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  • Maroc:L'avortement en question

    Face à la loi, avorter en haute mer

     Le “bateau pour l’avortement” de l’association Women on Waves, qui pratique des avortements dans les eaux internationales, doit arriver ce jeudi 4 octobre au port de Smir. Une provocation pour certains, une opération légitime pour d'autres.

     

    Photo Women on waves, lors d'une précédente campagne.Photo Women on waves, lors d'une précédente campagne.
    Les autorités marocaines autoriseront-elles le voilier de l’ONG néerlandaise Women on Waves  (“des femmes sur les vagues”) à accoster dans un des ports du pays ? “Les Marocaines qui ont choisi d’interrompre leur grossesse pour diverses raisons peuvent le faire à bord du bateau, en toute sécurité”, précise Ibtissame Betty Lachgar, psychologue, membre du très controversé Mali (Mouvement alternatif pour les libertés individuelles), initiateur de cette croisade contre l’interdiction de l’avortement, qui se félicite au passage de cette initiative qui aura lieu pour la première fois dans un pays arabo-musulman.

    “Nous allons mettre en place un numéro de téléphone où les femmes pourront nous contacter, afin de leur expliquer la procédure. L’avortement se fait en haute mer, dans les eaux internationales, loin du territoire marocain.” Une manière de contourner la loi marocaine qui condamne l’avortement.

    L’initiative, qualifiée de courageuse par certains et de provocatrice par d’autres, vise surtout à inciter le gouvernement Benkirane à “abroger les articles 449 à 458 du Code pénal, qui pénalis l’avortement”. La loi condamne aussi bien la femme que toute personne qui tente de l’aider à pratiquer une IVG. Cette loi est qualifiée de désuète par les partisans de la légalisation de l’avortement, notamment l’Amlac (Association marocaine de la lutte contre l’avortement clandestin).

    La réalité amère vécue par les femmes nécessite une réforme urgente de la législation. “Nous recensons de 600 à 800 avortements clandestins chaque jour au Maroc. C’est une véritable tragédie, et le gouvernement n’en est pas conscient. Les femmes n’avortent pas par plaisir. S’il y a avortement, c’est qu’il y a souffrance et détresse”, s’indigne Ibtissame Betty Lachgar, en précisant que “l’Etat n’a pas à choisir à la place de la femme d’avorter ou non. C’est un droit de la femme”. Pour sensibiliser autant de femmes et de jeunes filles, l’ONG a diffusé sur Internet une pétition. “Notre objectif est d’attirer l’attention sur les conséquences d’une grossesse non désirée et d’un avortement illégal, et de mettre fin aux pratiques clandestines qui comportent de nombreux dangers en offrant des moyens d’avortement légaux, contrôlés et sanitaires afin de sauver des vies”, poursuit-elle.

    Alors que Bassima Hakkaoui, ministre la Solidarité, de la Femme, de la Famille et du Développement social est restée injoignable, une source au sein du département de Mustapha El-Khalfi, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, a déclaré que “cette initiative de Women on Waves est un non-événement. Elle est tellement marginale qu’elle ne doit pas nous détourner des questions prioritaires et fondamentales pour le pays. L’appel à des pratiques interdites dans la législation marocaine sera traité selon les textes législatifs en vigueur.”

    Des observateurs interrogés sur la question sont unanimes à dire que le scénario vécu par la croisière “Exotic Mediterranean”, transportant des passagers homosexuels, se répétera. Le navire avait été interdit de faire escale à Casablanca “pour des raisons de sécurité”.
  • Démocratie : faut-il croire aux résultats des élections ?


    En revenant sur les révélations du très sérieux quotidien italien, le Corriere della Sera, on se pose une question fondamentale au sujet du sens à donner aux élections et à leurs résultats dans nos respectables démocraties. Le Colonel Kadhafi et ses proches auraient donc été victimes d’une« guerre de liquidation » destinée à faire disparaître des témoins gênants en rapport avec le financement de la campagne de Nicolas Sarkozy. On avait pourtant cru, de bonne foi, à la version officielle.

    La guerre de Libye fut menée par les Occidentaux en vue de prévenir les massacres, voire un « génocide »contre les habitants de Bengazi. Et lorsqu’on s’efforçait de ne pas croire à la version officielle, on percevait derrière cette guerre des enjeux pétroliers. Il fallait voir beaucoup plus loin : le Guide libyen, et surtout son fils Saïf al-Islam, persuadés qu’ils étaient intouchables (vu les milliards de dollars qu’ils avaient amassés)risquaient de « balancer », avec des preuves indiscutables. Il fallait régler le problème[1] de main de maître. Puisque ces révélations aurait ruiné des tas de carrières en France, voire sur l’ensemble du Vieux Continent. Elles auraient, par-dessus tout, dévasté le moral des peuples attachés à la démocratie et à des « valeurs »millénaires. L’effondrement de tout un monde.

    En tout cas, sur le plan du droit, un tel financement occulte, en partie reconnu par Claude Guéant (environ 5.000[2] euros, avait-il avoué, 50 millions selon l’hebdomadaire italien) constitue un motif d’annulation du scrutin présidentiel (article 50 de l’ordonnance du 07 novembre 1958[3]). Encore que le cadre juridique ne permet pas de tirer toutes les conséquences qu’une affaire de cette nature mérite, en commençant par le dédommagement des personnes lésées.

    Des électeurs qui, de bonne foi, croient s’acquitter de leur devoir civique en votant dans le cadre d’une élection« démocratique », sont naturellement blessés en apprenant que des acteurs cachés (libyens) étaient à la manœuvre pour « dicter » l’issue du scrutin.

    Quant à la candidate malheureuse, Ségolène Royal, on lui aurait préféré une autre vocation que la politique. Si elle avait pratiqué du vélo, elle serait, aujourd’hui, en train de se frotter les mains. En disqualifiant Lance Armstrong, les hautes instances du cyclisme vont devoir attribuer les trophées du septuple champion de France à ses concurrents venus juste en seconde position. Madame Royal, elle, a définitivement perdu sa chance d’accéder au Palais de l’Elysée, même si des enquêtes aboutissent un jour à la certitude que le vainqueur de 2007 avait « triché » dans cette compétition avec des valises libyennes. Il y a vraiment quelque chose d’injuste dans le sort réservé aux politiques qui font l’effort de la sincérité.

    Pour revenir sur les aspects juridiques, on va peut-être trop vite, trop loin. On imagine difficilement des juges français se bousculer sur cette affaire des « valises libyennes ». Les « évènements » ont débouché sur une métamorphose de l’environnement politique et sécuritaire telle que le moindre commencement d’une action judiciaire semble voué à l’échec. Les preuves ont disparu, les témoins liquidés. Saïf al-Islam qui croyait détenir un moyen de chantage est à un cheveu de la mort. Les autres sont dispersés aux quatre coins de la planète où ils tiennent à rester « invisibles ». Et même si quelques « courageux » se prêtaient à un début d’instruction judiciaire, on se demande bien à quoi elle aboutirait.

    Déjà, lorsque le juge constitutionnel, compétent en matière électorale, constate qu’il y a eu de graves irrégularités, par exemple, au sujet des comptes de campagne, il préfère « passer l’éponge ». L’ancien président du Conseil constitutionnel, Roland Dumas, a fait des aveux hallucinants selon lesquels les comptes de campagne des candidats Chirac et Balladur avaient été validés par la haute institution alors qu’ils comportaient des « dépassements » et des « recettes injustifiées ». Il avoue, de fait, que sur le plan du droit, l’élection présidentielle de 1995 aurait dû être annulée. La France aura donc vécu sept ans durant sous un mandat, celui du Président Chirac, qui n’avait pas lieu d’être. Mais il y a pire.

    Le Conseil constitutionnel, garant du respect des lois qui régissent l’ensemble de notre vie nationale, aurait donc trahi la nation française en se prêtant à un « arrangement » qui aurait justifié la démission de l’ensemble de ses membres. Pourtant, personne ne démissionna. Et lorsqu’on croit tenir le pire, on n’est pas au bout de ses surprises.

    En effet, pendant des années, la Françafrique a littéralement « acheté » la démocratie française. Nos élus de droite, de gauche et même d’extrême droite défilaient devant un « vieux chef d’Afrique » qui distribuait des valises. L’électeur français n’y a vu que du vent. Une vidéo à peine croyable a circulé sur le net avant de disparaître, comme par hasard. On croyait qu’il y avait d’irréductibles « racistes » parmi nos politiques et que les électeurs de la « France pour les Français » pouvaient légitimement espérer que quelqu’un incarnait leurs aspirations à l’occasion des scrutins successifs. On croyait également qu’il y avait des personnalités de gauche et des personnalités de droite.

    Tous les électeurs se sont fait avoir, pendant des années, puisque « là-haut » tout le monde mangeait dans la gamelle,… ou plutôt dans la même calebasse concoctée par le « vieil ami africain » Omar Bongo.

    Toutes ces élections méritaient d’être annulées et les élus, parvenus aux postes qu’ils avaient occupés, condamnés à de lourdes peines. Mais la justice n’a pas les moyens qu’elle mériterait d’avoir et les juges, qui croulent sous des montagnes de dossiers, mettent des années pour dénicher quelques indices. Il en faut autant pour amorcer la procédure et davantage pour aboutir à la moindre condamnation sachant qu’un appel sera interjeté et mettra d’autres années de procédure et que, même si les juges du second degré confirmaient le verdict initial, un pourvoi en cassation est systématiquement formé par les condamnés. Lorsque tout ceci sera fini, le concerné sera trop vieux pour aller en prison. A quoi ça servirait d’ailleurs de l’envoyer en prison où il risque de perdre la vie, ce qui ferait passer le juge d’application des peines pour un monstre qui enferme des grabataires ?

    Mais personne, à ce moment-là, trente ou quarante ans plus tard, ne se demande à quel point cela est grave d’avoir truqué une élection et d’avoir abusé de la foi en la démocratie de l’électeur français. C’est encore pire de nos jours, semble-t-il.

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    Il y a 8 mois

    Actu culturelle de la semaine : Cheval de guerre, Les Infidèles, Le territoire des loups, Mass (...)

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    Il parait que la plupart des élections dans nos respectables démocraties sont jouées d’avance. Sans qu’il ne soit besoin de prêter le flanc à l’abominable« théorie du complot », il y a des « choses » dont on peut aisément se rendre compte, rien qu’en observant.

    Le Réseau Voltaire, qu’on l’aime ou qu’on ne l’aime pas, a révélé que pour permettre à Nicolas Sarkozy de gagner l’élection de 2007, « tout » avait été entrepris pour affaiblir politiquement et médiatiquement ses adversaires les plus redoutables, de gauche comme de droite. On parle d’un certain Laurent Fabius. On y croit ou on n’y croit pas, mais il faut que quelqu’un trouve une explication rationnelle sur le fait que dans une démocratie tous les journaux, presque tous les jours, ont systématiquement consacré leur une à une personne, alors simplement ministre et réservé à ses adversaires le rôle d’idiots utiles. Et lorsqu’un certain 14 mai 2011, des individus se livrent à une « danse de joie » pour célébrer le sabordage réussi d’un illustre personnage engagé dans la course à l’Elysée ; et que le Procurer Cyrus Vance Jr préfère jeter l’éponge alors qu’il tenait là un magnifique trophée pour sa carrière, on est difficilement disposé à croire que les choses arrivent par hasard.

    Plus globalement, lorsqu’on se rend dans un bureau de vote, il y a une question qu’on se pose systématiquement : pourquoi nous demande-t-on de choisir entre ces deux-là ? Il n’y a vraiment rien de mieux en France que Hollande-Sarkozy ? Rien de mieux aux Etats-Unis qu’Obama-Romney ? Pourquoi le peuple, sur la base des listes électorales, ne devrait pas avoir le droit d’établir la liste des candidats qu’il considère comme« valables » pour chacune des formations politiques ?

    Une telle précaution permettrait, au moins, d’empêcher que de bons candidats passent à la trappe lors des« manœuvres d’appareil » qui représentent la première phase de l’« arnaque » dans laquelle les partis, et les lobbies qui grouillent dans leur sillage, entraînent les électeurs et, avec eux, toute notre démocratie.

    Boniface MUSAVULI


    [2] Difficile de croire que Kadhafi (plusieurs dizaines de milliards de dollars) n’a pu donner que 5.000 euros. Et même dans ce cas, il s’agirait d’un financement occulte d’un candidat à la présidentielle française par un Etat étranger, ce qui constitue un indiscutable motif d’annulation de son élection.

    [3] Article 50 de l’ordonnance n° 58-1067 du 07 novembre 1958 portant loi organique sur le Conseil constitutionnel : « Dans le cas où le Conseil constitutionnel constate l'existence d'irrégularités dans le déroulement des opérations, il lui appartient d'apprécier si, eu égard à la nature et à la gravité de ces irrégularités, il y a lieu soit de maintenir lesdites opérations, soit de prononcer leur annulation totale ou partielle. »

  • Kadhafi aurait été assassiné par un agent secret français

     D’après le quotidien italien Il Corriere della Sera, le colonel Kadhafi aurait été tué par un agent secret français avec la complicité de Damas. Pourquoi ? Parce que le dictateur libyen menaçait de faire des révélations sur le financement de la campagne électorale de Nicolas Sarkozy en 2007. Pour le régime syrien, il s’agissait de resserrer les liens avec la France.

    Le président français Nicolas Sarkozy recevant Mouammar Kadhafi à l'Elysée le 10 décembre 2007.Le président français Nicolas Sarkozy recevant Mouammar Kadhafi à l'Elysée le 10 décembre 2007.AFP
    Ce serait donc un “agent étranger”, et non les Brigades révolutionnaires libyennes, qui aurait tué Muammar Kadhafi d’une balle dans la tête le 20 octobre 2011, près de Syrte. Ce n’est pas la première fois que la version officielle de la mort du Colonel est mise en doute en Libye ou à l’étranger. Mais cette fois, c’est Mahmoud Jibril lui-même, ancien Premier ministre du gouvernement transitoire et aujourd’hui pressenti pour diriger le pays après les élections parlementaires du 7 juillet [son parti a obtenu la majorité], qui relance l’hypothèse d’un complot ourdi par des services secrets étrangers. “C’est un agent étranger infiltré dans les Brigades révolutionnaires qui a tué Kadhafi”, a déclaré ce dernier lors d’un entretien accordé à la chaîne de télévision égyptienne Dream TV, au Caire, où il participait à un débat sur le “printemps arabe”.

    

Un barbouze était donc présent au moment du lynchage de Kadhafi par les rebelles. Au sein des cercles diplomatiques occidentaux présents dans la capitale libyenne, la théorie officieuse la plus répandue est que, si des services étrangers sont effectivement impliqués, “alors il s’agit presque certainement des Français”. Et d’ajouter : “Le fait que Paris ait voulu éliminer le colonel Kadhafi est un secret de polichinelle.” Le raisonnement est bien connu : dès les premiers signes de soutien de l’OTAN à la révolution, en grande partie sous l’impulsion du gouvernement de Nicolas Sarkozy, Kadhafi a menacé de révéler les détails de ses liens avec l’ancien président de la République, à commencer par les millions de dollars versés pour financer sa campagne électorale en 2007. “Sarkozy avait toutes les raisons de faire taire le raïs au plus vite”, nous ont répété samedi 29 septembre des sources diplomatiques européennes à Tripoli. Une thèse renforcée par des révélations obtenues par le Corriere della Sera il y a quatre jours à Benghazi.

    

La trahison de Bachar El-Assad


    Là-bas, Rami El-Obeidi, ancien responsable des relations avec les agences de renseignements étrangères pour le compte du Conseil national de transition jusqu’à mi-2011, nous a révélé comment l’OTAN avait pu localiser la cachette de Kadhafi après la libération de Tripoli par les révolutionnaires entre le 20 et le 23 août 2011. “À l’époque, on pensait qu’il s’était enfui dans le désert, en direction de la frontière sud de la Libye”, explique Obeidi. Mais en réalité, il s’était réfugié dans son fief de Syrte avec son fils, Mutassim, qui dirigeait les dernières troupes encore en état de combattre. Obeidi ajoute : “Là, le raïs a essayé de communiquer, grâce à son téléphone satellite Iridium, avec certains de ses fidèles qui avaient trouvé refuge auprès de Bachar El-Assad, en Syrie. Parmi eux, il y avait notamment son disciple chargé de la propagande télévisée, Youssef Shakir. Et c’est justement le chef d’État syrien qui a transmis le numéro de téléphone satellitaire de Kadhafi aux services secrets français.” La raison ? “En échange, Assad aurait obtenu de Paris la promesse de limiter les pressions internationales sur la Syrie en vue de faire cesser la répression contre le peuple en révolte.” Localiser le téléphone satellite et son propriétaire aurait ensuite été un jeu d’enfant pour les experts de l’OTAN. Si cette thèse venait à être confirmée, nous pourrions en déduire que ce fut la première étape vers la fin tragique du dictateur, quelques semaines plus tard.

  • La vie des Nord-Africains à Paris en 1955

    PORTFOLIO | 15 PHOTOS

     

    Des cours de français pour Algériens, des jeux d'enfant dans la boue des bidonvilles, la pause au café... C'est ce que racontent les photos prises par Pierre Boulat en 1955. Un témoignage unique qui montre, bien avant les années noires de la guerre d'Algérie, la ségrégation imposée par l'Etat français à ces "Français musulmans d'Algérie", selon les termes administratifs de l'époque. Né en 1924 et mort en 1998, Pierre Boulat a consacré sa vie à la photo, devenant après-guerre un des plus grands photoreporters publié par Life, Paris-Match, le TimeNational Geographic...Certaines de ces photos sont exposées jusqu'au 19 mai à la Cité de l'immigration, dans le cadre deVies d'Exil, 1954-1962, des Algériens en France pendant la guerre d'AlgérieA voir aussi, sur Mediapart, l'entretien vidéo avec Monique Hervo: la guerre d'Algérie vue d'un bidonville de Nanterre.

    En partenariat avec     
     
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    En 1955, ce que l'on appelle communément la guerre d'Algérie (1954-1962) venait de commencer. Dans le quartier de la Goutte d'Or à Paris, la police fait face à des Nord-Africains à l’angle des rues de Chartres et de la Charbonnière.

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    Dans un bidonville de Nanterre. La commune comptait dix-sept bidonvilles où étaient regroupées quelque 
    10 000 personnes. © Pierre Boulat / Cosmos

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    Dans le bidonville de Nanterre. D'abord ce furent les hommes qui arrivèrent dans une France qui manquait alors de main d'œuvre. Puis, ils firent venir leur famille pour les protéger de la guerre. © Pierre Boulat / Cosmos

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    Une partie de dominos dans le café Maure de la rue Maitre Albert. © Pierre Boulat / Cosmos

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    Avant l'embauche, vérification des papiers.

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    Des immigrés prennent des cours de français.

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    Le marché au troc à la Porte de Saint-Ouen, au nord de Paris, où s'étalle aujourd'hui le marché aux Puces. 
    © Pierre Boulat / Cosmos

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    A Courbevoie devant des ouvriers métallurgistes, une danseuse du ventre récolte quelques billets dans le soutien-gorge. Elle fait tous les soirs la tournée des cafés. © Pierre Boulat / Cosmos

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    Fouille au corps dans le bidonville de Nanterre. Gendarmes et policiers contrôlaient à la première occasion ceux qu’ils appelaient les « bicots ». Il n’y avait pas de tension, les Arabes étaient calmes, éberlués, un peu peinés. Mais l’escalade commençait.

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    A Billancourt, une paillasse pour trois et l’on se relaie. © Pierre Boulat / Cosmos

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    Coupe de cheveux dans un café. © Pierre Boulat / Cosmos

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    Mr Abdel Krim Bouzekkar, gardien d’usine, a « réussi ». Il a fait venir sa famille et grâce au prêt de l’Association d’aide aux familles nord-africaines il a pu acheter cet appartement qu’il paiera en vingt ans.

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    Foyer pour les travailleurs algériens après le nettoyage du bidonville de Gennevelliers.

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    Repas dans un foyer. © Pierre Boulat / Cosmos

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    Vendeur des quatre saisons dans une rue.

    TOUS LES COMMENTAIRES

    Vivre au paradis...

    Remarquable, Giulietta. Ça me rappelle le foyer Sonacotra où les immigrés étaient entassés quand je les rencontrais en 1975 à Epinal. Entassés, exploités, mais tellement accueillants et chaleureux. 

    A Chevalier

    Je ne suis pas de cette génération qui a connu cette période, mais ma grand-mère m'a raconté, cette condition de vie,  même si elle vivait dans une autre région et à une autre période.

    Le film vivre au paradis m'a marqué.

    https://www.youtube.com/watch?v=NLyvOuXQRCA

     

    il y a aussi le superbe doc de yasmina ben guigui "mémoires d'immigrés"

     

    A Massasté

    Son démenti ne change rien à mon opinion sur elle.

    Je mets au même niveau d'opportunisme Yamina Benguigui, Rachida Dati, Fadela Amara...

    Quel rapport avec le documentaire "Mémoires d'Immigrés"..??

    J'ai aimé "Z..." et ne me suis jamais préoccupée de la vie privée de Costa-Gavras..

    J'ai aimé "La Belle et la Bête" sans "juger" (!!) Jean Cocteau...

    Et vous avez beaucoup de mérite d'avoir su remettre en question cette peur de l'autre !

    Koikidi

    Ceci explique, pourquoi des enfants pouvaient dire à d'autres enfants, dans la cour de récré :   "on ne joue pas avec les arabes"..

    Les arabes n'allaient pas à l'école avec nous. si je me souviens bien il n'y avait pas d'enfants.

    Koikidi

    Je ne parle pas spécialement de cette période.

    Début des années soixante, nous habitions une HLM près des terrains vagues entre la Porte de la Chapelle et la Porte d'Aubervilliers à Paris.Le périf n'était pas tout à fait terminé.

    J'ai connu aussi ce genre de propos, que ma mère me tenait... 

    Depuis, j'ai appris aussi.

    en 1955 les conditions d'existence des petits Français n'étaient pas trés différente des immigrés. voir ces photos avec l'évolution de 2012 est une vision fausse

     

    Ce que je vois aussi, sur ces photos, c'est qu'on sourit.  C'est un point de vue un peu réducteur évidemment, mais il est une certaine pauvreté moins sinistre qu'une certaine aisance où l'avenir se voile. Ce qui compte souvent c'est de savoir si on descend, si on monte ou si l'on est sur un plateau; la vue n'est pas la même. 

    Les français musulmans... en Algérie "française" c'était les "indigènes" et ils n'avaient pas les mêmes droits que les coloniaux.

    Les français n'ont pas fini de se pardonner le mal qu'ils ont fait aux algériens...

    Au CE2 en 1951 dans une classe d'une école des Frères du nord de la France on se disputait la première place mon copain Hamza et moi avec qui je rentrais de l'école pendant que son père été pompiste à l'aéroport d'Alger.

     Mais j'aimerais qu'un économiste sérieux m' explique sans tabou si ce ne fut pas une erreur de plus de nos irresponsables politique que d'avoir fait venir, pas aux dépens de leur train de vie à eux,  trop de Maghrébins, et encore plus après les accords d'Evian de 1962, ce qui permettait de sous-payer les ouvriers d'ascendance « européenne » qui auraient accepté certains boulots pénibles plus justement payés.

     Oui ou non, en 2012 la France est-elle surpeuplée et physiquement surpolluée avec trop de chômeurs, dont pas mal de descendants des immigrés maghrébins des années 1945-1965 qui sont nos concitoyens à part entière avec théoriquement les même droits que les autres, y compris les mêmes avantages sociaux que leurs parents et grands parents ce qui est normal ? Mais des avantages qui ne correspondent pas à autant de cotisations salariales, donc payés avec de l'argent qui n'est pas disponible pour réduire la misère de trop nombreux Français de souche qui vivent difficilement.   

     

    EVOLSPIR demande : Oui ou non, en 2012 la France est-elle surpeuplée et physiquement surpolluée avec trop de chômeurs, dont pas mal de descendants des immigrés maghrébins des années 1945-1965 [...] ? 

    Physiquement polluée par les chômeurs, on croit rêver !

    Le véritable polluant, celui qui détruit le lien social, c'est celui pour qui Égalité et Fraternité seraient des mots qu'il faudrait oublier afin, sans doute de  réduire la misère de trop nombreux Français de souche

    Les ouvriers d'ascendance  "européenne"  auraient-ils un droit de préséance sur les autres ?

    Serait-ce là l'enseignement des écoles des Frères du nord de la France ?

    Enfin, ça fait drôle de trouver sur Médiapart, ce discours au relents"bleu Marine" que la banalisation ne rend pas moins nauséabonds. 

    -

    Qu'est-ce que c'est que cette histoire d'autant de cotisations salariales??? Moi, française de souche, j'ai bossé à l'étranger, et pour des étrangers sans convention avec notre douce France, moyennant quoi ces annes ne comptent pas dans ma retraite. S'il y a moins de cotis', il y a moins de retraite. Quant aux sous dépensés pour un étranger, il convient de rappeler à toute fins utiles qu'un étranger est un type qui ne coûte pas un traitre sou de formation. Un enfant ça coûte des sous à la nation. Or, ils arrivent tous chauds tous rôtis, adultes et sans enfance coûteuse.

    Le capitalisme actuel vit d'un taux de chômage structurel hallucinant. Mais étrangers et nationaux sont logés à la même enseigne, et les travaux faits par le personnel semi esclave des illégaux continue d'exister même en période de chômage et de sous-emploi.

    J'en déduis que Verslui se trompe d'ennemi, se trompe de misère, se trompe de beaucoup de choses en pensant que trop d'étrangers sont là. Les économistes du système savent très bien que le taux d'étrangers actuellement est plus bas qu'il n'a été, que les français ont fait peu d'enfants pendant une époque et que la population avait donc besoin du sang neuf injecté par les étrangers, et que le système actuel n'a nullement l'intention d'en finir avec le travail illégal et le trafic d'hommes, même s'il montre les dents occasionnellement.

    Algériens, Roms, Juifs...même combat pour la liberté et l'acceptation de leurs identités...et cela bien avant 1945 tout comme aprés...Hélas.

    Savoir qu'aujourd'hui, il existent encore des êtres dit " bien pensants " qui sont antisémites et osent l'écrire...dans quel démocratie sommes nous depuis tant de temps ?

    André

     

    Pendant ce temps, , une autre partie de la Méditerranée faisait la moue à la moitié de la Méditerranée , sans douter que entre le Nord et le Sud , il n'y a aucune barrière de mort ou de vie mais seulement un gommage de magnitude entre zéro et mille degrés de chaleur humaine .

     
  • L’UE est-elle pacificatrice dans le sens de Nobel ?

     

     
     | BERLIN (ALLEMAGNE) | 3 NOVEMBRE 2012 
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    Lorsqu’en 2009 le lauréat du prix Nobel de la paix s’appela Barak Obama, ce fut une surprise pour beaucoup du fait qu’il n’avait pas apporté grand-chose dans ce domaine mis à part ses slogans « Change » et « Yes, we can ». Trois ans plus tard, ses performances en matière de paix ne dépassent pas celles d’un Bush Sr., Clinton, Bush Jr. Aucune des guerres déclenchées par George W. Bush n’a pris fin, bien au contraire, il y a eu la brutale intervention de l’OTAN en Libye, sans parler du camp de prisonniers de Guantanamo à Cuba, qui n’est toujours pas disloqué, de l’occupation de l’Afghanistan et de l’Irak.

    Alors que cette année le Prix Nobel de la Paix est attribué à une institution supranationale telle que l’UE, on doit commencer à s’interroger sérieusement sur la valeur des critères appliqués pour la nomination et l’attribution de ce prix.

    Il a été accordé à l’Union européenne du fait qu’elle aurait contribué depuis 60 ans à maintenir la paix en Europe. Cette nouvelle causa, lors de sa diffusion, bien des regards sceptiques, voire des mouvements d’humeur.

    Il est indéniable que les deux guerres en Europe, subies par les populations au cours de la première moitié du XXème siècle, ont laissé des traces dans les esprits. Il est vrai aussi que, depuis, l’Europe n’a plus connu de conflits de cette ampleur et qu’il s’est installé une sorte de réconciliation entre les États. Toutefois, il n’a pas pu échapper au comité Nobel que la paix en Europe repose sur du sable, il suffit de penser à l’effondrement du bloc de l’Est, source de nouvelles guerres en Europe.

    Les activités guerrières dans les Balkans

    On sait maintenant avec certitude que certains pays européens ont contribué, au cours des années 1990, à la destruction de la République yougoslave. Deux auteurs, Mira Beham et Jِorg Becker, ont analysé, dans leur livre de recherche Opération Balkan, l’influence de l’Occident lors de la destruction de la Yougoslavie, ainsi que la manipulation des médias menée de l’extérieur. Il apparaît avec certitude que l’Occident a contribué avec conséquence à la sécession de ces différentes républiques. On a su utiliser les difficultés économiques des diverses régions, en retirant les crédits et en augmentant les taux d’intérêts, afin d’exciter les gens les uns contre les autres. On en connaît les résultats.

    La guerre d’agression contre le reste de la Yougoslavie sous la direction des États-Unis et la participation active d’États européens dont l’Allemagne, qui allait à l’encontre du droit international et était de ce fait illégale, fut une démonstration de ce dont l’UE et ses États membres sont de nouveau capables malgré la promesse de ne plus jamais déclencher de guerre.

    L’affaire autrichienne – le déni de la volonté démocratique

    En 2000, l’UE a dévoilé son vrai visage. Comme il y avait eu en Autriche, à la suite d’élections menées démocratiquement, une coalition entre le parti bourgeois ÖVP et le parti FPÖ de Jِorg Haider pour former le gouvernement, des sanctions furent imposées au pays, piétinant les droits démocratiques de la population. Le prétendu « modèle de paix de l’UE » ne supporte pas un gouvernement critique à l’égard de l’UE, dans un État membre de cette UE. Un « Conseil des sages » dut décider si les sanctions devaient être maintenues ou abolies. Elles ne furent abolies qu’après la démission forcée de Jِorg Haider. On avait ainsi brisé froidement le droit démocratique. Mais ce n’est pas tout.

    Des guerres d’agression violant le droit international 
    Serait-ce une spécialité de l’UE ?

    Presque tous les pays de l’UE participent à la guerre en Afghanistan, qui dure depuis 11 ans. Ils ont donc une vive expérience de ce qu’est une guerre, particulièrement brutale et qui viole le droit international. Après une occupation de 11 ans de la part des États-uniens et des Européens, les populations vivent un cauchemar. Ce qui a commencé par le viol du droit international sous prétexte de chasser les Talibans, s’est transformé en guerre contre la population, et on n’en voit pas la fin.

    L’agression commise en 2003 sous un prétexte inventé de toutes pièces et cousu de fil blanc contre l’Irak, en violation du droit international, avec la participation de pays de l’Union européenne dans la « coalition des volontaires », notamment l’Angleterre, la Pologne, l’Italie, l’Espagne, etc., n’est toujours pas terminée et cause des milliers de victimes innocentes. Entre temps, les Britanniques et les Américains ont mis la main sur les réserves de pétrole.

    En 2011, la guerre contre la Libye, menée sous prétexte de secourir la population, ne fut rien d’autre que la volonté de faire changer le régime du pays, afin de se débarrasser d’un dirigeant honni et de s’approprier les richesses naturelles. En tête de cette agression se trouvaient, aux côtés des États-Unis, des pays de l’Union européenne, soit la France, l’Angleterre, l’Italie. La moitié des États européens de l’OTAN, membres de l’Union européenne, ont participé à cette agression déguisée.

    Que se passe-t-il en Syrie ? S’il n’y avait eu que la volonté de l’UE – la Chine et la Russie s’y sont opposées – il y aurait eu, là-bas aussi, une guerre d’agression, avec la participation de l’UE. L’Allemagne y a joué un rôle peu glorieux aux côtés de la France et de l’Angleterre.

    Où est donc, dans ces circonstances, l’engagement de l’UE en faveur de la paix qui aurait justifié un prix Nobel pour la paix ? Est-ce que le comité du Prix Nobel de la Paix se plie, lui aussi, aux raisons de politique de pouvoir ? Les populations de tous les pays de l’UE étaient opposées aux engagements militaires de ces pays. Les sondages révélaient entre 80% et 90% d’opposition. Donc, si l’on veut renforcer les forces de paix, ce sont les peuples qui ont une importance déterminante.

    L’Allemagne dans un rôle dirigeant 
    Mais, pour aller où ?

    Dans la publication Foreign Affairs, l’organe du laboratoire d’idées Council on Foreign Relations, fort prisé aux États-Unis, on estime qu’une germanisation de l’Europe permettrait de se sortir de la crise. L’Allemagne aurait ainsi un rôle dirigeant dans l’UE qui épouserait les ambitions d’Angela Merkel, cette femme avide de pouvoir. L’Allemagne, qui s’octroie le rôle de dirigeant au sein de l’UE, mène le projet d’une Fédération européenne et d’un renforcement du centralisme.

    La citation suivante est révélatrice : « Si nous, Européens continentaux, voulons obtenir l’unité et agir conjointement, ce dont dépend tout notre avenir, alors nous devons répondre à deux nécessités : renoncer à toute volonté de domination de la part d’un peuple sur les autres, ainsi que renoncer à toute volonté d’indépendance absolue en dehors de l’ordre européen. Être le porte-drapeau sans vouloir être le maître de l’Europe doit être la volonté de l’Allemagne, mais le porte-drapeau d’une nouvelle Europe qui doit prendre sa place parmi les nouvelles puissances mondiales et garder son rang qui lui est dû du fait de son développement historique et de ses forces culturelles et économiques. » Cette citation nous vient de Richard Riedl, président du conseil d’administration de l’entreprise Donau Chemie AG, faisant partie du groupe IG Farben, elle date de 1944.

    Il apparaît de plus en plus clairement que l’Allemagne prend une place dominante dans l’Union européenne. Si l’Allemagne devait devenir réellement le porte-drapeau de l’UE, ce serait de mauvaise augure pour la Suisse, vu les déclarations bellicistes destinées à intimider ce petit pays performant.

    La Suisse, un garant de la paix

    Si l’on prévoit d’accorder le Prix Nobel de la Paix à un État, il faudrait l’attribuer à la Suisse. Quel pays peut prétendre ne plus avoir été mêlé à des guerres depuis plus de 150 ans, et d’avoir contribué autant en faveur de la paix et de l’aide humanitaire pour panser les plaies des populations d’autres pays, que la Suisse au travers de ses organisations telle que la Croix-Rouge ? Toutefois, en consultant la liste des lauréats de ce prix, on peut s’estimer heureux de ne pas y figurer. Le choix de cette année le confirme.

    Source 
    Horizons et débats (Suisse)