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Azel Guen : Décryptage de l'Actu Autrement - Page 87

  • Google réhabilite...

    Google réhabilite l’appellation "Palestine"

     
     

     

     


    Les mots sont lourds de sens, surtout quand ils sont sciemment galvaudés pour ne véhiculer que des sophismes sur la tragédie palestinienne, les territoires occupés étant honteusement qualifiés de « territoires contestés », entre autres énormités mensongères. Aussi ne peut-on que se réjouir lorsque, grâce à un moteur de recherches incontournable du Net, ils recouvrent leur sens premier à travers la réhabilitation de l’appellation "Palestine".

    C’est Google qui a mis un terme à cette injustice sémantique, à l’aune d’une injustice géo-politique grandeur nature et à ciel ouvert, en remplaçant la mention "Territoires palestiniens" par "Palestine" sur sa page palestinienne, et ce au grand dam des autorités israéliennes, ulcérées par cette reconnaissance linguistique inaudible.

    Les médias-mensonges d’Israël, semés aux quatre vents, auront largement infecté le débat public sur l’épineuse question, jusqu’à rendre taboue l’appellation "Palestine" et par là-même la souveraineté qui en découle. L’irritation trahie par Yigal Palmor, le porte-parole israélien du ministère des affaires étrangères, à l’égard de Google, est à ce titre édifiante. Ce dernier s'est en effet interrogé, certainement en s'étranglant, "sur les raisons controversées derrière cette implication surprenante d'une entreprise internet privée dans la politique internationale"...

    L’Etat hébreu pourra toujours fulminer et taper du poing sur la table, après avoir fait trembler toutes les tables rondes, rien ne fera infléchir la décision de Google qui a procédé à cette modification "dans tous nos produits", comme l’a indiqué le porte-parole, Nathan Tyler, en précisant que ce changement respectait en tout point la qualification choisie par l'ONU – la Palestine avait obtenu en novembre le statut d'Etat observateur –, mais aussi par l'Icann (régulateur des noms de domaine sur internet) et "d'autres organisations internationales".

    Pour les autorités palestiniennes, cette revalorisation du terme "Palestine", riche de sens, est un bon présage qui va dans le bon sens. Sabri Saïdam, conseiller du président palestinien Mahmoud Abbas, pour les télécommunications et internet, s’est félicité de ce "pas dans la bonne direction", l'interprétant comme un "résultat du vote des Nations unies". "Nous espérons que Google Maps montrera aussi les terres palestiniennes confisquées par la colonisation israélienne", a-t-il ajouté auprès de l'AFP.

    Confortées par cette nouvelle légitimité, prélude à un droit à l’auto-détermination qui ne serait que justice, les autorités palestiniennes apposent désormais le sceau « Etat de Palestine » dans leurs correspondances diplomatiques, pour lesquelles des timbres, avec le même libellé, ont été émis
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  • Israël-ASL, même combat

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    6 mai 2013

    Un chef rebelle syrien se réjouit de voir son pays bombardé par l'ennemi israélien.

     

    Ce dimanche, un leader de l'opposition "syrienne" dénommé Hassan Rastanaoui est apparu en direct depuis Homs sur la deuxième chaîne israélienne.
     
    Il était l'invité surprise du journaliste israélien Yaari Ehud. 

    Rastanaoui a été présenté sur le site Internet de la chaîne israélienne comme un leader de la rébellion "syrienne".

    Répondant à une question du journaliste relative aux bombardements effectués ces derniers jours par l'aviation israélienne à Damas, Hassan Rastanaoui a exprimé sa joie et sa gratitude.

    D'après lui, les bombardements de l'aviation israélienne visaient des caches d'armes appartenant à l'armée arabe syrienne mais aussi aux milices du Hezbollah et à la Garde républicaine iranienne qu'il qualifie de "plus grands dangers terroristes".

    Cette nouvelle attaque de l'ennemi israélien, dixit Rastanaoui, "emplit le cœur du peuple et des révolutionnaires syriens".

    La complicité entre la rébellion syrienne et l'armée israélienne n'est pas un scoop. 

    L'an dernier, la même chaîne israélienne avait interviewé le cheikh Abdallah Tamimi, un leader salafiste originaire de Homs très Israel-friendly. 

    Usurpant l'identité sunnite et insultant des millions de Syriens sunnites patriotes, Tamimi déclarait que "pour les citoyens syriens sunnites, Israël n'est pas et n'a jamais été leur véritable ennemi (...) Nous (les sunnites) sommes dans le même camp que celui d'Israël".

    D'autre part, de nombreux combattants de l'ASL sont hébergés et se font soigner par l'armée israélienne (AFP, 16 février 2013 et Marc Henry, Le Figaro, 29 mars 2013)

    Ils reçoivent des armes israéliennes, accueillent des journalistes et des agents israéliens dans leurs rangs renseignent les services secrets israéliens sur la localisation des rampes de lancement des missiles balistiques syriens et des dépôts d'armes et promettent que la Syrie "libre" normalisera ses relations avec Israël.

    Malgré l'abondance de preuves sur les collusions entre Israël et les rebelles syriens, dans les médias mainstream mais aussi dans certains milieux soi-disant alternatifs et propalestiniens, on trouve encore quelques conspirationnistes frustrés qui défendent la thèse selon laquelle la Syrie et Israël seraient des pays amis, arguant que depuis la guerre de Tichrine (désigné que par son nom hébreux -Yom Kippour- dans les médias occidentaux), Damas a renforcé sa frontière la séparant d'Israël ainsi que ses lignes de défense dans le Golan.

    Cette théorie est pourtant aussi absurde que de soupçonner une complicité entre les Etats-Unis et Cuba au motif que La Havane n'a toujours pas reconquis la baie de Guantanamo, un territoire cubain sous occupation militaire étasunienne depuis 1898.

    N'en déplaise à certains spécialistes de l'enfumage, l'insoumission du gouvernement de Damas face à Israël et à ses vassaux wahhabites, le soutien politique et militaire qu'il apporte aux résistances libanaise et palestinienne, son alliance stratégique avec l'Iran, telles sont les raisons objectives qui poussent les Etat-Unis, l'Europe et Israël à faire durer la guerre de Syrie autant que faire se peut.

    A la veille de la guerre contre l'Iran, la mission accomplie par les djihadistes syriens arrange Israël tout comme les opérations menées par Israël contre le gouvernement syrien sont du pain béni pour les djihadistes syriens. Et ce, de l'aveu même d'un chef rebelle.
     
     
    Source : Bahar Kimyongür pour Investig'Action.

     

    Israël - Syrie

  • Israël, les Palestiniens

     

    2 mai 2013

    : Si les Palestiniens concentrent leurs effort sur la demande ‘‘une personne, une voix’’, l’argumentaire d’Israël ne tiendra plus. Que pourra-t-il dire ? Que les Palestiniens ne sont pas des êtres humains ?

     

     
    PRETORIA : Il n’y a pas qu’Israël qui devrait tirer les leçons de l’expérience Sud-Africaine. Les Palestiniens aussi. La bataille de la population noire s’est focalisée sur un seul thème : le vote universel. La demande de Nelson Mandela pour ‘‘une personne, une voix’’ était bien plus qu’un slogan, elle était un objectif stratégique. Elle est devenue réalité il y a 19 ans, le 27 Avril, lorsque la première élection multiraciale était organisée. Et depuis cette date, la démocratie a été préservée, les élections ont lieu régulièrement et la nouvelle Constitution soutient et guide cet État, en dépit de ses difficultés et de sa complexité.

    Les Sud-Africains ont démontré que rien n’était impossible ; que le rêve de la majorité et le cauchemar de la minorité pouvaient se rejoindre. Que la haine, les menaces et les peurs pouvaient être remplacées par un espoir bien réel. Mandela, qualifié hier de ‘‘terroriste’’, lui et son ‘‘organisation terroriste’’ le Congrès National Africain (ANC), est parvenu à dissiper les peurs de la population blanche.

    Il s’agissait probablement là de l’étape la plus importante de leur combat, étape franchie avec la conscience intime des limites de leur pouvoir. Ils ont compris que la violence ne les conduirait nulle part, que le régime était plus fort, et que l’usage aveugle de la terreur les conduirait à perdre l’essentiel du soutien international. L’ANC a ainsi limité l’usage de la force. C’est une leçon importante que les Palestiniens devraient prendre en considération.

    Tout aussi importante était l’unité des dissidents. Les Palestiniens, jusque-là, ont échoué sur ce point. Mais le facteur le plus important dans le succès de l’Afrique du Sud était l’accord sur le but supérieur de ‘‘une personne, une voix’’. Il est temps pour les Palestiniens d’opter pour cet objectif. Il est temps pour eux de comprendre que le rêve de deux États devient impossible. Que l’occupation est plus forte qu’eux, que les colonies sont désormais trop importantes, et que l’État palestinien, s’il devait voir le jour, ne serait rien de moins qu’un groupe de bantoustans séparés par des ‘‘blocs de colonies’’ qui ont pris des proportions énormes et ont obtenu l’accord consensuel des Israéliens et de la communauté internationale.

    Il est temps, chers Palestiniens, de changer de stratégie et de ne pas combattre l’occupation ou les colonies. Elles sont vouées à rester. Il est temps de suivre l’exemple Sud-Africain et d’exiger un droit basique : une personne, une voix.

    Cette exigence effraiera les Israéliens, au moins autant qu’elle a effrayé les Sud-Africains blancs. Les Israéliens hurleront, à juste titre, que cela signifiera la fin du Sionisme et de l’État Juif. Mais c’est Israël qui s’est mis dos au mur avec l’occupation, et l’expérience sud-africaine nous a montré que les peurs d’hier peuvent disparaître rapidement ; qu’au moyen d’une Constitution efficace et d’une ligne de conduite sage, les droits et l’identité de tous peuvent être sauvegardés. De toute manière, les États basés sur l’ethnie, composés uniquement d’une seule race ou nationalité, sont en voie d’extinction dans un monde interconnecté. Et ce monde ne peut rester indifférent à l’exigence simple de ‘‘une personne, une voix’’ ; personne ne peut nier à n’importe quel être humain ce droit fondamental.

    Se concentrer sur cette exigence privera Israël de toutes ses excuses. Que pourra-t-il dire ? Que les Palestiniens ne sont pas des êtres humains ? Qu’ils n’ont pas de droits comme c’est le cas pour toute Nation ? Toutes les nations n’ont pas d’État, mais chaque personne a le droit de voter. Les Palestiniens n’ont pas de droit dans l’État qui détermine leur destinée. Leur destinée doit justement être un combat pour ce droit sans violence criminelle, comme la terreur survenue après la seconde Intifada. Un tel combat va engendrer le soutien international des peuples et des gouvernements. Personne, si ce n’est les Israéliens, ne pourra s’y opposer. Les Israéliens seront contraints de revoir leurs valeurs, leurs croyances, ainsi que toutes les vérités sacrées et lignes rouges qu’ils ont inventées. Les Israéliens seront contraints d’admettre qu’ils vivent depuis un certain temps déjà dans un État dont le régime d’apartheid ne fait plus l’ombre d’un doute. Une fois que ce sera le cas, seulement deux possibilités se présenteront ; soit les Palestiniens parviendront, comme l’a fait Mandela, à atténuer la peur de la population, permettant à la solution d’un seul État démocratique (qui constitue le cauchemar pour tout Israélien) de faire son chemin pour un futur plus radieux. Soit les Israéliens reviendront à la raison et se retireront des territoires occupés et permettront, au bout du compte, l’établissement d’un État Palestinien viable. Il n’y a pas d’autres possibilités à la résolution de ce conflit.
     
  • 11-Septembre : Gérald Bronner

    Blog de l'association ReOpen911

    11-Septembre : Gérald Bronner ou le côté obscur de la sociologie

    Posté par .Rédaction le 28/04/2013

    Dans sa matinale du vendredi 1er mars, France Inter se demandait "comment distinguer la vérité et le fantasme dans l'actualité ?". En effet, comment savoir quelles sont les informations fiables et celles qu'il faut prendre avec des pincettes ? Un journaliste sérieux répondra qu'il faut tout simplement s'intéresser aux faits, les étudier, les confronter entre eux, c'est du moins ce qu'on enseigne habituellement dans les écoles de journalisme. Il faut pour cela réussir à mettre de coté ses préjugés, ses croyances, ses a priori et être capable de n'exclure aucune hypothèse. Mais les croyances peuvent s’avérer tenaces, y compris chez ceux qui les étudient…

     
    Gérald Bronnerprofesseur de sociologie à l'Université Paris-Diderot
     

     
    Gérald Bronner, l'invité de la matinale, est un sociologue, spécialiste des croyances. Il vient de publier La démocratie des crédules. Il aurait été utile que son analyse commence par définir ce que recouvre précisément le terme de « croyant » ou fournisse au moins les critères permettant de distinguer les croyances des convictions, des connaissances. Peut-on dire par exemple que celui qui adhère à la version des attentats du 11-Septembre telle qu’elle est présentée dans les rapports de l’administration américaine est un croyant ? A contrario, peut-on qualifier de croyant celui qui doute de cette description des évènements sans adhérer pour autant à une quelconque thèse alternative ?
     
    Selon la définition généralement admise, la croyance est « le processus mental expérimenté par une personne qui adhère dogmatiquement à une thèse ou des hypothèses, de façon qu’elle les considère comme vérité absolue ou une assertion irréfutable, et ce indépendamment des preuves, notamment empiriques, qui en attestent ou en contestent la crédibilité ».
     
    Une définition que ne partage visiblement pas le sociologue, pour qui celui qui a pris le temps d’examiner les faits et qui aurait des doutes serait un croyant, alors que celui n'ayant pas étudié le sujet mais qui s’en remettrait aveuglément au discours officiel ne serait lui, pas un croyant. Pourquoi ? Tout simplement parce que selon M. Bronner, la thèse officielle du 11-Septembre est vraie et donc ceux qui la critiquent sont dans l’erreur.
     
    Quelques jours plus tard, M. Bronner donnait aux auditeurs de France Culture sa définition toute personnelle de la croyance : « Une information, c’est une donnée : elle peut être vraie ou fausse. Ensuite selon qu’elle soit vraie ou fausse, on peut les classer en connaissance ou en croyance. »
     
    Nous verrons au cours de l’article que pour établir si une information est vraie ou fausse, M. Bronner adoptera le comportement des croyants qu’il étudie.
     
    L'émission - que vous pouvez écouter ici dans son intégralité - commence avec plusieurs réflexions pertinentes, que nous ne pouvons qu'approuver, mais dont la mise en application semble arbitraire :
     
    • « Une des grandes tentations du croyant, c'est d'aller chercher des informations qui confirment sa croyance (...) Nous avons tendance à aller chercher toujours une information qui va confirmer ce que nous pensons. Si nous sommes de droite par exemple, nous fréquentons tel type de journal, si nous sommes de gauche, nous fréquentons tel type de journal ». (2'08) 
     
    Et les journalistes convaincus par la thèse officielle ne vont fréquenter que les sites la défendant. Partant du postulat que la remise en question de la thèse officielle est infondée, nombre de journalistes accordent une confiance aveugle à ceux qui prétendent réfuter les arguments des sceptiques [1]. Aucune vérification n’est alors menée, aucune confrontation entre les deux partis n’est même envisagée, tant il leur parait évident qu’une telle démarche (pourtant à la base du travail journalistique) s’avèrerait une perte de temps.
     
     
    • « il y a un consensus scientifique et il y a quelques farfelus, quelquefois ils ont raison ces farfelus, mais la plupart du temps ils ont tort » (5'20) 
     
    Etrange raisonnement que nous délivre ici M. Bronner au sujet des « lanceurs d’alertes » [2] qui restent à ses yeux des « farfelus » quand bien même ils auraient raison. De notre côté, nous avons été quelques fois qualifiés de farfelus, de sales cons, de cerveaux malades, ou même d'extrémistes, par des gens victimes de préjugés ou qui voulaient nous discréditer. Nous ne prétendons pas détenir une quelconque vérité au sujet des attentats du 11-Septembre. Nous constatons simplement, à l'instar de nombreuses familles de victimes et d'associations de professionnels que le rapport officiel comporte de graves omissions et manipulations et qu'à ce titre, il est légitime, et non farfelu, de militer pour une nouvelle enquête.
     
     
    • « le droit au doute doit s'accompagner, comme tout droit, de devoir. Et le devoir du doute, c'est celui d'exprimer son doute de façon méthodique avec des arguments réfutables par la communauté scientifique. [Si vous refusez de discuter avec vos contradicteurs] vous n'acceptez pas de jouer le libre débat, argument contre argument, méthode contre méthode ». (6'18) 
     
    L’ingénieur en génie civil Jonathan Cole et le physicien Steven Jones n'ont pas attendu les conseils du sociologue et ont présenté des arguments basés sur des expériences que chacun peut reproduire et qui contredisent certaines hypothèses du NIST (l'organisme en charge de l'étude technique de la chute des 3 tours du WTC). Nous laissons à M. Bronner le soin de juger s'ils ont exprimé leur doute « de façon méthodique avec des arguments réfutables par la communauté scientifique » [3].
     
    Notons qu’en plus de se dispenser d’expériences pour valider ses hypothèses, le NIST refuse de livrer les données de ses simulations informatiques (au motif que leur divulgation « pourrait compromettre la sécurité publique ») et décline les invitations à débattre, n'acceptant pas ainsi - pour reprendre les mots de M. Bronner - « de jouer le libre débat, argument contre argument, méthode contre méthode ».

    En ce qui nous concerne, nous ne demandons pas mieux que de voir défenseurs et détracteurs de la thèse officielle débattre ensemble (c'est d'ailleurs l'un des principaux objectifs de notre association). Malheureusement, force est de constater que la plupart des médias ne semblent guère prêts à un vrai débat public sur les attentats du 11-Septembre [4].
     
    • « Si vous avez envie de croire cela, vous trouverez toujours une forme d'autorité pour assoir votre point de vue » (7'20)
     
    N'est-ce pas précisément ce que font les journalistes qui invitent M. Bronner à s’exprimer ? Par ailleurs, l'expert sollicité pour renforcer une croyance est flatté d'accéder à la reconnaissance de son travail, ce qui lui permet ainsi d'acquérir une notoriété qu'il estime bien méritée. On peut comprendre qu'il soit difficile pour n'importe quel spécialiste, invité à s'exprimer sur un sujet, d'envisager qu'il est sollicité non pas pour la qualité de ses analyses mais pour conforter les journalistes dans leurs préjugés [5].
     
    • « Les croyants sont beaucoup plus motivés que les non croyants en général, ce qui fait qu'ils arrivent à imposer souvent leur point de vue » (8'19)
     
    Notons que la motivation la plus forte ne pèsera guère si les arguments solides ne sont pas là pour soutenir les convictions défendues. Dans le cas du 11-Septembre, nous récusons évidemment ce terme de « croyant » car il ne s’agit pas pour nous d’imposer notre point de vue ou "nos croyances" mais d’essayer de faire entendre nos arguments. En revanche, lorsque des journalistes refusent par exemple la parole à des experts remettant en cause la thèse officielle [6], n'imposent-ils pas alors leur point de vue ?

     
    • « Le problème, c'est celui des indécis [...]. Si on laisse les croyants occuper une place majoritaire dans l'espace des idées, il est possible que ces indécis basculent du côté obscur de la rationalité ». (8'28)
     
    Heureusement pour M. Bronner, les éditocrâtes qui adhèrent sans réserve à la version officielle veillent assidûment à ce que les indécis ne basculent pas « du côté obscur de la rationalité ». Pour cela, ils disposent de toute une palette d’argumentaires : injures, accusations d’antisémitisme, de révisionnisme, de négationnisme, de conspirationnisme, d’antiaméricanisme, d’antidémocratisme, de soutien au terrorisme … sans oublier le recours aux intellectuels nous mettant en garde contre les dévoiements de la raison.
     
     
    C'est ensuite qu'intervient le journaliste Thomas Legrand :
     


     
    Transcriptions avec nos commentaires :
     
    Thomas Legrand : « Les conspirationnistes du 11-Septembre (terme bien pratique qui permet de discréditer celui qui se pose des questions) disent : "Les enquêtes ne vont pas jusqu'au bout, et donc il y a un complot (un raisonnement caricatural que ne tiennent généralement pas les sceptiques). Ce qu'on peut suspecter, c'est que si les enquêtes allaient jusqu'au bout (on reconnait donc que jusqu'à présent, les enquêtes n'ont pas été jusqu'au bout...), on verrait qu'il n'y a pas de complot évidemment (ni même un complot organisé par al-Qaïda ? Le 11-Septembre serait donc ... un accident ?), mais que effectivement les services secrets américains ont un peu (notion très relative) manipulé (mais il faut croire que ce n'est pas bien grave), ils ont peut-être (mais ce n'est pas sûr) mal réagit (comme par exemple une guerre en Irak et une autre en Afghanistan ?) à certains moments (qu'on imagine rares et brefs), mais ils n'ont pas organisé le 11-Septembre (félicitations à M. Legrand qui reconnait que les enquêtes ne sont pas allées au bout mais qui sait avec certitude quel en aurait été le résultat). »
     
    Gérald Bronner : « Oui, certainement pas ! » (parole d’expert en sociologie)

    Thomas Legrand : « Et peut-être que plus de transparence mettrait en cause des gens mais effondrerait cette théorie du complot (le journaliste Thomas Legrand ne peut donc qu’être favorable à notre demande d’une nouvelle enquête…). »
     
     
    Poursuivons avec notre sociologue :
     
    • « Quand on a demandé à Tony Blair quelle était sa plus grande erreur politique on aurait pu croire que c’était peut-être son alliance avec les Etats-Unis dans la 2ème guerre d’Irak (…) mais en fait c’est pas ce qu’il a dit du tout. Il a dit sur un ton semi-ironique, que sa plus grande erreur a été de faire voter la loi FOI qui est une loi de transparence, de liberté d’information pour le public. C’est une revendication démocratique à mon avis irrésistible : vous ne pouvez pas dire au nom de quoi j’aurais le droit de savoir et pas vous, sauf les secrets d’états bien entendu. Le problème, c’est que cette transparence, elle organise en effet… Pourquoi est-ce que Tony Blair a considéré que c’est sa grande erreur ? Parce qu'on a constaté que statistiquement les journaux de presse faisaient ensuite des articles de plus en plus basés sur la théorie du complot conspirationniste. Plus vous avez d’informations, plus vous pouvez mettre en scène ces informations pour raconter une histoire. C’est exactement ce que font par exemple les conspirationnistes du 11-Septembre… » (10’34)
     
    Touchante histoire que nous raconte ici M. Bronner mais bien éloignée de la réalité. Le 6 février 2003, Tony Blair déclarait : « Permettez-moi d’évoquer cette histoire de pétrole … la théorie du complot du pétrole est honnêtement une des choses les plus absurdes quand vous regardez ce qu’elle dit. Le fait est que si nous étions intéressés par le pétrole d’Irak, nous pourrions probablement conclure un accord dès demain avec Saddam Hussein sur ce pétrole. Ce n’est pas le pétrole le problème, ce sont les armes… »
     
    Seul problème : cette soi-disant « théorie du complot du pétrole » avancée par M. Blair n’en était pas une. Après plusieurs années de lutte, l’activiste Greg Muttit, spécialiste du pétrole irakien, parvient à faire déclassifier grâce à la loi FOI sur la liberté de l’information plus de 1000 documents confidentiels. On y trouve notamment un mémo du Foreign Office du 13 novembre 2002, faisant suite à un meeting avec BP : «L’Irak est [le pays] le plus prometteur en pétrole. BP veut absolument y mettre pied et s’inquiète de ce que des accords politiques ne lui offrent pas cette opportunité. Les potentialités à long terme sont énormes… »
     
    Si Tony Blair regrette d’avoir fait voter la loi FOI sur la liberté de l’information, ce n’est pas parce que cela propagerait les théories du complot comme le prétend M. Bronner, mais au contraire parce que celle-ci a permis de révéler au grand jour une stratégie secrète bien réelle. L'ancien premier ministre britannique a tenté de dissimuler ce fait en accusant ceux qui cherchaient les vraies raisons de la guerre en Irak d’être des théoriciens du complot [7].
     
    • « Aujourd'hui pour le 11-Septembre - et là internet joue le rôle d'incubateur de mythologies contemporaines -, on trouve plus de 100 arguments techniques différents. Certains relèvent de l'aspect sismologique, d'autres des cours de bourse avant le 11-Septembre, certains relèvent de la physique des matériaux. Donc tout ça compose un mille-feuille argumentatif. Chaque étage est ffff... fragile, faux, mais l'ensemble donne une impression de vérité et on retombe sur le "y'a pas de fumée sans feu" ». (12'25)
     
    M. Bronner reconnait qu’il existe de nombreux arguments techniques mais décrète qu’ils sont tous faux. Sur quelles recherches s’appuie-t-il pour en avoir la certitude ? Les auditeurs de France Inter ne le sauront pas, pas plus d’ailleurs que les lecteurs de son livre La démocratie des crédules [8].
     
    Déjà en janvier 2011, lorsque nous lui avions envoyé notre réponse au débunking de M. Quirant sur le documentaire "Jeudi Investigation : un Jeudi Noir de l'Information", M. Bronner avait simplement écrit :
     
    « Je ne répondrai pas point par point sur les arguments techniques que vous soulevez dans le lien que vous m'avez mentionné. Je crois qu'il s'agit d'une parfaite illustration de ce que je nomme un effet Fort (vous aurez peut-être la curiosité d'aller lire l'article que j'ai accepté d'écrire pour la Revue Raison Publique à paraître en 2012 sur la question des mythes du complot). »
     
    Nous avons eu cette curiosité [9], mais nous regrettons que M. Bronner n’en n’ait pas manifesté autant quand nous lui avions proposé de lire un article démontrant que Jérôme Quirant avait fait preuve de malhonnêteté dans sa réponse à notre documentaire. Il est d’ailleurs étonnant que M. Bronner ne se soit pas donné la peine de lire un article qui accuse de la sorte Jérôme Quirant : ce manque de curiosité pourrait-il s’expliquer par le fait que Jérôme Quirant fut le coordinateur du dossier de l'AFIS (association française pour l’information scientifique) [10]auquel avait participé un certain M. Bronner qui se trouve être par ailleurs membre du comité de parrainage scientifique de l’AFIS ?
     
    Nous invitons cordialement M. Bronner à lire l’article en question et à se prononcer simplement sur deux points :
     
    - Le journaliste de Canal+ Stéphane Malterre est-il honnête dans son reportage qui s'attaque à Loose Change ?
    - Le scientifique Jérôme Quirant est-il honnête dans sa défense de M. Malterre ?
     
    Il n’y a là aucun mille-feuille argumentatif : nous répondons simplement aux allégations de M. Quirant [11] et aucune connaissance technique particulière n’est nécessaire pour juger de l’honnêteté de Stéphane Malterre et Jérôme Quirant.
     
     
    • « Les mythes conspirationnistes sont surtout invraisemblables [car] à partir du moment où vous impliquez des dizaines voire des centaines de personnes, il est impossible dans la société dans laquelle nous sommes de ne pas imaginer que l’information va percer. » (15’27)
     
    Après l’avis du sociologue, voici celui de l’ancien analyste de la RAND Corporation Daniel Ellsberg, l’homme qui fut à l’origine de à la divulgation des fameux papiers du Pentagone révélant les mensonges de la guerre du Viêt Nam, sans doute une des plus grandes fuites de l’histoire :
     
    « C’est un lieu commun de dire que "vous ne pouvez pas garder un secret à Washington" ou "dans une démocratie", peu importe le degré de sensibilité du secret, vous êtes susceptibles de le voir [publié] le lendemain dans le New York Times. Ces banalités sont parfaitement fausses. Ce sont des histoires qui servent de couverture, de moyens de flatter ou de tromper les journalistes et leurs lecteurs, et cela fait partie intégrante du processus qui permet de garder les secrets bien au chaud ».
     
    Nous ne pouvons qu’inviter M. Bronner à lire le 4ème chapitre intitulé "Le critère de plausibilité" de notre réponse à Noam Chomsky et Jean Bricmont. Gérald Bronner, en sa qualité de membre du comité de parrainage scientifique de l’AFIS, sera très certainement intéressé de prendre connaissance de cette réponse qui prétend démonter la contribution de Jean Bricmont, président d’honneur de l’AFIS, qui fut publiée dans le dossier sur le 11-Septembre de l’AFIS.
     
     
    L'universitaire poursuit en nous présentant de beaux principes qu'il oublie de s'appliquer à lui-même :
     
    • « tout processus éducatif doit se fonder [...] sur la méfiance de nos propres intuitions » (20'35)
       
    • « beaucoup de nos intuitions qui se logent en nous, qui nous accompagnent tous, nous conduisent vers des erreurs sévères. » (20'44)
     
     
    L’interview se termine sur une remarque qui retiendra toute notre attention :
     
    • « Il est temps que les médias réfléchissent [...] à se doter d'instances de vérification de l'information, et pourquoi pas de sanctions. » (21'21) 
     
    En effet, il serait temps…
     
    Nous serons heureux d’apporter notre contribution à ces instances de vérification de l'information en leur proposant de visionner ces documentaires qui analysent le traitement médiatique du 11-Septembre. Nous attendons des médias qu'ils jouent pleinement leur rôle de 4ème pouvoir, au lieu d'en être un supplétif. Il en va de la confiance des citoyens envers les médias qui n'est pas, et c'est le moins qu'on puisse dire, au beau fixe.
     
    Plusieurs grands noms du journalisme ont pourtant fait part publiquement de leurs doutes comme par exemple Amy GoodmanRobert Fisk,Eric MargolisJohn Pilger ou encore chez nos compatriotes Karl ZéroJohn-Paul Lepers et Eric Laurent. Et de plus en plus de médias s'intéressent à cette controverse comme Le Huffington PostFrance3et bien d'autres. Les faits troublants du 11-Septembre représentent donc un intérêt et il est tout à fait possible de le traiter de façon journalistique et rationnelle au lieu de tomber dans la caricature comme c'est trop souvent le cas. Et pour simplifier la tâche des journalistes qui manquent généralement de temps, nous avons produit ou traduit plusieurs synthèses, comme par exemple le site Consensus911 qui recense, comme son nom l'indique, les points qui font consensus dans le mouvement.
     
     
    Le droit au doute ?

    Dans l’introduction de son dernier livre, M. Bronner cite le mail que nous lui avions adressé en décembre 2011 : « Ce qui a le plus attiré mon attention, c'est l'intitulé-objet de son mail : "droit au doute", qui indiquait que son expéditeur avait le sentiment de voir bafoué l'un de ses droits fondamentaux. On peut s'étonner que cette personne réclame un droit dont, manifestement, elle jouit déjà pleinement. Quelqu'un l'a-t-il empêché d'animer ce site, de poster des vidéos sur Internet, de publier des livres, d'écrire des articles, de distribuer des tracts dans la rue, d'organiser des manifestations publiques et de s'exprimer, d'une façon générale ? »
     
    Gérald Bronner aurait été bien inspiré de nous poser la question avant de publier son livre. Nous aurions pu lui donner quelques exemples manifestes d'atteinte à notre liberté d'expression, quand la projection de l'un de nos films est annulée à Rennes trois jours avant la date prévue (en septembre 2012) suite à des "recommandations" de la mairie, quand une autre projection est également annulée à Toulouse quelques mois plus tôt, quand nous sommes régulièrement insultés, ou recevons desmenaces d'agression physique. Doit-on s'inquiéter quand on entend que certains députés seraient prêts à supprimer notre liberté d'expression au prétexte que nous serions des « conspirationnistes » ? Quel degré de liberté a-t-on lorsqu’on s’expose à être traités de fanatiques, de farfelus, d’ennemis de la démocratie, d’extrémistes, de croyants, d’antisémites, de négationnistes, si jamais nous faisons part publiquement de nos doutes ? [12] Doit-on se résigner à ce que les médias empêchent tout débat argumenté sur le sujet au nom d’une prétendue responsabilité envers le public ? Peut-on réellement dans ces conditions affirmer que nous "jouissons pleinement" du droit au doute ?
     
     
    La sociologie est un sport de combat
     
    Toujours au cours de ces échanges par mail, nous avions envoyé à M. Bronner le lien d’une vidéo alors en cours de traduction où des psychologues expliquaient pourquoi selon eux il est si difficile pour certains d’accepter la remise en question de la thèse officielle. Sa réponse fut des plus lapidaires :
     
    « Un conseil, ne le traduisez pas : c'est une vidéo proprement ridicule. Supposer que la dissonance cognitive explique pourquoi une partie de la population n'adhère pas à vos thèses est franchement risible. Je crois que cette vidéo est parfaitement classique de la nature pseudo-technique des arguments que les croyants en quête de légitimité souhaitent mobiliser. C'est une bonne illustration aussi de la façon dont une théorie classique et parfaitement respectable peut être grossièrement instrumentalisée à des fins disons "idéologiques" à défaut d'autres termes. »
     
    Des psychologues face aux blocages du 11-Septembre (traduit par ReOpen911) :
     
     
    M. Bronner vit dans un monde finalement relativement simple : si vous doutez de la thèse officielle, alors vous êtes un « croyant », et si vous avez une compétence particulière, alors vous instrumentalisez votre discipline à des fins « idéologiques ». On imagine sans peine que pour lui, les ingénieurs en génie civil de cette liste et ces experts du contre-terrorisme qui remettent en question la thèse officielle doivent être bien dogmatiques…
     
    Des experts qui ne semblent guère intéresser non plus les médias, ces derniers trouvant plus amusant de demander leur avis sur la question à des peoples (des avis certes moins circonstanciés mais qui ont l’avantage non négligeable de pouvoir être discrédités plus facilement) ou d’inviter des sociologues à disserter sur ces étranges créatures que sont les « conspirationnistes ». Suite au passage de M. Bronner dans une émission de France Culture en septembre 2011, un de nos sympathisants avait noté à ce propos :
     
    « Invitons plutôt un sociologue confortablement assis et tentons une petite conversation appliquée sur le concept buté de la croyance irraisonnée. Sachons interroger de façon concise les fictions plutôt que les faits. Conversons sur la fantaisie populaire de toute époque et sur les rumeurs de toutes sortes colportées aujourd’hui via internet. N’analysons rien des incohérences scientifiques véhiculées par le NIST ou par la Commission d’enquête directement supervisée par l’ancien conseiller à la Sécurité Nationale auprès de Condoleezza Rice, M. Philip Zelikow. »
     
    Une tactique peu honorable qui parfois peut révéler des surprises. Ainsi, dans un des entretiens vidéos réalisés par Mediapart pour une série d'enquêtes sur les théories du complot, l’historien Emmanuel Kreis, docteur de l’École Pratique des Hautes Études (section sciences religieuses) déclare que ceux qui remettent en question la thèse officielle sur les attentats du 11-Septembre et qui se posent simplement des questions ne devraient pas être qualifiés de « conspirationnistes » car leurs questions sont « bien souvent même légitimes ». Des propos hétérodoxes qui ne seront toutefois pas cités dans l'article de Mediapart.
     
     
    Conclusion :
     
    Gérald Bronner est un universitaire régulièrement sollicité par les journalistes et dont le rôle consiste avant tout à les rassurer dans leurs préjugés, dans leurs croyances, de les conforter dans l’idée que le sujet ne mérite pas d’être étudié, analysé et qu’ils n’ont donc pas failli à leur devoir depuis plus de 11 ans. En d’autres mots, M. Bronner sert de caution intellectuelle à un système médiatique défaillant.
     
    Il prétend avoir « développé un certain nombre de réflexes » (pavloviens ?) pour démasquer les croyances, mais il ne voit pas celle qui est sous ses yeux sur le plateau de France Inter. Il est convaincu que les attentats du 11-Septembre se sont déroulés comme nous l'a rapporté l'administration américaine. Cette conviction ne s'appuie pourtant sur aucune enquête équilibrée de sa part : il accorde une confiance totale à ceux qui prétendent démonter les arguments des sceptiques et refuse de lire les contre-arguments présentés par ces derniers au prétexte de se retrouver face à un mille-feuille argumentatif.
     
    Comment déterminer quel camp a raison sur un point précis si on se dispense d’examiner et de discuter les arguments de l'ensemble des protagonistes ? Suffirait-il pour gagner un débat contradictoire d’être le premier à déclarer que les propos de son opposant sont une illustration de l’effet Fort ?
     
    M. Bronner prétend protéger la démocratie mais il fait en réalité parti de ces nombreux censeurs qui entendent délimiter le cadre de ce qui peut être discuté ou non. L'emploi du mot croyant n'a ici qu'un but : décréter que tout débat est impossible avec ceux qu'on qualifie ainsi. Comment en effet dialoguer avec des gens qui n’ont comme seuls repères des vérités révélées qu’on ne peut remettre en question ?
     
    Un procédé de mise à l’écart assez classique déjà utilisé par Libération en 2006 dans un article qui s'intitulait "La religion du complot" : «"Une fois qu'ils ont basculé, il est impossible de les convaincre", constate-t-il. Mark Fenster approuve : "C'est comme un débat entre un croyant et un athée. Il n'y a pas suffisamment de base commune." (…) "La seule chose que vous puissiez espérer, c'est empêcher ceux qui sont en train d'enjamber la palissade de passer de l'autre côté." »
     
    Les "conspirationnistes" du 11-Septembre ne sont pas les seuls à se faire stigmatiser par M. Bronner grâce au dévoiement des mots : derrière la neutralité de son titre d'universitaire se cache en réalité un idéologue [13qui n'hésite pas à qualifier de "croyants", "crédules" ou encore "farfelus", tous ceux qui ne partagent pas ses convictions, comme par exemple les citoyens nous mettant en garde contre les risques des OGM, ou bien ceux qui réclament de meilleures normes sanitaires ou environnementales.
     
    L’association ReOpen911 ne prétend pas détenir une quelconque vérité et ses membres ont d'ailleurs plus de questions que de certitudes sur le 11-Septembre. Nous ne cherchons pas à conforter des croyances mais à confronter une version à des faits.
     
    Nous invitons enfin tout spécialement les journalistes de Radio France à regarder par exemple ce documentaire ou celui-ci, afin de vérifier le sérieux de notre travail. Nous réitérons également notre demande de voir davantage de pluralisme dans l'information ou les débats, et qu'on puisse enfin discuter des faits, plutôt que de psychologie ou de sociologie. 
     
     
    -- La Rédaction de ReOpen911 –
     
  • Guéant n'est pas en règle

    Guéant n'est pas en règle pour la vente de ses tableaux

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    La vente des tableaux de Claude Guéant était illégale. Pour justifier le versement de 500 000 euros sur son compte en banque révélé mardi 30 avril par le Canard Enchaîné, l’ancien ministre de l’intérieur a affirmé que la somme provenait de la vente, en 2008, de deux tableaux hollandais à un « avocat malaisien ». Nous avions déjà pointé que la somme paraissait très élevée par rapport à la cote de l’auteur des tableaux, le peintre flamand du XVIIe siècle Andries van Eertvelt. Aujourd’hui, il est acquis que le ministre n’a pas demandé l’autorisation, pourtant obligatoire, du ministère de la culture pour effectuer cette vente hors du territoire national.

    Le ministère a affirmé à Mediapart ne pas avoir trouvé trace de la moindre demande d’exportation pour les deux tableaux de Van Eertvelt en 2008. Interrogé dans la foulée, Claude Guéant a déclaré : « J’ai dit tout ce que j’avais à dire sur ce sujet, et je réserve le reste au juge. » Pourtant, joint par téléphone une première fois plus tôt dans la journée, avant que le ministère ne donne sa réponse, il avait indiqué à Mediapart détenir « ce certificat », tout en refusant de donner des explications détaillées. Il est manifestement allé trop loin : lors du second appel, il nous a assuré ne jamais avoir confirmé ce point délicat.

    Le sujet est grave pour l’ancien homme de confiance de Nicolas Sarkozy. Comme l’a signalé le site La Tribune de l’art mercredi 1er mai, tout tableau sorti de France doit obtenir un certificat d’exportation, si sa valeur dépasse 150 000 euros. « L’absence d’une telle autorisation ne ferait pas que fragiliser son argumentation, signalait le site. De deux choses l’une : soit la vente de ces tableaux ne serait qu’une fiction, cachant une source de financement bien plus opaque, soit il se serait rendu coupable d’exportation illégale de trésors nationaux, un délit passif de deux années d’emprisonnement et d’une amende de 450 000 € (article L 114-1 du code du patrimoine). »

    En l’occurrence, il ne s’agit pas ici de « trésors nationaux », mais de bien culturels, tels que définis par le décret n°93-124 du 29 janvier 1993. Pour qu’un tableau entre dans cette catégorie, il doit valoir au moins 150 000 euros et être daté de plus de 50 ans. Son exportation est alors « subordonnée à la délivrance du certificat »que le ministère doit délivrer ou refuser dans les quatre mois suivant la demande du propriétaire de l’œuvre d’art. Mais la sanction maximale est bien de deux ans de prison et 450 000 euros d'amende.

    Pourtant, mardi, répondant à de nombreux journalistes, à la télévision ou à la radio, Guéant avait assuré être en règle, rappelant par exemple sur Canal+ que les oeuvres d'art étaient soumises à« un régime fiscal spécifique ».

     

     

    Il a répété à Mediapart détenir les pièces justificatives de la vente. Ce qui signifie qu’il est donc théoriquement en mesure de prouver qu’il a payé les taxes sur la plus-value réalisée lors de la vente : soit une taxe forfaitaire de 5 % du prix de vente, soit l’imposition au régime général des plus-values sur biens meubles.