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Economie - Page 17

  • Réforme bancaire


    EDITO
    19/12/2012 à 16h38

    Réforme bancaire : encore une promesse de Hollande qui fait plouf

    Pascal Riché | Redchef Rue89


    Détournement de couverture de Martine

    « Mon véritable adversaire, c’est le monde de la finance », clamait François Hollande dans une formule restée comme le marqueur de sa campagne. Neuf mois plus tard, que reste-t-il de cette volonté de réformer la machine infernale à l’origine des crises de ces dernières années ?

    Hum... La réforme la plus simple, qui consisterait à séparer de façon étanche les activités de banque de dépôt et de banque d’investissement, est en train de passer à la trappe. Le candidat socialiste à la présidentielle proposait de « séparer les activités des banques qui sont utiles à l’investissement et à l’emploi, de leurs opérations spéculatives » (engagement n°7), mais depuis, le lobby bancaire n’a pas été inactif : la réforme présentée ce mercredi en Conseil des ministre n’est pas à la hauteur de la promesse.

    L’idée était pourtant simple : une banque ne devrait pas pouvoir faire porter sur sa clientèle « classique » (les déposants, les épargnants, les emprunteurs) le risque de ses jongleries financières. Les pertes de Jérôme Kerviel n’ont rien à voir avec les dépôts ordinaires des clients de la Société générale. Il n’y a aucune raison que les épargnants ou les contribuables payent les pots cassés des activités spéculatives de leurs banques.

    Ça serait un retour « vingt ans en arrière »

    Cette idée poussée par la gauche avant qu’elle ne soit au pouvoir, et que partage de nombreux économistes dans le monde entier, est en passe d’être abandonnée. Dès le mois d’octobre, le ministre de l’Economie et des Finances Pierre Moscovici a pris ses distances :

    « Je pense que si on sépare, on risque de fragiliser les deux activités. »

    Pour finir par juger que ce serait un retour « vingt ans en arrière ».

    L’idée n’est certes pas nouvelle : elle avait fait l’objet d’une loi aux Etats-Unis dès les années 30 (le Glass-Steagall Act) et servi de pierre angulaire bancaire aux Trente Glorieuses en France. Bill Clinton, pressé par les lobbies, avait abrogé la loi et le regrette aujourd’hui publiquement !

    Plus récemment, la séparation a été prônée par un rapport britannique conduit par John Vickers et elle est étudiée dans de nombreux pays. La proposition de Vickers n’est pas radicale : il suggère de filialiser les deux types d’activités au sein de chaque établissement.

    Mais les banques, qui ont peur d’être découpées et de maigrir, ont argué que la qualité de leurs services vient de la diversité de leurs activités. Les activités de marché les rendraient plus compétitives, ce qui aurait un impact favorable sur les conditions de crédit aux particuliers ou aux entreprises...

    Pour un peu, à les écouter, Gordon Gekko, héros du « Wall Street » d’Oliver Stone, serait au service du bas de laine de madame Michu.

    Un simple « pistolet à bouchon » pointé sur les banques

    La vérité c’est que c’est le bas de laine de madame Michu qui sert d’assurance vie aux pirouettes et à la carrière des Gordon Gekko. En effet, si l’Etat, dans plusieurs pays, est intervenu pour soutenir les banques (Citigroup, Royal Bank of Scotland, Dexia..), c’est avant tout pour éviter le chaos général.

    Séparez les activités et Gekko aura du soucis à se faire : en cas d’accident, la liquidation de ses activités sera alors possible sans trop nuire à l’économie. Le contribuable ne sera plus là pour lui sauver la mise.

    Force est de constater que le projet présenté au Conseil des ministres est une reculade par rapport à ce qui était envisagé. La sanctuarisation des activités à risque est réduite à presque rien.

    Exemple que nous fournit Christophe Nijdam, analyste bancaire chez AlphaValue : dans le cas de la BNP, il s’agit de cantonner 0,5% de son « produit net bancaire » (le chiffre d’affaires d’une banque) dans une filiale. « Ce qui n’est que l’épaisseur du trait. On ne peut pas appeler cela une réforme », commente-t-il abruptement.

    Encore moins ambitieux qu’aux Etat-Unis


    Un pistolet en plastique (Noisemedia)

    On peut en revanche l’appeler un pistolet à bouchon, pour reprendre l’expression d’Olivier Berruyer, président de DiaCrisis. Même le trading haute fréquence a été épargné !

    Le projet est moins ambitieux que ce qui a été engagé aux Etats-Unis ou en Grande-Bretagne. Et bien moins ambitieux que le projet de réforme bancaire européen à l’étude, connu sous le nom de rapport Liikanen. Pour reprendre l’exemple de Nijdam, l’application minimaliste de Liikanen cantonnerait, toujours dans le cas de la BNP, 13% de son produit net bancaire, soit 26 fois plus !

    Pierre Moscovici avait promis qu’avec la réforme bancaire, il y aurait un « avant » et un « après ». Sauf si le gouvernement ou les députés se ressaisissent, il n’y aura en réalité qu’un « avant » qui perdure.

    Pour le monde « d’après », celui dans lequel la finance sera remise à sa place, celle d’un outil au service de l’économie, il faudra attendre. Et hélas, probablement attendre la prochaine crise.

     
  • Réforme bancaire, pas encore cette fois-ci

    Réforme bancaire : encore une promesse de Hollande qui fait plouf

    Pascal Riché | Redchef Rue89


    Détournement de couverture de Martine

    « Mon véritable adversaire, c’est le monde de la finance », clamait François Hollande dans une formule restée comme le marqueur de sa campagne. Neuf mois plus tard, que reste-t-il de cette volonté de réformer la machine infernale à l’origine des crises de ces dernières années ?

    Hum... La réforme la plus simple, qui consisterait à séparer de façon étanche les activités de banque de dépôt et de banque d’investissement, est en train de passer à la trappe. Le candidat socialiste à la présidentielle proposaitde « séparer les activités des banques qui sont utiles à l’investissement et à l’emploi, de leurs opérations spéculatives » (engagement n°7), mais depuis, le lobby bancaire n’a pas été inactif : la réforme présentée ce mercredi en Conseil des ministre n’est pas à la hauteur de la promesse.

    L’idée était pourtant simple : une banque ne devrait pas pouvoir faire porter sur sa clientèle « classique » (les déposants, les épargnants, les emprunteurs) le risque de ses jongleries financières. Les pertes de Jérôme Kerviel n’ont rien à voir avec les dépôts ordinaires des clients de la Société générale. Il n’y a aucune raison que les épargnants ou les contribuables payent les pots cassés des activités spéculatives de leurs banques.

    Ça serait un retour « vingt ans en arrière »

    Cette idée poussée par la gauche avant qu’elle ne soit au pouvoir, et que partagede nombreux économistes dans le monde entier, est en passe d’être abandonnée. Dès le mois d’octobre, le ministre de l’Economie et des Finances Pierre Moscovici a pris ses distances :

    « Je pense que si on sépare, on risque de fragiliser les deux activités. »

    Pour finir par juger que ce serait un retour « vingt ans en arrière ».

    L’idée n’est certes pas nouvelle : elle avait fait l’objet d’une loi aux Etats-Unis dès les années 30 (le Glass-Steagall Act) et servi de pierre angulaire bancaire aux Trente Glorieuses en France. Bill Clinton, pressé par les lobbies, avait abrogé la loi et le regrette aujourd’hui publiquement !

    Plus récemment, la séparation a été prônée par un rapport britannique conduit par John Vickers et elle est étudiée dans de nombreux pays. La proposition de Vickers n’est pas radicale : il suggère de filialiser les deux types d’activités au sein de chaque établissement.

    Mais les banques, qui ont peur d’être découpées et de maigrir, ont argué que la qualité de leurs services vient de la diversité de leurs activités. Les activités de marché les rendraient plus compétitives, ce qui aurait un impact favorable sur les conditions de crédit aux particuliers ou aux entreprises...

    Pour un peu, à les écouter, Gordon Gekko, héros du « Wall Street » d’Oliver Stone, serait au service du bas de laine de madame Michu.

    Un simple « pistolet à bouchon » pointé sur les banques

    La vérité c’est que c’est le bas de laine de madame Michu qui sert d’assurance vie aux pirouettes et à la carrière des Gordon Gekko. En effet, si l’Etat, dans plusieurs pays, est intervenu pour soutenir les banques (Citigroup, Royal Bank of Scotland, Dexia..), c’est avant tout pour éviter le chaos général.

    Séparez les activités et Gekko aura du soucis à se faire : en cas d’accident, la liquidation de ses activités sera alors possible sans trop nuire à l’économie. Le contribuable ne sera plus là pour lui sauver la mise.

    Force est de constater que le projet présenté au Conseil des ministres est une reculade par rapport à ce qui était envisagé. La sanctuarisation des activités à risque est réduite à presque rien.

    Exemple que nous fournit Christophe Nijdam, analyste bancaire chez AlphaValue : dans le cas de la BNP, il s’agit de cantonner 0,5% de son « produit net bancaire » (le chiffre d’affaires d’une banque) dans une filiale. « Ce qui n’est que l’épaisseur du trait. On ne peut pas appeler cela une réforme », commente-t-il abruptement.

    Encore moins ambitieux qu’aux Etat-Unis


    Un pistolet en plastique (Noisemedia)

    On peut en revanche l’appeler un pistolet à bouchon, pour reprendre l’expression d’Olivier Berruyer, président de DiaCrisis. Même le trading haute fréquence a été épargné !

    Le projet est moins ambitieux que ce qui a été engagé aux Etats-Unis ou en Grande-Bretagne. Et bien moins ambitieux que le projet de réforme bancaire européen à l’étude, connu sous le nom de rapport Liikanen. Pour reprendre l’exemple de Nijdam, l’application minimaliste de Liikanen cantonnerait, toujours dans le cas de la BNP, 13% de son produit net bancaire, soit 26 fois plus !

    Pierre Moscovici avait promis qu’avec la réforme bancaire, il y aurait un « avant » et un « après ». Sauf si le gouvernement ou les députés se ressaisissent, il n’y aura en réalité qu’un « avant » qui perdure.

    Pour le monde « d’après », celui dans lequel la finance sera remise à sa place, celle d’un outil au service de l’économie, il faudra attendre. Et hélas, probablement attendre la prochaine crise.

    HOLLANDE : « JE VAIS VOUS DIRE QUEL EST MON VÉRITABLE ADVERSAIRE »
  • Aux États-Unis, la justice légalise...

     

     
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    Aux États-Unis, la justice légalise les fraudes de l'industrie pharmaceutique...

    Vendre un médoc' anti-rhume en le faisant passer pour un anti-cancéreux... sans aucune justification scientifique : c'est désormais possible, au pays de l'oncle SAMM (sans AMM)... au nom de la liberté d'expression ! 

    C'est un jugement qui va profondément bouleverser l'industrie américaine de la santé, si les choses en restaient là : une cour d'appel vient d'autoriser les firmes pharmaceutiques et leurs représentants à vendre des médicaments pour des indications non approuvées par les autorités de santé. 

    Alfred Caronia, un vendeur du labo Orphan Medical Inc, a été condamné en 2008 pour avoir promu un narcoleptique contre l'insomnie et la fibromyalgie, entre autres. Si la pilule en question, le Xyrem, avait bien été approuvée par les autorités US pour traiter la narcolepsie, celles-ci ne s'étaient jamais prononcées sur les autres pathologies. Il est même possible qu'aucune étude n'ait jamais été effectuée sur le sujet. Mais qu'à cela ne tienne... la Cour d'appel de New York a jugé lundi (à deux juges contre un) que cette condamnation contrevenait au premier amendement... qui garantit la liberté d'expression ! 

    Vendre du poison est donc désormais autorisé... au nom de liberté d'expression. Il fallait l'inventer... 

    "Le gouvernement ne peut poursuivre ni les firmes pharmaceutiques ni leurs représentants [pour la promotion de l'utilisation d'un médicament hors AMM*] sans contrevenir à la liberté d'expression" a déclaré le juge Denny Chin. Cette décision "remet en cause les fondements mêmes de notre système centenaire de réglementation des médicaments" écrit la juge (réfractaire) Debra Ann Livingston. Un système "mis au point pour protéger les consommateurs contre les allégations mensongères et sans fondement concernant la sécurité et l'efficacité des médicaments" conclut-elle. 

    Le gouvernement peut toujours porter l'affaire devant la Cour Suprême. En attendant, les Big Pharma trinquent à leur (propre) santé... c'est bien ça l'important. 

    [* AMM: autorisation de mise sur le marché attribuée à un médicament bien précis pour une ou plusieurs pathologies bien précises ]
  • Tout le monde sait que les édulcorants artificiels...

     

     
    Donut

    Tout le monde sait que les édulcorants artificiels ne sont pas bons pour nous, alors pourquoi continue-t-on à en ingérer ?

    Traduction : SOTT 


    « Donne aux plantes (et aux gens) ce qu'elles réclament : des électrolytes ! » Tiré du film Idiocracy
    Je suppose que je me tire moi-même une balle dans le pied avec le titre de cet article. Au fil des ans, le journalisme médical s'est tellement acharné contre les édulcorants artificiels que je doute que quiconque y prête encore attention. Je sais que quand je vois les mots « édulcorant artificiel » dans le titre d'un article, je me mets à penser « Mon Dieu, encore un article sur les édulcorants artificiels ! Je me demande s'il me donnera exactement les mêmes informations que les six derniers articles que j'ai lus sur le sujet avec quelques alternatives au sucre à la fin comme la stévia ou le xylitol ? » Parfois, je les survole pour voir si l'auteur réussit le test décisif de ne pas recommander le miel ou le sirop d'agave (c.-à-d., du sucre et du sucre). 

    Bien, cet article sera un petit peu différent, et pas parce que je vais me référer au sucralose [édulcorant artificiel - NdT] de façon agaçante en utilisant sa dénomination chimique 4-chloro-4-désoxy-α-D-galactose de 1,6-dichloro-1,6-didésoxy-β-D-fructofurannosyle (ça a l'air délicieux, n'est-ce pas ?) Ce qui m'intéresse le plus ici, ce n'est pas d'explorer si ces choses sont mauvaises pour vous, puisqu'il est parfaitement clair qu'elles le sont, mais la question du « pourquoi ». Pourquoi se fait-il que malgré toutes les informations disponibles sur les édulcorants artificiels, l'abondance d'« articles de santé » qui circulent sur Internet et le merdier chimique total que ces abominations alimentaires infligent à votre estomac et à vos intestins, les gens continuent à ingurgiter ce truc comme si c'était de l'eau ? 

    Avant tout, dissipons tous les doutes qui pourraient subsister dans l'esprit de certains sur le fait que ce truc est mauvais pour nous. L'aspartame, le sucralose, la saccharine, le paquet rose, le paquet bleu, le paquet jaune, « régime » ceci ou cela ou le reste - ce truc vous tue tous à petit feu en vous empoisonnant. Sayer Ji de Green Med Info a écrit de bons articles rassemblant les recherches scientifiques sur ces édulcorants ici et ici. Il s'agit de science pure et dure sur le sujet, sans dériver vers le fanatisme Webesque. L'aspartame c'est 11 % de son poids en méthanol et le méthanol est un poison.Splenda c'est un « hydrocarbure chloré de la même famille que les pesticides mortels comme le DDT, les insecticides, les biocides, les désinfectants comme l'eau de Javel Clorox et les gaz toxiques de la Première Guerre mondiale comme le chlore urée », pour citer Sayer Ji sur le sujet. Et avant que quelqu'un ne proteste en me disant que les similitudes chimiques ne veulent rien dire du tout et qu'une seule molécule de différence peut entièrement changer les propriétés d'une substance, ce qui est vrai dans certains contextes, voici ce que dit le Dr. James Bowden :
    « N'importe quel hydrocarbure chloré qui n'est pas directement excrété intact du corps peut provoquer d'immenses dégâts dans les processus métaboliques humains et finalement, nos organes internes. Le foie est un organe de détoxification qui s'occupe des poisons ingérés. Les hydrocarbures chlorés endommagent les hépatocytes, les cellules métaboliques du foie, et les détruisent. Lors de tests sur les animaux, Splenda [sucralose] a provoqué un gonflement du foie, comme le font tous les poisons hydrocarbures chlorés, et a aussi calcifié les reins des animaux testés dans les études de toxicité. »
    Voici une courte liste de certains des nombreux effets qu'a la consommation d'édulcorants artificiels sur le corps (la plupart proviennent d'études sur les animaux) :
    • Tumeurs du tractus urinaire
    • Augmentation du taux de cancer du cerveau [aspartame]
    • Rétrécissement de 40 % du thymus [sucralose]
    • Risque deux fois supérieur de déclin de la fonction rénale chez la femme
    • Risque accru de lymphome non hodgkinien et de myélome multiple
    • Foie et rein hypertrophiés [sucralose]
    • Taux de croissance réduit [sucralose]
    • Contribution aux symptômes de fibromyalgie (une autre étude a trouvé que supprimer les édulcorants artificiels de l'alimentation était une « option thérapeutique fonctionnelle ». C'est vrai, supprimer les édulcorants artificiels de l'alimentation constitue un traitement contre la maladie.)
    • Acidose métabolique imitant l'acidocétose diabétique
    • Cancer du foie et du poumon [aspartame]
    • Augmentation possible de l'expression génique du cancer dans les organes [aspartame]
    • Effets négatifs sur la cognition spatiale et l'insulinosensibilité
    • Minéralisation pelvienne anormale [sucralose]
    • Hyperplasie du pelvis [sucralose]
    Et ça n'est qu'une courte liste. Le sujet de la toxicité des édulcorants artificiels est vaste et je n'ai donné que quelques petits points de départs dans les liens ci-dessus. Mais ça n'est pas vraiment ce dont je souhaitais discuter. Comme dit auparavant, je voulais explorer pourquoi les gens ingèrent encore ces trucs. 

    Il y a quelques possibilités que je vais coucher par écrit ici : 

    1. Certaines personnes ne savent pas 

    Bien que cela soit possible, il est hautement improbable que quiconque en Occident puisse plaider l'ignorance de cette chose. Voici une vidéo du Dr Oz interviewé par Oprah, deux des plus grands noms dans les célébrités de l'« infomusement » (je ne sais pas si c'est vraiment comme ça qu'on appelle ça, je viens juste de l'inventer), avec une audience combinée de centaines de millions de personnes, et ils parlent des édulcorants artificiels et de la façon dont ils peuvent entraîner une prise de poids. Oz dit aussi qu'ils sont artificiels et qu'il ne les utiliserait pas ou ne les donnerait pas à ses enfants. Bien qu'il ne dise pas qu'ils provoquent le genre de dégâts démontrés par la science (Dr Oz, êtes-vous en train d'édulcorer la vérité ici ? Tss tss) et qu'il fasse de la pub pour le sirop d'agave (du sirop de maïs à haute teneur en fructose, quelqu'un ?), l'impression d'ensemble est négative. Si même le pilier le plus populaire de la « santémusement » (encore mieux !) dit qu'il ne touchera pas à ça, alors les gens devraient pour le moins être conscients que ces choses ne sont pas inoffensives. 

    2. Les gens s'en fichent 

    Bon, difficile de soutenir le contraire. Une partie importante de la population semble sacrément avoir tendance à se tuer à petit feu avec son alimentation et ses choix de style de vie dans une flambée de gloire narcissique du type je-vais-montrer-à-l'univers-qui-c'est-le patron (mais un lent embrasement de gloire. Peut-être plus une braise de gloire). Mais une proportion apparemment aussi importante d'utilisateurs d'édulcorants artificiels diraient eux-mêmes qu'ils « se préoccupent de leur santé », bien que je ne leur ferais certainement pas grâce de ce qualificatif moi-même. J'attribue ça au fait qu'il y a plus de trente ans que l'Association américaine de Diététique nous enfonce dans le crâne l'idée que les calories sont un mal nécessaire qui devrait être minimisé à tout prix passant outre le fait que les aliments sans calorie vous tueront plus tard en fin de compte. La croyance erronée qu'en évitant d'ingérer de l'énergie (les calories) avec votre nourriture vous rentrerez à nouveau dans votre robe de bal de promo va bien évidemment davantage affecter votre comportement que les risques de déformations d'organes. Après tout, je ne peux pas voir mes organes mais je peux voir mon bide dépasser de ma ceinture. Cette section aurait peut-être dû être intitulée « Le système de valeur complètement difforme des Américains du Nord ». 

    3. Il y a trop d'informations contradictoires 

    Vrai. Le monde du régime à faible teneur en glucides est plein de gens qui suggèrent le truc artificiel comme alternative au sucre. Cela n'aide certainement pas non plus que certains médecins dans les médias, qui pratiquent sans doute davantage le racolage rémunéré que la vraie médecine, soient là pour dire à tout le monde que les dommages causés par les édulcorants artificiels sont « exagérés » ou, pire encore, un « mythe ». Vous remarquerez dans ce lien que le Dr. Keri Peterson dit que ces « mythes » n'ont jamais été démontrés dans des études sur l'homme. Cependant, ils l'ont été sans l'ombre d'un doute dans les études sur les animaux, mais au lieu d'ordonner le principe de précaution, ces autorités en matière de santé préféreraient vous voir continuer à prendre part à l'expérience humaine à grande échelle tout en se remplissant les poches au passage. 

    Mais puisque nous avons établi dans le point nº 1 que les gens doivent réaliser un minimum qu'une certaine controverse entoure le sujet, ne voudraient-ils pas creuser un petit peu ? Je veux dire, le Dr Oz est un génie et tout ça (*toussotement*) mais cela ne vaudrait-il pas la peine de prendre le temps de faire quelques petites recherches sur le sujet ? Peut-être serait-il sage d'avoir un second avis si ce n'est de vraiment fouiller dans Pub Med ? 

    Donc, en toute probabilité, les gens sont au courant et, à condition qu'ils s'en soucient, devraient au moins être portés à faire des recherches, étant donné toutes les informations contradictoires. Alors, qu'est-ce qui fait que les gens se sentent à l'aise dans leur choix de s'empoisonner eux et leur famille, souvent avec la fière satisfaction de savoir qu'ils font ce qui est bon pour leur santé ? 

    4. Les gens croient les personnalités qui font autorité au-delà de ce qui est raisonnable 


    Avant de devenir l'Hermann Goering de George Bush Jr, Rumsfeld surveilla la diffusion de l'aspartame toxique dans l'alimentation. Même à l'époque, on SAVAIT qu'il y avait de sérieux effets secondaires...
    Bingo. Les gens persévèrent dans ce comportement car les autorités perçues en la matière n'ont pas jugé nécessaire d'arrêter de le faire. Ça paraît un peu stupide dit comme ça mais pensez aux excuses que vous entendez : « Si ce truc était dangereux, ça ne se serait pas en vente dans les magasins » ou « Il y a des gens pour tester ce genre de truc » ou « Si c'était mauvais, personne n'en mangerait et l'industrie arrêterait d'en produire ». C'est en gros la croyance invétérée qu'il y a quelqu'un pour faire attention à nous d'une certaine manière (ou que le « marché » ne financera pas des produits qui sont en fait dangereux). 

    Maintenant, je réalise que beaucoup d'entre vous qui lisez ceci ne seront pas du genre à se fier à quelque agence peu comprise pour déterminer ce qui est sans danger et ce qui ne l'est pas. Rien ne m'effraie plus que l'idée d'abandonner mon libre arbitre à de quelconques conseils d'administration quelque part jouant à la roulette russe avec ma santé parce qu'ils ont déterminé que retirer un produit de la vente coûterait plus cher que les procès contre les dommages subis. Quand il s'agit de ma santé, je suis 100 % proactif pour trouver comment ce que je mange va m'affecter. Je ne me fierai pas au Gouvernement sur ce point précis, merci bien. 

    Mais il y a un segment de la population qui suivra la règle de « l'autorité », ou juste l'autorité perçue, même s'il devient évident que cette autorité n'a pas leurs meilleurs intérêts à cœur. Ce segment est ce que Bob Altemeyer appelle « les Autoritaristes », aussi désignés par le terme de Suiveurs Autoritaristes, qui partagent la malheureuse caractéristique de croire aveuglément l'autorité officielle. Selon Bob :
    « Ils [les autoritaristes] sont fortement soumis à l'autorité établie, agressifs au nom de cette autorité, et conventionnels au point d'insister sur le fait que tout le monde devrait se comporter comme le décident leurs autorités. Ils sont peureux et suffisants et ont en eux beaucoup d'hostilité qu'ils dirigent volontiers vers divers groupes externes. Ils sont facilement incités, facilement menés, plutôt non enclins à penser par eux-mêmes, largement imperméables aux faits et à la raison et se fient avant tout au support social pour maintenir leurs croyances. Ils sont extrêmement loyaux envers leur propre groupe, ont un esprit très fortifié et fortement compartimenté, utilisent des tas de « deux poids, deux mesures » dans leurs jugements, sont étonnamment sans scrupules par moments et souvent hypocrites. Mais ils sont aussi insaisissables quand il s'agit de culpabilité. Ils sont inconscients d'eux-mêmes, ethnocentriques et bourrés de préjugés, et aussi bornés que limités. »
    Je pense que l'on connaît tous des gens comme ça. J'ai une tante qui se fâche franchement à chaque fois que quelqu'un exprime une opinion qui ne tient pas de l'idéologie politique de droite. Bob a trouvé grâce à ses études approfondies sur le sujet que le contingent de suiveurs autoritaristes représente grossièrement 50 % de la population. 

    Et ce ne sont pas que des gens qui ne sont pas si intelligents ou fréquentent les groupes autoritaristes de droite. Les suiveurs autoritaristes peuvent être tout à fait intelligents, de n'importe quel bord politique ou même apolitiques ; idem pour la religion, la race ou le statut socio-économique. Il se trouve seulement qu'ils succombent à ce qui est populaire par rapport à ce qu'ils évaluent comme moralement ou objectivement correct sur la base de leur propre psychologie. Pour eux, ce qui est moralement ou objectivement correct, c'est ce qui a été décrété comme tel par les autorités. Vous pouvez voir ses effets dans de multiples domaines, dont la science, le milieu universitaire, la nutrition, la politique du gouvernement, tout ce que vous voulez. Les nouvelles approches ou théories, au lieu d'être comprises, explorées et évaluées sont d'emblée ignorées en faveur du statu quo. Ce qui est impopulaire est ridiculisé ou ignoré. 

    D'après cet ancien SOTT Focus sur Sarah Palin et sa ligue de suiveurs aveugles :
    « Il semble que les suiveurs autoritaristes n'aient qu'une valeur interne ou plutôt un instinct : ils considèrent le monde en termes de « nous » (le groupe bon et vertueux auquel ils appartiennent) et « eux » (le groupe externe malfaisant sur lequel sont projetés des stéréotypes négatifs). En un sens, ils fonctionnent directement à partir de leur cerveau reptilien, qui traite des objectifs de base : la survie, l'établissement d'un territoire et la dominance sociale. Cela concorde avec les idées du psychologue Kazimierz Dabrowski qui reliait l'incapacité à développer une « hiérarchie de valeurs authentique » à un faible niveau de développement émotionnel. 

    Pour créer et maintenir une image cohésive du « nous » contre « eux », la personnalité autoritariste modèle constamment les faits en fonction de ses croyances sur la réalité. C'est de la pensée hautement subjective.
    Dans le domaine de la santé, cela finit en polarisation entre « ce que les médecins conventionnels disent » et « ce que les barjos disent sur Internet ». En fait, il n'existe pas de polarisation de ce genre car il y a un large éventail d'opinions et de positions émanant à la fois des médecins et des thérapeutes alternatifs ainsi que des journalistes médicaux de tout bord. Mais pour un cerveau qui fonctionne au niveau de la survie, du territoire et de la dominance sociale, ce qui se dit réellement est moins important que ce que le groupe juge acceptable. S'identifier au groupe externe ou même remettre en question son propre groupe est considéré comme dangereux, au moins à un niveau inconscient, et n'est donc pas acceptable. 

    Maintenant, il est important de souligner ici qu'être un suiveur autoritariste n'est pas « mal ». Ces gens ne sont pas le diable. C'est juste un segment de la population qui se trouve être émotionnellement moins évolué, par manque d'un meilleur terme (voir les études de Dabrowski sur le développement humain pour en savoir plus sur le sujet). De la même manière que vous ne vous fâcheriez pas ou ne vous sentiriez pas supérieur face à quelqu'un de moins intelligent que vous, il n'y a aucune utilité à adopter cette attitude ici. 

    L'article poursuit :
    « L'esprit autoritariste ne fait pas qu'ajuster la réalité à ses croyances, inconsciemment, il s'ajuste aussi lui-même aux courants les plus apparents de la réalité objective qui l'entoure. À cause de cela, les autoritaristes sont des penseurs conformistes et conventionnels. Les recherches l'ont montré à maintes reprises, notamment celles de Milgram. En suivant sa pensée, la conformité peut être liée au respect du pouvoir de l'autorité, y compris celui du consensus. Robert Altemeyer a fait une autre observation profonde. Puisque les autoritaristes n'ont aucune réelle conviction interne, ils manquent simplement d'individualité basique et d'un sentiment d'identité : 

    [...] J'ai aussi découvert que si vous demandez aux sujets d'évaluer l'importance de diverses valeurs dans la vie, les suiveurs autoritaristes placent « être normal » à un niveau bien plus haut que la plupart des gens. C'est presque comme s'ils voulaient disparaître en tant qu'individus dans la vaste masse des Ordinaires. [...] 

    Ils sont tout à fait capables d'adhérer aux croyances appuyées par leur propre groupe quand celles-ci sont en conflit avec ce qui est tenu par la société dans son ensemble. Néanmoins, ils sont entraînés par ce que tous les autres font ou disent, du moins ce qu'ils en imaginent. [...] 

    [...] Les suiveurs autoritaristes se laissent facilement influencer par des meneurs psychopathes - des dominants très autoritaristes dénués de toute empathie. »
    Donc, en d'autres termes, même si vous balanciez la réalité pure et dure sur les édulcorants artificiels au visage d'un suiveur autoritariste, comme je l'ai fait plus d'une fois, il ne reculerait probablement pas d'un centimètre de sa position si son autorité perçue n'a pas jugé nécessaire de le faire. Tant que vous voyez ces édulcorants sur toutes les tables de tous les restaurants dans le monde occidental et que les sodas diététiques restent au menu et garnissent les étagères de toutes les épiceries, alors « l'autorité » les perçoit toujours à l'évidence comme acceptable. 


    Réunion des inspecteurs du Bureau de la chimie à Buffalo en 1909. C'étaient des chimistes et des pharmaciens qui travaillaient au nom de l'industrie chimique en pleine explosion, pas des nutritionnistes préoccupés ou bien au fait de l'alimentation humaine.
    Ce qui est vraiment très dommageable si l'on considère qui est vraiment l'autorité dans cette situation. Aux États-Unis, c'est la FDA. Et tout ça mène à la question suivante : pourquoi la FDA n'est-elle pas intervenue, n'a-t-elle pas examiné les preuves et retiré ces édulcorants artificiels du marché une fois pour toutes ? Même s'il fut plaidé qu'il n'y a pas suffisamment de preuves, on ne peut nier qu'il y a assez de preuves d'un manque éventuel de sécurité pour retirer ces trucs du marché jusqu'à ce qu'une position probante puisse être atteinte.Après tout, si 50 % de la population suivra les autorités quoiqu'il en coûte, ces autorités n'ont-elles pas la responsabilité morale de prendre soin de leur troupeau ? Mais au fait c'est qui au juste la FDA, nom d'une pipe ? 

    Eh bien, c'est une question intéressante. La FDA est née en 1862 en tant que « Division de la Chimie », connue plus tard sous le nom de Bureau de la chimie avant de prendre le nom de FDA en 1930. Son boulot à l'époque était d'approuver et d'autoriser les produits de l'industrie chimique. En dépit de la croyance populaire, il ne s'agissait pas de protéger le consommateur des produits chimiques nocifs. Ils existaient pour protéger l'industrie, pas le consommateur. En approuvant et autorisant les produits de l'industrie chimique, la Division de la chimie faisait fonction de bouclier légal entre le consommateur et l'industrie en déclarant que les produits étaient « sans danger ». 

    N'avez-vous jamais entendu le dicton « un zèbre ne peut rien changer à ses rayures » ? Jusqu'à ce jour, c'est une des fonctions premières de la FDA bien qu'ils aient endossé beaucoup d'autres mandats avec le temps : protéger l'industrie chimique, maintenant l'industrie pharmaceutique et celle des additifs alimentaires contre des procès de préjudice au consommateur par le biais de ses « agréments » sous la forme du statut de sécurité refuge du G.R.A.S. (Generally Recognized As Safe) [Généralement reconnu sans danger - NdT]. Dans la plupart des cas, cela laisse le grand public sans recours légal contre l'industrie chimique car il doit se dresser contre des géants monolithiques de la chimie riche de milliards de dollars dont les produits sont « approuvés par la FDA ». Donc, l'industrie est protégée et on lui offre un déni plausible. 

    Est-ce un petit peu trop conspirationniste pour vous ? Eh bien, ne vous fiez pas à moi mais à ce que dit l'ancien commissaire de la FDA, le Dr. Herbert Ley :
    « La FDA protège les grandes compagnies pharmaceutiques et en est ultérieurement récompensée, et en utilisant les pouvoirs de police du gouvernement, elle attaque ceux qui menacent les grandes compagnies pharmaceutiques. Les gens pensent que la FDA les protège. C'est faux. Ce que fait la FDA et ce que le public pense qu'elle fait sont aussi différents que le jour et la nuit. »
    Pour récapituler, nous avons des suiveurs autoritaristes qui composent la moitié de la population et qui suivront volontairement les « autorités » perçues de leur propre groupe sur n'importe quel sujet donné, sans considérer les failles dans leur raisonnement ou la rectitude morale de leur caractère. Mais au lieu d'avoir des autorités bienveillantes qui prennent réellement soin de leurs suiveurs, nous avons des institutions corrompues, dont les postes clés sont probablement occupés par des psychopathes et autres individus atteints de sérieux troubles du caractère, qui sont constitutionnellement incapables d'éprouver de la compassion envers ceux à qui ils nuisent, favorisant au contraire l'industrie et la machine à faire du fric. Les édulcorants artificiels ne seront jamais retirés du marché tant qu'ils en tireront profit et certains membres de la population n'arrêteront jamais de les consommer tant qu'ils seront perçus comme acceptables, et le fait même qu'ils soient offerts à la consommation est perçu comme une acceptation. 

    Cette même situation ne se produit pas seulement avec les édulcorants et les additifs alimentaires. On peut l'observer dans de multiples domaines - les organismes établis pour nous protéger poursuivent en fait leurs propres intérêts tandis que le peuple présume que tout va bien. C'est pourquoi il est si important à notre époque de faire vos propres recherches et d'échanger avec des personnes qui ont le même état d'esprit pour partager les informations. Ce n'est pas un moment de notre histoire où l'on peut faire confiance à ce que disent les « autorités » ou faire des suppositions basées sur ce que font tous les autres. Si quelqu'un vous dit quelque chose, cherchez les intentions cachées, vérifiez les références et faites des recherches sur Internet. Cela pourrait vous sauver la vie ! 

    Références et lectures complémentaires 

    L'amère vérité sur Splenda 

    Entrée de la base de données de Green Med sur l'Aspartame 

    Un nouveau rapport montre à quel point vous deveniez accro aux sodas diététiques 

    Les Rockfeller, la FDA et l'industrie du cancer 

    The Authoritarians de Bob Altemeyer (livre complet en format PDF) 

    Un aperçu de la philosophie de Kazimierz Dabrowski
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    Doug DiPasquale

    Doug DiPasquale est nutritionniste holistique, adepte du régime paléo et journaliste médical qui vit à Toronto au Canada. Il collabore régulièrement à SOTT.net, Dot Connector Magazine, le Huffington Post Canada, The Food Network Canada et il a contribué à de nombreux autres blogues et publications sur Internet. Il est passionné par la nourriture que nous mangeons, exposant les mensonges et la pensée défectueuse de la « police de l'alimentation » et informant le public sur la manière de manger de la vraie nourriture, à savoir, remplacer cette fichue dose de blé par du bacon.

  • PAUL VACCA ET LES BANKSTERS

     

    Posté par 2ccr le 6 décembre 2012

    PAUL VACCA ET LES BANKSTERS dans Personnages vacca-300x186« Haut les mains ! »Au début du rêve américain était le hold-up, cette faculté d’arracher des mains le bien d’autrui… Dans un essai original, Paul Vacca, amateur de film noir, braque les projecteurs sur l’origine du capitalisme, et illustre, à sa manière, un dialogue entre un parrain et son fils : « Petit, tu ne braqueras plus les banques, tu en créeras une ! »

    Il y a peu de chose commune, hormis l’appât du gain, entre les dilettantes du Colt 45, Bonny Parker, Clyde Barrow, Dillinger, et les as de la finance qui organisent, aujourd’hui, à temps plein, au travers d’algorithmes, expropriations, guerres et famines. Dans la vie, tout oppose les deux figures, bankster et « casseur » : l’origine sociale, l’éducation, les moyens et la durée de l’entreprise.

    Tel un pilote de drone, à l’encontre du braqueur, le bankster n’a aucun contact physique avec les victimes, et agit sur ordre. En pianotant sur son clavier, le filou provoque un maximum de dégâts économiques pour une montagne de fric virtuel, en quelques jeux d’écriture ou de savantes combinaisons posées comme des mines à retardement sur les flux financiers ; sa finalité est de blanchir l’argent en même temps qu’il dévalise des populations entières. Voici deux exemples donnés par Paul Vacca :

    a)      Le casse des subprimes. En 2007, une « association de malfaiteurs » composée de banques, d’assureurs, d’investisseurs et d’agences de notation mettent au point une chaîne de crédits subprimes à base de titrisation… Des millions de foyers américains cèdent aux sirènes des annonceurs et achètent des titres pourris pour rembourser leurs dettes ; résultat : plus d’un million de propriétaires perdent leur maison que les aigrefins rachètent à vils prix. Le butin est évalué à plusieurs milliards de dollars !

    b)      Le plan Paulson. Le 3 octobre 2008, un accord est signé entre les banquiers du secteur privé et le secrétaire du trésor américain, Henry Paulson, un ancien dirigeant de Goldman Sachs, sur le dos des contribuables ; ces derniers sont contraints, au nom d’un chimérique projet de sauvetage, de racheter les emprunts toxiques des banques américaines. Les observateurs estiment, à cette occasion, que chaque américain est rançonné de 3 500 dollars !

    c)      Butin amassé par la bande dite des « déréglementeurs » : plus de 700 milliards de dollars !

    Comparativement, Ronald Biggs et Albert Spaggiari (fameux gangsters historiques) sont des hommes du Néanderthal, fascinés par la couleur verte des billets. Certes, le voyou à l’ancienne et le bankster sont animés tous deux d’une même injonction : « enrichis-toi ! ». Mais le point de ressemblance s’arrête-là… L’un est dans la brutalité immédiate des choses : secouer un employé et ouvrir un coffre-fort ; l’autre dans l’infini et l’immatérialité du pouvoir : gouverner la Planète. Les affaires sont choses trop sérieuses, aujourd’hui, pour les laisser aux mains du Milieu.

    Avec les hold-up financiers, l’on assiste à une inversion totale de polarité. En l’espèce, ce n’est plus un citoyen qui braque une banque, mais la banque qui braque l’ensemble des citoyens. Et, alors que le hold-up traditionnel était illégal, et pouvait être à certains égards (et c’est ainsi que le présente le cinéma) légitime, le hold-up des financiers en est la parfaite image inversée. Totalement légal (puisque ce sont les acteurs du système financier qui édictent leurs propres règles sous le regard approbateur de l’Etat) mais illégitime, car les seuls à en payer le prix sont les citoyens. Si le braqueur à l’ancienne était hors la loi, les braqueurs de la finance sont confortablement installés au-dessus des lois. Cyniques et iniques, favorisant leur caste, les banques se comportent en Robin des Bois à rebours : elles volent les pauvres pour donner aux riches. »

    Lisez Paul Vacca « La Société du hold-up », et vous aurez envie de cogner très fort sur votre banquier ! … ou de bâtir votre propre banque.

    D’aprés HIMALOVE