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Societe - Page 9

  • Patriot Act, victoire du terrorisme sur la liberté

     

    Publié le 26 mai 2015 dans Libertés publiquesPolice et arméesSujets de société

    Le Patriot Act n’a pas amélioré sensiblement la sécurité des Américains et a largement dégradé leurs libertés. Pourquoi vouloir les imiter ?

    Par Aurélien Véron.

    Vidéosurveillance (Crédits Paweł Zdziarski, licence CC-BY 2.5)

    Vidéosurveillance (Crédits Paweł Zdziarski, licence CC-BY 2.5)

    Le Patriot Act, que certains réclament à droite, existe déjà, dans les faits. La police dispose de moyens juridiques immenses pour intercepter toute information.

    La tuerie de Charlie Hebdo a déclenché une vague d’émotion sans précédent en France. Quatre millions de Français sont descendus dans la rue le 11 janvier en mémoire des victimes et pour défendre la Liberté, cette Liberté chérie magnifiée sous la plume de Paul Éluard et qui triomphe dans la 6ème strophe de la Marseillaise. Les réactions en faveur de la liberté d’expression se sont multipliées dans le monde entier. Cette victoire des symboles n’a pas duré. Le même jour, Valérie Pécresse a appelé à l’instauration d’un Patriot Act à la française. Et les (très) mauvais esprits qui ont cédé à la tentation de la provocation, par haine du système ou par simple irrévérence, ont été systématiquement poursuivis et, pour certains, placés en garde à vue. Nous ne pouvions imaginer pire hommage au très irrespectueux Charlie Hebdo !

    La liberté, se sentir en sécurité ?

    Les Français craignent d’autres attentats, ils ont sans doute raison. Les signaux ne manquent pas. Le terrorisme islamiste est perçu comme une menace exceptionnelle qui appelle des mesures exceptionnelles. Sous l’effet de la peur, il est tentant de croire qu’en sacrifiant un peu de liberté, le pays aurait plus d’atouts pour l’emporter dans cet obscurantisme meurtrier. La liberté ne consisterait alors plus à penser et agir dans les limites de ce qui ne nuit pas à autrui, mais à se sentir en sécurité. Pas si simple. Ce travestissement de la liberté est dangereux. L’objectif de la terreur, c’est de diviser les communautés, miner la confiance et affaiblir les fondements démocratiques d’un pays. Chaque fois que nous renions nos valeurs, c’est donc la nébuleuse terroriste qui marque des points.

    Une dangereuse addiction des pouvoirs publics américains

    D‘autant que les lois d’exception engendrent une dangereuse addiction des pouvoirs publics. Le Patriot Act devait durer quatre ans lors de sa mise en place en 2001. Quinze ans plus tard, cet arsenal sécuritaire est toujours en place. Et il ne sert plus, pour l’essentiel, à lutter contre le terrorisme. Guantanamo, le recours à la torture, l’assassinat sans jugement de citoyens américains par des drones hors du territoire et les exactions commises par les services secrets au nom de la lutte contre le terrorisme marquent d’une tâche bien sombre l’histoire des États-Unis.

    Ces atteintes graves et répétées aux principes démocratiques laisseront des séquelles. Au prix d’un recul sans précèdent des libertés civiles aux États-Unis, ces dispositions n’ont pas amélioré sensiblement la sécurité des Américains : 152 attentats (39 morts et 363 blessés) ont eu lieu sur le territoire américain depuis le 11 septembre 2001 selon le Global Peace Index.

    La France a déjà son Patriot Act

    video terrorisme rené le honzecEn réalité, la France dispose déjà de son Patriot Act avec la Loi de Programmation Militaire du 18 décembre 2013 venue renforcer la LOPPSI 2. La police n’avait pas attendu cette loi pour mettre en place un programme illégal de géolocalisation et de surveillance téléphonique, baptisé « Pergame ». En livrant 70 millions de conversations téléphoniques collectées entre le 10 décembre 2012 et le 8 janvier 2013 à la NSA, la DGSI va un peu plus loin qu’une simple coopération. Dorénavant, la DGSI peut pénétrer légalement chez n’importe quel suspect en son absence pour perquisitionner et pirater ses ordinateurs.

    L’enregistrement des conversations téléphoniques, la géolocalisation des portables à l’insu de leur détenteur, la lecture des mails privés, le suivi des opérations bancaires, tout est à portée de clics sur simple décision administrative, sans passer par un juge. Les FAI et les hébergeurs sont devenus des indics malgré eux. La loi sur le renseignement est en passe d’autoriser la pose de balises et de caméras dans des lieux privés. Toujours sans magistrat. Cette ingérence dans la vie privée des Français n’est pas plus concluante que le Patriot Act aux États-Unis.

    Nos libertés ont déjà trop reculé

    La DGSI fait d’abord un travail minutieux d’enquête sur le terrain. Sa contrainte pour suivre ses suspects, ce sont les moyens. C’est la raison qui a poussé la DGSI à abandonner la piste des frères Kouachi 6 mois avant l’attentat. Rien ne sert d’ajouter de nouvelles mesures intrusives et répressives. Nos libertés ont déjà trop reculé, ne perdons pas notre âme en allant plus loin dans le dépeçage de l’état de droit. Exigeons de l’État qu’il renforce les moyens budgétaires destinés à lutter contre la menace terroriste, mission régalienne au poids encore très modeste. Ne fermons pas les frontières au sein de l’Union Européenne mais encourageons la coopération déjà largement en œuvre entre pays européens.

    Nous devons être déterminés à préserver nos libertés pour ne céder en rien à la terreur. La victoire viendra de la supériorité de nos valeurs démocratiques et libérales.

  • Une dominance bête et méchante

     

    Hidalgo, BHL, Basse, Le ParisienLibé, Fourest, Val, Taubira… Difficile d’être au cœur du système, d’en profiter, et d’être populaire. Aujourd’hui, ça ne marche plus. Il faut tellement avaler et faire avaler de serpents pour arriver en haut de la pyramide du mensonge, qu’à la fin, les serpents ressortent dans tous leurs discours. Les gens s’écartent de ces empoisonneurs, et ça coupe le pays en deux : pas seulement entre élite et peuple, mais entre lucides et non lucides. Ceux qui vomissent ont besoin de ceux qui avalent, les méchants ont besoin des idiots, mais ils finissent par devenir idiots eux-mêmes.

     

    Référendum européen : Oui ou oui ?

     

     

    10 ans après avoir entubé le peuple français et montré que le référendum est une grosse blague dans une fausse démocratie, l’évolution de l’Europe a confirmé les pires craintes des pires sceptiques de l’avant 29 mai 2005. Rien que pour ça, l’arnaque du 29 mai (une date à marquer au fer rouge sur les fesses de la Nation) est une excellente chose, qui devrait déciller les yeux des Français encore gobe-mensonges. Les crédules qui croient dur comme fer que la démocratie existe, alors que l’actualité leur met chaque jour sous les yeux des exemples frappants de menterie. Visiblement, ça ne suffit toujours pas. Faudra-t-il crever les yeux des gens pour qu’ils consentent à les ouvrir ? Le Réel s’en chargera.

     

    Le peuple n’a pas le choix du choix

     

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    Nicolas Jamet-Dupont-Aignan

     

    Dominique Jamet, journaliste de droite devant l’Éternel, est aussi le vice-président de DLR (Debout la République, la boîte de Dupont-Aignan). À ce titre, il prend sa plume chaque dimanche. Dans la livraison du 31 mai 2015, on a retenu ça :

    « L’enseignement des deux sondages parus à quelques jours d’intervalle dans Le Parisien est pourtant assez clair : “Vous ne nous aurez pas une seconde fois. On vous a essayés, on vous a testés, on vous a rejetés. Comment Hollande pourrait-il être l’homme du changement ? Comment Sarkozy pourrait-il être l’homme du renouveau ? On ne veut plus de vous. On ne prend pas les mêmes et on ne recommence pas.” Sont-ils à ce point durs d’oreille, sont-ils à ce point prisonniers de leur ego et de leur cour que le cri du peuple ne parvient pas jusqu’à eux ? Il n’est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre. »

    Notre petit commentaire, en toute modestie : c’est le système qui produit ces paires d’hommes usés et usants, faux concurrents et menteurs pathologiques. Opposition binaire seulement en apparence, qui est un produit du système, pas un choix du peuple, qui n’a jamais eu le choix du choix, c’est-à-dire du pré-choix ! En vérité, la présidentielle commence longtemps avant l’élection proprement dite, car il faut « vendre » non pas le candidat, mais le futur président au peuple. Ainsi, Sarkozy a-t-il été adoubé par les puissances de l’Argent dès la chute de Balladur, en 1995. Dix ans plus tard, le maire de Neuilly resurgira, tout neuf malgré un passé glandilleux, avec le même programme que Balladur : la privatisation des morceaux juteux du pays et sa dénationalisation dans tous les sens du terme. Le reste, c’est de la littérature.

     

    Anne Hidalgo contre la rumeur

     

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    À bientôt 56 ans, Anne, aussi pudique qu’elle est bien conservée, excite les convoitises au PS (Parti sexy)

     

    C’est pas nous m’sieur c’est Fogiel qu’a posé la question vache à la reine de Paris ! Dans son émission Le Divan, cette psychanalyse pour les nuls, Marco reçoit Hidalgo et lui demande – car c’est plus fort que lui, hein, le scorpion pique et Marco verse dans le people même pendant une séance d’analyse – Marco donc lui demande si son enfant ne serait pas aussi un petit peu celui de François Hollande. Rumeur balayée d’une main par la danseuse espagnole de Bertrand Delanoë et des services culturels de l’Ambassade israélienne, avec l’élégance qu’on lui connaît :

    « Des conneries comme ça y en a un paquet sur la Toile et dans les dîners en ville ! »

    Ce qui est vrai. Dans un dîner parisien, même si on essaye de faire dans le sérieux (« et toi Shlomo, tu nous prépares un article sur quoi cette semaine ? »), on finit toujours par déraper dans le kibezki, c’est fatal, que voulez-vous, humains, trop humains. La réponse vigoureuse de la fabuleuse socialiste ne laisse aucune place au doute, et nous sommes rassurés. Traduction : ce sont mes compétences politiques qui m’ont permis de monter les échelons au PS, ce que d’autres n’auront pas pu ou su faire. Sélection naturelle, voilà tout. Les bons en haut, les nazes en bas. Il y a une dernière possibilité : discrimination positive due à la parité, avec un net avantage catégoriel pour les femmes sexy et pas farouches. C’est le côté sombre du féminisme : laissez-moi passer, je suis une (jolie) femme !

     

    Europe 1 fête ses 60 ans de sionisme

     

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    Hé, attends, mais attends, Nico !

     

    On plaisante, comme Coluche. La radio a commencé officiellement dans l’indépendance, jusqu’à ce qu’elle vire, comme la plupart des initiatives médiatiques trop indépendantes, dans le giron de la pensée dominante. Mais non, on déconne encore ! Europe numéro un a été créée par Charles Michelson, émigré de Roumanie en 1900, qui à force de combines, transformera une petite station de Tanger en grande radio française, qui bénéficiera au départ des avantages de l’extraterritorialité. À la manière de RTL avec le Luxembourg.

    « Dans les années 20, Charles Michelson est un commercial pur et dur. Patron de presse à 36 ans, ses fréquentations l’ont amené à sympathiser avec Marcel Bleustein, déjà patron de Publicis, qui le présente à Georges Mandel, alors Ministre des PTT, duquel Michelson deviendra conseiller. »

    En France, on ne devient pas riche si on ne sait pas mélanger public et privé. Cette petite note est tirée du site officiel de la maison de production audiovisuelle de Monaco, la SAMIPA. On rappelle que Georges Mandel est soupçonné d’être un rejeton non officiel de la dynastie Rothschild. Michelson, avec un flair exemplaire, constitue un petit empire audiovisuel dans les failles du monopole d’État, juste après la guerre, dans les années 50. Sa régie commerciale, baptiséePropagande et Publicité, (sa « Régie n°1 » étant partagée à 50 % avec Publicis), assure le liant entre toutes ses sociétés. Il gagne énormément d’argent lorsqu’il cède ses activités à Sylvain Floirat, qui sera le père spirituel de Jean-Luc Lagardère, dont tout le monde connaît le succès. Arnaud, c’est autre chose. Et une autre histoire, que nous vous conterons dans La Fabuleuse Histoire des Fils et Filles De. Ah oui, Europe 1 : aujourd’hui, le parti pris américano-sioniste de la station en a fait la risée de tous les amoureux de l’information intelligente. Même les Guignols, pourtant pas bien lucides, ont senti le basculement. Et Aphatie, ancien patron de l’info sur RTL, la rejoint. C’est dire.

     

    Lâche attaque antisémite sur un juif sans défense et innocent

     

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    Le palais de Tanger visé par un missile, les 45 membres du personnel de maison de BHL perdent leur emploi.

     

    La photo circule sur le réseau des réseaux. BHL, l’homme qui a détruit la Libye, s’est pris une tarte par Le Gloupier. Jusque-là, rien de nouveau. Le philosophe en charge de la politique extérieure de la France depuis 10 ans a dénoncé la « meute » à l’origine de cette agression inqualifiable (donc on ne la qualifiera pas). Comprendre lynchage, comprendre pogrom, ghetto, injustice, violon, etc. Après le trauma, ayant repris ses esprits, Lévy lance :

    « On ne peut pas se laisser intimider par des incultes pareils qui ne savent même pas qui est Baudelaire. »

    Genre c’est la Culture qu’on assassine. Si nous ne cautionnons pas l’entartage d’un homme – nous on entarte plutôt les idées – qui contribue à lui donner une image de victime, ce qu’il n’est absolument pas, on ne peut pas laisser croire que c’est la Barbarie qui a voulu punir la Culture. Quand on appelle à bombarder tel ou tel pays, tel ou tel groupe humain, on prend ses responsabilités. Une tarte dans la gueule, c’est quand même moins dur qu’un missile sur la chaise d’un handicapé, fût-il extrêmement antisioniste. Israël s’étant fait une spécialité de l’élimination physique de ses opposants non plus militaires (ce qu’on pourrait comprendre), mais politiques, voire scientifiques ! Au fait, pourquoi on parle d’Israël ? Aucun rapport avec BHL, toutes nos excuses à nos lecteurs.

     

    Pierre-Louis, l’homme des Basse œuvres

     

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    Le fascisme ne passera pas par mon standard !

     

    Le Canard enchaîné du 27 mai nous apprend que c’est le transfuge d’Europe 1 qui a écrit le discours de Hollande au Panthéon, pour la canonisation des quatre Résistants, deux hommes plus deux femmes. Ça tombe bien, Pierre-Louis était l’animateur d’Europe 1 le plus en pointe dans la lutte contre le fascisme, le vichysme, le nazisme, et donc un ardent défenseur de la Résistance (lui, le collabo du moment), de la shoah (qui avait bien besoin de l’aide d’un relou) et de l’équipe de France de foot multicolore qui gagne. Avant qu’il ne mange dans la gamelle élyséenne, le faux journaliste mais vrai propagandiste ne manquait pas une occasion de fustiger ses invités s’ils se montraient coupables de la moindre proximité, même accidentelle, avec le nauséabond marais fasciste. Il montait alors sur ses grands chevaux, criait dans le micro, invectivait les impudents (Paul-Marie Coûteaux se fera copieusement insulter) pour qu’on entende bien de quel bon côté il se situait, faisant l’admiration de ses maîtres, le ridicule de son émission, et de la station.

     

    Le Parisien : mort d’un grand journal devenu petit

     

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    Le Parisien, un nouveau parfum (de luxe)

     

    Il aurait pu être le journal des gens, du petit peuple, il est devenu le torchon du ministère de l’Intérieur, une espèce de variante de Détective avec trois infos sur le PSG et une interview d’homme politique par des « lecteurs » bien triés. Quand on pense que les journaux des autres pays mettent des enquêtes dans leurs pages, des sujets magazine, de la culture, de la vraie, pas de la merde pour les cons, on a mal pour le journalisme français et ses lecteurs captifs. 300 journalistes pour pondre un journal maigrelet de 32 pages, qu’on croirait sorti un jour de grève de la rédaction. Un service minimum, contrôlé par le gouvernement pour ses pages « politique » et par des amis de l’axe américano-israélien pour ses pages « international ».

    Il y a 20 ans, on aimait ouvrir Le Parisien dans un bistrot, les clients le voulaient, le commentaient ensemble, ça faisait du lien social. Aujourd’hui, la rédac de qualité s’est barrée, laissant les faits divers (même pas bien traités) manger le cœur du canard. Quant aux pages « people », n’en parlons pas. Elles auront juste permis de recycler des containers de cirage de basse qualité. Dans le monde de la presse, petit poisson deviendra grand, pourvu que le public lui prête vie. Et qu’on ne se foute pas de sa gueule. Comment alors regretter un seul instant que cet organe prestigieux bascule dans les bras d’un annonceur, comme au Monde ou à Libé ? Un journal pour annonceurs, mais pas pour ses lecteurs. Nos décideurs ont juste oublié une loi d’airain : sans lecteurs, plus d’annonceurs.

     

    « Libération fait peau neuve » (Le Grand Journal du 29 mai)

     

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    « Épée, lève-toi sur mon Bergé. Et sur l’homme qui est mon compagnon ! Dit l’Eternel des armées. Frappe le Bergé, et que les brebis se dispersent ! Et je tournerai ma main vers les petits. » (Zacharie, 13 :7)

     

    On aurait bossé à Libé, on aurait titré « Libé fait pot neuve », mais c’est méchant. Homophobe et vulgaire. Justement, Le Monde nous apprend que l’homophobie recule (de 38 %), mais qu’elle « s’enracine en France ». Une agression tous les deux jours, sous-titre le journal du Bergé.

    Mais alors, comment qualifier les sorties lourdement homophiles et hétérophobes du Petit Journal ? L’homophobie vaut-elle mieux que l’hétérophobie ? Les homos sont-ils une race supérieure ? Beaucoup de Français ressentent ces déclarations et sketches comme de véritables agressions à la « normalité », à l’hétérosexualité, devenue déviante, et à la défense des valeurs (travail, famille, patrie), carrément associées au nazisme. De la dinguerie pure et dure.

    Les chiffres des associations du type LGBT sont tellement trafiqués que ça a dû leur faire mal au cul d’admettre une chute de 38 %. En réalité, ça doit faire dans les 380 %, mais ça n’a pas dû être trop vendeur.

     

    La bonne de Maître Bergé lutte contre l’esclavage…

     

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    « L’égalité est reconnue mais pas quotidiennement appliquée, c’est pourquoi il faut continuer la lutte. Je suis et resterai une banderille fichée dans le coeur sec des profiteurs ! » Lol.

     

    Restons dans le domaine des races sup/inf avec notre ministre à la fois la plus inquiétante, et la plus discrète. Son discours contre l’esclavage à Saint-Denis et donc pour le respect humain est un peu malvenu de la part de l’esclave personnelle de Pierre Bergé, qui l’oblige à faire passer des lois contre… le respect humain ! Mais bon, une contradiction n’a jamais empêché personne de vivre, sinon on serait tous morts, reconnaissons-le.

    Là, ce qui gêne, c’est qu’on parle du ministre de la justice, qui fait dans le clientélisme éhonté. Pas de leçons à donner à Sarkozy et sa clique de ce côté-là ! Nous, ce qu’on voudrait, par exemple, c’est criminaliser tous les assassins de vieilles dames, tous les violeurs d’enfants, ou tous ceux qui traitent les autres d’antisémites à la moindre incartade ou trait d’humour, histoire de bousiller leur image ou leur carrière. Ce maccarthysme français (mac-sionisme ?) fait du mal au pays, à son information, à son humour, à son unité. Puisse-t-il un jour dégager, comme a dégagé le sénateur américain du même nom, symbole de la paranoïa de tout un système. Bon, OK, aujourd’hui, les lobbies sionistes américains font un peu la loi dans des domaines secondaires (finance, médias, politique étrangère, renseignement), mais c’est pas une raison pour ne pas en gommer les aspects les plus excessifs. Un peu moins de sionisme voyant, quoi, merde. Soyons réalistes, demandons le possible !

     

    Pas bête… et méchant

     

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    « Non je lirai pas Caroline Fourest et Val, mais c’est très clair, je vois bien ce qu’ils disent ; honnêtement… pour moi ce serait intellectuellement dégradant quand même. J’ai mon travail. Mais pour moi ce sont des fanatiques religieux. Et des fanatiques religieux qui mettent toutes les minorités en danger. » (Emmanuel Todd, Clique TV, 28 mai 2015)

    Méchant, pas bête, et dur pour Val et Fourest, triste paire d’illusionnistes ultrasionistes déguisés en laïcards républicains. La phrase de fin pour Todd :

    « L’esprit du 11 janvier, pour moi, c’est ferme ta gueule. »

    Manu, tu prends ta carte chez E&R quand tu veux.

  • L’Eurovision, symbole de la pseudo-civilisation de l’Union européenne

     

    La 60e édition du concours Eurovision vient de se terminer et fait encore une fois la une de la presse, après avoir monopolisé les esprits, les foules et surtout d’incommensurables budgets marketing.

    Je dois bien l’avouer, je fais partie des gens qui n’ont jamais regardé un seul concours Eurovision, et il y a bien des raisons à cela.

    Il y a tout d’abord l’illogisme culturel qui accompagne l’Eurovision. Si le concours est organisé par l’Union européenne de radio-télévision, il est ouvert à tous les pays membres et diffuseurs, soit des pays situés en dehors de la zone européenne, par exemple dans le Pacifique ou en Afrique. Pour cette raison sans doute, la quasi-totalité des chansons sont émises en anglais, dénaturant ainsi totalement le projet, qui d’européen à la base, est devenu un projet globaliste en langue anglaise. Sur les 16 dernières années, 15 des chansons gagnantes ont été interprétées en anglais.

    Il y a aussi l’aspect politique qui accompagne, et chaque année un peu plus, cet événement. 2014 a été un grand cru concernant le délire permanent qui accompagne l’Eurovision, lorsque l’artiste Conchita Wurst, travesti allemand d’origine colombienne, a emporté la victoire. Dans le même temps et depuis le début de la crise ukrainienne, les artistes russes sont hués par un public visiblement bien éduqué par le mainstream médiatique tandis qu’il n’acclame que des artistes plus médiocres les uns que les autres.

    Il y a surtout l’insupportable pression médiatique et marketing qui accompagne chaque année cet événement, dénaturant ce qu’il devrait être, à savoir un moment artistique. Comme la responsable des divertissements de France 2 vient de le soulever : il se pose la question de savoir si la Francedoit participer l’année prochaine à ce show, dont les résultats électoraux dépendent de plus en plus des fortes accointances géographiques et culturelles entre les pays. Ces tendances lourdes sont apparues dès les années 1970 lorsque des blocs politico-musicaux ont commencé à se former, entre Scandinaves d’abord puis par exemple entre États de l’ex-bloc post-soviétique.

    Hormis la France, un autre pays se demande s’il doit continuer à participer à cet événement : il s’agit de la Russie. Les huées qui accompagnent les chanteuses russes, que ce soit la ravissante Polina Gagarina [photo ci-dessus], qui d’ailleurs aime la France, ou les sœurs jumelles Tomalchevy l’année dernière, sont visiblement la goutte de trop.

    Certains commentateurs ont ouvertement remis en cause la nécessité pour la Russie de participer à un événement qui promeut une « culture globale asexuée, anglophone et antinationale ». Ce ton est révélateur des grandes et novatrices scissions qui s’opèrent entre les élites russes et occidentales alors que jusqu’à présent, la Russie avait toujours présenté des artistes de la scène rock/pop traditionnelle, et non issus de la puissante scène musicale patriotique que le pays connaît pourtant, que l’on pense par exemple au duo TATU en 2003.

    Quoi qu’il en soit, l’Eurovision est symptomatique du malaise qui accompagne la politique que Bruxelles mène, que ce soit à l’égard de la Russie mais aussi de l’Europe. Peut-on imaginer un concours Eurovision 2016 sans la Russie et la France, mais avec par exemple l’Australie, la Tunisie, l’Azerbaïdjan et la Géorgie ? Cela montre une fois de plus que les élites européennes et l’Union européenne ne font pas l’Europe mais le mondialisme.

    À quand un concours Eurovision authentique organisé par Paris et Moscou, et qui promouvrait des groupes traditionnels chantant dans leurs langues nationales ?

  • Une république de balances !

    Publié le 13 mai 2015 dans Politique
     

    Avec le gouvernement socialiste, la délation devient l’acte civique par excellence.

     

     Par Nafy-Nathalie D.

    Le numéro vert anti-djihadiste vient de fêter son premier anniversaire. Ce numéro, qui serait un « succès », aurait permis de recenser 1864 personnes radicalisées en un an dont 25% de mineurs, 43% de femmes et 56% de convertis. Le gouvernement socialiste avait mis en place ce numéro ou un formulaire à compléter pour permettre à chaque citoyen de dénoncer son voisin qui se radicaliserait « de manière violente ».

    Cela n’a rien d’étonnant puisque déjà en 2012, Manuel Valls, à l’époque ministre de l’Intérieur, appelait dans une interview publiée par Paris Match chaque français à dénoncer toute dérive vers un islam sectaire. Forcément ! Dans l’esprit de Manuel Valls :

    La réponse du PCF avait été cinglante mais n’avait pas arrêté les ardeurs de Manuel Valls puisque devenu Premier ministre, il revenait à la charge de multiples manières.

    Très curieuse des conclusions du rapport de la fameuse commission d’enquête en charge de ce sujet délicat, je l’ai consulté aussitôt. Mon intention était d’obtenir des précisions sur le nombre de signalements qui avaient été faits et surtout pouvoir mettre en perspective le nombre de dénonciations faites et le nombre d’individus effectivement radicalisés. Ayant sans doute mal cherché, je n’ai pas trouvé.

    En revanche, ce fameux rapport indique qu’il est regrettable que ce soient principalement des familles « non musulmanes » qui dénoncent leur proche, ce qui a pour effet de fausser le profil type d’individu radicalisé que l’on pourrait tirer de ce dispositif. Donc, débauche de moyens financiers et humains a été mise en œuvre pour exploiter une tendance naturelle que les musulmans auraient eu à verser dans la dénonciation. Racisme primaire ou croyance absurde que les musulmans de France d’aujourd’hui pourraient se comporter aussi mal que certains Français lors de la seconde guerre mondiale ? La question reste ouverte.

    Toutefois, il est certain qu’un an après, le constat est fait que les musulmans n’ont pas la délation dans le sang et que les familles musulmanes, sur lesquelles on comptait beaucoup pour constituer cette base de bébés terroristes, ne s’inquiètent pas que leurs proches puissent pratiquer avec plus de ferveur leur foi. Forcément !

    Au lieu de considérer l’absurdité du dispositif, la commission recommande de le renforcer par des mesurettes et surtout d’agir de manière à ce que les musulmans deviennent plus concernés par la dénonciation de leurs proches. Effrayant !

    Mais pour en revenir à l’idée de délation, il semble difficile de faire la part entre l’acte civique et la saloperie basse. Il se pourrait qu’il s’agisse juste d’une question culturelle ou une question de motivation.

    Le peuple français est – du moins était – foncièrement contre la dénonciation. L’article 1 de la Déclaration universelle des droits de l’homme a même consacré le principe de la fraternité, principe opposé à l’idée d’un regard inquisiteur sur ses voisins. Cet article proclame que « Tous les êtres humains doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité ». Tout petit, à l’école, le citoyen français apprenait qu’il ne devait pas « cafter ». Adulte, il n’hésitait pas à se lever contre toute forme de dénonciation obligatoire institutionnalisée. Ainsi par exemple la proposition des « citoyens relais » avait failli mettre le feu à Douai. Le souvenir de la seconde guerre mondiale et de cette période peu glorieuse où, sous influence du 3ème Reich, beaucoup ont dénoncé leurs voisins, reste une honte nationale profondément ancrée.

    Les seules dénonciations acceptables étaient celles dites « nobles » avec une idée de justice inspirante comme par exemple le fameux « J’accuse » de Zola ou celles relatives à un crime violent (maltraitance d’un enfant, viol, meurtre) ou encore des affaires politiquo-financières-judiciaires comme l’affaire Cahuzac.

    Mais peu à peu, la législation aidant, les mentalités se sont mises à changer. Ainsi quelques évolutions récentes du droit français posent la dénonciation comme acte civique (témoignages sous X, statut de repentis, les indics…). Puis, doucement, avec les initiatives de nos élus socialistes, notre société s’est mise à dériver vers une dénonciation sordide qui, encouragée légalement, est devenue délation avec des motivations qui peuvent poser question.

    Ainsi à Paris, depuis 2013, dans l’indifférence générale, il est possible en téléchargeant une application pour téléphone de dénoncer son voisin pour les incivilités qu’il pourrait commettre. Il existe aussi l’application pour pouvoir dénoncer son voisin au fisc qui fonctionne depuis 2012. Les chefs d’entreprise se retrouvent obligés de surveiller les sous-traitants avec lesquels ils travaillent et de les dénoncer en cas de constatation d’infraction avec l’administration. Ce matin je découvre également que maintenant les employeurs devront dénoncer leurs employés qui commettent des infractions au code de la route. Aucun domaine n’est épargné.

    En appuyant habilement sur nos peurs, en agitant l’idée de faire le bien de tous, la gauche « modérée » transforme peu à peu les mentalités avec le consentement du citoyen. La civilisation des Droits de l’homme construite sur des valeurs nobles pour lesquelles il s’est battu devient une république qui fonde la délation comme l’acte civique par excellence. En 1789, il s’était battu pour obtenir la liberté, l’égalité et la fraternité mais il n’était sans doute pas prêt à assumer ce qu’il réclamait. À peine 200 ans plus tard un amer constat est fait. Les libertés, gagnées dans le sang, perdent du terrain à chaque nouvelle promulgation de loi. L’égalité, obtenue dans la souffrance, se fait par un nivellement vers le bas. L’idée de fraternité, conquise dans la douleur, commence à disparaître doucement.

  • Le très "cultivé" Philippe Val

    Le nouveau marathon promotionnel du très cultivé Philippe Val

    par Martin Coutellier , Mathias Reymond, le 20 mai 2015

     

    Si la surface médiatique dont dispose un auteur pour faire connaître ses ouvrages était corrélée à l’intérêt du contenu de ceux-ci, cela se saurait. Pour autant, lire, voir et entendre Philippe Val tenir un discours parfois grotesque et souvent simpliste dans les médias pourrait surprendre. Malheureusement, il n’y là rien de nouveau : copinages, renvois d’ascenseur et bienveillance du petit groupe des éditocrates pour l’un des leurs. Même si les plus enthousiastes ne sont pas ceux que l’on attendait !

    Dans son dernier livre, Philippe Val se surpasse [1]. Ayant déjà démontré sa maestria dans l’art de la calomnie, du mensonge, de la compromission, de la fabulation et de l’expertise psychiatrique, l’ancien directeur de Charlie Hebdo n’a plus rien à prouver, et continue de parsemer ses idées de noms d’auteurs connus (jusqu’à cinq en une seule phrase), usant jusqu’à la corde le name dropping qui lui vaut parfois l’appellation d’« intellectuel ». De longue date également, Philippe Val méconnaît la sociologie, et en particulier celle de Pierre Bourdieu dont il construit de mauvaises contrefaçons pour les battre en brèche. Ce thème – central dans son livre – est au cœur de ses nombreuses interventions médiatiques : la France souffre du « sociologisme » qui « dit où est le bien et le mal » et « déresponsabilise l’individu ». D’après Val, cette pensée remonte à Jean-Jacques Rousseau, dont la thèse serait : « c’est la faute à la société », et aurait « engendré » des discours aussi divers que ceux de Lénine, Trotsky, Bourdieu, Pol Pot, Sartre ou plus généralement « la gauche totalitaire ».

    On pourrait naïvement penser que ces amalgames grotesques ne susciteraient que peu d’écho dans la presse. Ce serait se méprendre profondément sur les règles qui régissent la médiatisation des idées. Pourtant, force est de constater que les médias n’ont pas tous applaudi aussi fort… Si à droite, le livre est adoré, à gauche, et surtout chez certains de ses amis, on est embarrassé, voire agacé. 

    Une campagne médiatique

    Le 5 mars 2007, nous écrivions déjà : « Le regard hautain, la verve méprisante, le ton arrogant, Philippe Val se montre partout. Philippe Val - son personnage et non sa personne - est un symptôme. Un symptôme, parmi d’autres, des consécrations croisées et des complaisances mondaines qui permettent à l’"élite" de s’en décerner le titre. (…) Un symptôme des capacités digestives du cercle fermé des omniprésents qui absorbent toutes les formes de contestation. » La sortie de son dernier livre [2] est l’occasion de constater que peu de choses ont changé depuis. Si sa présence médiatique s’est largement réduite puisqu’il ne signe plus d’éditorial dans Charlie Hebdo et ne chronique plus sur France Inter, Philippe Val jouit toujours d’une attention soutenue pour cette nouvelle campagne de promotion.

    Le livre sortant le 8 avril 2015, les festivités commencent dès le 2 avril par un long entretien dans Le Point. Ensuite, le 5 avril, il enchaîne sur Canal Plus dans l’émission « Le Supplément ». Il accorde une interview au Figaro le 6 avril et s’installe sur France 5 le 9 avril : d’abord dans « C à vous », puis dans « La Grande Librairie ». Le lendemain, il est questionné par ses anciens subordonnés dans la matinale de France Inter. Puis c’est Europe 1 et Anne Sinclair qui l’accueillent le 11 avril. Il est invité le 17 avril dans « Le Grand Journal » sur Canal Plus. Le 20 avril, il se rend sur TF1 dans l’unique émission littéraire de la chaîne « Au fil de la nuit ». Les auditeurs de France Culture peuvent l’écouter le 5 mai. Enfin, il est convié par L’Express le 7 mai. Ouf ! À l’heure où nous écrivons, ses apparitions se font plus rares, mais gageons que la campagne n’est pas complètement terminée… Un marathon qui a donné lieu à quelques échanges cocasses et parfois fort intéressants (!). 

    « C’est la faute au système » donc « c’est la faute aux juifs »

     Le 5 avril, « Le Supplément » de Canal Plus consacre 15 minutes à la sortie de son livre, avec un long portait suivi d’un entretien. Le portrait, qui relate très favorablement les « milles vies » de l’ancien troubadour libertaire, ses « coups d’éclat, [ses] coups de gueule et [ses] polémiques », contient néanmoins une charge critique, au travers de l’intervention de Catherine Sinet, rédactrice en chef de Siné Mensuel et épouse du dessinateur Siné licencié par Val en août 2008 [3]. Concernant son livre, l’invité ne se voit poser qu’une seule question, dont l’énoncé incohérent et caricatural semble assez bien résumer le contenu de l’ouvrage : 
    - Maïtena Biraben : « Dans ce livre, […] vous dites "le monde n’est pas noir et blanc", y a pas les méchants et les gentils, et tout le monde en prend pour son grade : Snowden roule pour l’Iran, Assange est antisémite, la palme d’or "Entre les murs" minimise l’antisémitisme en France et Edwy Plenel c’est Claude François. C’est pour rire ou vous pensez tout ça vraiment ? » 
    - Philippe Val (avec aplomb) : « Non, je le pense vraiment. »

     Le 9 avril, Philippe Val campe sur France 5. Dans « C à vous », entouré de gens bienveillants (Pierre Lescure trouve son livre « absolument passionnant »), il expose une nouvelle fois le fond de sa pensée : « L’islamophobie c’est un mot pour éviter de parler du danger que représente la radicalisation au sein de l’Islam ». Ou encore : « il faut arrêter d’inverser la charge de la preuve entre la démocratie et les terroristes, mais c’est une vieille histoire, parce que ça vient aussi, comment dire, de la famille sartrienne, qui au moment de la guerre d’Algérie a cru bon de justifier le terrorisme. Voilà. » L’animatrice Anne-Sophie Lapix ne bronche pas.

    Le même jour, sur la même chaîne, dans l’émission littéraire « La Grande Librairie », l’ex patron de France Inter décrète : « Quand on sait où est le bien et où est le mal grâce à la sociologie, c’est plus la peine de se cultiver ». Puis il enchaîne et se déchaîne : « Rousseau prétend que l’homme est bon dès le départ, ce qui est une connerie, c’est quand même la culture, la sensibilité, la confrontation aux autres, aux talents des autres, aux défauts des autres, qui fait qu’un homme devient, qu’une femme devient, civilisé. Rousseau prétend le contraire, c’est sa thèse, c’est sa thèse de base, et la sociologie de l’EHESS d’aujourd’hui, majoritairement (…), elle pense ça, elle pense que la société rend l’homme mauvais, et pire que tout, surtout les États de droit, c’est toujours les États de droit qui ont tort. »

     Ensuite, le 10 avril, c’est en terrain non seulement conquis, mais connu, que se rend Philippe Val : chez Patrick Cohen dans le « 7-9 » de France Inter [4]. Après avoir permis à son ancien patron de se présenter comme le seul défenseur de la liberté d’expression en France depuis 2006 et « l’affaire des caricatures », l’animateur formule sa première question : « Expliquez-nous cette détestation de la sociologie, ou disons des explications sociologisantes ? ». Ayant fabriqué l’amalgame qui convient à son invité, Cohen ouvre la voie à cet échange burlesque :


    - Philippe Val : « Le premier chapitre du livre commence par Rousseau parce que Rousseau est celui qui relance l’idée pour les temps modernes que l’homme est bon et que la société le pervertit, ce qui veut dire que l’homme est bon… » 
    - Patrick Cohen : « Enfin depuis Rousseau il y a eu, Lénine, Trotsky, Mao, Bourdieu, Sartre… » 
    - Philippe Val : « Oui, oui, mais ce sont ses enfants. Ce sont les enfants de Rousseau. » 
    - Patrick Cohen : « Oui. » 
    - Philippe Val : « Et, le pauvre, on ne peut pas l’accuser d’avoir engendré Pol Pot. » 
    - Patrick Cohen : « Non, et puis on ne peut plus débattre avec lui. » 
    - Philippe Val : « On ne peut plus débattre avec lui, il peut plus se défendre. Mais il a engendré tout ça, il a engendré cette famille de la gauche qu’on appelle la gauche totalitaire. »

    Les approbations monosyllabiques de l’intervieweur semblent galvaniser l’interviewé, qui s’élance à corps perdu dans « l’antisociologisme », c’est-à-dire dans la bataille contre le moulin à vent qu’il vient de construire (celui qui abrite Rousseau, Bourdieu, Mao et Pol Pot – entre autres) : « Accuser le système, la mécanique intellectuelle qui consiste à dire c’est la faute au système, ensuite c’est la faute à la société, ensuite c’est la faute à un bouc émissaire forcément, ensuite la faute aux riches, et ensuite d’avatar en avatar (sic), on arrive toujours à c’est la faute aux Juifs. » Qu’en pense Patrick Cohen ? Il accompagne gentiment le délire de Philippe Val lorsque celui-ci ne trouve plus ses mots pour condamner cette fameuse « mécanique intellectuelle » : 
    - Philippe Val : « Ça tue la culture, (…) ça remplace le jugement, on sait où est le bien, c’est-à-dire, euh, euh... » 
    - Patrick Cohen : « Les opprimés ? » 
    - Philippe Val : « Les opprimés. Et on sait où est le mal, c’est-à-dire la société. »

    Pourtant Patrick Cohen et ses comparses sentent bien que quelque chose ne tourne pas rond, et, comme de nombreux relais habituels de Philippe Val, ils sont embarrassés… 

    Des amis embarrassés

    Ainsi, pour prétendre défendre l’existence de la sociologie sans contredire Philippe Val, l’animateur use de quelques contorsions intellectuelles qui ne peuvent que briser la logique la plus élémentaire : « Vous ne pouvez pas jeter le bébé de la sociologie avec toute l’eau du bain de l’actualité (sic), tous les sociologues n’ont pas des explications qui tiennent à 100% à la sociologie. » En substance : certains sociologues ne sont pas entièrement mauvais, puisqu’ils ne font pas de la sociologie à 100% ! Puis, dans la seconde partie de l’entretien, Philippe Val se verra opposer quelques arguments (un peu) plus sérieux, notamment par Thomas Legrand.

    Le samedi 11 avril, c’est au tour d’Anne Sinclair, sur Europe 1 [5], d’être désorientée quand Philippe Val pourfend à nouveau le « sociologisme », exactement dans les mêmes termes que la veille sur France Inter. Mais l’animatrice semble mieux réveillée que Patrick Cohen, et reste interdite devant tant d’amalgames. Ainsi, lorsqu’elle dénonce un raccourci (« blâmer la société, c’est excuser les terroristes : on n’en est plus là quand même »), et signale que « dans l’ensemble de la gauche, personne ne s’est trouvé derrière les terroristes », cela débouche sur une réponse amphigourique :


    - Philippe Val : « Non bien sûr, une fois qu’ils commettent leurs crimes, on les lâche. Mais… Regardez Dieudonné par exemple, le nombre d’intellectuels, le nombre même de certains juristes de haut niveau, le nombre de journalistes, le nombre d’humoristes qui l’ont soutenu, soutenu, soutenu, alors que c’était une évidence qu’il était antisémite, qu’il tenait des propos scandaleux, mais enfin, avec des métaphores, des machins… Il a fallu vraiment qu’il fasse monter Faurisson sur scène, et qu’il tienne des propos nazis, pour qu’ils le lâchent... jusqu’au dernier moment… Alors, quand ils passent la ligne, on les lâche, mais tant qu’ils passent pas la ligne, on les soutient. Tout ça est insupportable. Et je pense que tous les mômes qui aujourd’hui se convertissent à l’Islam radical dans les banlieues, on ne peut plus analyser ça comme un phénomène social, c’est un phénomène politique et culturel qu’il faut traiter politiquement et culturellement, mais on ne va pas dire : c’est la faute à la société. Faut regarder les chiffres, les chiffres de l’argent public, qui s’est déversé sur les banlieues ces vingt dernières années, mais c’est énorme ! Il fallait le traiter culturellement, et politiquement. » 
    - Anne Sinclair, ne sachant que répondre, enchaîne : « Euh … Euh … Bon, alors, Rousseau … Euh … L’état de nature, on l’a vu (…). »

    Dans L’Express également, si l’hebdomadaire a soutenu Philippe Val à l’époque des caricatures de Mahomet et si Christophe Barbier fait partie de ses obligés, les questions qui lui sont posées laissent à penser que la pitance servie par l’ancien comparse de Patrick Font est trop indigeste : « Vous dénoncez dans votre livre les intellectuels qui pratiquent "l’exécution sommaire". Mais vous-même n’hésitez pas à tirer dans le tas, à "exécuter" brutalement Bourdieu, les sociologues, les écologistes, Plantu, Le Monde...  »  ; « Plantu et Bourdieu ne se résument pas à ce que vous en dites dans votre livre... »  ; « [Les gens] ne peuvent-ils être à la fois déterminés par l’histoire, l’environnement social et leur libre arbitre ? » ; « Dire que la crise économique est partie de la dérégulation sauvage de la finance mondiale, est-ce céder à ce principe du bouc émissaire ? » ; « Il n’est donc pas autorisé de reprocher aux États-Unis d’espionner ses alliés européens et de s’en offusquer ? » ; etc.

    En conclusion de ce long entretien, on comprend que toute critique venant de l’intérieur est inacceptable pour Val, « comme Bradley Mannings, s’interroge le journaliste, ce soldat américain qui a alimenté en informations Wikileaks parce qu’il se disait révolté par la torture de son armée ? » La réponse est sans appel : « La torture est inefficace, grotesque, horrible, on n’a pas le droit de torturer. Mais la torture vient après le terrorisme. Qu’est-ce qui engendre la torture ? C’était vrai pour la France au moment de la guerre d’Algérie, c’est vrai aujourd’hui pour les démocraties confrontées au terrorisme. On rend responsables de la torture les seules démocraties, alors que la torture et le terrorisme sont l’avers et le revers d’une même médaille. » [6].

    Mais la plus grande déception provient de Libération et elle est signée Laurent Joffrin : « on ne peut s’empêcher de conclure, en refermant le livre, qu’il y a là beaucoup de circonvolutions pour masquer une conversion. Philippe Val quitte la gauche comme certains quittent leur femme, en lui trouvant soudain tous les défauts de la Terre. » (17 avril 2015). Puis le directeur du quotidien se retrouve même à défendre Pierre Bourdieu : « La sociologie de Pierre Bourdieu, par exemple, est autrement plus complexe que ce qu’en dit ce procureur sommaire. » Et de conclure en soulignant le grotesque de la thèse de Val : « Reste la question-clé, celle de l’égalité, dont Val se défie avec vigueur. Comment peut-on qualifier de "totalitaires" ceux qui s’en soucient ? Chacun voit bien que l’égalité des chances, dont il se réclame, n’est pas assurée dans une société où le capitalisme dérégulé crée d’énormes inégalités de condition qui se reproduisent inéluctablement. » 

    Adoré par la droite

    Si les médias de centre-gauche, ses alliés habituels, sont parfois un peu frileux dans leur soutien, ce n’est pas du tout le cas à droite où l’on acclame le revirement conservateur du libertaire des années 1970.

    Dans Le Point, Emmanuel Berretta chronique le livre de Val avec l’exaltation d’un fan authentique : « Sa protection policière renforcée depuis les attentats ne le dissuade pas d’attaquer toujours et encore, d’une plume acérée, les ennemis de la liberté. (…) Un brûlot animé d’un esprit voltairien. À lire absolument ». Dans Le Figaro, quotidien de droite s’il en est, Yves Thréard, qui recueille les propos de l’ancien chansonnier, contient difficilement sa joie : « Révolté par le prêt-à-penser médiatique, indigné par la lâcheté des intellectuels, déçu par la gauche française », « iconoclaste », l’ex-patron de presse aux « mille métiers » est loué pour son désir proclamé de vouloir « regarder la réalité en face ».

    Le 19 avril, dans le périodique libéral L’Opinion, le très droitier Éric Le Boucher est aux anges : « Ah le bon livre ! Voilà des années qu’on attendait un joyeux et méchant livre contre la bien-pensance de gauche, contre la sociologie du ressentiment, contre le journalisme moralisateur. » Et rend grâce à l’ex-patron de Charlie Hebdo : « Merci à Philippe Val (…). Il cogne, il disperse façon Audiard, les intellos, les gauchos, les écolos, les bobos, dans des formules assassines, des jugements à la hache, parfois exagérés, toujours jubilatoires. »

    Enfin, dans l’hebdomadaire ultra réactionnaire Valeurs Actuelles, le 24 avril 2015, on rassure d’abord le lecteur : « L’homme n’est pas un habitué de Valeurs actuelles, c’est même le moins que l’on puisse dire… Il est issu de cette gauche libertaire, antimilitariste et provocatrice plus à l’aise dans les colonnes de Libération ou de Charlie Hebdo, dont il a été le rédacteur en chef, que dans les nôtres. » Puis on tente d’expliquer l’évolution : « Il est très probablement de gauche, mais il est avant tout un homme libre, ce qui est bien pire aux yeux de certains, car un homme libre est un homme capable de renier en partie ce en quoi il a cru et ce qu’il a défendu, dès lors que la raison le lui commande. » Avant de s’enthousiasmer devant « ce livre aux démonstrations parfois fulgurantes. »

    « Les masques tombent ! » s’exclameront les nouveaux pourfendeurs de Philippe Val. Pourtant Acrimed avait déjà mis en garde ses aficionados dès 2003, et avant nous, PLPL l’avait rangé dans la catégorie des « faux impertinents » en juin 2000. Il y a donc bien longtemps que le masque tombe. Même si la chute est longue, nous attendons avec une impatience éberluée de voir où se fera l’atterrissage.

    Martin Coutellier et Mathias Reymond 



    Annexe – En guise de bonus, un échange très significatif sur France Inter

    Sur France Inter, l’échange entre Thomas Legrand et Philippe Val, commencé avec des « vous » et fini avec des « tu » est finalement interrompu par Patrick Cohen : « Bon, alors, on va sortir de cet entre-soi, certes sympathique, mais qui reste un peu un entre-soi ». On retrouve cette idée dans un tweet d’auditeur lu à l’antenne par « Bernadette » (les liseuses de tweets n’ayant apparemment pas de nom de famille) : « MadMarx qui vous voit invité partout et qui se demande si c’est pour votre seule mérite individuel, le tutoiement de Thomas fait penser effectivement à un certain entre-soi ». Le froid jeté dans le studio par cette remarque justifie que Patrick Cohen y revienne (après une nouvelle démonstration de « philosophie valienne » sur « l’expérience marxiste ») : « Je réponds à la dernière question qui s’adresse d’avantage à nous qu’à Philippe Val, qui ne s’est pas invité lui-même au micro de France Inter, c’est nous qui l’avons invité. Et si nous l’avons fait ce n’est pas parce que Philippe Val est ancien directeur de France Inter, mais parce qu’on a jugé que son livre était intellectuellement intéressant et stimulant, comme on invite un certain nombre d’essayistes, d’intellectuels à ce micro, qu’il méritait en tout cas d’être débattu ». Serait-ce verser dans le sociologisme que d’envisager qu’une certaine proximité, un certain « entre-soi » justement, puissent expliquer l’inclinaison de Patrick Cohen à trouver les analyses de Philippe Val intéressantes et stimulantes intellectuellement ?