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Démocratie : faut-il croire aux résultats des élections ?


En revenant sur les révélations du très sérieux quotidien italien, le Corriere della Sera, on se pose une question fondamentale au sujet du sens à donner aux élections et à leurs résultats dans nos respectables démocraties. Le Colonel Kadhafi et ses proches auraient donc été victimes d’une« guerre de liquidation » destinée à faire disparaître des témoins gênants en rapport avec le financement de la campagne de Nicolas Sarkozy. On avait pourtant cru, de bonne foi, à la version officielle.

La guerre de Libye fut menée par les Occidentaux en vue de prévenir les massacres, voire un « génocide »contre les habitants de Bengazi. Et lorsqu’on s’efforçait de ne pas croire à la version officielle, on percevait derrière cette guerre des enjeux pétroliers. Il fallait voir beaucoup plus loin : le Guide libyen, et surtout son fils Saïf al-Islam, persuadés qu’ils étaient intouchables (vu les milliards de dollars qu’ils avaient amassés)risquaient de « balancer », avec des preuves indiscutables. Il fallait régler le problème[1] de main de maître. Puisque ces révélations aurait ruiné des tas de carrières en France, voire sur l’ensemble du Vieux Continent. Elles auraient, par-dessus tout, dévasté le moral des peuples attachés à la démocratie et à des « valeurs »millénaires. L’effondrement de tout un monde.

En tout cas, sur le plan du droit, un tel financement occulte, en partie reconnu par Claude Guéant (environ 5.000[2] euros, avait-il avoué, 50 millions selon l’hebdomadaire italien) constitue un motif d’annulation du scrutin présidentiel (article 50 de l’ordonnance du 07 novembre 1958[3]). Encore que le cadre juridique ne permet pas de tirer toutes les conséquences qu’une affaire de cette nature mérite, en commençant par le dédommagement des personnes lésées.

Des électeurs qui, de bonne foi, croient s’acquitter de leur devoir civique en votant dans le cadre d’une élection« démocratique », sont naturellement blessés en apprenant que des acteurs cachés (libyens) étaient à la manœuvre pour « dicter » l’issue du scrutin.

Quant à la candidate malheureuse, Ségolène Royal, on lui aurait préféré une autre vocation que la politique. Si elle avait pratiqué du vélo, elle serait, aujourd’hui, en train de se frotter les mains. En disqualifiant Lance Armstrong, les hautes instances du cyclisme vont devoir attribuer les trophées du septuple champion de France à ses concurrents venus juste en seconde position. Madame Royal, elle, a définitivement perdu sa chance d’accéder au Palais de l’Elysée, même si des enquêtes aboutissent un jour à la certitude que le vainqueur de 2007 avait « triché » dans cette compétition avec des valises libyennes. Il y a vraiment quelque chose d’injuste dans le sort réservé aux politiques qui font l’effort de la sincérité.

Pour revenir sur les aspects juridiques, on va peut-être trop vite, trop loin. On imagine difficilement des juges français se bousculer sur cette affaire des « valises libyennes ». Les « évènements » ont débouché sur une métamorphose de l’environnement politique et sécuritaire telle que le moindre commencement d’une action judiciaire semble voué à l’échec. Les preuves ont disparu, les témoins liquidés. Saïf al-Islam qui croyait détenir un moyen de chantage est à un cheveu de la mort. Les autres sont dispersés aux quatre coins de la planète où ils tiennent à rester « invisibles ». Et même si quelques « courageux » se prêtaient à un début d’instruction judiciaire, on se demande bien à quoi elle aboutirait.

Déjà, lorsque le juge constitutionnel, compétent en matière électorale, constate qu’il y a eu de graves irrégularités, par exemple, au sujet des comptes de campagne, il préfère « passer l’éponge ». L’ancien président du Conseil constitutionnel, Roland Dumas, a fait des aveux hallucinants selon lesquels les comptes de campagne des candidats Chirac et Balladur avaient été validés par la haute institution alors qu’ils comportaient des « dépassements » et des « recettes injustifiées ». Il avoue, de fait, que sur le plan du droit, l’élection présidentielle de 1995 aurait dû être annulée. La France aura donc vécu sept ans durant sous un mandat, celui du Président Chirac, qui n’avait pas lieu d’être. Mais il y a pire.

Le Conseil constitutionnel, garant du respect des lois qui régissent l’ensemble de notre vie nationale, aurait donc trahi la nation française en se prêtant à un « arrangement » qui aurait justifié la démission de l’ensemble de ses membres. Pourtant, personne ne démissionna. Et lorsqu’on croit tenir le pire, on n’est pas au bout de ses surprises.

En effet, pendant des années, la Françafrique a littéralement « acheté » la démocratie française. Nos élus de droite, de gauche et même d’extrême droite défilaient devant un « vieux chef d’Afrique » qui distribuait des valises. L’électeur français n’y a vu que du vent. Une vidéo à peine croyable a circulé sur le net avant de disparaître, comme par hasard. On croyait qu’il y avait d’irréductibles « racistes » parmi nos politiques et que les électeurs de la « France pour les Français » pouvaient légitimement espérer que quelqu’un incarnait leurs aspirations à l’occasion des scrutins successifs. On croyait également qu’il y avait des personnalités de gauche et des personnalités de droite.

Tous les électeurs se sont fait avoir, pendant des années, puisque « là-haut » tout le monde mangeait dans la gamelle,… ou plutôt dans la même calebasse concoctée par le « vieil ami africain » Omar Bongo.

Toutes ces élections méritaient d’être annulées et les élus, parvenus aux postes qu’ils avaient occupés, condamnés à de lourdes peines. Mais la justice n’a pas les moyens qu’elle mériterait d’avoir et les juges, qui croulent sous des montagnes de dossiers, mettent des années pour dénicher quelques indices. Il en faut autant pour amorcer la procédure et davantage pour aboutir à la moindre condamnation sachant qu’un appel sera interjeté et mettra d’autres années de procédure et que, même si les juges du second degré confirmaient le verdict initial, un pourvoi en cassation est systématiquement formé par les condamnés. Lorsque tout ceci sera fini, le concerné sera trop vieux pour aller en prison. A quoi ça servirait d’ailleurs de l’envoyer en prison où il risque de perdre la vie, ce qui ferait passer le juge d’application des peines pour un monstre qui enferme des grabataires ?

Mais personne, à ce moment-là, trente ou quarante ans plus tard, ne se demande à quel point cela est grave d’avoir truqué une élection et d’avoir abusé de la foi en la démocratie de l’électeur français. C’est encore pire de nos jours, semble-t-il.

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Il parait que la plupart des élections dans nos respectables démocraties sont jouées d’avance. Sans qu’il ne soit besoin de prêter le flanc à l’abominable« théorie du complot », il y a des « choses » dont on peut aisément se rendre compte, rien qu’en observant.

Le Réseau Voltaire, qu’on l’aime ou qu’on ne l’aime pas, a révélé que pour permettre à Nicolas Sarkozy de gagner l’élection de 2007, « tout » avait été entrepris pour affaiblir politiquement et médiatiquement ses adversaires les plus redoutables, de gauche comme de droite. On parle d’un certain Laurent Fabius. On y croit ou on n’y croit pas, mais il faut que quelqu’un trouve une explication rationnelle sur le fait que dans une démocratie tous les journaux, presque tous les jours, ont systématiquement consacré leur une à une personne, alors simplement ministre et réservé à ses adversaires le rôle d’idiots utiles. Et lorsqu’un certain 14 mai 2011, des individus se livrent à une « danse de joie » pour célébrer le sabordage réussi d’un illustre personnage engagé dans la course à l’Elysée ; et que le Procurer Cyrus Vance Jr préfère jeter l’éponge alors qu’il tenait là un magnifique trophée pour sa carrière, on est difficilement disposé à croire que les choses arrivent par hasard.

Plus globalement, lorsqu’on se rend dans un bureau de vote, il y a une question qu’on se pose systématiquement : pourquoi nous demande-t-on de choisir entre ces deux-là ? Il n’y a vraiment rien de mieux en France que Hollande-Sarkozy ? Rien de mieux aux Etats-Unis qu’Obama-Romney ? Pourquoi le peuple, sur la base des listes électorales, ne devrait pas avoir le droit d’établir la liste des candidats qu’il considère comme« valables » pour chacune des formations politiques ?

Une telle précaution permettrait, au moins, d’empêcher que de bons candidats passent à la trappe lors des« manœuvres d’appareil » qui représentent la première phase de l’« arnaque » dans laquelle les partis, et les lobbies qui grouillent dans leur sillage, entraînent les électeurs et, avec eux, toute notre démocratie.

Boniface MUSAVULI


[2] Difficile de croire que Kadhafi (plusieurs dizaines de milliards de dollars) n’a pu donner que 5.000 euros. Et même dans ce cas, il s’agirait d’un financement occulte d’un candidat à la présidentielle française par un Etat étranger, ce qui constitue un indiscutable motif d’annulation de son élection.

[3] Article 50 de l’ordonnance n° 58-1067 du 07 novembre 1958 portant loi organique sur le Conseil constitutionnel : « Dans le cas où le Conseil constitutionnel constate l'existence d'irrégularités dans le déroulement des opérations, il lui appartient d'apprécier si, eu égard à la nature et à la gravité de ces irrégularités, il y a lieu soit de maintenir lesdites opérations, soit de prononcer leur annulation totale ou partielle. »

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