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Societe - Page 27

  • L’esclavage n’est pas que l’affaire des Noirs

    TRIBUNE
    10/05/2013 à 08h17

    Jean-Claude Tchicaya | ex-maire adjoint


    TRIBUNE

    En ce 10 mai, nous voulons rendre un hommage appuyé et une reconnaissance vibrante et républicaine aux femmes et hommes réduits en esclavage, célèbres, anonymes ou mis dans l’anonymat, qui ont participé à leur propre libération et à celle de la France et de la République.

    La loi du 10 mai 2001 reconnaît la traite négrière et l’esclavage comme crime contre l’humanité.

    Donc cela nous appelle à une reconnaissance politique du combat de ces héros de notre démocratie tous les 10 mai, reconnaître en ces femmes et hommes, esclaves ou non, tous leurs alliés actifs, célèbres ou non, blancs ou non, leur combat pour la liberté, pour la justice, pour la démocratie, pour l’égalité, pour le droit de vivre autrement que sous la férule et sous le joug des maîtres et des lois abjectes.

    Durant plusieurs siècles, la souffrance, l’injustice à son paroxysme étaient les compagnes obligées de ces êtres humains.


    Plan d’un navire de la traite négrière, musée d’histoire de Nantes (SALOM-GOMIS SEBASTIEN/SIPA)

    Durant ces longs siècles, les esclaves ont éprouvé toutes les stratégies possibles, peu ou prou, pour résister, combattre, lutter contre l’avilissement, les coups de fouet, les humiliations, l’exploitation économique et physique, les nombreux viols, de la traversée en galères aux plantations, l’exigence du reniement d’eux-mêmes, de leur nom, de leur identité, de leur religion, de leurs cultures.

    Leur couleur était associée politiquement et juridiquement à l’inégalité des dites « races », organisée par un code noir, le code juridique le plus terrifiant qu’ait engendrée notre République, écrit par Colbert à la demande de Louis XIV.

    Ce code noir a rencontré beaucoup d’assentiment mais il a aussi, par ces articles, innommables d’inhumanité, aux effets concrets directs sur la vie des esclaves, déclenché des oppositions et non des moindres, des révoltes, des solidarités mais malheureusement, c’est bien l’assentiment qui a rassemblé la majorité de nos concitoyens.

    Et pour ceux et celles qui veulent se cacher derrière le petit doigt de l’époque ou du contexte, nous ne devons pas oublier que chaque minute, chaque jour, chaque année, chaque décennie, chaque siècle, réduits en esclavage ou non, des gens s’y sont opposés au péril de leurs vies.

    Ombres et de lumières

    Oui, notre histoire est faite d’ombres et de lumières.

    Pour certaines de ces lumières apprises à l’école, qui ne sont pas sans positions contradictoires, ambivalentes voire coupables et qui ont même organisé et convoqué le regard des uns et des autres pour installer dans l’esprit des gens, le racisme et le relativisme culturel, le complexe d’infériorité et de supériorité et passaient de l’esprit à la loi, souvent de manière simultanée.

    Oui, notre Histoire est faite de moments glorieux et de moments ignominieux.

    Le dire est se référer aux faits. Il n’y a pas de coupables héréditaires ni de victimes héréditaires mais il y a un héritage que l’on doit tous s’approprier.

    Nous réitérons notre hommage et reconnaissance quelle que soit notre couleur, catégorie sociale, religion ou non, du combat pour la liberté de toutes ces femmes et hommes.

    Pas de concurrence de mémoires

    Ce n’est pas l’histoire des Noirs contre celle des Blancs ou seulement une histoire de Noirs, comme cela est malheureusement trop souvent perçu.

    Il s’agit bien de l’histoire de France, de l’Europe, du monde car il y a quatre siècles, ce trafic à bouleversé le monde sur le plan humain, politique, géographique, juridique, philosophique, scientifique et dans bien d’autres domaines.

    Et dans notre monde, le continent le plus meurtri fut l’Afrique et ceci n’est pas sans conséquences actuellement.

    Ce texte n’est ni victimaire, ni doloriste, ni en concurrence de mémoires car mettre des mémoires en concurrence serait d’une incroyable indécence. Il y a un devoir d’Histoire, de justice, de vérité afin d’en traquer les avatars, les effets et les conséquences dans notre société, sans anachronismes.

  • La reconquête citoyenne

     

    L’espoir fait vivre.

    La crise semble interminable et aucune lueur d’optimisme nous est donnée pour penser qu’elle finira sous peu. La crise est systémique, inhérente au système, et ne pourra donc finir que mal…Dans toute chose malheur est bon dit-on, alors peut-être que cette crise sera le détonateur pour retourner aux vraies valeurs humaines qui importent à chacun d’entre nous.

    La solidarité est la seule opposition à la volonté destructrice.

    La solidarité est la seule opposition à la volonté destructrice.

     

    La crise est inhumaine de par son ampleur dévastatrice et sa propension à frapper durement les plus pauvres, les plus modestes, les plus fragiles d’entre nous, alors qu’elle favorise outrancièrement les plus riches, les plus favorisés, les plus forts. Cette dichotomie sociétal nous mène droit à la rupture il ne peut en être autrement. Cette rupture peut avoir deux conséquences fortes et opposées: une guerre civile ou la construction d’une nouvelle société.

    La guerre civile et plus largement une guerre mondiale, est la volonté de l’oligarchie dominante pour sceller la rupture sociétal. Les riches ne veulent plus assumer les pauvres, les pauvres ne peuvent plus encaisser les riches. Pour « libérer de la place » dans la pyramide sociale rien de tel qu’une bonne guerre. On remplacera par des humains d’importation, du bétail que l’on fera venir par routes mal famées d’Afrique et qu’on embarquera sur des embarcations de fortune à qui l’on demandera de railler la terre promise européenne. Remplacer une classe de pauvres mais ayant une certaine éducation entrainant une conscience claire de leur situation sociale dans la société, par une classe d’esclaves immigrés ne parlant parfois même pas la langue du pays d’accueil n’est que bénéfice pour cette classe oligarchique capitaliste et mondialiste. Elle a beau jeu de dénoncer le racisme lorsque les pauvres s’opposent à l’arrivée de vague migratoire incessante qui de plus ne s’intègre nullement, ou très peu, à la culture française.
    Le réel bénéfice c’est que les esclaves sont prêts à tout pour survivre et savent se contenter de peu. Les pauvres, eux, aspirent au moins à la dignité et même cela on leur refuse. En mettant en contact les pauvres et les esclaves ont travaille à l’érosion du lien social indispensable dans une société humaine responsable. On crée les conditions du racisme nécessaire à la future guerre civile que l’on prépare avidement. Tout est fait pour diviser surtout que dans les mêmes temps on rogne sur les prestations sociales, on augmente la précarité salariale, on repousse le droit à la retraite, on fait des coupes dans le budget de la santé, on privatise les droits élémentaires,…bref on repousse toujours plus loin les conditions de l’indignité.

    Les pauvres, qui au départ ne l’étaient pas toujours, pourraient avoir la haine facile contre ces esclaves mais quel bénéfice pour eux au final si ce n’est la lente descente aux enfers? C’est là le piège que nous tend notre oligarchie notamment à travers la stigmatisation de l’Islam qui est la religion majoritaire de ces nouveaux arrivants. Attiser la tension religieuse amène le soufre satanique. Bien sûr nous avons une identité culturelle et religieuse à défendre, ce sont nos racines, mais la montée de l’Islam en France n’est que la conséquence d’une volonté oligarchique. Plus il y aura d’immigrés islamiques, plus il y aura de tensions, plus les pauvres se taperont dessus entre eux, et moins ils s’occuperont des affaires de l’état, de LEUR état, de LEUR société.

    Du moins c’est ce qu’ils espèrent! Mais l’âme humaine de ce XXI ème siècle reflète quand même le poids de l’histoire. On sait dans nos fibres culturelles ce que représente une révolte populaire avec les dégâts que cela entrainent. On sait que cela finit toujours mal pour celles et ceux qui en viennent aux armes car la force est TOUJOURS du côté de l’oligarchie car elle détient le nerf de la guerre: l’argent. Ce combat est donc perdu d’avance si on se décide à la suivre.
    En fait le vrai chemin, la voie à suivre, est celui de reconstruire du lien social, une société humaine, sans eux. Avec des valeurs humaines simples et compréhensibles par tous: le respect, la dignité, les droits et les devoirs, … Cette société-là n’est pas une utopie elle est à notre portée et elle a d’ailleurs déjà commencée. Il existe des embryons de micro-société, d’entraides solidaires et citoyennes, qui fait qu’on pourrait avoir la possibilité de désamorcer les plans de guerre de l’oligarchie faute de combattants.

    Si on décidait de faire tout l’inverse de ce à quoi elle nous prépare? Si au lieu de nous déchirer entre nous on commençait à créer des filières de solidarité ne serait-ce qu’avec notre entourage, notre famille, nos amis? Si on comprenait qu’il existe des choses beaucoup plus importantes que de se battre pour ce Dieu? Oui chacun de nous avons une théorie sur la vie, l’univers, Dieu mais cela vaut-il le coup de se battre pour l’imposer aux autres? C’est ce que l’on fait depuis que ce livre biblique a été écrit non? Et puis l’argent fait-il vraiment le bonheur? Est-ce l’essence même de la vie? Est-ce vraiment notre raison de vivre? Il y a matière en tout cas à  profiter de « l’opportunité » de cette crise systémique pour construire une société véritablement humaine.

    Un exemple de mouvement citoyen qui nait de la dureté des circonstances et qui commence à imposer sa « loi » aux autorités:

     

                    Mis en ligne par : News360x

    Publié par : le citoyen engagé

     
     
     
    Par DeNsIbLuNe - Publié dans : nature - Communauté : VOTRE ACTUALITE A LA UNE ! 
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    Samedi 3 novembre 2012

    sandy_fake.jpg<< L’ouragan Sandy, rapidement rebaptisé Frankenstorm, a atteint NewYork avant-hier, y causant aussitôt une dizaine de morts. Le quotidien Libération a alors publié un article titré Sandy touche terre et fait ses premières victimes, ce qui semble un peu léger, puisqu’avant d’atteindre la côte Est des États-Unis, le cyclone a tout de même fait au moins soixante-quinze morts dans les caraïbes, dont cinquante sur la seule île d’Haïti1. >>

    Article entier....

    Publié par : le dernier des blog

    via : les mots ont un sens

     
     
     
    Par DeNsIbLuNe - Publié dans : nature - Communauté : Journalistes et clubs presse 
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    Mercredi 19 septembre 2012

    Un monde sans oiseaux serait bien triste, je vous invite

    à aider ceux qui nous font l'honneur de rester pour nous

    accompagner cet hiver à se nourrir et à s'abriter !

    Merci pour eux.

     
     
     
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    Mardi 28 août 2012

     

                 
    mis en ligne par : joetke
    publié par : Vérités et mensonges
     
     
     
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    Samedi 4 août 2012

    Sinkholes.jpg<< Je remarque, particulièrement dans les derniers jours, et depuis les deux dernières années, un nombre incroyable d'affaissements (sinkholes) de la route ou de partie de sol dans différentes régions du globe. À presque tous les jours, les médias rapportent ce type de phénomène, la plupart du temps associé à des bris de canalisation d'eau. Ces bris de tuyauterie souterraine, selon les explications données, sont causés par des pluies diluviennes. >>

    article et vidéos....

    publié par : conscience du peuple

     
     
     
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  • Même la justice française condamne BHL…

    vendredi 26 avril 2013

    Depuis quarante ans, les élucubrations de Bernard-Henri Lévy lui ont valu les réprimandes et les sarcasmes d’intellectuels aussi divers que Raymond Aron, Pierre Vidal-Naquet, Gilles Deleuze, Pierre Bourdieu... Cela n’a nullement empêché le philosophe préféré des médias d’empiler les signes de reconnaissance de la bonne société et de multiplier les propos diffamatoires. Avec un argumentaire plutôt subtil : tous ses ennemis politiques seraient assimilables à des nazis...

    La liste des bourdes et des calomnies de notre intellectuel de parodie est longue et ancienne. Il a pour distinction de s’être à peu près trompé sur tout. Soucieux d’accomplir un travail de mémoire sur les impostures intellectuelles de BHL, Le Monde diplomatique a, il y a quelques années, regroupé et classé toutes ses calembredaines dans un dossier très détaillé.

    Mais rien n’y faisait. Les présidents français passaient (François Mitterrand, Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy, François Hollande), et chacun recevait Bernard-Henri Lévy à l’Elysée, comme si une telle charge relevait de son office au même titre que la désignation du premier ministre et la possession des codes nucléaires. Parfois, des présidents lui confiaient même une mission officielle ou semi officielle (en Bosnie dans le cas de Mitterrand, en Afghanistan avec Chirac, en Libye avec Sarkozy). Au risque pour la France d’embarrasser ses diplomates et de devenir (un peu) la risée des chancelleries monde entier.

    Le 23 avril 2013, la 17e chambre correctionnelle de Paris a cessé de rire. Dans un arrêt juridiquement remarquable, elle a reconnu Bernard-Henri Lévy « complice du délit de diffamation publique envers un particulier ». Et elle a estimé que Franz-Olivier Giesbert, qui avait publié le texte diffamatoire, s’était rendu, en qualité de directeur de la publication, « coupable » du même délit de diffamation publique.

    De quoi s’agissait-il ? D’un « bloc-notes de Bernard Henri-Lévy » publié par Le Point. Cet exercice hebdomadaire de BHL est devenu la lecture presque obligée de tous ceux — sociologues, anthropologues, historiens, humoristes — qui travaillent sur les réseaux de connivence en France. Notre philosophe y dispense en effet, sans la moindre distance ni la moindre ironie, les compliments à ses obligés — ou à ceux dont il attend quelque faveur. Symétriquement, il se montre tout aussi généreux de ses remontrances, voire de l’expression violente de son animosité, lorsqu’il parle de ses adversaires. En particulier de ceux qui ont démasqué ses diverses impostures.

    Au nombre desquels ... Le Monde diplomatique, un mensuel qui ferait partie « des chagrins de [l’] existence [de BHL] » depuis qu’il se serait mis « au service du pouvoir pétrolier ». Faute de temps sans doute, et de moyens aussi (ceux de Bernard-Henri Lévy sont considérables), Le Monde diplomatique n’a jamais répliqué sur le terrain judiciaire. Lorsque, le 23 décembre 2010, Bernard Cassen, ancien journaliste et directeur général du Monde diplomatique, a lu le « bloc-notes » de BHL dans Le Point, il a cette fois décidé de porter l’affaire devant les tribunaux.

    Pourquoi ? Parce que Bernard-Henri Lévy avait écrit ceci : « Viennent de se produire deux événements [...] considérables. [...] Le second fut ces Assises internationales sur l’islamisation de l’Europe organisées, quelques jours plus tard, à Paris, par le groupuscule néonazi qui s’était rendu célèbre, le 14 juillet 2002, en tentant d’assassiner Jacques Chirac et qui s’est allié, pour l’occasion, à un quarteron d’anciens trotskistes rassemblés sous la bannière du site Internet Riposte laïque. Il faut le dire et le redire : [...] présenter comme un “arc républicain”, ou comme une alliance entre “républicains des deux rives”, ce nouveau rapprochement rouge-brun qui voit les crânes rasés du Bloc identitaire fricoter, sur le dos des musulmans de France, avec tel ancien du Monde diplo, Bernard Cassen, est un crachat au visage [de la] République. »

    Impatient, peut-être même frénétique à l’idée de fustiger une nouvelle fois Le Monde diplomatique, Bernard-Henri Lévy avait tiré trop vite. Et commis une erreur grossière d’identification. Tel ce singe de la fable de La Fontaine qui avait pris le port du Pirée pour un homme (1), notre intellectuel avait en effet confondu Bernard Cassen avec… Pierre Cassen, fondateur du site Riposte laïque, effectivement proche de l’extrême droite.

    Mais il ne s’agissait que d’une « coquille », gémit BHL. Le tribunal lui répond de manière cinglante en lui reprochant un manque total de « sérieux » : « Il convient de considérer que l’évocation de Bernard Cassen, ancien journaliste et directeur général du mensuel Le Monde diplomatique [...] au lieu et place de Pierre Cassen relève davantage d’une insuffisance de rigueur et d’une carence de fond, que de la simple “coquille” invoquée en défense. »

    Et la 17e chambre correctionnelle précise : « Pour l’ensemble de ces motifs, le bénéfice de la bonne foi ne saurait être accordé [à BHL] et, par voie de conséquence, Franz-Olivier Giesbert ne saurait en bénéficier. »

    La sévérité de la justice — qui aligne dans ses attendus les appréciations peu flatteuses pour le directeur et pour le chroniqueur du Point : absence de sérieux, insuffisance de rigueur, carence de fond, manque de bonne foi... — s’explique assurément par la gravité de la faute commise par Franz-Olivier Giesbert et par BHL, son « complice ». Comme le note le tribunal : « L’alliance explicitement imputée à Bernard Cassen avec un groupe politique présenté comme véhiculant une idéologie gravement attentatoire aux valeurs républicaines et comme ayant tenté d’assassiner le chef de l’Etat le jour de la fête nationale de 2002, constitue un fait précis, dont la vérité est susceptible d’être prouvée, et qui porte atteinte à son honneur et à sa considération. »

    Les deux prévenus, reconnus « auteur et complice du délit de diffamation publique envers un particulier », sont condamnés chacun à une amende de 1 000 euros « qui, pour Bernard-Henri Lévy — dont le casier judiciaire ne porte trace d’aucune condamnation, à la différence de Franz-Olivier Giesbert — sera assortie du sursis ».

    Et la publication de cette décision devra paraître dans un prochain numéro du Point, « au pied du “bloc-notes” de Bernard-Henri Lévy [...] dans un encadré, et sous le titre écrit en caractères majuscules et gras de 0,4 cm de hauteur CONDAMNATION JUDICIAIRE . Les deux complices devront par ailleurs payer les frais d’insertion de la publication de la décision qui pourfend leur diffamation dans deux organes de presse choisies par le plaignant.

    D’ores et déjà, Le Monde diplomatique se porte candidat à la publication dans ses colonnes de cette réjouissante décision de la justice française.

  • Fraude à la gelée royale ?

    ALIMENTATION

    Après le scandale de la viande de cheval, la fraude à la gelée royale ?

    PAR IVAN DU ROYSOPHIE CHAPELLE (18 AVRIL 2013)

    La gelée royale, ce complément alimentaire riche en vitamines, fait-elle l’objet de pratiques commerciales douteuses ? 98 % de la gelée royale vendue en France est importée d’Asie, principalement de Chine. Recours à des antibiotiques interdits, congélations à répétition, nourriture artificielle : le flou qui règne sur la traçabilité de certains produits risque d’entacher l’image de toute la filière, y compris bio. D’autant qu’une étude réalisée par des apiculteurs français vient jeter le trouble.

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    La gelée royale, cet aliment fabriqué par les abeilles nourricières pour leur reine, est réputée pour ses qualités nutritives, riches en vitamines et en oligoéléments. Vendue via des sites Internet entre 10 € et 30 € les 25 grammes, la gelée royale, certifiée bio de préférence, est aussi un marché lucratif. Certains sites mettent en avant le « made in France », quand d’autres jouent sur la production familiale locale « depuis plusieurs générations », telles les marques « Ruchers de Lorraine », Famille Mary, « apiculteur depuis 1921 », ou ces vendeurs qui se présentent comme « apiculteurs de père en fils à Bourg Saint Maurice » (Savoie). Bref, une gelée royale qui fleure bon le terroir et la production artisanale. En tout cas rien ne laisse présager le contraire.

    Et c’est bien ce qui met en colère les apiculteurs du Groupement des producteurs de gelée royale (GPGR). Sous contrôle d’huissier, ils ont réalisé leur propre enquête. Ils ont commandé des pots de gelée royale sur 34 sites internet différents, puis ont fait procéder à l’analyse des pollens afin de déterminer leurs origines exactes. Selon les résultats, 98 % de la gelée royale vendue en France, sur internet et par correspondance, serait importée d’Asie, et surtout de Chine [1]. Les résultats, assortis du nom des marques et des appréciations du GPGR, viennent d’être mis en ligne.

    Et ce n’est pas très flatteur pour plusieurs marques. La gelée royale des « Ruchers de Lorraine » viendrait ainsi de Chine, et l’étiquetage, selon le commentaire du GPGR, comporterait des « informations visant à tromper le client sur l’origine et/ou la congélation ». Les « apiculteurs de père en fils à Bourg Saint Maurice » importeraient également de Chine leur gelée royale qui n’aurait donc rien de savoyard. D’autres sites précisent bien un « produit d’importation » sans davantage de détails.

    L’appréciation du GPGR :

    « Il y a une volonté de cacher l’origine, estime Rémy Pélissier, producteur dans le Berry et co-fondateur du GPGR. Elle est toujours marquée dans un coin, en tout petit. Mais ce qui nous met la puce à l’oreille c’est le prix ». La gelée royale importée est en effet vendue 40 fois moins cher sur le marché de gros que celle produite par le GPGR. « Pour le consommateur, la différence de prix varie du simple au double, précise Rémy Pélissier. C’est un marché très juteux pour les conditionneurs, c’est là qu’ils se font la marge ». Une différence de prix derrière laquelle se profileraient des conditions de production très différentes.

    Ce poids extravagant des importations de gelée royale, Benoit Mary ne le dément pas. Il dirige la société Famille Mary qui produit ou commercialise entre autres du miel et de la gelée royale bio, certifiée par Ecocert. En cause, selon lui : les difficultés de produire de la gelée royale bio en France. « C’est impossible de la produire ici pour des questions de surface », explique-t-il.« Cette production ne peut être ici que marginale pour des raisons à la fois climatiques, environnementales et économiques. Les Chinois ont une tradition de production et de consommation, au même titre que le thé ou le ginseng. Importer d’Asie, c’est uniquement une question d’approvisionnement. » Sa gelée royale vient de Mongolie, produite à 2 000 mètres d’altitude. « Là il y a des zones de 25 km2 avec des plantes exclusivement en bio. » Il assure s’y rendre chaque année pour contrôler la qualité de la filière mongole.

    Des abeilles nourries à la farine de soja

    Reste que l’Asie est vaste. Et tous les revendeurs ne prêtent pas forcément autant d’attention au parcours du produit. L’apiculteur Rémy Pélissier a eu l’occasion de se rendre à Taïwan, réputée pour proposer une gelée royale de qualité. Sur place, il observe les pratiques de producteurs, visite des centres de recherche et des unités de conditionnement. Et constate que les apiculteurs asiatiques nourrissent leurs abeilles avec de la farine de soja... Des protéines que les abeilles ne vont pas butiner naturellement ! « Au GPGR, nous utilisons seulement les produits de la ruche, à savoir le miel et le pollen, pour nourrir les abeilles. En Chine, ils utilisent des produits moins chers que ceux de la ruche, comme la levure de bière ou le sirop de sucre, pour pousser à la production ».

    Pour Benoit Mary, il s’agit là d’une « minorité de producteurs ». « Nos abeilles sont nourries avec du pollen soumis au cahier des charges bio. Notre gelée royale est très contrôlée et fait l’objet de nombreuses études de cohérences », assure-t-il. Réponse similaire du côté du site « Belle et bio », mis à l’index par le GPGR pour ses indications et mentions d’origine « difficiles à trouver ». « C’est bien un produit d’importation. Mais nous ne cherchons pas à tromper le consommateur car cela est bien marqué sur notre site », nous répond Flora Hinaut, responsable de la société. « Tous nos échantillons envoyés en laboratoire nous sont toujours revenus aux normes en conformité avec le label Ecocert », ajoute-t-elle.

    Pour les produits non bio, le flou règne. D’autant que plusieurs problèmes sanitaires entachent la filière. Contrairement à ce que spécifie la charte du GPGR, les produits de la ruche d’origine chinoise ont déjà été traités aux antibiotiques. En janvier 2002, la Commission européenne décide d’un embargosur le miel et la gelée royale provenant de Chine, qui contenaient des résidus de traitements d’antibiotiques interdits en Europe. Depuis la levée de l’embargo en 2004, des lots de gélules de gelée royale en provenance de Chine ont étéinterceptés, notamment en Grande-Bretagne et en Slovénie en 2008. Ils contenaient du chloramphénicol, un antibiotique interdit en Union européenne dans les produits d’origine animale. « Notre gelée royale est tracée et est garantie pure auprès de tous nos clients, répond à ce sujet Benoit Mary. Les analyses réalisées garantissent la non présence de contaminants d’antibiotiques apicoles. »

    Congélations multiples

    Des congélations et décongélations successives seraient également couramment pratiquées par les nombreux intermédiaires avant la vente. « Sitôt la gelée royale extraite, l’apiculteur asiatique la congèle », a pu constater Rémy Pélissier lors de son déplacement à Taïwan. « On a fait une tournée sur l’île : quand on a ramené les lots le lendemain à l’usine, ils étaient largement décongelés. Avant d’être recongelés pour l’exportation et d’arriver décongelés en Europe, puis conditionnés en France. » Le producteur français a compté jusqu’à cinq congélations et décongélations successives ! Des pratiques qui pourraient, selon le GPGR, altérer la composition de la gelée royale. Raison pour laquelle ses adhérents s’engagent à mettre au froid la gelée royale immédiatement après récolte, sans subir aucune congélation.

    « Il n’y a aucune preuve que la congélation abîme le produit, indique de son côté Benoit Mary. Les analyses que l’on a réalisées en laboratoire montrent que la congélation contribue à conserver les vitamines, notamment B5, et tous les bienfaits de la gelée royale. Il n’y a aucun risque sur le plan bactériologique. Je préfère que la gelée royale soit congelée plutôt que d’y ajouter des conservateurs. » Certaines sociétés, qui commercialisent la gelée chinoise, la qualifient cependant de produit « frais ». Cette mention ne peut légalement être utilisée seulement pour les produits dont la durabilité n’excède pas 30 jours. Problème : les dates limites d’utilisation optimale diffèrent fortement entre la gelée royale produite en France et celle qui est importée : 18 mois pour le GPGR contre cinq ans pour la gelée importée.

    La société Belle et Bio affiche ainsi la mention « fraîche », sans préciser sur son site qu’il s’agit d’un produit congelé. « Je ne pense pas qu’il y ait de soucis à ce niveau-là. Au niveau réglementaire, tout est bon », confie la responsable de la société à Basta !. En mars 2012, l’un des plus gros importateurs français de gelée royale, le laboratoire Cevrai FCV, spécialisé dans le marché des compléments alimentaires, a pourtant été sanctionné pour cette raison. Et a été condamné pour tromperie. « Selon la direction des fraudes, et d’après un arrêté du 9 mai 1995, le laboratoire ne pouvait pas appliquer le qualificatif de “fraîche” à un produit ayant subi un processus de congélation et de décongélation »,rappelle le journal Le Dauphiné. Épinglée en 2008, la société avait dû aussitôt rectifier son étiquetage.

    Traçabilité insuffisante

    Malgré ces cas de fraudes, il n’existe toujours pas aujourd’hui de traçabilité systématique pour la gelée royale importée. « La date de récolte est souvent inconnue et on n’a qu’une vague idée de ce qui est importé en France », relève Rémy Pélissier. Il estime la production venue de Chine à environ une centaine de tonnes, soit des revenus potentiels de 40 millions d’euros pour des pots de 25g vendus 10 € minimum. A côté, la production du GPGR ne pèse qu’un peu plus de 2 tonnes. « Aujourd’hui, la législation oblige simplement à indiquer que la gelée royale est importée. Ce que nous voulons, c’est que le pays d’origine soit mentionné très clairement sur l’emballage afin qu’il soit facilement identifié par le consommateur. » Les producteurs demandent également à ce que la congélation ou non du produit soit précisée.

    Face à des pratiques commerciales qu’il juge « trompeuses », le GPGR compte de plus en plus d’adhérents. Treize ans après sa création, le groupement rassemble aujourd’hui 90 apiculteurs dans toute la France. « La production de gelée royale a permis pas mal d’installations, note Rémy Pélissier. Elle passionne beaucoup d’apiculteurs et permet de s’installer sans trop d’investissements ». En levant le voile sur l’origine des gelées royales importées, le groupement espère pouvoir valoriser sa production de proximité. Et contribuer à davantage de « transparence » dans une filière où la marge pour les intermédiaires est extrêmement généreuse entre l’achat de gros et la revente en boutique spécialisée. Les problèmes de manque de surfaces et d’obstacles à la certification bio, soulevés par Benoît Mary, demeurent cependant cruciaux.

    Sophie Chapelle et Ivan du Roy

     

  • L'obsolescence programmée:La fin?

    Gazette d'@rrêt sur images, n° 279

    La fin d'un mythe ? A mes yeux, je l'avoue, l'existence de l'obsolescence programmée allait de soi. Que les fabricants de téléviseurs ou d'ampoules déploient des trésors d'ingéniosité pour rendre leurs produits moins durables, et en écouler ainsi davantage, me semblait une évidence. Notamment depuis que j'avais vu, en 2011, un mémorable documentaire d'ARTE, Prêt à jeter, dans lequel était racontée en détail la naissance d'une entente de producteurs d'ampoules, dans les années 20, afin d'abréger la vie de ces ampoules. Et cette semaine encore, à l'occasion du dépôt d'une proposition de loi au Sénat, les JT ont encore embouché cette trompette.

    Patatras ! En creusant le sujet, cette semaine, pour préparer l'émission, nous nous sommes rendus compte que les choses étaient moins simples. Ainsi, si ces ampoules ont été rendues moins durables, c'était pour qu'elles soient... plus lumineuses (ARTE n'en disait mot). Attention : cela ne signifie pas que les fabricants de téléviseurs, de smartphones, ou de collants, soient des anges. Leurs trucs pour nous pousser à consommer sont innombrables, et pervers. Mais il ne faudrait pas oublier le rôle que jouent, dans cette spirale, les distributeurs, la pub, et nos propres désirs de consommateurs. Bref, attention aux slogans simplistes. Si vous aimez croire aux fables, ne regardez surtout pas notre émission. Dans le cas contraire, elle est ici(1).

    Daniel Schneidermann