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Politique française - Page 2

  • Checkpoint Charlie...

    Checkpoint Charlie, un trait d’union à sens unique

    Orient XXI > Magazine > Le choc « Charlie Hebdo » > Marc Cher-Leparrain > 19 janvier 2015

    L’attentat contre l’hebdomadaire Charlie Hebdo et l’attaque contre le supermarché cacher parisien ont confirmé que nous vivions à l’heure de la mondialisation, où il devient difficile de disjoindre politique intérieure et politique extérieure. Le choc créé devrait aussi permettre un débat sur la place des populations musulmanes, aussi bien en France que dans le monde, et sur leur rapport avec ce que l’on nomme « l’Occident ».

    Rassemblement devant la mosquée de Châteauroux le 9 janvier 2015. Vidéo La Nouvelle République, (copie d’écran postérisée).

    Il y avait autrefois à Berlin un point de passage dans le mur entre le «  monde libre  » et le monde communiste, qui s’appelait «  checkpoint Charlie  ». Il était plus facile à franchir pour ceux de l’Ouest que pour ceux de l’Est. Aujourd’hui, un autre mur, invisible, existe entre l’Occident et le monde musulman. À la grande différence du mur de Berlin construit par l’Allemagne de l’Est, c’est l’Occident qui l’a édifié, non pas en une nuit, mais par étapes successives dont ces dernières décennies sont les plus marquantes et les plus violentes. En France, son point de passage est la présence d’une importante population française musulmane. À l’image du mur de Berlin, le franchissement de ce pont culturel n’est malheureusement autorisé que dans un seul sens.

    Agressions extérieures et intérieures

    De même que de nombreux Français juifs sont attachés à Israël et à tout événement qui s’y rapporte, les Français musulmans sont sensibles aux événements qui touchent les pays arabo-musulmans. La réaction majoritaire à l’attentat contre Charlie Hebdo parmi ces derniers a été de le condamner, tout en rappelant l’inadmissibilité de blasphémer sur l’islam. Elle est très comparable à celle de la population musulmane française.

    Cette similarité est bien sûr fondée sur le partage d’une même religion, mais elle est également nourrie de la sensibilité légitime de la population française musulmane à ce que vivent et ont vécu les pays arabo-musulmans. Et en la matière l’addition est lourde. Au passif de la colonisation et de ses dérives subies par les parents ou grands-parents de nombre de compatriotes transformés par la guerre d’Algérie en «  sales Arabes  » et en «  bougnoules  » et qu’un projet de loi en 2005 soulignant «  le rôle positif  » de cette colonisation a giflés un peu plus, se sont ajoutés ces vingt dernières années les errements violents de l’Occident au Proche-Orient au cours de guerres à répétitions. Celles-ci n’ont fait effectivement que semer le chaos politique et la destruction humaine, avec des centaines de milliers de morts.

    Aujourd’hui, alors que le traitement de la question palestinienne persiste dans son «  deux poids-deux mesures  » et dans l’effacement de la notion d’occupé et d’occupant, la guerre contre le terrorisme qui se poursuit, et à laquelle participe la France, tue davantage de civils ordinaires que de djihadistes, drones et bombardements aériens confondus.

    À cette agression permanente sur les terres de leurs racines culturelles, et à laquelle la France participe, se superpose en même temps, avec un impact encore plus violent, celles subies par les Français musulmans de façon permanente dans leur propre pays. Ces agressions, dans un premier temps à dominante raciste, sont devenues également islamophobes au fur et à mesure du développement de la confrontation de l’Occident au djihadisme et des récupérations qui en ont été faites. Le résultat est qu’une bonne partie des Français musulmans font face à la marginalisation raciale et religieuse qui les désigne comme éléments exogènes. Délit de «  sale gueule  », discriminations de toutes sortes et allusions à fond raciste dans la vie de tous les jours, mais aussi stigmatisation de leur foi par des lois les visant tout particulièrement (lois sur les signes religieux et le port du voile dans l’espace public), par la remise en cause de leur religion vis-à-vis de la démocratie, et aujourd’hui par la désignation à la vindicte populaire s’ils ne trouvent pas acceptable qu’on injurie et dégrade ce qu’ils ont de plus sacré.

    Va-t-on expliquer que des lois spécifiques comme celles qui protègent — à juste titre — leurs compatriotes juifs ne sont pas possibles en France  ? Une loi contre l’islamophobie  ? Comment expliquer que l’on accueille dans les médias audiovisuels du service public des auteurs islamophobes dont les ouvrages ne font qu’entretenir la haine et la peur du musulman  ? La participation à la marche de protestation du 11 janvier de nombreux Français musulmans s’est trouvée contrainte, tant les voix s’étaient élevées dans les grands médias, y compris du service public, pour qu’ils condamnent l’attentat en tant que musulmans plus qu’en tant que citoyens. Ce faisant, la France a gommé la pleine citoyenneté des Français musulmans au regard du reste de la population, les a obligés à accepter le statut de coupable a priori jusqu’à preuve du contraire. Condamner l’attentat est une chose, le faire en stigmatisant un peu plus une partie de la population française, en l’obligeant en l’occurrence à cautionner l’islamophobie, en est une autre. Une avanie de plus, et pas des moindres.

    Des remèdes aux effets pervers

    La terminologie d’«  islam de France  » ou d’islam à la française, promue par nos politiques, est perverse. Elle est même une erreur. Au nom de l’intégration dans la République et dans la société française, elle tend à couper de leurs origines nos compatriotes musulmans issus de l’immigration, de leur foi, qui se partage en branches et écoles bien définies, lesquelles ne sont pas plus françaises que le catholicisme ou le judaïsme. Pire, elle stigmatise l’islam en tant que tel.

    À travers l’expression d’«  islam de France  », est mise en avant la notion d’«  islam modéré  », qui seul serait admis en France. Cela sous-tend de façon implicite que l’islam en tant que tel ne l’est pas. Ce faisant, on contribue à nourrir les récupérations de la part de certains partis politiques qui surfent sur les peurs irrationnelles de ceux dont la vision de l’islam est parallèlement nourrie par les buzz sensationnels de médias cherchant à attirer le chaland. Cette terminologie perturbe son objectif, qui est de lutter contre les dérives radicales et intégristes s’opposant à la République et à ses lois. Plus grave, elle accepte — et donc rend légitime — la prise en otage de l’islam par les djihadistes et radicaux de tout poil, y compris par le wahhabisme saoudien qui est issu de la plus rigoriste des quatre écoles du sunnisme.

    Il ne peut y avoir un «  islam de France  », comme il ne peut y avoir un «  judaïsme de France  » ou un «  catholicisme de France  ». Tout ce qui peut être imposé, c’est le respect des lois de la République par chaque citoyen dans la pratique de sa religion, et à traitement égal. Cette imposition est de la responsabilité de l’État, et non pas de représentants de chaque religion. Se décharger de cette mission sur ces derniers reviendrait à entériner le communautarisme sur une base religieuse, principe de communauté qui en outre n’existe pas au sein des Français musulmans. Comme le souligne fort justement Olivier Roy1, il n’y a pas en effet, dans la population musulmane française, de phénomène de communautarisation au niveau national, ni de volonté pour se transformer en communauté. Cette population est très hétérogène religieusement, socialement et politiquement. Les organisations voulues «  représentatives  » existantes sont portées par le gouvernement français et des gouvernements étrangers, et n’ont de ce fait pas de légitimité locale.

    Et cette non-communautarisation est plutôt une bonne nouvelle, conclut Olivier Roy. Du fait de l’absence d’équivalent de la «  papauté  » chez les sunnites, ce qui pose problème cependant sont des immixtions d’États étrangers dans certaines mosquées françaises, en particulier quand il s’agit de l’Arabie saoudite dont le wahhabisme (salafisme) est catalyseur de radicalisation.

    Les racines du djihadisme

    Le terrorisme djihadiste n’est pas né de rien. Il n’est pas né d’emblée au sein des populations musulmanes. Il a plusieurs racines ou incitations. Parmi les principales :
     la colonisation occidentale, qui a provoqué en réaction défensive l’émergence de l’islam politique  ;
     la répression des mouvements de l’islam politique par les régimes arabes post-coloniaux laïcisants ainsi que par certaines monarchies du Golfe (en particulier l’Arabie Saoudite, y compris récemment) et le soutien de l’Occident à ces régimes  ;
     la politique coloniale ininterrompue de l’État d’Israël aux dépens des Palestiniens et avec le soutien de l’Occident  ;
     la promotion et la manipulation de mouvements djihadistes par certains États du Proche-Orient, notamment l’Arabie saoudite (en Afghanistan dans les années 1980, en Syrie depuis 2011), la Syrie (au Liban, en Irak et en Syrie même pour contrer la révolution de 2011), le Pakistan (talibans en Afghanistan pendant les années 1990) et l’Iran  ;
     la prise en otage parallèle de l’islam par les régimes saoudiens et iraniens dans le cadre de leur compétition politique  ;
     et enfin le retour massif des interventions militaires occidentales.

    Le djihadisme s’est attaqué — et s’attaque encore — aussi bien à des régimes arabes (et à celui du Pakistan aujourd’hui) qu’aux pays occidentaux. Les victimes sont, sans commune mesure, infiniment plus nombreuses parmi les populations musulmanes de ces pays que parmi les populations occidentales. Le grand dénominateur commun est l’agression contre l’islam ou sa manipulation par des régimes politiques à des fins strictement profanes.

    Tendre la main

    Aujourd’hui, la stigmatisation des musulmans en France, la propension à leur demander implicitement des comptes pour les violences commises par les djihadistes, les écrase dans un étau. Musulmans, ils sont suspects alors que les musulmans sont les premières victimes de ce terrorisme. Musulmans, ils doivent arborer «  Je suis Charlie  » alors que leur histoire récente n’a été qu’une succession d’agressions violentes contre l’islam. Musulmans, ils doivent cautionner le fait que pour combattre la prise en otage de leur religion par des groupes terroristes, l’on blesse cet otage pendant que l’on tue ces preneurs d’otage.

    Lutter contre le terrorisme des groupes djihadistes et contre les idées qu’ils tentent de propager au sein des populations musulmanes en Occident, commence par tendre la main aux populations musulmanes qui, dans leur quasi-totalité, ne demandent qu’à vivre en paix comme citoyens de la République. À défaut de réduire le chômage des banlieues qui contribue à la rancœur de populations fragilisées, un premier pas gigantesque serait l’arrêt de la stigmatisation de toute une population, davantage de respect et d’écoute. Un second grand pas serait fait avec une remise en cause de la politique étrangère française dans le monde arabe. Une politique qui, telle qu’elle est conduite, ne fait qu’aggraver la situation et contribue à fabriquer toujours plus de djihadistes. À défaut d’avoir la volonté et le courage de la modifier pour des raisons d’intérêts économiques immédiats, ayons au moins la volonté, qui ne nécessite pas de courage et qui est sans conséquences économiques, de prêter davantage attention à ceux qui, citoyens français, sont de confession musulmane. Si l’on déclare que «  La France, sans les juifs de France, n’est pas la France  », il faut déclarer aussi que sans les Français musulmans, la France n’est pas la France.

    À toi, jeune Européen, je voudrais dire que la peur des autres les façonne à nos peurs, nous allons créer et rencontrer ce que nous craignons. Surtout quand des politiciens sans conscience utilisent nos peurs pour des raisons électorales.
    Père Paolo Dall’Oglio.

     

  • Attentats (déjoués) pouvoir et médiatisation

     Ce petit détail qui cloche

    PAS DE DOUTE, ON NOUS PREND POUR DES BILLES !

    Et bien entendu, nos députés qui ne sont, à priori, pas plus bêtes qu’un journaliste de Numérama n’ont absolument rien remarqué. C’est ballot, tout de même…

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    Si l’attentat déjoué, pour lequel quatre personnes ont été placées en garde à vue et trois mises en examen, était prévu pour la fin de l’année, voire le début de l’année 2016… pourquoi les policiers qui les avaient étroitement à l’oeil ont-ils choisi cette semaine de les arrêter et de faire connaître leur arrestation, alors qu’ils pouvaient se donner le temps de consolider un dossier actuellement fragile ?

    Le faire en plein examen du projet de loi Renseignement par le Conseil constitutionnel est-il une pure coïncidence ?

    Comment savoir si l’annonce d’un projet d’attentat déjoué et la mise en examen de ses co-auteurs présumés répond à une véritable stratégie policière et judiciaire cohérente, ou s’il s’agit plus cyniquement de l’orchestration médiatique d’un projet de pieds nickelés, à des fins purement politiques ?

    Étant donné qu’il se trouve réellement des hommes pour trancher la tête d’autres hommes en France, nous avions choisi de nous astreindre à un silence respectueux concernant le nouveau projet d’attentat déjoué par les services du renseignement français, qui pouvait correspondre à une réelle menace. Pas question de prêter le flanc à ceux qui accusent rapidement les opposants au projet de loi Renseignement de donner constamment dans l’interprétation paranoïaque des faits, même si le calendrier des arrestations médiatisées semblait particulièrement opportun, au moment où le Conseil constitutionnel rédige la décision qu’il rendra dans les prochains jours sur le projet de loi renforçant les pouvoirs des services de renseignement.

    Certes, pensions-nous, il y a parfois des coïncidences dans le calendrier.

    Comme ce projet d’attentat au musée du Louvre (par quelqu’un qui était en prison) révélé par le Parisien le 9 juillet 2014, le jour-même où le Gouvernement présentait en conseil des ministres le projet de loi de lutte contre le terrorisme.

    Comme cette arrestation médiatisée d’un recruteur de djihadistes le 11 septembre 2014, alors que l’Assemblée débutait l’examen du texte le 15 septembre.

    Comme cette note secrète de la DGSI concernant des attentats déjoués, qui fuite le 3 novembre 2014 alors que le 4 novembre, le Sénat devait adopter définitivement une loi anti-terrorisme.

    Comme cette conférence de presse organisée par Bernard Cazeneuve le 22 avril 2015 pour annoncer des projets d’attentats déjoués par les services de renseignement, quinze jours avant le vote du projet de loi Renseignement à l’Assemblée nationale.

    Comme ces attentats déjoués à Villejuif, annoncés le 8 juin 2015, la veille du vote du projet de loi Renseignement au Sénat.

    Mais ce ne sont que des coïncidences.

    Et même si Bernard Cazeneuve avait expliqué sur RTL qu’il ne fallait pas parler des projets d’attentats déjoués par ce qu’il « n’est pas nécessaire de parler de ce qui se fait et qui est de nature à protéger les Français« , il a depuis justifié un changement de politique de communication. « Lorsqu’il y a des faits graves, il est du rôle du gouvernement d’en informer les Français. On ne peut pas cacher la vérité aux Français, c’est ce que souhaite le gouvernement, c’est ce que souhaitent le président de la République et le Premier ministre et nous le faisons, ce travail d’information, en très étroite relation avec l’autorité judiciaire et notamment le parquet« , a ainsi expliqué cette semaine le ministre de l’intérieur. Dont acte.

    Ce n’est donc pas du tout pour faire pression sur un Conseil constitutionnel submergé d’argumentaires de censure de la loi sur le Renseignement que le gouvernement a permis que soit communiqué des informations sur le projet d’attentat déjoué, qui devait viser une base militaire de Fort Béar. Et que ce soit communiqué, notamment, le fait qu’ils utilisaient abondamment les réseaux sociaux et même des « forums chiffrés » pour communiquer ensemble avec des membres de l’Etat Islamique.

    Ce n’est encore qu’une coïncidence.

    Mais il y a tout de même un petit détail curieux qui nous a incité à sortir de la réserve que nous nous étions imposée. Une logique judiciaire et policière qui nous échappe. Si l’on en croit les déclarations du procureur de la République François Molins, l’attentat imaginé par des jeunes hommes de 16 à 23 ans qui étaient sous étroite surveillance aurait été prévu pour décembre 2015 ou janvier 2016. L’on croit comprendre que pour le moment aucun élément matériel de préparation de l’attentat n’a été mis au dossier. Il y a bien des paroles, beaucoup de paroles, des projets… mais rien de concret. Pas la moindre arme achetée, par exemple.

    Or pour être constituée pénalement, l’infraction de préparation d’un acte de terrorisme prévue par le code pénal demande que soit notamment démontré « le fait de détenir, de rechercher, de se procurer ou de fabriquer des objets ou des substances de nature à créer un danger pour autrui« . Dès lors, pourquoi les services de renseignement qui avaient déjà ces individus sous étroite surveillance, et qui savaient visiblement qu’il n’y avait pas de menace immédiate puisque l’attentat était prévu dans six mois, ont-ils décidé de passer à l’action maintenant et de le faire savoir, plutôt que d’attendre le moment où les armes nécessaires à l’attentat seraient effectivement obtenues ou activement recherchées ?

    Vraiment, un petit quelque chose dont la logique nous échappe. Une idée ?

    Publié par Guillaume Champeau, le Vendredi 17 Juillet 2015

    http://www.numerama.com/magazine/33711-attentat-dejoue-ce-tout-petit-quelque-chose-d-illogique.html

    SUR LE MÊME SITE :

    http://www.numerama.com/f/138743-t-un-site-de-rencontre-adultere-americain-pirate.html

    C’est pas « justice soi-même », c’est « morale soi-même »…

    C’est bien gentil tout ça, mais quand les hackers vont-ils s’attaquer au système financier ??

  • Les journalistes, chouchous de l’État

     la preuve par les chiffres

    Vous voulez savoir pourquoi les journalistes des grands médias sont alignés parfois contre toute logique, avec la plus grande des mauvaises foi, négligeant rapports et documents pris au sérieux et étudiés par la presse étrangère ? Vous aimeriez savoir pourquoi en France nous avons une caste médiatique qui ferait le bonheur d’une république bananière ? Vous avez sans doute une idée… Mais avec quelques chiffres, tout s’éclaire .

    TVA à 2,1%, 7650€ d’abattement fiscal, exonération de l’ISF, les cadeaux aux journalistes

    EXTRAITS

    … »Nos gouvernants qu’ils soient de droite ou de gauche, sont dans le même courant, ils pensent ainsi pareil que dans les rédactions. Ils essaient suivant le parti soit de les récompenser ou de les acheter, au nom de la liberté d’informer. Donc on les arrose de subventions, auquel cas aucun de ces médias ne survivraient, et puis on leur donne des avantages mais surtout, on les tait.

    Ainsi, les journalistes «déduisent donc un premier montant de 7 650 euros de leur rémunération nette de cotisations sociales, puis opèrent la déduction forfaitaire de 10 % sur le montant restant. Puisque cette somme de 7 650 euros est réputée constituer une allocation pour frais d’emploi utilisée conformément à son objet, les journalistes sont censés réintégrer en contrepartie dans leur revenu imposable les allocations pour frais d’emploi réellement versées par l’employeur. Toutefois, comme l’administration plafonne à 3 430 euros cette réintégration, le journaliste est toujours gagnant…

    Ainsi, un journaliste dont la rémunération fixe est de 40 000 euros nets et se fait rembourser en sus 10 000 euros de frais de réception, transport, documentation, cadeaux…, aura perçu 50 000 euros et se retrouvera au final imposé sur : 40 000 + 3 430 – 7 650 = 35 780 – 10 % = 32 202 euros. » 

    « Et comme le législateur aime vraiment les journalistes, il leur offre une petite douceur supplémentaire, à savoir l’exonération totale de l’indemnité spécifique de licenciement à l’initiative de l’employeur. Indemnité qui, rappelons-le, s’élève au moins à un mois de salaire par année d’ancienneté… »

    Oui il y a vraiment quelque chose de bien pourri dans la République, la connivence des pouvoirs.

    Mike Borowski

    SOURCE DE L’ARTICLE :

    http://lagauchematuer.fr/2015/03/25/tva-a-21-7650e-dabattement-fiscal-exoneration-de-lisf-les-cadeaux-aux-journalistes/

  • Les tiraillements du Camp du Bien

     

    Publié le 13 mai 2015 dans Édito

    Il y a encore quelques années, il était assez facile de repérer les bons des méchants. Mais petit à petit, avec la crise et l’arrivée au pouvoir des Socialistes officiels, les cartes se sont brouillées, les méchants sont devenus foutrement plus nombreux, à mesure que les dénonciations des bons s’empilaient. En ce mois de mai 2015, on doit se rendre à l’évidence : le Camp du Bien s’est démultiplié pour ne faire qu’une succession de petits baraquements retranchés d’où partent des tirs nourris, tous azimuts.

    Pour tout dire, c’est le bazar et une vache n’y retrouverait pas ses chatons.

    Chat bourré

    Jusqu’au 7 janvier dernier, on pouvait encore trouver des grandes idées qui rassemblaient mollement les individus, à l’instar des petits coquillages ballotés par une mer paresseuse. Il y avait l’antiracisme, bien sûr, la lutte contre les discriminations et pour l’égalité, décidément, la volonté d’en finir avec le méchant turbo-libéralisme (évidence nécessaire). À dose plus ou moins modérée, les combats pouvaient comprendre aussi ceux contre la pollution et le réchauffement climatique, la domination patriarcale et le massacre des bébés phoques. Simple, vous dis-je.

    Après le 8 janvier, les choses sont devenues nettement plus complexe, tout d’un coup. Le Camp du Bien s’est retrouvé plongé dans un abîme de perplexité.

    charlie hebdo intouchablesIl devait dénoncer l’abominable, mais devait à tout prix éviter l’amalgame, ce truc dangereux à base de bête immonde pilée et macérée dans du jus de communautarisme le plus aigre. Le Camp du Bien devait à la fois garantir, rubis sur l’ongle, la liberté des uns à s’exprimer, de préférence en faisant des dessins de figures religieuses sodomisant des enfants (suggestion de présentation), tout en expliquant aux autres la notion de respect et l’absolue nécessité de ne pas stigmatiser qui que ce soit, le tout en poursuivant ceux qui affirmaient s’exprimer autrement que dans les cases prévues à cet effet, tout en préparant ouvertement une loi de surveillance que la NSA n’aurait même pas osé pousser en loucedé.

    Fatalement, même pour le Camp du Bien dont la souplesse intellectuelle est légendaire et lui permet de plier la réalité avec une dextérité invraisemblable, ce genre d’exercices acrobatiques peut provoquer des foulures (du droit) et autres entorses (aux principes de base) assez carabinées. Ce qui devait arriver arriva : le Camp du Bien explosa.

    À présent, l’état des lieux est impossible à faire. Les Camps du Bien se tirent les uns sur les autres. Tenez, dans l’actualité, on trouve de tout.

    Le Camp du Bien ne stigmatise pas, c’est dit. Mais comme le Camp du Bien est laïc, il ne voudra pas de certains signes ostentatoires, comme … une jupe trop longue. Le Camp du Bien est poursuivi par une association du Camp du Bien pour discrimination. Là encore, rassurez-vous, le Camp du Bien gagnera à la fin (je vous laisse choisir lequel, moi, je m’y perds).

    Le Camp du Bien Caroline Fourest est pour la liberté d’expression, on l’a vu, et il lui arrive même de se fendre de livres entiers pour l’expliquer en long, en large et parfois un peu de travers. Alors le Camp du Bien Aymeric Caron dissèque et critique, dans une émission officiellement Camp du Bien Laurent Ruquier. Et parfois, ça se termine en distribution d’anathèmes. Prendre parti sera complexe. Le Camp du Bien gagnera, quoi qu’il arrive.

    Le Camp du Bien, il n’aime vraiment pas trop discriminer. C’est très vilain, ça, monsieur. Mais le Camp du Bien admet que, parfois, faire des statistiques ethniques, ça peut le faire, à tort ou à raison. Bien sûr, lorsque le Camp du Mal entreprend de faire mine de s’y employer, c’est la tempête : Ménard qui tente de savoir combien d’enfants musulmans il peut avoir sur sa commune en comptant les patronymes arabes, c’est insupportable en République Socialiste du Bisounoursland. Sauf qu’à bien y réfléchir, il devient difficile de lui reprocher ce que d’autres prônent, ou font carrément. Au sein même du Camp du Bien, le Deux Poids, Deux Mesures entraîne des crispations…

    D’un côté, on comprend que le Camp du Bien (ici, le ministre du Chômage, François Rebsamen), travaille pour l’égalité entre les hommes et les femmes au travail. De l’autre, le Camp du Bien ne saura pas tolérer qu’on supprime le « rapport de situation comparée » (RSC), institué par la loi Roudy de 1983. Le Camp du Bien lance donc une pétition contre le Camp du Bien. Rassurez-vous, le Camp du Bien gagne à la fin, même si on peut s’étonner que le Camp du Bien désire si ardemment faire des statistiques sexuelles, alors qu’il s’interdit de faire des statistiques ethniques.

    Egalité, Taxes, Bisous : République du Bisounoursland

    Le Camp du Bien, il a été Charlie. Mais à lire les Grands Penseurs Inévitables de ce Camp, il n’aurait pas dû, ou s’il l’a été, c’était pour camoufler son islamophobie. Le Camp du Bien bondit (forcément, se faire traiter de cryptofascisme et de pétainisme, ça picote un peu). La bataille sera homérique, le Camp du Bien en sortira vainqueur, c’est évident.

    Et bon courage pour y comprendre quelque chose …

    Alors que les scories de mai 68 retombaient en France, la société s’est progressivement accommodée de ces individus aux agendas politiques socialistes les plus agressifs, qui ont eu la présence d’esprit de se placer dans les strates les plus efficaces pour diffuser leurs messages, essentiellement les médias, l’enseignement et la politique. Ces messages bien spécifiques ont, « avec brio » si l’on regarde la société actuelle, fait passer le plaisir immédiat avant le bonheur, la consommation avant l’épargne, l’amusement et le divertissement avant le sérieux, et l’insouciance inculte avant la culture et le savoir. Après presqu’un demi-siècle, ça y est, la mission est réussie, qui consistait à faire en sorte que partout, tout le temps, les soldats de la Pensée Autorisée soient à l’affût, prêts à dégainer et à fusiller sur place le moindre impétrant qui aurait eu l’audace de penser de travers et de le dire.

    Cette observation peut être faite dans à peu près tout le monde occidental, avec des variantes en fonction du terreau local, parfois plus conservateur, parfois plus progressiste. Mais en France, le mal est si profond, si bien implanté et la liberté d’expression est si bien corsetée que la moindre formule de dissidence est rapidement attaquée par des meutes de sicaires fanatisés du Camp du Bien.

    Jusqu’à présent, cela avait eu pour effet de réduire au silence, ou à peu près, tout ceux qui ont le malheur de réclamer moins d’État, moins de cette solidarité gluante, de cette déresponsabilisation galopante, de cet égalitarisme forcené qu’on nous fourre partout, à toutes les sauces, dans tous les discours, à toutes les occasions, dans chaque commémoration, célébration ou événement. A contrario, tous ceux qui réclamaient exactement l’inverse ont eu des boulevards médiatiques, et, par voie de conséquence, les subsides généreux d’une République reconnaissante.

    Seulement voilà : deux effets sont apparus progressivement.

    D’une part, comme je l’ai dit, la mission du Camp du Bien est un succès : l’attrition des ennemis sous ses feux est complète. Malheureusement, des mercenaires sans ennemis finissent bien vite par s’ennuyer, et finissent par se chamailler.

    D’autre part, la crise aidant, les subsides sont plus difficiles à distribuer. Le nombre de mercenaires du Camp du Bien a tant augmenté que payer leur solde devient fort coûteux. Il faut choisir celles des factions qui recevront, celles qui seront aidées, celles qui devront se débrouiller. Les repas sont plus frugaux, les appétits s’aiguisent, les crocs sortent. Et comme, en plus, aucun alpha n’a vraiment pris la direction, que le seul qui pourrait y prétendre est tout sauf un chef crédible, … les dissensions se muent en batailles rangées.

    Le Camp du Bien n’a plus ni ressources intellectuelles ou morales, ni plus la moindre colonne vertébrale doctrinaire. Les penseurs et intellectuels, depuis longtemps éteints, ont été remplacés par des vendeurs de soupe populiste qui ont choisi de se tirer dans les pattes en s’accusant mutuellement de censure, de fascisme, de racisme ou de discrimination amalgamante pétaino-islamophobe (ne reculons devant rien) pour exister médiatiquement et grappiller, tant que cela sera possible, les quelques miettes que la France pourra encore leur offrir.

    Le délitement du pays continue. Regardez-les bien se débattre dans la purée collante que tous ces groupes ont contribué à former. Regardez cette magnifique élite se focaliser sur ces kyrielles de sujets dilatoires alors que l’économie n’a jamais été aussi mauvaise. Regardez-les bien se foutre presque sciemment (j’insiste sur presque) de ceux qui paient pour leurs combats grotesques, leurs idées pourries et leurs débats indigents.

    Regardez-la bien, cette élite, et profitez-en tant que vous pouvez. Parce qu’à un moment ou un autre, la réalité, implacable, va reprendre ses droits et tout ça va devoir s’arrêter. Ça risque d’être un peu douloureux.

    le socialisme c'est magique

     

  • Les Républicains, ou le joli troll de Sarkozy

     

    Effervescence dans tout le pays : l’UMP, probablement fatiguée d’être confondue sans arrêt avec une arme à feu ou une urgence médico-psychologique, a décidé de changer de nom !

    On peut comprendre les dirigeants de ce parti politique : ce nom commence à dégager une petite odeur fétide, et comme les couches hygiéniques qui retiennent ce qu’il faut où il faut, mais pas indéfiniment, il devenait indispensable d’en changer. Et pour ceux qui ne sont pas très au fait de la politicaillerie française, rappelons que l’UMP n’est, essentiellement, que le nom de l’ancien RPR (un précédent parti, lui aussi de drouate), fusionné avec Démocratie Libérale et d’autres micro-partis rigolos au début des années 2000 par un Chirac pétillant de sagacité. Après un peu plus de 10 ans dans la vie politique française, le parti change donc encore de patronyme.

    Il faut bien ça : la drouate, ce repaire de conservateurs étatistes arc-boutés sur un passé figé, change en effet beaucoup plus souvent de vitrine que la gôche, dépotoir officiel des progressistes et autres forcenés du Changement Maintenant, dont le nom (Parti Socialiste) n’a, lui, pas changé d’un pouce depuis un bon demi-siècle. Que voulez-vous : les progressistes français aiment tendrement leurs habitudes multi-générationnelles alors que les conservateurs français ont la bougeotte. On ne s’étonnera donc pas du pataquès invraisemblable qui s’empare des premiers lorsque les seconds décident de changer le nom d’un parti politique minoritaire, d’autant que son président, Nicolas Sarkozy, a eu un certain culot : il entend l’appeler « Les Républicains » et son logo est déjà prêt !

    Une typo s'est glissée dans ce logo. Ami lecteur, sauras-tu la retrouver ?Une typo s’est glissée dans ce logo. Ami lecteur, sauras-tu la retrouver ?

    Quelle audace ! Et surtout, quelle impudence !

    En choisissant un tel nom, a-t-il bien mesuré la portée de son acte impertinent ? Morbleu, a-t-il pensé à tous ces gens dont le patronyme familial est, justement « Républicain » et qui se retrouvent ainsi, à leurs corps défendant, horriblement acoquinés avec le parti de l’ex-président, victime d’un abominable amalgame, chose officiellement interdite parce que définitivement pas-Charlie ? Pensez donc ! Jules Républicain, Gérard Républicain ou Régis Républicain (un indécis, sans doute) ne veulent surtout pas être associés avec Les Républicains, parce que c’est sale, c’est honteux d’être répub… Ah non, pardon, c’est parce qu’il est sale d’être dans un parti politique qui se prétend républ… Non plus.

    Hum, voilà qui corse l’affaire.

    Ah oui, voilà : ce serait parce que ce terme, une fois déposé et pris comme marque et modèle déposé ™ⒸⓇ serait une « appropriation du bien commun », comme si, en quelque sorte, ces salauds de drouate voulaient s’approprier l’air, l’eau et le républicanisme qu’on respire et qu’on boit partout, à chaque seconde de notre vie en France !

    C’est intolérable !

    Dès lors, comme le souligne avec une lucidité remarquable Christophe Léguevaques, un des avocats portant la plainte, il y a « trouble manifeste » :

    « Nous sommes tous républicains de par l’article premier de la Constitution, la France est une République indivisible. Et là, les deux tiers de la population se trouvent exclus ! »

    Ben oui, c’est limpide : si le nom était pris par ce parti, ceux qui n’y sont pas encartés s’excluront de fait de cette grande et belle idée, ne participeront pas à la vie républicaine de la société française, et seront donc montrés du doigt, houspillés par le reste de la population et on leur retirera le droit de voter et de payer des impôts, et …

    cat wait what

    Non, il n’y a pas à dire, voilà un beau (bien que probablement involontaire) trolling de Nicolas Sarkozy. En jouant avec un terme aussi large et fourre-tout, il pensait sans doute élargir son parti d’opposition français. Mais avec les petites éructations de Pierre Laurent, le sénateur communiste (évidemment communiste), son troll est d’autant plus réussi qu’à présent, tous les médias se sont emparés de la micro-affaire pour couvrir l’événement judiciaire : le nom sera-t-il autorisé par la cour ? Fouyaya, fouyaya, épineux problème d’importance capitale dans un pays frais, dispos et en bonne santé, qui devait bien occuper quelques journalistes, avides d’un bon petit papier à l’idée que cette nouvelle marque soit retoquée au grand dam de l’ancien président, et mobiliser un sénateur et une poignée de gogos embrigadés dans cette sombre manipulation politicienne d’un niveau assez consternant.

    Las. La justice aura finalement donné gain de cause à Sarkozy et sa fine équipe qui ont donc en définitive le droit d’appeler leur parti Les Républicains™ : le tribunal des référés de Paris a autorisé le nouveau nom et ni le « trouble manifestement illicite », ni le« dommage imminent » invoqués par les plaignants ne sont donc démontrés. Zut, mis à part quelques petits papiers de clôture de l’affaire dans les médias, le feuilleton devrait s’arrêter là. Et encore plus Zut alors, du côté des plaignants, c’est les pleurs et les grincements de dents. Un de leurs avocats estime même rien moins que :

    « l’usage du nom “Les Républicains” par un parti quel qu’il soit va très vite poser des problèmes de compétition déloyale, par exemple à l’égard de certains de nos clients. Que vont pouvoir faire les candidats du mouvement Cap 21 de Corinne Lepage ou du MRC face à des candidats qui vont se présenter comme Les Républicains ? »

    Effectivement, que faire devant l’arme ultime d’un nom qui fouette l’air comme un coup de sabre laser dans l’eau ? Comment combattre l’hydre de la drouate maintenant protégée par un blase du tonnerre de Brest qui fait de la compèt’ déloyale à Cap21 ou MRC ?

    Pour ne pas s’avouer vaincus, les plaignants réfléchissent à faire appel, probablement et malheureusement parce que le ridicule ne tue pas (Corinne Lepage, justement, en étant une preuve vivante) : nos frétillants Républicains pas Républicains™ (mais républicains, hein, oh, attention !) peuvent engager une action sur le fond, le juge de l’urgence n’ayant statué que sur la base du « trouble illicite », non démontré. Ouf, les médias pourront pondre quelques rebondissements dans cette palpitante chronique d’une France apaisée.

    Cependant, en toute bonne logique, et en tenant compte aussi bien du programme qui anime les mouvements intestinaux du parti que de son historique extrêmement éclairant, un nom à la fois plus exact et beaucoup plus provocateur aurait été Les Socialistes™.

    Moyennant un petit logo ravivant la flamme patriotique, l’ensemble aurait été en parfaite adéquation avec le paysage politique français, dont le spectre n’est plus guère composé que de socialistes plus ou moins musclés de l’interventionnisme étatique. Et puis, question trolling, ça, au moins, ça aurait eu de la gueule…

    Le vrai logo des principaux partis politiques françaisLe vrai logo des principaux partis politiques français