Médicaments vendus en ligne
Médicaments vendus en ligne : les réponses à vos questions
Parce que beaucoup de fantasmes circulent au sujet de la vente de médicaments en ligne, on a décidé d’ouvrir cet espace afin de répondre aux questions que vous vous posez.
D’abord, on lit partout « les médicaments s’achètent désormais sur Internet »alors que c’était déjà le cas depuis janvier... Ce 12 juillet correspond simplement à l’entrée en vigueur des « bonnes pratiques » applicables aux sites de vente en ligne.
Quels médicaments sont concernés ?
On entend partout qu’il s’agit de « 4 000 médicaments ». En réalité ce sont tous les médicaments « délivrables » sans prescription médicale.
Pour savoir lesquels sont concernés, vous pouvez par exemple utiliser le moteur de recherche des éditions Vidal, la référence des médecins. Si les antibiotiques sont naturellement exclus, les antirhumes sont les premiers concernés.
Qui vend en ligne ?
Les e-pharmacies doivent être le prolongement d’officines tenues par des pharmaciens diplômés et autorisées par l’agence régionale de santé du territoire concerné.
Le site doit obligatoirement contenir des informations permettant d’établir un lien avec l’officine à laquelle il est rattaché.
A ce jour, seules 35 pharmacies sur 23 000 en France pratiquent la vente de médicaments en ligne. La liste est disponible sur le site de l’ordre des pharmaciens.
L’Ordre indique que « les sites français autorisés de commerce en ligne de médicaments comportent a minima les informations suivantes :
- la raison sociale de l’officine ;
- les noms, prénoms et numéro RPPS du ou des pharmaciens responsables du site ;
- l’adresse de l’officine, l’adresse électronique ;
- le numéro de téléphone et de télécopie ;
- le numéro de licence de la pharmacie ;
- la dénomination sociale et les coordonnées de l’hébergeur du site internet ;
- le nom et l’adresse de l’agence régionale de santé territorialement compétente. »
Bientôt, on pourra les acheter chez McDo ?
Derrière la question provocatrice de Ruskoff qui nous demande si bientôt on pourra acheter ses médicaments chez McDo, KFC ou Starbucks, on comprend qu’il s’interroge sur la vente en libre service en grande surface.
Afin de faire baisser les prix, l’Autorité de la concurrence était favorable à la vente de certains médicaments en grandes surfaces. Mais la ministre de la Santé, Marisol Touraine, a coupé court à cette hypothèse, « pas envisagée par le gouvernement ».
Comment se passe la livraison ?
Emilie Brouze, de Rue89, nous demande si on reçoit les médicaments chez nous car s’il faut aller les chercher, quelle utilité ?
La livraison est bien prévue, les médicaments devront obligatoirement arriver au domicile afin de garantir la traçabilité.
Sur les 35 sites de vente en ligne, certaines pharmacies n’ont pas encore mis en place la livraison ; d’autres proposent une livraison rapide et garantie par Colissimo et offrent même les frais de port à partir de 49 euros.
L’arrêté prévoit qu’aucune quantité minimale de commande ne peut être imposée et que des quantités maximales sont recommandées afin de prévenir la surconsommation de médicaments.
Quel contrôle sur la provenance ?
Sur Twitter, @Izenah56 nous demande si ces sites de vente seront contrôlés par un organisme permettant de garantir la provenance des médicaments.
Le pharmacien, selon l’arrêté paru au Journal officiel doit assurer personnellement la délivrance, il vérifie que le médicament qu’il délivre est bien celui commandé. En cela, rien ne change par rapport à la situation actuelle.
A quand un service de livraison pour personnes seules ?
La question posée par Racaillelarouge rejoint celle de Chapolin : « Quelle idée de commander des médicaments en ligne alors qu’il suffit d’aller à la pharmacie du coin pour les avoir bien plus rapidement ? »
Quand on est en ville, en effet, on voit mal à quoi sert la commande en ligne. Quand on est loin d’une pharmacie, la vente en ligne facilite la vie. Mais quand on est isolé chez soi parce qu’on est malade, qu’en est-il ? Il existe en effet un service de livraison prévu par la loi, mais cela concerne les médicaments sur prescription.
En autorisant la vente en ligne de médicaments, l’intention du gouvernement n’est pas de rendre les pharmacies plus accessibles mais de faire baisser les prix en augmentant la concurrence.
Et les médicaments pour animaux ?
La nouvelle autorisation du commerce électronique de médicaments concerne uniquement les produits à usage humain.
Mais la question posée par Akita est très pertinente car des médicaments vétérinaires sont déjà vendus en ligne. Y compris certains qui devraient être soumis à prescription, tels que le Mégépil, un contraceptif pour chatte,disponible sur Internet alors qu’il faudrait une ordonnance.