Maroc : Adoptions
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- Un manifestant antimondialisation lance un seau de déjections humaines sur des policiers à Cancun, au Mexique, pendant une rencontre de l'OMC le 13 septembre 2003. REUTERS/Daniel Aguilar -
Mark Cavendish a été victime lors de la 11e étape du Tour de France d’un jet d’urine venant de supporters mécontents du supposé coup d’épaule que le sprinteur britannique aurait donné la veille au Néerlandais Tom Veelers, qui avait chuté dans le sprint final. L’épisode n’est pas sans rappeler un autre incident survenu quelques jours plus tôt dans des circonstances bien différentes, quand la présentatrice de TF1 Claire Chazal s’est fait renverser un seau d’excréments dessus alors qu’elle conduisait sa voiture avec la vitre ouverte, sans que l’on connaisse pour le moment les motivations de son agresseur.
Depuis quand lance-t-on des déjections corporelles sur des gens, et pourquoi?
Personne ne connaît la période exacte à laquelle le lancer d’excrément est apparu, mais il s’agit d’une pratique répandue qui ne se limite pas à un espace géographique en particulier, le plus souvent en signe de protestation ou pour humilier quelqu’un.
Dans l'Antiquité déjà, les selles représentaient l’une des choses les plus sales et humiliantes qu’il soit. Dans l’Ancien Testament, Dieu ordonne au prophète Ezéchiel de faire manger aux Israélites des gâteaux d’orge cuits avec des excréments humains, tandis que le Talmud parle de faire bouillir dans des excréments l’esprit de ceux qui veulent du mal à Israël pour les humilier. Dans la Divine Comédie de Dante, les flatteurs se retrouvent en enfer dans une fosse remplie d’excréments.
Aujourd’hui, les excréments et l’urine sont utilisés dans certainesméthodes de torture. L’une des photos de la tristement célèbre prison d’Abou Ghraib, où des soldats américains ont multiplié les actes de torture et d’humiliation pendant la guerre en Irak, montre un prisonnier enduit de fèces.
Le lancer d’excréments est parfois utilisé comme un geste de protestation politique. Dans quasiment toutes les sociétés humaines, la saleté est une offense contre l'ordre social. Lancer des selles prend alors toute sa signification contestataire. En 2008, lors de la Convention nationale du Parti démocrate à Denver, les autorités avaient voté une loi interdisant les manifestants à porter des seaux remplis de fèces pour prévenir d’éventuels lancers de selles.
Plus récemment, un membre du mouvement Occupy Wall Street a été photographié à New York en train de déféquer sur une voiture de police, tandis que la ville de Chicago a équipé en 2012 ses policiers anti-émeute de visières pour se protéger des éventuels jets d’urine et de matière fécale des manifestants contre le sommet du G8 qui s’est tenu dans la ville.
La manifestation scatologique n’est pas l’apanage des Américains. En juin, plusieurs personnes ont été arrêtées en possession de sacs d’excréments en marge d’une manifestation contre le manque d’installations sanitaires dans la ville sud-africaine de Cape Town, ce qui n’avait pas empêché plusieurs sacs de fèces d’être déversés dans des bureaux d’élus locaux.
La présidente de la province du Cap-Occidental avait été aspergée de la même matière une semaine plus tôt lors d’une visite dans les quartiers pauvres de la ville. Les habitants des townships protestaient ainsi contre les toilettes collectives en extérieur insalubres dont beaucoup doivent se contenter.
Du côté de l’Asie, un Sud-Coréen a été interpellé l’année dernière après avoir lancé des excréments humains sur l'ambassade du Japonpour protester contre la revendication territoriale de Tokyo sur des îlots sud-coréens dans la mer de l'Est.
Dans d’autres cas, les lancers de défécations ou d’urine n’ont absolument aucun but politique, et semblent plutôt répondre des pulsions irrépressibles. En 2011, trois supporters du FC Cologne ont été interdits de stade dans toute l’Allemagne pour trois ans, la peine maximale dans leur cas, pour avoir lancé des gobelets remplis de fèces et d’urine dans les tribunes. Au Japon, un ouvrier qui s’était rendu de lui-même à la police parce qu’il avait jeté ses selles sur des passantes en circulant à moto a expliqué son geste par le fait que son travail le stressait trop.
Si l’origine de la pratique chez l’homme n’est pas claire, nous partageons cette tendance à jeter nos excréments sur nos semblables avec le chimpanzé, qui est un véritable habitué du lancer de fèces. Des scientifiques sont même arrivés à la conclusion qu’il s’agissait d’unsigne d’intelligence chez notre cousin éloigné.
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Édité par Daphnée Leportois Auteur parrainé par Aude Baron
Peut-on aimer le cunnilingus (et le proclamer martialement) sans en faire une stratégie conjugale ? (Steve Rhodes/FLICKR/CC).
"Vous voulez un enfant ? Mettez-vous au cunnilingus !" Tel était en gros l’objet d’une récente étudepubliée dans la revue, a priori sérieuse, américaine en ligne "Evolutionary Psychology". L’intitulé exact fait de suite moins sexy : "Atteindre l’orgasme grâce à un cunnilingus, permet-il de mieux retenir le sperme ?"
Sauf qu’après avoir interrogé 243 cobayes par questionnaire (pas d’ateliers pratiques, le sérieux en aurait pris un coup), ce fut la débandade. Après avoir obtenu son orgasme, madame ne semble pas mieux retenir les petites bêtes de monsieur en vue de créer un marmot.
Afin d’éviter l’échec total, ils ont tout de même découvert un aspect exclusif de la relation sexuelle. En fait trois, mais tous découlent les uns des autres :
1. L’orgasme féminin permettrait d’augmenter la satisfaction de vie de couple (ouah, ça commence bien !) ;
2. Encouragerait à d’autres relations sexuelles (dingue) ;
3. Et enfin atténuerait les risques de devenir cocu. Et là on dit chapeau !
Ces génies ont donc conclu que la sexualité permettait une meilleure harmonie du couple. Et qui plus est, en sus (oui, elle est facile) de la pipe, le cunni serait aussi un ciment du couple !
Merci messieurs : un petit pas pour l’homme, un grand pour la recherche. L’aspect positif à en retirer serait peut-être le fait qu’enfin on s’intéresse à l’orgasme féminin et non plus à la toute puissance masculine.
Une sexualité stratégique ?
On connaissait déjà plus ou moins différents moyens sexuels pour permettre d’accoucher, comme stimuler les tétons ou garder une sexualité durant sa grossesse permettant de stimuler et préparer l’utérus au travail, comme nous le rappelle cet extrait de la série "Friends" où il est conseillé à un couple séparé d’avoir des rapports sexuels pour que bébé arrive. Ou d’aider les petits spermatozoïdes à atteindre leur but en restant en position du poirier. Bonjour les cervicales…
Sauf que la sexualité doit-elle toujours être reliée à la procréation ou à un aspect pratique ? Faire partie d’un schéma stratégique ?
Procéder à des études comme celle menée par ces chercheurs américains revient à essayer de légitimer le sexe et d’en faire un produit. Dans une société où tout se vend, tout s’achète, tout se consomme, le sexe fait bande à part. Le plaisir, c’est sympa, mais ça ne rapporte pas de fric en soi (sauf dans quelques cas). En plus d’être une vision purement comptable et capitaliste de la sexualité, son arrière-pensée manque cruellement de modernité.
Une vision moyenâgeuse
N’ayant qu’un but procréatif, le sexe doit être vanille et rester dans un schéma classique hétérosexuel tout bien tout propre. L’homosexualité ? Une terrible déviance qui ne mène qu’à la zoophilie, à la polygamie incestueuse et bien sûr à la pédophilie, cela va de soi.
Cela rappelle quelque peu le Moyen Âge. Toute sexualité subversive, orientation sexuelle ou position "contre-nature" durant cette période était condamnée par l’Église et débouchait à une véritable chasse aux sorcières. Se terminant bien souvent par le bûcher. Plus tard, les travaux du docteur Samuel Auguste Tissot vont démontrer les dangers de l’onanisme. Et, comme par hasard, la masturbation était manifestement plus grave chez la femme que chez l’homme. Selon ce brave homme, celle-ci courait le risque de devenir indécente et furieuse et nécessitait parfois un internement.
Le "fléau" de l’onanisme
Au XIXe, d’autres études vont rappeler aux femmes qui ne l’avaient pas encore remarqué la société patriarcale dans laquelle elles vivent. En atteste l’exemple de la nymphomanie, considérée par les médecins comme une maladie organique. Sous prétexte qu’une femme puisse désirer une activité sexuelle plus intense que la normale (reste à savoir en quoi consiste la norme), la société masculine, touchée dans sa virilité, considèrera cet état de fait comme une menace éventuelle à l’ordre moral et public. Qui se voit accusée de nymphomanie va au-devant de sévères sanctions : enfermement pour folie, mise au ban de la société, clitoridectomie ou autres actes mutilants.
Afin de lutter contre le "fléau" que représente l’onanisme, l’excision du clitoris a notamment été préconisée par certains médecins, à l’instar du gynécologue-obstétricien anglais Isaac Baker Brown (fervent défenseur de la clitoridectomie dans les années 1850), jusqu’au XXe siècle. Mais également dans le but de traiter le lesbianisme, considéré par beaucoup comme une maladie psychique.
Ces temps sombres ne sont pas entièrement révolus, certaines femmes en faisant encore les frais sous couvert de respect des traditions. Quant au terme nymphomanie, il s’est vu substituer par le terme hypersexualité, politiquement plus correct et moins stigmatisant à l’égard des femmes.
Le sexe oral comme véritable amour
Alors avant de s’intéresser à savoir si le sperme ferait maigrir ou non (peut-être était-ce le seul argument qu’a trouvé ce chercheur pour recevoir une gâterie…) ou de pouvoir se vider les testicules en bonne conscience pour sauver sa prostate, pourquoi ne pas simplement mettre le plaisir en avant ? Pour soi comme pour son/sa/ses partenaire(s).
Le plaisir n’est-il pas toujours plus grand quand il est partagé ? Et tout aussi intense et naturel, voire moins anxiogène, s’il est dénué de toute arrière pensée procréative ? Les préliminaires ou le sexe oral tout simple sont au contraire les véritables marques de l’amour et du désir qu’ont les partenaires l’un pour l’autre.
En passant outre l’odeur et le goût, qui peuvent en freiner plus d’un, la fellation associée en retour au cunnilingus, en se livrant totalement à son partenaire, procure des moments de complicité et de partage parfois bien plus intenses que les rapports sexuels plus formatés. Et jusqu’à preuve du contraire, personne n’en est tombée enceinte !
On se pose la question pour les mères porteuses. Pour ces couples de lesbiennes, de plus en plus nombreux, où l’une fournit les ovocytes, et l’autre porte l’embryon. Mais cette question vertigineuse concerne bien plus de femmes, toutes celles, infertiles, qui ont recours à des dons d’ovocytes.
Le comité consultatif national d’éthique a reporté à début 2014 le débat sur la PMA, la procréation médicalement assistée. Ça nous laisse le temps de répondre à cette question : quand une femme porte un embryon qui n’est pas le sien, que lui transmet-elle ? Elle sera mère, juridiquement, puisqu’en France, « c’est l’accouchement qui fait la mère », mais aussi l’adoption.
Certes, celle qui donne vie à un enfant fabriqué avec les gamètes d’une autre ne transmet pas son patrimoine génétique. Mais durant ces mois, il se passe des échanges et des interactions qui seront déterminants.
Que la mère porte un embryon issu de ses ovules ou pas, pour l’embryon en question, durant la grossesse, cela ne fait pas de différence, constate Laurent Salomon, gynécologue obstétricien à l’hôpital Necker. Le placenta – un acteur clé dans notre sujet – fonctionne de la même manière.
Concrètement, au niveau de ce placenta, les racines fœtales trempent dans le sang maternel. Les échanges y sont « très intenses ». Des substances peuvent passer : à travers les membranes pour les plus petites, par un « transporteur » naturel pour les autres, ou par les cellules de la barrière, voire au travers de la barrière si celle-ci est abîmée. Enfin, certaines substances entrent directement par le vagin et le col de l’utérus.
Du côté des substances sympathiques qui peuvent passer, on recense :
Du côté des substances qui peuvent être nocives, on compte :
Bref, c’est un peu l’auberge espagnole. Ce qui fait dire à Laurent Salomon que la grossesse « est une greffe qui fonctionne parfaitement ». Le corps de la mère accepte des éléments étrangers (les antigènes du père, comme les ovocytes d’une autre femme). Il est « immunotolérant ». Ce qui est rare. « Et on ne sait toujours pas exactement comment l’expliquer. »
La psychanalyste Geneviève Delaisi de Parseval écoute toutes les semaines des femmes qui ont reçu un don d’ovocytes :
« Beaucoup disent : “Je sais bien qu’il n’aura pas les yeux de ma grand-mère”, mais elles sont persuadées qu’elles transmettent plus qu’on ne le croyait jusqu’à récemment pendant leur grossesse. Elles ont l’impression d’avoir dit une bêtise quand elles expriment ce ressenti. En réalité, même dans les colloques médicaux, la grossesse n’est plus considérée comme un simple portage. »
Et l’auteure de « Familles à tout prix » (Seuil, 2008) de raconter une patiente musicienne qui a reçu un don d’ovocytes et joué du piano durant les neuf mois, dans l’espoir d’avoir une fille musicienne. Une lubie inutile ?
Pas totalement, explique Laurent Salomon :
« Le fœtus modèle et développe son cerveau, qui est le support de la plupart de ses réponses comportementales, avec l’environnement qu’il a durant la grossesse. »
Il peut s’agir des voix, des sons, des langues qu’il entend dans le ventre. D’ailleurs, poursuit le médecin, dès sa naissance, l’enfant répond de manière différente à la langue entendue durant la grossesse. Il développe également une certaine sensibilité aux sons – agréables ou désagréables – qu’a entendus la femme qui l’a porté.
Cela va même plus loin. Le fœtus sent si ces sons, odeurs, ou autres, déclenchent du plaisir – ou de la peur – chez la femme qui le porte (en fonction des endorphines qu’elle produit). Résultat : « Le fœtus se sentira lui-même bien – ou mal – dans ces mêmes situations. » Il fabriquera les mêmes associations, au moins durant un certain temps.
Mais peut-on aller plus loin ? Au-delà du temps de la grossesse, le fœtus hérite-t-il d’un peu du patrimoine de la femme qui le porte ?
Génétiquement, la mère porteuse « ne transmet rien, sauf scoop à venir », répond Stanislas Lyonnet, professeur de génétique à l’université Paris-Descartes :
« Le patrimoine génétique de l’embryon est déterminé à la conception. Quand l’embryon s’implante dans l’utérus, il a tout ce qu’on peut imaginer de patrimoine génétique. Le contact avec l’utérus maternel n’a pas d’influence. »
Pendant la grossesse, le génome connaît certes des transformations, mais celles-ci ne viennent pas des échanges « materno-fœtaux », comme on dit. Lors des divisions cellulaires, les erreurs de recopiage sont « archibanales », tout simplement.
L’environnement n’a donc pas d’influence sur les gènes de l’embryon. En revanche, il peut en avoir sur la manière dont ceux-ci « s’expriment ».
Pour se faire comprendre, Stanislas Lyonnet propose une comparaison : le génome est comme un clavier, toujours le même, mais il peut servir à jouer différentes partitions. En fonction de ce que mange la mère porteuse, de ce qu’elle boit, voire de ce qu’elle vit :
« Le génome de l’enfant porté par la mère va être soumis à une situation nutritionnelle – en particulier, l’afflux d’acides aminés et de sucres – qui va faire s’exprimer certains gènes et en verrouiller d’autres. »
Après la naissance, exposé à une nutrition différente, l’enfant va exprimer d’autres gènes en réponse, par exemple, à des apports caloriques plus riches en acides gras.
Cette régulation génétique se déroule sans aucun changement de la séquence de l’ADN, mais avec des modifications « épigénétiques », réversibles, souvent temporaires.
Jusqu’à récemment, les généticiens en restaient là. C’était même le dogme : il existe une frontière totalement étanche entre le patrimoine génétique et l’environnement maternel.
Le dogme est pourtant en train de se fissurer, poursuit Stanislas Lyonnet. Une étude a notamment été menée aux Pays-Bas sur les descendants de femmes qui avaient subi des famines à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Les résultats se sont révélés étonnants :
Comme si la modification de l’expression des gènes pouvait se transmettre, remarque Stanislas Lyonnet. « Sans s’inscrire dans le génome » : il existerait des caractères qui ne seraient pas « héritables par l’ADN » mais seraient transmissibles quand même. Lesquels ? Comment ? Les recherches ne font que commencer.
Publié le 02.07.2013, 15h20 | Mise à jour : 16h59
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