span class="zoom_legende"><br />> Cliquez sur l'image pour un gros plan <</span></p><p><span class="regardez">Photo © David Carson</span></p><p><a href="http://www.arretsurimages.net/media/article/s70/id6997/original.73786.jpg" data-lightbox="nouveau media"><img class="img_zoom" title="Cliquez pour zoomer : nouveau media" src="http://www.arretsurimages.net/media/article/s70/id6997/original.73786.demi.jpg" alt="" /></a><span class="zoom_legende"><br />> Cliquez sur l'image pour un gros plan <</span></p><p class="regardez">Photo © David Carson</p><p><a href="http://www.arretsurimages.net/media/article/s70/id6997/original.73787.png" data-lightbox="nouveau media"><img class="img_zoom" title="Cliquez pour zoomer : nouveau media" src="http://www.arretsurimages.net/media/article/s70/id6997/original.73787.demi.png" alt="" /></a><span class="zoom_legende"><br />> Cliquez sur l'image pour un gros plan <</span></p><p class="regardez">Photo © Bill Hudson / AP</p><p><a href="http://www.arretsurimages.net/media/article/s70/id6997/original.73788.jpg" data-lightbox="nouveau media"><img class="img_zoom" title="Cliquez pour zoomer : nouveau media" src="http://www.arretsurimages.net/media/article/s70/id6997/original.73788.demi.jpg" alt="" /></a><span class="zoom_legende"><br />> Cliquez sur l'image pour un gros plan <</span></p><p class="regardez">Photo © Charles Moore</p><p><br />« <em><strong>Mais du côté des manifestants, </strong></em>continue le quotidien,<em><strong> on a délibérément fait des efforts pour évoquer les manifestations non-violentes de l'époque de la lutte pour les droits civiques. Avec, notamment, ces t-shirts au slogan I Am A Man emprunté aux panneaux brandis pendant la grève des éboueurs de Memphis en 1968.</strong></em> »<br /><br />Ici le <em>NY Times</em> se trompe, aucune photo prise à Ferguson ne montre de tels t-shirts. L'inscription, en revanche, se retrouve sur des panneaux brandis (voir plus loin).<br /><br />Cela dit, la grève des éboueurs de Memphis est historique : le 1er février 1968, deux éboueurs noirs, qui n'avaient pas le droit de s'abriter de la pluie ailleurs qu'à l'arrière des camions-benne, furent broyés par l'un de ces camions. La grève fut déclarée le 12. Le maire la déclara illégale, recruta des "jaunes" (forcément blancs) pour vider les poubelles.<br /><br />De nombreuses manifestations non-violentes eurent lieu ; les employés municipaux noirs y dénoncèrent, en brandissant des panneaux portant les mots <em>I Am A Man</em>, ces deux morts atroces ainsi que leurs conditions de travail dangereuses et la discrimination qu'ils subissaient par rapport aux éboueurs blancs.</p><p><a href="http://www.arretsurimages.net/media/article/s70/id6997/original.73789.jpg" data-lightbox="nouveau media"><img class="img_zoom" title="Cliquez pour zoomer : nouveau media" src="http://www.arretsurimages.net/media/article/s70/id6997/original.73789.demi.jpg" alt="" /></a><span class="zoom_legende"><br />> Cliquez sur l'image pour un gros plan <</span></p><p class="regardez">Photo © <span class="credit">Ernest C. Withers</span>, 28 mars 1968</p><p><a href="http://www.arretsurimages.net/media/article/s70/id6997/original.73794.png" data-lightbox="nouveau media"><img class="img_zoom" title="Cliquez pour zoomer : nouveau media" src="http://www.arretsurimages.net/media/article/s70/id6997/original.73794.demi.png" alt="" /></a><span class="zoom_legende"><br />> Cliquez sur l'image pour un gros plan <</span></p><p class="regardez">Photo © Richard L. Copley, Memphis, 1968</p><p><br />Martin Luther King rencontra les grévistes le 18 mars, participa dix jours plus tard à une manifestation au cours de laquelle un adolescent de seize ans fut tué par la police. Il fut quant à lui assassiné le 4 avril, au Lorraine Motel de Memphis. Le 8, 42 000 personnes manifestaient silencieusement dans la ville. Le 16, la municipalité se pliait aux exigences des éboueurs grévistes.<br /><br />La phrase <em>I Am A Man</em> est une référence à <em>Am I Not A Man And A Brother</em> (<em>Ne suis-je pas un homme et un frère</em>), slogan de la britannique Society for the Abolition of the Slave Trade créée en 1787 par des Quakers. Voici son emblème, abondamment copié :</p><p><img title="nouveau media" src="http://www.arretsurimages.net/media/article/s70/id6997/original.73795.jpg" alt="nouveau media" /></p><p><img title="nouveau media" src="http://www.arretsurimages.net/media/article/s70/id6997/original.73796.jpg" alt="nouveau media" /></p><p class="regardez">Emblème de la société des Amis des Noirs,<br />créée à Paris en 1788</p><p><br />À Ferguson, aujourd'hui, on défile en brandissant des panneaux <em>I Am A Man</em>.</p><p>« <em><strong>Diane McWhorter, </strong></em>continue le<em> NY Times,<strong> auteure de <a href="http://www.nytimes.com/books/01/03/18/reviews/010318.18shiplet.html" target="_blank">Carry Me Home</a>: Birmingham, Alabama, the Climactic Battle of the Civil Rights Revolution, dit qu'elle a également vu des échos de ces pancartes dans les bras levés des manifestants. Il s'agit là d'une image instantanément reconnaissable qui semble née de la rapidité avec laquelle les nouvelles circulent sur internet, et qui à son tour contribue à cette rapidité. Dans le premier cas, les pancartes I Am a Man sont une sorte d'affirmation massive d'humanité ; dans le second, celui des mains levées, c'est une manifestation de masse d'innocence. Deux images très fortes.</strong></em> »<br /><br />Le même pouvoir suggestif parce que dans les deux cas ce sont des milliers de personnes qui disent <em>Je suis un homme</em>, <em>Ne tirez pas</em>.</p><p><a href="http://www.arretsurimages.net/media/article/s70/id6997/original.73794.png" data-lightbox="nouveau media"><img class="img_zoom" title="Cliquez pour zoomer : nouveau media" src="http://www.arretsurimages.net/media/article/s70/id6997/original.73794.demi.png" alt="" /></a><span class="zoom_legende"><br />> Cliquez sur l'image pour un gros plan <</span></p><p><img title="nouveau media" src="http://www.arretsurimages.net/media/article/s70/id6997/original.73797.demi.jpg" alt="nouveau media" /></p><p class="regardez">Photo © Wiley Price / St Louis American</p><p><a href="http://www.arretsurimages.net/media/article/s70/id6997/original.73798.jpg" data-lightbox="nouveau media"><img class="img_zoom" title="Cliquez pour zoomer : nouveau media" src="http://www.arretsurimages.net/media/article/s70/id6997/original.73798.demi.jpg" alt="" /></a><span class="zoom_legende"><br />> Cliquez sur l'image pour un gros plan <</span></p><p><a href="http://www.arretsurimages.net/media/article/s70/id6997/original.73799.zoom.jpg" data-lightbox="nouveau media"><img class="img_zoom" title="Cliquez pour zoomer : nouveau media" src="http://www.arretsurimages.net/media/article/s70/id6997/original.73799.demi.jpg" alt="" /></a><span class="zoom_legende"><br />> Cliquez sur l'image pour un gros plan <</span></p><p><br />Pendant ce temps, note enfin le <em>NY Times</em>, certains historiens s'inquiètent de ces rapprochements Ferguson 2014 / Droits civiques années 60 : « <em><strong>Nous pouvons regarder ces images et dire que Ferguson est comme Los Angeles ou Birmingham parce que ça y ressemble, dit le professeur Berger. Mais si nous devons nous demander "Qu'est-ce qui est pareil ?" nous devons aussi nous demander "Dans quelle mesure l'Amérique a-t-elle changé ?" Histoire d'avoir une conversation qui ne s'arrête pas aux brutalités policières, ce qui ne nous mène pas très loin.</strong></em> »<br /><br />Certes. Il est vrai qu'une image ne dit pas tout, loin de là. Ou bien elle dit tout et son contraire, selon la légende qu'on y appose. Mais tout de même. Les rapprochements sont nombreux :</p><p><img title="nouveau media" src="http://www.arretsurimages.net/media/article/s70/id6997/original.73800.plein.png" alt="nouveau media" /></p><p><img title="nouveau media" src="http://www.arretsurimages.net/media/article/s70/id6997/original.73801.plein.png" alt="nouveau media" /></p><p><img title="nouveau media" src="http://www.arretsurimages.net/media/article/s70/id6997/original.73802.plein.png" alt="nouveau media" /></p><p><img title="nouveau media" src="http://www.arretsurimages.net/media/article/s70/id6997/original.73803.plein.png" alt="nouveau media" /></p><p><br />Si en 1968 les éboueurs de Memphis soutenus par Martin Luther King ont choisi leur slogan <em>I Am A Man</em> en s'inspirant de la devise des abolitionnistes du XVIIIe siècle <em>Am I Not A Man And A Brother</em> et si les manifestants de Ferguson brandissent ces jours-ci des pancartes <em>I Am A Man</em>, cela signifie peut-être que rien n'a vraiment changé. L'esclavage fut aboli en 1863, la déségrégation commença lentement en 1954, mais aujourd'hui encore c'est un policier de Ferguson qui traite les Noirs d'enculés d'animaux…</p><p><iframe width="500" height="280" src="https://www.dailymotion.com/embed/video/k11lKCMcKv399x8G8Ei?logo=0&info=0" frameborder="0" allowfullscreen="allowfullscreen"></iframe></p><p><br /> … après qu'un autre a abattu un jeune homme noir nommé Michael Brown (et l'on pense à Trayvon Martin, abattu par un vigile volontaire le 26 février 2012, voir <a href="http://www.arretsurimages.net/chroniques/2012-04-14/Comme-un-gout-de-strange-fruit-id4854" target="_self">cette précédente chronique</a>). Dans les faits, rien n'a vraiment changé, non.</p><p>Reste la lutte et l'espoir chantés par <a href="https://www.youtube.com/watch?v=2b24Ewk934g" target="_blank">Pete Seeger</a> dont le texte fut repris par Martin Luther King, <em>We shall overcome </em>(<em>Nous vaincrons</em>). <em>Someday</em>.</p><p><a href="http://www.arretsurimages.net/media/article/s70/id6997/original.73805.gif" data-lightbox="nouveau media"><img class="img_zoom" title="Cliquez pour zoomer : nouveau media" src="http://www.arretsurimages.net/media/article/s70/id6997/original.73805.demi.gif" alt="" /></a><span class="zoom_legende"><br />> Cliquez sur l'image pour un gros plan <</span></p><p class="regardez">Martin Luther King à Lakeview (État de N.Y.), 12 mai 1965</p><p class="regardez"> </p><p class="regardez"><span class="typo-type-article typo-chro">chronique</span> <span class="typo-info">du</span> <span class="typo-date">23/08/2014</span> <span class="typo-info">par <a href="http://www.arretsurimages.net/recherche.php?auteur_id=16&in_dossiers=true&in_chroniques=true">Alain Korkos</a></span></p><h1> </h1><p> </p><p>_________<br /><br />Dans <em>Le Monde.fr</em> à la date du 22 août, un article d'Annick Cojean intitulé <a href="http://abonnes.lemonde.fr/ameriques/article/2014/08/22/tommie-smith-le-poing-noir-de-l-amerique_4475557_3222.html" target="_blank"><em>Tommie Smith, le poing noir de l'Amérique</em></a>. Tommie Smith et John Carlos levèrent le poing sur les marches du podium aux J.O. de Mexico en 1968 (pour abonnés).</p></div>
isidore
http://lesmalheursdisidore.blogspirit.com/about.html
L'IMAGE DES NOIRS AMÉRICAINS ...
tag:lesmalheursdisidore.blogspirit.com,2016-01-13:3064276
2024-01-19T15:36:09+01:00
2016-01-13T17:48:27+01:00
DE SELMA À URGENCES : L'IMAGE DES NOIRS AMÉRICAINS AU CINÉMA ET DANS...
<div id="titrage-contenu"><h1>DE SELMA À URGENCES : L'IMAGE DES NOIRS AMÉRICAINS AU CINÉMA ET DANS LES SÉRIES TÉLÉ</h1></div><div id="options-article"><br /><div class="vote-blue"> </div></div><div class="contenu-html bg-page-contenu"><p class="chapeau">Mercredi dernier est sortie sur les écrans une bobine intitulée <em>Selma</em> qui raconte les marches pour les droits civiques menées en 1965 par Martin Luther King.</p><p><img title="nouveau media" src="http://www.arretsurimages.net/media/article/s76/id7571/original.79454.demi.jpg" alt="nouveau media" /></p><p><br />Selma est une ville située en l'État d'Alabama aux États-Unis. Dans les années 60 sa population s'élève à 30 000 âmes, dont la moitié sont des Noirs. Parmi eux, trois cents personnes seulement sont habilitées à voter. Car à cette époque, les électeurs des États du Sud doivent passer un test d'écriture voire s'acquitter d'une taxe pour avoir le droit de s'approcher les urnes. Ces deux conditions éliminent la quasi-totalité de la population noire, qui ne prend même pas la peine de s'inscrire sur les listes électorales.</p><p><img title="nouveau media" src="http://www.arretsurimages.net/media/article/s76/id7571/original.79455.demi.png" alt="nouveau media" /></p><p class="regardez">Selma, dans <em>Selma</em></p><p><br />En 1963, Amelia Boynton lance à Selma l'American Civil Rights Movement (le Mouvement pour les droits civiques) dont le but est l'abolition de la ségrégation raciale et la possibilité pour tout citoyen américain d'accéder, sans condition aucune, au droit de vote.</p><p><img title="nouveau media" src="http://www.arretsurimages.net/media/article/s76/id7571/original.79456.demi.jpg" alt="nouveau media" /></p><p class="regardez">Lorraine Toussaint dans le rôle d'Amelia Boynton</p><p><br />La même année, Martin Luther King prononce son célèbre<em> I Have a Dream</em> à Washington. L'année suivante est voté le Civil Rights Act qui abolit toute discrimination raciale. Sauf que les États du Sud ne sont pas d'accord, refusent par la force que les Noirs s'inscrivent sur les listes électorales. En février 1965, un manifestant est tué à Marion, petite ville située à quarante kilomètres de Selma.<br /><br />Le 7 mars, six cents manifestants menés par Amelia Boynton veulent marcher de Selma à Montgomery, capitale de l'Alabama, là où Rosa Parks refusa en 1955 de céder sa place de bus à un Blanc (ce fut le sujet d'un précédent article, voir <a href="http://www.arretsurimages.net/breves/2013-02-05/Rosa-Parks-cent-ans-et-un-jour-id15107" target="_self">par là</a>). Mais la police montée intervient sur le pont Edmund Pettus, fait de nombreux blessés. Parmi eux, Amelia Boynton dont la photo du corps à terre fera le tour du monde. Cette première marche sera baptisée Bloody Sunday.</p><p><img title="nouveau media" src="http://www.arretsurimages.net/media/article/s76/id7571/original.79457.demi.png" alt="nouveau media" /></p><p><img title="nouveau media" src="http://www.arretsurimages.net/media/article/s76/id7571/original.79458.demi.jpg" alt="nouveau media" /></p><p><img title="nouveau media" src="http://www.arretsurimages.net/media/article/s76/id7571/original.79459.demi.png" alt="nouveau media" /></p><p><img title="nouveau media" src="http://www.arretsurimages.net/media/article/s76/id7571/original.79460.demi.jpg" alt="nouveau media" /></p><p><img title="nouveau media" src="http://www.arretsurimages.net/media/article/s76/id7571/original.79461.demi.jpg" alt="nouveau media" /></p><p class="regardez">Photogrammes issus de <em>Selma</em><br />et photos du 7 mars 1965</p><p><br />Martin Luther King lance alors un appel pour une seconde marche qui doit s'effectuer deux jours plus tard, le 9 mars. Mais les manifestants finissent par renoncer car, sans la protection de la police locale, ils risquent fort d'être attaqués par des milices blanches.</p><p><img title="nouveau media" src="http://www.arretsurimages.net/media/article/s76/id7571/original.79462.demi.png" alt="nouveau media" /></p><p class="regardez">David Oyelowo dans le rôle de Martin Luther King</p><p><img title="nouveau media" src="http://www.arretsurimages.net/media/article/s76/id7571/original.79463.demi.png" alt="nouveau media" /></p><p><img title="nouveau media" src="http://www.arretsurimages.net/media/article/s76/id7571/original.79464.demi.jpg" alt="nouveau media" /></p><p class="regardez">Photogrammes issus de <em>Selma</em><br />et couverture de <em>Life</em> du 19 mars 1965</p><p>Aussi rejoignent-ils l'église de Selma, sous la houlette du pasteur. Cette nuit-là, le pasteur James Reeb, venu de Boston, est assassiné par un groupe d'hommes blancs.<br /><br />Le 21 mars a lieu la troisième marche. Protégés par des soldats, des gardes nationaux et des shérifs fédéraux, deux mille manifestants partent de Selma pour rejoindre Montgomery, à quatre-vingt-dix kilomètres de là.</p><p><img title="nouveau media" src="http://www.arretsurimages.net/media/article/s76/id7571/original.79465.demi.png" alt="nouveau media" /></p><p><br />Ils y arrivent trois jours plus tard, ils sont alors vingt-cinq mille. Réunis devant le Capitole, ils écoutent un discours de Martin Luther King. Cinq mois plus tard, le gouverneur George Wallace signe le Voting Right Act.</p><p><img title="nouveau media" src="http://www.arretsurimages.net/media/article/s76/id7571/original.79466.demi.png" alt="nouveau media" /></p><p><img title="nouveau media" src="http://www.arretsurimages.net/media/article/s76/id7571/original.79467.demi.jpg" alt="nouveau media" /></p><p><span class="regardez">Photo de Stephen Somerstein</span></p><p><img title="nouveau media" src="http://www.arretsurimages.net/media/article/s76/id7571/original.79468.demi.jpg" alt="nouveau media" /></p><p><img title="nouveau media" src="http://www.arretsurimages.net/media/article/s76/id7571/original.79469.demi.jpg" alt="nouveau media" /></p><p class="regardez">Photogrammes issus de <em>Selma</em><br />et photos du 24 mars 1965</p><p><br />Ces événements sont le coeur du film <em>Selma</em> réalisé par Ava DuVernay avec David Oyelowo dans le rôle du pasteur King et Oprah Winfrey (qui est co-productrice) dans celui d'Annie Lee Cooper. Cette femme, qui fit la queue pendant des heures en janvier 1965 pour s'inscrire sur les listes électorales de Selma, fut chassée à coups de matraque par le shérif Jim Clark. Annie Lee Cooper se rebella, lui colla un vigoureux bourre-pif, fut aussitôt saisie par les nervis dudit shérif.</p><p><img title="nouveau media" src="http://www.arretsurimages.net/media/article/s76/id7571/original.79470.demi.jpg" alt="nouveau media" /></p><p class="regardez">Oprah Winfrey dans le rôle d'Annie Lee Cooper</p><p><br />Accusée de "provocation criminelle", elle passa onze heures en prison au cours desquelles elle ne cessa de chanter des negro spirituals.<br /><br />Les marches de Selma sont, pour les Américains, un moment historique d'une extrême importance. Barack Obama s'y rendit le 7 mars dernier à l'occasion du cinquantième anniversaire du Bloody Sunday, prononça un discours sur le pont Edmund Pettus. Il en avait prononcé un autre la veille à la faculté Benedict de Columbia, en Caroline du Sud, au cours duquel il avait évoqué la mort de Michael Brown à Ferguson (lire<a href="http://www.arretsurimages.net/chroniques/2014-08-23/I-am-a-man-de-Memphis-a-Ferguson-id6997" target="_self">cette précédente chronique</a>) et celle d'Eric Garner, tué lui aussi par un policier à New York le 17 juillet dernier. Il avait également déclaré : «<em><strong>Selma, c'est maintenant. Selma, c'est le courage de gens ordinaires faisant des choses extraordinaires parce qu'ils croient qu'ils peuvent changer le pays, qu'ils peuvent modeler le destin de la nation. Selma, c'est chacun d'entre nous se demandant ce qu'il peut faire pour améliorer l'Amérique.</strong></em> »<br /><br />La dernière phrase est un écho de celle que Kennedy prononça le 20 janvier 1961 : «<em><strong>Mes chers compatriotes, ne vous demandez pas ce que votre pays peut faire pour vous, mais demandez-vous ce que vous pouvez faire pour lui.</strong></em> » Et le « <em><strong>Selma is now</strong></em> » sonne terriblement juste à l'heure où trente-et-un États sur cinquante (dont la totalité de ceux du Sud) demandent maintenant aux électeurs un papier officiel avec photo d'identité alors qu'auparavant une facture ou une signature suffisait. Cette mesure, qui touche essentiellement les Noirs n'ayant, bien souvent, ni passeport ni permis de conduire (lire cet article de<a href="http://www.la-croix.com/Actualite/Monde/Les-restrictions-au-droit-de-vote-reveillent-les-craintes-en-Georgie-2014-07-22-1182375" target="_blank"><em>La Croix</em></a>), rappelle tristement les restrictions au droit de vote pratiquées à l'époque des marches de Selma.<em>Selma now!</em> est aussi l'un des slogans du film :</p><p><img title="nouveau media" src="http://www.arretsurimages.net/media/article/s76/id7571/original.79471.demi.jpg" alt="nouveau media" /></p><p>• • •</p><p>Ces derniers mois ont vu l'émergence de plusieurs films étazuniens parlant des Noirs : <em>Dear White People</em> de Justin Simien (sorti en mars 2014) est une comédie satirique racontant la vie de quatre étudiants noirs dans une faculté blanche ;</p><p><img title="nouveau media" src="http://www.arretsurimages.net/media/article/s76/id7571/original.79472.demi.jpg" alt="nouveau media" /></p><p><br /><em>Fruitvale Station</em> de Ryan Coogler (sorti en janvier 2014) raconte les vingt-quatre heures précédant le moment où Oscar Grant croise des policiers dans la station de métro Fruitvale à San Francisco ;</p><p><img title="nouveau media" src="http://www.arretsurimages.net/media/article/s76/id7571/original.79473.demi.jpg" alt="nouveau media" /></p><p><br /><em>12 Years a Slave</em> de Steve McQueen (sorti en janvier 2014) raconte la vie d'un esclave avant la guerre de Sécession (on en avait parlé <a href="http://www.arretsurimages.net/breves/2014-01-22/Affiches-Brad-Pitt-ou-Chibidule-Machin-id16762" target="_self">par là</a>).</p><p><img title="nouveau media" src="http://www.arretsurimages.net/media/article/s76/id7571/original.79474.demi.jpg" alt="nouveau media" /></p><p><br />Ces trois bobines cartonnèrent au box-office. Aussi, McQueen est-il en train de préparer un film sur Paul Robeson, célèbre chanteur qui immortalisa <em>Old Man River</em> dans le film <em>Show Boat</em> de James Whale (1936). Ryan Coogler, quant à lui, travaille sur un film intitulé <a href="http://deadline.com/2013/07/fruitvale-station-duo-ryan-coogler-and-michael-b-jordon-team-with-sly-stallone-on-mgm-rocky-spinoff-creed-547901/" target="_blank"><em>Creed</em></a>, un spinoff mettant en scène le petit-fils d'Apollo Creed, adversaire et ami de Rocky Balboa.</p><p><img title="nouveau media" src="http://www.arretsurimages.net/media/article/s76/id7571/original.79475.demi.png" alt="nouveau media" /></p><p><br />Si les films ont un impact certain sur les consciences, les séries télé marquent sans doute plus durablement les esprits. Sauf que malheureusement, ces dernières sont beaucoup moins ambitieuses que les bobines de cinéma. C'est ce que raconte par le détail un article de Pierre Langlais paru cette semaine sur le site de<em>Télérama</em> : <a href="http://www.telerama.fr/series-tv/de-l-image-trop-rose-de-la-vie-des-noirs-americains-dans-les-series,123706.php#xtor=EPR-126-newsletter_tra-20150309" target="_blank"><em>De l'image trop rose de la vie des Noirs américains dans les séries</em></a>. Il y cite<em> Black-ish</em>, une série comique dans laquelle un homme noir travaillant dans une boîte de pub à Los Angeles et marié à une chirurgienne noire itou, se rend compte petit à petit qu'il est devenu, comme disent les Africains de France, un Bounty : noir dehors, blanc dedans. Aussi va-t-il tenter une espèce de retour aux sources.</p><p><img title="nouveau media" src="http://www.arretsurimages.net/media/article/s76/id7571/original.79476.demi.jpg" alt="nouveau media" /></p><p><br />« <strong>Black-lish</strong>, peut-on lire dans l'hebdomadaire, <em><strong>s'inscrit dans le même registre bienveillant et optimiste</strong></em>[que le <em>Cosby Show</em> ou <em>Le Prince de Bel-Air</em>]<em><strong>, alors que les événements tragiques de Ferguson, de New York ou de Berkeley soulignent les inégalités et les injustices raciales dont la communauté noire continue d'être victime.</strong></em> »<br /><br />Autres séries américaines mettant en scène des personnages noirs : <em>Scandal </em>et<em> How to get away with murder</em>de Shonda Rhimes, la créatrice de <em>Grey's Anatomy</em>. Là encore, la réussite individuelle prime sur une vision de l'état de la société : l'héroïne de <em>Scandal</em> officie dans les relations publiques et est mêlée à un scandale impliquant la Maison-Blanche, celle de <em>How to get</em>… est avocate.</p><p><img title="nouveau media" src="http://www.arretsurimages.net/media/article/s76/id7571/original.79477.demi.jpg" alt="nouveau media" /></p><p><br />David J. Leonard, spécialiste de l'image des minorités raciales dans les médias américains cité par <em>Télérama</em>, pense que ces séries « <em><strong>parlent de l'individu, pas de la société, et réduisent des questions globales à des enjeux intimes. Elles nous font croire que la réussite d'un citoyen dépend de sa volonté, de ses valeurs et de sa culture</strong></em> ».<br /><br />Nous sommes loin de <em>The Wire</em> (<em>Sur écoute</em>) et <em>Treme</em>, deux séries créées par David Simon dans lesquelles les problèmes raciaux étaient traités frontalement : la première évoquait (entre autres choses) le trafic de drogue à Baltimore, la seconde racontait l'après-Katrina à La Nouvelle-Orléans avec son flot de corruption. Mais ces deux séries, tout à fait extraordinaires, n'eurent que peu d'écho aux USA.</p><p><img title="nouveau media" src="http://www.arretsurimages.net/media/article/s76/id7571/original.79478.demi.jpg" alt="nouveau media" /></p><p><br />Il exista cependant une série télé vue par des millions de téléspectateurs qui aborda avec beaucoup de réalisme et de subtilité les problèmes raciaux : <em>Urgences </em>(<em>ER</em> en anglais). Les quinze saisons furent diffusées en France à partir de 1996 (et sont actuellement rediffusées sur la chaîne belge AB3).</p><p><img title="nouveau media" src="http://www.arretsurimages.net/media/article/s76/id7571/original.79479.demi.png" alt="nouveau media" /></p><p><br />Dans cette série chorale étaient traités plusieurs problèmes inhérents à la société américaine. Parmi eux, l'assurance-maladie que seuls les plus riches peuvent s'offrir, la guerre des gangs, le racisme et l'image du Noir. Le Dr Pratt cristallisait ces deux derniers points, en voici deux exemples.<br /><br />L'épisode 16 de la saison 9 intitulé <em>Mille oiseaux de papier</em> (<em>A Thousand Cranes</em>) nous montre le docteur Chen entrevoyant un type qui sort en courant du diner situé en face des urgences et qui monte dans une voiture. Elle découvrira ensuite qu'une tuerie a eu lieu dans ce coffre shop et déclarera aux policiers : <br /><br /><em><strong>— J'ai vu l'un d'eux, je pense qu'il était noir.</strong></em><br /><br />Au plan suivant, les docteurs Pratt et Gallant se font arrêter. <br /><br /><em><strong>—Bienvenue dans le ghetto, dit Pratt.</strong></em></p><p><img title="nouveau media" src="http://www.arretsurimages.net/media/article/s76/id7571/original.79480.demi.png" alt="nouveau media" /></p><p><br />Ils sont plaqués au sol, l'un des policiers appuie sa chaussure sur le cou de Pratt, les deux hommes se retrouvent peu après incarcérés.</p><p><img title="nouveau media" src="http://www.arretsurimages.net/media/article/s76/id7571/original.79481.demi.png" alt="nouveau media" /></p><p><img title="nouveau media" src="http://www.arretsurimages.net/media/article/s76/id7571/original.79482.demi.png" alt="nouveau media" /></p><p><br />Ils seront plus tard libérés et raconteront leur mésaventure à l'hôpital où Jerry, le réceptionniste pince-sans-rire, leur dira : <br /><br /><em><strong>—Le problème c'est que vous êtes tous les deux coupables. </strong></em><br /><em><strong>—De quoi !? demande Pratt.</strong> </em><br /><em><strong>—De conduite en état de négritude.</strong></em></p><p><img title="nouveau media" src="http://www.arretsurimages.net/media/article/s76/id7571/original.79483.demi.png" alt="nouveau media" /></p><p><br />Le Dr Elizabeth Corday fait alors l'apologie du contrôle au faciès, ce qui surprend désagréablement les personnes présentes. Peu de temps après, le policier qui avait arrêté les docteurs Pratt et Gallant est blessé, arrive aux urgences. Après avoir reçu les premiers soins, il se retrouve seul avec eux.</p><p><img title="nouveau media" src="http://www.arretsurimages.net/media/article/s76/id7571/original.79484.demi.png" alt="nouveau media" /></p><p><br /><em><strong>—Là, vous devez vraiment avoir peur, dit Pratt au flic alité. Tous les Blancs sont sortis, il n'y a plus que vous et deux grands nègres avec des couteaux…</strong></em></p><p><img title="nouveau media" src="http://www.arretsurimages.net/media/article/s76/id7571/original.79485.demi.png" alt="nouveau media" /></p><p><img title="nouveau media" src="http://www.arretsurimages.net/media/article/s76/id7571/original.79486.demi.png" alt="nouveau media" /></p><p><br />Dans l'épisode 9 de la saison 12 intitulé <em>Une demande galante</em> (<em>I Do</em>), le jeune KJ, fils de Darnell Thibeaux, est injustement accusé d'avoir volé une caméra vidéo avant que d'être innocenté. KJ, Darnell et le Dr Pratt se retrouvent devant l'entrée des urgences :<br /><br />Pratt : <em><strong>— Finalement, c'est toujours les Noirs qu'on vient chercher. Même si t'as un bon boulot, que tu habites dans un bon quartier et que tu gagnes beaucoup d'argent…</strong></em> <br /><br />Darnell : <em><strong>—… Les flics finissent par t'arrêter pour avoir traversé un quartier blanc.</strong></em> <br /><br />KJ annonce alors qu'il ne veut plus retourner travailler comme volontaire à l'hôpital : <br /><br /><em>—<strong>On me tombera toujours sur le dos, même si je fais du bon boulot.</strong></em> <br /><br />Darnell : <em><strong>—Oui, et ça sera toujours comme ça, alors il faut t'y habituer. Faut pas y penser, vis ta vie de ton mieux.</strong></em> <br /><br />Pratt : <em><strong>— Il faut rester dans la course, KJ, sinon c'est eux qui gagnent.</strong></em></p><p><img title="nouveau media" src="http://www.arretsurimages.net/media/article/s76/id7571/original.79487.demi.png" alt="nouveau media" /></p><p><br />Dans d'autres épisodes le Dr Pratt se retrouve réquisitionné pour jouer le rôle de nègre de service : on lui demande d'aller parler avec tel ou tel membre de gang blessé dans une bagarre, une fusillade. <br /><br />— <em><strong>Nous n'avons pas de conscience collective</strong></em>, se défend le médecin, souvent préoccupé par sa réussite personnelle. Mais finalement, il ira parler au petit malfrat.<br /><br />Il est à espérer que ce thème du racisme ainsi que les autres problèmes de société traités pendant les quinze saisons d'<em>Urgences</em> auront touché le public et continueront de le toucher, puisque la série est toujours diffusée ici où là. Et peut-être Oprah Winfrey, co-productrice de <em>Selma</em> et d'autres films, devrait-elle investir ses picaillons dans une série télé à l'opposé de celles qui mettent en avant la réussite individuelle. Une série susceptible de passionner les foules sur le modèle d'<em>Urgences</em>, par exemple.</p><p> </p></div>
isidore
http://lesmalheursdisidore.blogspirit.com/about.html
Stratégies d’énonciation du sujet migrant chez Fatou Diome
tag:lesmalheursdisidore.blogspirit.com,2016-01-13:3064271
2024-01-19T15:36:09+01:00
2016-01-13T17:30:22+01:00
Eugène Nshimiyimana p. 117-126 Texte Notes Auteur Texte...
<h1><em>Eugène Nshimiyimana</em></h1><div>p. 117-126</div><div><a href="http://books.openedition.org/pupo/2071?lang=fr#text">Texte</a> <a href="http://books.openedition.org/pupo/2071?lang=fr#notes">Notes</a> <a href="http://books.openedition.org/pupo/2071?lang=fr#authors">Auteur</a></div><div><h2>Texte intégral</h2><div><p>1Si la migration ne cesse de retenir l’attention des études littéraires, c’est qu’elle contribue à la mise en évidence d’un sujet humain « divers », issu de la traversée d’un espace multidimensionnel, réel et imaginaire, en quête de soi et de l’autre. Plusieurs études concordent pour dévoiler un sujet mouvant, partagé entre l’origine et la destination, structuré par un manque fondamental, celui du lieu originel. Des nouvelles formes d’identités postulées par ce manque jaillissent, toutes étant l’expression d’une négociation entre le sujet et sa réalité en vue de la cohésion de la triade énonciative (je-ici-maintenant) du sujet ni « ici » ni « là », ni « maintenant » ni « jadis ». L’entre-deux, qui est le lieu par excellence du nouveau sujet ? le sujet de l’émigration qui retiendra notre attention ? se lexicalise sous plusieurs vocables tels que hybridité, métissage et autres, qui, dans l’ensemble, témoignent de la difficulté de situer les nouveaux sujets de l’arrachement à la terre natale. Peu s’en faut pour dire, en effet, que l’écriture migrante se réalise dans la fracture de la perte et d’un deuil inachevé. Le manque est donc son centre de gravité d’où rayonne un imaginaire du <em>désemparement</em> et de la <em>dispersion</em> qui sont le propre du sujet migrant.</p><p>2Perte, deuil et manque, tels semblent être les lieux qui condensent la violence de l’exil, émotionnel et psychique, qui accompagne l’arrachement au familier dans l’attente incertaine d’un possible avenir. Car en définitive, toute migration, si elle est volontaire, comporte en son sein une logique de la quête qui se décline sur l’espace et le temps sur base d’une évaluation : si le temps et l’espace envisagés comportent une positivité absente dans le temps et, autrement dit, si « l’ailleurs » et « demain » sont investis d’un « idéal » inaccessible dans l’« ici » et le « maintenant ». À son horizon, tout exil se fait un exercice de l’espoir.</p><div><ul><li>1 Diome Fatou, <em>Le Ventre de l’Atlantique,</em> Paris, Éditions Anne Carrière, 2003, p. 256. Désormais, <a href="http://books.openedition.org/pupo/2071?lang=fr#ftn1">(...)</a></li></ul><p>3Mais quel espoir ? La question rebondit dans l’ouvre de Fatou Diome qui nous présente un univers où le rêve et la réalité se côtoient dans un antagonisme choquant, parfois même dramatique. Elle nous donne à lire les affres de l’exil sur le corps de l’émigré, sacrifice fumant sur l’autel du succès. C’est, dans <em>Le Ventre de l’Atlantique</em> (2003), la question du devenir qui se pose entre l’être africain et le devenir émigré, entre l’ancrage chez soi et l’errance chez l’autre. Situant son propos entre l’immigrant qui n’est jamais arrivé et l’émigré qui n’est jamais parti, la narratrice du <em>Ventre de l’Atlantique</em> dévoile la face cachée de l’émigration, que cette face soit sociale, politique, économique ou psychologique, individuelle ou collective. Le but ici n’est pas de suivre ce dévoilement pas à pas, mais de dégager les stratégies d’énonciation du sujet migrant. Deux stratégies retiendront particulièrement notre attention : le testimonial-didactique et le mémoriel-imaginaire. Nous appréhenderons la première à partir de ce que l’auteure appelle « syndrome postcolonial<a href="http://books.openedition.org/pupo/2071?lang=fr#ftn1">1</a> » pour rendre compte du sujet désemparé et la deuxième à partir de la mise en scène de l’écriture qui nous permettra de rendre compte du sujet dispersé. De ce double mode énonciatif il sera possible de déduire de l’écriture migrante une dimension moralisante et reterritorialisante.</p></div><h1><a href="http://books.openedition.org/pupo/2071?lang=fr#tocfrom1n1">DU SYNDROME POSTCOLONIAL : TÉMOIGNAGE ET PÉDAGOGIE</a></h1><div><ul><li>2 Sembène Ousmane, <em>Xala,</em> Paris, Présence africaine, 1995.</li><li>3 Sony Labou Tansi, La <em>Vie et demie,</em> Paris, Éditions du Seuil, 1979.</li><li>4 Lopès Henri, <em>Le Pleurer-rire,</em> Paris, Présence africaine, 2003.</li><li>5 Smith Andrew, «, hybridité et études littéraires postcoloniales », in <em>Penser le postcolonial. Une</em> <a href="http://books.openedition.org/pupo/2071?lang=fr#ftn5">(...)</a></li></ul><p>4De la civilisation de l’universel chère à Césaire et du métissage culturel cher à Senghor à la mondialisation, une constante : la pensée d’un ordre mondial culturellement et économiquement démocratique. Devant ces utopies mondialistes qui visent l’émergence d’un vrai <em>citoyen du monde</em>, il n’y pas que nationalismes, racismes et autres intégrismes qui font écueil. C’est aussi les relations internationales qui, quand il s’agit des rapports Nord-Sud, ne cessent de multiplier les frontières, en isolant davantage le Sud, pauvre et sous-développé. C’est du moins ce qui ressort chez bon nombre d’écrivains du Sud qui fustigent l’unilatéralisme dans les rapports Nord-Sud, fondement du nouvel ordre néocolonial. Ce n’est ni à Ousmane Sembène<a href="http://books.openedition.org/pupo/2071?lang=fr#ftn2">2</a>, ni à Sony Labou Tansi<a href="http://books.openedition.org/pupo/2071?lang=fr#ftn3">3</a>, ni à Henri Lopes<a href="http://books.openedition.org/pupo/2071?lang=fr#ftn4">4</a> qu’il faut le rappeler : le « colonisé » réclame l’indépendance, le « néocolonisé » ne cesse de l’hypothéquer. Quand la coopération technique se double du droit d’ingérence, c’est l’intégrité des États qui s’en trouve entamée et le citoyen menacé : la nation, dit Andrew Smith, « ne semble plus pouvoir être le vecteur d’un quelconque progrès historique et social<a href="http://books.openedition.org/pupo/2071?lang=fr#ftn5">5</a> ». Ce que Diome désigne comme le « syndrome postcolonial » résulte de cette situation où la déception est ce qui marque le sentiment général, les nouveaux pouvoirs ayant échoué à établir un système qui garantisse aux citoyens une perception optimiste du futur.</p></div><div><ul><li>6 <em>Ibid.,</em> p. 365.</li></ul><p>5La migration, dès lors, s’insère dans une structure où la quête est ce qui meut le sujet ; elle est la réplique d’un autre phénomène connu depuis longtemps dans la littérature d’Afrique, celui de l’exode rural, avec cette différence que l’opposition ville/campagne de l’exode se transforme en opposition Afrique/ailleurs. Mais cette différence n’est que de surface car dans une structure profonde où le jugement revient à l’imaginaire, la ville est à la campagne ce que l’ailleurs est à l’Afrique. C’est cet imaginaire que Fatou Diome explore, maintenant la quête au cour de l’« exil » pour mieux fustiger le rêve et l’illusion, manifestations du syndrome surtout dans les milieux jeunes : idolâtrie de l’Occident transformé en nouvel Eden, en Eldorado des temps modernes. Le choix du narrateur chez Diome ne laisse pas d’équivoque : il n’y a que des émigrés qui peuvent dire l’émigration car, comme elle le dit si bien, «<em> [ b] on converti sera meilleur prêcheur</em> » (VA, p. 135). C’est ainsi que la narratrice domienne, émigrée elle-même, s’investit d’un devoir moral qui consiste à examiner la question de l’émigration, en aval et en amont, pour formuler un jugement capable d’apporter un nouveau regard sur un phénomène qui peut « déboucher aussi bien sur une épiphanie que sur un horizon borné<a href="http://books.openedition.org/pupo/2071?lang=fr#ftn6">6</a> ».</p></div><p>6En réalité, l’option de l’émigration chez les jeunes de Niodior est fondée sur un paraître peu révélateur de la réalité de l’émigration. L’homme de Barbès et Wagane Yaltigué, dit El-Hadji, restent des exemples qui contredisent toute représentation négative de l’émigration : partis pour revenir riches, ces personnages constituent des centres d’attention, des preuves éclatantes que l’émigration et la réussite vont de pair. Dans l’imaginaire collectif, le premier est l’« emblème de l’émigration réussie » (VA, p. 38) tandis que l’autre est vu comme le « verni de l’émigration » (VA, p. 136). Et la place qu’ils occupent dans l’imaginaire se traduit effectivement sur la place publique où respect et vénération leur confèrent autorité et sagesse, qu’ils n’auraient pas s’ils n’avaient pas été en France. Mais ce statut, comme on le verra plus loin, est assuré et entretenu par le silence et le mensonge qui entourent le séjour en Europe marqué par l’humiliation, comme c’est le cas chez l’homme de Barbès d’abord :</p><blockquote><p>Jamais ses récits torrentiels ne laissaient émerger l’existence minable qu’il avait menée en France. Le sceptre à la main, comment aurait-il pu avouer qu’il avait d’abord hanté les bouches du métro, chapardé pour calmer sa faim, fait la manche, survécu à l’hiver grâce à l’Armée du Salut avant de trouver un squat avec des compagnons d’infortune ? (VA, p. 101-103)</p></blockquote><p>7Si cet exemple participe au dévoilement de la réalité sociologique de l’émigration, celui de Moussa en dévoile une dimension psychologique et économique susceptibles, du moins l’espèrent la narratrice et l’instituteur, de décourager ces élans aveugles vers l’humiliation et l’exploitation. Il ramène l’émigrant au cour de l’interrogation sur l’assujettissement du migrant. À travers lui, la narratrice dévoile les nouvelles formes de l’exploitation de l’homme par l’homme à partir du football qui fait rêver les jeunes niodiorois. Si les jeune gens de Niodior rêvent de partir un jour, c’est qu’ils espèrent pouvoir percer dans le monde du football professionnel européen. Ce n’est d’ailleurs pas les exemples qui leur manqueront, tant les « Senef » (Sénégalais Nationaux Évoluant en France) suscitent l’admiration et l’envie. Mais l’aveuglement ne laisse pas percer la réalité que l’histoire de Moussa permet d’illuminer : l’esclavage moderne sur fond sportif.</p><p>8Recruté par un certain Jean-Charles Sauveur ? merveilleuse ironie de l’onomastique ! ?, Moussa se retrouve dans un club français auquel le recruteur espère le vendre. Pendant sa période d’essai, il analyse avec lucidité les enjeux du monde footballistique :</p><blockquote><p>Le soir, au centre, en regardant la télé, Moussa s’indignait de ce marchandage de joueurs et finissait par délirer sur les prix faramineux des transferts : Le Real Madrid a acheté ce gars à tant de millions de francs français ! La vache ! […] Même s’il s’amusait à calculer en s’imaginant au cour d’une telle transaction, ce procédé d’esclavagiste ne lui plaisait guère. Mais il n’avait pas de choix, il faisait maintenant partie du bétail sportif à évaluer. (VA, p. 112)</p></blockquote><p>9La métaphore animale dans la réflexion de Moussa apporte une dimension nouvelle à la représentation de l’émigration chez Diome : celle de la déshumanisation qui ne manque d’accompagner tout système esclavagiste. Ainsi, écrire sur l’émigration sur fond du football revient à écrire sur la loi de la production et de l’intérêt, une loi, tout compte fait, inique et dégradante dans la mesure où la valeur humaine est déterminée par la valeur marchande du sujet. Dans le cas de Moussa, étant donné que sa valeur marchande est nulle, il se retrouve au rang de « taillable et corvéable à merci ». N’ayant pas réussi à convaincre les responsables du club de ses talents, il échoue à s’inscrire dans le système économique puisque sans valeur d’échange footballistique. Marchandise jugée défectueuse, retour à l’expéditeur. Mais Jean-Charles Sauveur n’entend pas s’arrêter là. Le changement de paradigme-du football au travail forcé ? révèle le monde dégradé du gain contraire à l’éthique des droits humains :</p><blockquote><p>Si tu t’étais bien débrouillé, le club aurait tout réglé en vitesse : mon fric, tes papiers, tout, quoi. Mais là, tu n’as ni club ni autre salaire ; le renouvellement de la carte de séjour, faut même pas y songer. J’ai un pote qui a un bateau, on ira le voir, je te ferai engager là-bas. On ne lui demandera pas beaucoup, ça l’aidera à la fermer. Il me versera ton salaire, et quand tu auras fini de me rembourser, tu pourras économiser de quoi aller faire la bamboula au pays. (VA, p. 117)</p></blockquote><p>10De Moussa, footballeur raté, ne restera que le forçat des mers à la merci des négriers, parmi lesquels, Jean-Charles Sauveur. Moussa et Jean-Charles Sauveur représentent ainsi deux pôles d’un même système économique basé sur l’exploitation, d’un côté l’esclave et de l’autre le maître, comme dans d’autres cas d’esclavagisme sexuel de jeunes filles (VA, p. 232). L’émigration se fait le lieu où trafic et exploitation de l’humain se rejoignent.</p><p>11La tragédie de Moussa permet à la narratrice de rendre compte des affres de l’émigration. Elle est la mesure de l’étendue et de la variété du drame de l’émigré surtout dans un contexte où tout, des papiers à la race, semblent l’exclure. L’aventure émigrante devient, au bout du rêve, une rencontre douloureuse avec le néant. C’est du moins la conclusion à laquelle conduit l’histoire de Moussa, qui est expulsé de France, se retrouve au pays sans rien et finit par se suicider. Ce suicide qui sanctionne sa quête de la réussite est l’ultime aveu de l’échec, l’issue pour le moins choquante dans la mesure où elle est déjà symboliquement inscrite dans le départ : partir, c’est un peu se suicider, s’en remettre à l’inconnu, maître et tyran. À l’endroit d’une émigration rêvée salutaire, la narratrice dévoile une émigration dangereuse et mortifère pour proposer une vision de l’avenir plus responsable et pragmatique, libérée du rêve, de l’illusion et de l’idéalisation de l’ailleurs. À son frère Madické, qui rêve de devenir un « Maldini », elle propose une identité intrinsèque, ni importée ni fabriquée, inscrite dans le temps et le lieu des niodiorois ; un frère qui s’assume, non dans des stades imaginaires du football étranger, mais dans les arènes concrètes de la vie de tous les jours à Niodior.</p><h1><a href="http://books.openedition.org/pupo/2071?lang=fr#tocfrom1n2">ENTRE LE MÉMORIEL ET L’IMAGINAIRE : L’ÉCRITURE COMME LIEU DU RETOUR À SOI</a></h1><div><ul><li>7 Harel Simon, <em>Les Passages obligés de l’écriture migrante</em>, Montréal, XYZ, 2005, p. 194.</li></ul><p>12Poser l’écriture comme le lieu du retour à soi revient à poser la question de la négociation des espaces, l’espace réel d’arrivé et l’espace imaginaire d’origine. Car, en fin de compte, l’émigré n’arrivera que partiellement puisque perpétuellement en transit, « guidé par une forme de quête originelle<a href="http://books.openedition.org/pupo/2071?lang=fr#ftn7">7</a> », celle de la terre natale qui se double de celle de la mère chez Diome. Car, observe Simon Harel,</p></div><blockquote><div><ul><li>8 <em>Ibid.,</em> p. 197.</li></ul><p>[…] l’imaginaire des lieux est animé par une pulsion fondatrice, dans la mesure où toute écriture est aussi-et peut-être avant tout ? retour à l’enfance et au souvenir de la mère. Toute écriture est l’impossible reconquête du lieu perdu de l’enfance. Et la quête d’un corps-psyché originaire tente, dans cette écriture, de nommer l’exil. À la croisée des chemins, l’écrivain ne sait plus se situer dans ce monde multiple qui est à la fois promesse de métissage et dissolution de l’identité<a href="http://books.openedition.org/pupo/2071?lang=fr#ftn8">8</a>.</p></div></blockquote><div><ul><li>9 Montandon Alain, « guise d’introduction. De soi à soi : les métamorphoses du temps », in <em>De soi à</em> <a href="http://books.openedition.org/pupo/2071?lang=fr#ftn9">(...)</a></li></ul><p>13Comment dès lors s’opère cette négociation entre l’ailleurs et l’ici, l’antan et le maintenant puisque la réalité de l’émigré ne peut se lire que dans cet espace de désaccord dans la trame du temps et de l’espace ? C’est là que l’écriture, du moins chez Diome, intervient pour offrir à la narratrice, par l’acte de parole qui la dit, le seul lieu de liberté où la mémoire et l’imagination tiennent lieu de papiers : visas, passeport et autres certificats d’hébergement. L’écriture devient le seul territoire hospitalier, contrepartie symbolique de la hautaine et raciste Strasbourg. Écrire n’est alors pour la narratrice rien d’autre que l’exercice du droit le plus inaliénable, le droit à la vie : écrire pour être, écrire pour exister, écrire pour vivre, écrire pour se retrouver dans un univers qui ne cesse de se rendre inaccessible. Écrire pour conjurer la solitude et la nostalgie, écrire pour faire un avec soi en dépit de la déchirure. Là l’écriture offre le véritable lieu d’accueil de soi, « de soi comme un autre, ce qui présuppose cette distance fondatrice de la subjectivité comme conscience de soi<a href="http://books.openedition.org/pupo/2071?lang=fr#ftn9">9</a> ».</p></div><div><ul><li>10 <em>Cf.</em> Certeau Michel de, <em>L’Invention du quotidien I,</em> Paris, Gallimard, 1990.</li><li>11 <em>Cf.</em> Chambers Ross, <em>Room for Manœuver. Reading (the) Oppositional (in) Narrative,</em> Chicago / Londre <a href="http://books.openedition.org/pupo/2071?lang=fr#ftn11">(...)</a></li><li>12 <em>Cf.</em> Cyrulnik Boris, <em>Les Vilains Petits Canards,</em> Paris, Odile Jacob, 2004, et <em>Un merveilleux malheu</em> <a href="http://books.openedition.org/pupo/2071?lang=fr#ftn12">(...)</a></li></ul><p>14En mettant en scène une narratrice écrivaine, Diome fait de l’écriture une réponse, comme diraient De Certeau<a href="http://books.openedition.org/pupo/2071?lang=fr#ftn10">10</a> ou Chambers<a href="http://books.openedition.org/pupo/2071?lang=fr#ftn11">11</a>, aux « forces aliénantes » de l’émigration, un moyen de résistance contre l’anéantissement du sujet : n’existe que le sujet qui se dit. Elle révèle chez la narratrice une forte résilience<a href="http://books.openedition.org/pupo/2071?lang=fr#ftn12">12</a> qui lui permet de sublimer les contradictions de son passé et de composer avec la réalité douloureuse de sa vie quotidienne. L’écriture se retrouve alors investie d’une valeur thérapeutique et d’une force sublimatoire sans précédents ; par ses capacités de symbolisation, elle permet à la narratrice de transcender l’orgueil et le mépris strasbourgeois, mais surtout de composer avec son histoire de bâtarde et d’accepter son identité hybride, maintenant plus que jamais. Sur le blanc de la page, la bâtarde et l’hybride se rencontrent pour dire Salie. C’est ainsi qu’écrire, écrire l’autre, son frère Madické, l’émigrant ou l’émigré, devient en même temps s’écrire pour se retrouver, pour rassembler les morceaux épars d’un soi constamment menacé par la disparition. Dans l’espace de l’écriture se réalise la mise en espace du sujet, reterritorialisation salvatrice dans l’espace de la parole et de l’exil :</p></div><blockquote><p>Chez moi ? Chez l’autre ? Etre hybride, l’Afrique et l’Europe se demandent, perplexes, quel bout de moi leur appartient. Je suis l’enfant présenté au sabre du roi Salomon pour le juste partage. Exilée en permanence, je passe mes nuits à souder les rails qui mènent à l’identité. L’écriture est la cire chaude que je coule entre les sillons creusés par les bâtisseurs de cloisons des deux bords. Je suis cette chéloïde qui pousse là où les hommes, en traçant leurs frontières, ont blessé la terre de Dieu. […] Je cherche mon pays là où on apprécie l’être additionné, sans dissocier ses multiples strates. Je cherche mon pays là où s’estompe la fragmentation identitaire. […] Je cherche mon territoire sur une page blanche ; un carnet, ça tient dans un sac de voyage. Alors, partout où je pose mes valises, je suis chez moi. (VA, p. 295-296)</p></blockquote><p>15Ainsi donc, dans l’espace de l’écriture, la narratrice retrouve, pour ainsi dire, le passé, le présent et le futur. Mais cela ne devient possible qu’au terme d’une double médiation, mémorielle et imaginaire : la mémoire permet de faire cohabiter le passé et le présent dans le même espace de la page, et ce faisant, de rétablir la connexion entre le sujet narrateur et le lieu originel perdu (la terre et la mère) ; ce lieu reste cependant inscrit dans un deuil inachevé et inachevable qui deviendra la condition même de l’émigré, de la parole et de l’écriture. L’imagination quant à elle, par le truchement de la fabulation, vient superposer l’ailleurs et l’ici pour fendre la cloison de la séparation. C’est du moins ce que permet de constater l’effet « duplex » fortement présent dans <em>Le Ventre de l’Atlantique</em> et qui permet à la narratrice de raconter, à partir de son studio strasbourgeois, l’actualité de Niodior sans médiation ni modulation de son savoir. De l’échappée mémorielle et imaginaire se dégage une forte emprise de la douleur liée à la solitude et à la nostalgie de l’exil. Étant donné son statut d’étrangère à Strasbourg, sa ville d’accueil qui ne cesse de la renvoyer dans les périphéries de l’emploi et de l’intégration, la narratrice retrouve dans la plongée au fond de l’âme le confort nécessaire pour résister à la désintégration totale, pour se ramasser et se recomposer, pour remédier à la dispersion caractéristique de son état.</p><p>16Choisir l’émigration comme objet de parole, c’est aussi en faire le lieu de parole pour Salie. Une parole qui ne saurait s’articuler ailleurs que dans cet ailleurs de la dépossession et de la re-possession de soi. Car, pour la narratrice, « partir, […] c’est avoir tous les courages pour aller accoucher de soi-même, naître de soi étant la plus légitime des naissances » (VA, p. 262). Naître de soi, par la distance, mais surtout par la distance de l’écriture à partir de laquelle le sujet s’objective pour mieux se saisir. Une multiplicité d’identités germe de cette plongée orphique : la bâtarde, l’« orpheline », l’étudiante, la femme, la ménagère ; mais aussi, l’enfant abusée (par le beau-père et par la famille d’accueil africaine qui l’expose aux excès d’un marabout plutôt lubrique), la divorcée, l’émigrée. Toutes ces identités peuvent se distribuer sur trois axes à l’intersection desquels se retrouve Salie. Le nom de la narratrice reste d’ailleurs intriguant, au point que l’on peut difficilement s’empêcher de le rapprocher de la souillure qui caractérise sa naissance : Salie est une enfant illégitime, une enfant de la honte (VA, p. 260). Il s’agit donc de l’axe de la nature (enfant, bâtard, orphelin, femme), de l’axe de la fonction (étudiante) et de l’axe des circonstances d’évolution des deux premiers (l’abus, le divorce et l’émigration). Il va sans dire qu’aucun axe ne se suffit à lui seul pour dire Salie. Elle est la somme de toutes ces identités sans pour autant se réduire à aucune d’elles.</p><p>17Habitante d’un imaginaire désenchanté et d’une mémoire enchantée, le seul territoire qui, pour ainsi dire, échappe aux formalités douanières et au contrôle des garde-frontières, Salie confère à l’écriture la tâche de ramener ensemble les éléments les plus antinomiques comme l’Afrique et l’Europe, le passé et le présent, l’ici et l’ailleurs, comme la métaphore de la cire l’évoquait plus haut : « L’écriture est la cire chaude que je coule entre les sillons creusés par les bâtisseurs des cloisons des deux bords » (VA, p. 295). Ramener ensemble, cependant, en réparant la fissure : celle qui l’éloigne de l’autre, mais aussi celle qui l’éloigne d’elle-même. L’écriture se fait réparation, dans tous les sens du mot : dans le sens technique comme raccommodage et réfection de soi ; dans le sens artistique comme restauration du lien de soi à soi et de soi à l’autre ; dans le sens moral comme acquittement d’une dette, correction de la faute, de soi et de l’autre ; et dans le sens religieux comme expiation : expiation de la honte originelle liée à une naissance illégitime.</p><p>18De l’émigration à l’écriture, le parcours de Salie se veut archéologique (VA, p. 259) : l’archéologie d’une identité fuyante, inscrite à la fois dans l’absence et dans le trop plein. L’absence du père et de la mère comme l’absence de la terre d’origine et de la terre d’accueil correspond, dans l’espace de l’exil, non au vide d’une Sankèle, mais au trop plein affectif à l’égard des « siens » et de son île natale. Quoi qu’il en soit, et c’est le moins que l’on puisse dire, l’émigration offre à la narratrice, par le moyen de l’écriture et par la distance physique de l’éloignement, un retour aux origines pour mieux pouvoir s’appréhender comme sujet d’un amour inconditionnel (grand-mère) et de une honte originelle (mère). L’écriture de l’exil vient comme un tribut versé à l’honneur de la grand-mère et comme l’expiation de la faute maternelle : « […] l’écriture m’offre un sourire maternel complice, car, libre, j’écris pour dire et faire tout ce que ma mère n’a pas osé dire et faire » (VA, p. 262). Dans l’écriture, la fille rencontre la mère sur la page blanche d’une nouvelle existence : réparation et réconciliation. Et c’est là que tout recommence : l’écriture se fait mère d’un nouveau sujet, l’écrivain.</p><p>19À partir de la question de l’émigration, le roman amorce un parcours identitaire dans la fracture de la perte et d’un deuil inachevé, tout en se voulant un roman de la quête : celle d’un sujet en panne de définition, celui qui échappe à lui-même et dans le temps et dans l’espace, ce sujet devenu une extériorité par rapport à lui-même. C’est au « rapatriement » intérieur que le convie la narratrice : le retour en soi pour une récupération de soi. Si elle arrive à cette récupération à partir de l’écriture, son frère, défenseur impénitent de l’émigration, quant à lui, réussit en s’investissant dans l’activité économique qui se fait en même temps activité sociale : « C’est vrai, finit-il par confier à sa sœur, que les gens me prennent beaucoup de choses à crédit, certains viennent carrément quémander. […] Mais bon, ça va, on se file tous des coups de main » (VA, p. 293). Roman de l’écart et de la proximité, <em>Le Ventre de l’Atlantique</em>, se fait aussi le roman de la réconciliation entre soi et soi (la narratrice et son histoire), entre soi et l’autre (la narratrice et les siens). La distance couverte par l’émigration devient salutaire dans ce cas alors qu’elle devient mortifère quand elle a à son origine l’inconscience. L’écriture de l’émigration chez Diome garde une dimension à la fois pédagogique, informationnelle, politique, morale et éthique, sociologique et psychologique. C’est dans les pans les moins ouverts de l’émigration que l’auteur conduit son lecteur pour interroger et la société d’origine et la société d’accueil.</p></div></div><div><h2>Notes</h2><p><a href="http://books.openedition.org/pupo/2071?lang=fr#bodyftn1">1</a> Diome Fatou, <em>Le Ventre de l’Atlantique,</em> Paris, Éditions Anne Carrière, 2003, p. 256. Désormais, les références à cet ouvrage seront indiquées par le sigle VA, suivi de la page, et placées entre parenthèses dans le corps du texte.</p><p><a href="http://books.openedition.org/pupo/2071?lang=fr#bodyftn2">2</a> Sembène Ousmane, <em>Xala,</em> Paris, Présence africaine, 1995.</p><p><a href="http://books.openedition.org/pupo/2071?lang=fr#bodyftn3">3</a> Sony Labou Tansi, La <em>Vie et demie,</em> Paris, Éditions du Seuil, 1979.</p><p><a href="http://books.openedition.org/pupo/2071?lang=fr#bodyftn4">4</a> Lopès Henri, <em>Le Pleurer-rire,</em> Paris, Présence africaine, 2003.</p><p><a href="http://books.openedition.org/pupo/2071?lang=fr#bodyftn5">5</a> Smith Andrew, «, hybridité et études littéraires postcoloniales », in <em>Penser le postcolonial. Une introduction critique</em>, Lazarus Neil (dir.), Paris, Éditions Amsterdam, 2006, p. 366.</p><p><a href="http://books.openedition.org/pupo/2071?lang=fr#bodyftn6">6</a> <em>Ibid.,</em> p. 365.</p><p><a href="http://books.openedition.org/pupo/2071?lang=fr#bodyftn7">7</a> Harel Simon, <em>Les Passages obligés de l’écriture migrante</em>, Montréal, XYZ, 2005, p. 194.</p><p><a href="http://books.openedition.org/pupo/2071?lang=fr#bodyftn8">8</a> <em>Ibid.,</em> p. 197.</p><p><a href="http://books.openedition.org/pupo/2071?lang=fr#bodyftn9">9</a> Montandon Alain, « guise d’introduction. De soi à soi : les métamorphoses du temps », in <em>De soi à soi</em> : l<em>’écriture comme auto-hospitalité</em>, Montandon Alain (dir.), Clermont-Ferrand, Presses Universitaires Blaise Pascal, 2004, p. 7.</p><p><a href="http://books.openedition.org/pupo/2071?lang=fr#bodyftn10">10</a> <em>Cf.</em> Certeau Michel de, <em>L’Invention du quotidien I,</em> Paris, Gallimard, 1990.</p><p><a href="http://books.openedition.org/pupo/2071?lang=fr#bodyftn11">11</a> <em>Cf.</em> Chambers Ross, <em>Room for Manœuver. Reading (the) Oppositional (in) Narrative,</em> Chicago / Londres, The University of Chicago Press, 1991.</p><p><a href="http://books.openedition.org/pupo/2071?lang=fr#bodyftn12">12</a> <em>Cf.</em> Cyrulnik Boris, <em>Les Vilains Petits Canards,</em> Paris, Odile Jacob, 2004, et <em>Un merveilleux malheur,</em> Paris, Odile Jacob, 2002.</p></div><div><h2>Auteur</h2><h3>Eugène Nshimiyimana</h3></div><div><p>© Presses universitaires de Paris Ouest, 2012</p><p>Conditions d’utilisation : <a href="http://www.openedition.org/6540">http://www.openedition.org/6540</a></p></div><div><a href="http://books.openedition.org/pupo/2068">Le théâtre de l’immigration algérienne des années 1970 : un théâtre du « dire »</a></div><div><a href="http://books.openedition.org/pupo/2071?lang=fr#book-presentation"> </a></div><div><a href="http://books.openedition.org/pupo/2073">La langue fantasmée dans L’Empreinte de l’ange et Lignes de faille de Nancy H...</a></div>