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Politique française

  • Ebriété guerrière

    Après les attentats du 13 novembre

     

    17 novembre 2015
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    « Etoiles » (un marché à Damas, en Syrie)
    cc Christophe

    Le 13 novembre 2015, une série de fusillades et d’explosions ont endeuillé Paris et Saint-Denis, provoquant la mort de 130 personnes. Les auteurs de ces attentats, souvent des jeunes Français musulmans, ont motivé leur acte en invoquant l’intervention militaire de leur pays en Syrie contre l’Organisation de l’Etat islamique (OEI). Deux jours plus tard, Paris a procédé à de nouveaux bombardements contre les positions de l’OEI en Syrie, principalement dans la « capitale » de l’organisation, à Rakka. Et, dorénavant, le gouvernement français comme l’opposition de droite s’accordent sur la nécessité de multiplier les « frappes » en Syrie. L’urgence de mener sur le front intérieur une « guerre » implacable ne les distingue pas davantage.

    La seule question qui semble faire débat entre eux tient à la composition de la coalition internationale combattant l’OEI. Avec ou sans la Russie ? Avec ou sans l’Iran ? Avec ou sans le gouvernement syrien ? La politique étrangère française, dont le crédit a été largement atteint par une succession d’hypocrisies et de maladresses, paraît à présent se rallier à l’idée d’une alliance aussi large que possible. Une telle position est déjà celle que défendent l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy, l’ancien premier ministre François Fillon et l’ancien ministre des affaires étrangères Alain Juppé. Tous exigeaient il y a encore quelques mois, ou quelques semaines, le départ préalable du président syrien Bachar Al-Assad ; tous y ont dorénavant renoncé.

    Décidée de manière solitaire, sans débat public, sans participation autre que purement décorative du Parlement, dans un alignement médiatiqueconforme aux habitudes du journalisme de guerre, l’intervention militaire française soulève néanmoins plusieurs questions de fond.

    L’existence d’une « coalition », tout d’abord : celle-ci est d’autant plus large que les buts de guerre de ses principaux membres diffèrent, parfois très sensiblement. Certains participants (Russie, Iran, Hezbollah libanais, etc.) veulent avant tout maintenir au pouvoir le régime de M. Al-Assad, bien que celui-ci soit détesté par une large partie de la population. D’autres (Turquie et Arabie saoudite en particulier), qui ont manifesté de la complaisance envers l’OEI jusqu’à ce que celle-ci se retourne contre eux, aimeraient s’assurer que M. Al-Assad va tomber. Comment imaginer que ce malentendu fondamental ne débouche pas sur de nouvelles convulsions dans l’hypothèse d’une victoire des alliés de circonstance contre l’OEI ? Faudra-t-il alors imaginer une nouvelle intervention pour séparer (ou pour détruire) certains des ex-coalisés ? Les atrocités de l’OEI sont largement documentées, y compris par l’organisation elle-même. Malgré cela, elle a été bien accueillie dans des régions sunnites d’Irak et de Syrie dont les habitants avaient été exploités ou tyrannisés par des milices chiites. Aussi éprouvés soient-ils par la férule qu’ils subissent en ce moment, ces habitants ne se sentiront pas forcément libérés par leurs anciens persécuteurs.

    L’autre question fondamentale tient à la légitimité et à l’efficacité des interventions militaires occidentales par rapport même aux buts qu’elles s’assignent. L’OEI n’est que l’avatar un peu plus sanglant d’un salafisme djihadiste encouragé par le wahabbisme d’Arabie saoudite, une monarchie obscurantiste que les capitales occidentales n’ont cessé de dorloter. Au demeurant, à moins d’imaginer que l’objectif que visent à présent les Etats-Unis, la France, le Royaume-Uni, etc., soit simplement de s’assurer que le Proche-Orient et les monarchies obscurantistes du Golfe demeureront un marché dynamique pour leurs industries de l’armement, comment ne pas avoir à l’esprit le bilan proprement calamiteux des dernières expéditions militaires auxquelles Washington, Paris, Londres, etc. ont participé, ou que ces capitales ont appuyées ?

    Entre 1980 et 1988, lors de la guerre entre l’Iran et l’Irak, les pays du Golfe et les puissances occidentales ont largement aidé le régime de Saddam Hussein, en espérant ainsi affaiblir l’Iran. Objectif atteint au prix d’un million de victimes. Quinze ans plus tard, en 2003, une coalition emmenée par les Etats-Unis et le Royaume-Uni (mais sans la France) détruisait l’Irak de Saddam Hussein. Résultat, ce pays, ou ce qu’il en reste, est devenu un allié très proche… de l’Iran. Et plusieurs centaines de milliers de ses habitants ont péri, principalement des suites d’affrontements confessionnels entre sunnites et chiites. Pour que le désastre soit tout à fait complet, l’OEI contrôle une partie du territoire irakien.

    Même scénario en 2011 quand, outrepassant le mandat d’une résolution de l’Organisation des Nations unies, les Occidentaux ont provoqué la chute de Mouammar Kadhafi. Ils prétendaient ainsi rétablir la démocratie en Libye, comme si ce souci avait jamais déterminé la conduite de leur politique étrangère dans la région. Aujourd’hui, la Libye n’est plus un pays, mais un territoire où s’affrontent militairement deux gouvernements. Elle sert d’arsenal, de refuge aux groupes terroristes les plus divers, dont l’OEI, et de facteur de déstabilisation régionale. Serait-il insolent de réfléchir quelques secondes — voire davantage — au bilan de ces dernières interventions occidentales avant d’en engager une nouvelle, dans l’enthousiasme général évidemment ? L’année dernière, à West Point, le président américain Barack Obama admettait lui-même :« Depuis la seconde guerre mondiale, quelques-unes de nos erreurs les plus coûteuses sont venues non pas de notre retenue, mais de notre tendance à nous précipiter dans des aventures militaires, sans réfléchir à leurs conséquences. »

    Comme toujours, le discours de « guerre » se double d’un dispositif sécuritaire et policier renforcé. On sait à quels excès cela a donné lieu aux Etats-Unis. En France, il est déjà question de rétablissement des contrôles aux frontières, de déchéances de nationalité et de modification de la Constitution afin, comme vient de l’expliquer le président de la République, de « permettre aux pouvoirs publics d’agir contre le terrorisme de guerre ».

    A l’évidence, nul ne saurait nier la nécessité d’une protection des lieux publics contre des actes de terreur, d’autant que les attentats coordonnés du 13 novembre viennent de témoigner d’une défaillance évidente des services de sécurité. Doit-on pour autant bricoler dans la hâte un nouvel arsenal de restriction des libertés individuelles, alors même que des lois « antiterroristes » n’ont cessé de se succéder, souvent durcies avant même d’entrer en application ? L’actuel climat d’affolement et de surenchère sécuritaire favorise par ailleurs les suggestions les plus inquiétantes. Ainsi celle d’incarcérer les « suspects » de djihadisme, ou de radicalisation, ce qui reviendrait à confier à la police et à l’administration le droit de rendre la justice, y compris pour décider unilatéralement des mesures privatives de liberté.

    Après une série de crimes prémédités ciblant des lieux de loisirs et de sociabilité un vendredi soir, l’émotion de la population française est compréhensible. Mais les responsables politiques ont pour responsabilité de réfléchir aux motivations de leurs adversaires et aux dynamiques qu’ils engagent plutôt que d’enchaîner les rodomontades dans l’espoir éphémère de conforter leur popularité flageolante.

    On en est loin.

  • Une bataille déjà perdue ?


    La France en guerre

     

    La France tétanisée, l’état d’urgence pour trois mois, la république martiale, les descentes de police, les renforts militaires, la limitation des libertés, la multiplication des bombardements aériens au dessus de la Syrie : l’Organisation de l’Etat islamique (OEI) aurait-elle déjà gagné une bataille, à Paris, depuis ce funeste vendredi 13 ? « Il aura fallu payer le prix du sang pour que les Français comprennent qu’ils sont en guerre », estimait dès le lendemain des massacres sur France Inter le général Vincent Desportes, ancien directeur de l’Ecole de guerre et professeur à Sciences-Po, pour qui il s’agit d’un « retour au réel », suivi aussitôt d’un « virage sécuritaire de Hollande » (1).

    par Philippe Leymarie, 20 novembre 2015
    Une bataille déjà perdue ?
     

    « Vos guerres, nos morts »… Submergés par l’émotion, accablés par le chagrin, transportés parfois par la colère et la révolte contre l’injustice : nous avons été tout cela, ces jours-ci, à l’évocation du sort de ces cent vingt-neuf jeunes hommes et femmes exécutés au hasard, dans des lieux de convivialité, de ces centaines de traumatisés dans leurs corps et leurs âmes, par le malheur de leurs proches. « Les attentats de vendredi ont visé le fait de profiter de la vie, en allant voir un match, boire un verre, écouter de la musique »,constate la neuropsychologue Sylvie Chokron. « Le risque est de voir se développer dans l’inconscient la peur de la vie » (2).

    Quelque chose n’a pas marché

    Lire « Ebriété guerrière », La valise diplomatique, 17 novembre 2015.La population a-t-elle été assez protégée ? « Le Bataclan a été le Sedan de l’opération Sentinelle »,estime Jean-Dominique Merchet sur son blog Secret Défense, faisant référence à la ligne Maginot du siècle dernier, contournée par les Allemands. Cette fois encore, alors que les effectifs de l’opération militaire Sentinelle, déclenchée sur le territoire national à la suite des attentats de janvier, étaient « scotchés » autour des sites réputés « sensibles », l’adversaire s’attaquait à des terrasses de café, à une salle de spectacle et — heureusement sans succès, dans ce cas — au principal stade du pays.

    « On a perdu une bataille terrible », conclut Merchet, pour qui l’investissement sur Sentinelle depuis janvier — un demi-million d’euros par jour, 175 millions par an — aurait pu sembler peu coûteux, comparé aux 32 milliards d’euros du budget défense, si seulement le dispositif avait pu empêcher les carnages du vendredi 13…

    Si le combat contre un adversaire usant de méthodes terroristes et s’en prenant à la population est par essence inégal, voire impossible à gagner, il semble tout aussi évident que le déploiement sur le territoire national, en mode « surveillance et dissuasion », de militaires équipés et entraînés pour les crapahutages sous d’autres latitudes, fait pour rassurer quelque peu l’opinion au lendemain des attentats de janvier, est inadapté, inefficace et par ailleurs trop voyant (et d’ailleurs assez mal vécu par les intéressés).

    Marteau-pilon

    Les attentats de ces derniers mois ont prouvé également qu’en dépit de l’activité soutenue des services français — une dizaine de milliers d’agents, en incluant les renseignements militaires, qui ont déjoué six projets de type terroriste depuis le printemps 2015, d’après le ministère de l’intérieur, dont quatre fomentés par le belge Abdelhamid Abaaoud (3) — il a été impossible d’anticiper plusieurs attentats majeurs, dont ceux du vendredi 13, menés par des équipes nombreuses, équipées, coordonnées, qui ont répandu la terreur et contraint l’exécutif à annoncer un train de mesures, dont des restrictions significatives des libertés.

    Et la question surgit, pas seulement de la part de la droite (elle-même responsable, en son temps, de l’affaiblissement du dispositif de sécurité, avec la suppression de douze mille postes de policiers et gendarmes entre 2007 et 2012), mais aussi de toute la société civile : l’état d’urgence, les assignations, les renforts de police, les contrôles aux frontières, les bombardements plus intensifs… Que nos gouvernants ne les ont-ils pas lancés plus tôt, dans la foulée des attentats contre Charlie et l’Hyper Cacher, en janvier ?! N’était-ce pas déjà assez grave ?

    Ce n’est en tout cas pas faute d’avoir légiféré : seize textes antiterroristes ont été adoptés en quinze ans, et le dernier il y a quelques mois (la loi sur le renseignement, qui facilite les écoutes (4)). Le juge Marc Trevidic, qui vient de passer dix ans au pôle antiterroriste de Paris — mais qui vient d’être muté à Lille, en vertu d’une règle de rotation qui tombe bien mal… — estime que ce corpus de lois est amplement suffisant, qu’il suffisait de s’en servir, à condition bien sûr de disposer du personnel nécessaire (magistrats, greffiers, enquêteurs, gardiens).

    Les articles 421-1 et 421-2 du Code pénal, en particulier, qui sont « tout à fait contradictoires avec les libertés publiques », comme le souligne Jean Guisnel, sont aussi « d’une redoutable efficacité » : ce « marteau-pilon juridique » permet aux magistrats et aux policiers de surveiller et d’interpeller quiconque est à leurs yeux susceptible de s’engager dans une action terroriste, y compris s’il n’y a pas le moindre élément de réalisation. Reste que la machine judiciaire et pénitentiaire ne suit pas toujours…

    Renforts à tous les étages

    Etoffer à nouveau maintenant les effectifs de police et gendarmerie ? C’était déjà le cas, notamment dans les secteurs du renseignement, de la lutte contre le cyberterrorisme, particulièrement choyés depuis quelques années. Mais l’objectif d’ouvrir cinq mille postes dans les deux ans, annoncé par le président Hollande dans la foulée des attentats, paraît difficile à tenir, en raison notamment de l’engorgement des centres de formation (5).

    A deux vitesses

    Autre annonce : le projet de création d’une garde nationale, en s’appuyant sur les réservistes — une force intermédiaire de renfort, plus spécialisée dans la surveillance et le maintien de l’ordre intérieur que ne le sont les militaires (notamment ceux déployés actuellement au titre de l’opération Sentinelle) ? Mais cela reviendrait à consacrer une armée à deux vitesses. Et n’est-ce pas déjà la mission de la gendarmerie — cette force de police de statut militaire, déployée dans les campagnes, et à l’occasion dans les villes (avec notamment ses unités de gendarmerie mobile), beaucoup plus proche de la société civile que ne le sont à priori les soldats ?

    La décision du président Hollande d’annuler le plan de diminution d’effectifs militaires jusqu’en 2019 donne en tout cas un sérieux coup d’oxygène aux armées, qui pourront renforcer les unités opérationnelles, retrouver des marges pour l’entraînement, et développer des secteurs comme la cyberdéfense ou le renseignement, tout en sauvant une partie des services de soutien dont la disparition était programmée. Et donc continuer à guerroyer sur plusieurs théâtres simultanés, comme c’est le cas actuellement.

    Finalement, en ajoutant les annonces faites lundi au Congrès sur le renforcement des effectifs de policiers, gendarmes, personnels pénitentiaires, douaniers, etc. — soit 15 000 postes créés ou maintenus — toutes les réductions opérées en leur temps par l’ex-président Sarkozy auront été compensées. Mais une partie des recrutements et formations (notamment celle des analystes, des enquêteurs) prendront du temps, et il faudra veiller à ce que ces effectifs supplémentaires soient placés aux bons endroits (et non affectés à des gardes statiques, des emplois administratifs, etc.).

    Blessures de guerre

    Quant à assigner à résidence, voire interner l’ensemble des fichés « S » (comme « sûreté »), comme le demande sans cesse la droite ? La plupart des dix mille personnes concernées (selon Jean-Jacques Urvoas, député PS spécialiste des questions de sécurité) ne savent pas qu’elles sont « S » : ce moyen de signalement est destiné à alimenter les dossiers de police, et à justifier le moment venu d’éventuelles surveillances plus étroites ; il n’a pas de portée judiciaire, et n’est pas en soi une indication, et encore moins une preuve de délit. La mise sous contrôle permanent d’un effectif d’individus aussi important nécessiterait en outre un personnel décuplé de police et gendarmerie.

    La guerre, disent-ils

    François Hollande l’a mentionnée à dix reprises dans son discours devant le Congrès, lundi à Versailles : on sait que ce président, détenteur de records d’impopularité, endosse volontiers la posture de chef des armées, ou de « grand » du monde, qui lui redonne à chaque fois et pour un temps la stature perdue sur le terrain politique.

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    Des avions de chasse Dassault à la « une » du journal de Dassault
    Capture d’écran de la page Facebook du « Figaro », 19 novembre 2015

    La formule ne fait d’ailleurs pas l’unanimité : la guerre, c’est en principe pour l’extérieur, avec une armée sachant la « faire », un ennemi en bonne et due forme, des règles d’engagement, des conventions internationales (6), etc. La « guerre contre le terrorisme » est-elle d’ailleurs le bon moyen pour annihiler (« éradiquer », dirait François Hollande) Daech (acronyme arabe désignant l’OEI) ? L’ex-premier ministre Dominique de Villepin estime que, pour combattre un adversaire conduit d’une main aussi invisible, opportuniste, et ne respectant aucun cadre, il faut non pas du pilonnage militaire, mais de la politique, une vision, de la ruse ; il soutient qu’il n’y a pas d’exemple où la « guerre contre le terrorisme » n’ait conduit à plus de chaos, et invite à se souvenir que « nous avons en grande partie enfanté nous-même Daech ».

    Mais, pour ce qui est des attentats de ces derniers mois dans l’Hexagone, tout ramène effectivement à la guerre : la volonté d’en découdre et d’affronter l’adversaire, le type d’armes utilisé, le professionnalisme des attaquants, leur formation et tutelle à distance, sans parler des « blessures de guerre » qu’ont eu à traiter les médecins urgentistes.

    Quant à la guerre menée par la France à l’extérieur, même si elle a longtemps été limitée, pratiquement invisible et presque indolore, elle est permanente depuis cinq ans, et sur plusieurs fronts : après l’Afghanistan, la Côte d’Ivoire, la Libye, la Centrafrique, le Mali, le Sahel maintenant, et aujourd’hui l’Irak, la Syrie — au nom des « responsabilités historiques de la France », de ses « devoirs de membre permanent du Conseil de sécurité » et… de son souci de garder une influence internationale, que ne lui autorise plus sa relative faiblesse économique.

    A trop déclarer la guerre sans la mener vraiment, et comme cela a longtemps été le cas à propos de la Syrie, ne prend-on pas le risque de grandir l’adversaire, de l’exciter, de susciter encore plus de pratiques terroristes (comme l’a montré l’exemple afghan) ? « On ne peut mener la guerre à Rakka sans être en guerre en France », estimait l’ancien premier ministre Jean-Pierre Raffarin sur France Inter, le 16 novembre, en s’en prenant aux « attitudes de coq de village » à propos des trois frappes délivrées par l’aviation française en l’espace de six semaines — dont un premier bombardement, le 8 octobre, sur une ex-base militaire de l’armée syrienne à Rakka, servant apparemment de centre d’entraînement à la mouvance francophone de cette organisation : l’opération avait pour but d’éliminer plusieurs chefs identifiés de ce groupe, dont peut-être l’un des instigateurs des attentats de vendredi à Paris.

    Depuis, les autorités françaises s’attendaient à une réplique de Daech sous une forme ou une autre, et auraient dû, selon certains, avertir au moins la population, suggérer ou imposer des mesures de prudence ou de protection, multiplier les contrôles sur les axes de transport et frontières, même si — pour le politologue Gilles Kepel, sur France Inter le 15 novembre — « il y aurait eu des attentats avec ou sans intervention en Syrie ».

    Cycle des représailles

    « Pouvait-on imaginer que cela n’aurait pas de répercussions sur le territoire français ? », se demande encore le sénateur Raffarin qui, tout en ne se voulant pas dans le camp des « guerriers », estime que, si on fait la guerre comme on le proclame sur tous les tons ces jours-ci, il faut se mettre en situation de la gagner, avec :

     à l’intérieur, un investissement plus massif qu’annoncé par le président Hollande en matière de sécurité (surveillance, assignations, portiques, contrôles aux frontières, etc.) ;
     et à l’extérieur, la mise sur pied d’une coalition unique forgée après accord avec la Russie et l’Iran, en sortant pleinement de l’ambiguïté à la française (le « d’abord Bachar », puis le « ni Bachar ni Daech » de Fabius) ou à la turque (Ni Bachar ni les Kurdes), dotée de moyens militaires significatifs et coordonnés ;
     à quoi le traditionnel belliciste Bernard-Henri Levy ajoute un engagement des troupes occidentales au sol, au nom d’un « No boots on their ground, more blood on our ground » (Pas de bottes sur leur terre, encore plus de sang sur la nôtre) (7).

    Depuis les attentats du vendredi 13 à Paris, le cycle des représailles est enclenché : les raids nocturnes des Rafale et Mirage français sur Rakka, la capitale du califat de Daech, ont été quotidiens, à partir de leurs bases en Jordanie et aux Emirats arabes unis. Avec des bilans toujours impossibles à établir. Et la certitude que les troupes de Daech ont pris des dispositions pour se mettre à l’abri.

    Certains voient dans la montée des opérations-suicide le signe que Daech, dont l’expansion a été tout de même contenue par les bombardements aériens, cherche à mettre en œuvre un plan de désencerclement, en portant la guerre au maximum chez l’adversaire. Dans cette optique, certains experts du renseignement se demandent si les carnages de Paris sont une opération de vengeance isolée, à destination spécialement de la France, qui en appelle éventuellement d’autres sur l’Hexagone ou si c’est un élément d’une séquence plus « internationale » : attentat (anti-kurde et anti-opposition) à Ankara, en Turquie, attentats (anti-chiites) à Beyrouth et Bagdad la veille et le matin des tueries à Paris ; avion russe abattu au dessus du Sinaï… et maintenant une opération annoncée à Washington ?

    Etat final recherché

    Le « professionnalisme » des tueurs en tout cas n’étonne pas les connaisseurs. Au sein du gouvernement de Daech, il y a notamment un « ministre des opérations kamikazes ». Les forces de l’organisation sont encadrées par d’ex-officiers de l’armée de Saddam Hussein, dissoute par l’occupant américain, devenus « mercenaires » pour assurer leur survie, ou au nom de la lutte contre la domination chiite : ils peuvent être spécialistes des blindés, des explosifs, de la logistique, etc.

    Une coalition-bis ?

    Le gouvernement français a par ailleurs consenti à un virage diplomatique dans le sillage des attentats. Bachar Al-Assad, le président syrien, n’est plus l’ennemi numéro un : on verra plus tard. La Russie redevient soudain fréquentable, y compris à un niveau militaire. Le porte-avions Charles de Gaulle, en route avec son escadre depuis mercredi pour la Méditerranée orientale, pourrait même coopérer avec la marine russe, comme l’a souhaité le président Vladimir Poutine.

    Reste à tenter de mettre sur pied une stratégie commune entre les pays engagés contre l’OEI. Commentaire à ce sujet du général Vincent Desportes, dans La Croix du 15 novembre : « Vous pouvez déployer toute la force militaire que vous voulez, si vous ne le faîtes pas au service d’une stratégie claire et cohérente, cela ne sert à rien, comme on l’a vu en Afghanistan et en Irak. On n’arrivera à rien tant que les différentes parties prenantes à la lutte contre Daech — Américains, Russes, Iraniens, Saoudiens et Turcs — ne se mettront pas d’accord sur l’état final recherché, c’est-à-dire le futur du Moyen-Orient. Quand ce sera fait, nous pourrons bâtir une stratégie adaptée. La première étape est donc diplomatique, ce qui n’exclut pas de continuer à frapper pour affaiblir Daech ».

    Alliés de cœur

    Le président François Hollande, justement, doit se rendre la semaine prochaine à Washington et à Moscou, pour obtenir les feux verts des président Obama et Poutine en faveur d’une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU légitimant une intervention concertée en Syrie. A charge ensuite, pour l’ensemble des pays de la nouvelle coalition ainsi esquissée, de déterminer qui sont ses alliés de cœur ou plus souvent de raison sur le terrain, et à appuyer concrètement leur action.

    L’autre démarche post-attentats est de mettre cette fois les Européens« face à leurs responsabilités », selon les mots de François Hollande, en les appelant à s’impliquer sur le terrain militaire en Syrie, ainsi que sur les autres théâtres d’opération où sont engagés les Français, notamment au Sahel ; et en les invitant à compenser au moins financièrement les efforts que Paris assure engager souvent au nom de l’Europe sur des théâtres extérieurs.

    La France, précise le site B2 (17 novembre), « veut aussi faire prendre conscience de la nécessité pour les Européens — les Etats membres mais aussi les autres institutions européennes comme le Parlement européen — d’avancer sur certaines mesures législatives ou opérationnelles en matière de lutte antiterroriste, notamment sur l’échange de renseignements. Au passage, l’ouverture de cette clause permet d’avancer vers une reconnaissance d’une exception pour circonstances exceptionnelles du pacte de stabilité dont pourrait bénéficier la France ».

    Une demande « d’aide et d’assistance » qui a été aussitôt approuvée par les Européens, mais sans que cela ne les engage en rien à faire la guerre,si l’on en croit Jean-Dominique Merchet, définitivement sans illusions sur « l’Europe de la défense », même dans sa version antiterroriste. Le fameux projet de fichier PNR (Passengers Name Record), en attente depuis plusieurs années, qui permettrait une meilleure surveillance du trafic aérien, n’a d’ailleurs toujours pas été mis en œuvre par les instances européennes.

    Philippe Leymarie

  • Pacte de sécurité : la faillite de l’État

     
    Publié le dans Économie générale, Sujets de société

    Par Simone Wapler

    Ray Forster-Police tape(CC BY-ND 2.0)

    Ray Forster-Police tape(CC BY-ND 2.0)

     

    Les impacts des balles des kalachnikovs nous valent un nouveau pacte. Nous avions déjà eu droit au pacte de stabilité, au pacte de compétitivité, voici maintenant le pacte de sécurité.

    Impact et pacte : deux mots mis à toutes les sauces par les communicants de nos jours. Malheureusement, aucun « pacte » ne remplace la clairvoyance, le courage, la détermination de chacun.

    À ce stade, je vous entends vous offusquer cher lecteur : « mais quel horrible cynisme, mettre sur le même plan trois choses aussi différentes que le budget national (pacte de stabilité) le mercantilisme économique (pacte de compétitivité) et la défense de notre civilisation, de notre art de vivre, de nos valeurs (pacte de sécurité). »

    Certes, je comprends, mais notez bien que ce n’est pas moi qui use d’un vocabulaire pauvre. Recourir aux mêmes mots pour prétendre qualifier les remèdes à trois situations aussi différentes révèle bien l’indigence de nos gouvernants.

    « Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement
    Et les mots pour le dire viennent aisément »

    disait Boileau.

    L’inverse est vrai, des idées confuses se camouflent avec du charabia et du jargon, des expressions galvaudées et toutes faites. J’imagine que « pacte » plaît aux communicants car le mot est dérivé de paix ; et la paix, c’est vendeur. De même « impact » fait net, précis, marques de balles ou d’obus, déterminé, guerrier. C’est aussi vendeur auprès d’un autre public. Vous combinez les deux, et magie, vous devenez tout public.

    L’émotion et la pensée se combinent mal. Les gens sont encore traumatisés. Un chien d’assaut du Raid a été abattu par les terroristes en ce mercredi 18 novembre malgré son gilet pare-balle fourni par les contribuables.

    Cela m’a rappelé ce qu’écrivait Bill Bonner, à froid, cinq ans après les attentats de septembre 2001.

    « Et pourquoi la Guerre contre la Terreur se poursuit-elle ? Cinq ans se sont écoulés depuis qu’une petite bande de fanatiques a fait s’écrouler les tours du World Trade Center. Depuis, on a dépensé des centaines de milliards de dollars pour protéger la mère-patrie… mais contre quoi, nous demandons-nous ?

    Depuis 2001, les terroristes ont causé moins de morts sur le sol américain que les réactions allergiques aux cacahuètes. Nous attendons la Guerre contre les Arachides…

    Mais les dépenses… les recherches… les brutalités… le commerce de la peur continuent. Pourquoi ? Parce que cela convient aux parasites.

    Depuis le 11 septembre 2001, selon le journal londonien The Observer, « une industrie très lucrative » est née aux États-Unis : protéger la mère-patrie contre les terroristes. On n’avait pas vu un tel racket à la protection depuis le maffieux Lucky Luciano dans le New York des années 1920. Dans tous les États de l’Union, il n’y a peut-être pas assez de terroristes pour remplir une petite prison de campagne, mais cela ne signifie pas qu’il n’y a pas d’argent à faire dans le domaine de la sécurité nationale. En fait, depuis l’aube du XXIème siècle, quasiment la moitié de tous les nouveaux emplois américains sont venus, directement ou indirectement, de deux secteurs en plein essor, l’immobilier et la sécurité. Le premier est une illusion, le second une escroquerie.

    « Il y a sept ans de cela, on trouvait neuf entreprises ayant des contrats concernant la sécurité nationale [américaine] », rapporte The Observer. « À présent, il y en a 33 890. Depuis 2000, 130 Mds$ de contrats gouvernementaux ont été accordés. »

    The Observer se demande si tout cet argent a été correctement dépensé.

    Le journal mentionne un contrat visant à fournir des gilets pare-balles aux chiens dans l’Ohio. Est-ce une dépense qui en valait la peine ? Nous n’en savons rien. Mais nous allons faire une supposition audacieuse : entre aujourd’hui et le jour où il gèlera en Enfer, pas un seul Américain pur jus ne sera sauvé des terroristes par un chien de l’Ohio portant un gilet pare-balles. »

    Notre chienne française équipée de gilet pare-balles et morte au combat a-t-elle sauvé une vie humaine ? À mon tour de faire une supposition audacieuse, cinq ans plus tard, nous ne saurons probablement rien de l’efficacité de notre « pacte de sécurité ». Comment spéculer sur ce qui ne s’est pas produit ?

    En revanche ce pacte nous conduit sûrement vers la faillite. La dette nationale est insupportable par les contribuables. Elle ne sera jamais remboursée, inutile de la creuser encore plus.

    Malgré toutes les actions sécuritaires vantées auprès des citoyens par des gouvernements empressés, le terrorisme se porte bien cette année, fait remarquer mon collègue américain de Baltimore, Chris Campbell.

    • 2 000 Nigérians brutalement assassinés en janvier durant deux jours
    • 91 Camerounais tués en un jour en février
    • 137 Yéménites tués dans une seule journée de mars
    • 147 étudiants Kényans sauvagement assassinés en un seul jour en avril
    • 146 Syriens assassinés en une seule journée de juin
    • 162 Irakiens tués en un seul jour en juillet
    • 126 Irakiens tués en trois jours en août
    • 145 Nigérians assassinés en septembre en un seul jour
    • 219 Russes et 102 Turcs assassinés en octobre
    • 43 Beyrouthiens tués la veille de l’attaque parisienne en novembre
    • 132 Parisiens tués en novembre

    Et si nous arrêtions de faire ce que nous avons fait durant ces 14 dernières années s’interroge Chris Campbell ? Cela n’a pas marché et rien ne permet de suggérer que cela fonctionnera.

    Simplement arrêter de faire ce que nous avons fait jusque là : promouvoir militairement des gouvernements à l’étranger ; dans notre pays, sacrifier nos libertés sous des prétextes fallacieux, céder au communautarisme et renoncer à appliquer la stricte égalité de droits.

  • Monsieur le Président, vous êtes tombé dans le piège !

    Monsieur le Président,

     

    Le choix extraordinairement irréfléchi de la terminologie que vous avez utilisée dans votre discours du samedi après-midi, où vous répétiez qu’il s’agissait d’un « crime de guerre » perpétré par « une armée terroriste » m’a interpellé. Vous avez dit littéralement :

    « Ce qui s’est produit hier à Paris et à Saint-Denis près du Stade de France, est un acte de guerre, et face à la guerre, le pays doit prendre les décisions appropriées. C’est un acte de guerre qui a été commis par une armée terroriste, Daech, une armée de terroristes, contre la France, contre les valeurs que nous défendons partout dans le monde, contre ce que nous sommes, un pays libre qui parle à l’ensemble de la planète. C’est un acte de guerre qui a été préparé, organisé, planifié de l’extérieur et avec des complicités intérieures que l’enquête fera découvrir. C’est un acte de barbarie absolue. »

     Si je souscris pleinement à la dernière phrase, force est de constater que le reste de votre discours est la répétition angoissante et presque mot à mot de celui que GW Bush a tenu devant le Congrès américain peu après les attentats du 11 septembre : « Des ennemis de la liberté ont commis un acte de guerre contre notre pays. »

    Les conséquences de ces paroles historiques sont connues. Un chef d’État qui qualifie un événement d’acte de guerre se doit d’y réagir, et de rendre coup pour coup. Cela a conduit Bush à l’invasion de l’Afghanistan, ce qui était encore admissible parce que le régime avait offert asile à Al Qaeda – même l’ONU avait approuvé. A suivi alors l’invasion totalement démente de l’Irak, sans mandat de l’ONU, pour la seule raison que les É.-U. soupçonnaient que ce pays détenait des armes de destruction massive. À tort, s’est-il avéré, mais cette invasion a conduit à l’entière déstabilisation de la région, qui se prolonge jusqu’à aujourd’hui. Le départ des troupes américaines en 2011 a laissé le pays dans une vacance du pouvoir. Et c’est peu après, lorsque dans le sillage du Printemps arabe une guerre civile a éclaté dans le pays voisin, que l’on a pu constater à quel point l’invasion militaire américaine avait été pernicieuse. Dans le nord-ouest de l’Irak déraciné et l’est de la Syrie déchirée, entre l’armée gouvernementale et la Free Syrian Army, assez d’espace s’était manifestement créé pour que se lève un troisième grand acteur : DAECH.

    Bref, sans l’invasion idiote de Bush en Irak, il n’y aurait jamais été question de DAECH. C’est par millions que nous avons manifesté contre cette guerre en 2003, moi aussi, la désapprobation était universelle. Et nous avions raison. Cela, pas parce que nous étions capables de prédire l’avenir, nous n’étions pas clairvoyants à ce point. Mais nous en sommes pleinement conscients aujourd’hui : ce qui s’est passé dans la nuit du vendredi à Paris est une conséquence indirecte de la rhétorique de guerre que votre collègue Bush a employée en septembre 2001.

    Et pourtant, que faites-vous ? Comment réagissez-vous moins de 24 heures après les attentats ? En employant la même terminologie que votre homologue américain de l’époque ! Et sur le même ton, bonté divine !

    Vous êtes tombé dans le panneau, et vous l’avez fait les yeux grands ouverts. Vous êtes tombé dans le panneau, Monsieur le Président, parce que vous sentez l’haleine chaude de faucons comme Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen vous brûler la nuque. Et vous avez depuis si longtemps la réputation d’être un faible. Vous êtes tombé dans le panneau. Des élections se préparent en France, elles auront lieu les 6 et 13 décembre, ce ne sont que des élections régionales, mais après ces attentats, elles seront placées sous le signe de la sécurité nationale, à n’en point douter. Vous êtes tombé dans le panneau à pieds joints, parce que vous avez fait mot pour mot ce que les terroristes espéraient de vous : une déclaration de guerre. Vous avez accepté leur invitation au djihad avec enthousiasme. Mais cette réponse, que vous avez voulue ferme, fait courir le risque monstrueux d’accélérer encore la spirale de la violence. Je ne la trouve pas judicieuse.

    Vous parlez d’une « armée terroriste ». Pour commencer, rien de tel n’existe. C’est une contradictio in terminis. Une « armée terroriste », c’est un peu comme pratiquer un régime boulimique. Des pays et des groupes peuvent avoir des armées ; s’ils ne parviennent pas à en former, ils peuvent opter pour le terrorisme, c’est-à-dire pour des actions ponctuelles dont l’impact psychologue est maximal au lieu d’un déploiement structurel de forces militaires avec des ambitions géopolitiques.

    Mais une armée, dites-vous ? Soyons clairs : jusqu’ici, nous ignorons si les auteurs des faits sont des combattants syriens revenus ou envoyés. Nous ne savons pas si les attentats ont été tramés dans le califat ou dans les banlieues et « quartiers ». Et bien que certains indices laissent supposer qu’il s’agit d’un plan global émanant de la Syrie (la quasi-simultanéité de l’attentat-suicide au Liban et de l’attaque éventuelle d’un avion russe), force est de constater que le communiqué de DAECH est venu bien tard, et qu’il ne contient pas d’autres éléments que ceux qui circulaient déjà sur internet. Ne serait-il pas question de coordination ou de récupération ?

    Pour autant que l’on sache, il pourrait s’agir d’individus incontrôlés, sans doute pour la plupart des citoyens français revenus de Syrie : ils y ont appris à manier des armes et des explosifs, s’y sont immergés dans une idéologie totalitaire, cryptothéologique et s’y sont familiarisés aux opérations militaires. Ils sont devenus des monstres, tous tant qu’ils sont, mais ils ne sont pas une armée.

    Le communiqué de DAECH glorifait les « lieux soigneusement choisis » des attentats, vos propres services soulignaient le professionnalisme de leurs auteurs : sur ce point, remarquons que vous parlez la même langue. Mais qu’en est-il, en réalité ? Les trois hommes qui se sont rendus au Stade de France où vous assistiez à un match amical de football contre l’Allemagne semblent plutôt être des amateurs. Ils voulaient sans doute pénétrer dans l’enceinte pour commettre un attentat contre vous, c’est fort possible. Mais celui qui se fait sauter à proximité d’un McDonald et n’entraîne qu’une victime dans la mort est un bien piètre terroriste. Qui ne fait que quatre morts avec trois attentats-suicides, alors qu’un peu plus tard une masse humaine de 80 000 personnes sort de l’enceinte, est un bon à rien. Qui veut décimer le public d’une salle avec quatre complices, mais ne bloque même pas la porte de sortie n’est pas un génie de la stratégie. Qui s’embarque dans une voiture et mitraille des citoyens innocents et sans armes attablés aux terrasses, n’est pas un militaire formé à la tactique, mais un lâche, un enfoiré, un individu totalement dévoyé qui a lié son sort à d’autres individus du même acabit. Une meute de loups solitaires, ça existe aussi.

    Votre analyse d’une « armée terroriste » n’est pas probante. Le terme que vous avez employé, « acte de guerre » est extraordinairement tendancieux, même si cette rhétorique belliqueuse a été reprise sans honte aucune par Mark Rutte aux Pays-Bas et Jan Jambon en Belgique. Vos tentatives de calmer la nation menacent la sécurité du monde. Votre recours à un vocabulaire énergique ne signale que la faiblesse.

    Il existe d’autres formes de fermeté que celle de la langue de la guerre. Immédiatement après les attentats en Norvège, le premier Stoltenberg a plaidé dans détours pour « plus de démocratie, plus d’ouverture, plus de participation ». Votre discours fait référence à la liberté. Il aurait aussi pu parler des deux autres valeurs de la République française : l’égalité et la fraternité. Il me semble que nous en avons plus besoin en ce moment que de votre douteuse rhétorique de guerre.

     

    Traduction du néerlandais par Monique Nagielkopf

  • Qui règne en France?

     
     
    Nos autorités politiques au service de l'état d'Israël ?

    11 juin 2015 | Par Stephane M.

    o 30 policiers de la BAC de Paris on déboulé cette nuit du 16 au 17 juin chez Daniel Schneidermann qui était absent. Ils n'ont pas démoli sa porte. Il était soupçonné d'avoir tué sa femme ... Et ce n'est pas un poisson d'avril (ou même de juin).

     

    o Pierre Stambul, co-président de l'UJFP et militant actif du BDS, a été interpellé le 9 juin dernier au milieu de la nuit par le Raid à Marseille, juste avant une Conférence prévue à Toulouse* le soir même.

    Le lendemain 10 juin c’est chez Jean-Claude Lefort, ancien député et ex-président de l’association France-Palestine Solidarité, que la Brigade anti-criminalité a débarqué en pleine nuit :

    http://www.politis.fr/Intervention-policiere-au-domicile,31469.html

    Heureusement, Jean-Claude Lefort était en vacances et a pu échapper à cette violence.

     

    Témoignage de Pierre Stambul qui n’a reçu aucune excuse pour ses 7h passées en garde à vue :

    « A 3 h 50, j'entends plein de voix et mon nom. Je sors en slip sur le seuil. 

    Le RAID me tombe dessus à une dizaine. Menotté une heure, un peu violenté.

    Sarah que je suis censé avoir assassiné est là, ça ne les calme pas.

    Le commissariat du 8ème arrondissement prend le relai.

    J'aurai 7 h de garde à vue avec un seul interrogatoire où je parlerai de ce qui est arrivé à Pessi et Jean-Guy, de Ulcan, des menaces de la LDJ et de JSS nerws. Je sors sans excuse avec plusieurs portes défoncées chez mon proprio qui a été très bien.

    Ils m'ont pris les empreintes digitales mais pas l'ADN. »

    * « Pierre Stambul, coprésident de l’UJFP , fils de résistants déportés, donnera un point de vue juif contre le sionisme et l’apartheid au cours de la réunion publique. Cette réunion est organisée par l’UJFP Toulouse et soutenue par BDS France Toulouse. »

    http://www.ujfp.org/spip.php?article4174

     

     

    Ces faits ont été relatés ici :

    http://blogs.mediapart.fr/blog/jean-claude-meyer/090615/pierre-stambul-co-president-de-lujfp-interpelle-par-le-raid-marseille

    et ici :

    http://www.ujfp.org/spip.php?article4204

    http://www.ujfp.org/spip.php?article4210

     

    A part Politis, Mediapart pour la garde à vue de Pierre Stambul, aucun média ne juge évidemment que ces évènements mérient le moindre article. Mais on sait que sur ces thèmes les grands médias ne sont pas là pour nous informer.

     

     o un autre responsable de l’UJFP, Jean-Guy Greilsamer, a été victime d'exactement le même procédé le 31 mars dernier. Il n'avait pas souhaité médiatiser cette affaire.

     

    o Pierre Haski (co-fondateur de Rue89) avait été victime d’exactement le même procédé en 2014 (voir le témoignage de Pierre Haski dans une émission de télévision plus bas).

     

    o Sihem Souid qui dénonçait le racisme de la police, et ses parents, avaient été victimes de harcèlement de la part d’Ulcan (de son vrai nom Grégory Chelli), un Franco-Israélien résidant en Israël. Cette affaire n’a pas fait l’objet d’une instruction très efficace.

    - Juillet 2014 Sihem Souid, auteure du livre « Omerta dans la police » (2010), dépose plainte pour menaces de mort et injures envers elle et sa fille de 12 ans. Ulcan a revendiqué la création du site Souid-Sihem.com, qui multiplie les insultes et les menaces à l’encontre de la fonctionnaire de police qui a dû être détachée au ministère de la Justice, après la parution de son livre dénonçant le racisme dans la police.

     

    - Témoignage audio très intéressant de Sihem Souid :

    https://soundcloud.com/redaction-beur-fm/sihem-souid-cest-un-proche-de-la-ldj-qui-sest-occupe-de-mon-affaire-avec-ulcan

    - Septembre 2014 : Les parents de Sihem Souid, chargée de mission au ministère de la Justice avaient vu dans la nuit des policiers débarquer chez eux, sur le soupçon qu’ils aient tué leur fille.

     http://www.arretsurimages.net/breves/2014-09-23/Ulcan-s-en-prend-a-une-chargee-de-mission-de-Taubira-id17977

     

    Cette affaire a été instruite d’une manière étrange par un policier aux affinités particulières, Michel Thooris:

    - https://www.facebook.com/panhamza/photos/a.259863080821062.1073741827.258337060973664/443978792409489

    - http://www.panamza.com/031014-ulcan-israel-connexion

    - Le nom de Michel Thooris apparait dans cet article de la Chambre de Commerce France-Israël qui vante la coopération de la police française avec une agence israélienne privée de sécurité :

    - http://www.israelvalley.com/news/2008/03/16/16348/israel-france-securite-et-gorilles-cooperation-entre-la-police-de-france-et-celle-d-israel

     

    o Ulcan (de son vrai nom Grégory Chelli), pirate de nombreux sites qui sont critiques envers la politique de l’état d’Israël. Le journaliste de Rue89, Benoît Le Corre, le relate en juillet 2014 dans cet article :

    http://rue89.nouvelobs.com/2014/07/29/ulcan-hacker-sioniste-fait-tomber-les-sites-pro-palestiniens-253963

     

     

    o Juillet 2014 : Le père du jounaliste de Rue 89 Benoist Le Corre, qui subissaient un harcèlement téléphonique de la part d’Ulcan, meurt peu de jours après un appel de ce dernier :

    http://www.leparisien.fr/faits-divers/deces-du-pere-d-un-journaliste-de-rue89-harcele-par-le-hacker-ulcan-01-10-2014-

     

    o Le Maire-adjoint de Neuilly, apporte un soutien public à Ulcan :

    http://www.lecourrierdelatlas.com/805813102014Un-maire-adjoint-de-Neuilly-demande-a-Ulcan-le-hacker-sioniste-de-s-occuper-du-fondateur-de-Rue-89.html

     

     

     

     

    o Pierre Haski, cofondateur de Rue89 témoigne dans la vidéo ci-dessous. Il parle de dizaines de plaintes contre Grégory Chelli. Il espèrait encore à l’époque (novembre 2014) que la Justice fasse son travail. Il est à noter que Patrick Cohen qui interroge Haski, se pose la question de la pertinence de l’article qu’avait publié Benoist Le Corre sur l’activité d’Ulcan … :

    http://www.dailymotion.com/video/x29gotr_pierre-haski-denonce-le-hacker-ulcan_tv

     

    o Ulcan a piraté différents sites publics d'information, dont Mediapart, et il a menacé plusieurs personnes, dont Martine Aubry pour le gel du jumelage de Lille avec une ville israélienne :

    - https://www.facebook.com/panhamza/photos/a.259863080821062.1073741827.258337060973664/446906905450011/?type=1

    - Une militante centriste chargée de la vie scolaire, Sandra Fellous défend Ulcan.

    - https://www.facebook.com/panhamza/photos/a.259863080821062.1073741827.258337060973664/445135388960496

    - Le site Panamza a bizarrement été censuré sur twitter pour avoir révélé ce tweet public de Sandra Fellous:

    - https://www.facebook.com/panhamza/photos/a.259863080821062.1073741827.258337060973664/448668851940483/?type=1

    -

    -

    o Un jeune blogueur a été perquisitionné et mis en garde à vue pendant l’été 2014, parce qu’il avait repris sur sa page, les informations que des soldats israéliens ayant la nationalité française avaient eux-mêmes publiées.

    Le policier aurait indiqué au jeune homme : la mère d’un de ces soldats israéliens aurait porté plainte et aurait assez d’influence pour que cette plainte passe par les plus hautes instances de l’Etat français.

    Dans cet article on trouvera le témoignage de ce jeune qui a subi une garde à vue de 48h sans avoir rien commis d’illégal :

    http://blogs.mediapart.fr/blog/stephane-m/120814/hollande-valls-et-taubira-protegent-les-criminels-de-guerre-francais

    Aussi ici :

    http://www.lyoncapitale.fr/Journal/Lyon/Justice/Justice/Garde-a-vue-pour-avoir-publie-le-nom-de-soldats-israeliens

     

    o Tout récemment alors qu'Orange, se conformant enfin au Droit international, souhaite rompre ses liens avec sa filiale israélienne active dans les territoires occupés, le gouvernement français l'en dissuade !

    http://www.france-palestine.org/La-polemique-autour-d-Orange-elude-le-vrai-probleme-le-commerce-avec-les

     

     

    D’autres éléments troublants :

    o La LDJ est également une organisation dont les membres ont menacé et molesté plusieurs personnes en France (notamment Olivia Zemor, Jacob Cohen, et Houria Bouteldja):

    Les affaires dans lesquelles intervient la Ligue de Défense Juive ne semblent pas toujours traitées avec une sévérité suffisante pour dissuader de tels actes.

    http://leplus.nouvelobs.com/contribution/675168-houria-bouteldja-agressee-quand-la-violence-est-suivie-de-silence.html

    Johan Weisz ancien rédacteur de Proche-orient.info et journaliste à Radio Shalom, tient le site d'information Streetpress qui a enquété sur la LDJ et ses liens avec l’Union des Patrons et Professionnels Juifs de France (UPJF), (à ne pas confondre avec l'UJFP). L'enquête est publiée en trois parties, voici l'une d'elle (les autres sont sur le même site):

    http://www.streetpress.com/sujet/1410446959-ligue-defense-juive-3-actions-extreme-droite-racisme

     

    o Un site sioniste francophone tenu par un franco-israélien, JSSnews, participe à ces actions de menace et d'intimidation : il diffuse de la propagande et commet des délits en publiant les informations privées des personnes qui lui déplaisent :

    http://bourgoinblog.wordpress.com/2014/01/22/jssnews-ressuscite-les-heures-sombres-de-notre-histoire/

     

    o Frédéric Haziza, employé par la Chaine publique LCP, mène des campagnes d'insultes et d'intimidation pour, selon lui, "lutter contre l'antisémitisme".

    Frédéric Haziza, diplômé d'une école d'ingénieurs en informatique (Supinfo), est chef du service politique de Radio J depuis 2001. Il est également journaliste-éditorialiste sur La Chaîne parlementaire - Assemblée nationale (LCP-AN). C' est aussi l'un des pigistes du Canard enchaîné.

     

    - Frédéric Haziza a en mars dernier lancé une campagne contre Pascal Boniface à propos de son dernier livre « La France malade du conflit israélo-palestinien ». Dans un tweet du 22 mars 2014, puis dans un article publié sur le site du CRIF, il lui reproche de « relativiser le mobile antisémite des assassins d’Ilan Halimi » ce qu'il qualifie de pervers et abject, parle de “négation de l’antisémitisme” et le présente comme un de ces “militants obnubilé par le combat antisioniste qui les fait flirter avec un antisémitisme pernicieux”. À coups de citations tronquées, il parle de l' « obsession juive » de Pascal Boniface.

    http://blogs.mediapart.fr/edition/les-invites-de-mediapart/article/270314/stop-la-chasse-aux-sorcieres-soutien-pascal-boniface

     

    - Un tweet de Frédéric Haziza pendant les manifestations de cet été, qui exprimaient la solidarité avec la population de Gaza bombardée :

     

    https://twitter.com/frhaz/status/488427976158367744

     

    [J'étais à plusieurs de ces manifestations pour Gaza auxquelles participait l'Union Française Juive pour la Paix et même, dans l'une d'entre elle, un petit groupe "d'Israéliens solidaires, pour la levée du blocus de Gaza", très chaleureusement applaudi par les manifestants]

     

    - En juillet dernier, dans un tweet, Frédéric Haziza utilise une photographie prise en Iran en 2009, d'un manifestant iranien affrontant la police, pour la faire passer pour une photo prise lors d'une manifestation de cet été contre les bombardements de Gaza :

    http://oumma.com/202641/manif-sarcelles-journaliste-haziza-pris-flagrant-deli

     

    - Toujours en marge de ces manifestations pour Gaza de juillet dernier, un jeune homme qui prenait des photos déclare avoir été importuné par Frédéric Haziza au point de porter plainte contre lui. Ce jeune homme est un employé de la Direction départementale de la Jeunesse. Son témoignage se trouve dans cet article ainsi qu'un scan de sa plainte :

    http://www.panamza.com/270714-haziza-plainte

    Le Parquet a décidé de ne pas instruire la plainte contre Monsieur Haziza :

    http://www.panamza.com/161014-haziza-affaire-classee

     

    - Frédéric Haziza a menacé Michel Soudais, rédacteur en chef adjoint du site d'information Politis, lors de l'Université d'été du PS:

     http://www.politis.fr/Frederic-Haziza-menace-notre,28046.html

     

    - Frédéric Haziza a pu suivre l'une des manifestations pour Gaza. Le journaliste Nadir Dendoune (Journaliste entre autres au Monde Diplomatique, né en France et détenteur des nationalités françaises, algérienne et australienne) n'a pas été autorisé, lui, par notre police, à suivre la manifestation de soutien à Israël :

    http://www.lecourrierdelatlas.com/760801082014Le-journaliste-Nadir-Dendoune-interdit-de-couvrir-la-manifestation-pro-israelienne.html

     

     

     

    - Pour se faire une idée des relations de Frederic Haziza :

    Il a accompagné François de Rugy et Vincent Placé en Israël dans leur voyage organisé par Elnet :

    http://www.panamza.com/210414-haziza-elnet

     

    Frédéric Haziza est invité au domicile de Marek Halter, en même temps que Manuel Valls, Yossi Gal (ambassadeur d'Israël), Bernard Cazeneuve (ministre de l'Intérieur), Jean-Paul Huchon (président PS de la région Île-de-France), Caroline Fourest, Éric Naulleau, Éric Ghebali (SOS Racisme, UEJF), Claude Barouch (UPJF), Patrick Klugman (PS), Yves Thréard (Le Figaro, I Télé), Olivier Poivre d'Arvor (directeur de France Culture), Rama Yade (UDI), Elisabeth Guigou (PS), Valérie Pécresse (UMP), Latifa Ibn Ziaten (mère de la première victime de l'affaire Merah), George-Marc Benamou, et André Bercoff.

    https://www.facebook.com/panhamza/photos/a.259863080821062.1073741827.258337060973664/442998572507511

     

    o Une délégation de la Jewish Federation of North America (Fédération juive d'Amérique du Nord) a été reçue à dîner en septembre 2013 dîner à l'hôtel de Ville de Paris par Patrick Klugman, adjoint au maire de Paris en charge des relations internationales. Frédéric Haziza était invité ainsi que des membres du CRIF, Dominique Reynié, Science Po omniprésent à C dans l'air, , le journaliste Paul Amar , l'écrivain Marek Halter et le député Meyer Habib qui est censé représenter à l'Assemblée les Français de l'étranger, élu avec les voix de seulement 4,7% des inscrits de sa circonscription.

    http://www.crif.org/fr/lecrifenaction/la-f%C3%A9d%C3%A9ration-juive-dam%C3%A9rique-du-nord-en-visite-%C3%A0-paris/52435

     

    o En conséquence de tout cela il est très difficile en France de trouver un éditeur pour un livre qui aborde entre autres les manipulations que réalisent les soutiens d'Israël en France, même quand on est un journaliste reconnu et déjà très médiatisé comme Pascal Boniface:

    http://www.iris-france.org/informez-vous/blog_pascal_boniface_article.php?numero=292

    o La France octroie des réductions d’impôts pour des dons à l’armée israélienne, cela a été dévoilé récemment, y compris par le Canard Enchainé :

    http://www.ism-france.org/communiques/La-France-subventionne-des-reductions-d-impots-pour-des-dons-a-l-armee-israelienne-article-19125

     

     o L'armée israélienne vient recruter en France sans que cela semble émouvoir nos grands médias ou poser le moindre problème à nos politiques. En mai dernier la Grande Synagogue de Paris invitait, sur le site de l'ambassade d'Israël à Paris, l'armée israélienne a venir recruter à la synagogue. A la même époque une école juive privée de Marseille qui reçoit des financement public accueillait également un recruteur israélien :

    http://tlaxcala-int.org/article.asp?reference=13333

    http://image.noelshack.com/fichiers/2014/30/1406296191-tsahal-recrute-marseille2.png

    Egalement sur le site Panamza :

    http://www.panamza.com/230514-tsahal-paris

    http://www.med-in-marseille.info/spip.php?article2358

     

    o La circulaire Alliot-Marie contre le boycott des colonies illégales israéliennes n'est toujours pas abrogée.

     

    o Les candidates UMP et PS à la Mairie de Paris sont allées, en décembre 2013, toutes les deux se faire adouber en Israël (il n'y a que 3% de juifs dans la population parisienne et tous ne se sentent pas liés à Israël) :

    http://www.lefigaro.fr/politique/2013/12/05/01002-20131205ARTFIG00431-anne-hidalgo-courtise-l-electorat-juif-en-israel.php

     

    o A l’été 2014 une attaque aérienne israélienne a causé des dégâts très importants sur la maison du consul français Majdi Shaqoura dans le quartier de Sudaniya au Nord-ouest de Gaza. Je n'ai pas trouvé de protestation du gouvernement français. Le fonctionnaire a indiqué qu’Israël savait que la maison appartenait à du personnel diplomatique, mais l’avait néanmoins ciblée comme « élément de sa politique de punition collective contre les résidents de Gaza ».

    http://maannews.net/eng/ViewDetails.aspx?ID=713977

    En novembre 2012 déjà, Majdi Shakoura, avait été légèrement blessé, ainsi que son épouse et une de ses filles, lors d’un précédent raid aérien israélien. A la suite de cette première attaque délibérée contre le domicile du consul à Beit Lahya, l’épouse de M. Shakoura, enceinte de deux mois, avait fait une fausse couche et perdu le bébé qu’elle portait. Le diplomate franco-palestinien avait pour sa part été blessé à la jambe gauche par des éclats de vitre. Une de ses filles, âgée de 13 ans à l’époque, avait été touchée par du verre brisé. Là non plus je n'ai pas trouvé de protestation du gouvernement français.

    o En septembre 2013, une Française, attachée humanitaire du consulat de France en Israël, avait été jetée à terre par des soldats israéliens, Hollande et Fabius ont muté cette courageuse jeune femme dans un autre pays.

    Marion Fesneau-Castaing faisait partie d'un groupe de diplomates européens qui accompagnaient, le 20 septembre dernier, un convoi acheminant des tentes. Ils devaient venir en aide à des bédouins palestiniens, dont le village de Makhoul, dans la vallée du Jourdain, avait été démoli par l'armée israélienne. Les militaires israéliens ont bloqué de force le convoi et confisqué les tentes. La diplomate française, tirée du camion, s'était retrouvée au sol. Courageuse jeune femme: des images de l'incident diffusées par la suite sur internet, la montrent se défendant en frappant de la main un garde-frontière israélien casqué.

    L'ONU et l'Union européenne avaient protesté après cette confiscation des tentes, tandis que le ministère israélien des Affaires étrangères qualifiait les diplomates impliqués de "provocateurs". L'armée israélienne a rasé, le 16 septembre, toutes les structures installées à Makhoul et a empêché les organisations humanitaires d'acheminer des tentes aux habitants, en vertu d'une décision de la Cour suprême israélienne rejetant un recours des résidents.

    Mais le 24 septembre, la Haute cour de justice israélienne a provisoirement interdit à l'armée de déplacer les habitants et de poursuivre ses démolitions, lui donnant jusqu'au 8 octobre pour démontrer qu'elles étaient "exigées par des nécessités militaires imminentes".

    Le consulat de France à Jérusalem s'est refusé à tout commentaire sur le départ de la diplomate. A Paris, notre gouvernement est resté muet, le ministère français des Affaires étrangères n'a ni confirmé ni infirmé l'information, se bornant à dire que la France avait cherché avec les autorités israéliennes une solution préservant "la relation bilatérale et la situation personnelle de l'agent".

    http://www.francetvinfo.fr/monde/proche-orient/une-diplomate-francaise-persona-non-grata-en-israel_422145.html

     

    o La France est le seul pays du monde occidental où des manifestations contres les crimes israéliens ont été interdites en 2014. On notera que les soutiens à cet Israël criminel ont été autorisés à manifester.

    o Des personnes arrêtées en marge de ces manifestations ont été condamnés à des peines d'une sévérité exceptionnelle pour des délits souvent non prouvés.

    http://www.metronews.fr/info/violences-a-barbes-le-drole-de-profil-des-manifestants-pro-palestiniens-arretes-et-juges/mngu!t7gVgzDsfe2Q/

     

    Vidéo qui montre de dangereuses activistes qui se sont faîtes insultées et ont été mises en garde à vue:

    https://www.youtube.com/embed/Hx-JIsGQHes?feature=player_embedded" frameborder="0" allowfullscreen></iframe>

     

    o Il est quasi-impossible en France d'obtenir une salle pour débattre publiquement des crimes israéliens.

    o Le site de la Fédération Internationale des Droits de l'Homme recense les mesures européennes contre la colonisation israélienne: tableau comparatif des actions prises par les différents pays. Les actions sont rares. La France est particulièrement inactive :

    http://www.fidh.org/IMG/pdf/tableau_comparatif_ccfd_fidh.pdf

    o La France a signé les Conventions de Genève : tout pays signataire a le devoir de protéger les populations civiles quand elles subissent des agressions. Ni le gouvernement français ni pratiquement aucun homme politique ayant accès aux média, n'a évoqué les Conventions de Genève pendants les massacres de masse de la population de Gaza cet été :

    http://blogs.mediapart.fr/blog/m-bentahar/151014/pour-la-reconnaissance-de-letat-palestinien-lettre-aux-deputes-du-groupe-socialiste-radical-citoyen

     

    o En 2011 une émission de télévision avait, enfin, osé traiter de l'état d'Israël d'une manière non hagiographique. Les organisations représentant les juifs communautaristes français avaient lancé une campagne de pression considérable et les journalistes avaient reçu des menaces de mort :

    Une émission sur la Palestine déclenche une polémique avec la communauté juive :

    http://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2011/10/09/une-emission-sur-la-palestine-declenche-une-polemique-avec-la-communaute-juive_1584599_3236.html

     

    Depuis 2011, il n'y a pas eu beaucoup d'autres émission un tant soit peu objectives sur Israël, hormis le film franco-israélien "The Gatekeepers" réalisé en 2012 (diffusé sur Arte je crois).

    Tous les commentaires

    18/06/2015, 19:25 | Par christian delarue en réponse au commentaire de Stephane M. le 11/06/2015 à 13:28

    Fcbké*****

    11/06/2015, 14:36 | Par Stephane M.

    Pendant que toutes ces énergies sont consacrées à défendre Israël,

    Israël maltraiterait "systématiquement" des enfants palestiniens

    Le Point - Publié le10/06/2015 à 19:27

    Selon l'ONG Military Court Watch, "les mauvais traitements sont fréquents, systématiques et institutionnalisés". L'armée israélienne nie ces accusations. 

    http://www.lepoint.fr/monde/israel-maltraiterait-systematiquement-des-enfants-palestiniens-10-06-2015-1935316_24.php

    11/06/2015, 14:53 | Par Stephane M.

    Imen Habib, membre de BDS France depuis 2009, dénonce « le manque de cohérence » de la politique française sur le dossier israélo-palestinien. Laurent Fabius, avec 16 ministres des affaires étrangères de l’Union européenne, a écrit à Federica Mogherini, la haute représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité le 16 avril 2015, pour lui demander d’accélérer la procédure d’étiquetage des produits des colonies. Israël parle ici aussi « de boycott ».

    Habib note « une évolution positive pour BDS en France, malgré les attaques pour limiter la liberté d’expression — notamment par le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) et le Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme (BNCVA) — et la répression ». Plusieurs militants ont été poursuivis, rappelle Isabelle Avran de l’Associaton France Palestine Solidarité (AFPS),, qui rappelle : « Sous Sarkozy, Michèle Alliot-Marie a menacé de procès pour incitation à la haine raciale, via une circulaire aux Parquets, les propagateurs de la campagne BDS. » La situation est particulière en France, où par exemple des manifestations de soutien à Gaza ont été interdites par les autorités (aucune soutenant Israël ne l’a été) lors de la dernière offensive israélienne. Des manifestants ont écopé de peines de prison ferme8.

    Mais les campagnes continueront assurent les deux militantes — avec la participation de juifs et d’Israéliens — car « le mouvement BDS ne vise qu’à faire appliquer le droit international ».

    http://orientxxi.info/magazine/boycott-d-orange-derapages-dans-la-communication-israelienne,0932

    11/06/2015, 15:28 | Par Stephane M.

    La polémique autour d’Orange élude le vrai problème : le commerce avec les colonies israéliennes

    Nos organisations*, signataires du rapport intitulé « Les liaisons dangereuses d’Orange dans le Territoire palestinien occupé », dénoncent le recul du groupe Orange, face aux pressions inacceptables exercées par le gouvernement israélien, au sujet de sa volonté de rupture de contrat avec l’opérateur israélien Partner, présent dans les colonies illégales. Nous déplorons qu’Orange ne reconnaisse pas publiquement et explicitement les risques auxquels s’expose le groupe, en contribuant indirectement à des violations du droit international à travers sa relation d’affaires avec Partner.

     

    Nos organisations rappellent que les entreprises françaises doivent, partout où elles opèrent, respecter les droits humains, et en cas de conflit armé comme c’est le cas dans le Territoire palestinien occupé (TPO), se conformer au droit international humanitaire. Ainsi, elles doivent veiller à ne pas contribuer directement ou indirectement au maintien des colonies israéliennes dans le TPO, reconnues illégales en droit international et impliquant de nombreuses violations des droits humains.

    Nous déplorons par ailleurs vivement le manque de soutien de l’État français à une entreprise dont il est le principal actionnaire, et l’absence d’affirmation explicite – dans le communiqué du MAE du 5 juin dernier- de la volonté de l’État français de s’assurer que les entreprises françaises ne contribuent pas directement ou indirectement au maintien des colonies illégales. Conformément à ses obligations internationales en matière de droits humains, à sa politique extérieure au sujet du TPO, et à l’avis publié sur le site internet du Ministère des affaires étrangères le 24 juin 2014, l’État français doit immédiatement interpeller Orange au sujet de sa relation d’affaires avec Partner. La France a, à maintes reprises, condamné la colonisation israélienne et s’est publiquement prononcée au sujet de l’illégalité, en droit international, des colonies implantées dans le TPO. Nous appelons le gouvernement à être cohérent et à renforcer son soutien aux entreprises françaises pour qu’elles cessent toute activité dans des colonies dont il souligne l’illégalité avec la communauté internationale toute entière, à l’exception de la puissance occupante.

    *Les organisations auteures du rapport sont : FIDH (Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme), CCFD-Terre Solidaire, Al Haq, Association France Palestine Solidarité, Confédération Générale du Travail (CGT), Ligue des droits de l’Homme (LDH), Union Syndicale Solidaires

    Le rapport est disponible en français et en anglais.

    http://www.france-palestine.org/La-polemique-autour-d-Orange-elude-le-vrai-probleme-le-commerce-avec-les

    11/06/2015, 19:25 | Par Stephane M.

    “Combat Proven”: The Booming Business of War in Israel

    Extrait :

    Les entreprises d'armement en vedette, comme les participants intéressés à acheter leurs produits, sont venus de partout dans le monde, mais les entreprises israéliennes étaient beaucoup plus nombreuses autres nations. La foire est mis sur l'aide et la coopération active du gouvernement israélien, et l'expo ISDEF conseil de conseillers est composée d'anciens officiers d'élite de l'armée israélienne. Le département américain du Commerce est le seul organisme gouvernemental étranger à co-parrainer l'événement.

    Israël a imposé comme un pôle d'fabricants d'armes, en capitalisant sur l'état de conflit permanent le pays est et la coordination étroite entre le l'industrie des armes et militaires. Lors de la cérémonie d'ouverture de ISDEF, Ziva Eger, le ministère israélien du directeur de l'économie de la division pour les investissements étrangers et de la coopération industrielle, vanté comment Israël prend "la technologie du secteur de la défense et met en œuvre tout au secteur civil."

    En Israël, près de 6.800 personnes traitent des exportations d'armes à plus de 1000 entreprises, selon les données du ministère de la Défense à partir de 2013. L'industrie de l'armement du pays a apporté à environ 5,6 milliards de dollars l'année dernière, faisant d'Israël le huitième exportateur d'armes plus importantes à l'échelle mondiale, selon le Stockholm International Peace Institut De Recherche. L'ancien ministre israélien de la Défense Ehud Barak a déclaré que 150 000 ménages israéliens comptent sur l'industrie des armes pour le revenu. Tandis que les gains de l'année dernière étaient en fait une baisse d'un sommet de 7,5 milliards de dollars de revenus en 2012, soit une baisse attribué par le ministère de la Défense d'Israël à des coupes budgétaires dans les États-Unis et en Europe , Israël est parmi les principaux exportateurs d'armes au monde par habitant. En fait, les États-Unis prévoit effectivement une subvention à l'entreprise d'armement israéliennes: Alors que près de 75 pour cent des 3,1 milliards de dollars en aide militaire américaine à Israël doit être dépensé sur les armes américaines, 25 pour cent peut être dépensé sur domestiques fabricants d'armes israéliens - une situation unique à Israël. Même quand Israël américain achète des armes, il demande parfois que ces armes soient construits avec des composants israéliens.

    La subvention américaine contribue à alimenter le business de la guerre en Israël. Il est une industrie en plein essor en raison en grande partie à la fréquence croissante des batailles du pays avec des groupes militants au Liban et à Gaza, la bande côtière qu'Israël détient en vertu d'un air, terre et mer blocus paralysant voisin. En 2006, Israël est allé à la guerre au Liban, tuant au moins 900 civils. Deux ans plus tard, Israël a envahi Gaza dans quel rapport de Human Rights de l'ONU a appelé «une attaque délibérément disproportionnée visant à punir, humilier et terroriser une population civile." Operation Cast responsable, selon le 2008 - attaque 2009 a été appelé, tué 1.400 personnes, plus de la moitié étaient des civils. En 2012, Israël a bombardé la bande de Gaza pour environ une semaine avant un cessez-Unis et médiation égyptienne est entrée en vigueur. Mais l'attaque la plus dévastatrice israélienne sur la bande a eu lieu l'été dernier, quand Israël a mené une bataille de 50 jours contre le Hamas qui a tué 2.200 personnes, la majorité d'entre eux des civils.

    Les guerres sur la bande de Gaza ont eu un impact dévastateur sur la population là-bas, laissant la moitié des adolescents palestiniens avec des symptômes de post-traumatique complète ou partielle stress, selon une étude publiée dans Journal of Psychiatry arabe . Mais en Israël, les guerres sont bonnes pour le business.