Maroc:L'avortement en question
Face à la loi, avorter en haute mer
• Le “bateau pour l’avortement” de l’association Women on Waves, qui pratique des avortements dans les eaux internationales, doit arriver ce jeudi 4 octobre au port de Smir. Une provocation pour certains, une opération légitime pour d'autres.
Photo Women on waves, lors d'une précédente campagne.
Les autorités marocaines autoriseront-elles le voilier de l’ONG néerlandaise Women on Waves (“des femmes sur les vagues”) à accoster dans un des ports du pays ? “Les Marocaines qui ont choisi d’interrompre leur grossesse pour diverses raisons peuvent le faire à bord du bateau, en toute sécurité”, précise Ibtissame Betty Lachgar, psychologue, membre du très controversé Mali (Mouvement alternatif pour les libertés individuelles), initiateur de cette croisade contre l’interdiction de l’avortement, qui se félicite au passage de cette initiative qui aura lieu pour la première fois dans un pays arabo-musulman.
“Nous allons mettre en place un numéro de téléphone où les femmes pourront nous contacter, afin de leur expliquer la procédure. L’avortement se fait en haute mer, dans les eaux internationales, loin du territoire marocain.” Une manière de contourner la loi marocaine qui condamne l’avortement.
L’initiative, qualifiée de courageuse par certains et de provocatrice par d’autres, vise surtout à inciter le gouvernement Benkirane à “abroger les articles 449 à 458 du Code pénal, qui pénalis l’avortement”. La loi condamne aussi bien la femme que toute personne qui tente de l’aider à pratiquer une IVG. Cette loi est qualifiée de désuète par les partisans de la légalisation de l’avortement, notamment l’Amlac (Association marocaine de la lutte contre l’avortement clandestin).
La réalité amère vécue par les femmes nécessite une réforme urgente de la législation. “Nous recensons de 600 à 800 avortements clandestins chaque jour au Maroc. C’est une véritable tragédie, et le gouvernement n’en est pas conscient. Les femmes n’avortent pas par plaisir. S’il y a avortement, c’est qu’il y a souffrance et détresse”, s’indigne Ibtissame Betty Lachgar, en précisant que “l’Etat n’a pas à choisir à la place de la femme d’avorter ou non. C’est un droit de la femme”. Pour sensibiliser autant de femmes et de jeunes filles, l’ONG a diffusé sur Internet une pétition. “Notre objectif est d’attirer l’attention sur les conséquences d’une grossesse non désirée et d’un avortement illégal, et de mettre fin aux pratiques clandestines qui comportent de nombreux dangers en offrant des moyens d’avortement légaux, contrôlés et sanitaires afin de sauver des vies”, poursuit-elle.
Alors que Bassima Hakkaoui, ministre la Solidarité, de la Femme, de la Famille et du Développement social est restée injoignable, une source au sein du département de Mustapha El-Khalfi, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, a déclaré que “cette initiative de Women on Waves est un non-événement. Elle est tellement marginale qu’elle ne doit pas nous détourner des questions prioritaires et fondamentales pour le pays. L’appel à des pratiques interdites dans la législation marocaine sera traité selon les textes législatifs en vigueur.”
Des observateurs interrogés sur la question sont unanimes à dire que le scénario vécu par la croisière “Exotic Mediterranean”, transportant des passagers homosexuels, se répétera. Le navire avait été interdit de faire escale à Casablanca “pour des raisons de sécurité”.
“Nous allons mettre en place un numéro de téléphone où les femmes pourront nous contacter, afin de leur expliquer la procédure. L’avortement se fait en haute mer, dans les eaux internationales, loin du territoire marocain.” Une manière de contourner la loi marocaine qui condamne l’avortement.
L’initiative, qualifiée de courageuse par certains et de provocatrice par d’autres, vise surtout à inciter le gouvernement Benkirane à “abroger les articles 449 à 458 du Code pénal, qui pénalis l’avortement”. La loi condamne aussi bien la femme que toute personne qui tente de l’aider à pratiquer une IVG. Cette loi est qualifiée de désuète par les partisans de la légalisation de l’avortement, notamment l’Amlac (Association marocaine de la lutte contre l’avortement clandestin).
La réalité amère vécue par les femmes nécessite une réforme urgente de la législation. “Nous recensons de 600 à 800 avortements clandestins chaque jour au Maroc. C’est une véritable tragédie, et le gouvernement n’en est pas conscient. Les femmes n’avortent pas par plaisir. S’il y a avortement, c’est qu’il y a souffrance et détresse”, s’indigne Ibtissame Betty Lachgar, en précisant que “l’Etat n’a pas à choisir à la place de la femme d’avorter ou non. C’est un droit de la femme”. Pour sensibiliser autant de femmes et de jeunes filles, l’ONG a diffusé sur Internet une pétition. “Notre objectif est d’attirer l’attention sur les conséquences d’une grossesse non désirée et d’un avortement illégal, et de mettre fin aux pratiques clandestines qui comportent de nombreux dangers en offrant des moyens d’avortement légaux, contrôlés et sanitaires afin de sauver des vies”, poursuit-elle.
Alors que Bassima Hakkaoui, ministre la Solidarité, de la Femme, de la Famille et du Développement social est restée injoignable, une source au sein du département de Mustapha El-Khalfi, ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, a déclaré que “cette initiative de Women on Waves est un non-événement. Elle est tellement marginale qu’elle ne doit pas nous détourner des questions prioritaires et fondamentales pour le pays. L’appel à des pratiques interdites dans la législation marocaine sera traité selon les textes législatifs en vigueur.”
Des observateurs interrogés sur la question sont unanimes à dire que le scénario vécu par la croisière “Exotic Mediterranean”, transportant des passagers homosexuels, se répétera. Le navire avait été interdit de faire escale à Casablanca “pour des raisons de sécurité”.