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Societe - Page 31

  • Les Cannabis Social Clubs

    Les Cannabis Social Clubs entrent en scène 

    Gilles Devers
    Vendredi 29 Mars 2013
    Les Cannabis Social Clubs entrent en scène
    Pour lutter contre le trafic, produisons nous même le cannabis dans l’esprit d’une coopérative ; pour faire face au risque sanitaire, organisons-nous par de petits groupes, avec une production limitée ; pour faire bouger la loi, créons des associations loi 1901, et soyons prêts pour le débat judiciaire. Voici l’entrée en scène des Cannabis Social Clubs, nouveau front de la désobéissance civile.   
    La Fédération des Cannabis Social Clubs Français (FCSCF) a déposé ses statuts d'association à la préfecture d'Indre-et-Loire, le 4 mars, à Tours, inaugurant une vague de déclarations de Cannabis Social Clubs, sous forme d’association loi 1901. 

    Dominique Broc, président de la fédération annonce que 400 clubs vont se déclarer à partir de cette fin mars : « On demande au gouvernement de trancher sur le cas des Cannabis Social Clubs. S’il y a des dissolutions au fur et à mesure, on va faire ça dans la durée et occuper les tribunaux pendant un long moment ». 

    L’idée des Cannabis Social Clubs a été rodée aux US, en Espagne et en Belgique. Il s’agit, pour ces consommateurs amateurs, de revendiquer une production et des pratiques clean. On est loin des bandes qui tiennent les quartiers Nord de Marseille mieux que la mairie, ou des go fast, cette pratique semi-industrielle du trafic. Non ce sont de petits groupes, une vingtaine de personnes. Ces amis autoproduisent et défendent des pratiques responsables. Pour être membre de l’association, on paie une petite cotisation, mais personne n’achète ou ne vend le cannabis, qui est le produit du terroir. 

    C’est de la pure désobéissance civique : montrer que la loi répressive est inadaptée, dès lors qu’il n’y a pas de trafic, et pas de danger car le petit groupe vit dans la clarté d’une déclaration en préfecture, et avec une production limitée.
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    Le ministère de l’intérieur ne peut que réagir. 

    Les associations reposent sur un régime déclaratif. Ainsi, dès lors que les statuts correspondent au schéma de la loi de 1901, et que les formalités constitutives ont été respectées, la préfecture est tenue d’enregistrer l’association. Mais si le préfet estime que l’objet est illicite, il doit saisir le tribunal de grande instance d’une demande de dissolution.  La fédération compte sur cette vague de déclarations pour que suive une vague de procès, en espérant une bonne campagne de presse, et peut-être un jugement dissident, qui mettrait l’ambiance. 


    Mais, il y a aussi un volet pénal. L’article 222-35 du Code pénal punit la production ou la fabrication de vingt ans de prison et de 750 000 € d’amende, et si les faits sont commis en bande organisée, la peine grimpe à trente ans de réclusion criminelle et à 7,5 millions d’euros d’amende. 
    La fédération des Cannabis Social Clubs a déjà son argumentaire : «  Si par hasard on décidait de nous poursuivre, nous exigerions de l’être collectivement et demanderions à être jugés, en tant que producteurs de stupéfiants en bande organisée par la Cour d’assise spéciale prévue à cet effet ». 
    Pas gagné… Le Parquet est maître de la gestion des poursuites, et il peut agir contre les personnes, à titre individuel… avec des sanctions qui ne feront pas planer… 
    Le risque judiciaire est élevé, mais le but est de démontrer l’impasse des politiques répressives, alors que la consommation d’alcool, tellement partagée, est plus dangereuse. 
    Une étude récente faite par les profs de médecine pour la Société française d’alcoologie a établi que le nombre de séjours hospitaliers dûs à l’alcool est de 470 000 par an. Les troubles liés à la consommation représentent 60 % des séjours, et la dépendance 36 %. Ces hospitalisations liées à la dépendance ont augmenté de 30 % en trois ans et sont désormais aussi nombreuses que celles liées au diabète. 
    Ceci en toute légalité…
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    http://lesactualitesdudroit.20minutes-blogs.fr/  

  • Appelez une chatte une chatte

    ARRÊT SUR IMAGES21/11/2012 à 09h41

    Mariage pour tous : comme Despentes, appelez une chatte une chatte

    Arretsurimages.net"
    Daniel Schneidermann | Fondateur d'@rrêt sur images

    Comment, en trois mots, ruiner une réforme symbolique ? Hollande l’a fait. Vite fait bien fait. Trois mots. Chapeau l’artiste. « La loi s’applique pour tous dans le respect, néanmoins, de la liberté de conscience », a-t-il déclaré devant une assemblée de maires de France. Concéder aux maires la « liberté de conscience » face aux mariages homosexuels, c’est exactement vider la réforme de tout contenu.

    Les couples homosexuels se moquent bien de se marier, ou de ne pas se marier. Ils veulent avoir le droit de le faire. Ou de ne pas le faire si ça leur chante. Comme les hétéros. Par dessus tout, voilà ce qu’ils veulent : avoir les mêmes droits que les hétéros.

    Une revendication d’égalité

    De ce que j’en comprends, c’est avant tout une revendication d’égalité. Le législateur peut accéder, ou ne pas accéder à cette revendication. Ça se discute. J’ai cru entendre qu’on en discutait en ce moment. Mais si on accède, on accède. On n’accède pas à moitié.

    Donc, donner « la liberté de conscience » aux maires, c’est octroyer aux homos un droit au rabais. Demain, pour respecter la « liberté de conscience » d’un maire raciste, lui donnera-t-on le droit de ne pas marier un Blanc et une Noire ? demande-t-on ici et là. Chapeau l’artiste.

    Eeeh, attention, ce n’est pas la même chose, dira-t-on. Le racisme est un délit. Oui. Certes. Mais l’homophobie aussi. Eeeh, n’allez pas trop vite, insistera-t-on. Si un maire refuse, s’il invoque sa liberté de conscience, ce n’est pas forcément par homophobie. Il peut estimer que « l’humanité est structurée sur le rapport hommes-femmes ». De qui, cette analyse de la structuration de l’humanité ?D’un ancien Premier ministre, démocrate irréprochable, nommé Lionel Jospin.

    Bon. Je me garderai bien de répondre à cet argument de Jospin. Je ne saurais mieux répondre que Virginie Despentes, dans un texte magnifique, où se retrouve le souffle de l’auteure de « King Kong Théorie » (le moment de la revoir sur notre plateau, peut-être ?).

    Pourquoi ce texte de Despentes est-il magnifiquement transgressif ? Pourquoi tranche-t-il avec toute la prose molle qui encombre les colonnes et les ondes ? Parce que Despentes ose ce que n’ose quasiment aucun intervenant public : elle écrit à la première personne. « Depuis que je ne suce plus de bites... » : elle dit je. Elle appelle une chatte une chatte.

    Son propre rapport au sexe

    Suceurs, suceuses, baiseurs, baisés, baisées, enculeurs, enculés, enculées : voilà ce que sont, aussi, d’abord, tous ceux qui produisent des discours publics sur le sujet. Qui que l’on soit, élu, ecclésiastique, ethnologue, journaliste, évoquer ce sujet, c’est parler de son rapport à sa propre sexualité. C’est se retrouver à poil, seul avec son sexe, et ce que l’on brûle d’en faire, et ce que l’on tremble d’en faire. Et parfois ce que l’on tremble d’en faire, en brûlant de le faire, dans ce lieu innommable où les lois se dissolvent.

    Vous pensez que vous parlez en général ? Mais non. Vous ne parlez que de vous. Et de vos enfants. Ou des enfants que vous fûtes. Et de ce que vous avez peut-être brûlé, ou tremblé, ou les deux, que l’on fasse à ces enfants.

    Tous ces députés, tous ces rabbins, tous ces imams, tous ces évêques, s’ils parlaient de leurs propres envies, de leurs propres terreurs, ne gagnerait-on pas du temps ? Allez Jospin, Hollande, Copé, les rabbins, les imams, les évêques, parlez-nous donc des tentations troubles de vos adolescences, bien avant que les hasards de la vie vous placent en chaire, ou sous le buste de Marianne. Remontez dans le temps, qu’on sache où on en est.

    Bon, je m’arrête. Je ne serai jamais aussi bon que Virginie Despentes.

  • Qui sont les Françaises qui pratiquent la fessée ?

     

    Renée Greusard | Journaliste Rue89
     

    Une fessée entre deux femmes (Vintagespank.com)

    Quand on parle avec des sadomasochistes, on a parfois l’impression que certains d’entre eux se considèrent comme une élite du sexe. Quand je l’avais interviewée pour cet article sur le SM, la fondatrice du forum d’informations et de prévention « BDSM ou abus », Isa, m’avait raconté comment avait été accueillie son initiative. Avec « le mépris qu’on peut accorder à des provinciaux qui ne savent pas de quoi ils parlent ».

    Sur son blog Sexactu, Maïa Mazaurette raconte aussi :

    « L’aristocratie est présente dans le sexe comme elle est présente dans le regard déçu d’un ami tellement littéraire qui ne comprend pas pourquoi vous lisez Game of Thrones.

    Concrètement, j’ai rencontré plein de sadomasos qui se foutaient de la gueule du sexe “vanille” [expression qui désigne les personnes qui ne pratiquent pas le sadomasochisme, ndlr] (dont les pratiquants le leur rendent bien, au passage). »

    Pour résumer ce sentiment voire le caricaturer, on pourrait dire que ce que l’on sent c’est qu’il existe un sentiment de distinction fort. Que certains pratiquants du SM estiment qu’ils sont sortis d’une norme, celle des ploucs au missionnaire gentillet, pour s’élever à des pratiques difficiles d’accès, réservées à quelques élus.

    5% des femmes le pratiquent

    VOIR LE DOCUMENT

    (Fichier PDF)

    Je me suis souvent demandé dans quelle mesure cette distinction existait vraiment, si elle était sociologiquement identifiable. L’enquête (voir ci-contre) diffusée jeudi par l’Institut français d’opinion publique (Ifop) donne quelques éléments de réponses.

    Commandée par le magazine Femme actuelle, cette étude portait initialement sur « Les Françaises et le “ mommy porn ” “ avec l’idée de mesurer les fantasmes et la réalité.

    Pour la réaliser, 1 008 femmes représentatives de la population féminine française, âgée de 18 ans et plus, ont été interrogées.

    On y apprend d’abord que le SM, s’il s’est un peu développé reste une pratique confidentielle : 5% des femmes disent le pratiquer contre 3% en 1985. Ce qui semble s’extraire de l’étude, c’est que sans s’approprier l’étiquette de sadomasochistes, les françaises en picorent certaines pratiques :

    • 35% ont déjà fait l’amour en étant ‘dominées’ (9% aimeraient bien) ;
    • 32% ont déjà dominé leur partenaire (11% en ont envie) ;
    • 24% ont déjà reçu une fessée de leur partenaire (tandis que 4% le fantasment) ;
    • 15% ont déjà donné une fessé à leur partenaire (6% en ont envie) ;
    • 36% ont déjà griffé ou mordu leur partenaires.

    La frontière de la fessée est générationnelle

    Pour ce qui est des affinités politiques. Plus on va vers le FN, plus on se donne des fessées. Alors que la moyenne nationale des femmes ayant déjà reçu une fessée est de 24% (contre 8% en 1985), on trouve 28% des femmes proches du parti d’extrême droite qui en ont déjà pris une. Ailleurs, elles sont :

    • 12% au Front de Gauche ;
    • 21% à l’UMP et 21% au PS, ex æquo ;
    • 22% chez Europe Ecologie-Les Verts.

    Niveau milieu social, on se fesse moins chez les cadres (22%) que chez les CSP- (30%), mais plus chez les Bac+2 (27%) que chez les personnes qui n’ont pas le bac (20%).

    La frontière de la fessée est surtout générationnelle : près de la moitié (48%) des femmes de moins de 25 ans en ont déjà reçu une contre 7% des 65 ans et plus.

    On observe la même frontière dans l’envie de se faire dominer. Seules 10% des 65 ans et plus sont prêtes ‘à se soumettre à tous les désirs de leur partenaires’, contre 26% des moins de 25 ans. La moyenne est de 15%.

    Politiquement, on note aussi des différences dans les réponses à cette question. Sont prêtes à se faire dominer :

    • 13% de celles du PS et du MoDem ;
    • 14% des femmes proches du Front de Gauche ;
    • 16% de celles de l’UMP ;
    • 21% de celles du FN.

    Voilà, sur ce, on vous laisse vous lâcher sur les blagues d’usage.

  • Égypte: de Mohammed Ali à Mohamed Morsi,

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    L'image de Mohamed Morsi fuyant le 4 décembre 2012 la foule qui encercle le Palais présidentiel, reflète l'état de tension qui règne en Égypte aujourd'hui entre les Frères Musulmans au pouvoir, leurs alliés Salafistes et le reste de la population. « Morsi dégage», «Le peuple veut la chute du régime» scandait la foule nombreuse pour être canalisée par les forces de l'ordre. Ce sont les mêmes slogans qui ont précipité la chute de Moubarak. Mais il s'agit là des mots d'ordre du passé et l'histoire ne se répète jamais à l'identique. L'Égypte d'aujourd'hui n'est pas celle des grands soulèvements de janvier/février 2011. La lutte des classes qui déchire ce pays se déroule dans des conditions et circonstances différentes. Les opposants au nouveau pouvoir invoquent le passé pour construire l'avenir ! Marx écrivait dans «Le dix-huit brumaire de Louis Bonaparte» que «les hommes (…) même quand ils semblent occupés à se transformer, eux et les choses, à créer quelque chose de tout à fait nouveau, c'est précisément à ces époques de crise révolutionnaire qu'ils appellent craintivement les esprits du passé à leur rescousse, qu'ils leurs empruntent leurs noms, leurs mots d'ordre, leurs costumes, pour jouer une nouvelle scène de l'histoire» (1).

     

     

    L’Égypte est à nouveau face à l'histoire. Une nouvelle phase de la lutte pour le pouvoir se déroule sous nos yeux entre les différentes classes sociales. De Mohammed Ali jusqu'à Mohamed Morsi en passant par l'occupation britannique, Nasser, la chute de Moubarak, l'histoire de cette vieille nation n'est qu'une succession de luttes et de combats entre les oppresseurs et les opprimés, entre les conservateurs et les progressistes, entre le passé et l'avenir : l'empire britannique contre Mohammed Ali et son projet de modernisation, les puissances occidentales et Israël contre Nasser qui menaçait leurs intérêts dans la région, Sadate et Moubarak, agents de la bourgeoisie et de l'impérialisme américain, contre les intérêts de leur propre peuple. Depuis le début du XIXe siècle, l'Égypte tente de relever la tête et à chaque fois les classes dominantes locales en étroite collaboration avec les bourgeoisies occidentales font avorter ce grand projet de développement industriel et économique cher à Mohammed Ali et à Nasser.

     

    L'étincelle tunisienne qui a embrasé le monde arabe n'a pas épargné le plus grand d'entre-eux,l’Égypteavec la chute de Moubarak. C' était une nouvelle occasion pour lÉgypte de sortir du sous développement et de la misère. Le soulèvement populaire était porteur d'espoir non seulement pour les masses égyptiennes mais aussi pour tous les opprimés dans le monde arabe. Mais l'impérialisme américain et la bourgeoisie égyptienne ne peuvent tolérer ni accepter une telle perspective potentiellement révolutionnaire. C'est dans ce cadre général qu'il faut situer l'accession au pouvoir des Frères musulmans. Rappelons pour mémoire que les Frères étaient les derniers à rejoindre la Place Tahrir et les premiers à la quitter tellement leur crainte d'un changement réellement révolutionnaire était forte. Les Frères musulmans ont refusé de participer à la première manifestation contre le régime le 25 janvier 2011, laissant les jeunes révolutionnaires seuls face à l'appareil répressif de Moubarak qui a fait plusieurs victimes parmi les contestataires. Et pourtant ce sont eux qui sont aujourd'hui au pouvoir comme d'ailleurs en Tunisie avec Annahda!

     

    Le nouveau pouvoir n'est que le prolongement, dans des conditions différentes, de l'ancien instauré par Sadate après la mort de Nasser en 1970 et développé par Moubarak. C'est le changement dans la continuité ! Les États-Unis soutiennent aujourd'hui Morsi comme ils ont soutenu dans le passé Sadate et Moubarak. Pour eux, le nouveau pouvoir égyptien constitue le meilleur rempart contre un changement radical qui risque d'emporter leurs intérêts dans la région. D'autant plus que les Frères musulmans n'ont jamais contesté ni remis en cause les fondements du capitalisme, à savoir la propriété privée des moyens de production, l'exploitation patronale, le profit, la libre entreprise, les lois du marché, etc. Bien au contraire, face aux grèves ouvrières et luttes paysannes, ils se trouvaient souvent du côté du pouvoir. Morsi et son gouvernement ne cessent d'accuser les syndicats indépendants de bloquer l'économie égyptienne par leurs grèves à répétition. Les revendications ouvrières sont absentes des programmes et des traditions des Frères musulmans. L'instauration d'un salaire minimum qui représentait l'une des revendications essentielles des ouvriers avant et après la chute du despote est renvoyée aux calendes grecques; alors que les soldats et les policiers ont vu, eux, leur salaire augmenter de 50 %. Les ouvriers ne sont, pour les dirigeants bourgeois de la Confrérie, qu'une masse infâme utile à leur propagande religieuse. Ils partagent ce mépris pour la classe ouvrière avec leurs alliés extrémistes, les Salafistes.

    La Confrérie possède et gère des hôpitaux, des entreprises, des banques, des supermarchés, des écoles, etc. D'ailleurs depuis le 5 décembre 2012, une campagne de boycott de produits et magasins des Frères est lancée par l'opposition dans tout le pays (2). Derrière le masque de l'Islam, se cache en fait une idéologie profane, conservatrice et réactionnaire.

    Leur programme économique ne peut que s'inscrire dans le cadre libéral supervisé et contrôlé par les bourgeoisies occidentales à travers leurs institutions comme le FMI,la Banque mondiale, etc. etfinancé en partie par les monarchies du Golfe. Nonobstant leur rhétorique religieuse, leur discours sur la répartition équitable des richesse et la lutte contre la corruption, les pratiques de la Confrérie dans le domaine économique sont clairement au service des classes dominantes dont elle fait partie intégrante.

     

    La manière et la rapidité avec lesquelles Mohamed Morsi gouverne, montrent que les classes dominantesmenées par la Confrérie ont hâte, afin de consolider leur pouvoir, de mettre un terme à la situation de contestation quasi-permanente qui règne aujourd'hui en Égypte. Elles trahissent en même temps le caractère de classe de ce processus contre-révolutionnaire soutenu et encouragé par les États-Unis.

    Président depuis seulement juin 2012, Morsi se trouve aujourd'hui avec la totalité des pouvoirs entre ses mains. Dès le mois de novembre, il a décidé de rendre l'ensemble de ses décisions définitif et au-dessus de tout contrôle. Il a révoqué dans la foulée le Procureur général et enlevé au pouvoir judiciaire toute possibilité de dissoudre l'assemblée constituante dominée par les Frères musulmans. La constitution, tant décriée, a été adoptée dans des conditions pour le moins contestables. Morsi et sa Confrérie se trouvent de fait détenteurs de la totalité des pouvoirs.

    Ce coup d’État des Frères musulmans sur les institutions du pays a été facilitégrâce à la bénédiction de Washington. Morsi a pris son décret, le mettant au-dessus des lois, le 22 novembre 2012 immédiatement après avoir reçu au Caire Hillary Clinton pour mettre un terme à la nouvelle agression israélienne contre Gaza, c'est à dire le 21 novembre! Les États-Unis, comme Israël d'ailleurs, n'ont cessé de couvrir d'éloges un président égyptien docile et résolument pro-impérialiste. Après avoir porté à bout de bras les régimes détestables de Sadate et de Moubarak, la bourgeoisie américaine apporte aujourd'hui son soutien à celui des Frères musulmans et leurs alliés salafistes. Les aspirations à la démocratie, à la dignité et au développement économique et social des peuples ne pèsent pas lourd devant les intérêts de cette puissante minorité de riches. En Égypte comme ailleurs, l'impérialisme est l'ennemi du progrès et de la démocratie. Il est toujours et partout l'ennemi des peuples.

     

     

    Les révolutionnaires d’Égypte doivent donc affronter, dans des conditions nouvelles, non seulement les nouveaux pharaons déguisés en musulmans, mais aussi leurs alliés intérieurs et extérieurs . Ce bloc réactionnaire cherche à faire tourner en arrière les roues de l'histoire en empêchant l’Égypte d'avancer sur la voie du progrès et de la prospérité. L'histoire de la nation égyptienne, tout du moins depuis Mohammed Ali, est un combat permanent contre l'impérialisme et ses alliés locaux avec des périodes de flux et de reflux, des avancées et des échecs. La tâche des révolutionnaires est de poursuivre ce formidable mouvement d'émancipation en s'appuyant sur la résistance ouvrière et paysanne, deux classes victimes plus que toutes les autres classes sociales de l'exploitation patronale et des grands propriétaires terriens. Ces classes opprimées et méprisées par l'ancien et le nouveau pouvoir constituent pourtant les deux seuls piliers solides d'un pont vers l'avenir et vers une société nouvelle.

     

     

    Mohamed Belaali

  • ÉGYPTE • Aliaa Magda

    ÉGYPTE  Aliaa Magda Elmahdy à nouveau nue contre le régime de Morsi

    Accompagnée par des activistes du groupe Femen, la militante féministe Aliaa Magda Elmahdy a manifesté devant l'ambassade égyptienne à Stockholm, pour protester contre l'islamisation de son pays.
     
    L'activiste égyptienne Aliaa Magda Elmahdy et des militantes du groupe féministe Femen devant l'ambassade égyptienne à Stockholm le 20 décembre 2012.L'activiste égyptienne Aliaa Magda Elmahdy et des militantes du groupe féministe Femen devant l'ambassade égyptienne à Stockholm le 20 décembre 2012.
    Le 20 décembre, l'Egyptienne Aliaa Magda Elmahdy a manifesté nue avec d'autres militantes du groupe Femen [Mouvement international de femmes] devant l'ambassade de son pays à Stockholm contre le régime des Frères musulmans et l'application d'une constitution islamique,rapporte Now LebanonAliaa avait déjà suscité la polémique et reçu des menaces de la part d'extrémistes musulmans [fin octobre 2011] quand elle avait posé nue sur son blog. 

    [Lors de son happening à Stockholm], elle cache la partie "sensible" de son corps avec un carton sur lequel elle a écrit "Coran", tandis que deux militantes européennes en portent également, avec respectivement l'inscription "Bible" et "Torah". Sur une autre photo, elle apparaît sous le titre "la fin de Mohamed", Mohamed désignant en l'occurrence probablement le président égyptien Mohamed Morsi puisqu'une des militantes a écrit sur son corps "l'apocalypse par Morsi", tandis que Aliaa a écrit sur son torse : "La charia n'est pas une constitution". 

    En légende de la photo, le texte appelle "le grand peuple égyptien d'empêcher l'asservissement religieux de la part du nouveau prophète Morsi" et de "permettre à l'Egypte de parvenir à un véritable développement démocratique". De même, le groupe Femen met en garde le président Morsi que, s'il devait donner l'ordre d'ouvrir le feu sur son peuple, sa fin sera parmi les crocodiles du Nil et non pas dans une sépulture digne des pyramides. "A mort la servitude religieuse, vive la liberté et les droits de l'homme", conclu la page.