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France - Page 28

  • L’enquête sur l’eau du robinet fait des remous !

    robinet

    Le 20 mars, une enquête de l’UFC-Que Choisir révélait des résultats inquiétants quant à la qualité de l’eau du robinet en France. En effet, si l’immense majorité des Français bénéficient d’une eau de bonne qualité, près de deux millions de consommateurs ont, eux, accès à une ressource contaminée par divers polluants, principalement d’origine agricole. Des courriers ont été adressés aux maires concernés pour réclamer une pleine information des administrés et des mesures permettant d’améliorer la qualité de la ressource.

    Depuis, je vais de surprise en surprise ! Entre les maires qui tirent sur le messager, ceux qui découvrent la situation alarmante de leur commune et les services de distribution de l’eau qui avouent candidement des pratiques « borderline », les suites de l’enquête s’avèrent tout aussi instructives que ses conclusions !

    De nombreux services de l’eau se disent par exemple « obligés » de recourir à des captages pollués lors de périodes de pénuries, le débit du captage habituel (de bonne qualité) étant insuffisant. Ces mélanges douteux occasionnent des analyses en dents de scie : satisfaisantes une grande partie de l’année, elles peuvent dépasser les doses limites lorsqu’on recourt au captage pollué ! De fait, certains captages réputés fermés car trop pollués reprennent du service en cas d’urgence. C’est ainsi qu’il a fallu avertir 4000 foyers des environs d’une commune de Bourgogne de l’interdiction de consommer l’eau du robinet !

    Corollaire de ces pratiques : la disparition fréquente de relevés d’analyses des « captages mystères ». Le consommateur qui cherche à apprécier la qualité de l’eau qui lui est délivrée sur le site du ministère de la Santé ne pourra, par exemple, accéder aux résultats de tel captage pour l’année 2011. Et pour cause : ce dernier est réputé fermé. Sauf si… Or, une qualité de l’eau s’apprécie sur au moins un an, afin de tenir compte des variables saisonnières ! Mais moins un réseau dessert d’habitants, moins les contrôles sont fréquents… et donc moins les éventuelles pollutions ont de chances d’être repérées !

    Face à ces zones d’ombre, je réclame le renforcement des contrôles menés par le ministère de la Santé. Les autorités se doivent de fournir aux consommateurs des données… claires comme de l’eau de roche !

    1. Le 3 avril 2012 à 16:42, par Chantal

      Il n’y a rien de très clair comme de l’eau de roche, dans notre eau, et aujourd’hui, dans ma messagerie, c’est la journée de l’eau aussi.

      Monsieur Bazot, ne le prenez pas mal si un journal concurrent est cité.

      http://petitlien.fr/5vbp

      http://www.amisdelaterre.org/grandsbarrages

      http://petitlien.fr/5vbq

    2. Le 11 avril 2012 à 9:27, par Alain

      « Face à ces zones d’ombre, je réclame le renforcement des contrôles menés par le ministère de la Santé. »

      Allons, vous avez un gouvernement d’extrême-droite ultra-libéral au pouvoir et vous pensez qu’il va améliorer les contrôles ?..
      Il persistera dans le laxisme, mieux réduira encore les moyens des collectivités territoriale, via les lois de décentralisation qui organisent avec une puissance sans précédent depuis 5 ans la pénurie.
      Son objectif est de remplacer les services public d’intérêt général, par des entreprises privées. Il ne l’a pas caché. L’entreprise c’est supérieur à ces feignants de fonctionnaires, toujours en grève et peu corruptibles. D’ailleurs, il n’a pas arrêté de leur taper dessus et de leur sucrer des augmentations au moins correspondant à l’inflation.

      C’est pour cette majeure raison que les services publics communaux de l’eau sont voués à se dégrader à peu près partout. Tant que les français ne se décideront à renvoyer le staff aux manettes dans sa vraie patrie l’Amérikke.

    3. Le 13 avril 2012 à 12:01, par Akrani

      Vous avez repris et compilé les tests des DDASS

      je croyais que l’UFC Que Choisir avait pour principe de faire ses tests lui même, en étant indépendant « de l’état et du fabricant » (pour reprendre le slogan de votre magazine).

      Sincèrement, c’est un choix ou un problème de budget ?

    4. Le 14 avril 2012 à 1:49, par Chantal
  • L’huile de palme sur le grill


    NOV
    21

    L’huile de palme sur le grill

     

    Au vu des péripéties du budget de la Sécu (députés et sénateurs ont encore échoué, hier, à trouver un accord sur le texte), l’avenir du très médiatisé amendement « Nutella » semble compromis ! Dommage, car cette mesure adoptée par les sénateurs constituait enfin un pas dans le bon sens. Il s’agissait de quadrupler la taxe sur l’huile de palme, un ingrédient bourré d’acides gras saturés que l’on retrouve dans de nombreux aliments (et notamment le Nutella) : chips, margarines, barres chocolatées, céréales du petit déjeuner, gâteaux industriels… La mesure se voulait un appel aux fabricants à remplacer l’huile de palme par des ingrédients moins nocifs.

    Mais les sénateurs auraient pu/dû aller plus loin en élargissant leur approche à d’autres nutriments. L’huile de palme est loin d’être la seule à poser problème. L’UFC-Que Choisir demande la création d’un signal prix clair pour les consommateurs visant à encourager la consommation d’aliments équilibrés, et à dissuader l’achat des produits trop gras, sucrés ou salés. Il n’est pas cohérent de conserver un taux réduit de TVA pour des produits qui ne sont en aucun cas de première nécessité, et qui constituent une des causes de l’épidémie d’obésité dans notre pays. Il faut rétablir une TVA à taux plein s’agissant de ces produits. Une idée qui, en cette période de vaches maigres, permettra aussi aux finances publiques de refaire du… gras !

    1. Le 27 novembre 2012 à 13:08, par bienseporter

      De l’huile de palme au cholestérol et à la levure de riz rouge, il n’y a qu’un pas. Et je le franchis. Je dirais désinformation de votre part à propos de la levure de riz rouge car associée au co-enzyme Q10 (ce qui est toujours conseillé par les naturopathes et certains pharmaciens) aucun des effets secondaires annoncés contrairement aux statines qui dégradent les muscles entre autres, dont le cardiaque.
      Voilà, c’est dit et une marque (que je ne peux pas citer car publicité) vend une préparation avec les dosages adéquats.
      (coop bio)
      Cordialement, en espérant que vous pousserez vos investigations. R Rubeo

    2. Le 5 décembre 2012 à 9:02, par l'empoisonneur des syndics

      il serait temps de prendre le taureau par les cornes, car à voir la population américaine, il me semble que nous prenions le pas du gras et du gros, après il faudra payer les docteurs, nutritionnistes, chirurgiens, plasticiens… et autres en plus les messages publicitaires pour vous dire comment manger…et qui va encore payer…. la collectivité ce qui est déjà une façon de dire qu’interdire l’huile de palme est une action de bien public, quel politique aura le courage de le faire car finalement cette industrie n’engraisse pas seulement le consommateur….car nous mangeons ce que les industriels vendent et trouver un aliment sans huile de palme, un vrai parcours du combattant, alors encore le consommateur paiera la taxe et le reste pour se faire soigner

    3. Le 5 décembre 2012 à 14:58, par bébé

      Pour + d’infos sur l’huile palme et ses méfaits, consultez:

      http.//nopalmepln.tumblr.com

    4. Le 6 décembre 2012 à 0:01, par France

      Il faut interdire l’huile de palme. Quand je pense à tous ces enfants qui en consomment quotidiennement, c’est un danger pour la santé. Que font nos ECOLOS, nos ELUS, je les trouve très frileux, comme d’ab.

    5. Le 19 décembre 2012 à 23:54, par blanchepb

      Bonjour,

      tout à fait d’accord avec une diminution drastique de l’huile de palme. En cherchant bien, on trouve tout de même des gâteaux au beurre, c’est plus difficile pour le pain de mie et les biscottes mais on trouve.J’aime mieux acheter légèrement plus cher et diversifier mieux mon alimentation, cela revient au même à la fin du mois, et cela n’empêche pas de se faire plaisir. Si chacun boycotte, les industriels chercheront peut-être à remplacer ce produit.


  • N’aie pas peur, tata Véro

    N’aie pas peur, tata Véro 

    16 mars 2013

    Le passage de Véronique Genest à l'émission de Laurent Ruquier a secoué la blogosphère. L'interprète de Julie Lescaut a confirmé son islamophobie et confessé des positions extrêmes sur le conflit israélo-palestinien. Mais que celui qui n'a jamais flippé lui jette la première pierre.

    — Tu as vu, chérie ? Julie Lescaut avoue qu'elle est islamophobe. Je me disais bien aussi, commissaire depuis vingt ans sur TF1...
    — Mais non mon amour, c'est Véronique Genest qui s'explique chez Ruquier.
    Ma chère Véronique, permets-moi de te tutoyer. Depuis le temps que tu partages nos vies à travers la petite lucarne, tu fais un peu partie de la famille. Il faut reconnaitre, tata Véro, que tu dégages une sympathie naturelle, quelque peu écornée ces derniers temps certes, mais que peu de gens peuvent revendiquer. Certains s'y essaient parfois, maladroitement. Angela Merkel peut bien mettre des boucles d'oreilles fantaisie et étirer quelque peu ses babines d'ordinaire figées, les Grecs ne s'y trompent pas. Raymond Domenech pourrait balancer des blagues grivoises en troisième mi-temps de ligue alsacienne, il garderait cet air blafard qui fascine tant les fabricants d'anxiolytiques. Mais chez toi, tata Véro, c'est inné. Tu as même écrit un livre de régime dans lequel tu préconises de ne se priver de rien. Autant dire que ton capital sympathie pèse lourd.
    C'est ce qui explique sans doute que les chroniqueurs de Laurent Ruquier ne t'ont pas réduite en charpie malgré les quelques absurdités que tu as pu glisser sur le plateau. Il t'a suffi de reprendre un verre d'eau et de brandir ton état de fatigue avancé pour sauver les meubles d'une interview qui aurait pu tourner à l'expulsion définitive du PAF. Ce ne fut pas facile. Ça aurait pu être pire. Sur les réseaux sociaux en revanche, les commentaires se sont faits plus virulents. Ta prestation de samedi soir a fait le buzz, souvent accompagnée de noms d'oiseaux que ma morale d'ornithologue m'interdit de reproduire ici. Mais, autant te le dire tout de suite, je ne t'écris pas ces quelques lignes pour hurler avec les loups. Bien au contraire.
    C'est vrai, tu as dit que tu étais islamophobe. Mais tu as surtout reconnu que tu avais peur. Comme on peut craindre les araignées ou les ascenseurs, toi, tu redoutes les musulmans. En reconnaissant ouvertement ta peur, tu as déjà franchi un cap important. Beaucoup n'en sont pas capables, du genre à trembloter tout dégoulinant en haut d'un escabeau en demandant : « Quoi, le vertige ? ». Pas toi, tu assumes ta phobie, tous tweets dehors. Aussi, l'important à présent n'est pas de combattre l'objet de ta peur, mais ta peur elle-même.
    Ma fille a peur du noir en ce moment. J'écris bien du noir et non des noirs. Ça aurait peut-être été plus facile pour établir une analogie avec tes propres angoisses, mais tu vas rapidement comprendre où je veux en venir, ne t'inquiète pas. Ma fille a peur du noir donc. Elle s'imagine que, tapis dans l'obscurité de sa chambre, d'effroyables monstres n'attendent qu'à perturber son sommeil d'ange. Nous savons bien qu'à part une garde-robe, un lit et quelques jouets, rien n'occupe le petit espace où chaque soir, elle sombre dans les bras de Morphée. Et pourtant, la petite n'est pas tranquille. Son imagination la travaille, prend le pas sur la raison. Un peu comme toi et l'Islam. Pour rassurer ma fille, je laisse la porte entrouverte afin que la lampe du palier projette sur son lit un réconfortant filet de lumière. J'espère de même que tu m'ouvriras un peu ton esprit pour que je puisse éclairer ta lanterne.
    Dans une interview au Parisien, tu déclares : « Bien sûr que je ne parle que des extrémistes. Mais je vois les infos, les appels à rétablir la charia, les foules en liesse dans la rue, parfois, quand il y a des attentats. Alors oui, l’islam me fait peur ». C'est bien le problème. Tu parles de quelque chose que tu ne connais pas vraiment, mais que ton esprit ne semble pouvoir approcher que par le prisme des médias. Or, tu es bien placée pour savoir que la presse se plait à sacrifier la platitude de la réalité sur l'autel du sensationnalisme. Tes déclarations en ont fait les frais. Tu connais l'adage : les trains qui arrivent à l'heure, ça n'intéresse personne. Mais une locomotive qui déraille et fait 18 morts... C'est pareil avec les musulmans. Un brave type qui vit sa foi tranquillement comme des millions d'autres a peu de chance de voir s'ouvrir les portes du 20h. En revanche, il suffit qu'un cagoulé agite sa ceinture d'explosifs aux cris d'Allah Akbar pour que l'audimat grimpe en flèche. Quand on a du temps de cerveau disponible à refourguer à Coca-Cola, le choix entre les deux profils est vite fait.
    Sur le plateau de Laurent Ruquier cependant, tu ne t'es pas totalement affichée comme une vulgaire mécréante apeurée par son ignorance. Tu as prétendu avoir lu le Coran. Samia Sassi et Mouss Diouf, deux anciens collègues de la série Julie Lescaut, t'en auraient offert chacun un exemplaire. On imagine déjà l'effroi qu'ont pu susciter de telles révélations auprès de la France profonde. Ainsi donc, des intermittents du spectacle contribuent à l'islamisation du pays entre deux prises sur les plateaux de TF1. Mais Samia Sassi a formellement démenti ces allégations depuis. De son côté, Mouss Diouf n'aura pas le loisir de revenir sur ta déposition. On espère juste qu'il n'est pas occupé à faire des triples saltos arrière au fin fond de sa tombe.
    Tu affirmes néanmoins avoir lu le Coran. Deux fois. Et ce que tu as pu y lire t'a flanqué la trouille. Il faut reconnaitre que certaines sourates sont plutôt flippantes. Mais as-tu déjà lu la Bible, la Torah ou le Talmud ? Ça ne dégouline pas d'amour à chaque page comme un roman de Cartland. En fait, tout dépend de la manière d'interpréter ces livres. Aussi, pourquoi réduire l'Islam à une poignée d'enragés coupeurs de mains, alors qu'on accepte l'idée que l'Église catholique puisse regrouper des composantes aussi diverses que l'abbé Pierre et les allumés qui incendient des cliniques d'avortement ? Tu avoues toi-même ne viser que les intégristes, mais c'est tout l'Islam qui te fait peur. Pour surmonter tes craintes et pousser plus loin la réflexion, je te recommande vivement la lecture de « L'Islam imaginaire » de Thomas Deltombe.
    Enfin, il y a tes considérations sur le conflit israélo-palestinien. Visiblement, sous ta chevelure flamboyante, la hasbara[1] s'est nichée une place douillette aux côtés de ton islamophobie assumée. Il faut bien reconnaitre qu'avec Jonathan-Simon Sellem, le candidat que tu te proposes de suppléer aux législatives partielles, tu es aux premières loges. À propos du webzine sioniste qu'il a fondé, JSS News, les internautes les plus taquins se plaisent à dire que le « J » est facultatif. C'est rude, je te le concède. Tout comme cet article sur la disparition de Stéphane Hessel, titré avec finesse : "Hessel : il puait des bras, il pue le mort ! 
    Il paraît, tata Véro, que tu lis beaucoup pour aller au fond des choses. Je t'invite donc à laisser un peu de côté tes brochures du CRIF pour t'ouvrir à d'autres horizons. C'est avec plaisir que je t'enverrai un exemplaire d'« Israël, parlons-en ». Oh, j'imagine bien que dans ton entourage, on te glissera que ce vulgaire pamphlet va te brûler les doigts. Qu'il mérite de caracoler au rayon « best-sellers » des librairies islamiques, aux côtés de « Mein Kampf ». Ou bien encore qu'il réunit une belle brochette d'antisémites, qui sentent des pieds et qui feraient passer les jeunesses hitlériennes pour des supporters du Maccabi Haïfa. Alors de grâce, ne t'arrête pas à ces étiquettes, tout comme je l'ai fait avec toi.
    Tant qu'on y est, je te recommande aussi la lecture du récent « Palestine, l'État de siège ». Il réunit des interviews de Noam Chomsky et d'Ilan Pappé. À propos du premier, le New York Times questionne : « C'est le plus important intellectuel de notre époque. Mais pourquoi dit-il toutes ces horreurs sur la politique étrangère des États-Unis ? » Comme je dis toujours, la réponse est dans l'énoncé. Le second est un historien israélien qui ne partage pas l'idée que la Palestine est une fiction. Et il ne manque pas d'arguments. Tu verras que cette histoire de terre sans peuple pour un peuple sans terre, c'est comme une pub Findus. Ça sonne bien, mais on n'y croit plus une seule seconde.
    Soyons clairs tata Véro, je ne m'attends à ce que tu deviennes, du jour au lendemain, une figure de proue de la campagne BDS[2]. Mais si tu pouvais déjà dire un peu de moins de conneries, ça nous ferait des vacances. Je t'embrasse.
    Source : Investig'Action
    Notes :

    [1] Propagande israélienne, ndlr
    [2] Campagne Boycott, désinvestissement et sanctions qui vise à exercer des pressions politiques, économiques et académiques contre Israël.

    Islamophobie  - Israël-Palestine  - Veronique Genest 

     
  • An 51 après Taubira

     

    Paris, 2064. Ou plutôt devrais-je préciser ; an 51 après Taubira. Trois jeunes personnes se tiennent sur une terrasse. Vous ne connaitrez pas leur sexe, ce serait discriminatoire de ma part. Ils s’appellent Théal, Julienor et Friskane. Mais cela ne vous aide en rien car, en cette merveilleuse année, tous les prénoms sont mixtes.

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    Comme tous leurs semblables, ils sont vêtus d’un jeans bleu malte, couleur réglementaire de l’année, et d’une veste noire boutonnée jusqu’au cou. Tous ces êtres humains portent des cheveux longs. La longueur légale se situant entre 15.2 et 15.7 centimètres. Toute infraction est bien entendu susceptible de sanctions de la part de la police de l’égalité. Fumant paisiblement leur dose journalière de cannabis recommandée par les autorités sanitaires, ils ne remarquent pas l’arrivée de Bastielle.

     

    • Ca y est mes amis ! Je l’ai ! Dit-il (ou dit-elle… peu vous importera.)
    • De quoi, Bastielle ?
    • J’ai obtenu mon permis de parent !
    • Ah ! Félicitations, reprirent en chœur ses congénères.
    • Alors, comptes-tu acquérir un enfant bientôt ? Demanda Théal.
    • Je viens de recevoir les devis de la part de plusieurs sociétés. Mais ce n’est pas donné !
    • Tu m’étonne, il faut avoir une paie de député pour pouvoir s’en payer ! Renchérit Julienor.
    • Tu comptes le prendre comment ? S’interrogea Friskane.
    • Je ne sais pas encore...

     

    Bastielle sortit de sa poche un engin qui projeta des hologrammes.

    • Regardez, reprit Bastielle, sur le site de la Banque Centrale Internationale des Gamètes on peut choisir des échantillons et multiplier les combinaisons afin d’obtenir satisfaction…
    • Ah oui, c’est bien fait. Tu as vu, tu peux même voir à quoi ressemblera ton enfant dans dix ans ?
    • Oui, mais attention, c’est indiqué « photo non contractuelle ». C’est un peu comme lorsque tu choisis la peinture d’une voiture, la réalité est toujours différente des images…
    • Eh ouais ce sont des malins ! Ils font ça pour ne pas qu’on intente un procès contre eux…
    • De toute façon je crois que je n’aurais jamais assez d’argent… s’apitoya Bastielle.
    • Tu as pensé à vendre tes gamètes ?
    • Elles sont classées catégorie D. Pas terrible, ça ne me rapporterait que 15 Mondos l’unité.
    • Sinon tu peux toujours utiliser ton corps pour porter l’enfant d’un autre… Je connais un copain qui organise des rencontres au black. Tu es payée deux mille Mondos par enfant.
    • Ça peut être intéressant, conclut Bastielle.

     

    Un silence envahit la table et ne fut brisé que par l’intervention de Julienor.

    • Pourquoi tu n’en fais pas un naturellement ?
    • Tu es dégueulasse. Tu as pensé aux maladies que l’on peut attraper ? Et puis, du sperme tout chaud et liquide dans un vagin, tu parles d’un tableau… Ah… tu vas me faire vomir.
    • Le pire c’est qu’il y a encore des gens qui s’imaginent concevoir leur enfant comme ça, ajouta Théal.
    • Ils ne se rendent pas compte que leur progéniture peut être atteinte de maladies génétiques ! Ce sont des égoïstes, affirma Friskane.
    • Sinon il te reste toujours la solution d’en prendre un d’occasion sur lebongosse.com ! S’exclama Théal.
    • J’y ai pensé, avoua Bastielle. Mais bon c’est chiant de ne pas pouvoir le personnaliser. En plus on n’est jamais sûr des vices cachés de la part des vendeurs.
    • L’idéal, coupa Théal, c’est d’en choisir un qui est mis en vente suite à un retrait de permis de parent. Tu as parfois de bonnes affaires à réaliser.
    • Oui, mais le problème avec les occasions, c’est qu’après ce ne sont plus des premières mains… et la revente est plus difficile.
    • C’est vrai que ce n’est pas un avantage… Si ça se passe mal, tu auras des difficultés à t’en débarrasser de nouveau. Non, tu as bien raison : mieux vaut l’acheter neuf. En plus, tu as la possibilité de le faire élever par l’entreprise la première année, ce qui te permet d’éviter les nuits blanches et tous les problèmes liés au début de l’enfance…
    • Moi ça me choque votre vision des choses, intervint Julienor. Que l’on traite des enfants comme des objets, ce n’est pas sain.
    • Mais quel extrémiste ! Tu parles comme ces fanatiques qui posent des bombes dans des trains au nom de leur indépendance. On est en 51, il serait peut-être temps d’évoluer !

     

    Des personnes se tournèrent en direction de la table. Les regards étaient glaciaux, suspicieux. Il n’était pas convenable de prononcer certaines paroles allant à l’encontre de la liberté. La police de l’égalité veillait au grain et ne manquait pas d’intervenir pour une arrestation générale.

    • Je ne pense pas, affirma Julienor. Regardez notre évolution de ces cinquante dernières années : Au nom de la liberté, de l’égalité, nous avons tout uniformisé pour ne pas subir de discriminations. Au final, peu d’entre nous ont accès aux fonctions les plus fondamentales et seule notre élite peut se permettre de négocier des dizaines d’enfants qu’ils personnalisent selon leurs goûts. Moi, je trouve ça étrange.
    • Ah, ça y est ! La théorie du complot ! Encore un complotiste ! Et quelle serait la finalité ? Faire de nous une fédération mondiale où tous les individus seraient similaires, de simples consommateurs, sous l’influence d’une élite omnipotente ! Tu es stupide. Un fasciste ! voilà ce que tu es.
    • Je ne suis pas fasciste. Et puis, pour rappel, les fascistes sont plutôt ceux qui rendent légitime l’eugénisme tel que nous l’avons progressivement développé au sein de notre société et tel que les nazis le cautionnait un siècle plus tôt.
    • Julienor, reprit Théal, tes arguments ont tous été descendus en bloc par la presse. Et puis, tu as lu comme nous les récentes études et statistiques publiées par l’Agence Internationale de Presse : Les êtres humains se portent de mieux en mieux, vivent plus longtemps, et n’ont jamais été aussi heureux que lors de ces cinquante dernières années.
    • Si tu le dis…

     

    Julienor se résigna et croisa ses bras.

    • Ne fais pas la tête, reprit Bastielle. Non mais, rends-toi compte : tu as les mêmes idées que ceux qui s’opposaient à la procréation artificielle avant la loi Taubira. Heureusement, le monde a évolué depuis. Cette femme nous a apporté le progrès ! Ca a permis de libéraliser une société qui était archaïque, où un père et sa fille, tous les deux majeurs, ne pouvaient même pas se marier ensemble et ce, même si leur patrimoine génétique était différencié.
    • C’était vraiment une époque de culs serrés, ria Théal.
    • Le pire c’est que la Suisse avait rendu cette situation légale bien avant nous… Non mais tu imagines qu’à cette époque, les gens ne pouvaient même pas se marier à plusieurs ? Elle était où la liberté individuelle ?
    • Le pire, ajouta Théal, c’est que c’était passible d’emprisonnement… Vraiment pitoyable. Je me demande comment faisaient les gens avant pour vivre. Moi je suis marié avec trois autres personnes et on a encore du mal à régler notre loyer en fin de mois. Pourtant on travaille tous…
    • Laisse tomber Bastielle, coupa Théal. Ce sont tous des faschos les gens de nos jours. Pour donner des leçons de morales ce sont les premiers, mais pour sauver l’amour il y a plus personne.
    • Vous m’écœurez, conclut Julienor.

    Ce dernier se leva et quitta ses amis. Et tandis que cette personne s’éloignait, Théal interloqua les autres.

    • Bizarre Julienor. Moi je pense qu’il faut s’en méfier.
    • T’as bien raison Bastielle… tu crois que l’on devrait le dénoncer à la police de l’égalité ?
     
  • Appelez une chatte une chatte

    ARRÊT SUR IMAGES21/11/2012 à 09h41

    Mariage pour tous : comme Despentes, appelez une chatte une chatte

    Arretsurimages.net"
    Daniel Schneidermann | Fondateur d'@rrêt sur images

    Comment, en trois mots, ruiner une réforme symbolique ? Hollande l’a fait. Vite fait bien fait. Trois mots. Chapeau l’artiste. « La loi s’applique pour tous dans le respect, néanmoins, de la liberté de conscience », a-t-il déclaré devant une assemblée de maires de France. Concéder aux maires la « liberté de conscience » face aux mariages homosexuels, c’est exactement vider la réforme de tout contenu.

    Les couples homosexuels se moquent bien de se marier, ou de ne pas se marier. Ils veulent avoir le droit de le faire. Ou de ne pas le faire si ça leur chante. Comme les hétéros. Par dessus tout, voilà ce qu’ils veulent : avoir les mêmes droits que les hétéros.

    Une revendication d’égalité

    De ce que j’en comprends, c’est avant tout une revendication d’égalité. Le législateur peut accéder, ou ne pas accéder à cette revendication. Ça se discute. J’ai cru entendre qu’on en discutait en ce moment. Mais si on accède, on accède. On n’accède pas à moitié.

    Donc, donner « la liberté de conscience » aux maires, c’est octroyer aux homos un droit au rabais. Demain, pour respecter la « liberté de conscience » d’un maire raciste, lui donnera-t-on le droit de ne pas marier un Blanc et une Noire ? demande-t-on ici et là. Chapeau l’artiste.

    Eeeh, attention, ce n’est pas la même chose, dira-t-on. Le racisme est un délit. Oui. Certes. Mais l’homophobie aussi. Eeeh, n’allez pas trop vite, insistera-t-on. Si un maire refuse, s’il invoque sa liberté de conscience, ce n’est pas forcément par homophobie. Il peut estimer que « l’humanité est structurée sur le rapport hommes-femmes ». De qui, cette analyse de la structuration de l’humanité ?D’un ancien Premier ministre, démocrate irréprochable, nommé Lionel Jospin.

    Bon. Je me garderai bien de répondre à cet argument de Jospin. Je ne saurais mieux répondre que Virginie Despentes, dans un texte magnifique, où se retrouve le souffle de l’auteure de « King Kong Théorie » (le moment de la revoir sur notre plateau, peut-être ?).

    Pourquoi ce texte de Despentes est-il magnifiquement transgressif ? Pourquoi tranche-t-il avec toute la prose molle qui encombre les colonnes et les ondes ? Parce que Despentes ose ce que n’ose quasiment aucun intervenant public : elle écrit à la première personne. « Depuis que je ne suce plus de bites... » : elle dit je. Elle appelle une chatte une chatte.

    Son propre rapport au sexe

    Suceurs, suceuses, baiseurs, baisés, baisées, enculeurs, enculés, enculées : voilà ce que sont, aussi, d’abord, tous ceux qui produisent des discours publics sur le sujet. Qui que l’on soit, élu, ecclésiastique, ethnologue, journaliste, évoquer ce sujet, c’est parler de son rapport à sa propre sexualité. C’est se retrouver à poil, seul avec son sexe, et ce que l’on brûle d’en faire, et ce que l’on tremble d’en faire. Et parfois ce que l’on tremble d’en faire, en brûlant de le faire, dans ce lieu innommable où les lois se dissolvent.

    Vous pensez que vous parlez en général ? Mais non. Vous ne parlez que de vous. Et de vos enfants. Ou des enfants que vous fûtes. Et de ce que vous avez peut-être brûlé, ou tremblé, ou les deux, que l’on fasse à ces enfants.

    Tous ces députés, tous ces rabbins, tous ces imams, tous ces évêques, s’ils parlaient de leurs propres envies, de leurs propres terreurs, ne gagnerait-on pas du temps ? Allez Jospin, Hollande, Copé, les rabbins, les imams, les évêques, parlez-nous donc des tentations troubles de vos adolescences, bien avant que les hasards de la vie vous placent en chaire, ou sous le buste de Marianne. Remontez dans le temps, qu’on sache où on en est.

    Bon, je m’arrête. Je ne serai jamais aussi bon que Virginie Despentes.