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  • 09/11: les « Pilotes kamikazes »

    11-Septembre et les « Pilotes kamikazes » : voici la preuve dont parle Sibel Edmonds

     

    Nous ne parlons plus d’indices désormais, mais de preuves. Malgré toute la volonté de la Commission d’enquête sur le 11-Septembre et des autorités pour dissimuler la vérité, celle-ci finit par émerger grâce à ces gens que l’on appelle les "lanceurs d’alertes" (WhistleBlowers) en tête desquels on trouve Sibel Edmonds. Comme elle l’avait promis voilà deux jours, S. Edmonds nous livre donc le témoignage certifié du traducteur du FBI Behrooz Sarshar qui a fait part, devant la Commission d’enquête, des informations que lui et deux agents du FBI à Washington avaient obtenues d’un contact dès le mois d’avril 2001, et qu’ils avaient fait remonter à leur hiérarchie via des formulaires ’302′ comme le veut le règlement. Non seulement il était déjà question de pilotes kamikazes, d’avions utilisés comme bombes, mais comme vous allez le voir, les informateurs parlaient aussi de "grandes tours" comme cibles potentielles des attentats.

    Rappelons que ce témoignage de Behrooz Sarshar ne figure pas dans le Rapport final de la Commission d’enquête sur le 11/9 paru en 2004, ni dans les mémos (censurés) de la Commission, publiés récemment par le site Cryptome.org, et que la demande des Familles de victimes pour connaître les raisons de cette censure n’ont reçu aucune réponse des ex-présidents de cette Commission. Le silence pourra-t-il durer encore longtemps ?

     

    Sibel Edmonds, l’ex-traductrice du FBI.

     


    L’affaire des "Pilotes kamikazes" du FBI

    par Sibel Edmonds, sur son Blog,  le 2 février 2011

    Traduction GV pour ReOpenNews

    Dans une déclaration publique diffusée le lundi 31 janvier, des membres du Comité des familles de victimes du 11/9 ont demandé une réponse rapide de la part de l’ex-président et du directeur exécutif de la Commission sur le 11/9 concernant la censure exercée sur le témoignage devant cette même commission de l’ancien spécialiste en langues Behrooz Sarshar. Les ex-membres de la Commission n’ont pas répondu à cette requête.

    En février 2004, Behrooz Sarshar a fourni aux enquêteurs de la Commission sur le 11/9 des documents spécifiques et le nom des témoins concernés, dont le nom complet et les références de l’informateur-clef du FBI dans une affaire portant le nom de « Pilotes kamikazes ». Pourtant, la Commission a décidé de ne pas contacter ni interviewer ces témoins, y compris le directeur du FBI Robert Mueller. Le rapport final de la Commission ne mentionne absolument rien de ce témoignage et de ces documents, et leur mémorandum publié récemment omet tout simplement la totalité de l’interview sans fournir aucune explication.

    L’information qui suit a été communiquée par M. Sarshar à plusieurs bureaux du Congrès ou à des enquêteurs, dont l’équipe du Comité judiciaire du Sénat, le Démocrate à la tête du Comité, le Sénateur Patrick Leahy, ainsi que le bureau de l’inspecteur général du Département de la Justice. J’étais présente à au moins quatre de ces réunions pour lesquelles les échanges furent enregistrés et certifiés. Lors de mon travail au Bureau [FBI, ndr], j’avais été informée sur cette affaire par M. Sarshar, mais aussi par d’autres témoins directs, et j’avais vu de mes yeux les fameux ‘formulaires 302′ déposés par le superviseur de l’unité (les spécialistes en langues du FBI gardent une copie de ces rapports ou formulaires). De plus, j’ai personnellement informé les enquêteurs de la Commission sur le 11/9 au sujet des détails de cette affaire, ce qui est d’ailleurs confirmé par le mémo de la Commission.

    J’ai juste effacé les données personnelles sensibles concernant l’informateur du FBI, et comme vous le verrez, chaque item effacé (par moi, indiqué par S.E) est signalé en « italique ». À part cela, l’information ci-dessous est exactement ce qui a été raconté par M. Sarshar à quatre reprises :

    * * *

    Nom du dossier du FBI : « Les pilotes kamikazes »

    Dans les années 90, le Bureau a embauché un Iranien comme informateur, a payé son salaire à hauteur de 1.500$ par mois, et l’a utilisé lui et ses informations au cours de plusieurs opérations criminelles, de renseignement ou d’antiterrorisme, et aussi pour des investigations. Au fur et à mesure, cet informateur, un homme dans les (âge effacé par S.E.) a montré une grande fiabilité et ses informations étaient jugées dignes de confiance.

    Cet homme avait été à la tête du SAVAK, l’unité de contre-espionnage de la principale agence de renseignements iranienne, sous le régime du Shah. Son théâtre d’opérations incluait les régions est et sud-est de l’Iran, et aussi les pays comme l’Afghanistan, le Pakistan et l’Inde. Il gérait également les unités de renseignements chargées des opérations au Sistan et au Baloutchistan, deux régions semi-indépendantes à la frontière de l’Afghanistan. Contrairement aux agences US, le Renseignement iranien menait la plupart, sinon l’ensemble de sa surveillance et de ses opérations de collecte d’information, via le renseignement et des sources humaines. Cet homme, l’informateur, était très bon dans ce qu’il faisait ; il avait établi un grand nombre de contacts et de sources répartis dans les zones stratégiquement les plus importantes de ces pays.

    Immédiatement après la révolution islamique, il planifia sa fuite du pays. Tous les  ex-agents du SAVAK et du renseignement militaire avaient été mis sur la liste noire du nouveau régime, et des récompenses accompagnaient leur capture, morts ou vifs. Il réussit à s’échapper d’Iran, et passa ensuite plusieurs années en (nom du pays de résidence de l’informateur, (effacé par S.E.)  où il tenta d’obtenir un visa US et de se rendre aux États-Unis, où résidaient déjà plusieurs membres de sa famille ou des amis.  À la fin des années (date effacée par S.E.), il parvint à ses fins et parti aux USA.

    Sa réputation d’avoir un ensemble de sources d’information tout autour du globe était arrivée aux oreilles du FBI vers la fin des années 90 – vers 1991, 1992. Via un intermédiaire, le Bureau réussit à contacter notre homme et à le convaincre de devenir informateur. Il fut embauché et commença à fournir au Bureau des informations extrêmement utiles et fiables. Le FBI était tellement satisfait de ses performances qu’il commença à l’utiliser à la fois comme informateur et comme agent. Régulièrement, presque chaque mois, des agents du siège du FBI et du Washington Field Office (WFO) le rencontraient à … et … (lieux effacés par S.E.) afin d’obtenir des informations et des renseignements sur différentes opérations ou enquêtes en cours.

    Étant donné que l’informateur n’était pas très bon en anglais, on considérait qu’il était loin de le parler couramment, à chaque fois ou presque, les agents devaient faire appel aux services d’un interprète, un traducteur, au cours de ces réunions mensuelles. C’est là qu’Amin et moi-même entrons en scène.  Pour ces réunions, les agents se faisaient accompagner soit par moi, soit par Amin. Par pure coïncidence, il se trouva que je reconnus l’homme lors de la première réunion, car je l’avais rencontré au cours d’une soirée entre amis que je fréquentais. Je savais où il vivait et j’avais son numéro de téléphone.

    Vers la fin du mois d’avril 2001, on m’a demandé d’accompagner deux agents spéciaux du bureau du FBI de Washington, Tony et John, qui se rendaient à un meeting avec cet informateur ; nous nous sommes rejoints quelque part près de (lieu effacé par S.E.). Les agents et moi travaillions alors sur une enquête criminelle qui devait être jugée à (donnée sensible effacée par S.E.), et les informations de cet informateur jouèrent un rôle prépondérant dans la construction de ce dossier.

    Nous avons retrouvé notre informateur dans cette espèce de parking et avons passé presque une heure à discuter du dossier, posant des questions détaillées et évidemment, je traduisais les propos échangés dans un sens et dans l’autre. Alors que nous en avions fini et nous apprêtions à repartir pour l’agence de Washington (WFO), l’informateur nous a priés de rester quelques minutes de plus et d’écouter quelque chose de très important et d’alarmant qu’il venait de recevoir d’un de ses contacts.

    L’informateur a dit :

    «  Écoutez, j’ai été contacté récemment par deux sources de longue date extrêmement fiables, aucune n’est iranienne ; l’une en Afghanistan et l’autre dans la région frontalière entre le Pakistan et l’Afghanistan. Par le passé, ces gens m’avaient fourni des informations et des renseignements très difficiles à obtenir, compte tenu de la taille extrêmement réduite des groupes et des réseaux qu’ils ont réussi à pénétrer. Ils m’ont appris qu’un groupe actif de moudjahidines mené par Ben Laden avait donné l’ordre d’attaquer certaines cibles aux États-Unis, et qu’ils étaient en train de planifier les attentats au moment où nous parlions. »

    À ce moment-là, l’informateur avait toute notre attention ; les agents paraissaient alarmés, car leur principale unité d’opérations se trouvait dans la division antiterroriste de l’agence de Washington (WPO). Ils demandèrent à l’homme d’arrêter de parler et de répéter ce qu’il avait dit, et m’ordonnèrent de prendre des notes au fur et à mesure que je traduisais. Eux aussi prirent des notes.

    L’informateur continua :

    « D’après mes gars, le groupe de Ben Laden travaille à une attaque massive des États-Unis. L’ordre a été donné. Ils visent les principales villes, les grandes métropoles ; environ quatre ou cinq grandes villes ; New York, Chicago, Washington DC, San Francisco, peut-être Los Angeles ou Las Vegas. Ils vont utiliser des avions pour mener leurs attaques. Ils disent que certains des types chargés des attaques sont déjà aux États-Unis. Ils sont ici, aux USA ; ils vivent parmi nous, et je crois que certains au gouvernement savent déjà tout ça (j’ai compris qu’il parlait de la CIA ou de la Maison-Blanche). »

    Tony, l’un des deux agents, a demandé : « Ont-ils dit pour quand c’était ? Ont-ils donné des dates précises ? Ou comment ils veulent utiliser les avions ? Comme bombes ou en les détournant ? »

    L’informateur s’est arrêté un instant :

    « Pas de date précise ; pas que je sache. Mais ils ont dit que tout ça, c’était pour ‘très bientôt’. Ils pensent, dans les deux ou trois mois. » Et il a ajouté : « Pour ce qui est de la façon d’utiliser les avions, vous en savez autant que moi. Je pense qu’ils vont les faire exploser ; en mettant des bombes dans les avions, peut-être dans un cargo, et puis ils le font exploser au-dessus des grands centres habités. »

    Les agents hochaient de la tête et prenaient beaucoup de notes. Je prenais mes notes en Farsi ; je faisais souvent ça, et après, de retour au bureau, je m’asseyais et traduisais le texte. Nous nous sommes levés, prêts à partir, quand l’informateur nous a exhortés à faire suivre tout de suite cette information et de prendre des mesures :

    « Si j’étais vous, les gars, je prendrais ça extrêmement au sérieux. Si j’étais dans la même position ici que celle que j’avais à la SAVAK, je mettrais tous mes hommes dessus 24 heures sur 24. Assurez-vous que les gars de l’antiterrorisme vont prendre ça en main. »

    Les agents ont fait oui de la tête et l’ont remercié pour l’information. Nous sommes rentrés en silence. Après avoir garé la voiture au parking, alors que nous attendions l’ascenseur, les agents discutaient de la personne, la bonne, celle à qui il fallait soumettre cet avertissement. Ils ont décidé d’en parler à l’agent spécial (Special Agent in Charge, ou SAC) Thomas Frields, qui était en charge de la division antiterroriste de Washington (WFO) et qui était à la tête de la division au moment de la crise des otages iraniens dans les années 1980. Je leur ai rappelé que même si l’homme était un Iranien, ses contacts ne l’étaient pas, mais qu’ils étaient au Pakistan et en Afghanistan, pas en Iran ; Ben Laden n’était pas iranien, mais saoudien. Ils ont approuvé, mais ont rétorqué que Frields dirigeait l’unité antiterroriste au Washington Field Office (WFO).

    Une fois arrivé dans mon bureau, je suis allé directement m’asseoir et j’ai commencé à traduire toute la conversation et à la mettre dans mon rapport officiel. Les agents sont partis dans leur secteur et ont rempli les formulaires 302 règlementaires. Ces formulaires, les 302, sont utilisés par les agents pour rapporter les informations collectées par les contacts du Bureau ou leurs informateurs. Les agents, Tony et John, ont rempli deux ensembles de formulaires 302 ; un sur l’affaire criminelle et les données de l’informateur ; l’autre sur l’avertissement, en mettant le nom de code « Pilotes kamikazes », comme information liée aux opérations d’antiterrorisme.

    Les agents m’ont appelé au téléphone et m’ont demandé de les escorter dans l’unité de traduction. Je les ai conduits à mon bureau, où nous nous sommes assis pour comparer nos notes, les finaliser et coordonner nos comptes-rendus. Ils m’ont fait faire plusieurs copies de la traduction pour les inclure dans leur rapport. J’ai pris la liberté de faire aussi des copies de leurs formulaires 302 pour mes propres archives, mes dossiers. A la fin de la journée, vers 17h, ils ont remis leur formulaire 302 avec mon rapport contenant la traduction. Et ils ont remis le rapport sur l’avertissement à l’agent spécial (SAC) Frields, accompagné d’une note, un post-it jaune en haut qui disait : « TRES URGENT : ‘Pilotes kamikazes’ »

    Aucun de nous n’a eu de retour de Frields ou de la division antiterroriste. Personne n’a demandé de suivi ou d’informations supplémentaires. Deux mois ont passé. Vers la fin juin 2001, j’ai accompagné les deux agents à une autre réunion avec l’informateur iranien. Cette fois nous nous sommes retrouvés à (lieu effacé par S.E.)

    Après avoir parlé de l’enquête criminelle qui nous amenait  – c’était alors (date effacée par S.E.), et alors que nous nous apprêtions à partir, il nous a interpelés :

    « Qu’avez-vous fait des informations que je vous ai données il y a deux mois ? En avez-vous parlé à vos patrons ? »

    Les agents ont approuvé de la tête. L’un d’eux a dit : « Oui, nous avons fait remonter l’info. Nous avons remis [un rapport] au grand patron. »

    L’informateur était agité :

    «  Oui, mais, est-ce qu’ils vont faire quelque chose avec ça ? Parce que, il y a trois jours, j’ai eu des infos d’une de mes deux sources ; celui au Pakistan. Il m’a juré que les attentats étaient en préparation ; ça pourrait être n’importe quand maintenant, un mois ou deux au maximum. »

    Tony a dit : « Je sais ; j’entends bien ce que vous dites, mon gars ; mais ça n’est pas à nous de faire quelque chose pour ça. Et en plus, nous n’avons pas assez d’information pour décider d’une action. On ne sait ni quand, ni comment, ni exactement où. Les seules choses que nous savons sont : des moudjahidines, des pilotes kamikazes, Ben Laden, cinq villes, et des avions. Ce n’est pas suffisant ! »

    L’informateur a répondu :

    « J’ai pensé à tout ça ; en essayant de lui trouver un sens. Le contact a dit quelque chose à propos de grandes tours (tall buildings). Peut-être qu’ils vont faire exploser les avions au-dessus de grandes tours ; je ne sais pas. Le FBI peut sans doute obtenir des précisions par les Pakistanais ; l’ISI. Ont-ils essayé ? Après tout, ce sont nos potes, et ils savent déjà tout là-dessus. »

    Les agents commençaient à montrer des signes d’exaspération et d’impatience, « iI faut qu’on y aille ; on a encore du boulot nous. On a fait tout ce qu’on a pu. On a remonté l’info au gars qui s’occupe de ça, c’est à lui de voir. »

    Alors que nous repartions à pied, le gars a crié en Farsi :

    « Pourquoi n’en parlez-vous pas à la CIA ? Ils savent. Dites-le à la Maison-Blanche. Ne ‘les’’ laissez pas ignorer tout ça jusqu’à ce qu’il soit trop tard… »

    J’ai demandé à Tony : « Peut-être que ce n’est pas une si mauvaise idée de partager ces infos avec les autres agences. Qu’est-ce que t’en penses ? »

    Il a fait les gros yeux : « C’est pas à nous de décider, Behrooz. Pour ce qui est de la Maison-Blanche, les gars du siège [du FBI] vont l’inclure dans leurs rapports ; je suis sûr qu’ils l’ont déjà fait. Frields est obligé de rapporter les infos qu’il a, tout ce qu’il collecte au niveau de l’antiterrorisme, et de l’envoyer au gars du siège qui est en charge des Bulletins de sécurité nationale (National Security Briefings) pour la Maison-Blanche. Il le fait à chaque fois. Et donc, la Maison-Blanche et les autres agences ont déjà eu vent de tout ça. Laisse tomber [ce que dit] ce gars, ok ? »

    C’est la dernière fois que nous avons parlé de cette affaire avant que les attentats du 11/9 ne se produisent. La seule autre personne à qui j’ai montré les formulaires 302 et le compte-rendu de ma traduction, avant le 11-Septembre, c’était Amin, ici présent. Ensuite, le mardi matin du 11 Septembre, tout ça m’est revenu en pleine figure, c’était comme un mur qui s’écroulait sur ma tête.

    Ce matin-là, nous avons écouté les infos, et nous sommes tous allés dans l’unité d’à côté pour regarder les reportages de CNN sur les écrans télés installés là-bas. Dès que j’ai vu les avions percuter ces tours, je me suis dit : ‘Oh mon dieu, oh mon dieu ; on avait été prévenus ; on avait été prévenu de tout ça, très précisément’ ; je me suis quasiment évanoui ; j’entendais encore les mots de l’informateur : ses derniers avertissements qui nous exhortaient à faire quelque chose rapidement. Et nous n’avions RIEN FAIT. Et maintenant c’était trop tard. J’avais la nausée. J’en étais malade.

    Quelques minutes plus tard, j’ai vu l’un des deux agents ; j’ai traversé la foule amassée devant les écrans, des centaines de personnes, et je l’ai rejoint. Il m’avait vu avant que je l’atteigne  nous nous sommes regardés dans les yeux ; des yeux qui savent ; il ressentait ce que je ressentais ; nous étions responsables de tout ça. Quelqu’un au FBI allait être poursuivi pour tout ça.

    Quand j’ai pu finalement le rejoindre, je lui ai demandé « qu’est-ce qu’on va faire ? Qu’est-ce qu’on fait maintenant ? » Il a secoué la tête et a murmuré : « Aucune idée. J’arrive même plus à réfléchir maintenant. Je ne sais pas, Behrooz. On a bien foiré là ; le Bureau a baisé notre pays. Pourquoi ? Oh mon dieu, on a laissé ça se produire. »

    Sur ce, nous sommes sortis de la pièce. Je suis retourné contrôler mon tiroir et m’assurer que tout y était encore ; les formulaires 302, ceux des deux réunions, mes comptes-rendus de traduction ; les deux. Tout y était.

    Quelques jours plus tard, alors que nous nous rendions sur une mission avec Amin et les deux agents, j’ai  abordé le sujet.  Ils évitaient de me regarder dans les yeux. J’ai demandé aux deux agents ce qu’ils comptaient faire ; s’ils avaient déjà fait quelque chose. Au début ils restèrent évasifs. Puis, sur mon insistance, l’un d’eux, Tony, a dit : « Écoute, Frields nous a convoqués à son bureau et nous a donné un ordre ; un ordre absolu. » J’ai demandé ce qu’était cet ordre. Il a dit : «  Nous n’avons jamais eu aucun avertissement ; ces conversations n’ont jamais existé ; ça ne s’est jamais produit. C’est tout.  Il a dit que c’était super sensible… et que personne ne devait jamais parler de cette affaire. Point final. »

    * * *

     

    Sibel Edmonds

    BoilingFrogs, le 2 fév. 2011

     

    Traduction GV pour ReOpenNews


    En lien avec cet article :

    Et aussi :

    Film sur Sibel Edmonds :

     


    A ne pas manquer : le film "911 Press for Truth" en visionnage libre sur notre compte DailyMotion

    Ou commandez le DVD

    Après les attentats du 11 Septembre, un petit groupe de familles en deuil mena une bataille tenace contre ceux qui cherchaient à dissimuler la vérité sur ces évènements. A leur grande surprise, le président Bush fut de ceux-là. Dans 9/11 PRESS FOR TRUTH, six membres de ces familles, dont trois des fameuses "Jersey Girls", racontent pour la première fois comment ils ont affronté les grandes puissances de Washington – et gagné – en les contraignant à la mise en place d’une commission d’enquête qui très vite s’avéra incapable de répondre à la plupart de leurs questions.

    En adaptant la Chronologie complète du 11 Septembre (Complete 9/11 Timeline) publiée par HarperCollins sous le nom "The terror Timeline", les réalisateurs ont collaboré avec des professionnels du film documentaire de chez  Globalvision (WMD: Weapons of Mass Deception, Beyond JFK) pour rassembler de rares reportages d’actualité oubliés, des histoires tues et des conférences de presse du gouvernement, mettant ainsi à jour de nombreux mensonges officiels, fraudes et défilements. Il en ressort un tableau du 11 Septembre complètement différent qui soulève des questions nouvelles et cruciales.

    Quelles actions furent menées par les hauts responsables du gouvernement qui reçurent des douzaines d’alertes spécifiques avant les attentats ? A-t-on permis à Oussama Ben Laden et à son second d’échapper aux forces US en Afghanistan ? Et quelle fut la raison de la dissimulation délibérée des preuves par l’État ? Peut-être la chose la plus important de toutes : Pourquoi, 8 ans après, tant de questions des familles des victimes restent-elles sans réponse ? … autant de questions soulevées par ce documentaire exceptionnel.
    "On sentait que le pays était menacé par le terrorisme et par l’incompétence, et peut-être pire." Lorie Van Auken, veuve du 11 Septembre

     

     

  • 09/11: L’ex-agent Susan Lindauer


    L’ex-agent Susan Lindauer : la CIA savait en avril 2001 que le 11-Septembre allait se produire

    23 mai, 2011 by GeantVert

    L’ex-agent de la CIA Susan Lindauer vient de publier un livre intitulé "Extreme prejudice" dans lequel elle réitère ses affirmations sur la pré-connaissance par la CIA des événements du 11/9. Selon cette "lanceuse d’alertes" qui a servi pendant la période précédant les attentats de 2001 d’intermédiaire entre les USA et la diplomatie irakienne, les cibles des Tours Jumelles et l’utilisation d’avions détournés étaient des éléments connus de la CIA depuis avril-mai 2001. Son témoignage pourrait paraître exubérant s’il n’avait été corroboré à plusieurs reprises par des témoins à qui elle avait fait part de ses inquiétudes durant l’été 2001, dont son frère John Lindauer, qui l’a rapporté au New York Times en juillet 2004

    On savait déjà grâce à l’autre lanceuse d’alertes Sibel Edmonds, que le FBI avait aussi été informé d’opérations kamikazes imminentes, mais qu’aucune mesure visible n’avait été prise, au grand désarroi des deux agents du FBI qui avaient recueilli ces informations.

    Notons aussi que Susan Lindauer est une cousine lointaine d’Andrew Card, le chef de cabinet de George W. Bush, et qu’elle dit avoir tenté à plusieurs reprises de le prévenir de ces attentats en août 2001. Sa dénonciation du camouflage entourant le 11/9 et la guerre en Irak lui a valu d’être poursuivie par la justice américaine et de passer une année en prison. Quel crédit apporter à ses déclarations ? Aux lecteurs de se faire leur propre idée. Toujours est-il que nous ne pouvions pas omettre de relayer cet article saisissant paru récemment sur le site The Intel Hub

    Enfin, même si cela n’a pas encore paru dans nos pages, qu’au moment même où les lois  liberticides PATRIOT ACT sont reconduites pour quatre ans aux USA, des mesures drastiques sont sur le point d’être adoptées contre les lanceurs d’alertes menacés notamment de perdre leur droit à la retraite fédérale sur la seule décision de l’administration, c’est-à-dire sans recours juridique.  A l’instar du soldat Manning toujours incarcéré pour avoir soi-disant transmis des documents classifiés à Wikileaks, il est clair que les avertissements se multiplient.  On voudrait faire taire les contestataires, ou ceux qui en savent un peu trop, qu’on ne s’y prendrait pas autrement.

     

     

     

    Un temps pour la vérité : La mort de Ben Laden ne mettra pas fin à la Guerre contre le terrorisme tant que les Américains ne comprendront pas que la vraie menace a toujours été l’Amérique elle-même.

    paru sur TheIntelHub, le 10 mai 2011

    Traduction Vincent pour ReOpenNews

    Susan Lindauer, lanceuse d’alertes (whistle Blower) sur les événements du 11-Septembre et auteur du livre Extreme Prejudice: The Terrifying Story of the Patriot Act and the Cover Ups of 9/11 and Irak.  qui relate son calvaire en tant que deuxième Américaine non arabe à avoir été inculpée au travers des lois Patriot Act, et à avoir dû faire face à des accusations secrètes, des preuves secrètes, des témoignages secrets d’un jury d’accusation, ainsi qu’à des menaces de détention illimitée.

      

    Certains de nos dirigeants pensent que les Américains n’ont pas besoin de connaitre la vérité au sujet du 11-Septembre maintenant qu’Oussama est mort et que tout est terminé.

    En tant que personne qui a souffert pendant presque dix ans des dissimulations entourant le 11-Septembre, je veux dire mon plus complet désaccord. J’en ai ma claque de demander une vraie enquête par le Congrès. Le Congrès connaît déjà la vérité sur le 11-Septembre.

    Voilà pourquoi ils ne fouillent pas. Mais ce serait une grossière erreur d’attendre la permission de parler pour tous ceux d’entre nous qui connaissent la vérité, du moins en  partie. L’Amérique s’est elle-même prise au piège dans le cauchemar mythologique d’un terrorisme qui exagère [la puissance de] nos ennemis, pendant que nos dirigeants utilisent notre patriotisme et nous aveuglent en faisant passer des mesures erronées de politique de sécurité nationale. Cette politique ne peut pas être efficace si elle affaiblit notre pays.

    Les États-Unis ont atteint un moment charnière, celui où il faut considérer la fin de l’ « Ere de l’Amérique ». C’est ce qui rend impératif un examen impartial du 11-Septembre.

    Les Américains doivent démystifier le 11-Septembre, et crever enfin cette bulle terrifiante qui entoure la « Guerre au Terrorisme », et  ils pourront ainsi balayer les menaces bidon dont Washington se sert pour fomenter des guerres au Moyen-Orient, tout en ruinant notre économie par des dépenses militaires hors de tout contrôle au détriment de nos  droits civils, tout cela au nom de la sécurité nationale. 

    Le mensonge lui-même est parfaitement effrayant. Valerie Plame, une femme que j’admire profondément, a récemment tenté d’expliquer aux Américains que le gouvernement des États-Unis n’aurait pas pu cacher aussi longtemps un secret aussi énorme et dévastateur.

    Vous voulez parier ? J’ai moi-même été récompensée de cinq années d’inculpation, accusée d’être un ‘agent irakien’, avec à la clef une année de prison dans la base aérienne de Carswell à Forth Worth au Texas – sans aucun procès ni audition – après que j’eus demandé à témoigner au sujet de l’Irak et du 11-Septembre.

    Trente jours après avoir parlé avec des hauts responsables de l’équipe des Sénateurs Trent Lott et John McCain, le FBI s’est présenté avec un mandat d’arrêt à mon encontre.

    Mon acte d’accusation de 5 ans sous couvert du Patriot Act m’a valu le surnom de ‘Symbol Susan’. Ce n’était pas très subtil. L’acharnement dont j’ai fait l’objet était résolument destiné à effrayer quiconque aurait envisagé de parler. Les dissimulations autour du 11-Septembre et de l’Irak ont mis le PATRIOT ACT en exergue comme l’outil de prédilection pour faire taire les « lanceurs d’alertes » (whistle blowers)

    Aux autres [lanceurs d’alertes] je dis ; ils ne peuvent pas nous faire taire si nous refusons de nous taire. Je mets au défi le Congrès de remettre notre pays sur la bonne voie en organisant des auditions sur le 11-Septembre afin de prendre en compte notre témoignage. Je serais heureuse de prêter serment devant tous.

    La vérité : un été plein d’avertissements

    La vérité est que notre équipe, qui triangulait avec la CIA et la DIA (Defense Intelligence Agency) a discuté pendant tout l’été 2001 du scénario exact des attentats du 11-Septembre et de leur planification.

    Nous en avons parlé pratiquement chaque semaine lors de nos réunions. Nous en avons également discuté par téléphone, plaisantant ouvertement – ‘Bonjour la NSA ! Allez, décrochez ce téléphone – ’ sachant bien que la NSA avait mis mes lignes sur écoute.

    Il ne fait aucun doute que l’histoire de la conspiration du 11-Septembre a été fabriquée plusieurs mois à l’avance afin de préparer les milieux du Renseignement à une réaction du gouvernement. Et cela s’est déroulé exactement comme ils nous l’avaient dit – avec l’aide d’une équipe autonome chargé des explosifs. Cela sera expliqué dans un deuxième article. Les deux ne sont pas contradictoires. 

    Avant d’en arriver là, les Américains doivent d’abord accepter les motivations qui ont conduit au 11-Septembre, et les raisons pour lesquelles le gouvernement des États-Unis a permis que cela se produise. C’était comme pour Pearl Harbor. Cela répondait à un agenda bien défini.

    Lorsque j’ai été prévenue du 11-Septembre, en avril-mai 2001, j’ai aussi appris que les États-Unis avaient prévu de déclarer la guerre à l’Irak immédiatement après les attentats. Les deux étaient déjà liés, de cause à effet.

    Menaces de guerre contre l’Irak

    Je peux en attester de manière catégorique, car j’étais la personne mandatée pour faire part de ces menaces aux diplomates irakiens à l’ONU. J’étais chargée de leur expliquer que « les États-Unis avaient l’intention de déclarer la guerre à l’Irak si Bagdad échouait à fournir des renseignements exploitables pour stopper le complot impliquant des détournements d’avion et une frappe contre le World Trade Center. Nous bombarderions l’Irak plus sauvagement que jamais – et le renverrions à l’âge de pierre. »

    Mon responsable à la CIA m’a en outre demandé de souligner le fait que la menace de guerre « qui émanait des plus hauts niveaux du gouvernement – au-dessus du Directeur de la CIA et du Secrétaire d’État. » Il a estimé que les avertissements auraient plus de poids si les diplomates irakiens avaient conscience du pouvoir de ceux qui formulaient ces menaces.

    Étant donné que je représentais le principal canal « secret » de communication avec Bagdad entre 1996 et 2003, j’ai continué de transmettre ce même message avec toutes les précisions voulues, d’avril-mai 2001 jusqu’au 4 août 2001. Je peux déterminer la date avec précision, car la conversation avec mon chef à la CIA eut lieu le jour même où se tint l’audience du Sénat pour confirmer la nomination de Robert Mueller à la tète du FBI.

    Mon responsable à la CIA, le docteur Richard Fuisz a supposé tout haut que l’attaque du 11-Septembre pourrait survenir, et il l’a fait avant même que Mueller ne prenne officiellement le poste de Directeur du FBI.

    Dans la même conversation, le docteur Fuisz m’a avertie que je ne devais pas retourner à New York, parce que l’attaque était ‘imminente’ et que la CIA s’attendait à des ‘pertes massives’ et à un ‘éventuel dispositif thermonucléaire miniature’. Passant outre ses objections, j’ai insisté pour retourner une dernière fois à l’ambassade d’Irak à l’ONU afin de vérifier si les diplomates avaient reçu des rapports de Bagdad. J’ai  ensuite promis de ne pas remettre les pieds à New York jusqu’à ce que les attentats aient eu lieu. 

    Ma réunion avec les diplomates irakiens s’est déroulée deux jours plus tard, le samedi 4 août. Et je ne suis retournée à New York que le 18 septembre.

    Soyons clairs : la menace n’était ni vague ni indéterminée. Nous nous attendions vraiment à des détournements d’avion et à une certaine forme de frappe aérienne visant spécifiquement le World Trade Center. Aucune autre cible ou lieu n’a jamais été évoqué.

    Les détails du complot du 11-Septembre et le récit complet du Renseignement d’avant la guerre en Irak sont révélés dans mon livre, “Extreme Prejudice: The Terrifying Story of the Patriot Act and the Cover Ups of 9/11 and Iraq.” Cet ouvrage constitue un authentique thriller d’espionnage, et s’attache au vrai fond du problème, alors que cet article ne fait qu’en effleurer la surface.  

    Extreme Prejudice’ révèle une réalité très différente de ce que l’Amérique a entendu jusque-là. Je défie le Congrès de me faire prêter serment et de me poser toutes les questions qu’ils veulent. Les Américains ont le droit d’entendre mon témoignage direct, qui révélera la chronologie complète de nos discussions à propos de ce complot, et aussi celle de tous nos efforts pour empêcher ces attentats.

    Attendez-vous à être surpris. En tant qu’activiste antiguerre de longue date, j’ai vraiment été troublée par les menaces qu’il m’avait été demandé de délivrer aux diplomates irakiens. Et je ne suis pas quelqu’un de passif. 

    Ajoutant à la tension, durant l’été 2001 la communauté internationale avait développé un profond écœurement à l’égard des sanctions de l’ONU qui détruisaient le tissu social et l’infrastructure publique de l’Irak. Les sanctions de l’ONU – que j’ai également condamnées – étaient sur le point de se terminer. La communauté internationale aurait condamné toute intervention militaire unilatérale contre l’Irak.

    La CIA connaissait à l’avance le sort réservé à l’Irak. A l’insu du public, depuis les premiers jours de l’administration Bush en janvier 2001[1], notre équipe avait commencé à élaborer un plan d’ensemble pour que tous les objectifs des USA soient atteints – y compris les inspections d’armes sur le terrain – et que les États-Unis puissent prétendre à une victoire significative tout en cédant à la pression pour que les sanctions de l’ONU prennent fin. 

    L’anti-terrorisme était une composante centrale de notre plan de paix. En fait, l’Irak avait donné son accord en février 2001 pour qu’une unité opérationnelle du FBI vienne sur place enquêter sur le terrorisme irakien. La CIA avait également obtenu l’accord de l’Irak sur des contrats de grandes reconstructions pour les sociétés américaines dans les télécommunications, les hôpitaux et les soins de santé, les transports – et le pétrole. Les États-Unis prenaient tout ce qu’ils voulaient. Et la CIA voulait tout.

    Nos efforts conjugués pour stopper le 11-Septembre

    Lorsque mon responsable à la CIA, le docteur Fuisz m’a informée le 2 août que l’attaque du 11-Septembre était en train de se mettre en place et était même considérée comme ‘imminente’, nous avons décidé d’un commun accord de tout faire pour empêcher cette tragédie.

    Je ne suis pas en train de vous parler de ce qu’on fait les autres, mais de ce que j’ai moi-même entrepris ‘en temps réel’ pour empêcher  les attentats du 11-Septembre de se produire.

    Le lundi 6 août, j’ai remis mon rapport au docteur Fuisz suite à mon voyage à New York. Je lui ai dit que les diplomates irakiens avaient baissé les bras. Ils n’avaient rien à nous donner. Oui, m’ont-ils assuré, Bagdad était pleinement conscient que l’Irak faisait face à une menace de guerre de grande ampleur si une attaque du style du 11-Septembre survenait. Ils ont compris qu’il était dans leur intérêt de nous fournir même le plus petit renseignement qui pourrait nous  aider à stopper l’attaque. Ils ont compris que le 11-Septembre compliquerait notre plan de paix exactement au moment où la communauté internationale s’apprêtait à rejeter les sanctions de l’ONU. Résultat des courses, ils n’avaient rien à nous offrir.

    Ma position dans cette discussion avait quelque chose d’étrange, car j’éprouvais une profonde antipathie envers les sanctions et envers la violence du terrorisme et de la guerre. Pour ces raisons, j’ai informé le docteur Fuisz que je me sentais très motivée pour faire tout ce qui était en mon pouvoir pour stopper le 11-Septembre, à la fois pour protéger les citoyens de la ville de New York et pour empêcher une guerre inutile – exactement au moment où notre équipe réalisait ce remarquable plan de paix qui allait permettre aux USA d’atteindre tous leurs objectifs.

    Sur instructions données par le docteur Fuisz le 6 août, j’ai personnellement téléphoné au cabinet du Procureur général John Ashcroft au Département de la Justice le 7 ou le 8 août. M’identifiant comme l’agent de la CIA couvrant les ambassades d’Irak et de Libye aux Nations Unies, j’ai personnellement demandé que le Bureau d’Ashcroft publie « un bulletin d’alerte d’urgence dans toutes les agences, pour rechercher toute source d’information sur des détournements d’avion, avec comme cible privilégiée le World Trade Center. »

    J’ai décrit l’attaque comme ‘imminente’, avec la possibilité de ‘pertes massives’. J’ai demandé le maximum de coopération entre toutes les agences, et aussi que toute information [pertinente] soit immédiatement envoyée à la CIA.

    Suite à ma requête, le personnel du sacro-saint bureau du Procureur Général John Ashcroft m’a transmis le numéro de téléphone du Bureau du Contre-terrorisme au Département de la Justice, et m’a urgemment prié de répéter exactement ce que je venais de leur dire. Ce que je fis sans délai. J’ai composé le numéro. J’ai parlé aux employés.

    Je ne prenais pas vraiment de risques. Quelques jours plus tard, je rendis visite à mon cousin Andrew Card, Chef de Cabinet à la Maison Blanche. J’ai patienté dans ma voiture pendant que ses voisins épiaient à la fenêtre ; j’étais bien déterminée à le prévenir au sujet de notre scénario du 11-Septembre, et à demander de l’aide au niveau du cabinet pour contrecarrer l’attaque. Hélas, Andy n’est pas rentré. Lorsque je suis partie deux heures plus tard, j’ai pensé que j’étais en train de  commettre la plus grande erreur de ma vie.

    Il restait beaucoup de temps pour contrecarrer l’attaque. Les Américains ont le droit de connaître la façon dont les hauts responsables du gouvernement ont accueilli nos avertissements, et  ont en réalité contrarié nos efforts dès août 2001.

    Beaucoup de choses se sont produites durant ce mois d’août 2001 – y compris une seconde série d’événements dont j’ai eu vent plusieurs années après, qui impliquait une équipe autonome non-identifiée chargée de poser des explosifs dans les Tours Jumelles. Mon prochain article expliquera comment ces deux complots ont convergé. Contrairement à ce que suppose l’association pour la vérité sur le 11/9, ces deux opérations ne s’annihilent pas l’une l’autre.

    Mais les Américains doivent d’abord comprendre que l’opération du 11-Septembre fut réellement une forme d’abdication, un authentique Pearl Harbor, autrement dit, les services de Renseignement américains et étrangers avaient très bien compris ce qui allait arriver. 

    Les hautes sphères de l’administration américaine ont pris la décision de laisser l’attaque se produire – parce que la décision d’utiliser le 11-Septembre comme prétexte pour déclarer la guerre à l’Irak avait déjà été prise. Alors même qu’à l’époque la paix s’installait au Moyen-Orient, le « Parti de la Guerre » a exigé une menace massive pour pouvoir renverser le processus de paix. Ils ont décidé clairement que rien ne pourrait faire obstacle à cet objectif. 

    Une fois que l’on a ces éléments en tête, le 11-Septembre devient compréhensible.

    Une partie de mon témoignage surprendra l’Amérique – comme les efforts du gouvernement de Saddam Hussein pour garantir une coopération totale de l’Irak dans la lutte anti-terroriste internationale avant et après le 11-Septembre. Ceci sera expliqué dans un prochain article.

    En fin de compte, mon livre, « Extreme Prejudice »fournit une vision d’ensemble de la brutalité utilisée par le Département de la Justice pour me réduire au silence, moi et d’autres agents, en utilisant le PATRIOT ACT comme arme pour garantir la réussite de sa supercherie. (Un indice : C’est en regardant la télévision depuis la prison que d’autres agents ont assisté [comme moi] aux dissimulations sur le 11/9. J’étais loin d’être la seule prisonnière). 

    Oh tout n’a pas été si mal ! Mon responsable de la CIA a reçu en novembre 2001 la somme de 13 millions de dollars exonérés d’impôts pour les enquêtes sur le 11-Septembre – il s’est construit une immense demeure située à un jet de pierre du quartier général de la CIA à McLean, en Virginie. Pas un centime n’a été dépensé pour le 11-Septembre.

    Cela dit, le gouvernement ne s’en plaint pas. Mais détourner l’argent du contribuable destiné à la coopération irakienne pour l’enquête sur le 11-Septembre, c’est enlever le pain de ma bouche. J’ai payé un prix terrible. Plus d’informations très bientôt.   

    La démocratie exige la transparence

    Tous les avertissements concernant le 11-Septembre, la dissimulation – les arrestations et les pots de vin – devraient déranger aussi bien les Démocrates que les Républicains qui se vantent du soutien de leur hiérarchie envers les personnes activement engagées dans la lutte contre le terrorisme. Cela revient à trahir leur serment de fidélité, c’est évident. Et cela noircit leur rôle de garant de la sécurité nationale, qui sera une mis à l’épreuve lors de la campagne électorale de 2012. Ceux qui ne se soucient pas du bien-être des citoyens ne doivent par être au gouvernement.

    En deux mots, la démocratie exige la transparence envers le citoyen. Les Américains ont le droit fondamental de connaître la vérité sur le 11-Septembre, et sur la décision prise plusieurs mois avant les attentats de déclarer la guerre à l’Irak – par les temps qui courent, la sécurité nationale est une affaire sérieuse. Les Américains exigent des éclaircissements, pour évaluer la performance des dirigeants et la qualité de la politique mise en œuvre en leur nom.

    Les dirigeants sincères et bien intentionnés ne doivent pas avoir peur. En revanche, les dirigeants malveillants doivent être renvoyés, et ce, pour le bien du gouvernement. Plus inquiétant, l’héritage du 11-Septembre s’est révélé être préjudiciable pour la sécurité de notre pays.

    Selon le National Journal, la lutte contre ce monstre fantomatique du terrorisme met en jeu aujourd’hui 1 271 agences gouvernementales, générant 50 000 rapports par an du renseignement que d’ailleurs personne ne lit.

    Pendant ce temps, ‘les budgets secrets’ pour des opérations de renseignements se sont multipliés à raison de 75 milliards de dollars par an, finançant la surveillance nationale et internationale qui contrôle les citoyens respectueux des lois de ce pays.

    Il n’existe aucune autorité de contrôle fédéral ou de surveillance du Congrès pour ces ‘budgets secrets’. Le tout est exonéré d’impôts et non régulé. C’est un gouvernement secret devenu incontrôlable.      

    La mort d’Oussama Ben Laden a peut-être été une grande victoire pour la CIA, mais elle ne ramènera pas les soldats américains d’Irak et d’Afghanistan, où les opérations militaires ont coûté 1 600 milliards de dollars et cela continue. Elle ne mettra pas fin au non-sens de la guerre contre la Libye, qui n’a aucune justification.[2]

    La mort d’Oussama Ben Laden n’annulera pas les étapes programmées pour les futures guerres contre la Syrie, et Dieu nous en protège, l’Iran.

    Est-ce vraiment patriotique de rester silencieux pendant que le complexe militaro-industriel dévore notre économie pour ses propres intérêts ? Et sans que cela bénéficie aux soldats américains ? L’Amiral Mullen, chef d’état-major, ne le considère pas de cette manière. Il a décrit la dette nationale américaine comme ‘la plus grande menace pour notre sécurité nationale’.

    Notre pays se trouve au bord du précipice. Si nous voulons restaurer les grandes traditions de liberté et d’autorité morale, nous devons réapprendre l’histoire du 11-Septembre.

    Nous devons reconnaître que les menaces réelles pour notre qualité de vie ne se trouvent pas ‘dehors’. Elles commencent ici. Et ces menaces sont perpétrées par les mythes que nos dirigeants ont inventés au cours de cette tragique matinée. 
    Aujourd’hui sonne le glas du mensonge. La réussite de notre politique de sécurité nationale, et notre capacité à éviter de futures guerres qui ne feront que détruire cette planète, en dépendent.


    Le prochain article de cette série montrera comment la théorie des explosifs va de pair avec celle des détournements d’avion et de la frappe aérienne sur le World Trade Center. Les Américains comprendront pourquoi les deux ne sont absolument pas contradictoires. 

     

    Susan Lindauer

    TheIntelHub, 10 mai 2011

     

    Traduction Vincent pour ReOpenNews


    Notes ReOpenNews :

    1. Ceci est expliqué notamment dans l’article "Pétrole et 11 septembre 2001", paru en avril 2010,
    2. Lire à ce propos l’article "Le recyclage des hommes de Ben Laden : Ennemis de l’OTAN en Irak et en Afghanistan, alliés en Libyesur VoltaireNet.org

     


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    NUMERO 22, JUILLET/AOUT 2013

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      a. un œuf de dinosaure,
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      c. une tortue luth adulte,
      d. un fruit de jacquier.

     
    N°22 Siné Mensuel

    Pierre Carles décortique l’affaire Clément Méric, avec une lecture bourdieusienne.

    Littérature : Après Mapuche et Zulu, une nouvelle inédite de Caryl Férey. Martine Laval nous livre un très beau texte, tout comme Patrick Raynal, l’auteur de polars, et Jean-Marie Laclavetine.

    Écran total, soit une sélection de films à voir ou à revoir pour petits et grands. Et un Cinéquiz signé Jean-Pierre Bouyxou.

    Les dessinateurs Jiho, Poussin, Berth, Chimulus, Large, Faujour, Aranega, Lasserpe, Carali, Willem, Desclozeaux, Lindingre, Geluck, Mix & Remix, Malingrëy, Mric, Kap, Siné… sont bien sûr au rendez-vous de ce numéro !

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    Des matériaux aux gadgets technologiques et jusque dans notre alimentation, les nanotechnologies envahissent notre quotidien. Ce qui soulève des questions sur leur sureté, et a motivé la réalisation de ce dossier en partenariat avec le projet Nanopinion. Cette initiative de la Commission européenne, qui rassemble un consortium de professionnels de l'information et de l'éducation, a pour but de recueillir l'opinion du public et de susciter la discussion sur le sujet des nanotechnologies au sein de l'Union européenne. 

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