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Israel:le petit ogre - Page 6

  • Libé dirigé par ex batar

    Le nouveau directeur de Libération, ancien sympathisant du Bétar ?

    Selon nos informations, Pierre Fraidenraich aurait défilé dans les rangs de l’extrême droite ultra-sioniste en 1982, et il ne serait pas le premier. En effet l’extrême droite juive est en passe de devenir un certificat d’appartenance à l’élite française. Comme l’ENA…

    Dans son édition du 2 avril à la page « Nous sommes un journal », « les salariés de Libération » (c’est la signature du papier) s’insurgent contre la nomination de Pierre Fraidenraich. Ce qui dérange les journalistes, c’est que Fraidenraich soit « de droite ». Il lui est en effet reproché par exemple d’être un proche de Sarkozy. Pire, il aurait déclaré en 2008 : « C’est une règle élémentaire de bienséance d’être convenablement coiffé, rasé, habillé. » On frise en effet la dérive totalitaire. De plus, Robert Ménard, « déjà pas très fréquentable », a été recruté à i>Télé quand Fraidenraich dirigeait la chaîne du groupe Canal+.

    Le billet reprend également les informations dont nous vous faisions part dès le 29 mars : le nouveau directeur opérationnel du quotidien, proche d’Arthur, est un membre du Siècle. Ce que « les salariés » ne lui reprochent d’ailleurs pas, puisque après tout, il est « comme Laurent Joffrin et Nicolas Demorand avant lui ». Mais les salariés de Libé ne savent pas tout…

    Selon des informations concordantes, Pierre Fraidenraich aurait été sympathisant du Betar/Tagar dans sa jeunesse, lors de son passage au Lycée Victor-Duruy en 1982. Le directeur de Libérationa notamment manifesté en 1982 à Paris dans les rangs de celle milice juive, en soutien à l’opération militaire lancée par l’armée israélienne au Sud-Liban, opération meurtrière sobrement baptisée « Paix en Galilée ». Quelques temps avant les massacres de Sabra et Chatila, Fraidenraich scandait-il donc « Begin, Sharon, nous sommes avec vous ! » dans les rue de Paris ? Il devait en tout cas, plus tard, réaliser un reportage sur le Bétar, en toute neutralité, bien sûr. Le reportage fut diffusé sur La Cinq dans l’émission Reporters du 18 mai 1990.

     

     

    Pierre Fraidenraich ne serait pas le premier à s’être joint au Bétar. Ruth Elkrief (présentatrice « star » à BFM TV) en fut aussi une très proche et le géopoliticien Frédéric Encel en fut secrétaire général de la branche jeunesse. Meyer Habib, impliqué dans l’attaque par l’« Organisation juive de combat » de la fête de commémoration de Jeanne d’Arc le 8 mai 1988 (8 personnes blessées dont deux fonctionnaires de police), deviendra vice-président du CRIF et membre de l’UDI.

     

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    Extrait du livre Les Guerriers d’Israël d’Emmanuel Ratier (Facta, 1995)

     

    Impliqué également ce jour-là, un certain Paul Bismuth, dont son ancien camarade de classe Thierry Herzog et Nicolas Sarkozy utiliseront plus tard l’identité pour ouvrir une ligne téléphonique...

     

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    Extrait des Guerriers d’Israël, p. 333

     

    Il semblerait donc que le passage par les milices de l’extrême droite sioniste soit en train de devenir la formation qualifiante pour appartenir à l’élite française. La rédaction de Libé n’est vraiment pas au bout de ses peines…

  • Chomsky sur les négociations...

    Chomsky sur les négociations israélo-palestiniennes et la Syrie

    12 septembre 2013

    Pour la première du Mur a des oreilles, Frank Barat a interviewé Noam Chomsky sur la supercherie des négociations israélo-palestiniennes. Le linguiste qui n'a pas la langue dans sa poche donne également son avis sur la situation en Syrie. (IGA)

    Entretien avec Noam Chomsky qui évoque les négociations Israélo-palestiniennes et la situation en Syrie.
    (le 06/09/2013)
    LMaDO (Frank Barat) : Quelle est la définition de « négociations » dans le dictionnaire israélo-américain ? Et pourquoi l'Autorité Palestinienne joue-t-elle le jeu ?
    NC : Du point de vue des États-Unis, les négociations sont un moyen pour Israël de continuer d'appliquer ses politiques systématiques de confiscation de tout ce qu'il veut en Cisjordanie, de maintien du siège de Gaza, de séparation de Gaza d'avec la Cisjordanie et, bien sûr, d'occupation du plateau du Golan Syrien. Tout ça avec le soutien total des États-Unis. Comme depuis plus de vingt ans ans et l'expérience d'Oslo, le cadre posé par les négociations offre simplement une couverture pour cela.
    LMaDO : Pourquoi l'Autorité Palestinienne joue-t-elle le jeu et continue-t-elle de retourner à la table des négociations ?
    NC : Probablement, en partie, en désespoir de cause. On peut se demander si c'est le bon choix mais ils n'ont pas beaucoup d'alternatives.
    LMaDO : Selon vous c'est donc plus ou moins pour survivre qu'ils acceptent le cadre des négociations ?
    NC : S'ils refusaient de se joindre à ces négociations, menées par les États-Unis, leur base de soutien s'effondrerait. Ils survivent principalement sur des dons. Israël s'est assuré qu'ils ne développent pas une économie productive. Ils sont une sorte de « Société Schnorrer », comme on dirait en Yiddish : vous pouvez juste emprunter et vous vivez avec ce qu'on vous accorde.
    Ont-ils une alternative à cela ? Ce n'est pas très clair. Mais s'ils refusaient l'injonction des États-Unis à venir négocier, même sur des bases totalement inacceptables, ils perdraient du soutien financier. Et ils ont du soutien, de l'extérieur. Suffisamment pour permettre à l'élite palestinienne de vivre une vie plutôt décente – souvent fastueuse même – pendant que leur société s'effondre autour d'eux. 
    LMaDO : La chute, la disparition de l'Autorité Palestinienne serait-elle une mauvaise chose après tout ?
    NC : Cela dépend de ce qui la remplacerait. Si, par exemple, Marwan Barghouti était autorisé à participer à la société civile à nouveau, comme l'a finalement été Nelson Mandela à son époque, cela pourrait redynamiser l'organisation d'une société palestinienne capable de faire pression, avec de réelles exigences. Mais n'oublions pas qu'ils n'ont que très peu d'options.
    En fait, revenons vingt ans en arrière, au début des accords d'Oslo. Des négociations étaient en cours, les négociations de Madrid, pour lesquelles la Palestine était représentée par Haider Abdel-Shafi – homme de la Gauche Nationaliste, très respecté en Palestine. Il avait refusé les termes de négociations posés par Israël et les États-Unis, qui exigeaient que l'expansion des colonies se poursuive. Son refus a entrainé le blocage complet des négociations, qui n'ont donc abouti à rien. 
    Pendant ce temps, les Palestiniens de l'étranger, menés par Arafat, empruntaient une route secondaire via Oslo et prenait le contrôle des négociations. Haider Abdel-Shafi était tellement opposé à cela qu'il n'a même pas assisté à la mascarade de cérémonie où Clinton rayonnait pendant qu'Arafat et Rabin se serraient la main. Il n'est pas venu parce qu'il avait compris que c'était une véritable trahison. Lui avait agit selon ses convictions et n'avait donc rien obtenu.
    Et nous n'obtiendrons rien sans un soutien important de l'Union Européenne, des pays du Golfe et, en fin de compte, des États-Unis. 
    LMaDO : D'après vous quels sont les réels enjeux des évènements actuels en Syrie ? Et quel peut en être l'impact sur la région ?
    NC : La Syrie va au suicide. C'est une histoire horrible qui empire de jour en jour. Il n'y a aucune lueur d'espoir à l'horizon. Ce qui va se passer, si cela continue, c'est que la Syrie va finir par être divisée, probablement en trois régions : une région Kurde, qui est déjà en train de se former et qui pourrait se joindre d'une certaine manière au Kurdistan Irakien semi-autonome, peut-être par le biais d'une sorte d'accord avec la Turquie.
    Le reste du pays sera divisé entre une région dominée par le régime de Assad – un régime horriblement violent, et une autre zone dominée par les différentes milices, qui vont des milices extrêmement malveillantes à d'autres plus laïques et démocratiques. 
    Pendant ce temps, Israël observe et apprécie le spectacle. Le New York Times de ce matin citait un dirigeant israélien exprimant son plaisir à voir les arabes se massacrer entre eux.
    C'est également très bien pour les États-Unis, qui ne souhaitent pas non plus de solution à ce conflit. Si les États-Unis et Israël voulaient vraiment aider les rebelles – ce qu'ils ne font pas – il leur serait facile de le faire, sans intervention militaire. Par exemple, si Israël déployait des troupes sur le plateau du Golan (bien sûr il s'agit du plateau du Golan Syrien mais, de nos jours, le monde tolère plus ou moins, accepte même, l'occupation israélienne dans cette zone) ; s'il faisait juste ça, cela obligerait Assad à déplacer des forces vers le sud ce qui soulagerait un petit peu les rebelles. Mais rien ne laisse penser que cela va se passer. Ils ne donnent pas non plus d'aide humanitaire aux nombreux réfugiés qui souffrent. Ils ne font aucune des choses très simples qu'ils pourraient faire. 
    Tout cela laisse supposer qu'Israël et les États-Unis préfèrent que les choses se passent exactement comme elles sont en train de se passer, comme le relayait le New York Times de ce matin. Pendant ce temps, Israël peut célébrer son statut d' « Oasis au milieu du Désert » (« Villa in the Jungle », ndt) comme ils aiment s'appeler.
    Un article intéressant d'Aluf Benn a paru dans Hareetz. On pouvait y lire que les israéliens s'amusent, vont à la plage et s'auto-congratulent d'être ce petit village paisible pendant que le reste de la région se déchire et s'entretue. Et, bien évidemment, Israël ne fait que se défendre. Ils aiment cette image et elle semble ne pas déplaire non plus aux américains.
    Le reste n'est que fanfaronnades.
    LMaDO : Que pensez-vous des discussions à propos de frappes américaines ? Cela va-t-il arriver ?
    NC : Un bombardement ?
    LMaDO : Oui.
    NC : Eh bien, il y a un débat intéressant aux États-Unis à ce propos. L'extrême droite, qui est un peu en marge du panel international, s'y oppose – pas pour des raisons que j'approuve. Ils s'y opposent parce qu'ils disent : « Pourquoi devrions-nous résoudre les problèmes des autres et gaspiller nos ressources ? »
    Ils demandent, littéralement : « Qui viendra nous défendre lorsque que nous serons attaqués puisque nous passons notre temps à aider les pays étrangers ? »
    Ça, c'est l'extrême droite.
    Pour savoir ce que pense la droite « modérée », nous pouvons lire des gens comme David Brooks du New York Times par exemple, considéré comme un analyste intellectuel de droite.
    Pour lui, l'effort américain de se retirer de la région n'a pas un « effet modérateur ». Au contraire, il dit que la présence des forces américaines dans la région a un effet bénéfique. Cela améliore la situation, comme vous pouvez le voir en Irak par exemple. Mais si nous nous retirons, nous ne sommes plus capables de gérer et améliorer la situation.
    Ceci est l'opinion la plus répandue des intellectuels de droite jusqu'aux les libéraux-démocrates, etc...
    Alors il y a de grands débats pour savoir si « Nous devrions exercer notre Responsabilité de protéger ? »
    Eh bien, jetez juste un oeil au bilan de la Responsabilité de protégeraméricaine. Le fait même que ces mots puissent être prononcés en dit long sur la culture morale et intellectuelle des États-Unis, et de l'Occident en général.
    Sans parler du fait que c'est une grossière violation de la loi internationale.
    La dernière trouvaille d'Obama est de dire que ce n'est pas lui qui a fixé la « ligne rouge » mais le monde, par le biais de ses conventions sur la guerre chimique. Eh bien, en effet, le monde a un traité à ce sujet, traité qu'Israël n'a pas signé et que les États-Unis ont totalement négligé, par exemple quand ils ont soutenu l'utilisation d'armes chimiques par Saddam Hussein. Aujourd'hui, cet épisode est utilisé pour dénoncer Saddam Hussein, et on oublie qu'il n'était pas seulement toléré mais clairement soutenu par le gouvernement Reagan. Évidemment, la convention sur la guerre chimique ne dispose d'aucun pouvoir coercitif. 
    La Responsabilité de protéger, ça n'existe pas. C'est une fraude. Une invention de l'Occident. Il existe deux notions de ce concept : la première a été votée par l'Assemblée Générale des Nations Unies, qui parle de « Responsabilité de protéger » mais ne donne aucune autorisation d'intervenir, sous quelque forme que ce soit, sauf sous les conditions de la Charte des Nations Unies. Il en existe une seconde version, adoptée seulement par l'Occident, les États-Unis et ses alliés, qui est unilatérale et dit que la Responsabilité de protéger permet « l'intervention militaire par des organisations régionales, dans la région qu'elles contrôlent, sans autorisation du Conseil de Sécurité. »
    Si on le traduit en anglais, cela veut dire que les États-Unis et l'OTAN sont autorisés à utiliser la violence quand ils le décident et sans autorisation du Conseil de Sécurité. Voilà ce qu'est la Responsabilité de protégerdans le langage occidental. Si ce n'était pas si tragique, ce serait risible.
    LMaDO : Merci professeur Chomsky, ce fut un plaisir de discuter avec vous.
    Traduction : Ounsi et R.K-B
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    Israël-Palestine Negociations Syrie

  • Attention, Israël camoufle ses produits dans votre supermarché !

    Les pratiques de tromperie sur la marchandise, d’étiquetage frauduleux destinés à masquer l’exportateur israélien sont légion dans les grandes surfaces. Malgré les plaintes et « signalements » à la Direction des Fraudes, aucune sanction n’a été prise à ce jour. Aujourd'hui, des militants qui ont appelé au boycott des produits exportés par l'occupant israëlien sont poursuivis en justice par le gouvernement...

     

    Nous vous appelons à rejoindre cette campagne, et à refuser de financer l’occupation israélienne !
    - Regardez attentivement les étiquettes des produits avant de les acheter. N’acceptez pas les étiquetages incomplets ou trompeurs (dernier en date repéré dans une grande surface : « avocats Kenya/Israël »*). Demandez des explications aux commerçants.
    - Rappelez-leur qu’ils ont l’obligation légale d’inscrire la provenance exacte de tous les produits frais et fruits secs qu’ils vendent en caractères aussi gros que les prix.
    Cela vaut autant pour le supermarché que pour l’épicier du coin, ou encore pour les vendeurs de fruits et légumes sur les marchés.
    Et venez nombreux soutenir les militants poursuivis en justice par le gouvernement !
     
    Prochains procès BDS :
    - A la Cour d’Appel de Colmar, le mercredi 16 octobre à 9 H du matin. Les 12 militants de Mulhouse ont gagné leur procès en première instance, à Mulhouse, mais le gouvernement fait appel !
    - A la Cour d’Appel de Paris, le mercredi 30 octobre à 13 H 30. Olivia, Maha, Mohamed et Ulrich ont été relaxés par le tribunal de Bobigny, mais le gouvernement a fait appel !

    Les fameux avocats « Kenya/Israel » :

     
    Mais les pratiques de tromperie sur la marchandise, d’étiquetage frauduleux destinés à masquer l’exportateur israélien sont légion dans les grandes surfaces. Pour n’en citer que quelques exemples :

    Oranges (Jaffa) du « Mexique »
     
    Ciboulette bretonne « made in Israël » (« Que Choisir »)

     

    Dattes Medjoul, « origine France » !


    Avocats (Carmel) du « Mexique »


    Pomelos (Carmel) du« Mexique »

    Avocats du « Pérou » sur l’ardoise, mais « origine Chili », et exportés par l’entreprise israélienne « Mehadrin » sur le carton qui les contient !


    Et malgré nos plaintes et « signalements » à la Direction des Fraudes, aucune sanction n’a été prise à ce jour.
    Merci de faire circuler au maximum ces informations, afin d’éclairer le public et de l’engager à réagir.

    Pour écrire à Madame Taubira, ministre de la Justice, et dénoncer ce scandale :
    Mme Christiane Taubira
    MINISTERE DE LA JUSTICE
    13, place Vendôme
    75042 Paris Cedex 01
    Téléphone : +33 1 44 77 60 60
    Pour envoyer un message : http://www.justice.gouv.fr/contact.html
     

    Avocats du « Pérou » sur l’ardoise, mais « origine Chili », et exportés par l’entreprise israélienne « Mehadrin » sur le carton qui les contient !


    Et malgré nos plaintes et « signalements » à la Direction des Fraudes, aucune sanction n’a été prise à ce jour.
    Merci de faire circuler au maximum ces informations, afin d’éclairer le public et de l’engager à réagir.

    Pour écrire à Madame Taubira, ministre de la Justice, et dénoncer ce scandale :
    Mme Christiane Taubira
    MINISTERE DE LA JUSTICE
    13, place Vendôme
    75042 Paris Cedex 01
    Téléphone : +33 1 44 77 60 60
    Pour envoyer un message : http://www.justice.gouv.fr/contact.html

  • Contribuables français, vous payez pour les procès du lobby d’Israël ! D’accord ?

     

    RECETTE POUR DETOURNER LA LOI FRANÇAISE AU SERVICE D’ISRAEL

    I. INGREDIENTS

    Prenez un gouvernement et un ministre de la justice malléables à souhait (pour le moment, choisir la France qui est le seul Etat qui cède aux pressions israéliennes en cherchant à criminaliser le boycott d’Israël)
    Obtenir de ce même gouvernement français qu’il envoie une circulaire à tous les procureurs de France, ordonnant à ces derniers de poursuivre les personnes qui appellent au boycott d’Israël, et seulement à celui-là, et de faire tout ce qu’ils peuvent pour que les juges condamnent les militants. L’appel au boycott de tous les autres pays ne pose aucun problème.
     
    II. FAIRE MONTER LA SAUCE

    La recette est simple : il ne reste plus aux officines sionistes qu’à déposer des plaintes simples (sans constitution de partie civile) et de demander au gouvernement d’engager des poursuites.

    Ces plaintes n’ont même pas besoin d’être correctement rédigées sur le plan juridique. Elles se contentent souvent d’un « signalement », c’est à dire des lettres de dénonciation sur la base desquelles l’Etat accepte d’engager des poursuites. Il suffit de crier à l’antisémitisme, l’incitation à la haine, au « palestinisme » (sic !)
    Sammy Ghozlan (Bureau National de Vigilance contre l’Antisémitisme - BNVCA), membre du lobby israélien en France, se charge de ce petit boulot. Il en est à une centaine de plaintes déposées, dont une contre feu Stéphane Hessel, pour avoir, lui aussi, appelé au boycott d’Israël.

    Ensuite, sur injonction du gouvernement, un parquet ouvre une enquête, et fait convoquer par la police des personnes « pour les besoins de l’enquête ». A ce stade, une poursuite représente déjà des dizaines et des dizaines d’heures de procédure policière et judiciaire. Multipliez par le nombre de poursuites engagées à ce jour contre une quarantaine de militants BDS, et vous aurez un début d’idée de la consommation des ressources de l’Etat au profit du lobby israélien.

    Il fait également approcher les responsables des grandes surfaces où se sont déroulées les actions d’appel au boycott et de dénonciation de la présence de produits illicites (parce que provenant très souvent des colonies installées illégalement dans les territoires palestiniens occupés), afin de les inciter à porter plainte.

    Mais, ces directeurs de magasin n’ayant subi aucun préjudice matériel au cours de ces actions non violentes, et étant eux-mêmes conscients de vendre des produits dont il ne peuvent mentionner l’origine exacte, contrairement à la réglementation, ont chaque fois refusé de porter plainte contre les militants.

    Certains ont même tenu à faire noter par les policiers que les échanges avec les militants avaient été « très courtois ».

    Qu’à cela ne tienne : le parquet ayant quand même décidé de renvoyer les militants BDS devant le tribunal correctionnel, le jour de l’audience, on voit invariablement débarquer une brochette d’officines sionistes, qui se constituent alors parties civiles, et se « joignent » à l’action gouvernementale.
    III. SERVIR SUR UN PLATEAU

    Pas un sou déboursé de leur part, c’est l’Etat qui régale, paye les policiers, les juges, les greffiers – rappelons que l’Etat c’est nous tous—et qui s’est tapé le boulot. Pas même la moindre somme déposée comme il se doit, en guise de « consignation » pour se constituer partie civile.

    Les BNVCA, France-Israël, Amis d’Israël, Amis des Villes Sinistrées d’Israël (ça ne s’invente pas !), Chambre de Commerce France-Israël, « Avocats sans frontières » de l’inénarrable William Goldnadel, se pointent à l’audience, le jour J, les mains dans les poches... et réclament des dommages et intérêts, et frais de justice, s’élevant à plus de 10.000 euros par prévenu pour chacune de leurs associations !

    Et comme ils n’ont pas grand chose à apporter dans la corbeille de mariage, c’est au gouvernement d’espérer que les magistrats vont être dociles, et déclarer le boycott d’Israël (et seulement d’Israël) illégal.

    Aucun tribunal de France n’a à ce jour osé un tel attentat contre la liberté d’expression, qui reste, qu’ils le veuillent ou non, une liberté garantie par la Constitution.

    Mais le lobby ne renonce pas, et use de tous ses charmes pour que le gouvernement fasse appel et, le cas échéant, aille en cassation.

    IV. LÀ OÙ ÇA SE COMPLIQUE

    Mais sur quel fondement le gouvernement engage-t-il ces poursuites ? En vertu de quelle loi ?

    Le gouvernement n’ayant rien trouvé dans la législation française qui interdise le boycott d’un Etat pour des raisons politiques, il invoque l’article 24 de la loi du 29 juillet 1881, qui condamne « toute discrimination à l’encontre d’une personne ou d’un groupe de personnes A RAISON de son appartenance ou de sa non-appartenance à une religion, une race, une ethnie, une nation ».

    Ah, ah ! Vous vous en prenez à la « nation israélienne » ! Donc vous discriminez, vous incitez à la haine et à la violence...
    Mais les oranges, les poivrons, les avocats ou les lingettes ne sont pas des personnes, ni des groupes de personnes ! Et nous n’appelons pas à les boycotter A RAISON de leur nationalité, mais en raison de la politique criminelle de l’Etat d’Israël...
    Oui, mais derrière ces produits, il y a des producteurs et donc des personnes. Et d’ailleurs ce que vous faites est stupide car ce sont les Palestiniens qui en sont les premières victimes vu que vous leur retirez leur gagne-pain...
    Alors vous dites vous-mêmes que, même en tirant la loi par les cheveux et en transformant les pamplemousses en personnes, ces producteurs ne sont pas tous israéliens, mais aussi palestiniens, et peut-être travailleurs immigrés thaïlandais ? Alors, quel rapport avec l’antisémitisme ou encore la nationalité ?
    Et puis, de quelle nation parlez-vous, puisque vous refusez d’indiquer d’où viennent ces produits, car c’est souvent des colonies illégales, dans les territoires palestiniens occupés...

    Le terme de colonies est très abusif, Madame la Présidente (ou Mr le Président). Car les frontières d’Israël ne sont pas définitivement fixées. Il faudrait plutôt parler de territoires « disputés » ou « discutés »...
    Ce n’est pas ce que dit le droit international, ni même la France à ce sujet !
    Le ou la Président(e) du tribunal : Stop ! On n’est pas ici pour faire de la politique !
    Rires dans la salle
    Taisez-vous ou je fais évacuer la salle !
    Président(e) : Bon je note en tout cas que nul propos antisémite n’a été tenu, et qu’il n’y a eu aucune dégradation ni violence...
    Madame la Présidente, nous ne disons pas que les prévenus sont antisémites, mais vous comprenez, le palestinisme mène tout droit à l’affaire Merah...
    La salle : Ooh !
    Silence !
    (Changement de registre) : Madame la Présidente, quelles que soient leurs motivations, ils ne peuvent pas nier que pendant les 12 minutes 30 qu’a duré cette action dans ce supermarché, les clients qui ont voulu acheter des produits israéliens ont été gênés pour le faire. Il s’agit donc d’une entrave économique !
    Ne riez pas : le tribunal d’Alençon a condamné 7 personnes, le 19 septembre dernier, pour « entrave à l’exercice normal d’une activité économique ». (Ces derniers font appel, bien entendu).
    Et ceci alors que :

    1) le magasin Carrefour d’Alençon n’avait pas estimé qu’il y avait d’entrave, et n’avait pas porté plainte

    2) cette activité n’avait rien de « normal », puisque bon nombre des produits « made in Israël » proposés à la vente provenaient des colonies et étaient donc illicites.

    3) Le même tribunal avait classé « sans suite » une plainte déposée par les militants à ce sujet, en indiquant qu’il n’avait « pas réussi à déterminer la provenance de ces produits » !!!

    Bien heureusement, la plupart des juges tiennent à leur indépendance. Ils refusent de tordre, comme une serpillère, une loi destinée à prévenir les discriminations raciales, pour en faire un bouclier protégeant un Etat, dont la spécialité est l’apartheid et les discriminations.

    Plusieurs procureurs courageux ont même refusé d’obéir à leur hiérarchie et n’ont requis aucune condamnation.

    La grande majorité des militants inculpés à ce jour ont donc été relaxés. Et contre les autres, ont été retenus des prétextes fallacieux tels « l’entrave économique ».

    Aucun tribunal n’a jugé à ce jour que le boycott d’Israël est illégal, malgré ce qu’essaie de faire croire le CRIF et ses dépendances !

    INDIGNEZ-VOUS !

    Mais, savez-vous que même lorsque les inculpés gagnent leurs procès, ils ne peuvent pas réclamer le moindre centime de dédommagement à qui que ce soit ?

    En effet, dans la grande démocratie française, quand c’est l’Etat qui engage des poursuites, on ne peut rien lui réclamer, pas même le remboursement des frais de justice !

    Donc les contribuables paient des sommes colossales sans le savoir, et les militants déboursent des frais de justice importants.

    Ne serait-il pas temps de dire à Madame Chistiane Taubira, ex-militante du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, et actuelle ministre de la Justice, que nous en avons assez d’être pris pour des imbéciles ?
    Si l’Etat ne sait vraiment pas quoi faire de notre argent, nous pouvons faire quelques suggestions qu’il s’agisse de la santé, de l’éducation ou des retraites ?

    Et il serait bon de lui rappeler que les femmes et les hommes de conscience utilisent le seul moyen non violent à leur disposition, réclamé par la société palestinienne, pour sanctionner l’occupation israélienne, parce que notre gouvernement ne le fait pas.

    Si la France respectait ses engagements concernant les résolutions de l’ONU, les Conventions de Genève, mais aussi la torture et la protection des droits de l’enfant, nous n’aurions pas besoin de boycotter Israël.
     
    Si notre gouvernement, au lieu de fermer les yeux sur les enfants palestiniens quotidiennement kidnappés, détenus et torturés par Israël, poursuivait, comme il en a l’obligation les responsables de ces tortures quand ils viennent en France, au lieu de leur dérouler le tapis rouge, nous pourrions nous occuper d’autres questions.
     
    Si la France cessait de collaborer à la construction des drones qui larguent des bombes sur la population de Gaza,
     
    Si elle cessait d’encourager la colonisation et le blocus de Gaza,
     
    Si elle prenait des sanctions contre les constantes violations du droit international et des droits de l’Homme par Israël, nous n’en serions pas là aujourd’hui.
     
    La France, qui entretient des relations très privilégiées avec l’occupant Israélien dans tous les domaines, a des moyens de pression évidents sur ce dernier.

    A commencer par l’application des directives européennes, clairement énoncées en juillet 2013, et exigeant que tout contrat passé avec Israël spécifie par écrit que ni Gaza, ni la Cisjordanie, ni Jérusalem Est ne font partie d’Israël.
    Ce n’est pas très compliqué de se plier aux directives européennes, quand on a l’Europe plein la bouche en permanence ?

    Pour ce qu’il en est de la campagne BDS, elle se porte bien merci. Elle ne cesse de progresser dans le monde entier, et y compris en France, et même en Israël, ou les opposants de « Boycott from Within » nous appellent à les rejoindre.

    Et tous ces procès en sorcellerie, n’y changeront rien. Au contraire. Ils ne font que populariser le boycott, ce moyen de résistance pacifique, qui a gagné ses lettres de noblesse depuis longtemps. En Inde du temps de Ghandi, comme aux Etats-Unis pour la bataille des droits civiques des Noirs américains, ou encore lors de l’Afrique du Sud de l’Apartheid.

    Et ceux qui auraient un autre moyen d’action efficace à nous proposer pour mettre fin à l’occupation et à la colonisation israélienne, qui perdurent depuis des décennies, sans que les votes du parlement européen, les résolutions de l’ONU, les décisions de la Cour de Justice Internationale, les « pourparler de paix », les manifestations....aient eu le moindre impact, ils sont les bienvenus.
  • Euro Espoirs de football en Israël

    Euro Espoirs de football en Israël, les droits des Palestiniens piétinés

    Israël accueille du 5 au 18 juin 2013 le championnat d’Europe de football des moins de 21 ans. De nombreuses voix s’élèvent contre l’impunité dont jouit le pays sur la scène internationale et appellent à boycotter l’événement.

    par Olivier Pironetmercredi 15 mai 2013

    « Nous les avons acceptés en Europe et leur avons garanti les conditions d’adhésion (1), ils doivent respecter le message des lois et réglementations sportives internationales, faute de quoi leur présence en Europe n’aura pas lieu d’être. Je vais peser de tout mon poids pour mettre un terme à la souffrance du joueur palestinien, notamment au football. (…) Israël n’a qu’un seul choix : laisser le sport palestinien se développer ou il doit assumer tout seul les conséquences de son attitude » (2).

    Ainsi s’exprimait M. Michel Platini, le président de l’Union européenne des associations de football (UEFA), au sortir d’un entretien avec M. Jibril Rajoub, son homologue de la fédération palestinienne (PFA), le 22 septembre 2010, au siège de l’UEFA, en Suisse. L’ancien footballeur français semblait alors résolu à prendre à bras-le-corps le problème des restrictions sur la liberté de mouvement imposées par les autorités israéliennes aux joueurs palestiniens et celui du blocage par Tel-Aviv des fonds et des équipements sportifs offerts à la Palestine par les donateurs internationaux ou l’UEFA elle-même.

    Pourtant, moins de six mois plus tard, le 27 janvier 2011, Israël se voyait confier par le bureau exécutif — dirigé par le même Platini — de l’instance européenne du ballon rond l’organisation de la phase finale du championnat d’Europe des moins de 21 ans (Euro Espoirs 2013), qui verra s’affronter huit pays du 5 au 18 juin. A l’été 2011, une quarantaine de clubs de football palestiniens signaient une déclaration commune pour faire part de leur consternation de voir Israël « récompensé pour son oppression de [leur] peuple, en toute impunité, par le privilège d’accueillir » la compétition, et demandaient à M. Platini de revenir sur sa décision. Ils entendaient lui rappeler qu’Israël, qui « pratique un mélange, unique au monde, d’occupation, de colonisation et d’apartheid dirigé contre la population indigène, c’est-à-dire les Palestiniens », n’est pas « un pays comme les autres » (3). L’initiative n’a pas permis de faire fléchir M. Platini.

    Le 14 juin 2012, ce fut au tour de Jibril Rajoub de manifester son incompréhension dans une lettre ouverte au président de l’UEFA diffusée par les médias et accueillie froidement par l’intéressé. Le patron de la PFA y évoquait notamment le sort du jeune footballeur gazaoui Mahmoud Sarsak, arrêté par l’armée israélienne au cours de l’été 2009, torturé et incarcéré sans procès ni jugement (lire « Mahmoud Sarsak, une jeunesse brisée »), comme beaucoup des milliers de Palestiniens détenus en Israël (4). Quatre jours plus tard, M. Platini confirmait auprès du président de l’Association israélienne de football (IFA), M. Avraham Luzon, le maintien de l’épreuve dans son pays et se disait certain « que ce sera une belle fête du football, qui, une fois de plus, rassemblera les gens ».

    Le 29 novembre 2012, au lendemain du tirage au sort de la phase finale de l’Euro (qui détermine les poules), il rencontrait le chef de l’Etat israélien, M. Shimon Peres, dans sa résidence de Jérusalem. Trois semaines plus tôt — les 8 et 11 novembre, soit quelques jours avant le début de l’opération militaire « Pilier de défense » contre la bande de Gaza (14-21 novembre 2012, plus de 180 morts du côté palestinien, en grande majorité des civils, dont une cinquantaine d’enfants) —, quatre adolescents étaient tués par des bombardements israéliens alors qu’ils jouaient au ballon rond à Gaza, sans que cela ne suscite aucune réaction de sa part. S’il suit l’actualité, M. Platini aura peut-être été interpellé par la récente décision de l’astrophysicien Stephen Hawking — qui provoque des remous en Israël — de ne plus participer à la conférence internationale placée sous l’égide de M. Peres, « Faire face à demain 2013 », organisée à Jérusalem du 18 au 20 juin, alors qu’il avait dans un premier temps accepté l’invitation lancée par le président israélien. Le célèbre scientifique britannique, qui entend par là protester contre la situation des Palestiniens et l’occupation de leurs terres, a également rejoint le boycott universitaire et culturel d’Israël (5).

    Ironie du sort, la compétition se déroulera, entre autres, dans l’enceinte du stade Bloomfield (ex-Basa), qui fut autrefois celui du club palestinien Shabab Al-Arab de Jaffa, expulsé en janvier 1949 au profit du club israélien de l’Hapoël Tel-Aviv, et dans celle du stade Teddy de Jérusalem, situé tout près du village arabe d’Al-Maliha, vidé de ses habitants en juillet 1948 par les troupes israéliennes et presque entièrement rasé (6). Le stade Teddy est l’antre du club du Beitar Jérusalem, proche du Likoud (droite nationaliste). Ses supporters, ouvertement racistes et violents — deux de leurs slogans favoris sont « Mort aux Arabes » et « Beitar pur pour toujours » —, ont récemment créé la polémique en protestant contre l’arrivée dans l’équipe de deux joueurs tchétchènes de confession musulmane, allant jusqu’à mettre le feu au siège administratif du club, le 8 février dernier — les deux nouvelles recrues du Beitar, qui ne comptait jusqu’alors dans ses rangs que des joueurs juifs, sont systématiquement huées et insultées lorsqu’elles touchent la balle. Pour autant, le cas du Beitar Jérusalem est loin d’être isolé. Le football israélien est fortement touché par le racisme anti-arabe, des « ratonnades » se déroulant même régulièrement en marge des matchs de championnat (7).

    Une coalition européenne d’organisations de défense des droits humains multiplie les actions pour tenter d’attirer l’attention de l’opinion publique et des dirigeants politiques (8). Elles ont mis sur pied la campagne Carton rouge pour l’apartheid israélien afin d’obtenir l’annulation de l’épreuve, sous peine de « renforce[r] le sentiment d’impunité » prévalant en Israël, et ce malgré les violations répétées des droits humains et les crimes commis par son armée à Gaza et en Cisjordanie, qui lui ôtent « toute légitimité à accueillir des événements sportifs internationaux ». La campagne est adossée au mouvement mondial Boycott, désinvestissement, sanctions (BDS), créé en 2005 sur le modèle de la lutte contre l’apartheid en Afrique du Sud, qui avait notamment abouti à l’exclusion du pays de toute compétition sportive. Elle a reçu le soutien de nombreuses personnalités, dont l’intellectuel américain Noam Chomsky, le musicien britannique Roger Waters (ex-Pink Floyd), l’ancienne star française du ballon rond Eric Cantona, ou encore le cinéaste Ken Loach.

    De leur côté, des footballeurs professionnels se sont également mobilisés sous la houlette du Malien Frédéric Kanouté. Celui-ci est à l’origine d’un appel à boycotter l’Euro Espoirs, adressé à l’UEFA le 29 novembre dernier et signé par une soixantaine de joueurs internationaux. Ils y témoignaient notamment de « leur solidarité avec le peuple de Gaza qui vit depuis trop longtemps en état de siège, et dont on refuse les droits humains les plus fondamentaux : la dignité et la liberté. » — certains d’entre eux, parmi lesquels des joueurs de l’équipe de France et l’Ivoirien Didier Drogba, se sont depuis rétractés ou ont démenti faire partie des signataires, à la suite, selon M. Kanouté, de pressions exercées sur eux et sur leurs clubs respectifs (9).

    Rares sont les politiques à s’être saisis de la question, à l’exception notable de Mme Marie-George Buffet. Il y a peu, la députée communiste de Seine-Saint-Denis et ancienne ministre des sports (1997-2002) a adressé un courrier à M. Platini pour dénoncer la tenue du tournoi dans un pays dont les « pratiques » sont « incompatibles avec les valeurs du sport » (10). A notre connaissance, elle n’a obtenu aucune réponse officielle.

    Le 25 janvier dernier, une délégation de militants venus de plusieurs pays (France, Royaume-Uni, Suisse, etc.) se sont rendus au siège de l’UEFA pour réclamer des explications à M. Platini. Ils se sont vus rétorquer que « le sport ne peut se mêler de politique, c’est pourquoi l’UEFA n’envisage pas de prendre des sanctions contre Israël » (11). Michel Platini feint-il d’ignorer que l’Afrique du Sud, pendant le régime d’apartheid (avec lequel collabora Israël, au mépris des sanctions internationales), fut suspendue de toutes les compétitions de football dès 1964, puis exclue des Jeux olympiques à partir de 1970, et n’a pu les réintégrer qu’après l’abolition du système ségrégationniste ? A l’époque, il est vrai, l’Europe avait pris part au boycott économique, académique et sportif du régime de Pretoria, tandis qu’elle fait preuve aujourd’hui d’une grande complaisance à l’égard d’Israël, dont les liens avec l’Union européenne n’ont cessé de se renforcer ces dernières années, malgré la poursuite de l’occupation militaire et de la colonisation en Palestine (12).

    Emboîtant le pas de l’Union européenne, l’UEFA se serait-elle à son tour rangée au principe du « deux poids, deux mesures » ?

    Voir aussi : « Mahmoud Sarsak, une jeunesse brisée ».

    (1) Israël participe aux compétitions de football en Europe depuis 1989, après avoir quitté la Confédération asiatique (AFC) en 1974. Il est devenu membre à part entière de la fédération européenne (UEFA) en 1994.

    (2) Cité dans la brochure On ne peut pas s’en foot  !, CAPJPO - EuroPalestine, Paris, 2012.

    (3) «  Appel des sportifs palestiniens à l’UEFA  », 22 juin 2011.

    (4) Près de 4 900 Palestiniens, dont 236 enfants, sont emprisonnés en Israël, parmi lesquels plusieurs ont cessé de s’alimenter. Certains ont récemment péri en détention, comme Maysara Abou Hamdiya (65 ans), mort d’un cancer le 2 avril dernier, faute de traitement, ou Arafat Jardat (30 ans), décédé le 23 février 2013, après un interrogatoire. Sur la situation des prisonniers palestiniens en Israël, voir les données et informations fournies par l’organisation Addameer.

    (5) «  Stephen Hawking joins academic boycott of Israel  », The Guardian, 8 mai 2013.

    (6) Comble du cynisme, la communauté palestinienne de Jérusalem-Est, victime de la politique discriminatoire menée par Israël, dénoncée en particulier par les Nations unies, a été mise à contribution à hauteur de 100 millions de shekels (60 millions d’euros) pour financer les travaux de rénovation du stade Teddy.

    (7Cf. Todd Warning, «  Israel’s Arab-Free Soccer Team  », Tablet, 14 mai 2012. Lire également Robert Kissous, «  UEFA 2013 – lettre à Michel Platini  », Association France Palestine Solidarité (AFPS), 26 avril 2012.

    (8) Un rassemblement de protestation est notamment prévu à Londres le 24 mai prochain, à l’occasion du congrès annuel de l’UEFA organisé dans la capitale britannique.

    (11) «  Coupe de foot junior en Israël : l’UEFA sommée de s’expliquer  », CAPJPO - EuroPalestine, 26 janvier 2013.

    (12) Lire à ce sujet «  Comment l’Union européenne renforce les colonies israéliennes  », par Alain Gresh, Nouvelles d’Orient (Les blogs du Diplo), 30 octobre 2012.