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Politique française - Page 5

  • Dieudonné et Liberté d'expression

    Art Spiegelman défend la liberté d’expression de Dieudonné

     
         

    Dans un entretien donné en janvier dernier à l’hebdomadaire allemand Die Zeit, le célèbre dessinateur Art Spiegelman a estimé que le deux poids, deux mesures entre Dieudonné et Charlie Hebdo était absurde et que l’humoriste devait pouvoir s’exprimer librement.

    « En France, il est parfaitement normal de se moquer de Mahomet, Jésus, le pape, les rabbins ou les prêtres […] Mais il y a des frontières en France – et, sans vous en apercevoir, vous vous retrouvez face à une contradiction hypocrite. Le blasphème est dans l’ordre des choses, mais dès que vous dites quelque chose d’antisémite… […]

    L’exemple frappant est le comédien Dieudonné, qui a été arrêté parce qu’il s’est moqué des victimes des attentats […] Si je devais censurer quelqu’un, ce serait lui. Mais la réaction rationnelle à cette situation devrait être différente, je ne vais pas aller manger au restaurant avec ce gars, je vais réfuter ses opinions à chaque occasion. Mais bien sûr, il a le droit de les exprimer. Mais il ne peut pas en France, car il y a des lois contre les discours de haine, comme en Allemagne.

    Dieudonné est dangereux, et des mesures doivent être prises contre lui. Mais ce qui se passe actuellement est absurde. Et surtout contre-productif. […] Même moi, en tant qu’enfant de survivants de l’Holocauste, je ne peux pas comprendre ce deux poids, deux mesures [1]. […] Ce que la France est en train de faire est très stupide. »

    Des déclarations qui pourraient donc laisser entendre que les lois mémorielles comme la loi Fabius-Gayssot devraient être abolies, pour laisser place à un débat qui permettrait de « réfuter » les thèses les plus fallacieuses. Cet entretien n’a pas choqué outre-Rhin, le quotidien Die Welt (24 février 2015) ayant même titré, sans ironie : « Bien sûr que nous pouvons nier l’Holocauste ! », dans un article relatant l’entretien donné par Spiegelman au Zeit.

    Au cours de cet entretien, Art Spiegelman a également estimé que « la France est en train de faire les mêmes erreurs que l’Amérique dans l’après-11 Septembre ».

    Âgé de 67 ans, Art Spiegelman est mondialement connue pour la bande dessinée Maus, réalisée dans les années 1970 et 80. Cette œuvre majeure du répertoire de la Shoah, où les Nazis sont représentés en chats et les juifs en souris, a notamment obtenu le prix Pulitzer en 1992. Le dessinateur new-yorkais s’est déjà manifesté par des œuvres non-conformistes, comme ce dessin paru dans The New Yorker le 15 mars 1999 :

     

    Notes

    [1] Phrase originale : « Selbst ich, als Kind von Holocaustüberlebenden, kann dieses Messen mit zweierlei Maß nicht richtig verstehen. »

  • La victoire de Dieudonné et l’humiliation de Valls

     

    Par le Professeur Robert Faurisson

         
    • Publié le : mercredi 11 février
    • Mots-clés 

    Dieudonné vient enfin de remporter une victoire amplement méritée. Quant à notre Premier ministre, Manuel Valls, il aura, en ce 6 février 2015, connu l’humiliation de sa vie.

    Notre bon socialiste en est, pour le moment, rose de confusion et ne pipe mot de sa mésaventure. Il est vrai qu’il lui reste l’éternité pour se refaire. Car il est « éternel ». Du moins s’en est-il vanté le 17 juin 2011 sur Radio Judaica lorsqu’il a lancé :

    « Par ma femme, je suis lié de manière éternelle à la communauté juive et à Israël. »

    C’est en ces termes qu’un républicain (sic) attaché aux valeurs laïques (sic) s’est proclamé éternel et a protesté de son attachement à une entité politique de nature confessionnelle.

    Vers le 10 janvier 2015, tirant le bilan de l’année 2014 tout au long de laquelle il avait sans répit combattu Dieudonné, Manuel Valls avait osé dire :

    « Il y a un an, face à Dieudonné, je me suis senti un peu seul. »

    En réalité, il avait eu tout un monde à ses côtés. Le président de la République l’avait personnellement soutenu, avec ses ministres. Le Parlement lui avait apporté son soutien. S’étaient joints à l’hallali qu’il avait sonné contre Dieudonné tous les médias vivant aux dépens du contribuable ainsi que le ban et l’arrière-ban de l’Établissement. En tête et menant la curée, les plus puissantes ligues de vertu, à commencer par le CRIF et la LICRA, se signalaient par leur fièvre de châtier notre génie comique au nom même, bien entendu, de la liberté d’expression. Les grandes « démocraties » du monde occidental y allaient, elles aussi, de leur condamnation du pelé, du galeux, du nègre marron Dieudonné M’bala M’bala.

    Dans la matinée du 6 février 2015, en ce soixante-dixième anniversaire de l’assassinat judiciaire de Robert Brasillach, nous pouvions craindre d’assister, avec l’élimination de Dieudonné par le Conseil d’État, à l’une de ces « exécutions » dont nos justiciers ont la nostalgie depuis les belles heures de l’Épuration. Accablé de plus de quatre-vingt procédures judiciaires, notre plus grand auteur et acteur comique de France allait vraisemblablement échouer dans son ultime tentative auprès des juges pour obtenir le droit d’exercer sa vocation et d’assurer son gagne-pain. Son métier est l’un des plus difficiles qui soient au monde : faire rire et, circonstance aggravante, le faire aux dépens des puissants de ce monde. Titre de son spectacle : La Bête immonde. Cette bête parfaitement immonde n’était autre que lui-même. Sans nulle vanité. Il l’avait annoncé urbi et orbi et sur tous les tons.

    Coulibaly, ce « nègre » qui, à ce moment-là, défrayait la chronique par ses crimes, c’était un peu lui. Aussi Dieudonné avait-il dit : « Je me sens Coulibaly » et non pas : « Je suis Coulibaly. » Il s’était senti pourchassé comme une « bête immonde », à deux doigts de connaître un sort fatal. Et puis, pour commencer, il s’était aussi « senti » « Charlie » : comme les auteurs assassinés de Charlie Hebdo ; à l’instar de ses confrères en rire et en satire, il entrevoyait la fin possible de sa carrière avec toutes les conséquences imaginables pour sa femme et ses enfants. A-t-il alors songé à Molière ? Sous les coups que lui portait la Cabale, l’auteur de Tartuffe ou l’imposteur avait un cœur, un cœur souffrant. Par moments, il lui arrivait de penser : « Comment puis-je inspirer tant de haine ? Comment mes ennemis, si riches et si influents, peuvent-ils pousser la méchanceté et l’hypocrisie à ce degré ? Dans un combat si inégal, quelles chances me reste-t-il de l’emporter ? Ne vais-je pas à ma perte ? »

    La veille du 6 février, le maire socialiste de Cournon, un certain Bernard Pasciuto, avait annoncé sa décision d’interdire le spectacle que Dieudonné s’apprêtait à donner au Zénith local. Commençait alors une course contre la montre. Selon un article du journal La Montagne signé de Stéphane Barnoin (6 février 2015), « l’arrêté municipal d’interdiction visait trois passages du spectacle, décrits comme “antisémites” et “portant atteinte à la personne humaine” ». L’avocate de la commune de Cournon allait faire valoir devant le Tribunal administratif de Clermont-Ferrand que ces passages étaient « de nature à alimenter une haine grandissante à l’égard de la communauté juive ». Laissons ici la parole au journaliste de La Montagne : 

    Réponse du tribunal quatre heures plus tard : ces extraits sont “particulièrement regrettables”, mais ils “ne représentent que quelques courts instants et ne peuvent être regardés comme caractérisant pour l’essentiel le contenu de ce spectacle”. Autre motif central invoqué par Bernard Pasciuto, l’édile socialiste, pour justifier l’interdiction de la prestation : le risque de trouble important à l’ordre public. “Chimérique et illusoire”, avait rétorqué Me Jacques Verdier [l’avocat de Dieudonné]. “Disproportionné et infondé”, avait surenchéri Me Joly, l’autre avocate de Dieudonné […]. Là encore, la voix de la défense a été entendue par le tribunal. […] Conclusion cinglante du magistrat : “Le maire de Cournon a porté une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté d’expression et à la liberté de réunion.” »

    Le maire socialiste, se rappelant alors le précédent créé en 2014 par Bernard Stirn, arrière-petit-neveu d’Alfred Dreyfus et conseiller d’État, dépose une requête à Paris auprès du Conseil d’État en espérant que celle-ci sera examinée par un magistrat aussi complaisant que l’avait été B. Stirn. Surprise ! Nicolas Boulouis, juge des référés au Conseil d’État, confirme le jugement de Clermont-Ferrand. Sa décision, prise à Paris, tombe à 18h. Or le spectacle est prévu pour commencer à 20h, près de Clermont-Ferrand.

    Vers 19h15, nous parvenons, mes amis et moi, au Zénith. Nous apprenons avec soulagement que le spectacle est autorisé et qu’il commencera à l’heure prévue. Nous pénétrons dans une vaste salle à demi pleine de spectateurs. Dieudonné va-t-il jouer devant une audience aussi réduite, lui qui ne connaît que des salles bondées de spectateurs enthousiastes ? Apparemment, ce soir-là, beaucoup ont peut-être renoncé à venir, estimant que le spectacle serait interdit ou que le Conseil d’État rendrait trop tard sa décision. Ce que certains savent, c’est que Manuel Valls a été vu, dans la journée, sortant… du Conseil d’État ! Si la nouvelle se confirmait, les avocats de Dieudonné seraient en droit de porter plainte contre une telle intrusion du pouvoir exécutif dans ce haut-lieu du pouvoir judiciaire.

    À 20h précises, le spectacle commence. La salle est maintenant comble. La « bête immonde » fait irruption dans l’arène. Mille cinq cents personnes sont émues comme jamais par l’héroïsme d’un prodige de la scène qui, au terme d’une pleine année d’incessants combats et à la fin d’une journée exténuante, a trouvé la force de tenir parole et de venir « jouer la comédie ». Si jamais le Conseil d’État avait confirmé l’interdiction tant redoutée, Dieudonné aurait probablement été contraint de quitter la scène, du moins en France. Aurait-il pu continuer de jouer, tout près de la place de la Bastille, au Théâtre de la Main d’Or ? J’en doute. Les propriétaires des lieux, des Israéliens, auraient eu beau jeu de se voir confirmer par une quelconque instance judiciaire le droit de l’expulser.

    Après le spectacle, le plus souvent hilarant et quelquefois poignant, je rends visite à Dieudonné dans sa loge ; Mérée Drante m’accompagne ainsi que Dimitri. Champagne ! Notre héros nous le confirme : la date du 6 février 2015 restera dans les annales de sa geste comme celle d’un nouvel envol de Dieudonné vers toujours plus d’audace et d’énergie en faveur de la liberté et contre la censure (à ce titre, je recommande, de Maître Zohra Mahi, Dieudonné, La Parole est à la défense, Collection dirigée par Alain Soral, Kontre Kulture, 2014, 149 p., 13 €).

    La presse qui se qualifie de « grande » en est quitte pour prendre le deuil, sans ostentation et en silence.

    Robert Faurisson

     

    NB du 9 février 2015 : Rien de plaisant et de significatif comme la discrétion de notre « grande » presse quant à la décision rendue en faveur de Dieudonné par le juge des référés en Conseil d’État. Pour sa part, le journal La Montagne a eu l’honnêteté de consacrer deux articles aux péripéties de l’affaire et à sa conclusion : d’abord, celui, susmentionné, du 6 février ; surtitré « Puy-de-Dôme : Le tribunal administratif de Clermont-Ferrand a tranché hier », il est titré : « Portes ouvertes pour Dieudonné » ; puis, celui du 7 février ; surtitré « Dieudonné : Son spectacle au Zénith autorisé par le Conseil d’État », il est titré : « Contraint à la version allégée. » Dans ce dernier article, deux passages retiennent l’attention :

    1) « Par ailleurs, les avocats de Dieudonné ont rappelé que le spectacle prévu à Cournon était une “version light”, c’est-à-dire expurgée des propos qualifiés de “regrettables”, à savoir les mots : juif, Shoah, camp de concentration, Auschwitz-Birkenau et même ananas » ;

    2) « Dieudonné, une fois sur scène, s’est largement installé dans le rôle de victime, affichant sans subtilité son mépris pour le maire de Cournon ou le Conseil d’État. Il a pris soin de ne pas respecter les réserves sémantiques pourtant avancées par ses avocats. »

  • Une citoyenneté réduite à des données biométriques

    Comment l’obsession sécuritaire fait muter la démocratie

    L’article 20 de la loi de programmation militaire, promulguée le 19 décembre, autorise une surveillance généralisée des données numériques, au point que l’on parle de « Patriot Act à la française ». Erigé en priorité absolue, l’impératif de sécurité change souvent de prétexte (subversion politique, « terrorisme ») mais conserve sa visée : gouverner les populations. Pour comprendre son origine et tenter de le déjouer, il faut remonter au XVIIIe siècle…

     

    La formule « pour raisons de sécurité »  for security reasons », « per ragioni di sicurezza ») fonctionne comme un argument d’autorité qui, coupant court à toute discussion, permet d’imposer des perspectives et des mesures que l’on n’accepterait pas sans cela. Il faut lui opposer l’analyse d’un concept d’apparence anodine, mais qui semble avoir supplanté toute autre notion politique : la sécurité.

    On pourrait penser que le but des politiques de sécurité est simplement de prévenir des dangers, des troubles, voire des catastrophes. Une certaine généalogie fait en effet remonter l’origine du concept au dicton romain Salus publica suprema lex (« Le salut du peuple est la loi suprême »), et l’inscrit ainsi dans le paradigme de l’état d’exception. Pensons au senatus consultum ultimum et à la dictature à Rome (1) ; au principe du droit canon selon lequel Necessitas non habet legem (« Nécessité n’a point de loi ») ; aux comités de salut public (2) pendant la Révolution française ; à la Constitution du 22 frimaire de l’an VIII (1799), évoquant les « troubles qui menaceraient la sûreté de l’Etat » ; ou encore à l’article 48 de la constitution de Weimar (1919), fondement juridique du régime national-socialiste, qui mentionnait également la « sécurité publique ».

    Quoique correcte, cette généalogie ne permet pas de comprendre les dispositifs de sécurité contemporains. Les procédures d’exception visent une menace immédiate et réelle qu’il faut éliminer en suspendant pour un temps limité les garanties de la loi ; les « raisons de sécurité » dont on parle aujourd’hui constituent au contraire une technique de gouvernement normale et permanente.

    Davantage que dans l’état d’exception, Michel Foucault (3) conseille de chercher l’origine de la sécurité contemporaine dans les débuts de l’économie moderne, chez François Quesnay (1694-1774) et les physiocrates (4). Si, peu après les traités de Westphalie (5), les grands Etats absolutistes ont introduit dans leur discours l’idée que le souverain devait veiller à la sécurité de ses sujets, il fallut attendre Quesnay pour que la sécurité — ou plutôt la « sûreté » — devienne le concept central de la doctrine du gouvernement.

    Prévenir les troubles ou les canaliser ?

    Son article consacré aux « Grains » dans l’Encyclopédie demeure, deux siècles et demi plus tard, indispensable pour comprendre le mode de gouvernement actuel. Voltaire dira d’ailleurs qu’une fois ce texte paru les Parisiens cessèrent de discuter de théâtre et de littérature pour parler d’économie et d’agriculture…

    L’un des principaux problèmes que les gouvernements devaient alors affronter était celui des disettes et des famines. Jusqu’à Quesnay, ils essayaient de les prévenir en créant des greniers publics et en interdisant l’exportation de grains. Mais ces mesures préventives avaient des effets négatifs sur la production. L’idée de Quesnay fut de renverser le procédé : au lieu d’essayer de prévenir les famines, il fallait les laisser se produire et, par la libéralisation du commerce extérieur et intérieur, les gouverner une fois qu’elles s’étaient produites. « Gouverner » reprend ici son sens étymologique : un bon pilote — celui qui tient le gouvernail — ne peut pas éviter la tempête mais, si elle survient, il doit être capable de diriger son bateau.

    C’est dans ce sens qu’il faut comprendre la formule qu’on attribue à Quesnay, mais qu’en vérité il n’a jamais écrite : « Laisser faire, laisser passer ». Loin d’être seulement la devise du libéralisme économique, elle désigne un paradigme de gouvernement, qui situe la sécurité — Quesnay évoque la « sûreté des fermiers et des laboureurs » — non pas dans la prévention des troubles et des désastres, mais dans la capacité à les canaliser dans une direction utile.

    Il faut mesurer la portée philosophique de ce renversement qui bouleverse la traditionnelle relation hiérarchique entre les causes et les effets : puisqu’il est vain ou en tout cas coûteux de gouverner les causes, il est plus utile et plus sûr de gouverner les effets. L’importance de cet axiome n’est pas négligeable : il régit nos sociétés, de l’économie à l’écologie, de la politique étrangère et militaire jusqu’aux mesures internes de sécurité et de police. C’est également lui qui permet de comprendre la convergence autrement mystérieuse entre un libéralisme absolu en économie et un contrôle sécuritaire sans précédent.

    Prenons deux exemples pour illustrer cette apparente contradiction. Celui de l’eau potable, tout d’abord. Bien qu’on sache que celle-ci va bientôt manquer sur une grande partie de la planète, aucun pays ne mène une politique sérieuse pour en éviter le gaspillage. En revanche, on voit se développer et se multiplier, aux quatre coins du globe, les techniques et les usines pour le traitement des eaux polluées — un grand marché en devenir.

    Considérons à présent les dispositifs biométriques, qui sont l’un des aspects les plus inquiétants des technologies sécuritaires actuelles. La biométrie est apparue en France dans la seconde moitié du XIXe siècle. Le criminologue Alphonse Bertillon (1853-1914) s’appuya sur la photographie signalétique et les mesures anthropométriques afin de constituer son « portrait parlé », qui utilise un lexique standardisé pour décrire les individus sur une fiche signalétique. Peu après, en Angleterre, un cousin de Charles Darwin et grand admirateur de Bertillon, Francis Galton (1822-1911), mit au point la technique des empreintes digitales. Or ces dispositifs, à l’évidence, ne permettaient pas de prévenir les crimes, mais de confondre les criminels récidivistes. On retrouve ici encore la conception sécuritaire des physiocrates : ce n’est qu’une fois le crime accompli que l’Etat peut intervenir efficacement.

    Pensées pour les délinquants récidivistes et les étrangers, les techniques anthropométriques sont longtemps restées leur privilège exclusif. En 1943, le Congrès des Etats-Unis refusait encore le Citizen Identification Act, qui visait à doter tous les citoyens de cartes d’identité comportant leurs empreintes digitales. Ce n’est que dans la seconde partie du XXe siècle qu’elles furent généralisées. Mais le dernier pas n’a été franchi que récemment. Les scanners optiques permettant de relever rapidement les empreintes digitales ainsi que la structure de l’iris ont fait sortir les dispositifs biométriques des commissariats de police pour les ancrer dans la vie quotidienne. Dans certains pays, l’entrée des cantines scolaires est ainsi contrôlée par un dispositif de lecture optique sur lequel l’enfant pose distraitement sa main.

    Des voix se sont élevées pour attirer l’attention sur les dangers d’un contrôle absolu et sans limites de la part d’un pouvoir qui disposerait des données biométriques et génétiques de ses citoyens. Avec de tels outils, l’extermination des Juifs (ou tout autre génocide imaginable), menée sur la base d’une documentation incomparablement plus efficace, eût été totale et extrêmement rapide. La législation aujourd’hui en vigueur dans les pays européens en matière de sécurité est sous certains aspects sensiblement plus sévère que celle des Etats fascistes du XXe siècle. En Italie, le texte unique des lois sur la sécurité publique (Testo unico delle leggi di pubblica sicurezza, Tulsp) adopté en 1926 par le régime de Benito Mussolini est, pour l’essentiel, encore en vigueur ; mais les lois contre le terrorisme votées au cours des « années de plomb » (de 1968 au début des années 1980) ont restreint les garanties qu’il contenait. Et comme la législation française contre le terrorisme est encore plus rigoureuse que son homologue italienne, le résultat d’une comparaison avec la législation fasciste ne serait pas très différent.

    La multiplication croissante des dispositifs sécuritaires témoigne d’un changement de la conceptualité politique, au point que l’on peut légitimement se demander non seulement si les sociétés dans lesquelles nous vivons peuvent encore être qualifiées de démocratiques, mais aussi et avant tout si elles peuvent encore être considérées comme des sociétés politiques.

    Au Ve siècle avant Jésus-Christ, ainsi que l’a montré l’historien Christian Meier, une transformation de la manière de concevoir la politique s’était déjà produite en Grèce, à travers la politisation (Politisierung) de la citoyenneté. Alors que l’appartenance à la cité (la polis) était jusque-là définie par le statut et la condition — nobles et membres des communautés cultuelles, paysans et marchands, seigneurs et clients, pères de famille et parents, etc. —, l’exercice de la citoyenneté politique devient un critère de l’identité sociale. « Il se créa ainsi une identité politique spécifiquement grecque, dans laquelle l’idée que des individus devaient se conduire comme des citoyens trouva une forme institutionnelle, écrit Meier. L’appartenance aux groupes constitués à partir des communautés économiques ou religieuses fut reléguée au second plan. Dans la mesure où les citoyens d’une démocratie se vouaient à la vie politique, ils se comprenaient eux-mêmes comme membres de la polis. Polis et politeia, cité et citoyenneté, se définissaient réciproquement. La citoyenneté devint ainsi une activité et une forme de vie par laquelle la polis, la cité, se constitua en un domaine clairement distinct de l’oikos, la maison. La politique devint un espace public libre, opposé en tant que tel à l’espace privé où régnait la nécessité (6). » Selon Meier, ce processus de politisation spécifiquement grec a été transmis en héritage à la politique occidentale, dans laquelle la citoyenneté est restée — avec des hauts et des bas, certes — le facteur décisif.

    Or c’est précisément ce facteur qui se trouve progressivement entraîné dans un processus inverse : un processus de dépolitisation. Jadis seuil de politisation actif et irréductible, la citoyenneté devient une condition purement passive, où l’action et l’inaction, le public et le privé s’estompent et se confondent. Ce qui se concrétisait par une activité quotidienne et une forme de vie se limite désormais à un statut juridique et à l’exercice d’un droit de vote ressemblant de plus en plus à un sondage d’opinion.

    Les dispositifs de sécurité ont joué un rôle décisif dans ce processus. L’extension progressive à tous les citoyens des techniques d’identification autrefois réservées aux criminels agit immanquablement sur leur identité politique. Pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, l’identité n’est plus fonction de la « personne » sociale et de sa reconnaissance, du « nom » et de la « renommée », mais de données biologiques qui ne peuvent entretenir aucun rapport avec le sujet, telles les arabesques insensées que mon pouce teinté d’encre a laissées sur une feuille de papier ou l’ordonnance de mes gènes dans la double hélice de l’ADN. Le fait le plus neutre et le plus privé devient ainsi le véhicule de l’identité sociale, lui ôtant son caractère public.

    Si des critères biologiques qui ne dépendent en rien de ma volonté déterminent mon identité, alors la construction d’une identité politique devient problématique. Quel type de relation puis-je établir avec mes empreintes digitales ou mon code génétique ? L’espace de l’éthique et de la politique que nous étions habitués à concevoir perd son sens et exige d’être repensé de fond en comble. Tandis que le citoyen grec se définissait par l’opposition entre le privé et le public, la maison (siège de la vie reproductive) et la cité (lieu du politique), le citoyen moderne semble plutôt évoluer dans une zone d’indifférenciation entre le public et le privé, ou, pour employer les mots de Thomas Hobbes, entre le corps physique et le corps politique.

    La vidéosurveillance, de la prison à la rue

    Cette indifférenciation se matérialise dans la vidéosurveillance des rues de nos villes. Ce dispositif a connu le même destin que les empreintes digitales : conçu pour les prisons, il a été progressivement étendu aux lieux publics. Or un espace vidéosurveillé n’est plus une agora, il n’a plus aucun caractère public ; c’est une zone grise entre le public et le privé, la prison et le forum. Une telle transformation relève d’une multiplicité de causes, parmi lesquelles la dérive du pouvoir moderne vers la biopolitique occupe une place particulière : il s’agit de gouverner la vie biologique des individus (santé, fécondité, sexualité, etc.) et non plus seulement d’exercer une souveraineté sur un territoire. Ce déplacement de la notion de vie biologique vers le centre du politique explique le primat de l’identité physique sur l’identité politique.

    Mais on ne saurait oublier que l’alignement de l’identité sociale sur l’identité corporelle a commencé avec le souci d’identifier les criminels récidivistes et les individus dangereux. Il n’est donc guère étonnant que les citoyens, traités comme des criminels, finissent par accepter comme allant de soi que le rapport normal entretenu avec eux par l’Etat soit le soupçon, le fichage et le contrôle. L’axiome tacite, qu’il faut bien prendre ici le risque d’énoncer, est : « Tout citoyen — en tant qu’il est un être vivant — est un terroriste potentiel. » Mais qu’est-ce qu’un Etat, qu’est-ce qu’une société régis par un tel axiome ? Peuvent-ils encore être définis comme démocratiques, ou même comme politiques ?

    Dans ses cours au Collège de France comme dans son livre Surveiller et punir (7), Foucault esquisse une classification typologique des Etats modernes. Le philosophe montre comment l’Etat de l’Ancien Régime, défini comme un Etat territorial ou de souveraineté, dont la devise était « Faire mourir et laisser vivre », évolue progressivement vers un Etat de population, où la population démographique se substitue au peuple politique, et vers un Etat de discipline, dont la devise s’inverse en « Faire vivre et laisser mourir » : un Etat qui s’occupe de la vie des sujets afin de produire des corps sains, dociles et ordonnés.

    L’Etat dans lequel nous vivons à présent en Europe n’est pas un Etat de discipline, mais plutôt — selon la formule de Gilles Deleuze — un « Etat de contrôle » : il n’a pas pour but d’ordonner et de discipliner, mais de gérer et de contrôler. Après la violente répression des manifestations contre le G8 de Gênes, en juillet 2001, un fonctionnaire de la police italienne déclara que le gouvernement ne voulait pas que la police maintienne l’ordre, mais qu’elle gère le désordre : il ne croyait pas si bien dire. De leur côté, des intellectuels américains qui ont essayé de réfléchir sur les changements constitutionnels induits par le Patriot Act et la législation post-11-Septembre (8) préfèrent parler d’« Etat de sécurité » (security state). Mais que veut dire ici « sécurité » ?

    Au cours de la Révolution française, cette notion — ou celle de « sûreté », comme on disait alors — est imbriquée avec celle de police. La loi du 16 mars 1791 puis celle du 11 août 1792 introduisent dans la législation française l’idée, promise à une longue histoire dans la modernité, de « police de sûreté ». Dans les débats précédant l’adoption de ces lois, il apparaît clairement que police et sûreté se définissent réciproquement ; mais les orateurs — parmi lesquels Armand Gensonné, Marie-Jean Hérault de Séchelles, Jacques Pierre Brissot — ne sont capables de définir ni l’une ni l’autre. Les discussions portent essentiellement sur les rapports entre la police et la justice. Selon Gensonné, il s’agit de « deux pouvoirs parfaitement distincts et séparés » ; et pourtant, tandis que le rôle du pouvoir judiciaire est clair, celui de la police semble impossible à définir.

    L’analyse du discours des députés montre que le lieu de la police est proprement indécidable, et qu’il doit rester tel, car si elle était entièrement absorbée par la justice, la police ne pourrait plus exister. C’est la fameuse « marge d’appréciation » qui caractérise encore maintenant l’activité de l’officier de police : par rapport à la situation concrète qui menace la sécurité publique, celui-ci agit en souverain. Ce faisant, il ne décide pas ni ne prépare — comme on le répète à tort — la décision du juge : toute décision implique des causes, et la police intervient sur les effets, c’est-à-dire sur un indécidable. Un indécidable qui ne se nomme plus, comme au XVIIe siècle, « raison d’Etat », mais « raisons de sécurité ».

    Une vie politique devenue impossible

    Ainsi, le security state est un Etat de police, même si la définition de la police constitue un trou noir dans la doctrine du droit public : lorsqu’au XVIIIe siècle paraissent en France le Traité de la police de Nicolas de La Mare et en Allemagne les Grundsätze der Policey-Wissenschaft de Johann Heinrich Gottlob von Justi, la police est ramenée à son étymologie de politeia et tend à désigner la politique véritable, le terme de « politique » désignant quant à lui la seule politique étrangère. Von Justi nomme ainsi Politik le rapport d’un Etat avec les autres et Polizei le rapport d’un Etat avec lui-même : « La police est le rapport en force d’un Etat avec lui-même. »

    En se plaçant sous le signe de la sécurité, l’Etat moderne sort du domaine du politique pour entrer dans un no man’s land dont on perçoit mal la géographie et les frontières et pour lequel la conceptualité nous fait défaut. Cet Etat, dont le nom renvoie étymologiquement à une absence de souci (securus : sine cura), ne peut au contraire que nous rendre plus soucieux des dangers qu’il fait courir à la démocratie, puisqu’une vie politique y est devenue impossible ; or démocratie et vie politique sont — du moins dans notre tradition — synonymes.

    Face à un tel Etat, il nous faut repenser les stratégies traditionnelles du conflit politique. Dans le paradigme sécuritaire, tout conflit et toute tentative plus ou moins violente de renverser le pouvoir fournissent à l’Etat l’occasion d’en gouverner les effets au profit d’intérêts qui lui sont propres. C’est ce que montre la dialectique qui associe étroitement terrorisme et réponse de l’Etat dans une spirale vicieuse. La tradition politique de la modernité a pensé les changements politiques radicaux sous la forme d’une révolution qui agit comme le pouvoir constituant d’un nouvel ordre constitué. Il faut abandonner ce modèle pour penser plutôt une puissance purement destituante, qui ne saurait être captée par le dispositif sécuritaire et précipitée dans la spirale vicieuse de la violence. Si l’on veut arrêter la dérive antidémocratique de l’Etat sécuritaire, le problème des formes et des moyens d’une telle puissance destituante constitue bien la question politique essentielle qu’il nous faudra penser au cours des années qui viennent.

     

    Giorgio Agamben

    Philosophe, auteur entre autres de L’Homme sans contenu, Circé, Belval (Vosges), 2013.
  • 10 techniques de manipulation de masse

     

    1/ La stratégie de la distraction

    Élément primordial du contrôle social, la stratégie de la diversion consiste à détourner l’attention du public des problèmes importants et des mutations décidées par les élites politiques et économiques, grâce à un déluge continuel de distractions et d’informations insignifiantes. La stratégie de la diversion est également indispensable pour empêcher le public de s’intéresser aux connaissances essentielles, dans les domaines de la science, de l’économie, de la psychologie, de la neurobiologie, et de la cybernétique. « Garder l’attention du public distraite, loin des véritables problèmes sociaux, captivée par des sujets sans importance réelle. Garder le public occupé, occupé, occupé, sans aucun temps pour penser; de retour à la ferme avec les autres animaux. »
    Extrait de « Armes silencieuses pour guerres tranquilles »

     

     

    2/ Créer des problèmes, puis offrir des solutions

    Cette méthode est aussi appelée « problème-réaction-solution ». On crée d’abord un problème, une « situation » prévue pour susciter une certaine réaction du public, afin que celui-ci soit lui-même demandeur des mesures qu’on souhaite lui faire accepter. Par exemple: laisser se développer la violence urbaine, ou organiser des attentats sanglants, afin que le public soit demandeur de lois sécuritaires au détriment de la liberté. Ou encore : créer une crise économique pour faire accepter comme un mal nécessaire le recul des droits sociaux et le démantèlement des services publics.

     

    3/ La stratégie de la dégradation

    Pour faire accepter une mesure inacceptable, il suffit de l’appliquer progressivement, en « dégradé », sur une durée de 10 ans. C’est de cette façon que des conditions socio-économiques radicalement nouvelles (néolibéralisme) ont été imposées durant les années 1980 à 1990. Chômage massif, précarité, flexibilité, délocalisations, salaires n’assurant plus un revenu décent, autant de changements qui auraient provoqué une révolution s’ils avaient été appliqués brutalement.

     

    4/ La stratégie du différé

    Une autre façon de faire accepter une décision impopulaire est de la présenter comme « douloureuse mais nécessaire », en obtenant l’accord du public dans le présent pour une application dans le futur. Il est toujours plus facile d’accepter un sacrifice futur qu’un sacrifice immédiat. D’abord parce que l’effort n’est pas à fournir tout de suite. Ensuite parce que le public a toujours tendance à espérer naïvement que « tout ira mieux demain » et que le sacrifice demandé pourra être évité. Enfin, cela laisse du temps au public pour s’habituer à l’idée du changement et l’accepter avec résignation lorsque le moment sera venu.

     

    5/ S’adresser au public comme à des enfants en bas-âge

    La plupart des publicités destinées au grand-public utilisent un discours, des arguments, des personnages, et un ton particulièrement infantilisants, souvent proche du débilitant, comme si le spectateur était un enfant en bas-age ou un handicapé mental. Plus on cherchera à tromper le spectateur, plus on adoptera un ton infantilisant. Pourquoi ? « Si on s’adresse à une personne comme si elle était âgée de 12 ans, alors, en raison de la suggestibilité, elle aura, avec une certaine probabilité, une réponse ou une réaction aussi dénuée de sens critique que celles d’une personne de 12 ans ». Extrait de « Armes silencieuses pour guerres tranquilles »

     

    6/ Faire appel à l’émotionnel plutôt qu’à la réflexion

    Faire appel à l’émotionnel est une technique classique pour court-circuiter l’analyse rationnelle, et donc le sens critique des individus. De plus, l’utilisation du registre émotionnel permet d’ouvrir la porte d’accès à l’inconscient pour y implanter des idées, des désirs, des peurs, des pulsions, ou des comportements…

     

    7/ Maintenir le public dans l’ignorance et la bêtise

    Faire en sorte que le public soit incapable de comprendre les technologies et les méthodes utilisées pour son contrôle et son esclavage. « La qualité de l’éducation donnée aux classes inférieures doit être la plus pauvre, de telle sorte que le fossé de l’ignorance qui isole les classes inférieures des classes supérieures soit et demeure incompréhensible par les classes inférieures. Extrait de « Armes silencieuses pour guerres tranquilles »

     

    8/ Encourager le public à se complaire dans la médiocrité

    Encourager le public à trouver « cool » le fait d’être bête, vulgaire, et inculte…

     

    9/ Remplacer la révolte par la culpabilité

    Faire croire à l’individu qu’il est seul responsable de son malheur, à cause de l’insuffisance de son intelligence, de ses capacités, ou de ses efforts. Ainsi, au lieu de se révolter contre le système économique, l’individu s’auto-dévalue et culpabilise, ce qui engendre un état dépressif dont l’un des effets est l’inhibition de l’action. Et sans action, pas de révolution!…

     

    10/ Connaître les individus mieux qu’ils ne se connaissent eux-mêmes

    Au cours des 50 dernières années, les progrès fulgurants de la science ont creusé un fossé croissant entre les connaissances du public et celles détenues et utilisées par les élites dirigeantes. Grâce à la biologie, la neurobiologie, et la psychologie appliquée, le « système » est parvenu à une connaissance avancée de l’être humain, à la fois physiquement et psychologiquement. Le système en est arrivé à mieux connaître l’individu moyen que celui-ci ne se connaît lui-même. Cela signifie que dans la majorité des cas, le système détient un plus grand contrôle et un plus grand pouvoir sur les individus que les individus eux-mêmes.

    Noam Chomsky

  • Créteil : une agression "antisémite" inespérée

     

    Le lobby communautariste bien connu pousse un ouf de soulagement. Enfin une agression à « caractère antisémite ». Il aurait presque pu la commanditer comme ces chefs d’entreprise véreux qui font brûler leur usine pour toucher l’assurance.

    Le lobby ultra dominateur, l’ordonnateur du « dîner » de la soumission de la France, le donneur d’ordres et de leçons, le contrôleur des médias, le centre nerveux de la Finance et de la Pub, le maître de la Toile qui tisse son influence dans toutes les veines du pouvoir, le profiteur ultime au sens propre comme au sens figuré de la Shoah, le Deus qui peut d’un froncement de sourcils faire sauter un journaliste, réveiller l’Élysée, convoquer un ministre ou faire condamner un footballeur pour une quenelle, oui Mesdames et Messieurs, l’hydre de la puissance peut enfin récupérer son rôle, le rôle de sa vie, le rôle que l’Histoire lui a réservé à lui seul, celui de la victime éternelle, victime faible et sans défense, éternellement coupable sans raison, livrée aux crimes antisémites depuis la nuit des temps.

    Et voyez Mesdames et Messieurs ! Le cycle infernal recommence. L’ennemi est tapi jusque dans l’inconscient du peuple. Il est urgent de l’en extirper.

    Il y a eu une agression à Créteil. Une agression comme il s’en passe parfois hélas ! Sauf que les agresseurs de Créteil auraient dit quelque chose comme : « vous êtes juifs donc vous avez de l’argent ». Malheur ! Gross Malheur ! Ils n’auraient pas pu voler et violer comme tous les délinquants ?! Il a fallu que leur cerveau fût embrumé par des considérations déplacées qui ont heurté une sensibilité à fleur de peau. On devrait éduquer les délinquants à faire preuve de civisme primaire, ou au moins à préserver cette catégorie sociale sensible et sans défense.

    Maintenant imaginez Mesdames et Messieurs ! un contrôle musclé au faciès qui vise les bougnoules et les négros, comme par hasard, et la « délicatesse » des flics républicains, et je ne parle même pas des bavures qui conduisent à l’assassinat, tout cela accompagné d’expressions bien senties. Que je sache ! cela n’a jamais suscité une prise de conscience ou un mea culpa. J’ai honte de le rappeler tellement j’ai l’impression d’enfoncer des portes ouvertes.

    En tout cas, le CRIF a réussi son coup ! C’est le retour de l’Antisémitisme en cinémascope couleurs et grand écran. Enfin ! Le CRIF va pouvoir faire oublier ses propres dérives et les crimes de ses patrons à Jérusalem. Car tout est lié voyez-vous ! Voilà où mène l’antisionisme déclaré antisémite par Manuel Valls. Et qu’arrivera-t-il lorsque le mouvement politique Réconciliation Nationale verra le jour ? N’assistera-t-on pas à un déferlement de « haine » ?

    Je rappelle pour les débutants de la dissidence que la haine est ce mauvais sentiment dirigé uniquement contre les juifs. Si leur peau est colorée et/ou si leur religion est l’islam, la répulsion qu’ils suscitent n’est pas de la haine. C’est un ersatz de haine, condamnable mais pas trop.

    À voir l’unanimisme des médias jusqu’aux guignols de l’info et l’intervention des plus hauts responsables de l’État, je me dis soit on n’est pas sortis de l’auberge soit le mouvement sioniste mondial joue ses dernières cartouches.

    Courage ! J’opte pour la seconde hypothèse !