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France - Page 25

  • Albert LONDRES, Terre d’ébène (2 )

     

     

     

    Albert LONDRES
    Terre d’ébène, 1929,
    Rééd. Le Serpent -
    collection Motif, 1998.

     

         Albert Londres est né en 1884 à Vichy. Jeune, son rêve est d’être poète. A 20 ans, il

    publie son premier recueil de poèmes intitulé Suivant les heures. Londres a écrit trois recueils de poésie supplémentaires : L’âme qui vibre en 1908, Lointaine et La marche à l’étoile en 1911.

     

         Cependant, c’est comme journaliste que l’on connaît mieux Albert Londres. Sa carrière débute en 1906. Il est journaliste parlementaire au quotidien Matin.

         En 1914, il devient correspondant militaire pour le journal du ministère de la guerre puis correspondant de guerre pour le Petit Journal. Il part suivre les combats en Serbie, Grèce, Turquie, Albanie… En 1919, Albert Londres est licencié du Petit Journal sur l’ordre direct de Clemenceau. Dans un article publié depuis l’Italie, le journaliste décrit le mécontentement des Italiens à propos du traité de Versailles signé en 1919 par Clemenceau et les Alliés. Le journaliste ne craint pas de critiquer les plus puissants. Cette impertinence imprègne toute la carrière journalistique d’Albert Londres, on retrouve ce tempérament dans Terre d’ébène.

         Par la suite Londres s’engage auprès du journal illustré Excelsior et part aux quatre coins du monde. 1920, Dans la Russie des Soviets. Il découvre la naissante Union Soviétique, et dresse les portraits de Lénine, Trotski et du peuple russe. 1922, le voilà en Asie pour son reportage la Chine en folie ; il nous décrit la Chine et ses seigneurs de guerre ainsi que l’Inde de Nehru, de Gandhi et de Tagore. Dès le début des années 20, les reportages d’Albert Londres font sensation. C’est le début d’une grande notoriété. Albin Michel décide de publier ses articles sous forme de livres.

        Par la suite, Londres continuera ses reportages à l’étranger (Argentine, Palestine, les Balkans, Europe de l’Est) mais à partir de 1923, le journaliste entame une série de reportage sur la France et ses territoires coloniaux. Il porte successivement son regard sur le tour de France dans Les Forçats de la route ou Tour de France, tour de souffrance (1924) ; sur les hôpitaux psychiatriques, Chez les fous (1925) ; et sur la ville de Marseille dans Marseille, porte du sud (1927).

         En 1923 sort la grande enquête de Londres ; celle qu’il consacre aux pénitenciers de Guyane. La publication de Au bagne connaît un grand retentissement. La force du reportage est telle qu’elle secoue la classe politique de l’époque. Le gouvernement décide de supprimer le bagne dès l’année suivante. Le bagne est un thème cher au journaliste ; il publie deux autres reportages : Dante n’avait rien vu (1924), et L’homme qui s’évada (1928). Voici un court extrait de cette enquête : " Le bagne n'est pas une machine à châtiment bien définie, réglée, invariable. C'est une usine à malheur qui travaille sans plan ni matrice. On y chercherait vainement le gabarit qui sert à façonner le forçat. Elle les broie, c'est tout, et les morceaux vont où ils peuvent " (Au bagne, 1923).

         En 1929, le livre Terre d’ébène est publié. Terre d’ébène est une sorte de carnet de voyage composé d’une trentaine d’articles dans lequel l’auteur nous raconte tout son parcours dans les colonies françaises d’Afrique. Six années après sa description mordante du bagne, Londres examine la manière dont l’Etat français s’occupe de ses territoires africains.

         Ce livre, comme les précédents, suscite de vives réactions. Dans un avant-propos Albert Londres raconte : " Voici donc un livre qui est une mauvaise action. Je n’ai plus le droit de l’ignorer. On me l’a dit. Même on me l’a redit. (…)Tout ce qui porte un flambeau dans les journaux coloniaux est venu me chauffer la plantes des pieds. On a lancé contre ma fugitive personne de définitives éditions spéciales. Les grands coloniaux du boulevard m’ont pourfendu de haut en bas, au nom de l’histoire, de la médecine, du politique, de l’économique, de la société, du coton, de l’or, du Niger, de la Seine et du Congo. " Face à ses opposants, le journaliste maintient sa ligne de conduite : " Je ne retranche rien au récit qui me valut tant de noms de baptême ; au contraire, la conscience bien au calme j’y ajoute. Ce livre fera foi. " Plus loin : " Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire tort, il est de porter la plume dans la plaie ".

    Fort de ce principe, Londres nous retrace son séjour de quatre mois en AOF et AEF, de Dakar jusqu’à Brazzaville. Voici comment le journaliste décrit les territoires français en 1928 :

         " 20 millions de Noirs, sujets français.

    Deux empires.

    L’Afrique-Occidentale française : AOF.

    L’Afrique-Equatoriale française : AEF.

    L’AOF et L’AEF !

    Treize millions de sujets en Aof. Quatre millions en Aéf. Togo et Cameroun font le reste.

    Les Allemands ont perdu ces deux terres pendant la guerre. Par hasard, plutôt que par pudeur, les Anglais ne les ont pas raflées.

    Alors elles nous sont revenues.

    Huit colonies en AOF : Mauritanie, Sénégal , Guinée, Côte d’Ivoire, Dahomey, Haute-Volta, Soudan, Niger.

    Quatre en AEF : Gabon, Moyen-Congo, Oubangui-Chari, Tchad.

    L’AOF va de l’Atlantique au lac Tchad pour la largeur, et du Sahara au golf de Guinée pour la hauteur. C’est un territoire de cinq millions de kilomètres carrés.

    L’AEF commence à l’équateur et se termine au diable noir, mangeant le cœur de l’Afrique.

    Il y a de quoi se promener !

    Les historiens disent du pays qu’il se présente en forme d’auge. Le mot chaudron lui irait mieux.

    On y mijote. On est sur le gaz comme un morceau de gîte à la noix dans son pot-au-feu. Le diable peut venir vous tâter du bout de sa fourche, on n'est jamais assez cuit. On cuit le jour, on cuit la nuit. En sortant de là, on pourra toujours se mettre dans une presse à viande, ce n’est pas le sang que l’on rendra qui fortifiera les anémiques ! ". (p.29)

         Ces quelques lignes, qui sont au début de l’ouvrage, nous donnent une bonne idée de la manière dont l’auteur retranscrit ce qu’il voit, ce qu’il comprend. Le ton est tantôt direct, clair, voire brut, tantôt railleur, cynique. Cette humeur accompagne l’intégralité du livre.

         Sur le bateau en direction de Dakar, Londres rencontre des fonctionnaires coloniaux. Ces derniers s’apprêtent à poser leur pied pour la première fois sur sol africain. Ils ne savent pas encore quelle mutation leur réserve l’administration. Ils sont anxieux voire terrorisés par cette annonce. Londres témoigne de cette situation avec amusement et nous décrit avec une pointe d’insolence la fin d’un idéal : " Jadis les fonctionnaires coloniaux faisaient leur temps dans la même colonie. Aujourd’hui le maître les force à valser. Ils n’aiment pas cette danse. Qui dit fonctionnaire colonial ne veut plus dire esprit aventureux. La carrière s’est dangereusement embourgeoisée. Fini les enthousiasmes du début, la colonisation romantique, les risques recherchés, la case dans la brousse, la conquête de l’âme nègre, la petite mousso ! On s’embarque maintenant avec sa femme, ses enfants et sa belle-mère. C’est la colonie en bigoudis ! ". (p.17).

         Ainsi nous suivons l’auteur dans ses aventures au fil de ses déplacements. Il précise à chaque fois le lieu où il se trouve, son itinéraire, les moyens de locomotion empruntés. Pour aller à Brazzaville depuis Dakar, le journaliste utilise le train, le bateau, le camion, la marche à pied, le cheval… Ses observations ne portent pas sur la faune et la flore des pays visités, ni sur leur géographie. L’auteur préfère porter son regard sur les hommes et les femmes qu’il croise sur son chemin, quelle que soit leur condition. Il n’hésite pas à reprendre les expressions des autochtones comme " prendre le pied la route ". Londres s’intéresse au fonctionnement politique, économique, social du pays qu’il traverse. Londres investit le quotidien. Ces articles nous décrivent la vie des habitants dans les territoires coloniaux. Ces rencontres sont l’occasion de poser des exemples concrets sur les difficultés quotidiennes que l’on rencontre dans les colonies françaises d’Afrique.

         Plusieurs chapitres sont consacrés uniquement à une rencontre, une personne. L’auteur croise des personnages très variés. Le chapitre 5 est consacré à Tartass dit " le coiffeur à pédale ". Cet homme a quitté la France à la suite d’une déception amoureuse. Il gagne sa vie en faisant des centaines de kilomètres à vélo chaque jour pour offrir ses services. Yacouba le décivilisé (chap. 12) a fait partie de la première caravane de missionnaires envoyée au Soudan (le Mali aujourd’hui) en 1895. Il a quitté les Pères Blancs pour épouser une autochtone. Au chapitre 16, le journaliste rencontre à Ouagadougou sa majesté Naba Kôm, roi du pays Poussi Poussi. Au chapitre 24, Il rencontre Zounan dit le roi de la nuit à Porto Novo au Dahomey (Bénin). Londres décrit les fastes de leur cour. Le chapitre 23 est consacré au domestique d’Albert Londres. " Il s’appelait Birama. Je l’avais pris à la prison de Bamako. Non par esprit humanitaire. Aucune manifestation de ma part. Mais en Afrique la prison est le bureau de placement. Là, les administrateurs et les Blancs favorisés vont chercher leur domestique " (p.201).

         Il prend aussi le temps de revenir sur quelques points historiques pour mieux nous expliquer l’état politique, économique, social des colonies en 1928.

         Il compare aussi nos anciennes colonies avec les colonies anglaises et belges et constate l’indifférence de la métropole face aux nombreux problèmes à résoudre en Afrique. Le bilan est très négatif. Ce livre dénonce les affrontements entre les hommes d’affaires et les fonctionnaires pour se procurer la main d’œuvre, les marchés et les bénéfices, la justice obsolète voire absurde, les conditions de vie des populations locales, la domination des Blancs, la mise à l’écart des métisses, la condition des femmes noires qui sont encore moins considéré que le bétail, le maintien d’un esclavagisme masqué entretenu par les colons mais aussi par le peuple noir, la fuite des noirs et leur crainte des colons.

    " Eh ! oui ! les captifs !

    L’esclavage, en Afrique, n’est aboli que dans les déclarations ministérielles d’Europe.

    Angleterre, France, Italie, Espagne, Belgique, Portugal envoient leurs représentants à la tribune de leur Chambre. Ils disent : " L’esclavage est supprimé, nos lois en ont foi. "

    Officiellement, oui.

    En fait, non !

    Souvenez-vous ! De cela, il n’y a pas huit mois, une dépêche de Londres annonçait dans les journaux français qu’en Sierra Leone l’Angleterre venait de libérer deux cent trente mille captifs.

    Il y en avait donc ?

    Il y en a toujours, y compris ces deux cent trente mille-là ! On les appelle : captifs de case. Ce terme n’est pas une expression, vestige du passé ; il désigne une réalité. En langage indigène, ils répondent au nom de " ouoloso" qui signifie : " naître dans la case". Ils sont la propriété du chef, tout comme les vaches et autres animaux. Le chef les abrite, les nourrit. Il leur donne une femme ou deux. Les couples feront ainsi des petits ouolosos.

    Autrefois ils étaient captifs de traite. Quand les nations d’Europe ont supprimé la traite (officiellement), ont-elles du même coup supprimé les esclaves ? Les esclaves sont restés où ils étaient, c'est-à-dire chez leurs acheteurs. Ils ont simplement changé de nom : de captifs de traite, ils sont devenus captifs de case ; ils naissent Ga-Bibi, ainsi que l’on appelle les petits des serfs. Ce sont les nègres des nègres. Les maîtres n’ont plus le droit de les vendre. Ils les échangent. Surtout ils leur font faire des fils. L’esclave ne s’achète, il se reproduit. C’est la couveuse à domicile. " (p.55-56)

         Les temps forts de ce livre sont consacrés à la dénonciation de deux faits scandaleux : l’exploitation de la forêt en Cote d’Ivoire et la construction de la voie ferrée appelée Congo-Océan. Londres décrit avec précision les conditions de travail des Noirs pour la coupe de bois dans la forêt de Côte d’Ivoire. Il nous raconte comment se déroule la foire aux hommes à Bouaké, la livraison de captifs. La France exploite ces hommes jusqu'à épuisement afin de construire des voix de communication. Aucune faveur ou aide matérielle ne leur est concédée. La main d’œuvre noire est bien moins coûteuse que des véhicules ou des machines. Les nègres transportent tout sur leur tête ou sur leur dos, ils sont considérés comme des " moteurs à bananes " :

    " Qu’est-ce que le nègre ? Le nègre n’est pas un Turc, comme l’on dit. Il n’est pas fort. Le noir, en teinture, n’est pas un brevet de solidité. Parfois, dans les camps, les prestataires meurent comme s’il passait une épidémie. (…)

    On agit comme s’ils étaient des bœufs. Tout administrateur vous dira que le portage est le fléau de l’Afrique. Cela assomme l’enfant, ébranle le jeune Noir, délabre l’adulte. C’est l’abêtissement de la femme et de l’homme. Le blanc soutenait une thèse, il disait : "Nous les obligerons à faire des routes ; c’est pour leur bien que le portage les tue ; les routes faites, ils ne porteront plus."

    Ils portent toujours !

    Où nous devrions travailler à peupler, nous dépeuplons. Serions-nous les coupeurs de bois de la forêt humaine ?

    Où nous a conduits cette méthode ?

    A une situation redoutable.

    Depuis trois ans :

    1° Six cent mille indigènes sont partis en Gold Coast (colonie anglaise) ;

    2° Deux millions d’indigènes sont partis au Nigeria (colonie anglaise) ;

    3° Dix mille indigènes vivent hors des villages, à l’état sauvage (plus sauvage !) dans les forêts de Côte d’Ivoire.

    Ils fuient :

    1° Le recrutement pour l’armée ;

    2° Le recrutement pour les routes ou la machine (chemin de fer) ;

    3° Le recrutement individuel des coupeurs de bois.

    C’est l’exode !

    Ainsi nous arrivons en Haute-Volta, dans le pays mossi. Il est connu en Afrique sous le nom de réservoir d‘hommes : trois millions de nègres. Tout le monde vient en chercher comme l’eau au puits. Lors des chemins de fer Thiès-Kayès et Kayès-Niger, on tapait dans le Mossi. La Côte d’Ivoire, pour son chemin de fer, tape dans le Mossi. Les coupeurs de bois montent de la lagune et tapent dans le Mossi.

    Et l’on s’étonne que le Soudan et la Haute-Volta ne produisent pas encore de coton !

    Des camions et des rouleaux à vapeur !

    Voici mille nègres en file indienne, barda sur la tête, qui s’en vont à la machine ! Au chemin de fer de Tafiré. Sept cents kilomètres. Les vivres ? On les trouvera en route, s’il plaît à Dieu ! La caravane mettra un mois pour atteindre le chantier. Comme le pas des esclaves est docile !

    Des hommes resteront sur le chemin, la soudure sera vite faite ; on resserrera la file.

    On pourrait les transporter en camion ; on gagnerait vingt jours, sûrement vingt vies. Acheter des camions ? User des pneus ? Brûler de l’essence ? La caisse de réserve maigrirait ! Le nègre est toujours assez gras ! " (p133-135).

         Au Congo les gouverneurs de la colonie M. Victor Augagneur puis M. Antonetti, qui lui succède, portent un grand projet : relier Brazzaville à Pointe-Noire qui débouche sur l’Atlantique. 502 kilomètres de voie ferrée sont à construire. Londres intitule cet épisode : le drame du Congo-Océan.

         Il raconte comment des hommes plus ou moins volontaires sont engagés. Une fois le recrutement effectué, ils sont emmenés jusqu'à Brazzaville par l’intermédiaire des fleuves sur des chalands bondés de voyageurs (300-400 personnes). Le trajet dure 15 à 20 jours. A bord de ces embarcations l’horreur commence : " Les voyageurs de l’intérieur étouffaient, ceux de plein air ne pouvaient ni tenir debout, ni assis. De plus n’ayant pas le pied prenant, chaque jour (…) il en glissait un ou deux dans le Chari, dans la Sanga ou dans le Congo. Le chaland continuait. S’il eût fallu repêcher tous les noyés !… ". (p.243)

         Ensuite les nègres prennent le " pied la route " en direction de Pointe Noire. 30 jours de marche environ sur des pistes, il n’y pas de camp prévu pour le repos de ces hommes. On leur donne 10 F qu’ils dépensent tous à la capitale le soir-même mais rien à manger. Puis une fois arrivés à destination, ils participent tout de suite à la construction du chemin de fer. Sans matériel, juste leurs mains et leur tête : " J’ai vu construire des chemins de fer ; on rencontrait du matériel sur les chantiers. Ici que du nègre ! Le nègre remplaçait la machine, le camion, la grue ; pourquoi pas l’explosif aussi ! Pour porter des barils de ciment de cent trois kilos les Batignolles n’avaient pour tout matériel qu’un bâton et la tête de deux nègres ! ". (p.245)

         Lors de son passage sur ce chantier, Londres nous affirme que déjà 17000 Noirs sont morts pour les travaux du Congo Océan et qu’il reste encore 300 kilomètres de voie ferrée à construire. Le gouverneur M. Antonetti, sûr de son objectif, confie à l’auteur : " Il faut accepter le sacrifice de six à huit mille hommes ou renoncer au chemin de fer. " (p.248)

         Albert Londres a lutté au travers de ses écrits contre les injustices, les pratiques gouvernementales et coloniales honteuses, les incohérences du pouvoir. Pour l’exploitation et la mise en valeur de territoires qu’elle possède mais qu’elle ne connaît pas, la France a tué des milliers d’hommes dans ses colonies africaines. L’auteur fidèle à sa réputation dénonce violemment les auteurs de crimes, il cite le nom et la fonction de chaque intervenant dans son texte. En parallèle, l’auteur nous décrit la vie de quelques personnages de classes sociales variées. Le lecteur passe par tous les sentiments : l’exotisme, le sourire, la surprise, la consternation, l’atterrement.

         Albert Londres est mort en 1933 dans l’océan Indien, dans l’incendie du George Phillipar, le bateau qui le ramenait de la Chine où il effectuait un reportage.

         Chaque année depuis sa mort le prix Albert Londres récompense le meilleur journaliste.

    Mathieu, A.S. Bib. 

     

  • Atelier sextoys

    Atelier sextoys : Clément a choisi boule de geisha vibrante à distance 

    Un atelier pour faire des sextoys soi-même ? Par l’odeur du latex, alléchée, j’y suis allée. C’était au Fablab de Gennevilliers , vendredi 22 mars dernier, de 13h30 à 18h.

    Finalement, il n y a pas eu tellement de latex, mais plutôt du bois, des tournevis, de la fraiseuse et de la découpeuse.

    13 heures. En charge de l’atelier, peu avant les réjouissance, Clément rappelle l’essentiel. C’est quoi un Fablab ?

    « C’est un atelier participatif où l’on met à disposition du public des outils à commande numérique, des machines, une découpeuse laser ou des fraiseuses numérique.

    On forme les gens à s’en servir. Après, ils montent eux-même leur projet. On n’est pas là pour le faire pour eux. On est juste là pour leur donner des pistes ou pour apprendre à le faire. »

    Clément, au Faclab de Gennevilliers, en mars 2013 (Renée Greusard/Rue89)

    Une armada de machines 

    Au Faclab de Gennevilliers (il s’appelle comme ça parce qu’il est hébergé par l’université de Cergy), on trouve donc une armada de machines avec lesquelles on peut gratuitement jouer. Il y a :

    • une découpe-laser ;
    • deux imprimantes 3D ;
    • une découpe Vinyle ;
    • une fraiseuse numérique ;
    • une machine à coudre ;
    • une scie à chantourner.

    Mais sur le site internet, la couleur est annoncée : un Fablab ce n’est pas juste un endroit pour s’amuser avec de gros jouets. C’est un projet politique. Les fondateurs sont par exemple persuadés que :

    « la réappropriation des techniques est une nécessité et que l’innovation ainsi que la créativité passent par le libre échange des idées. »

    Les mots-clés du projets sont donc nombreux. Gratuité. Echange. Education. Curiosité. Créativité.

    Transformer des jeux d’enfants en sextoys 

    Voilà pour la théorie. Concrètement, pour cet atelier, les visiteurs étaient censés ramener leurs sextoys, dit Clément :

    « Ils peuvent aussi amener des objets qui n’ont rien à voir pour les transformer en sextoys, et du coup je leur donnerai les pistes. Ou alors, on peut démonter un sextoy et expliquer comment ça marche, comment c’est fait dedans, par où arrive l’électricité, à quoi sert ce petit composant là, etc. »

    L’esprit bidouille et bricolage.

    14h30. Finalement, presque pas de visiteurs, mais que des journalistes. Qu’à cela ne tienne, ce n’est pas parce qu’on est journaliste qu’on n’a pas, comme tout le monde, des envies de jouer. Et ce jour-là, des confrères suédois avaient ramené des objets à détourner. Des jeux en bois, des quilles et de grosses boules destinés aux enfants.

    Les jeux emmenés par le journaliste suédois (Renée Greusard/Rue89)

    Clément a regardé longuement tous ces objets. Le journaliste suédois lui a lancé un challenge. Qu’est-ce qu’il pouvait faire avec ça ? Le hacker a réfléchi. Puis il a lancé tout un tas d’idées.

    Le jeu qui ressemblait à une double maraca pourrait continuer de faire du bruit dans l’une de ses deux boules, mais dans l’autre un petit vibreur pourrait être caché.

    La grosse boule en bois verni pourrait devenir une grosse boule de geisha, sur laquelle des hommes pourraient s’assoir pendant leurs heures de travail. On pourrait ajouter une fonction « SMS » ou une fonction vibrante liée à un compte Twitter, qui vibrerait à chaque tweet ou message. La boule pourrait aussi fonctionner avec une télécommande.

    La magie de la bidouille 

    Après réflexion, Clément a choisi l’option boule de geisha vibrante à distance. Il entreprend d’abord de démonter un premier sextoy déjà tout fait et qui fonctionne sur télécommande. Juste pour en extraire son vibreur. Concentré, tournevis en main, il galère pas mal.

    « Putain mais c’est indémontable, cette merde ! »

    Finalement, il réussit.

    Le vibreur du sextoy démonté (Renée Greusard/Rue89)

    Puis il faut ouvrir cette fameuse boule et la creuser, car elle est pleine.

    Le jouet pour enfant creusé (Renée Greusard/Rue89)

    16h30. Enfin, avec de la colle, Clément insère la partie vibrante au creux de la boule.

    Le vibreur collé dans la boule (Renée Greusard/Rue89)

    La suite, on ne la verra pas. Il manquait quelques bidules-trucs à Clément, et puis du temps aussi. Mais a priori, par la magie de la bidouille, il obtiendra comme souhaitée une boule de geisha vibrante sur commande, et sur laquelle on peut s’assoir pendant ses heures de travail.

    « Le but, c’est la preuve du concept  

    Sera-t-elle vraiment opérationnelle ? Rien n’est moins sûr. Clément a tout de suite vu les écueils d’un tel bricolage : le vernis qui pourrait être toxique, pas tellement adapté à des muqueuses vaginales ou anales.

    Et puis une fois reformée, cette boule ne promet en rien d’être hermétique. Qui a envie de se retrouver avec un petit truc électronique perdu dans un orifice ?Personne.

    Mais, explique Clément, le but de ce type de « hacking », ce n’est pas forcément de s’empresser de se donner du plaisir avec l’objet obtenu.

    « Le but, c’est la preuve du concept. »

    Ce qui est important, c’est de laisser libre cours à sa créativité, ses fantasmes, d’imaginer.

    « Si on est vraiment créatifs et qu’on observe vraiment les objets du quotidien, on peut trouver toutes sortes d’applications différentes pour des objets qui à la base ne sont pas conçus pour ça. »

    Un prétexte ludique pour échanger sur le sexe 

    En d’autres occasions, Clément a réalisé des jouets utilisables. Il est arrivé aux Sextoys DIY (do it yourself, « fais le toi-même » en français) par Vanessa, « une nana d’un autre hacker space », L’usinette .

    Vanessa venait des Beaux-arts et travaillait beaucoup sur les questions de genre et le post porn , un mouvement d’art contemporain pornographique. Un mouvement d’émancipation sexuelle visant à montrer la sexualité autrement, à casser aussi les stéréotypes genrés du porn. Au téléphone, elle dit :

    « Pour, moi, c’est évident que la démarche des ateliers sextoys s’inscrit dans le post porn et les questions de genre. [...] C’est un prétexte ludique, une occasion pour échanger sur le sexe. »

    Elle dit que la pudeur et l’intimité ne sont pas les ennemies de l’information sur le sexe, qu’on peut le libérer. Elle parle de gynécologie alternative, aimerait qu’on puisse vraiment apprendre à connaître nos corps.

    « Le périnée par exemple, on ne vous en parle que quand vous avez une grossesse. Il y a pleins de nanas qui découvrent qu’elles peuvent prendre du plaisir en le stimulant, seulement quand elle vont se faire rééduquer après un accouchement. »

    Sextoy à plusieurs 

    Aujourd’hui, Vanessa a quitté L’usinette pour fonder un nouveau collectif, Pointpointpoint.org (leur site n’est pas encore très prêt, mais bientôt, il y en aura un tout propre). Avec deux ans passés sur ces réflexions, elle a déjà accompli pas mal de choses.

    Avec ses acolytes et Emmanuel Gilloz, qu’elle décrit comme un ingénieur « bidouilleur impénitent et cofondateur du makerspace de Nancy » , ils ont « modélisé et imprimé » le sextoy ci-dessous.

    Le sextoy orange réalisé avec Emmanuel Gilloz (Emmanuel Gilloz/Vanessa)

    Pour une autonomie encore plus totale, Vanessa et son collectif de hackers refusent d’utiliser des machines achetées toutes faites. C’est donc grâce à « l’expeditive Foldarap », une imprimante 3D portative et open source entièrement conçue par Emmanuel Gilloz, qu’ils ont pu réaliser ce sextoy.

    Autre création, imaginée cette fois-ci avec un hacker activiste espagnol, Jonathan García Lana : un ampli, sextoy pour plusieurs, doté d’un haut-parleur intégré qui « génère des vibrations ».

    Les partenaires, chacun raccordés à l’ampli, doivent pour activer ces vibrations se toucher entre eux. On vous laisse imaginer la suite.

    Vanessa et un garçon essayent le sextoy qu’ils ont crée (Vanessa/DR)

    Pas de format pour la sexualit é

    Ce ne sont pas les idées qui manquent. Avec Pointpointpoint.org, Vanessa imagine déjà des « battles de périnées en réseaux », un jeu vidéo en réseau où les manettes ne seraient plus dans les mains, mais dans le pantalon ou sous la robe.

    Elle parle d’une prise de pouvoir, de sortir des normes étriquées, de s’offrir de l’imaginaire pour se réinventer une sexualité. Parce que :

    « La sexualité, c’est de toute façon DIY. Il ne devrait pas y avoir de format, c’est une rencontre avec l’autre. »

    Clément, l’a tout de suite compris. Membre de l’association des paralysés de France et en fauteuil roulant, il a vu dans cette autonomie offerte la possibilité d’offrir une sexualité aux personnes handicapées qui n’en avaient pas.

    Ces temps-ci, il est par exemple en train de fabriquer un sextoy pour une femme handicapée, dont les jambes sont paralysées. Elle pourra l’actionner avec le joystick de son fauteuil. Et puis, sa peau est peu sensible, alors elle voulait un vibreur costaud. Clément va l’inventer avec elle.

     
  • Chez la fille de Pierre Rabhi

    Chez la fille de Pierre Rabhi, une école où l’adulte s’adapte à l’enfant 

    Au cœur d’un écovillage auto-construit, une école et un collège proposent un projet éducatif original inspiré de Montessori et d’autres méthodes alternatives.

    L’histoire de l’établissement sonne comme un conte pour petits et grands. Le projet de Sophie Rabhi, fille du spécialiste mondial d’agronomie biologique et pionnier de l’écologie humaniste Pierre Rabhi , prend forme en 1999.

    La maternité et ses convictions écologiques l’amènent à créer la Ferme des enfants , une école maternelle et primaire, d’abord à Montchamp (Ardèche) chez ses parents. En 2008, elle est transférée au Hameau des buis, un écovillage pédagogique et intergénérationnel, fondé dès 2002 avec son compagnon Laurent Bouquet et construit de toutes pièces par ses habitants et des bénévoles sur un plateau de l’Ardèche méridionale.

    En contrebas, la rivière Chassezac, ses gorges et ses campings, où les touristes s’ébrouent l’été. En haut, et en pleine nature, l’école, entourée d’une cour de récréation, de balançoires, d’un jardin et d’une ferme pédagogique. Aujourd’hui, les deux classes de maternelle et de primaire accueillent cinquante élèves, tandis que le collège – ouvert en 2011 – reçoit 16 adolescents.

    L’influence de Montessori, Freinet, Steiner, Krishnamurti, Alice Miller et Dolto 

    L’originalité du projet éducatif de la Ferme des enfants tient en une idée : changer le comportement des adultes face aux enfants. Pour y parvenir, l’équipe d’enseignants (10 personnes) est influencée par la pédagogie Montessori, mais aussi par Freinet, Steiner, Krishnamurti, Alice Miller ou encore par l’école de Neuville (Dolto). Sophie Rabhi explique :

    « On ne respecte pas vraiment l’enfant car on ne respecte pas ses besoins. En y arrivant, on favorise l’émergence d’un être humain accompli. Montessori a trouvé un certain nombre d’activités qui sont en résonance avec l’enfant, période après période, pour répondre à ses besoins naturels. On n’agit pas sur lui, on agit sur son environnement. D’où l’idée de le mettre dans la ferme et la nature. »

    Le système classique de notes et de compétitivité sur l’apprentissage est abandonné. Le petit nombre d’élèves permet un suivi personnalisé. Les activités manuelles (ferme aux animaux, jardinage…) sont aussi importantes que les apprentissages « intellectuels ». Le rôle des adultes est bien défini. Sophie Rabhi raconte :

    « Le plus important, c’est l’attitude des adultes : comment est-ce qu’on règle les problèmes ? Comment éviter les situations de domination ? Comment abandonner les situations de récompense, de punition ? La bienveillance est centrale, c’est elle qui apporte la liberté et la fluidité. »

    Lutter contre le « formatage émotionnel  

    L’adulte qui s’adapte à l’enfant. Stéphane Villoud, ex-chef d’entreprise, et sa femme ont quitté la ville (Grenoble) pour changer de vie et d’offrir une éducation à leurs enfants plus conforme à leurs souhaits. Stéphane pointe :

    « L’école publique inflige des douces violences à nos enfants. Il y a un formatage émotionnel réel, une pression des adultes et des valeurs de performance qui ne nous conviennent pas. Notre démarche est de critiquer notre éducation en gardant le positif. On ne veut pas de rupture. On apprend tous les jours, mais on se questionne aussi beaucoup ».

    Le choix concerté de l’école et de changement de mode vie avec ses enfants est assumé par toute la famille, mais n’est pas sans créer des ajustements :

    « C’est un lieu où les enfants expérimentent l’indépendance. La difficulté pour nous, parents, réside dans le décalage avec nos règles familiales. »

    Les programmes de l’Education nationale pas toujours suivis 

    Las, cette école n’est pas accessible à toutes les bourses. Les frais scolaires s’élèvent à 2 600 euros par an et par élève. L’inspection académique a donné le feu vert à la rentrée 2011 pour que l’école primaire de La Ferme des enfants passe sous contrat.

    L’école et le collège sont soumis à l’obligation scolaire du socle de compétence , mais les programmes de l’Education nationale ne sont pas forcément suivis. L’objectif est d’offrir un enseignement au plus près des envies de l’enfant. Rodolphe Herino, coresponsable du collège, explique :

    « On a rencontré les parents et les ados pour connaître leurs projets à la rentrée. Pour ceux qui veulent passer le brevet, on va coller au programme de l’Education nationale. Pour ceux qui veulent une insertion professionnelle rapide, on va cibler le socle commun et les apports de base, etc. »

    Que deviennent les enfants qui retournent dans le public ? Rodolphe Herino et sa femme Claire, qui dirigent le collège depuis son ouverture, admettent qu’ « on manque de recul », mais ont une certitude :

    « On fait le pari qu’un ado ayant les connaissances de base, qui est bien dans ses baskets, qui sait s’exprimer et dire ses émotions, aura les ressources pour se préparer et faire face à ces situations. »

     
  • Les Cannabis Social Clubs

    Les Cannabis Social Clubs entrent en scène 

    Gilles Devers
    Vendredi 29 Mars 2013
    Les Cannabis Social Clubs entrent en scène
    Pour lutter contre le trafic, produisons nous même le cannabis dans l’esprit d’une coopérative ; pour faire face au risque sanitaire, organisons-nous par de petits groupes, avec une production limitée ; pour faire bouger la loi, créons des associations loi 1901, et soyons prêts pour le débat judiciaire. Voici l’entrée en scène des Cannabis Social Clubs, nouveau front de la désobéissance civile.   
    La Fédération des Cannabis Social Clubs Français (FCSCF) a déposé ses statuts d'association à la préfecture d'Indre-et-Loire, le 4 mars, à Tours, inaugurant une vague de déclarations de Cannabis Social Clubs, sous forme d’association loi 1901. 

    Dominique Broc, président de la fédération annonce que 400 clubs vont se déclarer à partir de cette fin mars : « On demande au gouvernement de trancher sur le cas des Cannabis Social Clubs. S’il y a des dissolutions au fur et à mesure, on va faire ça dans la durée et occuper les tribunaux pendant un long moment ». 

    L’idée des Cannabis Social Clubs a été rodée aux US, en Espagne et en Belgique. Il s’agit, pour ces consommateurs amateurs, de revendiquer une production et des pratiques clean. On est loin des bandes qui tiennent les quartiers Nord de Marseille mieux que la mairie, ou des go fast, cette pratique semi-industrielle du trafic. Non ce sont de petits groupes, une vingtaine de personnes. Ces amis autoproduisent et défendent des pratiques responsables. Pour être membre de l’association, on paie une petite cotisation, mais personne n’achète ou ne vend le cannabis, qui est le produit du terroir. 

    C’est de la pure désobéissance civique : montrer que la loi répressive est inadaptée, dès lors qu’il n’y a pas de trafic, et pas de danger car le petit groupe vit dans la clarté d’une déclaration en préfecture, et avec une production limitée.
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    Le ministère de l’intérieur ne peut que réagir. 

    Les associations reposent sur un régime déclaratif. Ainsi, dès lors que les statuts correspondent au schéma de la loi de 1901, et que les formalités constitutives ont été respectées, la préfecture est tenue d’enregistrer l’association. Mais si le préfet estime que l’objet est illicite, il doit saisir le tribunal de grande instance d’une demande de dissolution.  La fédération compte sur cette vague de déclarations pour que suive une vague de procès, en espérant une bonne campagne de presse, et peut-être un jugement dissident, qui mettrait l’ambiance. 


    Mais, il y a aussi un volet pénal. L’article 222-35 du Code pénal punit la production ou la fabrication de vingt ans de prison et de 750 000 € d’amende, et si les faits sont commis en bande organisée, la peine grimpe à trente ans de réclusion criminelle et à 7,5 millions d’euros d’amende. 
    La fédération des Cannabis Social Clubs a déjà son argumentaire : «  Si par hasard on décidait de nous poursuivre, nous exigerions de l’être collectivement et demanderions à être jugés, en tant que producteurs de stupéfiants en bande organisée par la Cour d’assise spéciale prévue à cet effet ». 
    Pas gagné… Le Parquet est maître de la gestion des poursuites, et il peut agir contre les personnes, à titre individuel… avec des sanctions qui ne feront pas planer… 
    Le risque judiciaire est élevé, mais le but est de démontrer l’impasse des politiques répressives, alors que la consommation d’alcool, tellement partagée, est plus dangereuse. 
    Une étude récente faite par les profs de médecine pour la Société française d’alcoologie a établi que le nombre de séjours hospitaliers dûs à l’alcool est de 470 000 par an. Les troubles liés à la consommation représentent 60 % des séjours, et la dépendance 36 %. Ces hospitalisations liées à la dépendance ont augmenté de 30 % en trois ans et sont désormais aussi nombreuses que celles liées au diabète. 
    Ceci en toute légalité…
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    http://lesactualitesdudroit.20minutes-blogs.fr/  

  • La (R)Evolution Des Colibris

    Les 5 actions pour localiser l'économie 

    Achèter local, bio et responsable, changer de banque, créer une monnaie locale, faire une rando, organiser une carrot mob... Découvrez cinq actions pour, à votre échelle, localiser l'économie !

    Samedi 30 mars, les colibris se donnent rendez-vous partout en France pour une Rando festive et engagée dans les rues de leur ville !

    Près de chez vous, découvrez les acteurs de la vie locale, référencés par Colibris et Le Marché Citoyen.

    Producteurs bio, AMAP, écoles alternatives, éco-construction... Retrouvez sur cette carte ceux qui contribuent à une économie locale vivante !

    Changer de banque pour un établissement plus responsable, ou investir son argent dans des projets qui ont du sens, voici quelques pistes pour ne plus contribuer au casino financier.

    Une carrot mob, c’est l’inverse d’un boycott. C’est une méthode d’activisme qui accroît le pouvoir du consommateur en récompensant les commerces les plus socialement et écologiquement responsable.

    Vous avez peut-être déjà vu un client échanger avec un commerçant de drôles de billets. Il s'agissait certainement d'une monnaie locale, c'est-à-dire d'une monnaie non soutenue par un gouvernement national et destinée à être échangée dans une zone restreinte. Elles prennent de nombreuses formes, aussi bien matérielles que virtuelles.