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  • Ciné : prostitution, fric, religion...

     Un « Grigris » contre les tabous

    Olivier De Bruyn | Journaliste

    A film by Rue89

    N’Djamena, de nos jours. Un jeune garçon, surnommé Grigris, est connu dans son quartier grâce à ses talents de danseur, d’autant plus étonnants qu’une de ses jambes est paralysée. Confronté à la maladie de son oncle, le jeune homme, 25 ans, doit impérativement trouver de l’argent pour aider sa famille.

    Malgré son handicap, il intègre une bande de trafiquants d’essence et entame une aventure périlleuse. Son seul soutien : Mimi, une fille de son âge qui, pour survivre, s’adonne à la prostitution dans les boîtes de nuit.

    BANDE-ANNONCE DE « GRIGRIS »

    Entre fable sociale et film de genre, « Grigris », présenté en mai en compétition au Festival de Cannes, témoigne d’une certaine réalité de l’Afrique d’aujourd’hui. Une sorte d’exception, tant le cinéma africain est devenu quasi invisible sur nos écrans.


    L’acteur Souleymane Deme au premier plan ; derrière lui à gauche, le réalisateur Mahamat-Saleh Haroun ; l’actrice Anaïs Monory à droite, au Festival de Cannes, le 22 mai 2013 (Lionel Cironneau/AP/SIPA)

     

    Derrière la caméra : Mahamat-Saleh Haroun, un metteur en scène qui, depuis trois décennies, vit entre Paris et le Tchad, et signe des films puissants sur son pays natal. Après « Un homme qui crie » en 2010 (prix du jury au Festival de Cannes), « Grigris » confirme l’importance du cinéaste, l’un des seuls à nous donner régulièrement des nouvelles de son continent. Interview.

    Rue89  : Comment est né « Grigris » ?

    Mahamat Saleh-Haroun : Je voulais raconter une histoire autour des jeunes trafiquants d’essence, très nombreux au Tchad. Ils vont chercher l’essence au Cameroun, puis l’acheminent en toute illégalité, de nuit, en traversant à la nage le fleuve qui sépare les deux pays. Une activité à haut risque, c’est le moins que l’on puisse dire. Mais ces jeunes sont si marginalisés et exclus qu’ils n’ont pas d’autre choix que la délinquance.

    Dans mes films précédents, j’avais surtout mis en scène des personnages martyrisés par le sort, tétanisés. Dans « Grigris », je m’intéresse au mouvement, à l’action, d’où le côté film de genre.

    Avez-vous enquêté avant d’écrire votre scénario ?

    Absolument. Et je n’avais pas besoin d’aller chercher très loin. Certains de ces jeunes vivent dans mon quartier et je les côtoyais tous les jours sans savoir ce qu’ils trafiquaient. Certains ont refusé de me parler, d’autres ont accepté de me montrer comment fonctionnait leur filière, jusqu’à faire de la figuration dans le film.

    Vos deux personnages principaux – Grigris, le danseur, et Mimi, la prostituée – sont-ils également inspirés par la réalité de N’Djamena ?

    Oui. Je connais des filles comme Mimi. Certaines vivent également dans mon quartier. Souvent, elles ont des enfants et leur désir de respectabilité implique qu’elles aient une double identité et une double apparence. Le jour, elles affichent une image respectable et, la nuit, se griment et se transforment pour gagner de quoi survivre. En fait, je m’inspire toujours de mon quartier, du quotidien, de ce que je connais le mieux, pour donner une représentation plus générale de mon pays et de l’Afrique.

    La combine et la prise de risques semblent les seuls moyens de s’en sortir pour vos personnages.

    L’illégalité et la fuite constituent en effet leurs seuls horizons. Cette jeunesse en déshérence, si nombreuse, est la grande oubliée du continent africain. Elle n’a pas d’autres choix que de prendre la mer pour s’exiler, au risque de mourir, ou de se débrouiller avec les moyens du bord, qui sont très faibles. Les perspectives d’avenir, pour cette génération, sont quasi inexistantes. Le cinéma se doit de rendre compte de cette réalité.

    Le cinéma africain est lui-même mal en point.

    Hélas, oui. En premier lieu, à cause d’une absence de volonté politique pour le soutenir. Car les moyens financiers existent, il suffit de voir ceux dont dispose le foot dans certains pays : Côte-d’Ivoire, Sénégal, Kenya, Cameroun... Le péché originel du cinéma, si j’ose dire, c’est qu’il porte en lui-même un regard potentiellement critique. Or, les pouvoirs en place ne tiennent pas à financer des images potentiellement critiques.

    Et au Tchad ?

    Par une forme de fierté nationale, le prix du jury que j’ai obtenu à Cannes en 2010 a fait un peu évoluer les choses. Une salle de cinéma existe désormais à N’Djamena. Il y a également plusieurs projets en cours : une école de cinéma, un fonds pour aider les jeunes artistes locaux. De telles actions concrètes permettront de progresser, pas à pas.

    « Grigris » va sortir dans cette salle ?

    Oui, le 10 juillet, comme en France. Jusqu’alors, mes films étaient invisibles dans mon pays et le public tchadien ne pouvait pas découvrir des films qui parlaient de lui. J’ai d’ailleurs tenu à ce que « Grigris » soit montré une fois dans cette salle, avant même sa présentation à Cannes.

    Votre film bouscule des tabous, la prostitution, mais aussi la religion. Dans une scène, Grigris jure et ment sur le Coran…

    Contrairement à ce que prétend la religion, la pauvreté n’a aucune vertu. Mes personnages sont poussés à enfreindre les lois et la morale car le contexte social et économique leur interdit toute autre solution. La seule question qui vaille pour eux, c’est celle de la survie. Pour les gens de peu, la religion n’apporte aucune réponse aux difficultés concrètes.

    « Grigris » est-il un film féministe ?

    Oui, absolument. Sur le continent africain, tous les pouvoirs, sont entre les mains des hommes. Ce sont eux, entre autres, qui ont fomenté les guerres… Pendant ce temps, les femmes enfantent et, en silence, font tenir debout l’ensemble de la société. Si les femmes devenaient solidaires, comme dans le film, alors une promesse de quelque chose serait possible en Afrique.

    Comment avez-vous produit « Grigris » ?

    Grâce à des fonds de différentes origines et nationalités : France 3 cinéma, Canal +, l’avance sur recettes, une contribution de l’union européenne. Pour la première fois, le Tchad est également intervenu dans la production d’un film. Le budget s’élève à 2 millions d’euros. Un chiffre modeste par rapport à la moyenne française, mais important pour l’Afrique. On pourrait d’ailleurs produire ce genre de films pour encore moins cher.

    De quelle façon ?

    En formant des chefs opérateurs, des ingénieurs du son, des monteurs… Si l’Afrique formait ses propres techniciens, nous n’aurions pas besoin de recourir à des étrangers et les coûts baisseraient mécaniquement. C’est pourquoi la perspective de cette école de cinéma au Tchad est porteuse d’espoir. Pour l’heure, nous sommes dans la même situation que dans les années 60 : sans Européens, pas de films en Afrique !

    Avez-vous un nouveau projet ?

    Oui, je suis en écriture d’un scénario. Ce film sera situé en France, loin de mon quartier du Tchad où je sais pourtant que je reviendrai un jour. Cela fait trois décennies que je vis en partie en France et j’ai des choses à raconter et à filmer sur ce pays qui fait désormais partie intégrante de ma mémoire et de ma personnalité.

  • PATRIMOINE GÉNÉTIQUE


    03/07/2013 à 18h55

    Ce que transmet une femme à un embryon qui n’est pas le sien

    Elsa Fayner | Journaliste Rue89


    Paillettes de sperme au Cecos de l’hôpital Cochin à Paris en 2010 (Audrey Cerdan/Rue89)

    On se pose la question pour les mères porteuses. Pour ces couples de lesbiennes, de plus en plus nombreux, où l’une fournit les ovocytes, et l’autre porte l’embryon. Mais cette question vertigineuse concerne bien plus de femmes, toutes celles, infertiles, qui ont recours à des dons d’ovocytes.

    Le comité consultatif national d’éthique a reporté à début 2014 le débat sur la PMA, la procréation médicalement assistée. Ça nous laisse le temps de répondre à cette question : quand une femme porte un embryon qui n’est pas le sien, que lui transmet-elle ? Elle sera mère, juridiquement, puisqu’en France, « c’est l’accouchement qui fait la mère », mais aussi l’adoption.

    Certes, celle qui donne vie à un enfant fabriqué avec les gamètes d’une autre ne transmet pas son patrimoine génétique. Mais durant ces mois, il se passe des échanges et des interactions qui seront déterminants.

    Anticorps, nutriments, tabac, médicaments

    Que la mère porte un embryon issu de ses ovules ou pas, pour l’embryon en question, durant la grossesse, cela ne fait pas de différence, constate Laurent Salomon, gynécologue obstétricien à l’hôpital Necker. Le placenta – un acteur clé dans notre sujet – fonctionne de la même manière.

    Concrètement, au niveau de ce placenta, les racines fœtales trempent dans le sang maternel. Les échanges y sont « très intenses ». Des substances peuvent passer : à travers les membranes pour les plus petites, par un « transporteur » naturel pour les autres, ou par les cellules de la barrière, voire au travers de la barrière si celle-ci est abîmée. Enfin, certaines substances entrent directement par le vagin et le col de l’utérus.

    Du côté des substances sympathiques qui peuvent passer, on recense :

    • les nutriments (sucres, etc.) qui apportent de l’énergie ;
    • l’oxygène ;
    • la plupart des anticorps, qui vont persister pendant plusieurs semaines après la naissance, le temps que l’enfant développe les siens pour se défendre en cas de maladie.

    Du côté des substances qui peuvent être nocives, on compte :

    • les toxiques, en particulier les drogues, l’alcool, le tabac ;
    • les substances infectieuses : certains virus, bactéries, parasites ;
    • certains produits utilisés pour les examens médicaux ;
    • certains médicaments (ce qui peut avoir un impact positif, d’ailleurs : pour soigner un fœtus malade, il est possible de donner un médicament à la mère... qui lui fera suivre).

    Bref, c’est un peu l’auberge espagnole. Ce qui fait dire à Laurent Salomon que la grossesse « est une greffe qui fonctionne parfaitement ». Le corps de la mère accepte des éléments étrangers (les antigènes du père, comme les ovocytes d’une autre femme). Il est « immunotolérant ». Ce qui est rare. « Et on ne sait toujours pas exactement comment l’expliquer. »

    Voix, langue, plaisirs et peurs

    La psychanalyste Geneviève Delaisi de Parseval écoute toutes les semaines des femmes qui ont reçu un don d’ovocytes :

    « Beaucoup disent : “Je sais bien qu’il n’aura pas les yeux de ma grand-mère”, mais elles sont persuadées qu’elles transmettent plus qu’on ne le croyait jusqu’à récemment pendant leur grossesse. Elles ont l’impression d’avoir dit une bêtise quand elles expriment ce ressenti. En réalité, même dans les colloques médicaux, la grossesse n’est plus considérée comme un simple portage. »

    Et l’auteure de « Familles à tout prix » (Seuil, 2008) de raconter une patiente musicienne qui a reçu un don d’ovocytes et joué du piano durant les neuf mois, dans l’espoir d’avoir une fille musicienne. Une lubie inutile ?

    Pas totalement, explique Laurent Salomon :

    « Le fœtus modèle et développe son cerveau, qui est le support de la plupart de ses réponses comportementales, avec l’environnement qu’il a durant la grossesse. »

    Il peut s’agir des voix, des sons, des langues qu’il entend dans le ventre. D’ailleurs, poursuit le médecin, dès sa naissance, l’enfant répond de manière différente à la langue entendue durant la grossesse. Il développe également une certaine sensibilité aux sons – agréables ou désagréables – qu’a entendus la femme qui l’a porté.

    Cela va même plus loin. Le fœtus sent si ces sons, odeurs, ou autres, déclenchent du plaisir – ou de la peur – chez la femme qui le porte (en fonction des endorphines qu’elle produit). Résultat : « Le fœtus se sentira lui-même bien – ou mal – dans ces mêmes situations. » Il fabriquera les mêmes associations, au moins durant un certain temps.

    Mais peut-on aller plus loin ? Au-delà du temps de la grossesse, le fœtus hérite-t-il d’un peu du patrimoine de la femme qui le porte ?

    Les gènes ne passent pas par le ventre

    Génétiquement, la mère porteuse « ne transmet rien, sauf scoop à venir », répond Stanislas Lyonnet, professeur de génétique à l’université Paris-Descartes :

    « Le patrimoine génétique de l’embryon est déterminé à la conception. Quand l’embryon s’implante dans l’utérus, il a tout ce qu’on peut imaginer de patrimoine génétique. Le contact avec l’utérus maternel n’a pas d’influence. »

    Pendant la grossesse, le génome connaît certes des transformations, mais celles-ci ne viennent pas des échanges « materno-fœtaux », comme on dit. Lors des divisions cellulaires, les erreurs de recopiage sont « archibanales », tout simplement.

    L’environnement n’a donc pas d’influence sur les gènes de l’embryon. En revanche, il peut en avoir sur la manière dont ceux-ci « s’expriment ».

    Pour se faire comprendre, Stanislas Lyonnet propose une comparaison : le génome est comme un clavier, toujours le même, mais il peut servir à jouer différentes partitions. En fonction de ce que mange la mère porteuse, de ce qu’elle boit, voire de ce qu’elle vit :

    « Le génome de l’enfant porté par la mère va être soumis à une situation nutritionnelle – en particulier, l’afflux d’acides aminés et de sucres – qui va faire s’exprimer certains gènes et en verrouiller d’autres. »

    Après la naissance, exposé à une nutrition différente, l’enfant va exprimer d’autres gènes en réponse, par exemple, à des apports caloriques plus riches en acides gras.

    Cette régulation génétique se déroule sans aucun changement de la séquence de l’ADN, mais avec des modifications « épigénétiques », réversibles, souvent temporaires.

    Des caractéristiques transmises sans l’ADN

    Jusqu’à récemment, les généticiens en restaient là. C’était même le dogme : il existe une frontière totalement étanche entre le patrimoine génétique et l’environnement maternel.

    Le dogme est pourtant en train de se fissurer, poursuit Stanislas Lyonnet. Une étude a notamment été menée aux Pays-Bas sur les descendants de femmes qui avaient subi des famines à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Les résultats se sont révélés étonnants :

    • les filles de ces femmes ont connu des retards de développement fœtal – en taille et en poids –, ce qui correspond à ce que nous savions : leurs gènes se sont exprimés de cette manière en réaction à l’environnement ;
    • mais – et c’est là la découverte – leurs propres enfants ont subi eux aussi un retard de développement fœtal plus important que la moyenne.

    Comme si la modification de l’expression des gènes pouvait se transmettre, remarque Stanislas Lyonnet. « Sans s’inscrire dans le génome » : il existerait des caractères qui ne seraient pas « héritables par l’ADN » mais seraient transmissibles quand même. Lesquels ? Comment ? Les recherches ne font que commencer.

  • Médicaments vendus en ligne

    Médicaments vendus en ligne : les réponses à vos questions

    Sophie Caillat | Journaliste Rue89


    Une très très grosse pilule sur un clavier (Mark/Flickr/CC)

    Parce que beaucoup de fantasmes circulent au sujet de la vente de médicaments en ligne, on a décidé d’ouvrir cet espace afin de répondre aux questions que vous vous posez.

    D’abord, on lit partout « les médicaments s’achètent désormais sur Internet »alors que c’était déjà le cas depuis janvier... Ce 12 juillet correspond simplement à l’entrée en vigueur des « bonnes pratiques » applicables aux sites de vente en ligne.

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    Quels médicaments sont concernés ?

     

    On entend partout qu’il s’agit de « 4 000 médicaments ». En réalité ce sont tous les médicaments « délivrables » sans prescription médicale.

    Pour savoir lesquels sont concernés, vous pouvez par exemple utiliser le moteur de recherche des éditions Vidal, la référence des médecins. Si les antibiotiques sont naturellement exclus, les antirhumes sont les premiers concernés.

    2

    Qui vend en ligne ?

     

    Les e-pharmacies doivent être le prolongement d’officines tenues par des pharmaciens diplômés et autorisées par l’agence régionale de santé du territoire concerné.

    Le site doit obligatoirement contenir des informations permettant d’établir un lien avec l’officine à laquelle il est rattaché.

    A ce jour, seules 35 pharmacies sur 23 000 en France pratiquent la vente de médicaments en ligne. La liste est disponible sur le site de l’ordre des pharmaciens.

    L’Ordre indique que « les sites français autorisés de commerce en ligne de médicaments comportent a minima les informations suivantes :

    • la raison sociale de l’officine ;
    • les noms, prénoms et numéro RPPS du ou des pharmaciens responsables du site ;
    • l’adresse de l’officine, l’adresse électronique ;
    • le numéro de téléphone et de télécopie ;
    • le numéro de licence de la pharmacie ;
    • la dénomination sociale et les coordonnées de l’hébergeur du site internet ;
    • le nom et l’adresse de l’agence régionale de santé territorialement compétente. »
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    Bientôt, on pourra les acheter chez McDo ?

     

    Derrière la question provocatrice de Ruskoff qui nous demande si bientôt on pourra acheter ses médicaments chez McDo, KFC ou Starbucks, on comprend qu’il s’interroge sur la vente en libre service en grande surface.

    Afin de faire baisser les prix, l’Autorité de la concurrence était favorable à la vente de certains médicaments en grandes surfaces. Mais la ministre de la Santé, Marisol Touraine, a coupé court à cette hypothèse, « pas envisagée par le gouvernement ».

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    Comment se passe la livraison ?

     

    Emilie Brouze, de Rue89, nous demande si on reçoit les médicaments chez nous car s’il faut aller les chercher, quelle utilité ?

    La livraison est bien prévue, les médicaments devront obligatoirement arriver au domicile afin de garantir la traçabilité.

    Sur les 35 sites de vente en ligne, certaines pharmacies n’ont pas encore mis en place la livraison ; d’autres proposent une livraison rapide et garantie par Colissimo et offrent même les frais de port à partir de 49 euros.

    L’arrêté prévoit qu’aucune quantité minimale de commande ne peut être imposée et que des quantités maximales sont recommandées afin de prévenir la surconsommation de médicaments.

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    Quel contrôle sur la provenance ?

     

    Sur Twitter, @Izenah56 nous demande si ces sites de vente seront contrôlés par un organisme permettant de garantir la provenance des médicaments.

    Le pharmacien, selon l’arrêté paru au Journal officiel doit assurer personnellement la délivrance, il vérifie que le médicament qu’il délivre est bien celui commandé. En cela, rien ne change par rapport à la situation actuelle.

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    A quand un service de livraison pour personnes seules ?

     

    La question posée par Racaillelarouge rejoint celle de Chapolin : « Quelle idée de commander des médicaments en ligne alors qu’il suffit d’aller à la pharmacie du coin pour les avoir bien plus rapidement ? »

    Quand on est en ville, en effet, on voit mal à quoi sert la commande en ligne. Quand on est loin d’une pharmacie, la vente en ligne facilite la vie. Mais quand on est isolé chez soi parce qu’on est malade, qu’en est-il ? Il existe en effet un service de livraison prévu par la loi, mais cela concerne les médicaments sur prescription.

    En autorisant la vente en ligne de médicaments, l’intention du gouvernement n’est pas de rendre les pharmacies plus accessibles mais de faire baisser les prix en augmentant la concurrence.

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    Et les médicaments pour animaux ?

     

    La nouvelle autorisation du commerce électronique de médicaments concerne uniquement les produits à usage humain.

    Mais la question posée par Akita est très pertinente car des médicaments vétérinaires sont déjà vendus en ligne. Y compris certains qui devraient être soumis à prescription, tels que le Mégépil, un contraceptif pour chatte,disponible sur Internet alors qu’il faudrait une ordonnance.

  • Contrôle au faciès

    Contrôle au faciès : l'Etat poursuivi en justice pour la première fois

     

    Publié le 02.07.2013, 15h20 | Mise à jour : 16h59

    ILLUSTRATION. Treize personnes attaquent mercredi l'Etat et le ministère de l'Intérieur en justice pour contrôles au faciès lors d'une audience devant le tribunal de grande instance de Paris.

    ILLUSTRATION. Treize personnes attaquent mercredi l'Etat et le ministère de l'Intérieur en justice pour contrôles au faciès lors d'une audience devant le tribunal de grande instance de Paris. |LP/SOPHIE BORDIER

    Zoom

     

    «Une première en France». C'est ce qu'a annoncé l' des treize personnes qui attaquent mercredi l'Etat et le ministère de l'Intérieur en  pour contrôles au faciès lors d'une audience devant le tribunal de grande instance de .

    Les plaignants, qui se sont signalés auprès du Collectif contre le contrôle au faciès, veulent pointer une pratique discriminatoire.  Ils sont étudiants, salariés, noirs ou arabes, âgés d'environ 18 à 35 ans, et ne sont «pas des militants», selon l'un de leurs avocats, Me Félix de Belloy. Pour lui, cette audience est «historique» et représente une «première en France».

    L'Etat comme le parquet souhaitent débouter les 13 plaignants

    Bocar, l'une des treize personnes concernées, attaque ainsi l'Etat car il dénonce un «contrôle musclé» qu'il a subi à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), en banlieue parisienne, «la goutte d'eau qui a fait déborder le vase» souffle-t-il. «Je sortais du quartier de mes parents. Un policier me prend par un bras, il m'emmène dans un coin, il me met contre un mur. Quand je demande pour quel motif je suis contrôlé, il ne m'en donne aucun. Quand j'essaie de me retourner, il me menace avec un taser», a-t-il expliqué. Après ce contrôle, Bocar a déposé une plainte auprès de l'IGS (Inspection générale des services, la «police des polices»), mais explique n'avoir pas eu de nouvelles.

    Du coup, le jeune homme a voulu aller jusqu'au bout de sa démarche : «C'est pour la kyrielle de gens qui sont contrôlés de façon humiliante, fouillés, palpés parfois au niveau des parties génitales», ajoutant que quand ces contrôles ont lieu «il n'y a aucun justificatif qui est donné. Les policiers peuvent contrôler qui ils veulent, quand ils veulent, sans rendre des comptes, c'est totalement opaque».

    L'Etat comme le parquet préconisent de débouter les 13 plaignants.
     
    Un engagement de François Hollande 

    Selon Lanna Hollo, représentante de l'ONG, ce problème de «délit de faciès» existe «dans tous les pays d'Europe», mais la particularité de la France était d'être dans le «déni du problème», jusqu'à la dernière campagne présidentielle. Si l'«Engagement 30» de François Hollande annonçait qu'il lutterait notamment contre ce phénomène lors des contrôles, il ne s'est traduit que par des «demi-mesures», déplore Mme Hollo. 

    La remise d'un récépissé après un contrôle d'identité avait été évoqué par le ministère de l'Intérieur, puis a finalement été abandonnée en septembre dernier.  Le ministère de l'Intérieur avait néanmoins annoncé en octobre le retour du matricule sur les uniformes. Au micro de France Inter,Manuel Valls avait déclaré que bientôt un «élément d'identification» sur l'«uniforme ou (le) brassard» des policiers, apparaîtrait. L'objectif étant justement d'éviter les contrôles d'identité abusifs, notamment les contrôles au faciès.

    En 2011, des avocats avaient mené une offensive devant la justice en déposant des questions prioritaires de constitutionnalité (QPC), qui ont été rejetées par la Cour de cassation.

    Selon une enquête publiée en 2009 menée par l'Open Society Justice Initiative (émanation de la Fondation George Soros) et le CNRS à Paris, un Noir a de 3 à 11 fois plus de chances d'être contrôlé par la police qu'un Blanc, et un Maghrébin de 2 à 15 fois plus.
  • A propos de l’affaire Edward Snowden


     
    Accueil du site > Actualités > International > A propos de l’affaire Edward Snowden
    parRobin Guilloux(son site)mardi 2 juillet 2013 - 10 réactionsEcouter en mp3 (Synthèse vocale par ReadSpeaker)

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    Nous savions plus ou moins depuis longtemps que nous étions espionnés, mais de façon vague et nous n'en avions pas les preuves. Les révélations d'Edward Snowden ne constituent pas à proprement des "preuves", mais un témoignage de première main d'un informaticien ayant participé au projet "PRISM" et prêt à payer, sinon de sa vie, du moins de sa liberté, ses révélations.

    La réaction française a beaucoup tardé par rapport à la réaction allemande. Il est vrai que les Allemands ont des souvenirs encore récents d'une société sous étroite surveillance et que cette histoire d'écoutes généralisées a de fâcheuses résonnances dans la conscience collective.

    Au pays de Voltaire et de la liberté, il semble qu'il en aille autrement. Les Français semblent s'accommoder finalement de l'idée que toutes leurs conversations téléphoniques et leurs messages Internet soient lus quelque part au nom de la "lutte contre le terrorisme".

    Les Français en général ? Peut-être que non, mais leur gouvernement sans aucun doute. Il est significatif de constater que le gouvernent français n'a commencé à s'émouvoir qu'à partir du moment où il a été question des ambassades, des ministères et de l'Elysée, comme si l'espionnage à grande échelle des personnes privées était plus tolérable que celui des institutions de l'Etat.

    De deux choses l'une, ou bien François Hollande et ses ministres n'étaient pas plus au courant des écoutes à grande échelle que des transferts de capitaux de l'ancien ministre du budget Jérôme Cahuzac vers la Suisse et Singapour... et alors ils vivent au pays des bisounous, soit ils le sont et alors, à quoi rime cette palinodie ? Et surtout pourquoi ne se donnent-ils pas les moyens de contrer les écoutes des institutions de l'Etat sur le territoire français, à défaut de se défendre en écoutant les autres ? A l'heure où il est question du grand marché transatlantique qui va ruiner ce qu'il reste de l'industrie et de l'agriculture française, il y a du souci à se faire !

    Nous avons appris que les institutions européennes sont également sur écoutes, ce qui est très surprenant pour deux raisons, la première, c'est que les anglo-américains disposent depuis longtemps d'agents très efficaces à leur solde sur place, en la personne de José-Manuel Barroso et des membres de le commission européenne ; la seconde, c'est chacun sait que la novlangue de l'Union européenne est totalement indécryptable.

    Un autre scandale s'ajoute donc à celui des écoutes sur grande échelle : en écoutant les institutions de l'Union europénne la CIA jette l'argent des contribuables américains par les fenêtres.

    Une autre leçon de cette affaire concerne le président des Etats-Unis d'Amérique, Barack Obama dont il était tacitement entendu qu'il était bien plus "gentil" et bien plus "démocrate" que George W. Bush. Le "gentil" Barack Obama a en fait purement et simplement poursuivi le projet de son prédécesseur.