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Economie - Page 7

  • BATHO : UN INDUSTRIEL DU GAZ

    BATHO : UN INDUSTRIEL DU GAZ DE SCHISTE SAVAIT-IL À L'AVANCE ?

    Les coulisses d'un diner "off" dans l'Ohio
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    Comment un industriel du gaz de schiste a-t-il pu évoquer la marginalisation de la ministre de l'environnement deux semaines avant son éviction ? En posant cette question lors de sa conférence de presse, Delphine Batho a dénoncé les groupes de pression à l'origine de son renvoi. La veille,Challenges avait expliqué comment Philippe Crouzet, président du directoire de Vallourec (leader mondial de la fabrication de tubes utilisés dans l'exploitation des gaz de schiste) avait annoncé mi-juin, devant plusieurs journalistes, que "le problème Batho était en passe d’être réglé". Une information d'autant plus crédible que Crouzet est par ailleurs l'époux de Sylvie Hubac, directrice de cabinet de François Hollande. Mais joints par @si, plusieurs participants à ce "dîner informel" contestent l'interprétation du journaliste de Challenges.

    Après l'éviction de Nicole Bricq du ministère de l'environnement à cause du lobby pétrolier, Delphine Batho a-t-elle été victime d'une attaque au gaz (de schiste) ? Jeudi 4 juillet, au cours de sa conférence de presse, la ministre a dénoncé les lobbys du gaz de schiste et du nucléaire : "ces forces ne se sont pas cachées de vouloir ma tête", a-t-elle affirmé. Exemple :"Est-il normal que le patron de l'entreprise Vallourec, directement intéressée par l'exploitation des gaz de schiste, ait pu annoncer ma marginalisation des semaines à l'avance devant des responsables de son entreprise aux Etats-Unis ?"

    Le patron de Vallourec aurait même déclaré qu'elle était "un désastre" picto

     

    C'est le site Challenges qui a évoqué cette histoire pour la première fois.

    C'était dans les tuyaux

    "Le mois dernier, lors d’un voyage aux Etats-Unis, le président du directoire de Vallourec, Philippe Crouzet, avait dit devant l’état-major américain de son groupe, qu’elle était “un vrai désastre”. Philippe Crouzet (...) avait ajouté que le problème Batho était en passé d’être réglé, car son influence au gouvernement allait désormais décroître. Un propos prémonitoire qui montre que cela faisait belle lurette que la ministre de l’Ecologie n’était plus en odeur de sainteté auprès des proches du président"écrit ainsi Challenges.fr le 3 juillet.

    picto Article publié la veille de sa conférence de presse expliquant son limogeage

    Le voyage de presse en question a eu lieu du 11 au 14 juin à l'occasion de l'inauguration aux Etats-Unis d'une nouvelle aciérie du groupe français Vallourec, leader mondial des tubes sans soudures utilisés notamment dans l'exploitation du gaz de schiste. Lors de ce voyage de presse à destination de Youngstown (Ohio), six médias étaient présents : l'AFP, Le Monde, Le FigaroLes Echos, Challenges et le Financial Times. Quand l'AFPLe FigaroLes Echos et Challenges ont évoqué cette inauguration, aucun d'entre eux n'a signalé qu'il s'agissait d'un voyage de presse financé (totalement ou en partie, selon les médias) par Vallourec. "Quand les journalistes politiques voyagent avec le staff présidentiel, est-ce qu'ils le disent ?" se défend l'un des journalistes concernés.

    Seul Le Monde, qui avait été épinglé pour un précédent voyage de presse organisé par Total, l'a raconté dans un compte rendu publié le 2 juillet, quelques heures avant l'éviction de Batho, en indiquant que le président du directoire de Vallourec "avait invité pour la circonstance plusieurs journalistes, dont celui du Monde".

    C'est toujours Le Monde, après la publication de l'article de Challenges sur les propos qu'aurait tenus Crouzet, qui a dévoilé une partie des coulisses d'un "dîner informel" organisé au cours du voyage : "Lors de ce repas, auquel a assisté un journaliste du Monde, Philippe Crouzet, à la tête du groupe depuis 2009, avait invité les responsables américains de l'entreprise française à détailler l'ampleur de la révolution introduite aux Etats-Unis par l'exploitation du gaz de schiste (...) A cette occasion, M. Crouzet s'était livré à une attaque en règle de la ministre de l'époque, la qualifiant d'incompétente, notamment dans sa gestion du débat national sur la transition énergétique. M. Crouzet, à demi-mot, avait laissé entendre qu'il souhaitait que ce débat soit conduit autrement, voire par une autre personne. Il ne semblait toutefois pas indiquer que son sort était scellé".

    Crouzet dans Le Monde

    "C'EST DÉLICAT DE PARLER D'UN OFF, D'AILLEURS, À MON TOUR, JE RÉCLAME LE OFF"

    Un problème Batho "en passe d'être réglé" pour Challenges, une ministre dont le sort n'est pas "scellé" pour Le Monde, autant dire que les journalistes n'ont pas vraiment entendu la même chose. Sur les cinq journalistes français présents à ce dîner, nous avons réussi à en contacter quatre. Un dîner informel ? "C'est un dîner off où l'on discute à bâtons rompus sans qu'il y ait de déclarations officielles", nous explique Gilles Paris du Monde. Si aucun des journalistes ne se souvient précisément de ce qu'il a mangé, tous se rappellent bien des circonstances du dîner, même si certains convives se sentent encore gênés d'en parler. "C'est délicat de parler de quelque chose qui est off, d'ailleurs, à mon tour, je réclame le off pour moi aussi", nous demande par exemple l'un des hôtes de Vallourec.

    La scène se passe donc mardi 11 juin, dans un restaurant de Youngstown, à 21 heures (heure locale). "C'était après un long voyage et avec du décalage horaire qu'il a parlé d'elle", indique l'un des participants, comme pour dédouaner Crouzet. "Je n'ai pas pris de notes mais on a parlé à 95% des gaz de schiste et à 5% de Delphine Batho, à la fin", explique Gilles Paris du Monde. Et qu'a dit Crouzet ? "Il nous a dit que la ministre n'était pas compétente, que ça finirait pas se voir", indique le journaliste du Monde. "Il a été critique envers elle, mais c'était les critiques d'un président d'un groupe qui fait des affaires aux Etats-Unis grâce au gaz de schiste, il n'a jamais dit que Batho était sur un siège ejectable", assure un autre. Un troisième journaliste, qui souhaite lui aussi rester anonyme, a une autre interprétation : "A aucun moment il n'a dit qu'elle allait tomber, je n'ai vraiment pas entendu ça. Mais il a dit que la gestion dont il se plaignait était remontée". Remontée jusqu'où ? "Il ne l'a pas dit, c'était sous-entendu mais selon lui, il y avait eu une prise de conscience que sa gestion posait problème" en haut lieu. Comprendre : l'Elysée. Le fait qu'il soit marié à la directrice de cabinet de Hollande, ça n'a pas interpellé les journalistes ? "En rentrant à l'hôtel, on en a parlé, mais on ne connaissait pas le rôle exact de son épouse, on pensait qu'elle était simple conseillère", explique l'un d'entre eux.

    D'une manière générale, sur ce dîner, certains des journalistes présents sont gênés que le journaliste de Challengesait grillé le off : " Si on commence à citer des propos des patrons du CAC 40 qui se lâchent sur leur ministre de tutelle, on n'est pas sorti de l'auberge", s'agace l'un des convives.

    De son côté, le journaliste de Challenges, Nicolas Stiel, maintient ses informations et conteste avoir grillé le off : "C'est un dîner on. Mais quand Crouzet s'est mis à dire des horreurs sur Batho, dont il n'a jamais prononcé son nom, la responsable de la com', Caroline Philips, nous a dit que c'était off. Ensuite, tout le monde s'est couché, et le lendemain, pour l'inauguration de l'usine, quand un journaliste le relance sur Batho, il poursuit sur le même ton. J'ai alors estimé que ce n'était plus off". Si deux journalistes considèrent que Crouzet n'a jamais laissé entendre qu'il disposait d'information en haut lieu, le journaliste de Challenges soutient le contraire : "Il a dit que son périmètre allait être réduit, qu'elle allait avoir moins d'influence et qu'elle serait recadrée. J'estime qu'il a été très imprudent en disant cela", conclut Stiel. Comment expliquer une telle différence d'appréciation ? Le décalage horaire peut-être, à moins que ce soit la barrière de la langue. Oui, car le dîner s'est déroulé entièrement en anglais en raison de la présence d'une partie de l'état major américain de Vallourec. Do you understand ?

    Dans un communiqué, le groupe Vallourec a indiqué que Philippe Crouzet "n'a jamais fait aucun commentaire sur un éventuel départ du gouvernement de Delphine Batho". 

    (avec Marion Mousseau)

     
     

    Mots-clés : Do you understand ?

  • L’aventure de trois migrants ivoiriens en Grèce


     

    27 juin 2013 

     

    Après avoir dénoncé le pillage des multinationales au Guatemala, Gregory Lassalle a repris sa camera pour suivre le destin de trois migrant ivoiriens en Grèce avec la volonté de comprendre ce qui était humainement et politiquement en jeu. Sur fond de crise économique et de montée de l'extrême-droite, « L'aventure » dresse le portrait de voyageurs pris dans la tourmente mais qui ne se découragent pas, faisant preuve de philosophie dans les rues sombres d'Athènes. Le film est en fin de réalisation mais compte sur votre soutien pour lui assurer une production totalement indépendante. Entretien avec Grégory Lassalle, le réalisateur.

     

    Trailer « L'aventure » from JUKURPA MEDIA on Vimeo.

     
     
    De la crise grecque, on a beaucoup entendu parler des mesures d'austérité, du chômage ou de la montée de l'extrême droite. Mais c'est sur un autre problème que vous vous êtes penché, plus méconnu : la situation des « illégaux ».
     
    Si vous marchez aujourd’hui dans les rues d’Athènes, vous croiserez jour et nuit un flot continu d’Africains, de Bangladais ou de Pakistanais poussant des cadis qu’ils utilisent pour transporter du papier, du fer ou du cuivre récoltés dans les poubelles. Comme ils le disent eux-mêmes, les migrants ont quasiment tous « poussé chariot » en Grèce pour survivre. Cette précarité économique va de pair avec un sentiment d’exclusion et de marginalité. Les massives campagnes d’arrestations, les politiques d’enfermement, les violences racistes, le « mur » construit à la frontière avec la Turquie ont en effet envoyé un message clair aux dizaines de milliers de migrants qui sont arrivés depuis 2009 en Europe par la Grèce : « Vous n’êtes pas les bienvenus ! »

    Confrontés à cette situation, les migrants veulent partir et rejoindre un autre pays de l’Union européenne. Mais ils sont « coincés » en Grèce. En effet, les autorités grecques les empêchent de sortir, car l’accord Dublin 2 oblige les migrants à faire leur démarche dans le premier pays par lequel ils sont entrés dans l’espace Shengen. Leur seule solution pour quitter la Grèce passe donc par la clandestinité, avec des faux papiers par l’avion, ou avec des passeurs en empruntant la voie terrestre. Mais ces options coûtent cher et réussissent rarement.

    Comment avez-vous abordé cette problématique dans votre documentaire ?

    Le film « L’aventure » s’intéresse au vécu individuel et collectif de trois migrants ivoiriens lors de cet épisode grec. Pendant près de huit mois, j’ai suivi et accompagné leur quotidien à Athènes : leur sentiment d’être tombé dans un piège, les relations d’amitié qu’ils ont construites, leurs tentatives de départ, les conflits avec les autres communautés, la relation à l’Occident, leurs débrouilles pour trouver de l’argent, le basculement dans l’illégalité…

    Ce film essaye de montrer comment, même dans la plus difficile des situations, la vie continue et que devant tout problème, les êtres humains s’organisent pour trouver des solutions. Je cherche aussi à faire en sorte que le spectateur puisse se mettre à la place des migrants et se demander : qu’aurais-je fait à leur place ?


    Qui sont les migrants que vous avez rencontrés ?
     
    Les trois « personnages » que j’ai suivis viennent de Côte d’Ivoire. Losseni, un ancien militaire sympathisant de l’actuel président Ouattara, explique qu’il a dû fuir en raison des règlements de compte entre vainqueurs suite aux pillages. Son ami, grand Moussa, voyage pour sa part, car il veut avoir un « papier » qui lui permettra de faire du commerce entre l’Europe et l’Afrique. Enfin, le troisième, Madess, est moins pragmatique : il veut « se faire une place au soleil » et accessoirement faire la fête dans la ville de ses rêves, Saint Denis (en banlieue parisienne).

    Au pays, tous les trois ont entendu dire que les frontières espagnoles et italiennes étaient fermées, mais que la Turquie octroyait facilement des visas. Un « camoratien » (passeur) les a fait arriver à Istanbul en leur assurant : « En Turquie, vous prendrez un métro qui vous amènera directement à Paris ou à Londres ». C’est sur place et après avoir déjà engagé une forte somme d’argent qu’ils se sont rendu compte qu’ils avaient été trompés. Pas de métro direct pour les grandes capitales européennes et une seule solution pour pénétrer dans « la bonne Europe » : la Grèce… Pour rentrer dans ce pays, ils ont emprunté des bateaux de fortune pour traverser de nuit le fleuve Evros qui dessine la frontière politique entre la Grèce et la Turquie. D’autres sont passés par la mer Égée ou par la bande de terre de Nea Vyssa.

    Après un an passé dans la capitale grecque et au prix d’une dure traversée par les Balkans, deux des personnages ont finalement réussi à quitter le pays. L’observation de ce départ met en avant un autre aspect de l’expérience migratoire : la prévalence du projet individuel. Le construit collectif et solidaire de ces migrants, indispensable pour survivre à Athènes, a ainsi parfois été sacrifié lors du départ vers l’Ouest, principalement pour des questions d’argent.


    Quels sont les effets de la crise grecque pour les « illégaux » ?
     
    Les migrants sont accusés d’être une charge pour l’économie grecque et d’être, en partie, responsables de la crise. Mais la réalité démontre le contraire : les migrants constituent un bon « business » en alimentant l’économie capitaliste et des économies familiales.

    Les exemples sont nombreux. Des propriétaires immobiliers louent aux migrants des petits appartements, le plus souvent situés dans des caves qui étaient inoccupées auparavant. Les exploitants agricoles les font travailler à des salaires souvent dérisoires. Les compagnies aériennes et les fabricants de faux papiers tirent bénéfice de leurs échecs systématiques pour sortir du pays par l’aéroport. Les entreprises de sécurité et de construction profitent de nouveaux marchés florissants : la construction des centres de rétentions, du mur, le contrôle des frontières… Les entreprises spécialisées dans le transfert d’argent, comme Western Union ou Moneygram, ponctionnent pour leur part les importantes sommes envoyées par les familles aux migrants pour qu’ils tentent de « faire voyage » vers l’Ouest. Enfin, l’État grec perçoit des aides de l’Union européenne pour mettre en place un système d’accueil aux demandeurs d’asile. Mais dans les faits, les migrants n’en voient pas la couleur. Ils n’ont par exemple pas ou peu accès à une attention médicale.


    Comment réagit la population grecque face à la situation des migrants ? Nous avons entendu parler des exactions de l'extrême droite...
     
    Force est de constater qu’il existe un réel fossé entre les migrants et l’immense majorité d’une population grecque peu habituée à côtoyer sur son territoire des Africains ou des Asiatiques. La situation économique du pays, le rôle néfaste des médias, la barrière de la langue et la participation de certains migrants à des activités criminelles (réseaux de prostitution, drogues) ont provoqué un sentiment de peur, souvent irrationnel. Le parti de l’Aube Dorée, qui s’appuie sur cette crainte de l’autre et sur un sentiment nationaliste – parfois antimusulman – a trouvé un certain écho, d’autant plus qu’il met en place parallèlement des programmes d’assistance aux classes populaires victimes de la crise.

    Y a-t-il des mouvements qui soutiennent les sans-papiers ?

    Le tableau n’est pas complètement noir. Les migrants ont pu trouver des alliés dans la population et dans certaines organisations politiques. Le parti ANTARSYA, proche du NPAen France, réalise un important travail d’appui et de mobilisation contre les attaques racistes et pour la rencontre des mouvements de travailleurs. La coalition SIRIZA, elle, concentre principalement son action sur l’aspect parlementaire. Certains groupes anarchistes, enfin, protègent les migrants contre les violences racistes et les arrestations policières.


    Vous aviez déjà réalisé des films sur le Guatemala. Comment en êtes-vous venu à réaliser ce film sur les migrants de passage en Grèce ?
     
    Au Guatemala, je réalisais des documentaires afin d’appuyer certaines luttes sociales, principalement contre les multinationales occidentales. Mais cette lutte est dure, car dans la plupart des cas, nous en sommes encore à résister contre les grands groupes et rares sont les victoires.

    De retour en Europe, je me suis intéressé à la question migratoire. J’avais envie de comprendre humainement et politiquement ce qui était en jeu. Si mon arrivée en Grèce s’est faite un peu par hasard, je savais ce que je cherchais : je voulais rencontrer des lieux et des personnes qui puissent être à même de donner la mesure du piège dans lequel étaient tombés tous ces migrants.

    Le déclic s’est produit quand j’ai découvert la rue sordide où les demandeurs d’asile font la queue jour et nuit afin de solliciter la carte rose qui leur permet seulement de ne pas être emprisonnés. J’ai passé plusieurs semaines à essayer de comprendre ce qu’il se jouait dans cette rue appelée Al Capone par les migrants, puis j’ai commencé à filmer. C’est là que j’ai rencontré les futurs personnages du film. Je leur ai présenté mon projet et ils m’ont progressivement laissé entrer dans l’intimité de leur vie à Athènes. C’est comme ça qu’est né le film.


    Où en êtes-vous au niveau de la production ?
     
    Le tournage est fini et nous allons commencer le montage dans les locaux et avec l’appui de la boîte de production INTERSCOOP. Pour financer ce montage et afin d’avoir une grande liberté éditoriale, nous avons mis en place un système de production contributive où ce sont des particuliers ou des associations qui le financeront. En allant sur ce lien, ils peuvent verser 1, 5, 15 ou 50 euros...

    Une fois le film monté, nous espérons impliquer ces particuliers et associations ainsi que les « acteurs » du film pour alimenter le débat sur la migration en dénonçant notamment les dangers et incohérences de l’actuelle politique de marginalisation des migrants.

    Je profite de cette interview pour inviter les lecteurs à nous aider à produire ce film en se rendant sur le lien internet mentionné plus haut. En nous appuyant, ils permettent la réalisation d’un film indépendant qui – du début à la fin, des premières images jusqu’à la production finale – a été réalisé en discussion et collaboration avec les acteurs de cetteAventure : LossMoussa et Madess.
     
     
    Vous pouvez soutenir le projet de Gregory Lassalle ICI

    Un extrait du film en cours de réalisation :
     

    Rush brut cuisine - Décembre 2012 from JUKURPA MEDIA on Vimeo.

     

     

    Grèce - L’aventure - Migration - Sans-papiers


     

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  • Assommons les pauvres

     

    mardi 11 juin 2013, par Alain Garrigo

    Une expression obsède la novlangue d’aujourd’hui : « réformes de structure ». Il faut donc croire qu’il y a d’autres réformes, plus anodines, mais qu’on ne saurait plaisanter avec les réformes « de structure », si profondes, vitales et sans doute douloureuses. La litote sert à désigner les mesures destinées à accroître la flexibilité du travail, retarder l’âge de la retraite, diminuer les prestations sociales, baisser les dépenses de l’Etat, diminuer les impôts et les salaires.

    « Assommons les pauvres ! », enjoignait cruellement Charles Baudelaire dans Le Spleen de Paris (1869). Dans cette fable grotesque composée entre 1864 et 1865, il ne proposait pas de les assommer pour s’en débarrasser, mais pour les sauver. Son personnage, « revenu des promesses » d’une période optimiste, se met à rouer de coups un vieux mendiant au lieu de lui faire l’aumône. Surprise ! « L’antique carcasse » se rebelle, et rend alors les coups de manière si convaincante que l’agresseur partage alors volontiers son bien. Baudelaire nous a-t-il indiqué la meilleure voie pour sortir de la misère ?

    Assommer les pauvres, la solution ne paraît pas si absurde aux « réformateurs de structures », ces nouveaux « entrepreneurs de bonheur public » [1]. Ils assurent chaque jour, à travers sondages et sermons, que l’accumulation privée est le meilleur moyen de garantir du travail aux pauvres, de participer à l’enrichissement collectif. Ils raillent les résistances et les peurs, vaines tentatives d’aller contre la nécessité. Après une telle débauche d’arguments, comment les pauvres n’accepteraient-ils pas d’être assommés pour leur bien ? Telle l’inquisition jadis, promettant aux pécheurs un gain futur (le paradis ou la prospérité) au prix d’une peine présente, il leur est commandé, pour tirer demain quelques bénéfices, de faire aujourd’hui sacrifice. Mis devant la responsabilité d’agir, ou de mourir, les voilà enfin sommés, ces assistés, ces tricheurs, de s’en sortir par l’initative et le courage ! Ainsi parlent les adversaires de la redistribution : chômeurs ? Créez votre entreprise. Chômeurs ? Travaillez.

    La guerre des pauvres ?

    Le narrateur du petit poème en prose, abusé voilà quelques années par des marchands d’illusions des deux bords — « de ceux qui conseillent à tous les pauvres de se faire esclaves, et de ceux qui leur persuadent qu’ils sont tous des rois détrônés » — semble à peine un peu moins pauvre que le vieux mendiant auquel il s’en prend. Il lui sera d’autant plus facile de partager son bien qu’il en a peu. Tous deux ont été abusés, tous deux partagent une même violence dans la misère, énième illustration de l’adage populaire qui veut que les miséreux se battent entre eux au lieu de s’en prendre aux riches. La fable de Baudelaire est réaliste et pessimiste en somme, alors qu’on s’étonne aujourd’hui du manque de réaction à la crise. La mise en cause des aides sociales, de l’immigration, du parasitisme social, ne sont-ils pas des épouvantails commodes, conduisant les pauvres à s’en prendre aux pauvres ? Plus grande est la peur du déclassement, plus grande la haine contre ceux qui donnent l’image d’une chute prochaine ou d’un lent déclin. La réalité des riches est quant à elle bien plus lointaine... et elle a au moins l’avantage d’offir des rêves pour occuper les nuits et les jeux.

    A moins que cette fable ne soit paradoxalement optimiste. Après tout, ses pauvres protagonistes s’accordent pour réagir à leur misère. Ils en sont certes venus aux mains, mais la violence agit sur eux comme une révélation. Que faut-il pour que la vérité de la spoliation sorte de l’apathie ? Sans doute les désastres de l’histoire ont-ils guéri de bien des illusions révolutionnaires, mais n’est-il pas pire d’endurer la violence en connaissance de cause ? Telle pourrait être la substance de la fable et sa leçon pour notre temps, alors que les choses n’ont jamais été aussi claires sur la violence, l’enrichissement des plus riches et l’appauvrissement des plus pauvres. La crise justifie efforts et sacrifices, entend-on proférer par les apôtres des réformes de structure. Ce qu’ils ne disent pas, c’est que cet appel est implicitement lancé aux pauvres. On apprend donc, de classementForbes en classement Fortuneque le nombre des milliardaires augmente chaque année, ainsi que leur fortune individuelle ; on apprend que les actions des entreprises cotées connaissent des hausses bien supérieures à leurs chiffres d’affaires, que les rémunérations et indemnités des dirigeants augmentent quand bien même les bénéfices ne seraient pas au rendez-vous, et les appels à la modération restent sans écho. Les riches ne seraient-ils pas assez nombreux ni assez riches pour partager le fardeau, leur richesse n’aurait-elle donc aucun lien avec l’appauvrissement des autres ? Demander des sacrifices aux plus démunis en laissant libres les plus nantis a quelque chose de sidérant.

    Baudelaire, qui avait partagé les espérances de 1848, entouré de ces« livres où il est traité de l’art de rendre les peuples heureux, sages et riches en vingt-quatre heures », fut lui-même assommé par les journées de juin 1848 qui virent l’armée de la République massacrer les ouvriers. Puis ce fut le coup d’Etat de décembre 1851. Sa posture balance entre la révolte et le spleen face à l’interminable soumission. Il en était complètement« dépolitiqué », écrivait-il alors dans sa correspondance [2]. On dirait aujourd’hui dépolitisé. Il ne l’était pas complètement, à moins qu’on ne puisse jamais l’être définitivement.

    Notes

    [1] Op. cit.

    [2] Lettre à Monsieur Ancelle du 5 mars 1852.

  • Gare au prochain tsunami financier

     

    LE MONDE | 12.06.2013 à 18h25 • Mis à jour le 13.06.2013 à 14h32

    Par Michel Rocard (ancien premier ministre) et Pierre Larrouturou (économiste)



     

     

    Les embauches se sont accélérées aux Etats-Unis en avril, mais cela n'a pas empêché le taux de chômage de remonter.

     

    "Toutes les grandes défaites se résument en deux mots : trop tard", affirmait le général MacArthur. Allons-nous attendre qu'il soit trop tard pour comprendre la gravité de la situation ? Allons-nous attendre qu'il soit trop tard pour rompre avec des stratégies qui nous mènent dans le mur ?

    Officiellement, il y a eu 40 000 chômeurs supplémentaires en France en avril. Mais le ministère indique qu'en un mois, il y a eu 534 000 nouveaux inscrits à Pôle emploi. Si le chômage augmente de 40 000 personnes "seulement" c'est que, dans le même temps, 494 000 personnes quittaient les fichiers de Pôle emploi."Presque la moitié ont repris un emploi", indique le ministère. On en conclut qu'une moitié n'en a pas retrouvé : certains sont en stage, d'autres ont des problèmes administratifs mais, chaque mois, 80 000 ou 100 000 personnes arrivent en fin de droit.

    Dans le Sud de l'Europe, c'est pire encore : en Italie, le chômage touche près de 3 millions d'adultes mais il y a trois millions de "découragés" qui ont abandonné leur recherche d'emploi. "On organise une boucherie sociale", affirme le patronat italien. En Espagne, il y a 6 200 000 chômeurs et combien de pauvres ? "A Madrid, plus aucun fils d'ouvrier ne va à la faculté, témoigne une jeune espagnole.Quelque chose est en train de se casser. Si rien ne change, l'Espagne va perdrela maîtrise de son avenir."

    La situation est-elle meilleure dans le reste du monde ? Aux Etats-Unis, malgré des déficits colossaux (la dette publique a augmenté de 1 100 milliards en un an), malgré le soutien de la Réserve fédérale qui crée chaque mois 85 milliards ex nihilo pour financer ces déficits, le taux d'activité est tombé à un plus bas historique : 63,3 %. Les chiffres du chômage sont stables mais, en un mois, 495 000 chômeurs ont renoncé à chercher un emploi et sont sortis des statistiques. Même avec des politiques budgétaires et monétaires ultra-accommodantes, les Etats-Unis n'arrivent pas à sortir du chômage. En mai, l'activité industrielle a commencé à reculer.

    Au Japon, le gouverneur de la banque centrale a démissionné il y a trois mois, refusant de cautionner plus longtemps une politique qui, en vingt ans, a poussé la dette publique à 230 % du produit intérieur brut (PIB) : malgré des plans de relance pharaoniques, malgré une politique de recherche très ambitieuse, le Japon n'a que 0,7 % de croissance en moyenne depuis qu'a éclaté sa bulle, au début des années 1990. Et encore, ces 0,7 % viennent des exportations vers les Etats-Unis et l'Europe... Le gouverneur de la Banque centrale du Japon a démissionné mais, au lieu de réfléchir à une politique alternative, son successeur a décidé decontinuer comme avant mais en pire. Peut-on soigner une gueule de bois en buvant tous les matins une grande bouteille de Saké ? Le 30 mai, le Fonds monétaire international (FMI) a publiquement averti que, en poussant son déficit public à 9,8 % du PIB, le Japon prenait des "risques considérables".

     

    EN CHINE, LA BULLE IMMOBILIÈRE VIENT D'ÉCLATER 


    Les deux moteurs de la croissance chinoise ont calé en même temps : les ventes de logement ont baissé de 25 % en un an et les exportations vers l'Europe ont reculé de 9,8 %. Officiellement, la Chine ne traverse qu'un "petit ralentissement"mais si l'on observe la consommation d'électricité (indicateur plus difficile àenjoliver que le PIB), la Chine est plus proche de la récession que d'une croissance de 6 %. En mai, l'activité industrielle a reculé : il ne s'agit pas d'un ralentissement dans la croissance mais bien d'un recul.

    On a vu en Espagne ce que donne l'éclatement d'un bulle immobilière : le chômage a triplé et José Luis Zapatero a dû démissionner. En Chine, la bulle est plus grosse qu'elle ne l'était en Espagne. Et son explosion risque d'avoir des conséquences sociales nettement plus graves car il n'y a pas de couverture sociale pour les chômeurs, ni de solidarité familiale pour des millions d'hommes déracinés. Mais les dirigeants chinois n'ont aucune envie d'abandonner le pouvoir : ils ont annoncé qu'ils vont doubler le budget militaire d'ici à 2015 afin d'avoir quatre fois le budget de l'armée du Japon, l'ennemi héréditaire.

    Début mars, alors que le FMI indiquait que la dette privée de la Chine a augmenté de 30 % PIB en un an, sans que cela suffise à relancer l'activité, Taïwan annonçaitavoir installé cinquant missiles tournés vers des bases militaires chinoises... Comme le dit le gouverneur de la Banque d'Angleterre"la prochaine crise risque d'être plus grave que celle de 1930".

    C'est dans ce contexte que s'ouvre en France la conférence sociale des 20 et 21 juin. Elle doit lancer un nouveau cycle de négociation sur l'emploi. L'un des hauts fonctionnaires de la direction du Trésor chargé de préparer une "note de cadrage" pour cette conférence affirmait récemment que la France est retombée dans une"petite récession". Du point de vue comptable et si l'on pense que la France est seule au monde, il a raison. Mais peut-on en rester au point de vue comptable ? Non ! Ceci n'est pas une "petite récession". Une banale récession comme nous en avons déjà connu quatre en quarante ans. Edgar Morin a raison : nous sommes face à une crise de civilisation. Comme celle de 1929, cette crise peutconduire à la barbarie : guerre aux frontières de la Chine, guerres pour l'eau ou pour l'énergie, émeutes urbaines et montée de l'extrême droite en Europe... Si nous continuons à laisser pourrir la situation, si nous continuons à mettrequelques rustines en misant sur un miraculeux retour de la croissance (auquel plus personne ne croit) tout cela peut, en quelques années, finir dans un fracas terrifiant.

     

    CHANGER L'ENSEMBLE DE NOTRE MODÈLE DE DÉVELOPPEMENT


    Et, dès aujourd'hui, nous sommes nombreux à ressentir un malaise plus intime : qui donc est l'homme pour être traité ainsi ? Qui donc est l'homme pour accepterque des millions d'hommes et de femmes vivent dans la plus grande pauvreté alors que, globalement, nous n'avons jamais été aussi riches ? Qui sommes-nous, femmes et hommes, pour être incapables de garder la maîtrise de notreavenir, ballotés comme des fétus de paille, d'une crise à l'autre ? Homo SapiensSapiens ou Homo Nullus Nullus ?

    Crise sociale, crise financière, crise climatique, crise démocratique, crise du sens... dans tous ces domaines, nous sommes proches d'un point de non-retour. L'humanité risque une sortie de route. C'est l'ensemble de notre modèle de développement qu'il faut changer, de toute urgence.

    Pour éviter qu'un tsunami sur les marchés financiers ait un impact direct sur l'économie réelle, pour lutter radicalement contre la spéculation et contre les risques liés au surendettement des Etats, la France doit demander que soit organisé au plus vite un nouveau Bretton Woods – accords pour réorganiser le système financier international après la seconde guerre mondiale, en 1944.

    Pour sortir l'Europe de l'austérité et de la récession, il faut mettre fin aux privilèges incroyables des banques privées dans le financement de la dette publique etfinancer à 1 % la vieille dette publique, lutter frontalement contre les paradis fiscaux (le code des marchés publics doit interdire de commande publique lesentreprises qui se soustraient à l'impôt) et négocier la création d'un impôt européen sur les dividendes (en vingt ans, le taux moyen d'impôt sur les bénéfices est passé de 37 % à 25 % en Europe !). Si l'on fait cela, nous pourrons retrouverl'équilibre des finances publiques sans austérité.

    Il faut aussi agir avec force contre le chômage et la précarité en fixant à la négociation sociale qui débute les 20 et 21 juin un objectif très ambitieux : auPays-Bas et au Danemark, les partenaires sociaux ont été capables d'élaborer en quelques semaines un nouveau contrat social assurant un meilleur partage des gains de productivité, qui a permis de diviser par deux le chômage tout en restaurant l'équilibre de la balance commerciale. Pourquoi n'en serions-nous pas capables nous aussi ?

    Petite récession ou crise de civilisation ? La réponse est évidente. Politiques et partenaires sociaux doivent absolument se laisser bousculer par la crise. Personne ne leur en voudra de tenir un discours de vérité. Au contraire !"L'immobilisme et la pusillanimité sont toujours plus dangereux que l'audace, écrivait Pierre Mendes France. Les problèmes sont si difficiles et d'une si grande ampleur, la résistance des égoïsmes est si forte, que c'est avant tout de l'audace qu'il nous faut aujourd'hui. De l'audace intellectuelle et politique, plus rare de nos jours hélas ! que le courage physique."

    Dire la vérité et décider de construire, tous ensemble, un nouveau contrat social adapté aux contraintes et aux désirs de ce temps est sans doute la meilleure façon de renforcer la cohésion et la résilience de notre société

  • La reconquête citoyenne

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    L’espoir fait vivre.

    La crise semble interminable et aucune lueur d’optimisme nous est donnée pour penser qu’elle finira sous peu. La crise est systémique, inhérente au système, et ne pourra donc finir que mal…Dans toute chose malheur est bon dit-on, alors peut-être que cette crise sera le détonateur pour retourner aux vraies valeurs humaines qui importent à chacun d’entre nous.

    La solidarité est la seule opposition à la volonté destructrice.

    La solidarité est la seule opposition à la volonté destructrice.

     

    La crise est inhumaine de par son ampleur dévastatrice et sa propension à frapper durement les plus pauvres, les plus modestes, les plus fragiles d’entre nous, alors qu’elle favorise outrancièrement les plus riches, les plus favorisés, les plus forts. Cette dichotomie sociétal nous mène droit à la rupture il ne peut en être autrement. Cette rupture peut avoir deux conséquences fortes et opposées: une guerre civile ou la construction d’une nouvelle société.

    La guerre civile et plus largement une guerre mondiale, est la volonté de l’oligarchie dominante pour sceller la rupture sociétal. Les riches ne veulent plus assumer les pauvres, les pauvres ne peuvent plus encaisser les riches. Pour « libérer de la place » dans la pyramide sociale rien de tel qu’une bonne guerre. On remplacera par des humains d’importation, du bétail que l’on fera venir par routes mal famées d’Afrique et qu’on embarquera sur des embarcations de fortune à qui l’on demandera de railler la terre promise européenne. Remplacer une classe de pauvres mais ayant une certaine éducation entrainant une conscience claire de leur situation sociale dans la société, par une classe d’esclaves immigrés ne parlant parfois même pas la langue du pays d’accueil n’est que bénéfice pour cette classe oligarchique capitaliste et mondialiste. Elle a beau jeu de dénoncer le racisme lorsque les pauvres s’opposent à l’arrivée de vague migratoire incessante qui de plus ne s’intègre nullement, ou très peu, à la culture française.
    Le réel bénéfice c’est que les esclaves sont prêts à tout pour survivre et savent se contenter de peu. Les pauvres, eux, aspirent au moins à la dignité et même cela on leur refuse. En mettant en contact les pauvres et les esclaves ont travaille à l’érosion du lien social indispensable dans une société humaine responsable. On crée les conditions du racisme nécessaire à la future guerre civile que l’on prépare avidement. Tout est fait pour diviser surtout que dans les mêmes temps on rogne sur les prestations sociales, on augmente la précarité salariale, on repousse le droit à la retraite, on fait des coupes dans le budget de la santé, on privatise les droits élémentaires,…bref on repousse toujours plus loin les conditions de l’indignité.

    Les pauvres, qui au départ ne l’étaient pas toujours, pourraient avoir la haine facile contre ces esclaves mais quel bénéfice pour eux au final si ce n’est la lente descente aux enfers? C’est là le piège que nous tend notre oligarchie notamment à travers la stigmatisation de l’Islam qui est la religion majoritaire de ces nouveaux arrivants. Attiser la tension religieuse amène le soufre satanique. Bien sûr nous avons une identité culturelle et religieuse à défendre, ce sont nos racines, mais la montée de l’Islam en France n’est que la conséquence d’une volonté oligarchique. Plus il y aura d’immigrés islamiques, plus il y aura de tensions, plus les pauvres se taperont dessus entre eux, et moins ils s’occuperont des affaires de l’état, de LEUR état, de LEUR société.

    Du moins c’est ce qu’ils espèrent! Mais l’âme humaine de ce XXI ème siècle reflète quand même le poids de l’histoire. On sait dans nos fibres culturelles ce que représente une révolte populaire avec les dégâts que cela entrainent. On sait que cela finit toujours mal pour celles et ceux qui en viennent aux armes car la force est TOUJOURS du côté de l’oligarchie car elle détient le nerf de la guerre: l’argent. Ce combat est donc perdu d’avance si on se décide à la suivre.
    En fait le vrai chemin, la voie à suivre, est celui de reconstruire du lien social, une société humaine, sans eux. Avec des valeurs humaines simples et compréhensibles par tous: le respect, la dignité, les droits et les devoirs, … Cette société-là n’est pas une utopie elle est à notre portée et elle a d’ailleurs déjà commencée. Il existe des embryons de micro-société, d’entraides solidaires et citoyennes, qui fait qu’on pourrait avoir la possibilité de désamorcer les plans de guerre de l’oligarchie faute de combattants.

    Si on décidait de faire tout l’inverse de ce à quoi elle nous prépare? Si au lieu de nous déchirer entre nous on commençait à créer des filières de solidarité ne serait-ce qu’avec notre entourage, notre famille, nos amis? Si on comprenait qu’il existe des choses beaucoup plus importantes que de se battre pour ce Dieu? Oui chacun de nous avons une théorie sur la vie, l’univers, Dieu mais cela vaut-il le coup de se battre pour l’imposer aux autres? C’est ce que l’on fait depuis que ce livre biblique a été écrit non? Et puis l’argent fait-il vraiment le bonheur? Est-ce l’essence même de la vie? Est-ce vraiment notre raison de vivre? Il y a matière en tout cas à  profiter de « l’opportunité » de cette crise systémique pour construire une société véritablement humaine.

    Un exemple de mouvement citoyen qui nait de la dureté des circonstances et qui commence à imposer sa « loi » aux autorités:

     

                    Mis en ligne par : News360x

    Publié par : le citoyen engagé