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Israel:le petit ogre - Page 5

  • Gil Hilel dénonce le vrai visage de l’occupation israélienne en Palestine

     

    25/02/2014 | 19h23
    Des soldats israéliens entrent dans une maison à la recherche d'un Palestinien, en septembre 2013 (Reuters/Ammar Awad)

     

    Il y a vingt ans, la ville d’Hébron était ébranlée par le massacre du Tombeau des Patriarches. Divisée en deux zones, elle symbolise l’impossible cohabitation entre Israéliens et Palestiniens. Plusieurs milliers de soldats assurent leur pénible coexistence. Gil Hilel a servi trois ans dans cette ville fantôme. Aujourd’hui membre de l’association Breaking the silence, elle brise les tabous et témoigne de la réalité de l’occupation israélienne en Palestine.

    “Le premier jour de mon service, je pensais accomplir quelque chose de bien pour mon pays. J’étais très fière !” Gil Hilel a servi entre 2001 et 2003 dans l’unité Sahlav en charge du maintien de l’ordre à Hébron. En Israël, le service militaire est obligatoire pour les femmes comme pour les hommes, pendant trois ans. “L’armée, nous en parlions beaucoup à l’école, elle devait marquer une étape, celle du passage à l’âge adulte”, explique Gil. Devait…

    Gil Hilel

    Rapidement, Gil est confrontée à la réalité de l’occupation. La ville est divisée en deux secteurs : H1, administré par les autorités palestiniennes, et H2, contrôlé par l’armée israélienne. Une conséquence directe du massacre du Tombeau des Patriarches, survenu le 25 février 1994. Ce matin-là, Barouch Goldstein, un médecin israélien de 37 ans, ouvre le feu sur les fidèles musulmans palestiniens en prière. Bilan : 29 morts et 125 blessés. Aujourd’hui, un grillage sépare certaines rues empruntées par les Palestiniens des maisons israéliennes en surplomb. L’objectif : protéger les passants des projectiles lancés par les colons. Avec ses 177 000 habitants, Hébron est la ville la plus peuplée de Cisjordanie et la seule ville palestinienne au centre de laquelle vivent des colons israéliens. Pour permettre cette cohabitation, près de 3 000 militaires patrouillent nuit et jour pour assurer la protection de quelque 700 Israéliens.

    Stratégie de persécution

    “Occuper, c’est instaurer la peur”, résume Gil. Les soldats patrouillent en permanence, encerclent des maisons choisies au hasard au milieu de la nuit, réveillent ses habitants, séparent les hommes et les femmes, vérifient leurs papiers d’identité et fouillent toutes les pièces dans un vacarme inouï. Tout le quartier doit savoir que l’armée est partout, tout le temps et qu’elle peut surgir à n’importe quel moment. L’occupation repose sur cette stratégie de persécution. “Pour mon premier jour sur le terrain, mon commandant nous a emmenés dans un quartier palestinien d’Hébron. Il a arrêté un homme qui marchait dans la rue et l’a roué de coups.” De retour à la base, Gil demande pourquoi : “C’est lui ou moi, il doit avoir peur de moi, sinon il me tuera, c’est comme ça que tu resteras en vie Hilel”, répond son supérieur. On lui interdit de reposer la question, sous peine d’être sanctionnée. Or être puni, c’était risquer de ne pas rentrer chez soi pendant deux mois. “Alors je suis rentrée dans le rang”, soupire-t-elle. Plus les mois ont passé, plus les justifications de l’armée ont fini par faire leur effet :

    “J’étais en permanence au contact des Palestiniens, pourtant je ne les voyais plus comme des êtres humains, ils étaient de potentiels terroristes.”

    Gil apprend la langue de l’occupation : ordres et contre-ordres pour soumettre l’ennemi. Elle pouvait tout exiger, obliger un homme à rester debout, sans eau ni nourriture pendant plusieurs heures devant elle parce qu’elle estimait qu’il lui avait manqué de respect, lui demander de s’asseoir, puis de se relever et de s’asseoir encore, 50 fois de suite si elle le souhaitait. “On pouvait faire ce que l’on voulait. Et quand on avait passé une bonne journée, on se montrait parfois plus clément”, raconte-t-elle. Très mesurée et réfléchie, la jeune femme n’a pas peur des silences, elle prend son temps et cherche ses mots.

    Gil Hilel se souvient d’un regard, un regard qu’elle n’a pas compris à l’époque et qui la hante aujourd’hui.

    “Un jour, une jeune Palestinienne que je connais bien passe devant mon check point. Je l’arrête, lui demande sa pièce d’identité et l’interroge sur sa destination, alors que je sais qu’elle va à l’école. La petite demande pourquoi je l’arrête aujourd’hui encore, je lui réponds sèchement : ‘Parce que !’

    Gil s’interrompt, elle a du mal à rassembler ses souvenirs.  “Je décide de la punir pour son impertinence. Je l’ai forcée à rester debout devant moi pendant toute la durée de mon service. Il y avait tant de haine dans son regard, dans ses yeux d’enfants. Je n’ai compris la signification de ce regard qu’une fois redevenue civile. Comment pouvais-je lui demander de me voir comme un être humain quand je ne la voyais que comme un ennemi, un arabe ?” se souvient Gil.

    “Je ne veux pas savoir ce que tu fais là-bas”

    Le week-end suivant, Gil retourne chez ses parents et, toute fière, raconte cet épisode. Un silence gêné s’installe. “Je ne veux pas savoir ce que tu fais là-bas, reviens-moi juste saine et sauve”, lui répond sa mère. Gil réfléchit à ce silence, mais rapidement le quotidien reprend ses droits. “Je n’avais pas le temps de penser à tout ça. Huit heures sur le terrain, huit heures de corvées à la base, je dormais quelques heures et je repartais pour huit heures sur le terrain. C’était une routine très dure, la seule chose que je voulais, c’était avoir mes quelques jours de repos pour rentrer chez moi”, explique-t-elle.

    Aujourd’hui, Gil a 31 ans et termine son master “Action sociale”. Elle veut se lancer dans la politique pour changer les choses de l’intérieur et mettre un terme à l’occupation. Elle anime des conférences et des visites d’Hébron avec Breaking the silence, l’association de vétérans israéliens qui a recueilli son témoignage. Créée il y a près de dix ans, Breaking the silence a rassemblé plus de 900 récits qui dessinent le vrai visage de l’occupation.

    “Chaque mois, j’attends ces rendez-vous avec impatience, partager mon expérience avec des jeunes qui viennent de terminer leur service militaire, c’est difficile et très émouvant, mais c’est tellement gratifiant”, Gil glisse quelques mots en hébreu, se reprend et formule, hésitante : “Je n’arrive pas à exprimer tout ce que je ressens… Aujourd’hui j’ai vraiment le sentiment de faire quelque chose de bien pour ma communauté.”

    “Tout a changé quand je suis redevenue civile”

    La jeune femme ne regrette pas ses années de service, c’était la réalité du terrain, une réalité avec laquelle il fallait apprendre à composer si l’on voulait survivre. Aujourd’hui, elle veut changer les choses, mettre un terme à l’occupation morale, à cette stratégie de la peur. Gil a attendu dix ans avant de témoigner. “Quand j’étais soldat, j’étais très fière de ce que l’on faisait. J’obéissais aux ordres. Tout a changé quand je suis redevenue civile, je me suis dit : ‘Mais putain, qu’est qu’on a fait ?’ Au fur et à mesure, j’ai commencé à poser des questions sur l’action de mon gouvernement”, explique-t-elle. Et une question en entraînant une autre, toutes ses croyances ont été ébranlées. “Témoigner est un acte patriotique, il faut que la communauté israélienne sache ce qu’il se passe sur le terrain, qu’elle connaisse le prix à payer pour sa sécurité”, affirme-t-elle.

    Elle vit “au bout du monde” dans un kiboutz au nord du pays. Elle travaille d’arrache-pied pour valider son année, depuis qu’elle a commencé ses études, elle n’a plus une minute à elle. “C’est mon service académique !”, plaisante la jeune femme. Quand elle n’est pas dans ses livres, elle débat avec son petit ami, enseignant, à qui elle voue un véritable culte. Sa voix éraillée hésite : “Je sais que le processus que j’ai initié ne se terminera jamais, c’est une remise en cause permanente.”

  • Israël, le boycott, l’art et le cinéma

     

     

    Peu importe l’histoire que vous choisissez de raconter ou les images que vous décidez de montrer, ce que vous sélectionnez indique quels sont vos intérêts. Si vous faites quelque chose d’entièrement fictif, dans un monde d’oppression, cela indique quelles sont vos priorités. Ainsi, un spot commercial majeur, pour faire beaucoup d’argent, montre quelque chose. Cela porte des conséquences politiques et implique une position politique. La plupart des arts ont un contexte et des implications politiques. Interview de Frank Barat.

     

     

     
    Frank Barat ; Pouvez-vous nous dire comment vous avez pris conscience et ensuite vous êtes impliqué dans la lutte pour les droits palestiniens ?
     
    Ken Loach : Cela a commencé il y a quelques années lorsque je travaillais à l’élaboration d’une pièce de théâtre nommée “perdition”. C’était une pièce à propos du sionisme durant la seconde guerre mondiale ainsi que sur le marché qui fut conclu entre certain sionistes et les nazis. Cela a éclairé d’une nouvelle perspective la création d’Israël ainsi que les politiques du sionisme. Je suis alors devenu conscient, et de plus en plus durant les années suivantes, que la fondation d’Israël était basée sur un crime envers les palestiniens. D’autres crimes ont ensuite suivi. L’oppression des palestiniens, qui ont perdu leur terre, dont les vies quotidiennes sont interrompues par l’occupation, dont la vie dans un état permanent de dépression qui se poursuit aujourd’hui, est quelque chose dont nous devons nous occuper.
     
     
    FB : Pourquoi la Palestine ? Pourquoi est-elle symbolique ?
     
    KL : Il y a de l’oppression partout dans le monde mais ce qui rend le conflit israélo-palestinien spécial est un certain nombre de choses. Tout d’abord, Israël se présente au monde en tant que démocratie. Un pays comme n’importe lequel de l’hémisphère ouest. Il se présente de cette manière alors qu’il est en fait en train de commettre des crimes contre l’humanité.
    Il a produit un état qui est divisé selon des lignes raciales comme l’apartheid en Afrique du Sud. Il est aussi militairement et financièrement supporté par l'Europe et l’Amérique. Il y a donc là une hypocrisie massive, on supporte un pays qui se vante être une démocratie, on l’aide de toutes les façons possibles et pourtant, il est impliqué dans ces crimes contre l’humanité.
     
     
    FB : Il y a divers outils pour essayer de changer cela et l’un d’entre eux est l’appel au BDS (boycott, désinvestissement et Sanctions). Vous avez été la première personnalité à soutenir et à demander un boycott culturel d’Israël. Vous avez depuis lors ouvert la voie pour que beaucoup d’autres vous rejoignent. Certaines personnes disent que vous ne devriez pas boycotter la culture. Que répondez-vous à cela ?
     
    KL : Tout d’abord vous êtes un citoyen, un être humain. Quand vous êtes confronté face à de tels crimes, vous devez réagir en tant qu’être humain, peut importe que vous soyez un artiste, un VIP ou quoi que ce soit. Vous devez en premier réagir et faire en sorte que vous ameniez cela à l’attention des gens. Un boycott est une tactique. Cela est efficace contre Israël parce que Israël se représente en tant que pilier, gyrophare culturel. Il est des lors très sensible au boycott culturel. Nous ne devrions rien avoir à faire avec les projets qui sont supportés par l’état israélien. Les individus ne sont pas concernés, nous devons nous concentrer sur les actions de l’état israélien. C’est lui que nous devons viser. Nous le visons parce que vous ne pouvez juste pas rester là à ne rien faire et regarder les gens vivre leurs vies dans des camps à tout jamais.
     
     
    FB : Israël utilise l’art et le cinéma pour sa campagne nommée “Marque Israël”. L’art est dès lors politique – même si certains artistes répondent à la campagne BDS qu’ils ne sont pas des politiciens mais juste des chanteurs, des musiciens, des acteurs. Pour vous, tous vos films sont politiques. Donc, selon votre opinion, l’art peut être un outil pour combattre l’oppression. 
     
    KL : Oui. L’élément fondamental est le suivant : peu importe l’histoire que vous choisissez de raconter ou les images que vous décidez de montrer, ce que vous sélectionnez indique quels sont vos intérêts. Si vous faites quelque chose d’entièrement fictif, dans un monde d’oppression, cela indique quelles sont vos priorités. Ainsi, un spot commercial majeur, pour faire beaucoup d’argent, montre quelque chose. Cela porte des conséquences politiques et implique une position politique. La plupart des arts ont un contexte et des implications politiques.
     
     
    FB : Avez vous entendu parler de “World War Z”, ce film avec Brad Pitt dans lequel un virus décime la population terrestre, et dont l’unique lieu sur est grâce au mur qu’ils ont construit ?
     
    KL : Cela a l’air d’un scenario d’extrême droite. Vous devrez voir le film avant de porter un jugement mais cela sonne vraiment, selon votre description, comme de la fantaisie d’extrême droite.
    C’est intéressant qu’Israël se révèle lui-même via ses alliés. Dans le nord de l’Irlande, – qui a une longue histoire de séparation entre les loyalistes et les républicains - les loyalistes, ont sur leurs murs le drapeau d’Israël ainsi que celui des blancs sud Africains ; les républicains ont eux le drapeau de la Palestine et de l’ANC. C’est curieux comme ces alliances révèlent autant de ce que pensent réellement les gens.
     
     
    FB : Etes vous inquiet de la montée de l’extrême droite et de leurs idées partout en Europe ? Cela me rappelle le début des années 30.
     
    KL : La montée de l’extrême droite accompagne toujours la récession et la dépression économiques ainsi que le chômage de masse. Les gens au pouvoir, qui veulent le maintenir, doivent toujours trouver des boucs émissaires car ils ne veulent pas combattre l’ennemi réel, qui est la classe capitaliste, les propriétaires des grosses industries, ceux qui contrôlent les politiques. Ils doivent donc trouver ces boucs émissaires. Les plus pauvres, les immigrants, les demandeurs d’asile, les gitans sont à blâmer. L’aile droite choisi ceux qui sont les plus vulnérables, les plus faibles pour justifier la crise dans leur système économique. En situation de chômage de masse les gens sont malheureux et doivent trouver quelque chose à combattre. Les juifs furent blâmés durant les années 30’, de terribles choses leur furent infligées. Maintenant, ce sont les immigrants, les chômeurs…
    Nous avons une presse terrible au Royaume-Uni qui va blâmer ceux sans emploi pour leur propre situation alors que bien sur, il n’y a pas de jobs.
     
     
    FB : Comment pouvons réagir face à cela quand les mêmes personnes contrôlent tout : la presse, le capital, les politiques,… ? Que pouvons nous, nous la société civile, sans l’accès à la presse populaire, défier et battre cette idéologie ?
     
    KL : Grosse question. Finalement, il n’y a pas de maison mais des politiques. Vous devez faire une analyse de la situation et organiser la résistance, Comment cela est organisé est toujours une grosse question. Vous devez mettre en échec chaque attaque sur le sol et vous lier solidairement avec ceux qui subissent l’attaque. Vous devez aussi organiser des partis politiques. Le problème est que nous avons des partis qui ont une analyse erronée. Nous avons les partis stalinistes de gauche qui guident les gens depuis des années dans un couloir aveugle ; nous avons les sociaux démocrates qui veulent faire croire aux gens que nous devons travailler dans le système, que nous pouvons le reformer, le faire fonctionner. Ce qui bien sur est une fantaisie, cela ne marchera jamais. La question principale est quelles politiques ? Les gens se débattent avec ca chaque jour.
     
     
    FB : Votre dernier film aborde ces points. A propos des gens qui sont marginalisés àcause de leurs opinions politiques. J’ai lu aujourd’hui que “Jimmy’s Hall” pourrait être votre dernier film et que vous voudriez vous concentrer après sur des documentaires, ce qui est une excellente nouvelle pour la Palestine.
      
    KL : Je ne sais pas à propos de cela. « Jimmy’s Hall » fut un assez long tournage et c’est un travail très difficile. Je ne suis pas sur de pouvoir refaire un autre film de ce genre.
    Mais il y a toujours du remous à faire quelque part donc je dois juste découvrir le meilleur moyen de déranger un peu plus. Certainement, des films devraient être faits sur la Palestine. Ils ont besoin de palestiniens pour les réaliser. La lutte palestinienne, au final, est un conflit qui sera gagné.
    Les choses ne restent pas les mêmes pour toujours. Il sera gagné à la fin. La grosse inconnue est quel type de Palestine en émergera ? La question n’est pas uniquement de mettre fin à mettre fin à l’oppression israélienne –question sempiternelle- mais quel état en émergera ?
    Sera-t-il dans l’intérêt de chacun ? Ou bien sera-t-il dominé par une classe riche qui opprimera le reste du peuple peut importe leur contexte ? Quel état se dessinera à partir de tout cela est la question principale.
     
     
    Traduit depuis l'anglais par Olivier Mignon pour Investig'Action
    Source : newint.org
     
  • le vrai visage de l’occupation israélienne en Palestine

    Gil Hilel dénonce le vrai visage de l’occupation israélienne en Palestine

    25/02/2014 | 19h23
    Des soldats israéliens entrent dans une maison à la recherche d'un Palestinien, en septembre 2013 (Reuters/Ammar Awad)

    Il y a vingt ans, la ville d’Hébron était ébranlée par le massacre du Tombeau des Patriarches. Divisée en deux zones, elle symbolise l’impossible cohabitation entre Israéliens et Palestiniens. Plusieurs milliers de soldats assurent leur pénible coexistence. Gil Hilel a servi trois ans dans cette ville fantôme. Aujourd’hui membre de l’association Breaking the silence, elle brise les tabous et témoigne de la réalité de l’occupation israélienne en Palestine.

     

    “Le premier jour de mon service, je pensais accomplir quelque chose de bien pour mon pays. J’étais très fière !” Gil Hilel a servi entre 2001 et 2003 dans l’unité Sahlav en charge du maintien de l’ordre à Hébron. En Israël, le service militaire est obligatoire pour les femmes comme pour les hommes, pendant trois ans. “L’armée, nous en parlions beaucoup à l’école, elle devait marquer une étape, celle du passage à l’âge adulte”,explique Gil. Devait…

    Gil Hilel

    Rapidement, Gil est confrontée à la réalité de l’occupation. La ville est divisée en deux secteurs : H1, administré par les autorités palestiniennes, et H2, contrôlé par l’armée israélienne. Une conséquence directe du massacre du Tombeau des Patriarches, survenu le 25 février 1994. Ce matin-là, Barouch Goldstein, un médecin israélien de 37 ans, ouvre le feu sur les fidèles musulmans palestiniens en prière. Bilan : 29 morts et 125 blessés. Aujourd’hui, un grillage sépare certaines rues empruntées par les Palestiniens des maisons israéliennes en surplomb. L’objectif : protéger les passants des projectiles lancés par les colons. Avec ses 177 000 habitants, Hébron est la ville la plus peuplée de Cisjordanie et la seule ville palestinienne au centre de laquelle vivent des colons israéliens. Pour permettre cette cohabitation, près de 3 000 militaires patrouillent nuit et jour pour assurer la protection de quelque 700 Israéliens.

    Stratégie de persécution

    “Occuper, c’est instaurer la peur”, résume Gil. Les soldats patrouillent en permanence, encerclent des maisons choisies au hasard au milieu de la nuit, réveillent ses habitants, séparent les hommes et les femmes, vérifient leurs papiers d’identité et fouillent toutes les pièces dans un vacarme inouï. Tout le quartier doit savoir que l’armée est partout, tout le temps et qu’elle peut surgir à n’importe quel moment. L’occupation repose sur cette stratégie de persécution. “Pour mon premier jour sur le terrain, mon commandant nous a emmenés dans un quartier palestinien d’Hébron. Il a arrêté un homme qui marchait dans la rue et l’a roué de coups.” De retour à la base, Gil demande pourquoi : “C’est lui ou moi, il doit avoir peur de moi, sinon il me tuera, c’est comme ça que tu resteras en vie Hilel”, répond son supérieur. On lui interdit de reposer la question, sous peine d’être sanctionnée. Or être puni, c’était risquer de ne pas rentrer chez soi pendant deux mois. “Alors je suis rentrée dans le rang”, soupire-t-elle. Plus les mois ont passé, plus les justifications de l’armée ont fini par faire leur effet :

    “J’étais en permanence au contact des Palestiniens, pourtant je ne les voyais plus comme des êtres humains, ils étaient de potentiels terroristes.”

    Gil apprend la langue de l’occupation : ordres et contre-ordres pour soumettre l’ennemi. Elle pouvait tout exiger, obliger un homme à rester debout, sans eau ni nourriture pendant plusieurs heures devant elle parce qu’elle estimait qu’il lui avait manqué de respect, lui demander de s’asseoir, puis de se relever et de s’asseoir encore, 50 fois de suite si elle le souhaitait. “On pouvait faire ce que l’on voulait. Et quand on avait passé une bonne journée, on se montrait parfois plus clément”, raconte-t-elle. Très mesurée et réfléchie, la jeune femme n’a pas peur des silences, elle prend son temps et cherche ses mots.

    Gil Hilel se souvient d’un regard, un regard qu’elle n’a pas compris à l’époque et qui la hante aujourd’hui.

    “Un jour, une jeune Palestinienne que je connais bien passe devant mon check point. Je l’arrête, lui demande sa pièce d’identité et l’interroge sur sa destination, alors que je sais qu’elle va à l’école. La petite demande pourquoi je l’arrête aujourd’hui encore, je lui réponds sèchement : ‘Parce que !’

    Gil s’interrompt, elle a du mal à rassembler ses souvenirs.  “Je décide de la punir pour son impertinence. Je l’ai forcée à rester debout devant moi pendant toute la durée de mon service. Il y avait tant de haine dans son regard, dans ses yeux d’enfants. Je n’ai compris la signification de ce regard qu’une fois redevenue civile. Comment pouvais-je lui demander de me voir comme un être humain quand je ne la voyais que comme un ennemi, un arabe ?” se souvient Gil.

    “Je ne veux pas savoir ce que tu fais là-bas”

    Le week-end suivant, Gil retourne chez ses parents et, toute fière, raconte cet épisode. Un silence gêné s’installe. “Je ne veux pas savoir ce que tu fais là-bas, reviens-moi juste saine et sauve”, lui répond sa mère. Gil réfléchit à ce silence, mais rapidement le quotidien reprend ses droits. “Je n’avais pas le temps de penser à tout ça. Huit heures sur le terrain, huit heures de corvées à la base, je dormais quelques heures et je repartais pour huit heures sur le terrain. C’était une routine très dure, la seule chose que je voulais, c’était avoir mes quelques jours de repos pour rentrer chez moi”, explique-t-elle.

    Aujourd’hui, Gil a 31 ans et termine son master “Action sociale”. Elle veut se lancer dans la politique pour changer les choses de l’intérieur et mettre un terme à l’occupation. Elle anime des conférences et des visites d’Hébron avec Breaking the silence, l’association de vétérans israéliens qui a recueilli son témoignage. Créée il y a près de dix ans, Breaking the silence a rassemblé plus de 900 récits qui dessinent le vrai visage de l’occupation.

    “Chaque mois, j’attends ces rendez-vous avec impatience, partager mon expérience avec des jeunes qui viennent de terminer leur service militaire, c’est difficile et très émouvant, mais c’est tellement gratifiant”, Gil glisse quelques mots en hébreu, se reprend et formule, hésitante : “Je n’arrive pas à exprimer tout ce que je ressens… Aujourd’hui j’ai vraiment le sentiment de faire quelque chose de bien pour ma communauté.”

    “Tout a changé quand je suis redevenue civile”

    La jeune femme ne regrette pas ses années de service, c’était la réalité du terrain, une réalité avec laquelle il fallait apprendre à composer si l’on voulait survivre. Aujourd’hui, elle veut changer les choses, mettre un terme à l’occupation morale, à cette stratégie de la peur. Gil a attendu dix ans avant de témoigner. “Quand j’étais soldat, j’étais très fière de ce que l’on faisait. J’obéissais aux ordres. Tout a changé quand je suis redevenue civile, je me suis dit : ‘Mais putain, qu’est qu’on a fait ?’ Au fur et à mesure, j’ai commencé à poser des questions sur l’action de mon gouvernement”,explique-t-elle. Et une question en entraînant une autre, toutes ses croyances ont été ébranlées. “Témoigner est un acte patriotique, il faut que la communauté israélienne sache ce qu’il se passe sur le terrain, qu’elle connaisse le prix à payer pour sa sécurité”, affirme-t-elle.

    Elle vit “au bout du monde” dans un kiboutz au nord du pays. Elle travaille d’arrache-pied pour valider son année, depuis qu’elle a commencé ses études, elle n’a plus une minute à elle. “C’est mon service académique !”, plaisante la jeune femme. Quand elle n’est pas dans ses livres, elle débat avec son petit ami, enseignant, à qui elle voue un véritable culte. Sa voix éraillée hésite : “Je sais que le processus que j’ai initié ne se terminera jamais, c’est une remise en cause permanente.”

     

     

  • Le braquage du siècle est séfarade

     

    Par la rédaction d’E&R

    Le quotidien La Provence n’imaginait pas qu’en publiant un simple article informatif sur l’arnaque à la taxe carbone il se retrouverait cloué au pilori de l’antisémitisme le plus vil. Bon, en même temps, titrer « Arnaque au CO2, la vie dorée des Marseillais réfugiés en Israël », ça peut rappeler à certains les heures les plus sombres deJe suis partout, l’hebdo qui a curieusement arrêté de paraître en août 1944. Mais nous sommes à Marseille, il fait beau, un peu frais (3° la nuit, 10° la journée), ce 6 janvier 2012. Depuis 2008, des petits malins ont trouvé une faille dans la création de la nouvelle place financière européenne qui permet d’acheter et de revendre de la taxe carbone, rebaptisée « droit de polluer ». Pour ça, il faut déjà avoir l’expérience de « l’arnaque à la tèv », comme disent les initiés. C’est la spécialité du Sentier, et plus précisément des « juifs tunes », tunes pour tunisiens, et pas pour argent, même si il est fortement question d’argent.

     

     

    En deux ans, sur la base de montages complexes, de hautes complicités policières et d’une inexplicable passivité de l’administration française, ces juifs tunes vont éponger entre 1 et 2 milliards à la Caisse des dépôts et consignations, donc à nous. Un vol invisible, mais bien réel. Globalement, si on ajoute les Pakistanais de Londres et autres nationalités expertes en pillage d’État, la fraude approche les 10 milliards d’euros. Nous allons nous concentrer sur nos amis de Paris et à Marseille, car c’est évidemment plus drôle, et plus vendeur : tous les clichés auxquels nos compatriotes juifs essayent d’échapper leur retombent sur la kippa à la puissance 10 avec cette gigantesque arnaque. Le CRIF et la LICRA ont beau menacer La Provence, et la France toute entière, le fait est que les principaux escrocs du marché du carbone sont des juifs français, dont une partie a opportunément émigré en Israël, qui n’extrade pas ses ressortissants, même poursuivis. Il est vrai qu’après avoir été un peu essorés par la mafia locale, ils ont massivement investi à Herzliya, la Côte d’Azur israélienne. En tout et pour tout, sur un minimum de 1,6 milliards évaporés dans les mains d’une centaine d’escrocs, l’État français récupérera 31,8 millions, c’est-à-dire des roupies. Ou des shekels.

    Entrez dans la danse de cette amicale confrérie en col blanc, qui passe son temps à monter des coups audacieux, et dont les gains fabuleux leur garantissent une sorte d’impunité chronique. Ils ont les meilleurs avocats au pénal, mais aussi les meilleurs apparts (dans le XVIe), les meilleures bagnoles (allemandes), et les meilleures call-girls. Pas très moral, mais c’est la vérité. Ils sortent de l’espace VIP du PSG, se dirigent vers l’Aviation club de France pour une partie de poker, avant d’attraper de superbes blondes, et de repartir en jet privé vers une destination où mouille un yacht à 12 millions, hors frais (4 millions par an). Cet article est garanti « 100% sans antisémitisme », une norme de qualité curieusement inexistante dans les médias, en attendant le CSA du Net, que nos maîtres nous préparent dans un secret tout à fait relatif.

     

     

    Tôt le matin, l’encre de l’article avait à peine séché, que les commentaires flambaient surhttp://www.jforum.fr/forum/france/article/arnaque-au-co2-la-vie-doree-des/. La vie dorée des Marseillais réfugiés en Israël, le titre, pourtant factuel, ne passe pas. C’est carrément « Shoah sur le Vieux-Port ». À part un intervenant à la morale irréprochable, pour qui il ne doit pas y avoir de préférence en matière d’ethnie escroqueuse, et un autre qui mesure le mal que peut faire non pas un tel article, mais de tels agissements à sa communauté, les autres déchaînent leur rage contre le journaliste, le journal, ou alors disculpent en partie leurs coreligionnaires en chargeant les autres escrocs de l’opération carbone. Dans l’idée que faute partagée est à moitié pardonnée.

     

     

    Mais sortons de ces affects qui illustrent la difficulté d’une partie de la communauté juive (honnête et pacifique) à reconnaître les erreurs de ses ressortissants les plus caricaturaux (on commence par la taxe carbone et on finit par la Palestine), qui donnent si souvent des leçons aux « mauvais » Français, dont nous sommes, bien malgré nous, et revenons sur le casse du siècle, comme le dit si bien Aline Robert. C’est le titre du livre enquête qu’elle a sorti chez l’éditeur Max Milo en 2012. Une plongée dans un univers complexe, presque parallèle, celui des grands escrocs parfois arrêtés, rarement punis. Non parce que la France serait ultrasioniste dans son fonctionnement judiciaire, mais parce que ces margoulins sont extrêmement bien protégés, et renseignés. Ainsi, les têtes du réseau ont pu éviter à temps les descentes de police (douanes) qui n’ont arrêté que des hommes de paille ou des néo-millionnaires qui se sont un peu trop vantés. La complicité de hauts policiers est évidente, et c’est une des raisons pour lesquelles le commissaire Neyret, numéro 2 de la PJ lyonnaise, est tombé. Les admirateurs du grand flic perdront leurs illusions sur le bonhomme : des mois d’écoutes, des cadeaux en nature (cash, bagnoles, vacances) se révéleront meurtriers pour le roi de la prise antidrogue. L’intérêt second de ce livre, c’est qu’il ouvre des portes sur beaucoup de questions restées sans réponse.

     

     

    Averti doublement par les services des Douanes et via la Caisse des dépôts, l’État français n’a pas réagi, et s’est laissé piller. Le ministre de l’Économie sous la présidence Sarkozy Christine Lagarde n’a pas considéré à temps les alertes montant de ses services : « Mais la fraude a été nettement plus importante au Royaume-Uni ! », a-t-elle répondu en 2010. Et là, rassurons nos compatriotes, il n’y a pas que des juifs tunes qui ont trempé dans la magouille : les Pakos de Londres, les Géorgiens implantés en Europe, la mafia russe, les Bulgares, la mafia ritale, ainsi que les Gitans de la banlieue sud, tous ces amis de l’humanité ont ramassé de l’or à la pelle. À différents étages de l’arnaque, dans le temps et l’organisation, et avec un bonheur différent. Ceux qui n’aiment pas les voleurs flambeurs seront ravis d’apprendre que certains se sont fait racketter en France, et en Israël. À trop se vanter dans les boîtes de nuit et autour des tables de poker, ils se sont retrouvés saucissonnés, balancés dans des coffres de bagnoles, et restitués contre de lourdes rançons, le ticket moyen tournant autour de 500 000 euros. Le fleuve de fric s’est ainsi épanché en petites rivières…

    Pourquoi, aujourd’hui, reparler de cette arnaque ? Des procès ont eu lieu en 2013, quelques gros poissons se sont fait poisser, beaucoup de tocards ont morflé (sachez qu’à Marseille, les Franco-israéliens choisissaient des retraités ou des Arabes limite illettrés pour représenter officiellement, devant les services de l’État et les banques, les sociétés créées uniquement dans le but de disparaître avant de rembourser les fameux 20 % de TVA dans un délai de trois mois), et enfin, des garde-fous ont été posés autour de ces marchés financiers fragiles, quand ils n’ont pas été fermés, ou délocalisés en Angleterre.

    Ce qui ressort du livre, c’est l’incroyable impunité des grands escrocs, comme si au-delà d’un certain seuil de richesse, on devenait inaccessible à la justice. Il est possible de lui échapper physiquement en se planquant en Israël, ou continuer à vivre à Paris, défendus par une batterie d’avocats même pas marrons, car ces derniers savent exploiter avec leur connaissance pointue du droit le moindre interstice, à la manière du serpent Karpov, qui transformait un avantage invisible pour le profane en victoire fatale. Ainsi, des « très gros » sont toujours dehors. La question que l’on se pose : sont-ils vraiment intouchables, survivent-ils grâce à la chance, ou plus prosaïquement grâce à la corruption, à un haut niveau policier (déjà prouvé), et peut-être, politique (non-prouvé) ?

    Comment acheter son impunité

    Un animateur télé, disparu aujourd’hui, s’est rendu célèbre dans les années 90 en se sortant de tous les guêpiers (mœurs, stups) grâce à la puissance corruptrice de son argent, pourtant issu du contribuable, par le biais du service public. Au moins deux hommes politiques connus ont ainsi bénéficié de ses petits cadeaux sous forme d’embauche de proches ou d’amis. Une rétrocession vitale pour la survie du business. Des salaires réels (100 000 francs de l’époque) pour des prestations fictives, mais avec l’idée d’obtenir de l’information sur l’avancée d’une enquête en cours ou la possibilité de la freiner… Il est possible que les descentes de flics aient alors servi de moyen de pression, de « message ».

     

     

    C’est la définition de base du fonctionnement politique mafieux : vendre de la protection… contre la police et la justice, ou les autres truands (sinon les mêmes truands, qui vous protègent contre eux-mêmes). Cette partie sale du monde politique constituant de fait une mafia dans l’État. Et on ne parle que de quelques-uns, qui savent changer en piécettes leurs attributions régaliennes… On n’élargira pas ici aux grands contrats militaires, qui drainent des milliards, aiguisent les appétits des partis, et laissent beaucoup de seconds couteaux ou d’innocents (Karachi) sur le carreau. L’arnaque à la taxe carbone, du fait de son énormité, a aussi sa part de morts violentes. Surtout à la périphérie. Des truands bien de chez nous, ayant secoué un peu trop durement nos rois de l’escroquerie carbonique, trop vite enrichis à leur goût, se sont retrouvés liquidés à leur tour par des professionnels à l’accent est-européen.

     

     

    « Dans les prisons francaises le pourcentage de detenus juifs est infime par rapport aux restes de la population carcerale ! d’autres partie de la composante carcerale dont je ne citerai pas le nom est particulierement importante mais chut ... faut pas trop le dire c’est politiquement incorrecte ! » (Extrait du commentaire d’un lecteur de Jforum.fr, le 6 janvier 2012)

    On savait déjà que l’État abattait son glaive répressif sans trembler de préférence sur les petits poissons (voleurs de scooters, dealers de shit, voire braqueurs autonomes) et regardait ailleurs quand passe la grosse poiscaille, mais ici, la démonstration est douloureuse. Le pêcheur veut bien sortir une carpe de l’eau, mais touche rarement au requin blanc, qui zone tranquille devant lui. Parfois, il y a même accord tacite ou pacte de non-agression entre le requin et le pêcheur… Résultat, comme le dit sans s’en rendre compte le lecteur de Jforum.fr, les prisons sont remplies d’Arabes avec très peu de juifs dedans.

    La taule, c’est en général pour les petits, pas de place pour les gros truands. L’explication rationnelle réside dans la faiblesse (qui arrange bien du beau monde) des moyens alloués à la justice et à la police. Pour donner un ordre d’idées, les deux milliards (officiellement) évaporés dans la fraude à la taxe carbone représentent un quart du budget annuel de la justice française… elle-même en queue de peloton européen. Les truands néo-millionnaires ont désormais de quoi se défendre lourdement : ils sont chargés comme des croiseurs !

    Le pire, c’est que beaucoup étaient déjà connus des services : il s’agit des protagonistes de Sentier II, l’énorme affaire de blanchiment qui a coûté plus d’un milliard aux banques il y a 15 ans. On ne se refait pas, ou plutôt si, on se refait. Du coup, ceux qui n’ont pas fui en Israël ont repris leur vie d’antan, avec un peu plus de gardes du corps (pour eux ou leurs enfants), entre shopping, pokers, et nouvelles martingales, comme celle des minutes téléphoniques. Non seulement ils ont les moyens de se protéger, mais en plus, de corrompre magistrats et policiers (un numéro 3 de la PJ a ainsi été rétrogradé, des scellés ont disparu). Pas tous, rassurez-vous, mais suffisamment et à un niveau suffisamment élevé pour connaître l’avancée des enquêtes et le contenu des informations à leur sujet. Ce sont d’ailleurs ces fiches sorties du STIC et des enquêtes sur de très gros poissons qui ont fait plonger le commissaire Neyret, pourtant roi de la prise d’exception.

     

     

    De l’autre côté de la méditerranée, Aline Robert brosse le portrait de Cyril Astruc, alias le Maigrichon, tête absolue du réseau, sorte de The Brain, réfugié en Israël, et connecté aux poids lourds de la truande judéo-russe comme Tchernoy, l’ex-tsar de l’aluminium, et de la politique, en la personne d’Avigdor Liberman (qui prend sa dîme), le très décrié ministre des affaires étrangères… interdit de territoire un peu partout dans le monde du fait de ses prises de positions extrêmes. Le Maigrichon s’est fait gauler le 10 janvier 2014 à Roissy. Sa version française, un certain Sébastien, principal lien entre les fraudeurs et Neyret, végète lui en prison depuis 2012. La police lui attribue 50 millions d’euros sur le butin du braquage carbone. Les petits braqueurs de Franprix à Glock peuvent aller se rhabiller.

     

     

     

  • Mariage pour tous israelien ?

    Mariage homosexuel : quid du cas israélien ?

    L’autorisation du mariage pour les homosexuels fonctionne aujourd’hui pour les consciences « de gauche » comme un marqueur notable de « progrès ». S’y opposer, c’est être un dangereux rétrograde, et les forces vives de la République ne manqueront pas de le rappeler, avec toutes les méthodes démocratiques propres à ces pays d’Occident où les lobbies n’existent pas…

    Lorsque la discussion restait encore un peu permise sur le sujet, l’un des arguments utilisés pour affirmer que le mariage gay allait dans le « sens de l’histoire » consistait à regarder en direction de l’étranger, en particulier vers des pays plus « avancés » sur la question. Soit ! Poursuivons donc la démarche de comparaison entre États « démocratiques » et regardons du coté d’un pays qui capte toute l’attention de certains de nos hommes politiques : Israël.

    Malgré l’existence dynamique d’associations progressistes en Israël et les francs assouplissements législatifs concernant la question homosexuelle intervenus à partir des années 80 [1], la mise en place du mariage entre personnes du même sexe reste structurellement impossible.

    Le mariage y est en effet régi par un fonctionnement confessionnel – un héritage d’ailleurs bien antérieur à l’indépendance de l’« État juif ». Les instances cléricales [2] d’un panel de religions juridiquement identifiées (judaïsme, christianisme, islam...) gèrent de manière indépendante les mariages des membres de leur communauté [3]. Ainsi, Le mariage séculier n’existe pas, ce qui proscrit de facto la légalisation du mariage homosexuel tant que le système actuel demeurera. Les couples interconfessionnels ou « athées » sont contraints, pour les mêmes raisons, de célébrer leurs mariages à l’étranger. La solution serait la mise en place d’un droit à l’union laïque parallèle aux règles confessionnelles – une sorte d’équivalent à notre PACS. Une idée qui fait son chemin. Elle fait face cependant à l’opposition franche des organisations juives ultra-orthodoxes, mais aussi à celle des partis politiques réputés plus « modérés » [4].

    Ainsi, il semblerait qu’en Israël les principes moraux transcendants tendent à conserver leur prédominance sur l’égalitarisme fanatique, et la norme collective domine toujours le choix individuel. Un constat qu’il serait judicieux d’exposer à nos hommes politiques et autres personnages médiatiques très engagés, à l’instar de Pierre Bergé, qui avait qualifié les opposants au mariage pour tous… d’antisémites !

    Notes

    [1] Comme par exemple l’abolition de l’interdiction de la sodomie (1988) :http://www.thetaskforce.org/issues/nondiscrimination/sodomy

    [2] Par « clérical » nous entendons les instances religieuse en général, précision importante puisque l’Islam sunnite par exemple n’a pas de « clergé » proprement dit.

    [3http://www.slate.com/blogs/outward/2013/11/21/israel_won_t_legalize_gay_marriage_here_s_why.html

    [4http://www.israelhayom.com/site/newsletter_article.php?id=13099