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  • Pacte de sécurité : la faillite de l’État

     
    Publié le dans Économie générale, Sujets de société

    Par Simone Wapler

    Ray Forster-Police tape(CC BY-ND 2.0)

    Ray Forster-Police tape(CC BY-ND 2.0)

     

    Les impacts des balles des kalachnikovs nous valent un nouveau pacte. Nous avions déjà eu droit au pacte de stabilité, au pacte de compétitivité, voici maintenant le pacte de sécurité.

    Impact et pacte : deux mots mis à toutes les sauces par les communicants de nos jours. Malheureusement, aucun « pacte » ne remplace la clairvoyance, le courage, la détermination de chacun.

    À ce stade, je vous entends vous offusquer cher lecteur : « mais quel horrible cynisme, mettre sur le même plan trois choses aussi différentes que le budget national (pacte de stabilité) le mercantilisme économique (pacte de compétitivité) et la défense de notre civilisation, de notre art de vivre, de nos valeurs (pacte de sécurité). »

    Certes, je comprends, mais notez bien que ce n’est pas moi qui use d’un vocabulaire pauvre. Recourir aux mêmes mots pour prétendre qualifier les remèdes à trois situations aussi différentes révèle bien l’indigence de nos gouvernants.

    « Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement
    Et les mots pour le dire viennent aisément »

    disait Boileau.

    L’inverse est vrai, des idées confuses se camouflent avec du charabia et du jargon, des expressions galvaudées et toutes faites. J’imagine que « pacte » plaît aux communicants car le mot est dérivé de paix ; et la paix, c’est vendeur. De même « impact » fait net, précis, marques de balles ou d’obus, déterminé, guerrier. C’est aussi vendeur auprès d’un autre public. Vous combinez les deux, et magie, vous devenez tout public.

    L’émotion et la pensée se combinent mal. Les gens sont encore traumatisés. Un chien d’assaut du Raid a été abattu par les terroristes en ce mercredi 18 novembre malgré son gilet pare-balle fourni par les contribuables.

    Cela m’a rappelé ce qu’écrivait Bill Bonner, à froid, cinq ans après les attentats de septembre 2001.

    « Et pourquoi la Guerre contre la Terreur se poursuit-elle ? Cinq ans se sont écoulés depuis qu’une petite bande de fanatiques a fait s’écrouler les tours du World Trade Center. Depuis, on a dépensé des centaines de milliards de dollars pour protéger la mère-patrie… mais contre quoi, nous demandons-nous ?

    Depuis 2001, les terroristes ont causé moins de morts sur le sol américain que les réactions allergiques aux cacahuètes. Nous attendons la Guerre contre les Arachides…

    Mais les dépenses… les recherches… les brutalités… le commerce de la peur continuent. Pourquoi ? Parce que cela convient aux parasites.

    Depuis le 11 septembre 2001, selon le journal londonien The Observer, « une industrie très lucrative » est née aux États-Unis : protéger la mère-patrie contre les terroristes. On n’avait pas vu un tel racket à la protection depuis le maffieux Lucky Luciano dans le New York des années 1920. Dans tous les États de l’Union, il n’y a peut-être pas assez de terroristes pour remplir une petite prison de campagne, mais cela ne signifie pas qu’il n’y a pas d’argent à faire dans le domaine de la sécurité nationale. En fait, depuis l’aube du XXIème siècle, quasiment la moitié de tous les nouveaux emplois américains sont venus, directement ou indirectement, de deux secteurs en plein essor, l’immobilier et la sécurité. Le premier est une illusion, le second une escroquerie.

    « Il y a sept ans de cela, on trouvait neuf entreprises ayant des contrats concernant la sécurité nationale [américaine] », rapporte The Observer. « À présent, il y en a 33 890. Depuis 2000, 130 Mds$ de contrats gouvernementaux ont été accordés. »

    The Observer se demande si tout cet argent a été correctement dépensé.

    Le journal mentionne un contrat visant à fournir des gilets pare-balles aux chiens dans l’Ohio. Est-ce une dépense qui en valait la peine ? Nous n’en savons rien. Mais nous allons faire une supposition audacieuse : entre aujourd’hui et le jour où il gèlera en Enfer, pas un seul Américain pur jus ne sera sauvé des terroristes par un chien de l’Ohio portant un gilet pare-balles. »

    Notre chienne française équipée de gilet pare-balles et morte au combat a-t-elle sauvé une vie humaine ? À mon tour de faire une supposition audacieuse, cinq ans plus tard, nous ne saurons probablement rien de l’efficacité de notre « pacte de sécurité ». Comment spéculer sur ce qui ne s’est pas produit ?

    En revanche ce pacte nous conduit sûrement vers la faillite. La dette nationale est insupportable par les contribuables. Elle ne sera jamais remboursée, inutile de la creuser encore plus.

    Malgré toutes les actions sécuritaires vantées auprès des citoyens par des gouvernements empressés, le terrorisme se porte bien cette année, fait remarquer mon collègue américain de Baltimore, Chris Campbell.

    • 2 000 Nigérians brutalement assassinés en janvier durant deux jours
    • 91 Camerounais tués en un jour en février
    • 137 Yéménites tués dans une seule journée de mars
    • 147 étudiants Kényans sauvagement assassinés en un seul jour en avril
    • 146 Syriens assassinés en une seule journée de juin
    • 162 Irakiens tués en un seul jour en juillet
    • 126 Irakiens tués en trois jours en août
    • 145 Nigérians assassinés en septembre en un seul jour
    • 219 Russes et 102 Turcs assassinés en octobre
    • 43 Beyrouthiens tués la veille de l’attaque parisienne en novembre
    • 132 Parisiens tués en novembre

    Et si nous arrêtions de faire ce que nous avons fait durant ces 14 dernières années s’interroge Chris Campbell ? Cela n’a pas marché et rien ne permet de suggérer que cela fonctionnera.

    Simplement arrêter de faire ce que nous avons fait jusque là : promouvoir militairement des gouvernements à l’étranger ; dans notre pays, sacrifier nos libertés sous des prétextes fallacieux, céder au communautarisme et renoncer à appliquer la stricte égalité de droits.

  • Ensemble, soyons vigilants

    « Ensemble, soyons vigilants »… Encore faut-il que le 17 réponde !

    Publié le dans Police et armées

    Par Simone Wapler.

    téléphones credits dan brady (licence creative commons)

     

    Il nous faut d’urgence « plus de tout » : plus de policiers, de gendarmes, de douaniers, de bombes, de bombardiers, de frappes sur la Syrie, de contrôles, de budget (et donc de déficit). Tout ceci pour notre sécurité car nous les Français sommes traumatisés par les derniers attentats, survenus 10 mois après celui de Charlie Hebdo.

    Pourtant, avant de payer pour toutes ces dépenses, de voter des lois liberticides et l’état d’urgence permanent ne serait-il pas plus judicieux de faire en sorte que le « 17 » réponde ?

    En matière de com, il est vrai qu’agir pour faire en sorte qu’il y ait quelqu’un au bout du fil de « police secours » est une affaire beaucoup moins juteuse et grandiose que « plus de » bombes, d’armes, de douaniers, de gendarmerie, de flicage monétaire. Rendre opérationnel le 17 ne sert pas beaucoup les intérêts du capitalisme de copinage (banquiers, fabricants d’armes, de systèmes de sécurité), ni celui des politiciens professionnels. Nous avons donc récemment eu droit à une propagande à la gloire des zombies.

    La communication est l’art de dire aux gens ce qu’ils souhaitent entendre tout en les amenant à penser ce que vous voulez qu’ils pensent, pour paraphraser Bruno Bertez. Toute la semaine du 16 au 20 novembre, les grands médias se sont remplis de Unes et de titres guerriers et sécuritaires et nous ont bien vendu le « pacte de sécurité » de M. Hollande.

    Voici, à titre d’exemple, les Unes de quelques grands journaux nationaux les 16, 17 et 18 novembre. C’est suffisamment éloquent.

    wapler

    Les Unes après les attentats du 13 novembre 2015

    Même Ségolène Royal, pas dégoûtée des portiques après le coûteux fiasco de ceux de l’écotaxe, voudrait nous imposer des portiques de sécurité pour scanner en masse.

    Au milieu de ce flot de « plus de tout payé par votre argent », une information n’a pas été beaucoup relayée. Pourtant, si elle avait été plus largement diffusée, nous aurions pu nous étonner que M. Cazeneuve, ministre de l’Intérieur n’ait pas, par décence, proposé sa démission.

    La solution : soyez vigilants !

    « Ensemble soyons vigilants » vous serine la « communication ». Variante SNCF-Vigipirate : « Attentifs ensemble »… En cas de doute, n’hésitez pas à sonner l’alerte ! Encore faut-il que l’alerte puisse être réceptionnée, entendue et traitée. Sinon, la vigilance et l’attention ne servent que l’observateur et non la société.

    Il appelle le 17 « au minimum 80 fois ». Des appels qui restent sans réponse…

    « Il est 19h35, vendredi 13 novembre. Christophe est à la terrasse du restaurant Cellar, 9 rue Crussol dans le 11e arrondissement, lorsqu’une Polo noire immatriculée en Belgique se gare devant lui. Le jeune observe ses deux occupants, qui tapotent sur leurs smartphones.

    À 21h40, après avoir appris les attentats au Stade de France, Christophe veut alerter la police sur ces individus qui lui avaient semblé louches. Il appelle le 17 ‘au minimum 80 fois’. Des appels qui restent sans réponse… La salle du Bataclan est à 300 m de là. Moins de 10 minutes plus tard, les hommes de la Polo font irruption dans la salle de spectacle et ouvrent le feu sur la foule, faisant au moins 89 morts. »  — L’Obs

    « On l’appellera Christophe. À l’autre bout du fil, la voix est lasse, fatiguée. (…) Il y a encore quelques heures, il se trouvait au 36 quai des Orfèvres pour raconter son incroyable histoire. Vendredi soir, donc, Christophe se trouve au restaurant Cellar, au 9 rue Crussol, dans le 11e arrondissement de Paris à seulement 3 minutes du Bataclan. C’est un habitué des lieux.

    Le patron est un de ses amis. À 19h35, alors qu’il boit un verre à l’extérieur du restaurant, Christophe voit arriver une Polo noire immatriculée en Belgique : « Ils se sont garés juste devant moi alors qu’il n’y avait pas beaucoup de place. J’ai trouvé ça bizarre. Le conducteur avait du mal à tourner le volant comme s’il savait à peine conduire. Je suis allé les voir pour leur dire qu’ils étaient mal garés. Ils n’ont pas ouvert la fenêtre et m’ont regardé méchamment. On aurait cru des morts-vivants, comme s’ils étaient drogués. »

    Christophe retourne boire son verre mais observe néanmoins les hommes dans la voiture qui a les feux éteints mais le moteur toujours allumé. « J’ai bien vu le visage du conducteur et celui du passager car ils ont commencé à tapoter sur leur smartphone, ce qui a fait que cela éclairait leur visage. » (…).

    Vers 20h15, Christophe voit passer une voiture de police devant le restaurant qui ne semble pas remarquer la Polo noire mal garée. À 21h30, Christophe quitte le restaurant tandis que les quatre hommes de la Polo sont toujours là.

    Il a appris que des bombes ont explosé au Stade de France. À 21h40, il tente à plusieurs reprises de joindre la police par téléphone ’80 fois au minimum’ mais sans réponse. Quelques minutes plus tard, la nuit cauchemardesque débutait au Bataclan. »Le Figaro

    Des lois liberticides passent comme une lettre à la poste. Des bombes sont larguées à l’étranger. On dépense sans frein et sans compter l’argent du contribuable qui n’en peut plus. Mais il n’y a personne au 17 !

    Cela ne dérange pas nos chers élus et ministres qui s’auto-congratulent facilement. M. Cazeneuve, ministre de l’Intérieur, n’ira pas pointer chez Pôle emploi, rassurez-vous. C’est tout simplement écœurant.

    Ensemble, soyons vigilants ! Mais ne perdez pas de temps à appeler le 17.

  • BD érotique

    Explications sur 5 des plus belles planches de la BD érotique

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