Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Azel Guen : Décryptage de l'Actu Autrement - Page 20

  • Un périple autour du monde : safari cycliste au Botswana

     

    Publié le 24 juin 2015 dans Culture

    Parce qu’un con qui marche va toujours plus loin qu’un intellectuel assis, deux frères sont partis sur les routes depuis de longs mois, traversent les frontières, les villes et les campagnes à l’occasion d’un tour du monde à durée indéterminée, sans casques ni golden-parachutes. Au fil de leur voyage, ils livrent leurs impressions sur des expériences qui les ont marqués.

    Aujourd’hui, route mouvementée à travers le Botswana…

    Par Greg.

    Je n’ai pas vu les plus beaux paysages du Botswana donc ne m’en voulez pas si je n’en parle pas. Je me suis contenté de suivre la route principale jusqu’en Zambie, surtout par manque de temps. Et pourtant, il s’est passé beaucoup de choses pendant ces quelques jours.
    Frustré de n’avoir pas pu me payer les excursions safari trop chères d’Afrique du Sud, j’apprenais peu avant la frontière que le Botswana allait m’offrir ce plaisir gratuitement, et en vélo. Vous me direz, les lions en liberté, les bestioles, comment on gère ça en vélo ? Ça a aussi été ma première question mais tout le monde se voulait rassurant sur le fait que je devrais être OK sur la route. Je gardais quand même l’option de bifurquer au Zimbabwe au dernier moment mais ma rencontre avec Eelco, le retraité cycliste sud-africain m’avait convaincu d’y aller.

    Je passais donc la frontière à Groblersburg, un village planté au milieu du bush. Comme d’habitude, on me questionne beaucoup sur mon voyage des deux côtés. Oui oui, je vis comme ça, c’est un long voyage et oui avec ce vélo, pas celui du voisin. Ils sont toujours aussi marrants au Botswana et surtout fiers que leur pays soit sûr. C’est un point sur lequel ils insisteront beaucoup au cours de mon séjour et c’est vrai qu’à aucun moment je ne me suis senti en insécurité, tout du moins à cause des gens.

    DSC04396

    Mon parcours au sud du pays fut assez monotone. Il y a peu de villes et d’activités sur mon passage et les villages ne sont souvent qu’un ensemble de trois ou quatre huttes rondes en terre dispersées dans la brousse. Les habitants, peu nombreux, accompagnent parfois un troupeau de chèvres au milieu du bush ou glandent à l’ombre d’un arbre. L’activité réduite au milieu des logements au toit bancal me rappelle la campagne laotienne : même climat, même ambiance, pas tellement un hasard finalement. Les Africaines portent tout et n’importe quoi sur la tête, le gamin harnaché dans le dos avec un morceau de tissu coloré : sacs de farine, eau, branches, l’une d’entre elles se promenait avec un sac « Dubaï 2020 ». Les femmes travaillent plus que les hommes mais l’activité ne semble tout de même pas harassante. Tout le monde se déplace à un rythme très africain et celui qui transpire le plus dans l’histoire, c’est moi. L’horizon est aride et la chaleur s’installe logiquement au fur et à mesure que je file au nord. À coups de 100-150km par jour, on a vite fait de prendre 10 ou 15 degrés dans la semaine et cela me fait finalement le plus grand bien après quelques jours de gastro en Afrique du sud. J’ai du choper un coup de froid avec la pluie dans les montagnes du Highveld.

    DSC04128

    J’alterne mes ravitaillements en eau entre les villes (Palapye ou Francistown) ou les petits bleds comme Serule. Je peux transporter 3 ou 4 jours de nourriture mais difficilement plus d’une journée d’eau. Certains refusent de me servir l’eau qu’ils boivent sous prétexte que je ne la supporterais pas (trop salée, c’est vrai qu’elle donne un peu soif et la courante, mais rien de bien grave) et vont puiser dans leurs réserves d’eau de pluie. D’autres veulent bien m’écouter et font confiance à mon estomac canin. À Serule, on me fait attendre une demi-heure pour m’amener de l’eau qu’ils jugent correcte. Il faut dire que la plus grande partie du village est désormais fantôme depuis que le tracé de la nouvelle route le contourne et que les habitants ont fui l’arrivée du train qui tuait le bétail. On prend soin du « white guy » un peu con qui ne veut pas utiliser les bus. Après qu’on m’ait offert une chemise en Afrique du sud, un autre citoyen de ce pays prend pitié de moi et m’offre une paire de lunettes de soleil. Un peu plus tard au Botswana, un expatrié m’offrira un bière sur la route et un couple sud-africain, de la viande séchée. Que demander de plus à ces gens ? Ils sont parfaits et tous heureux de voir des cyclistes traverser leur continent. Ils aimeraient faire savoir au monde entier qu’on peut voyager sereinement dans leurs pays magnifiques.

    DSC04211

    J’arrive à Nata après 3 jours de route. Je pensais la ville plus importante et le supermarché fait peine à voir, je n’achète que le minimum pour mon périple. Au départ, tant que je vois des panneaux signalant la présence de bétail, je pense être tranquille. Puis deux Botswaniens m’invitent alors à partager leur repas au bord de la route : du milmil (farine de maïs) avec du bœuf et des herbes, un plat traditionnel de cette région d’Afrique. Le tout se mange avec les doigts. Ils possèdent une ferme un peu plus loin et apportent le ravitaillement en bière Chibuku aux ouvriers. Les lions tuent régulièrement leur bétail mais eux n’ont pas le droit de les tuer, au risque d’aller en prison. Le gouvernement indemnise la perte à hauteur de 1500 pulas alors que la bête se vend à plus de 3000 sur le marché.

    Je poursuis donc en sachant que le panneau bétail n’est pas forcément synonyme de sécurité. Je commence par apercevoir quelques antilopes/gazelles puis rapidement trois éléphants, l’air pataud. J’ai peine à imaginer ces bestioles agressives. Moi, je tremble surtout pour les lions et les chauffeurs me disent en voir régulièrement au bord de la route, observant les voitures. Me savoir en vélo au milieu de cette faune me fait peur et m’excite au plus au point. Je suis sans cesse partagé entre l’envie et la peur d’en voir plus. Savoir que d’autres cyclistes ont pris cette route par le passé me rassure. Ma première journée se déroule sans accroc, et je peux observer quelques pachydermes d’assez près. Pour peu qu’on les laisse à bonne distance, ils font leur vie sans se soucier des humains. On reconnaît assez vite les zones à éléphants par les troncs d’arbres défoncés et l’écorce arrachée.

    DSC04229

    À 16h, j’arrive vers l’antenne relai qu’Eelco m’avait indiqué. Le petit chemin de terre y menant ne me plaît pas vraiment mais il faut bien y aller. Il n’y a personne sur place et la grille est fermée par un cadenas. Hors de question de dormir à l’extérieur avec les félins en liberté, pour entrer, je coupe un bout du grillage, et je referme immédiatement derrière moi. Je passe la nuit sur un petit toit à 3 mètres de hauteur. Au moins, je dors tranquille.

    DSC04307

    Mon petit déjeuner du lendemain sera en revanche perturbé par un animal auquel je ne m’attendais pas ici : l’abeille. Alors que je cuisinais tranquillement, des dizaines puis des centaines d’abeilles envahissent ma tente, mes affaires, tout est recouvert. Ça devient franchement agaçant, voire inquiétant. Je jette tout en bas et cours d’un coin à l’autre de l’enclos tout en rangeant tout péniblement pour éviter un maximum de piqûres. Elles ne sont pas agressives mais je les ai un peu dérangées et me prends deux coups de dard… Le petit dej’ est foutu et je pars le ventre creux pour mon deuxième jour de savane. J’observe toujours un maximum de gazelles (ou un animal du même genre) quand la circulation est réduite, une bonne dizaine d’éléphants ainsi que des zèbres.

    DSC04250

    DSC04313

    Un éléphant, légèrement énervé que ses petits n’aient pas osé traversé la route en me voyant au loin décide de me charger en barrissant. Je descends du vélo et recule immédiatement de 2-3 pas, il s’arrête. Je me sens tout petit, ridicule face à ce monstre. Il est à 20 ou 30 mètres maintenant. Il repart sur 4-5 mètres, je recule de nouveau, il s’arrête encore puis, au moment où il s’apprête à lancer une troisième charge, une voiture arrive et le fait revenir vers ses petiots. Sachant que parfois je ne vois aucun véhicule pendant 20 minutes, c’est un sacré coup de pot ! Mon taux d’adrénaline est à son maximum et je sursaute désormais au moindre mouvement dans les fourrés. Je prends mon bâton en main, c’est dérisoire, mais ça me détend, c’est psychologique. « Croqué par un félin au Botswana », ma famille en parlerait encore pendant quelques générations mais je ne tiens pas spécialement à cette gloire posthume.

    Il fait très chaud et les camionneurs prennent pitié de moi et m’offrent parfois oranges et boissons. La route quant à elle, m’offre encore quelques vues sur des phacochères et une bande d’une trentaine de babouins à l’approche de Pandamatenga, mon refuge pour la nuit. Je passe la soirée à discuter avec une bande d’alcooliques près d’un restaurant rudimentaire fait de bâches plastiques. Rien de bien intéressant n’en sort mais le contact humain fait du bien avant une dernière journée dans la brousse en direction de la frontière Zambienne. Ils me rassurent encore une fois sur les lions qui dorment au loin quand il fait chaud et qui fuient si on leur fonce dessus. On verra pour cette option.

    DSC04353

    DSC04365

    On me promet girafes et lions pour le lendemain, je n’aurais finalement droit à rien de tout cela malgré les affirmations des automobilistes me jurant en avoir vu une heure après mon passage. Tant pis pour moi, j’ai droit à quelques buffles au loin (animal peureux et pacifique en Asie et très dangereux en Afrique), des phacochères, des babouins et une espèce d’oiseau énorme, type ptérodactyle des temps modernes. Je traverse ensuite le fleuve Zambèze sur une barque, direction la Zambie avant me rendre à Livingstone où m’attendent les chutes Victoria. Malgré d’autres promesses de spectacles d’animaux en Zambie, rien ne se produira. Les chutes Victoria sont en revanche magnifiques, entourées d’une brume et d’un arc-en ciel permanent, le brouhaha assourdissant est à la hauteur du paysage offert. On tente d’abord de se protéger des trombes d’eau projetée par les chutes, avant de se laisser emporter par la magie du Zambèze, trempé, en tentant d’observer le fond du gouffre masqué par la brume. Quelques Africaines en visite entonnent des chants rythmés qui ajoutent de la couleur à l’endroit et quelques chanceux survolent le tout en deltaplane, comme Belmondo dansItinéraire d’un enfant gâté. Je reste profiter du lieu jusqu’au coucher du soleil.

    DSC04466

    DSC04467

    Demain, je m’offrirai quelques jours de repos après 3000km pédalage en un mois et je campe un dernier soir près des chutes, en bordure du Zambèze et de son débit impressionnant, gardé par un type armé d’une kalachnikov, les hippopotames ayant l’habitude de s’aventurer sur mon aire de repos.

    Cela conclut superbement et paisiblement ces quelques jours au milieu des animaux. L’Afrique me procure tous les jours un maximum d’excitation et d’adrénaline, des rires, des chants, des sourires en pagaille. J’ai rarement pris autant de plaisir au cours de ce voyage.

    DSC04445

    Pour ceux qui ont 50 minutes à perdre, j’ai exceptionnellement fait une vidéo de mon safari que vous pouvez visionner ci-dessous. Il y a de vrais morceaux de gros mots et je me plante régulièrement sur les noms des animaux, c’est du live.

  • Chers gouvernants, partez

     

    Publié le 27 juin 2015 dans Édito

    Chers dirigeants, partez. On ne vous regrettera pas.

    Chers gouvernants,

    Vous appeliez de vos vœux un discours de vérité. Vous le jugiez nécessaire, et je pense que vous avez raison. Je pense aussi qu’il ne faut pas attendre de vous que vous le teniez ; que c’est à chacun d’entre nous de montrer l’exemple, surtout à vous qui en avez si cruellement besoin.

    Vous mentez. Vous mentez quand vous cherchez des prétextes politiques urgents pour justifier d’utiliser l’argent public pour assister en famille à un match de football. C’était la finale, monsieur Valls, et vous aimez cette équipe ; c’est le cas de nombreux supporters qui font le déplacement, et pas tous en jet privé.

    Que répondez-vous au légitime mécontentement des Français ? Fidèle à votre passion du sport, vous déclariez – depuis Roland Garros !

    « Il faut que ceux qui critiquent se disent qu’au fond, parfois, il faut être un peu plus optimiste et se dire que le sport ça apaise, c’est le respect des uns et des autres. » – Manuel Valls, Premier ministre de la République française en 2015.

    Sous votre gouvernement, l’optimisme consiste bien en une capacité à accepter les outrages et mensonges quotidiens. Pour vos prochaines déclarations en public, sachez cependant que l’idée que vous cherchez à exprimer peut s’appeler par exemple clémence ou mansuétude.

    Vous faites d’ailleurs, chers dirigeants, preuve de clémence. D’une clémence de benêt. Vous condamnez les chauffeurs de taxis, mais leur pardonnez aussitôt et leur donnez raison après quelques heures de sauvagerie, de vandalisme et d’agressions violentes.

    Vous acceptez la violence comme un mode de contestation et cédez à la pression et à la peur. Vous agissez sans délai, et sans réfléchir, et demandez la dissolution d’Uber comme d’un groupuscule d’extrême droite évalué à 40 milliards de dollars. Vous courbez l’échine devant des individus violents qui s’en prennent à des innocents. Certes, leur situation n’est pas enviable ; ils ont payé cher pour obtenir sans attendre une licence que vous leur imposez. Mais c’est une affaire entre vous et eux ; Uber n’a rien à voir là-dedans.

    Et vous avez par là transmis un message fort – celui de votre faiblesse. Vous avez démontré à tous ceux qui pourraient prochainement être tentés de recourir à la violence pour défendre leurs privilèges que vous leur donnerez raison, renoncerez aux économies budgétaires bientôt inévitables et accèderez à leurs demandes, aussi illégitimes soient-elles.

    Vous vous êtes émus des écoutes américaines. Vous avez protesté contre un État allié qui espionnerait vos secrets professionnels et vos conversations privées. Vous avez protesté parce que cette fois, c’est vous que l’on surveille – pas comme dans la loi sur le renseignement que vous avez demandée et votée il y a quelques semaines à peine, qui instaurait (ou légalisait ?) la surveillance généralisée des citoyens. Quel niveau d’hypocrisie faudra-t-il désormais juger comme inacceptable, alors que vous placez la barre si haut ?

    Certains d’entre vous, chers dirigeants, proposaient des mesures préventives, au premier rang desquelles un changement de la Constitution américaine. À quel point faut-il être ignorant de la politique et des fondements de l’État américain pour avoir ce genre d’idées, pire : les exposer en public, pire ! À des journalistes ?

    Il y a quelques jours, chers dirigeants, l’un d’entre vous, et pas des moindres : le chef de l’État, la plus haute autorité du pays pour ceux qui lui en reconnaissent une, échangeait avec Bill Gates. Dans un anglais épouvantable, qui en dit long sur sa curiosité et son ouverture au monde. Pour la postérité (1’50):

    « You have promote the great idea to to to be in solidarity with people we can increase your intervention and there’s and there’s also intervention of France in the next years in speciocially (?) in particularly in Africa. » – François Hollande, Président de la République française en 2015

    Et ce même Président de la République se félicitait qu’il existe des riches qui « redistribuent ce qu’ils ont pu gagner », et se congratulait d’avoir reconduit le soutien de la France à la recherche contre le SIDA pendant toute la durée de son quinquennat. Sachez, chers dirigeants, qu’il y a une immense différence entre vous et Bill Gates (plus d’une, croyez-moi) : il redistribue l’argent qu’il a gagné. Vous redistribuez l’argent des autres. Vous le leur prenez, et vous décidez de ce que vous en faites.Tenez-vous le pour dit : il est très louable de chercher à guérir le SIDA, mais vous n’y avez absolument aucun mérite.

    Vous auriez du mérite, chers dirigeants, si vous saviez quoi faire et comment le faire. Des gens, crédules certes, vous ont fait confiance – si vous ne le faites pas pour vous, faites le pour eux. Réduisez enfin la dépense publique, abolissez les privilèges (y compris les vôtres) et ramenez l’égalité. Supprimez l’emploi à vie, mettez fin à tous ces gaspillages dont vous avez le secret. Simplifiez la vie des citoyens en simplifiant la loi, le code, le règlement. Décoincez l’étau administratif et fiscal qui empêche les entreprises d’être flexibles et la France de se développer.

    Prenez l’exemple des taxis : il n’y aurait aucun problème si vous ne leur imposiez pas en premier lieu une licence. C’est aussi simple que cela. Vous voulez demander des gages de qualité et de sécurité aux chauffeurs, aux compagnies ? Non pas que je le propose ou l’approuve. Mais il est frappant qu’à aucun moment, les chauffeurs de taxi n’aient proposé une telle mesure, qui répond parfaitement aux considérations altruistes qu’ils affichent. Tout comme il est frappant que vos préoccupations incluent le choix qu’ils ont fait de faire un marché d’une chose que vous donnez gratuitement.

    Car oui, c’est vous qui leur imposez la licence. En arrivant au pouvoir, vous prenez la responsabilité de l’État et tout ce qu’il impose. Tout ce que vous n’enlevez pas aussi rapidement que possible de la loi, vous l’approuvez. Tout comme ce que vous laissez derrière vous sera votre héritage, le cadeau ou le fardeau que vous laisserez à la France. Et compte tenu de l’estime que vous avez de vous-mêmes et du crédit que vous vous donnez, j’ose penser que vous faites de votre mieux.

    J’ose penser donc, chers dirigeants, que ce discours de vérité vous inspirera des envies d’autre chose, des envies d’ailleurs. J’ose espérer que vous saurez réaliser que vous n’êtes pas à la hauteur, que vous n’avez pas l’étoffe de ce que vous croyez être. Vous êtes incapables de changer la France, vous êtes incapables de la sauver du mal dans lequel vous semblez vous échiner à l’enfoncer. Vous êtes incapables de délester la France de cet État devenu monstrueux, qui se veut tout à la fois Big Brother, catalyseur de l’économie, historien et coach en nutrition.

    Alors, s’il vous plaît, partez.

  • Limitation de vitesse à 80 km/h

    Manifestation contre la limitation de vitesse à 80 km/h

     

    La Ligue de Défense des Conducteurs organise un rassemblement aujourd’hui devant la préfecture de Vesoul, avec le soutien des élus locaux, contre l’expérimentation de l’abaissement de la vitesse à 80 km/h sur la RN57.

    Par Christiane Bayard.
    Un communiqué de la « Ligue de Défense des Conducteurs ».

    Limitations de vitesse (Crédits : cris.ie, licence CC-BY-NC-ND 2.0), via Flickr.

     

    La Ligue de Défense des Conducteurs organise un rassemblement samedi 27 juin 2015 à 15h, devant la préfecture de Vesoul, avec le soutien des élus locaux, pour protester contre l’expérimentation de l’abaissement de la vitesse à 80 km/h sur la RN57 en Haute-Saône, première étape d’une baisse généralisée de la vitesse sur le réseau secondaire.

    Alors que l’expérimentation gouvernementale de la baisse de la limitation de vitesse à 80 km/h sur quatre tronçons de routes secondaires en France, dont la RN57 en Haute-Saône entre Vesoul et Rioz, débutera le mercredi 1er juillet pour deux ans, la Ligue de Défense des Conducteurs appelle à un grand rassemblement de tous les conducteurs opposés à cette mesure à Vesoul, le samedi 27 juin à 15h devant la préfecture.

    « L’objectif de ce rassemblement est de montrer aux pouvoirs publics que les conducteurs ne sont pas dupes de ce projet « d’expérimentation », qui n’est qu’une manière détournée d’arriver à une généralisation de l’abaissement de la limitation de vitesse à 80 km/h à tout le réseau secondaire », explique Christiane Bayard secrétaire générale de la Ligue de Défense des Conducteurs.

    « Plutôt que d’abaisser la vitesse, pénalisant une fois de plus injustement les conducteurs, les pouvoirs publics feraient mieux d’entretenir et d’aménager un réseau d’infrastructures routières vieillissant, et de plus en plus délaissé » ajoute-t-elle. « La sécurisation de la RN57 nécessite des aménagements notamment en deux fois deux voies. Les élus de la Haute-Saône le réclament d’ailleurs depuis plus de vingt ans, sans être entendus. Y réduire la vitesse pour toute panacée devient criminel, c’est scandaleux ».

    Ce rassemblement de conducteurs responsables bénéficie d’ailleurs du soutien d’élus locaux, eux aussi opposés à cette expérimentation. A commencer par le député-maire de Vesoul Alain Chrétien, accompagné de plusieurs maires, qui se joindront au rassemblement devant la préfecture. Une délégation sera ensuite reçue en préfecture.

    Tous comme les élus, les Français restent majoritairement opposés à ce projet inutile et injuste de généralisation du 80 km/h, qui aura pour seul effet de faire exploser le nombre de PV, les pertes de points et les retraits de permis.  L’an dernier, ils ont notamment été plus d’1,5 million à signer la pétition de la Ligue de Défense des Conducteurs « Non à la baisse des limitations de vitesse ».

     
  • Espionnage américain : molle indignation

    Tout homme politique et entrepreneur sait que les affaires sérieuses ne se traitent qu’en tête-à-tête.

    Par Guy Sorman.

    Vidéosurveillance (Crédits Paweł Zdziarski, licence CC-BY 2.5)

    Vidéosurveillance (Crédits Paweł Zdziarski, licence CC-BY 2.5)

    François Hollande a mollement protesté auprès de Barack Obama : le service minimum. Car l’espionnage est aussi ancien que les États eux-mêmes ; seuls les moyens se perfectionnent. On se contentait naguère d’ouvrir les correspondances diplomatiques. Aujourd’hui, les gouvernements écoutent et observent à tout-va, les étrangers et leurs propres citoyens. On rappellera que François Mitterrand avait créé à l’Élysée une cellule secrète pour écouter les conversations téléphoniques de ses adversaires présumés : c’était illégal. Pour nous protéger du terrorisme, les services français pourront maintenant écouter toutes les conversations et ce sera légal. Les Américains, de leur côté, ont toujours espionné les dirigeants français, à commencer par le Général de Gaulle, dont ils se méfiaient énormément. Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy savaient qu’ils étaient écoutés et ne traitaient jamais de la moindre affaire confidentielle sur des téléphones non sécurisés.

    Il ressort de Wikileaks que les Américains n’ont jamais appris, par les écoutes, la moindre information significative. Tout homme politique et entrepreneur sait que les affaires sérieuses ne se traitent qu’en tête-à-tête. Du côté français, on espionne les Américains depuis fort longtemps, mais moins les politiques que les entreprises : la spécialité française est l’espionnage industriel, à l’initiative de l’État ou des entreprises. Ce qui valut à la France par le passé quelques expulsions de diplomates chassés des États-Unis. Si l’espionnage politique ne sert à rien – c’est du voyeurisme – l’espionnage industriel est-il plus efficace ? Il n’aura pas comblé le retard français sur les Américains dans l’innovation de pointe.

    La morale de cette querelle transatlantique est qu’il n’y a plus vraiment de secrets : tout se sait ou tout peut se savoir, en particulier ce qui transite par le téléphone et internet. Si l’on ne veut pas être espionné, chuchotons et n’écrivons plus. On se demande aussi ce que les agences d’espionnage, NSA aux États-Unis, DGSE en France, font des millions d’informations inutiles qu’ils recueillent : Wikileaks révèle qu’elles sont inexploitables et très banales.

    Envisageons que l’espionnage relève du voyeurisme autant que de la sécurité et qu’il remplace bien inutilement, l’intelligence des faits.

    Guy Sorman

  • Les journalistes et la guerre

     

     

     

    Considérant que les journalistes étaient au service de la paix, le Conseil de sécurité a adopté à l’unanimité une résolution pour leur protection en zone de combat. Pourtant, deux semaines plus tard, le département US de la Défense publiait des instructions pour arrêter les professionnels des médias qui se livrent à de l’espionnage ; une décision qui pourrait se retourner contre les journalistes des États membres de l’Otan, observe Thierry Meyssan.

     

    Le 27 mai 2015, le Conseil de sécurité adopte la résolution 2222 sur la protection des journalistes en zones de combat ; une résolution qui n’a recueilli l’unanimité que parce qu’elle ne répond pas à ce qu’est devenu la profession de journaliste à l’heure des télévisions globales et de la guerre de 4ème génération.

    Le débat du Conseil de sécurité du 27 mai dernier sur la protection des journalistes en zone de combat n’a guère fait avancer les choses [1]. Les diplomates ont accusé divers États d’avoir tué ou laissé tuer des journalistes sans relever que la qualité de « journaliste » peut recouvrir des activités de nature différente, y compris de l’espionnage, du sabotage ou du terrorisme.

    Jusqu’à présent, on considérait que pour bénéficier de la protection due aux journalistes, il fallait : 
     détenir une carte de presse délivrée par l’autorité compétente de son pays ou de celui dans lequel on travaille ; 
     ne pas prendre part aux combats ; 
     ne pas violer la censure militaire.

    On notera l’étrangeté de cette dernière condition initialement prévue pour protéger les secrets militaires, mais utilisable pour masquer la propagande et les crimes de guerre.

    En outre, on considérait que les soldats travaillant comme journalistes pour des médias militaires ou les journalistes civils embarqués dans les armées (embedded) ne devaient pas bénéficier du statut de journaliste, mais de celui de soldat.

    Se référant au précédent de l’assassinat du commandant Ahmad Shah Massoud par deux journalistes, les États-uniens font valoir que cette profession peut servir de couverture pour une activité terroriste. Plus récemment le citoyen britannique Omar Hussein a rejoint l’Émirat islamique et a publié, sous le pseudonyme d’Abu Awlaki, des articles élogieux de la vie sous Daesh. Cependant, ces exemples de journalistes engagés dans des combats sont complètement marginaux. Le vrai problème est ailleurs avec les médias globaux et la Guerre de 4ème génération (4GW).

    Les médias globaux

    Jusqu’en 1989, les médias étaient nationaux. La propagande ne pouvait donc s’adresser qu’à son propre camp. On pouvait bien entendu lancer des tracts par avion ou utiliser des émissions de radio en ondes courtes, mais on était toujours perçu comme un locuteur ennemi.

    En 1989, une télévision locale états-unienne, CNN, s’est soudainement transformée en télévision globale grâce aux satellites. Son changement de statut —elle n’était plus « américaine »— garantissait sa neutralité dans les conflits. Elle s’est affirmée comme un média d’« information en continu », relayant la chute des Ceaușescu. Le direct garantissait d’empêcher les manipulations et de restituer la vérité.

    Or, ce fut exactement le contraire. La rédaction de CNN était —et est de manière définitive depuis 1998— sous la coupe d’une unité militaire installée dans ses locaux, l’United States Army’s Psychological Operations Unit. Elle ne rendit pas compte des événements, mais d’un spectacle mis en scène par la CIA et le Pentagone. On se souvient par exemple de la découverte du charnier de Timișoara. Les images des cadavres de plus de 4 500 jeunes gens [2], vidés de leur sang pour nourrir le dictateur des Carpathes atteint de leucémie ou abattus durant des manifestations, ont fait le tour du monde. Leurs visages avaient été mutilés à l’acide pour qu’on ne les identifie pas. La preuve était faite des horreurs infligées à son peuple par Nicolae Ceaușescu, le « Dracula roumain » [3]. Las ! on apprendra plus tard qu’il s’agissait de corps déterrés au cimetière de la ville.

    En diffusant instantanément une fausse nouvelle dans le monde entier, les médias globaux lui ont donné l’apparence d’une vérité partagée. Ce qui faisait la force de cette intoxication, c’est qu’elle était parvenue à convaincre des médias du bloc soviétique, en Hongrie et en Allemagne de l’Est, qui l’ont reprise. Les faits se trouvaient ainsi authentifiés par des alliés de la Roumanie. D’où la concurrence actuelle entre les grandes puissances pour disposer de chaînes globales d’information en continu.

    Par ailleurs, les idées selon lesquelles « les journalistes sont là pour dire ce qu’ils voient sur place » et que « le direct empêche les manipulations » sont grotesques. Au contraire, les journalistes ne doivent pas être des témoins, mais des analystes capables de découvrir la vérité derrière les apparences. C’est à cela qu’ils servent, de sorte que le concept d’« information en continu » (au sens de faits filmés sans s’arrêter) est la négation du journalisme. Soit les journalistes sont là pour recouper, vérifier, contextualiser, analyser et interpréter, soit ils ne servent à rien.

    Des manipulations comme celle de Timișoara, l’Otan n’a cessé d’en fabriquer durant les guerres de Yougoslavie, d’Irak, d’Afghanistan, d’Irak encore, de Libye et de Syrie [4].

    L’incorporation des journalistes de guerre

    Cependant, un pas de plus a été franchi, en 1992. Vous avez remarqué que, depuis cette date, les États-Unis et l’Otan n’ont cessé d’être en guerre quelque part dans le monde. Une catégorie de journaliste s’est constituée pour couvrir ces événements. Un peu plus d’une centaine d’entre eux s’est précipitée en Bosnie, puis à Bagdad, à Kaboul ou à Tripoli, donnant ainsi la parole aux adversaires de l’Occident. Or, non pas quelques uns d’entre eux, mais presque tous sont devenus des collaborateurs permanents des services secrets de l’Otan. Et s’ils décrivent les résultats de bombardements de l’Alliance sur des populations civiles, c’est uniquement pour fournir des renseignements militaires et permettre à l’Otan d’ajuster ses tirs. Dès lors, ces journalistes doivent être qualifiés d’agents.

     

    C’est ce que j’expliquais durant la guerre de Libye, soulevant l’indignation de la profession. Pourtant, c’est ce qu’a finalement admis le lieutenant-général Charles Bouchard lorsque l’opération fut terminée. À l’antenne de Radio-Canada, il déclara que le quartier-général de l’Otan à Naples analysait la situation grâce à des « renseignements [qui] venaient de beaucoup de sources, dont les médias qui étaient au sol et nous donnaient beaucoup d’informations sur les intentions et où étaient les forces terrestres ».

    Entretien du général Bouchard, le 31 octobre 2011, sur Radio Canada (en français)

    Pour crédibiliser le mythe de la « révolution démocratique », l’Otan mettait en scène, en 2012, un village témoin, en Syrie, Jabal al-Zouia. Le cabinet du Premier ministre turc organisait sur place le transport des journalistes qui en faisaient la demande. Ils pouvaient alors filmer les manifestations dans le village et se persuader que toute la Syrie était ainsi. Mais l’Armée arabe syrienne a, elle aussi, envoyé des journalistes —pas des Syriens, bien sûr— auprès des « rebelles » de manière à recueillir des renseignements sur le soutien que leur apportait l’Alliance.

    Aussi, la publication cette semaine par le département US la Défense de son Manuel de Droit de la guerre est-elle bienvenue. Ce document explicite l’évolution de la guerre en affirmant que certains journalistes sont en réalité des combattants [5].

    Ce faisant, le département de la Défense prend le risque que la plupart des journalistes de guerre occidentaux soient déclarés « belligérants non-privilégiés », une catégorie qu’il a créée lui-même et qui les prive du bénéfice des Conventions de Genève. Lors du prochain conflit, ce pourrait être le sort des collaborateurs d’Al-Jazeera, Al-Arabiya, BBC, CNN, Corriere della Sera, Fox News, France2, France24, Le Monde, Libération, New York Times, Sky News, Washington Post etc… Pour ce citer que ceux que j’ai identifiés.

    Les fausses vidéos d’actualité

    C’est encore un pas de plus qui a été franchi, en 2011, avec l’usage de vidéos de fiction, tournées en studio à ciel ouvert au Qatar, placées dans les actualités télévisées. Le summum ayant été atteint avec la diffusion, d’abord par Fox News puis par l’ensemble des télévisions atlantistes et du Golfe, d’images de fiction présentant la chute de Tripoli et l’entrée des « rebelles » sur la Place verte, trois jours avant que ces faits ne deviennent réalité.

    Un point qui fut violemment démenti par l’Otan avant d’être reconnu par le président du Conseil national de transition, Moustapha Abdel Jalil, au micro de France24 en arabe.

     

     

    Alors que les États-Unis négociaient avec la Russie un éventuel partage du « Moyen-Orient élargi », en juin 2012, l’Otan envisageait d’utiliser cette technique des fausses vidéos d’actualité pour casser la résistance syrienne et s’emparer du pouvoir. Washington fit déconnecter les télévisions satellitaires syriennes d’ArabSat et s’apprêtait à les chasser également de NileSat. Un pool de chaînes atlantistes (Al-Arabiya, Al-Jazeera, BBC, CNN, Fox, France 24, Future TV, MTV) se préparait à utiliser des images réalisées en studio au Qatar montrant la chute de la République arabe syrienne et des images de synthèse montrant la fuite du président el-Assad [6]. Le signal des fausses chaînes syriennes fut calé sur ArabSat depuis la base de la NSA en Australie. Cependant, l’opération fut annulée juste avant la conférence de Genève 1 du fait des protestations internationales.

    Les lois de la propagande sont toujours les mêmes

    Ceci dit les développements techniques ne modifient pas les techniques de la propagande. Ce mécanisme reste fondé sur deux principes : 
     par la répétition incessante, un mensonge grossier devient une évidence incontestée ; 
     il ne suffit pas de convaincre les personnes-cibles d’un mensonge, il faut qu’ils le défendent. Et pour cela, il convient de les contraindre, par un moyen ou par un autre, à professer —ne serait-ce qu’une fois— ce qu’ils considèrent encore comme un mensonge. Leur amour-propre suffira à les empêcher de retourner en arrière et de dénoncer la manipulation.

    Par exemple, lorsque les services secrets britanniques ont lancé l’idée que la République arabe syrienne lançait des barils d’explosifs depuis des hélicoptères sur sa population civile, vous n’y avez pas cru. En Syrie, où l’on reproche au président el-Assad de brider les actions de l’armée contre les jihadistes par souci de protéger les civils, on n’y a pas cru non plus. Cette accusation est d’autant plus absurde que l’armée dispose de bombes, bien plus efficaces, fournies par la Russie. Pourtant, au bout d’un an de répétition quotidienne, ce mensonge est devenu une vérité incontestée, aussi bien en Occident qu’en Syrie. Peu importe que l’armée n’utilise pas d’hélicoptères à Alep parce que les jihadistes les détruiraient avec des missiles sol-air, la presse publie quand même des « témoignages » de largage de barils d’explosifs depuis des hélicoptères à Alep.

    Le système est ainsi fait que les journalistes refusent de reconnaître avoir été trompés et se transforment en propagandistes qui vont, à leur tour, répéter ce que n’importe qui savait au départ être un mensonge. De facto, des professionnels qui pensent être honnêtes, quoique utilisant la rhétorique à la mode, travaillent à répandre le mensonge.

    L’incorporation des médias dans l’art de la guerre

    Même si de fausses images de la fuite du président el-Assad n’ont finalement pas été utilisées en Syrie, l’Otan a adopté une nouvelle technique de combat : la guerre de 4ème génération (4GW).

    La guerre de 1ère génération, c’est la ligne et la colonne, comme au XVIIe siècle. Les armées étaient très hiérarchisées et progressaient lentement. Mais cette organisation ne résista pas à la généralisation des armes à feu. 
    La guerre de 2ème génération, c’est la ligne et le feu, comme durant la Première Guerre mondiale. Mais cette organisation s’embourba dans les guerres de tranchées. 
    La guerre de 3ème génération, c’est l’infiltration des lignes ennemies et la défense en profondeur. Elle implique la participation des civils, comme lors de la Seconde Guerre mondiale. Mais cette organisation n’a pas résisté au développement des arsenaux et, notamment, aux bombes atomiques. 
    La guerre de 4ème génération, c’est celle que l’on ne livre pas soi-même, mais que l’on fait livrer dans des pays lointains par des groupes non-étatiques, comme durant la Guerre froide avec de vraies et de fausses insurrections.

    Dans ce type de guerre, qui s’apparente à un désordre général, le Pentagone intègre des médias dans sa salle d’état-major, en tant qu’unités combattantes. Il faut avoir en tête que les médias ont évolué. Ils ne sont plus des coopératives, mais des entreprises capitalistes avec des salariés qui peuvent être instantanément licenciés. Il ne s’agit donc plus d’une centaine de correspondants de guerre qui travaillent en sous-main comme espions, mais de médias qui participent en tant que tels aux combats en mettant l’ensemble de leur personnel à disposition des armées.

    Peu importe ici que les journalistes participent eux-mêmes à des relevés militaires ou à des intoxications. Leur travail, même irréprochable, s’insère dans un ensemble qui fait la guerre. Pis : ceux qui sont sincères servent de paravent à ceux qui trichent en leur donnant de la crédibilité.

    En définitive, la résolution 2222 n’a été adoptée à l’unanimité par le Conseil de sécurité que parce qu’elle ne répond pas à l’évolution du métier de journaliste.