PARFAIM D'ITALIE COMMERCE ET ARTISANAT
Fabrice Oliva, Pornichet (44380)
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ALIMENTATION
PAR , (18 AVRIL 2013)
La gelée royale, ce complément alimentaire riche en vitamines, fait-elle l’objet de pratiques commerciales douteuses ? 98 % de la gelée royale vendue en France est importée d’Asie, principalement de Chine. Recours à des antibiotiques interdits, congélations à répétition, nourriture artificielle : le flou qui règne sur la traçabilité de certains produits risque d’entacher l’image de toute la filière, y compris bio. D’autant qu’une étude réalisée par des apiculteurs français vient jeter le trouble.
La gelée royale, cet aliment fabriqué par les abeilles nourricières pour leur reine, est réputée pour ses qualités nutritives, riches en vitamines et en oligoéléments. Vendue via des sites Internet entre 10 € et 30 € les 25 grammes, la gelée royale, certifiée bio de préférence, est aussi un marché lucratif. Certains sites mettent en avant le « made in France », quand d’autres jouent sur la production familiale locale « depuis plusieurs générations », telles les marques « Ruchers de Lorraine », Famille Mary, « apiculteur depuis 1921 », ou ces vendeurs qui se présentent comme « apiculteurs de père en fils à Bourg Saint Maurice » (Savoie). Bref, une gelée royale qui fleure bon le terroir et la production artisanale. En tout cas rien ne laisse présager le contraire.
Et c’est bien ce qui met en colère les apiculteurs du Groupement des producteurs de gelée royale (GPGR). Sous contrôle d’huissier, ils ont réalisé leur propre enquête. Ils ont commandé des pots de gelée royale sur 34 sites internet différents, puis ont fait procéder à l’analyse des pollens afin de déterminer leurs origines exactes. Selon les résultats, 98 % de la gelée royale vendue en France, sur internet et par correspondance, serait importée d’Asie, et surtout de Chine [1]. Les résultats, assortis du nom des marques et des appréciations du GPGR, viennent d’être mis en ligne.
Et ce n’est pas très flatteur pour plusieurs marques. La gelée royale des « Ruchers de Lorraine » viendrait ainsi de Chine, et l’étiquetage, selon le commentaire du GPGR, comporterait des « informations visant à tromper le client sur l’origine et/ou la congélation ». Les « apiculteurs de père en fils à Bourg Saint Maurice » importeraient également de Chine leur gelée royale qui n’aurait donc rien de savoyard. D’autres sites précisent bien un « produit d’importation » sans davantage de détails.
L’appréciation du GPGR :
« Il y a une volonté de cacher l’origine, estime Rémy Pélissier, producteur dans le Berry et co-fondateur du GPGR. Elle est toujours marquée dans un coin, en tout petit. Mais ce qui nous met la puce à l’oreille c’est le prix ». La gelée royale importée est en effet vendue 40 fois moins cher sur le marché de gros que celle produite par le GPGR. « Pour le consommateur, la différence de prix varie du simple au double, précise Rémy Pélissier. C’est un marché très juteux pour les conditionneurs, c’est là qu’ils se font la marge ». Une différence de prix derrière laquelle se profileraient des conditions de production très différentes.
Ce poids extravagant des importations de gelée royale, Benoit Mary ne le dément pas. Il dirige la société Famille Mary qui produit ou commercialise entre autres du miel et de la gelée royale bio, certifiée par Ecocert. En cause, selon lui : les difficultés de produire de la gelée royale bio en France. « C’est impossible de la produire ici pour des questions de surface », explique-t-il.« Cette production ne peut être ici que marginale pour des raisons à la fois climatiques, environnementales et économiques. Les Chinois ont une tradition de production et de consommation, au même titre que le thé ou le ginseng. Importer d’Asie, c’est uniquement une question d’approvisionnement. » Sa gelée royale vient de Mongolie, produite à 2 000 mètres d’altitude. « Là il y a des zones de 25 km2 avec des plantes exclusivement en bio. » Il assure s’y rendre chaque année pour contrôler la qualité de la filière mongole.
Des abeilles nourries à la farine de soja
Reste que l’Asie est vaste. Et tous les revendeurs ne prêtent pas forcément autant d’attention au parcours du produit. L’apiculteur Rémy Pélissier a eu l’occasion de se rendre à Taïwan, réputée pour proposer une gelée royale de qualité. Sur place, il observe les pratiques de producteurs, visite des centres de recherche et des unités de conditionnement. Et constate que les apiculteurs asiatiques nourrissent leurs abeilles avec de la farine de soja... Des protéines que les abeilles ne vont pas butiner naturellement ! « Au GPGR, nous utilisons seulement les produits de la ruche, à savoir le miel et le pollen, pour nourrir les abeilles. En Chine, ils utilisent des produits moins chers que ceux de la ruche, comme la levure de bière ou le sirop de sucre, pour pousser à la production ».
Pour Benoit Mary, il s’agit là d’une « minorité de producteurs ». « Nos abeilles sont nourries avec du pollen soumis au cahier des charges bio. Notre gelée royale est très contrôlée et fait l’objet de nombreuses études de cohérences », assure-t-il. Réponse similaire du côté du site « Belle et bio », mis à l’index par le GPGR pour ses indications et mentions d’origine « difficiles à trouver ». « C’est bien un produit d’importation. Mais nous ne cherchons pas à tromper le consommateur car cela est bien marqué sur notre site », nous répond Flora Hinaut, responsable de la société. « Tous nos échantillons envoyés en laboratoire nous sont toujours revenus aux normes en conformité avec le label Ecocert », ajoute-t-elle.
Pour les produits non bio, le flou règne. D’autant que plusieurs problèmes sanitaires entachent la filière. Contrairement à ce que spécifie la charte du GPGR, les produits de la ruche d’origine chinoise ont déjà été traités aux antibiotiques. En janvier 2002, la Commission européenne décide d’un embargosur le miel et la gelée royale provenant de Chine, qui contenaient des résidus de traitements d’antibiotiques interdits en Europe. Depuis la levée de l’embargo en 2004, des lots de gélules de gelée royale en provenance de Chine ont étéinterceptés, notamment en Grande-Bretagne et en Slovénie en 2008. Ils contenaient du chloramphénicol, un antibiotique interdit en Union européenne dans les produits d’origine animale. « Notre gelée royale est tracée et est garantie pure auprès de tous nos clients, répond à ce sujet Benoit Mary. Les analyses réalisées garantissent la non présence de contaminants d’antibiotiques apicoles. »
Congélations multiples
Des congélations et décongélations successives seraient également couramment pratiquées par les nombreux intermédiaires avant la vente. « Sitôt la gelée royale extraite, l’apiculteur asiatique la congèle », a pu constater Rémy Pélissier lors de son déplacement à Taïwan. « On a fait une tournée sur l’île : quand on a ramené les lots le lendemain à l’usine, ils étaient largement décongelés. Avant d’être recongelés pour l’exportation et d’arriver décongelés en Europe, puis conditionnés en France. » Le producteur français a compté jusqu’à cinq congélations et décongélations successives ! Des pratiques qui pourraient, selon le GPGR, altérer la composition de la gelée royale. Raison pour laquelle ses adhérents s’engagent à mettre au froid la gelée royale immédiatement après récolte, sans subir aucune congélation.
« Il n’y a aucune preuve que la congélation abîme le produit, indique de son côté Benoit Mary. Les analyses que l’on a réalisées en laboratoire montrent que la congélation contribue à conserver les vitamines, notamment B5, et tous les bienfaits de la gelée royale. Il n’y a aucun risque sur le plan bactériologique. Je préfère que la gelée royale soit congelée plutôt que d’y ajouter des conservateurs. » Certaines sociétés, qui commercialisent la gelée chinoise, la qualifient cependant de produit « frais ». Cette mention ne peut légalement être utilisée seulement pour les produits dont la durabilité n’excède pas 30 jours. Problème : les dates limites d’utilisation optimale diffèrent fortement entre la gelée royale produite en France et celle qui est importée : 18 mois pour le GPGR contre cinq ans pour la gelée importée.
La société Belle et Bio affiche ainsi la mention « fraîche », sans préciser sur son site qu’il s’agit d’un produit congelé. « Je ne pense pas qu’il y ait de soucis à ce niveau-là. Au niveau réglementaire, tout est bon », confie la responsable de la société à Basta !. En mars 2012, l’un des plus gros importateurs français de gelée royale, le laboratoire Cevrai FCV, spécialisé dans le marché des compléments alimentaires, a pourtant été sanctionné pour cette raison. Et a été condamné pour tromperie. « Selon la direction des fraudes, et d’après un arrêté du 9 mai 1995, le laboratoire ne pouvait pas appliquer le qualificatif de “fraîche” à un produit ayant subi un processus de congélation et de décongélation »,rappelle le journal Le Dauphiné. Épinglée en 2008, la société avait dû aussitôt rectifier son étiquetage.
Traçabilité insuffisante
Malgré ces cas de fraudes, il n’existe toujours pas aujourd’hui de traçabilité systématique pour la gelée royale importée. « La date de récolte est souvent inconnue et on n’a qu’une vague idée de ce qui est importé en France », relève Rémy Pélissier. Il estime la production venue de Chine à environ une centaine de tonnes, soit des revenus potentiels de 40 millions d’euros pour des pots de 25g vendus 10 € minimum. A côté, la production du GPGR ne pèse qu’un peu plus de 2 tonnes. « Aujourd’hui, la législation oblige simplement à indiquer que la gelée royale est importée. Ce que nous voulons, c’est que le pays d’origine soit mentionné très clairement sur l’emballage afin qu’il soit facilement identifié par le consommateur. » Les producteurs demandent également à ce que la congélation ou non du produit soit précisée.
Face à des pratiques commerciales qu’il juge « trompeuses », le GPGR compte de plus en plus d’adhérents. Treize ans après sa création, le groupement rassemble aujourd’hui 90 apiculteurs dans toute la France. « La production de gelée royale a permis pas mal d’installations, note Rémy Pélissier. Elle passionne beaucoup d’apiculteurs et permet de s’installer sans trop d’investissements ». En levant le voile sur l’origine des gelées royales importées, le groupement espère pouvoir valoriser sa production de proximité. Et contribuer à davantage de « transparence » dans une filière où la marge pour les intermédiaires est extrêmement généreuse entre l’achat de gros et la revente en boutique spécialisée. Les problèmes de manque de surfaces et d’obstacles à la certification bio, soulevés par Benoît Mary, demeurent cependant cruciaux.
Sophie Chapelle et Ivan du Roy
Patatras ! En creusant le sujet, cette semaine, pour préparer l'émission, nous nous sommes rendus compte que les choses étaient moins simples. Ainsi, si ces ampoules ont été rendues moins durables, c'était pour qu'elles soient... plus lumineuses (ARTE n'en disait mot). Attention : cela ne signifie pas que les fabricants de téléviseurs, de smartphones, ou de collants, soient des anges. Leurs trucs pour nous pousser à consommer sont innombrables, et pervers. Mais il ne faudrait pas oublier le rôle que jouent, dans cette spirale, les distributeurs, la pub, et nos propres désirs de consommateurs. Bref, attention aux slogans simplistes. Si vous aimez croire aux fables, ne regardez surtout pas notre émission. Dans le cas contraire, elle est ici(1).
Daniel Schneidermann
Il semble que seul l’élevage en Agriculture Biologique confère un minimum de confort aux lapins d’élevage.
Cependant, ce type d’élevage est de nos jours toujours extrêmement confidentiel. Il semblerait en effet qu’il rencontre de nombreuses difficultés à se développer pour des raisons de maîtrise technique (fort parasitisme, aléas climatiques). La conversion est donc difficile si l’élevage demande davantage de surveillance et de manutention pour une rentabilité moindre.
En ce qui concerne les Labels Rouges, il faut retenir que les mentions « élevés en plein air » ou « en semi plein air » ne convainquent pas vraiment quant au mieux-être animal et à la qualité proposée.
Sachant donc que la quasi-totalité de ces animaux est élevée intensivement, qu’il n’existe aucune législation française ni européenne pour protéger spécifiquement les lapins dans les élevages, est-il toujours raisonnable d’en consommer ? Surtout lorsque l’on sait que 52, 2% du lapin congelé importé en France provient de Chine ! et 12 % d’Argentine ! (11)
(Quels sont les modes d’élevage là-bas ? Ne faut-il pas préférer les filières courtes afin de préserver notre planète des émissions de gaz à effet de serre ?)
animal cross vous recommande donc de choisir préférentiellement :
Les porcs ou cochons
Avec en moyenne 34, 8 kg/hab/an, le porc est la 1ère viande consommée en France et les français, les 3èmes consommateurs de viande porcine en Europe derrière l’Allemagne et l’Espagne.
La France est également le 3ème producteur de porc de l’Union européenne après l’Allemagne et l’Espagne. Mais sur les 25 000 000 de porcs qui sont élevés tous les ans dans les 23 000 élevages français(1), plus de 95% des porcs produits en France sont issus de fermes d’exploitation intensive. Les animaux y vivent dans des conditions choquantes que les consommateurs que nous sommes sont loin d’imaginer (espace de vie réduit à une case individuelle, parfois collective, mais toujours limitant les mouvements et interdisant toute exploration de l’environnement, sol en caillebotis facilitant l’élimination des déjections mais à l’origine de blessures douloureuses et rarement soignées, truies devenues des « machines » à produire du porcelet, totalement sous contrôle hormonal, dans l’incapacité totale de faire leur nid pour la mise-bas et sans contact avec ses porcelets, concentration d’animaux nécessitant de nombreux traitements médicamenteux pour palier à la fragilité des animaux et aux risques sanitaires accrus, production de déjection incompatible avec le respect de l’environnement non seulement à cause des effluves malodorantes mais également par l’épandage d’un lisier si riche en nitrate qu’il perturbe profondément et dangereusement les écosystèmes proches – voir le problème des algues vertes invasives et toxiques trouvées en Bretagne).
Le cochon est un animal sensible et intelligent :
Isolé et sans activité, il s’ennuie et déprime.
Trop tôt séparé de sa mère ou élevé dans trop de promiscuité, il développe des troubles du comportement et devient agressif (il a servi de modèle pour étudier les troubles du comportement des enfants suite à un stress subit dans un jeune âge).
Méfiez-vous de certaines filières de qualité :
Les logos VPF (Viande de Porc Française) et CQC (Critère de Qualité Certifié) ne garantissent que l’origine française de la viande et la traçabilité de la filière. Ainsi, ils sont visibles sur des produits issus d’élevages intensifs.
De plus, les filières dites « de qualité » ont souvent des fonctionnements mixtes : elles font naître les porcs en plein air mais ils sont ensuite engraissés industriellement.
Même les filières Label Rouges ne se valent pas toutes : un porc LR peut être engraissé sur caillebotis intégral ou sur litière et le LR fermier sur caillebotis partielle avec une aire d’exercice couverte. De même, le porc issu de l’AB n’est pas forcement un porc élevé en plein air. Même s’il ne connaît jamais la cage et s’il bénéficie d’un espace confortable, il n’explore jamais un vaste terrain plein air.
Le point noir de la filière pour animal cross est donc son organisation globalement cloisonner car soumise à la rentabilité maximale. Par exemple, faire naître un porcelet est un métier, les engraisser en est un autre, et dans la plupart des cas, sur des exploitations situées à des centaines de kilomètres l’une de l’autre.
Animal cross souhaite donc voir évoluer l’ensemble des règles de conduite d’élevage, y compris pour les filières labellisées LR et AB :
- En réunissant les activités naisseur-engraisseur afin d’éviter le transport de porcelet
- En interdisant l’utilisation d’hormones ou autres substances en vue d’améliorer le taux de reproduction
- En interdisant les stalles individuelles et les cases de mise-bas
- En imposant un maintien de la fratrie jusqu’à un sevrage à 40 jours
- En interdisant l’ablation des dents et de la queue
- En imposant l’anesthésie pour la castration des mâles, quelques soit leur âge
- En limitant la taille des élevages
- En interdisant le caillebotis y compris en zone de montagne
- En imposant un transport plus court vers les abattoirs
animal cross vous recommande donc de choisir préférentiellement :
Les avantages des porcs issus de l’Agriculture Biologique sont principalement liés au fait que l’espace de vie est confortable (même s’il n’est pas plein air), que les traitement hormonaux d’assistance à la reproduction sont interdits, que les traitements thérapeutiques (antibiotiques ou autres allopathies) sont limités, et que les règles de production et de gestion des lisiers sont les plus restrictives.
Ces élevages sont assez respectueux de l’animal et de l’environnement et offrent des produits de qualité supérieure. Comme dans les élevages AB, les truies doivent être élevées en groupe durant la plus grande partie de leur gestation. La précision « plein air » garantit un accès à un vaste espace d’exploration ou le comportement naturel de l’animal peut s’exprimer. De plus, il élimine les problèmes d’odeur et limite les problèmes de lisier.
N’oubliez pas que le porc est un animal très sensible au stress. Tout stress nuit à la qualité de la viande.
Le saviez-vous ?
On retrouve du porc (et malheureusement du porc industriel) dans de nombreux bonbons, gomme à mâcher et même yaourt à 0% de matière grasse sous forme de gélatine que l’on extrait des os de l’animal. Pensez-y !
Pour connaître en détail les conditions de vie, d'alimentation et de soin des porcs que vous consommer, cliquez sur le pdf joint :