Le très "cultivé" Philippe Val
Le nouveau marathon promotionnel du très cultivé Philippe Val
par Martin Coutellier , Mathias Reymond, le 20 mai 2015
Si la surface médiatique dont dispose un auteur pour faire connaître ses ouvrages était corrélée à l’intérêt du contenu de ceux-ci, cela se saurait. Pour autant, lire, voir et entendre Philippe Val tenir un discours parfois grotesque et souvent simpliste dans les médias pourrait surprendre. Malheureusement, il n’y là rien de nouveau : copinages, renvois d’ascenseur et bienveillance du petit groupe des éditocrates pour l’un des leurs. Même si les plus enthousiastes ne sont pas ceux que l’on attendait !
Dans son dernier livre, Philippe Val se surpasse [1]. Ayant déjà démontré sa maestria dans l’art de la calomnie, du mensonge, de la compromission, de la fabulation et de l’expertise psychiatrique, l’ancien directeur de Charlie Hebdo n’a plus rien à prouver, et continue de parsemer ses idées de noms d’auteurs connus (jusqu’à cinq en une seule phrase), usant jusqu’à la corde le name dropping qui lui vaut parfois l’appellation d’« intellectuel ». De longue date également, Philippe Val méconnaît la sociologie, et en particulier celle de Pierre Bourdieu dont il construit de mauvaises contrefaçons pour les battre en brèche. Ce thème – central dans son livre – est au cœur de ses nombreuses interventions médiatiques : la France souffre du « sociologisme » qui « dit où est le bien et le mal » et « déresponsabilise l’individu ». D’après Val, cette pensée remonte à Jean-Jacques Rousseau, dont la thèse serait : « c’est la faute à la société », et aurait « engendré » des discours aussi divers que ceux de Lénine, Trotsky, Bourdieu, Pol Pot, Sartre ou plus généralement « la gauche totalitaire ».
On pourrait naïvement penser que ces amalgames grotesques ne susciteraient que peu d’écho dans la presse. Ce serait se méprendre profondément sur les règles qui régissent la médiatisation des idées. Pourtant, force est de constater que les médias n’ont pas tous applaudi aussi fort… Si à droite, le livre est adoré, à gauche, et surtout chez certains de ses amis, on est embarrassé, voire agacé.
Une campagne médiatique
Le 5 mars 2007, nous écrivions déjà : « Le regard hautain, la verve méprisante, le ton arrogant, Philippe Val se montre partout. Philippe Val - son personnage et non sa personne - est un symptôme. Un symptôme, parmi d’autres, des consécrations croisées et des complaisances mondaines qui permettent à l’"élite" de s’en décerner le titre. (…) Un symptôme des capacités digestives du cercle fermé des omniprésents qui absorbent toutes les formes de contestation. » La sortie de son dernier livre [2] est l’occasion de constater que peu de choses ont changé depuis. Si sa présence médiatique s’est largement réduite puisqu’il ne signe plus d’éditorial dans Charlie Hebdo et ne chronique plus sur France Inter, Philippe Val jouit toujours d’une attention soutenue pour cette nouvelle campagne de promotion.
Le livre sortant le 8 avril 2015, les festivités commencent dès le 2 avril par un long entretien dans Le Point. Ensuite, le 5 avril, il enchaîne sur Canal Plus dans l’émission « Le Supplément ». Il accorde une interview au Figaro le 6 avril et s’installe sur France 5 le 9 avril : d’abord dans « C à vous », puis dans « La Grande Librairie ». Le lendemain, il est questionné par ses anciens subordonnés dans la matinale de France Inter. Puis c’est Europe 1 et Anne Sinclair qui l’accueillent le 11 avril. Il est invité le 17 avril dans « Le Grand Journal » sur Canal Plus. Le 20 avril, il se rend sur TF1 dans l’unique émission littéraire de la chaîne « Au fil de la nuit ». Les auditeurs de France Culture peuvent l’écouter le 5 mai. Enfin, il est convié par L’Express le 7 mai. Ouf ! À l’heure où nous écrivons, ses apparitions se font plus rares, mais gageons que la campagne n’est pas complètement terminée… Un marathon qui a donné lieu à quelques échanges cocasses et parfois fort intéressants (!).
« C’est la faute au système » donc « c’est la faute aux juifs »
Le 5 avril, « Le Supplément » de Canal Plus consacre 15 minutes à la sortie de son livre, avec un long portait suivi d’un entretien. Le portrait, qui relate très favorablement les « milles vies » de l’ancien troubadour libertaire, ses « coups d’éclat, [ses] coups de gueule et [ses] polémiques », contient néanmoins une charge critique, au travers de l’intervention de Catherine Sinet, rédactrice en chef de Siné Mensuel et épouse du dessinateur Siné licencié par Val en août 2008 [3]. Concernant son livre, l’invité ne se voit poser qu’une seule question, dont l’énoncé incohérent et caricatural semble assez bien résumer le contenu de l’ouvrage :
- Maïtena Biraben : « Dans ce livre, […] vous dites "le monde n’est pas noir et blanc", y a pas les méchants et les gentils, et tout le monde en prend pour son grade : Snowden roule pour l’Iran, Assange est antisémite, la palme d’or "Entre les murs" minimise l’antisémitisme en France et Edwy Plenel c’est Claude François. C’est pour rire ou vous pensez tout ça vraiment ? »
- Philippe Val (avec aplomb) : « Non, je le pense vraiment. »
Le 9 avril, Philippe Val campe sur France 5. Dans « C à vous », entouré de gens bienveillants (Pierre Lescure trouve son livre « absolument passionnant »), il expose une nouvelle fois le fond de sa pensée : « L’islamophobie c’est un mot pour éviter de parler du danger que représente la radicalisation au sein de l’Islam ». Ou encore : « il faut arrêter d’inverser la charge de la preuve entre la démocratie et les terroristes, mais c’est une vieille histoire, parce que ça vient aussi, comment dire, de la famille sartrienne, qui au moment de la guerre d’Algérie a cru bon de justifier le terrorisme. Voilà. » L’animatrice Anne-Sophie Lapix ne bronche pas.
Le même jour, sur la même chaîne, dans l’émission littéraire « La Grande Librairie », l’ex patron de France Inter décrète : « Quand on sait où est le bien et où est le mal grâce à la sociologie, c’est plus la peine de se cultiver ». Puis il enchaîne et se déchaîne : « Rousseau prétend que l’homme est bon dès le départ, ce qui est une connerie, c’est quand même la culture, la sensibilité, la confrontation aux autres, aux talents des autres, aux défauts des autres, qui fait qu’un homme devient, qu’une femme devient, civilisé. Rousseau prétend le contraire, c’est sa thèse, c’est sa thèse de base, et la sociologie de l’EHESS d’aujourd’hui, majoritairement (…), elle pense ça, elle pense que la société rend l’homme mauvais, et pire que tout, surtout les États de droit, c’est toujours les États de droit qui ont tort. »
Ensuite, le 10 avril, c’est en terrain non seulement conquis, mais connu, que se rend Philippe Val : chez Patrick Cohen dans le « 7-9 » de France Inter [4]. Après avoir permis à son ancien patron de se présenter comme le seul défenseur de la liberté d’expression en France depuis 2006 et « l’affaire des caricatures », l’animateur formule sa première question : « Expliquez-nous cette détestation de la sociologie, ou disons des explications sociologisantes ? ». Ayant fabriqué l’amalgame qui convient à son invité, Cohen ouvre la voie à cet échange burlesque :
- Philippe Val : « Le premier chapitre du livre commence par Rousseau parce que Rousseau est celui qui relance l’idée pour les temps modernes que l’homme est bon et que la société le pervertit, ce qui veut dire que l’homme est bon… »
- Patrick Cohen : « Enfin depuis Rousseau il y a eu, Lénine, Trotsky, Mao, Bourdieu, Sartre… »
- Philippe Val : « Oui, oui, mais ce sont ses enfants. Ce sont les enfants de Rousseau. »
- Patrick Cohen : « Oui. »
- Philippe Val : « Et, le pauvre, on ne peut pas l’accuser d’avoir engendré Pol Pot. »
- Patrick Cohen : « Non, et puis on ne peut plus débattre avec lui. »
- Philippe Val : « On ne peut plus débattre avec lui, il peut plus se défendre. Mais il a engendré tout ça, il a engendré cette famille de la gauche qu’on appelle la gauche totalitaire. »
Les approbations monosyllabiques de l’intervieweur semblent galvaniser l’interviewé, qui s’élance à corps perdu dans « l’antisociologisme », c’est-à-dire dans la bataille contre le moulin à vent qu’il vient de construire (celui qui abrite Rousseau, Bourdieu, Mao et Pol Pot – entre autres) : « Accuser le système, la mécanique intellectuelle qui consiste à dire c’est la faute au système, ensuite c’est la faute à la société, ensuite c’est la faute à un bouc émissaire forcément, ensuite la faute aux riches, et ensuite d’avatar en avatar (sic), on arrive toujours à c’est la faute aux Juifs. » Qu’en pense Patrick Cohen ? Il accompagne gentiment le délire de Philippe Val lorsque celui-ci ne trouve plus ses mots pour condamner cette fameuse « mécanique intellectuelle » :
- Philippe Val : « Ça tue la culture, (…) ça remplace le jugement, on sait où est le bien, c’est-à-dire, euh, euh... »
- Patrick Cohen : « Les opprimés ? »
- Philippe Val : « Les opprimés. Et on sait où est le mal, c’est-à-dire la société. »
Pourtant Patrick Cohen et ses comparses sentent bien que quelque chose ne tourne pas rond, et, comme de nombreux relais habituels de Philippe Val, ils sont embarrassés…
Des amis embarrassés
Ainsi, pour prétendre défendre l’existence de la sociologie sans contredire Philippe Val, l’animateur use de quelques contorsions intellectuelles qui ne peuvent que briser la logique la plus élémentaire : « Vous ne pouvez pas jeter le bébé de la sociologie avec toute l’eau du bain de l’actualité (sic), tous les sociologues n’ont pas des explications qui tiennent à 100% à la sociologie. » En substance : certains sociologues ne sont pas entièrement mauvais, puisqu’ils ne font pas de la sociologie à 100% ! Puis, dans la seconde partie de l’entretien, Philippe Val se verra opposer quelques arguments (un peu) plus sérieux, notamment par Thomas Legrand.
Le samedi 11 avril, c’est au tour d’Anne Sinclair, sur Europe 1 [5], d’être désorientée quand Philippe Val pourfend à nouveau le « sociologisme », exactement dans les mêmes termes que la veille sur France Inter. Mais l’animatrice semble mieux réveillée que Patrick Cohen, et reste interdite devant tant d’amalgames. Ainsi, lorsqu’elle dénonce un raccourci (« blâmer la société, c’est excuser les terroristes : on n’en est plus là quand même »), et signale que « dans l’ensemble de la gauche, personne ne s’est trouvé derrière les terroristes », cela débouche sur une réponse amphigourique :
- Philippe Val : « Non bien sûr, une fois qu’ils commettent leurs crimes, on les lâche. Mais… Regardez Dieudonné par exemple, le nombre d’intellectuels, le nombre même de certains juristes de haut niveau, le nombre de journalistes, le nombre d’humoristes qui l’ont soutenu, soutenu, soutenu, alors que c’était une évidence qu’il était antisémite, qu’il tenait des propos scandaleux, mais enfin, avec des métaphores, des machins… Il a fallu vraiment qu’il fasse monter Faurisson sur scène, et qu’il tienne des propos nazis, pour qu’ils le lâchent... jusqu’au dernier moment… Alors, quand ils passent la ligne, on les lâche, mais tant qu’ils passent pas la ligne, on les soutient. Tout ça est insupportable. Et je pense que tous les mômes qui aujourd’hui se convertissent à l’Islam radical dans les banlieues, on ne peut plus analyser ça comme un phénomène social, c’est un phénomène politique et culturel qu’il faut traiter politiquement et culturellement, mais on ne va pas dire : c’est la faute à la société. Faut regarder les chiffres, les chiffres de l’argent public, qui s’est déversé sur les banlieues ces vingt dernières années, mais c’est énorme ! Il fallait le traiter culturellement, et politiquement. »
- Anne Sinclair, ne sachant que répondre, enchaîne : « Euh … Euh … Bon, alors, Rousseau … Euh … L’état de nature, on l’a vu (…). »
Dans L’Express également, si l’hebdomadaire a soutenu Philippe Val à l’époque des caricatures de Mahomet et si Christophe Barbier fait partie de ses obligés, les questions qui lui sont posées laissent à penser que la pitance servie par l’ancien comparse de Patrick Font est trop indigeste : « Vous dénoncez dans votre livre les intellectuels qui pratiquent "l’exécution sommaire". Mais vous-même n’hésitez pas à tirer dans le tas, à "exécuter" brutalement Bourdieu, les sociologues, les écologistes, Plantu, Le Monde... » ; « Plantu et Bourdieu ne se résument pas à ce que vous en dites dans votre livre... » ; « [Les gens] ne peuvent-ils être à la fois déterminés par l’histoire, l’environnement social et leur libre arbitre ? » ; « Dire que la crise économique est partie de la dérégulation sauvage de la finance mondiale, est-ce céder à ce principe du bouc émissaire ? » ; « Il n’est donc pas autorisé de reprocher aux États-Unis d’espionner ses alliés européens et de s’en offusquer ? » ; etc.
En conclusion de ce long entretien, on comprend que toute critique venant de l’intérieur est inacceptable pour Val, « comme Bradley Mannings, s’interroge le journaliste, ce soldat américain qui a alimenté en informations Wikileaks parce qu’il se disait révolté par la torture de son armée ? » La réponse est sans appel : « La torture est inefficace, grotesque, horrible, on n’a pas le droit de torturer. Mais la torture vient après le terrorisme. Qu’est-ce qui engendre la torture ? C’était vrai pour la France au moment de la guerre d’Algérie, c’est vrai aujourd’hui pour les démocraties confrontées au terrorisme. On rend responsables de la torture les seules démocraties, alors que la torture et le terrorisme sont l’avers et le revers d’une même médaille. » [6].
Mais la plus grande déception provient de Libération et elle est signée Laurent Joffrin : « on ne peut s’empêcher de conclure, en refermant le livre, qu’il y a là beaucoup de circonvolutions pour masquer une conversion. Philippe Val quitte la gauche comme certains quittent leur femme, en lui trouvant soudain tous les défauts de la Terre. » (17 avril 2015). Puis le directeur du quotidien se retrouve même à défendre Pierre Bourdieu : « La sociologie de Pierre Bourdieu, par exemple, est autrement plus complexe que ce qu’en dit ce procureur sommaire. » Et de conclure en soulignant le grotesque de la thèse de Val : « Reste la question-clé, celle de l’égalité, dont Val se défie avec vigueur. Comment peut-on qualifier de "totalitaires" ceux qui s’en soucient ? Chacun voit bien que l’égalité des chances, dont il se réclame, n’est pas assurée dans une société où le capitalisme dérégulé crée d’énormes inégalités de condition qui se reproduisent inéluctablement. »
Adoré par la droite
Si les médias de centre-gauche, ses alliés habituels, sont parfois un peu frileux dans leur soutien, ce n’est pas du tout le cas à droite où l’on acclame le revirement conservateur du libertaire des années 1970.
Dans Le Point, Emmanuel Berretta chronique le livre de Val avec l’exaltation d’un fan authentique : « Sa protection policière renforcée depuis les attentats ne le dissuade pas d’attaquer toujours et encore, d’une plume acérée, les ennemis de la liberté. (…) Un brûlot animé d’un esprit voltairien. À lire absolument ». Dans Le Figaro, quotidien de droite s’il en est, Yves Thréard, qui recueille les propos de l’ancien chansonnier, contient difficilement sa joie : « Révolté par le prêt-à-penser médiatique, indigné par la lâcheté des intellectuels, déçu par la gauche française », « iconoclaste », l’ex-patron de presse aux « mille métiers » est loué pour son désir proclamé de vouloir « regarder la réalité en face ».
Le 19 avril, dans le périodique libéral L’Opinion, le très droitier Éric Le Boucher est aux anges : « Ah le bon livre ! Voilà des années qu’on attendait un joyeux et méchant livre contre la bien-pensance de gauche, contre la sociologie du ressentiment, contre le journalisme moralisateur. » Et rend grâce à l’ex-patron de Charlie Hebdo : « Merci à Philippe Val (…). Il cogne, il disperse façon Audiard, les intellos, les gauchos, les écolos, les bobos, dans des formules assassines, des jugements à la hache, parfois exagérés, toujours jubilatoires. »
Enfin, dans l’hebdomadaire ultra réactionnaire Valeurs Actuelles, le 24 avril 2015, on rassure d’abord le lecteur : « L’homme n’est pas un habitué de Valeurs actuelles, c’est même le moins que l’on puisse dire… Il est issu de cette gauche libertaire, antimilitariste et provocatrice plus à l’aise dans les colonnes de Libération ou de Charlie Hebdo, dont il a été le rédacteur en chef, que dans les nôtres. » Puis on tente d’expliquer l’évolution : « Il est très probablement de gauche, mais il est avant tout un homme libre, ce qui est bien pire aux yeux de certains, car un homme libre est un homme capable de renier en partie ce en quoi il a cru et ce qu’il a défendu, dès lors que la raison le lui commande. » Avant de s’enthousiasmer devant « ce livre aux démonstrations parfois fulgurantes. »
« Les masques tombent ! » s’exclameront les nouveaux pourfendeurs de Philippe Val. Pourtant Acrimed avait déjà mis en garde ses aficionados dès 2003, et avant nous, PLPL l’avait rangé dans la catégorie des « faux impertinents » en juin 2000. Il y a donc bien longtemps que le masque tombe. Même si la chute est longue, nous attendons avec une impatience éberluée de voir où se fera l’atterrissage.
Martin Coutellier et Mathias Reymond
Annexe – En guise de bonus, un échange très significatif sur France Inter
Sur France Inter, l’échange entre Thomas Legrand et Philippe Val, commencé avec des « vous » et fini avec des « tu » est finalement interrompu par Patrick Cohen : « Bon, alors, on va sortir de cet entre-soi, certes sympathique, mais qui reste un peu un entre-soi ». On retrouve cette idée dans un tweet d’auditeur lu à l’antenne par « Bernadette » (les liseuses de tweets n’ayant apparemment pas de nom de famille) : « MadMarx qui vous voit invité partout et qui se demande si c’est pour votre seule mérite individuel, le tutoiement de Thomas fait penser effectivement à un certain entre-soi ». Le froid jeté dans le studio par cette remarque justifie que Patrick Cohen y revienne (après une nouvelle démonstration de « philosophie valienne » sur « l’expérience marxiste ») : « Je réponds à la dernière question qui s’adresse d’avantage à nous qu’à Philippe Val, qui ne s’est pas invité lui-même au micro de France Inter, c’est nous qui l’avons invité. Et si nous l’avons fait ce n’est pas parce que Philippe Val est ancien directeur de France Inter, mais parce qu’on a jugé que son livre était intellectuellement intéressant et stimulant, comme on invite un certain nombre d’essayistes, d’intellectuels à ce micro, qu’il méritait en tout cas d’être débattu ». Serait-ce verser dans le sociologisme que d’envisager qu’une certaine proximité, un certain « entre-soi » justement, puissent expliquer l’inclinaison de Patrick Cohen à trouver les analyses de Philippe Val intéressantes et stimulantes intellectuellement ?