Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Film

  • LES NOUVEAUX CHIENS DE GARDE

     

     

     

     

    GIF - 25.8 ko

    La critique des médias, pourquoi faire ?

     

    par Henri Maler, fondateur et co-animateur d’Acrimed

    Acrimed | Action Critique Médias

    Depuis une quinzaine d’années, des livres (comme ceux de Pierre Bourdieu et Serge Halimi), des films (comme ceux de Pierre Carles), des journaux (comme PLPL, puis Le Plan B) et l’association Acrimed (son site et désormais, Médiacrique(s), son magazine) contribuent à une critique radicale et intransigeante des médias qui s’était assoupie pendant les décennies précédentes.

    Cette critique s’étend à la contestation en actes fomentée par des médias associatifs et alternatifs et à la résistance pratiquée par les soutiers de l’information avec le soutien des syndicats de journalistes. Elle se diffuse sur des sites indépendants et de nombreux blogs.

    Ses cibles ? L’ordre médiatique existant et ses gardiens. La soumission des capitaineries industrielles et des chefferies éditoriales au capitalisme dans sa version néolibérale, leur contribution à l’anémie du pluralisme politique et, plus généralement, les effets ravageurs de la logique du profit sur l’information, sur la culture et, dans des professions minées par une précarité grandissante, sur les conditions d’activité des journalistes et des créateurs. Sans oublier les menaces qui pèsent sur la neutralité d’Internet et la liberté de ses usagers.

    Ses enjeux ? Rendre sensible la nécessité, voire l’urgence de transformations en profondeur et d’une appropriation démocratique des médias et, dans ce but, faire ou refaire de la question des médias la question démocratique et donc politique qu’elle n’aurait jamais dû cesser d’être. Formuler des projets et leur accorder une place à la mesure du défi que représente la conjugaison de la révolution numérique et de la contre-révolution libérale. Et, par conséquent, rompre avec la politique des rustines et des placebos que résument des propositions minimalistes et intermittentes gagées sur les seules échéances électorales.

    Si un autre monde est possible, d’autres médias le sont aussi. Pour qu’un autre monde soit possible, d’autres médias sont nécessaires.

  • Les nouveaux chiens de garde


    Extraits de Les Nouveaux chiens de garde, Liber-Raisons d’Agir, 1997

    Les nouveaux chiens de garde

     

    Par Serge Halimi

    La construction de « l’intérêt du public »

    L’intérêt que nous éprouvons pour un sujet nous vient-il aussi naturellement que le prétendent les fabricants de programmes et de sommaires ? N’est-il pas plutôt construit par la place qui précédemment lui a été accordée dans la hiérarchie de l’information ? Lorsque la mort de Lady Diana fut annoncée (Le Monde y consacra trois « unes », TF1 un journal exceptionnellement prolongé qui, pendant 1 heure 31 minutes, ne traita que de ce seul sujet), comment quiconque aurait-il pu ne pas être « intéressé » ? Non pas que la nouvelle soit importante (la défunte n’avait aucun pouvoir, hormis celui de doper les ventes de la presse people), mais parce qu’à force d’entendre parler d’elle – de son mariage avec le prince Charles, de la naissance de chacun de ses enfants, de ses amants, des infidélités de son mari, de ses régimes alimentaires, de sa campagne contre les mines antipersonnel – La princesse était, qu’on le veuille ou non, entrée dans nos vies. On en avait appris davantage sur elle que sur bien des membres de notre entourage.

    Alors, forcément, sa mort nous « intéressa ». Peut-être se serait-on intéressé à d’autres sujets si les médias leur avaient consacré autant de temps et de moyens qu’à ce fait divers-là. Car comment peut-on se soucier de ce qui advient en Colombie, au Zimbabwe ou au Timor-Oriental quand on ignore l’existence de ces pays ? Les libéraux insistent sans relâche sur le rôle économique de l’offre. Sitôt qu’il s’agit d’information et de culture, ils prétendent cependant tout expliquer par la demande...

    Une uniformité très naturelle

    L’oubli du monde est idéologie puisqu’il construit un autre monde. Le« fait divers qui fait diversion » est idéologie puisqu’il attire l’attention sur l’anodin, et la détourne du reste. L’audimat aussi est idéologie. Alors président de la Société des journalistes de France 2, Marcel Trillat a expliqué que, grâce à une enquête d’audience minute par minute, la direction de l’information savait ce qui avait marché et ce qu’il fallait éviter.

    Mais, au jeu du spectacle, le résultat est connu d’avance : « Notre public devra se contenter, le plus souvent, de pensée prêt-à-porter, d’“images dramatiques”, de la langue de bois des têtes d’affiche de la politique et de l’économie. De vedettes du show-biz ou du cinéma venues assurer la promotion de leur dernier chef-d’œuvre en direct à 20 heures. Sans parler du record du plus gros chou-fleur de Carpentras ou des vaches envoûtées dans une étable des Hautes-Pyrénées. Au nom de la concurrence, chacun court pour copier l’autre. » Tout est dit. Nulle cabale ou conspiration : l’audimat est niché dans la tête des responsables de rédaction, soucieux de satisfaire les actionnaires et les annonceurs. L’uniformité devient alors chose très naturelle, rythmée par le balancier du marché.

    La résistance par la lucidité

    Parlant des journalistes de son pays, un syndicaliste américain a observé : « Il y a vingt ans, ils déjeunaient avec nous dans des cafés. Aujourd’hui, ils dînent avec des industriels. » En ne rencontrant que des « décideurs », en se dévoyant dans une société de cour et d’argent, en se transformant en machine à propagande de la pensée de marché, le journalisme s’est enfermé dans une classe et dans une caste. Il a perdu des lecteurs et son crédit. Il a précipité l’appauvrissement du débat public. Cette situation est le propre d’un système : les codes de déontologie n’y changeront pas grand-chose. Mais, face à ce que Paul Nizan appelait « les concepts dociles que rangent les caissiers soigneux de la pensée bourgeoise », la lucidité est une forme de résistance.

  • BHL fossoyeur de la culture française

    BHL fossoyeur de la culture française.

     
    Miroir mon beau miroir...
    Le serment de Tobrouk, ou  la guerre de Libye vue par un médiocre scribouillard sioniste millionnaire et prétentieux. Ainsi pourrait se résumer le documentaire foireux et partial, par conséquent sans intérêt, réalisé par le philosophe de série B, comme Bernard, comme Beauf, comme Bidon, comme Botul… Le serment de Tobrouk, c’est l’équivalent de ce qu’aurait pu faire George W. Bush s’il s’était mis en tête de faire un documentaire, sur la manière exemplaire dont les États-Unis ont démocratisé l’Irak, c’est à vomir !
     
    Après avoir tenté de nous convaincre qu’il était essayiste, après s’être travesti en philosophe sans craindre de se ridiculiser, voilà que BHL insiste à réaliser  des films pour la plus grande tristesse des amateurs du septième art. BHL cinéaste c’est un peu comme lorsque Giscard se mettait à l’accordéon, quand Sarkozy faisait jogging avec ses Ray Bahn et son t-shirt NYPD ou encore quand la compagne du fléau sioniste, Arielle Dombasle, massacrait Haendel sous prétexte qu’elle chantait juste… tout cela est pitoyable. 
     
    Le pire de tout, c’est que le Festival de Cannes 2012 a proposé la fiente de documentaire du pseudo-philosophe mégalo en sélection officielle, on croit rêver ! Comment a-t-il fait, il a payé ? Forcément il a payé, parce que coucher avec la gueule qu’il a… Comment un pays comme la France qui fut longtemps un modèle de démocratie (long, long time ago…) et d’indépendance a-t-il pu chuter aussi bas, pour promouvoir l’idéologie atlanto-sioniste de cette manière ? Le serment de Tobrouk fait l’apologie de la destruction de la Libye par l’OTAN, comme la presse française l’a fait pendant des mois, c’est très original ! Pourquoi BHL n’irait- il pas présenter son ridicule documentaire à Tripoli, juste pour rire, peut-être aurait-on la chance que quelque libyen revanchard lui colle balle de neuf millimètres entre les deux yeux, ça débarrasserait la France de ce fossoyeur de la culture qui fait honte à notre patrie.
     
    Alain Conny