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Azel Guen : Décryptage de l'Actu Autrement - Page 153

  • Libye : les faits

    Libye : les faits


    On tue des gens en Libye. Que se passe-t-il ? On parle beaucoup de la Libye, mais en en disant très peu ; on se borne à éructer des slogans pour conforter des préjugés. Comment échapper à l’enfumage constant des médias, ici encore plus grossier qu’a l’ordinaire ? Deux (2) petits trucs….

    D’abord comprendre que PERSONNE n’a le fin mot de l’affaire. Ni vous ni moi, bien sûr, mais ni Sarkozy ni Obama, ni Kadhafi non plus, car la situation est un enchevêtrement d’interêts nationaux et personnels – ceux-ci d’autant plus signifiants que ceux-la sont mal définis – et qu’il y a donc une infinité de joueurs dont l’importance relative n’est pas uniquement fonction de leur pouvoir, mais aussi de la priorité changeante qu’ils accordent à ce dossier. On ne sait donc vraiment pas ce qui en sortira. Il serait intéressant de faire un parallèle avec le nord de l’Italie, début Renaissance. Intrigues, zizanie, des mercenaires… des alliances au jour le jour, déloyauté et duplicité sans fin…

    2. Il n’y a que les FAITS dont on soit sûr, car toutes les interprétations qu’on en fait sont uniquement fonction de l’agenda de celui qui interprète. La vérité n’est pas prise en considération, seulement la vraisemblance… et l’on n’est pas trop exigeant. Donc, s’en tenir aux faits.

    Quels sont les faits, concernant la Libye et les événements qui s’y déroulent ? On peut voir le site Wikipedia http://fr.wikipedia.org/wiki/Libye (J’ai complété avec des renseignements dont je n’ai aucune raison de douter de la véracité
    et que m’a fait parvenir le blogueur Loatse )

    D’abord, la Libye est le pays le plus riche de la région : trois (3) fois le niveau de vie de l’Égypte ou de la Tunisie ses voisines. Ca, ce n’est pas du génie : c’est le pétrole. Mais la Libye, selon le Programme des Nations unies pour le développement, a aussi le meilleur IDH (Indice de développement humain) d’Afrique. Pour ça, avoir du pétrole ne suffit pas ; il faut aussi vouloir et pouvoir en utiliserles revenus pour qu’ils profitent a la population. On l’a voulu et on y est parvenu dans la Libye de Kadhafi mieux que nulle part ailleurs.

    Les services sociaux à la population ? Les aides à la consommation ? Les meilleurs du monde ! Santé ? Tous les soins médicaux sont gratuits et de haute qualité. Education ? L’éducation secondaire et universitaire sont gratuites. Le taux d’alphabétisation est supérieur à 90%. Chaque étudiant libyen qui veut faire ses études à l’étranger reçoit une bourse de 1 627,11 Euros par mois, et tout étudiant diplômé qui ne trouverait pas d’emploi reçoit le salaire moyen de la profession qu’il a choisie. CE SONT LES FAITS. Indiscutés.

    D’autres faits indiscutés : les Libyens n’ont pas d’impôt à payer et la TVA n’existe pas en Libye. La Libye est le pays le moins endetté du monde : la dette publique est à 3,3% du PIB, alors qu’elle est à 84,5% en France et à 88,9% aux USA. Côté gestion, la Libye est exemplaire.

    En Libye, le droit au logement est reconnu et un logement doit appartenir à celui qui l’occupe. ? L’Etat paye donc le premier appartement ou maison (150 mètres carrés) d’un nouveau couple qui se marie et s’installe, et tout(e) citoyen(ne) libyen(ne) n’ayant pas de logement peut s’inscrire auprès de l’État pour qu’il lui en soit attribué un. S’il veut faire des travaux dans sa maison, il peut s’inscrire auprès d’un organisme de l’Etat et ces travaux seront effectués gratuitement par des entreprises de travaux publics choisies par l’État.

    Chaque citoyen(ne) libyen(ne) peut s’investir activement dans la vie politique et dans la gestion des affaires publiques, aux niveaux local, régional et national, dans le cadre d’un système de démocratie directe ( “JAMAHIRIYA” ) qui tient compte de la representation des spécificités régionales et tribalesCela va des Congrès populaires de base permanents, jusqu’au Congrès général du peuple, le grand congrès national qui se réunit une fois par an. Sur 3,5 millions d’adultes, 600 000 citoyens participent activement à la vie politique.

    La Libye est le 7ème fond souverain financier dans le monde ; ses réserves fiduciaires sont supérieures à celle de la Russie qui a 25 fois sa population ! La Libye se sert de sa richesse pour servir ses citoyens, mais aussi pour participer intensément au développement de l’Afrique et à son indépendance vis-à-vis des Occidentaux, en y investissant des milliards.

    Qu’est-ce qu’on reproche à la Libye ? A chacun d’interpréter, mais il y a des FAITS… Il faut en tenir compte.

    Le fait qu’il y avait des rivalités de longue date entre la Cyrénaïque et la Tripolitaine, par exemple, mais que personne n’a parlé récemment d’une rebellion armée avant que CNN et la BBC en parle, en février 2011.

    Le fait que la France, puis les autres pays sous couvert de l’Otan, sont intervenus en Libye sous prétexte de bombardements à Tripoli et de massacres à Benghazi, mais qu’il est maintenant avéré que ces événements n’ont jamais eu lieu.

    Le fait que la France, l’Angleterre, les USA – puis plus tard l’Otan – sont intervenus en anticipant la demande d’un groupe de rebelles (CNTI) composé d’anciens ministres et alliés renégats de Kadhafi, de militants islamistes de diverses origines et de gens venus directement des USA, reconnaissant comme le gouvernement légitime de la Libye cet ensemble hétéroclite qui n’a jamais obtenu la moindre reconnaissance de la population.

    Le fait que le gouvernement de rebelles ainsi légitimé a prioritairemnet veillé au depart des équipes chinoises qui préparait sur place l’exportation prochaine de pétrole vers la Chine.

    Le fait que la coalition de l’OTAN - qui est intervenue sous prétexte de protéger les civils – bombarde maintenant ces civils comme les forces de Kadhafi ne l’ont jamais fait.

    Le fait, que des centaines de milliers de Libyens manifestent à Tripoli et ailleurs pour soutenir Kadhafi… alors que les médias occidentaux peinent à mettre à l’écran quelques douzaines de “rebelles” bigarrés, tirant en l’air comme à la Fantasia.

    Le fait, surtout , car il n’est pas anodin, que les 30 pays coalisés ont saisi USD $ 33 milliards de fonds libyens deposés de bonne foi par le régime Kadhafi dans leurs institutions financlères… ce qui semble un peu cavalier, sinon indélicat.

    Le fait, enfin, qui laisse rêveur, que le 15 fevrier 2011, le Fond monétaire International (FMI), concluant une enquête approfondie d’un an, afélicité le colonel Kadhafi pour sa bonne gestion de la Libye et l’a encouragé à « continuer d’améliorer l’économie », mentionnant son « ambitieux agenda de réformes »

    http://archive.wikiwix.com/cache/?url=http://www.imf.org/external/np/sec/pn/2011/pn1123.htm&title=rapport%20du%20FMI

    Un peu surprenant cet aval du FMI, alors même que des émeurtes éclatent à Benghazi. Ensuite, tout va très vite. Le 26 février, Mostafa Mohamad Abdeljalil, ancien ministre libyen de la Justice sous Kadhafi, annonce la formation d’un gouvernement provisoire (CNTI) à Benghazi. Le 19 mars, en accord avec la résolution 1973 du Conseil de Sécurité des Nations Unies, une intervention militaire aéronavale est déclenchée par la France, suivie par le Royaume-Uni et les États-Unis… Que diable Kadhafi a-t-il bien pu faire dans ces 32 jours qui séparent les félicitations de l’anathème ?

    À la luniere de ces faits, il faudrait bien que ceux qui soutiennent l’intervention en Libye nous expliquent en quoi le régime Khadafi est devenu insupportable en quelques jours de février cette année… et comment on peut croire que cette intervention ait eu d’autres buts que : a) d’empêcher la Chine d’avoir accès au pétrole libyen, et b) de faire main basse sur USD $ 33 milliards des fonds d’un pays souverain.

    A défaut d’explications, on ne peut voir dans cette intervention qu’un BRIGANDAGE. Comme Occidentaux, reprenant Dumont en 1991 sur la première guerre, contre l'Irak, ce brigandage nous déshonore.

    Pierre JC Allard

  • France : Patrie des Droits de l’Homme ?

    France : Patrie des Droits de l’Homme ?


    Il y a une certaine hypocrisie à se poser la question :

    "La France est-elle toujours le pays des Droits de l’Homme ?". 

    L’hypocrisie est dans la question elle-même. Elle sous entendrait que la France ait déjà été la patrie des Droits de l’Homme. 

    Je suis désolé de vous apporter cette triste information mais notre beau pays n’est pas la mère patrie de ces droits mondialement spoliés.
    Et ce n’est pas Nicolas Sarkozy qui a enclenché le mouvement. Ce serait lui accorder trop d’importance, trop de compétences.

    Toute d’abord, si la France revendique la paternité de la lettre, l’esprit est bien plus anglo-saxon. L’Habeas Corpus de 1679, le Bill of Rights de 1689 et la Déclaration d’Indépendance des Etats-Unis d’Amérique de 1776 en sont témoins.

    D’ailleurs, si Voltaire et Rousseau n’ont pas connu la Révolution Française, ils n’en ont pas moins animé Les Lumières qui accoucheront des Droits de l’Homme et du Citoyen. Ces deux philosophes rendirent hommages chacun à leur manière à l’Angleterre notamment dans les Lettres philosophiques de Voltaire (1734) et dans le Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes de Rousseau (1755).

     Dans les faits, la France n’a t’elle assumé cette « paternité » qu’elle revendique ?

     Voici un florilège de contradictions entre cette revendication et son actualité ainsi que son Histoire.

     ACTUALITE :

     Si, en 2009, la France était la patrie des Droits de l’Homme, elle la serait :

     En admettant son incapacité à accueillir les personnes immigrées par l’installation du Haut Commissariat aux Réfugiés à Calais en mai ;

    En arrêtant les écoliers à la sortie de l’école pour un « vol » de vélo et en auditionnant un enfant de 8ans suite à une « bagarre » en mai ;

    En connaissant la discrimination envers les femmes dans leur vie professionnelle (chômage, salaire, harcèlement, évolution…) et privée (80% des tâches domestiques…) ;

    En connaissant la discrimination envers les personnes issues de minorités, ou en raison de leur sérologie, de leur aspect physique, de leur adresse, de leur sexualité…

    En étant montrée du doigt par le Rapport 2009 d’Amnesty International en raison de « bavures » policières, de la situation des sans papiers, de l’adoption de la loi sur la rétention de sûreté…

     HISTOIRE :

     Depuis la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen du 26 août 1789, la France aurait été la patrie des Droits de l’Homme :

     En ayant connu la Terreur entre 1793 et 1794 ;

    Sous les règnes bonapartistes de 1799 à 1814 et de 1848 à 1870 ;

    En n’abolissant définitivement l’esclavage qu’en 1815 ;

    Sous la monarchie de 1814 à 1848 ;

    En ayant appliqué la peine capitale pour crime politique jusqu’en 1848 ;

    En condamnant Dreyfus en 1894, et en conformant cette condamnation en 1898, sans qu’il n’est commis aucun autre crime que celui d’être juif ;

    En étendant son empire coloniale du XVI° au XX° siècle ;

    En ayant connu la collaboration de 1940-1944 ;

    En n’accordant le droit de vote aux femmes qu’en 1944 ;

    En ayant lutté militairement 17 années consécutives contre la décolonisation (Indochine : 1945-1954 et Algérie : 1954-1962) ;

    En ayant connu des « ratonnades » meurtrières en 1961 alors que Maurice Papon était encore Préfet de Police de Paris ;

    En interdisant les Interruptions Volontaires de Grossesse jusqu’en 1974 ;

    En fichant les homosexuels jusqu’en 1982 ;

    En appliquant la peine de mort jusqu’en 1981 ;

    En ayant pratiqué 210 essais nucléaires, dont 192 en Polynésie, de 1960 à 1996...

     Bien sûr cette liste n’est pas exhaustive. Vous pourrez vous-même trouver bien d’autres exemples. Bien sûr des français(es) ce sont élevé(e)s et s’élèvent encore contre chacune des ces contradictions. Il n’en reste pas moins que la majorité silencieuse permet tout cela depuis plus de deux siècles. Et cela continue…

     

    Je ne poserais donc même pas la question : La France a t’elle été la patrie des Droits de l’Homme ? Non, ce serait absurde. Ce n’est inscrit ni dans son Histoire, ni dans son présent.
    Dans son futur peut être ?

     

  • La Libye et le monde dans lequel nous vivons

    3 septembre 2011

    Le Rapport Anti-Empire

    La Libye et le monde dans lequel nous vivons


    William BLUM

    « Pourquoi nous attaquez-vous ? Pourquoi tuez-vous nos enfants ? Pourquoi détruisez-vous nos infrastructures ?  » - intervention télévisée de Kadhafi, 30 avril 2011

    Quelques heures plus tard, l’OTAN frappait Tripoli, tuant le fils de Kadhafi, Saif al-Arab, 29 ans, et trois de ses petites-filles, la plus âgée n’avait pas 12 ans, ainsi que plusieurs amis et voisins.

    Dans son intervention télévisée, Kadhafi a demandé à l’OTAN un cessez-le-feu pour négocier, après six semaines de bombardements et d’attaques par des missiles de croisière contre son pays.

    Voyons ce que nous pouvons tirer comme enseignements de la situation en Libye.

    La Sainte Trinité - les Etats-Unis, l’OTAN et l’Union Européenne – ne reconnaît aucun pouvoir supérieur et croit, littéralement, qu’elle peut faire ce qu’elle veut, où elle veut, quand elle veut, à qui elle veut et qualifier son action comme bon lui semble, comme « humanitaire » par exemple.

    Si la Sainte Trinité décide qu’elle ne veut pas renverser les gouvernements de Syrie, Égypte, Tunisie, Bahreïn, Arabie Saoudite, Yémen ou Jordanie, peu importe si ces gouvernements sont répressifs, cruels ou intolérants, peu importe si le peuple est affamé ou torturé, peut importe le nombre de manifestants abattus sur leur Place de la Liberté, la Sainte Trinité ne les renversera pas.

    Si la Sainte Trinité décide qu’elle veut renverser le gouvernement de la Libye, même si le gouvernement est laïque et qu’il a consacré ses richesses aux peuples Libyen et d’Afrique, peut-être plus qu’aucun autre gouvernement du Moyen orient ou d’Afrique, mais que ce gouvernement persiste pendant des années à défier les ambitions impériales de la Trinité en Afrique et durcir ses exigences envers les compagnies pétrolières de la Trinité, alors la Trinité renversera le gouvernement de la Libye.

    Si la Trinité veut punir Kadhafi et ses fils, elle s’arrangera avec ses amis de la Cour Pénale Internationale pour émettre des mandats d’arrêt. Si la Trinité ne veut pas punir les dirigeants de Syrie, Égypte, Tunisie, Bahreïn, Arabie Saoudite, Yémen et Jordanie, elle ne demander pas à la CPI d’émettre des mandats d’arrêt.

    Depuis la création de la Cour en 1998, les Etats-Unis ont refusé de la ratifier et ont fait de leur mieux pour la dénigrer et dresser ses obstacles , parce que Washington craint que des officiels Américains puissent un jour être inculpés pour leur nombreux crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Bill Richardson, l’ambassadeur US à l’ONU, a clamé haut et fort en 1998 que les Etats-Unis devraient être exemptés de poursuites à cause de leurs « responsabilités globales particulières ». Ce qui n’empêche pas les Etats-Unis de recourir à la Cour lorsque cela convient à leur politique internationale.

    Si la Trinité veut soutenir la force armée rebelle pour renverser le gouvernement de la Libye, peu importe leur degré de fanatisme religieux, lié à Al-Qaeda, peu importe les décapitations, exécutions, tortures, peu importe la monarchie ou les factions qui s’affrontent, la Trinité soutiendra la rébellion, comme elle a soutenu certaines forces en Afghanistan et en Irak, en espérant qu’après la victoire en Libye elle ne se transformera pas en une force aussi djihadiste qu’en Afghanistan ou aussi fratricide qu’en Irak. Une source de problème potentielle pour les rebelles, et pour le pays si ces derniers prennent le pouvoir, est la déclaration constitutionnelle faite par le Conseil rebelle qui stipule, tout en garantissant la démocratie et les droits aux non-Musulmans, que « l’Islam est la religion d’état et la principale source de la législation sera la jurisprudence islamique ». (2)

    Pour en rajouter dans les charmantes qualités de nos rebelles, nous avons aussi le rapport d’Amnesty International selon qui les rebelles ont effectué de nombreuses arrestations de noirs à travers le pays, en les qualifiant de « mercenaires étrangers » mais où il apparait de plus en plus qu’ils ne sont en fait que de simples travailleurs immigrés. Selon l’agence de presse Reuters (29 août) : « Samedi, des journalistes ont aperçu les cadavres en décomposition de 22 hommes d’origine africaine sur une place de Tripoli. Des volontaires qui se sont présentés pour les enterrer ont dit qu’il s’agissait de mercenaires abattus par les rebelles. » Pour compléter le portrait de ces nouveaux chéris de l’Occident, nous avons ce rapport du quotidien The Independent de Londres (27 août) : « Ils ont tué sans pitié. Cela s’est déroulé dans un hôpital de campagne, une tente qui portait clairement les insignes du Croissant Rouge. Certains morts étaient sur des brancards, encore reliés à des intraveineuses. Certains se trouvaient à l’arrière d’une ambulance sur qui ils avaient tiré. Quelques uns étaient par terre, et apparemment tentaient de ramper à l’abri lorsqu’ils ont été abattus »

    Si la propagande de la Trinité est suffisamment intelligente et trompeuse et brosse un tableau effrayant d’une grande tragédie provoquée par Kadhafi en Libye, de nombreux progressistes américains et européens affirmeront que jamais au grand jamais ils ne soutiendraient l’impérialisme mais que pour cette fois-ci ils feront une exception, parce que....

    - Le peuple libyen est en train d’être sauvée d’un « massacre » - à la fois en cours et potentiel. Cependant, ce massacre semble avoir été grossièrement exagéré par la Trinité, Al Jazeera et le propriétaire de cette chaîne, le gouvernement du Qatar. Rien qui puisse ne serait-ce que ressembler à une preuve n’a été présentée, pas de fosse commune, rien. Le massacre s’apparente aux histoires de viols commis sous Viagra diffusées par Al Jazeera (le Fox News du soulèvement Libyen). Il faut noter que le Qatar a joué un rôle actif aux côtés de l’OTAN dans la guerre civile. Il faut noter aussi que le plus grand massacre commis en Libye a été la campagne de bombardement effectuée par la Trinité et qui a duré six mois, tuant un nombre indéterminé de civils et ruinant une bonne partie des infrastructures. Juan Cole, professeur à l’Université du Michigan et l’archétype de celui qui croit dur comme fer aux bonnes intentions de la politique étrangère des Etats-Unis mais qui arrive malgré tout à s’imposer dans les médias progressistes, a récemment écrit que « Kadhafi n’est pas un homme à faire des concessions.. son appareil militaire, si on le laisse faire, massacrerait les révolutionnaires. » Message bien reçu ? Car nous savons tous, bien sûr, que Sarkozy, Obama et Cameron sont des hommes qui ont sans cesse fait des concessions dans leur destruction de la Libye, ne serait-ce que par exemple en s’abstenant d’employer des armes nucléaires.

    - L’ONU a autorisé l’intervention militaire, c’est-à-dire que les pays dirigeants de la Trinité l’ont autorisée, après que la Russie et la Chine se sont lâchement abstenues au lieu d’exercer leur droit de veto (peut-être dans l’espoir d’un renvoi d’ascenseur de la part des Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France le jour où la Russie ou la Chine seront les agresseurs)

    - Le peuple Libyen est en train d’être « libéré », quelle que soit la signification de ce mot, présente ou future. Kadhafi est un « dictateur », insistent-ils. Ce qui est peut-être bien le cas, mais posons-nous la question suivante : est-il un dictateur relativement bénin ou fait-il partie de cette autre catégorie de dictateurs que les Etats-Unis aiment tant ? Autre question : puisque les Etats-Unis ont l’habitude depuis cent ans de soutenir les dictateurs, pourquoi pas celui-ci ?

    La Trinité et ses médias aux ordres voudraient nous faire croire que les évènements en Libye auraient quelque chose à voir avec le Printemps Arabe, un soulèvement populaire non violent contre un dictateur en faveur du désormais célèbre liberté et démocratie, soulèvement qui se serait répandu depuis la Tunisie et l’Egypte, respectivement situés à l’ouest et à l’est de la Libye. Mais il y a plusieurs raisons pour douter de cette version et de lui préférer celle d’un soulèvement violent et planifié de rebelles pour une prise de pouvoir au nom de leur propre mouvement politique, aussi hétérogène que puisse paraître le mouvement. Par exemple :

    - Ils ont très tôt brandi le drapeau de la monarchie que Kadhafi avait renversée.

    - Il s’agissait pratiquement dès le début d’une rébellion armée et violente. En l’espace de quelques jours, nous pouvions lire que des « citoyens armés ont pris le contrôle de bases militaires. » (3) et que « des policiers impliqués dans des affrontements ont été pendus par les manifestants. » (4)

    - La révolte a été déclenchée non pas dans la capitale mais dans le cœur de la région pétrolière. Ils ont ensuite relancé la production du pétrole et annoncé aux pays étrangers que ces derniers seront récompensés avec du pétrole en fonction de l’aide qu’ils apporteront à la cause.

    - Ils ont rapidement crée une Banque Centrale, initiative plutôt étrange de la part d’un mouvement de protestation.

    - Le soutien international est arrivé très vite, et même avant, du Qatar et Al Jazeera jusqu’à la CIA et les services secrets français.

    Et l’idée qu’un dirigeant n’aurait pas le droit de mater un soulèvement armé contre l’état est trop absurde pour être débattue.

    Il n’y a pas si longtemps, l’Irak et la Libye étaient les deux états les plus laïques et modernes du Moyen Orient et de l’Afrique du nord avec peut-être le plus haut niveau de vie de la région. Puis les Etats-Unis sont arrivés et ont décidé d’en faire des cas d’école. La volonté d’en finir avec Kadhafi a été patiemment construite depuis des années ; le dirigeant Libyen n’était pas un pion fiable, et le Printemps Arabe a fournit une excellente opportunité et une couverture. Quant à la question « Pourquoi ? », choisissez parmi les réponses suivantes :

    - les projets de Kadhafi d’effectuer les échanges commerciaux de la Libye des matières premières et du pétrole dans une nouvelle devise – le dinar-or africain, un changement qui aurait été un sérieux coup contre la position dominante des Etats-Unis dans l’économie mondiale. (En 2000, Saddam Hussein avait annoncé que le pétrole irakien serait commercialisé en euros au lieu de dollars. Les sanctions et l’invasion n’ont pas tardé.) Pour plus d’informations, voir icihttp://www.finalcall.com/artman/publish/World_News_3/article....

    - Un pays hôte pour Africom, la Commande Africaine des Etats-Unis, une des six commandes militaires régionales avec lesquelles le Pentagone a quadrillé le monde. De nombreux pays africains contactés ont décliné, parfois en des termes très durs. L’Africom est actuellement basée à Stuttgart, en Allemagne. Selon un officiel du Département d’Etat : « Nous avons un sérieux problème d’image là bas... L’opinion publique est véritablement opposée à fricoter avec les Etats-Unis. Ils ne font tout simplement pas confiance aux Etats-Unis. » (5)

    - Une base militaire US pour remplacer celle que Kadhafi a fermé lorsqu’il a pris le pouvoir en 1969. Il n’existe qu’une seule base similaire en Afrique, à Djibouti. Attendez-vous à en voir surgir une autre, bientôt, probablement située près des puits de pétrole américains. Ou peut-être que le peuple libyen aura le choix : entre une base américaine et une base de l’OTAN.

    - La nouvelle illustration de la recherche désespérée de l’OTAN, depuis la fin de la guerre froide et du Pacte de Varsovie, d’une raison d’exister.

    - Le rôle de Kadhafi dans la création de l’Union Africaine. Les patrons n’aiment pas voir leurs esclaves créer un syndicat. Le dirigeant Libyen a aussi soutenu les Etats-Unis d’Afrique car il savait que les 54 états indépendants de l’Afrique seront encore et toujours pris à partie, un par un, et violés et exploités par les membres de la Trinité. De plus, Kadhafi exigeait des pouvoirs accrus pour les petits pays aux Nations Unies.

    - L’affirmation du fils de Kadhafi, Saif el-Islam, que la Libye avait participé au financement de la campagne électorale de Sarkozy (6) et pourrait humilier le président français et expliquerait son obsession à vouloir se positionner comme un acteur majeur de la mise en place d’une zone de restriction aérienne et d’autres mesures contre Kadhafi. Autre facteur qui a pu jouer, la France a été affaiblie dans ses anciennes colonies et néo-colonies en Afrique et au Moyen orient, en partie à cause de l’influence de Kadhafi.

    - Kadhafi a été un soutien important de la cause palestinienne et un critique de la politique d’Israël. A plusieurs reprises il s’en est pris aux autres pays africains et arabes, et occidentaux, pour ne pas être à la hauteur de son discours ou de sa politique, une raison supplémentaire pour expliquer son impopularité auprès des dirigeants, toutes tendances confondues.

    - En janvier 2009, Kadhafi a fait savoir qu’il envisageait de nationaliser les compagnies pétrolière étrangères en Libye (7). Il avait aussi une autre carte dans la manche : la possibilité de faire appel à des compagnies pétrolières Russes, Chinoises ou Indiennes. Au cours de la période actuelle d’hostilités, il a proposé à ces pays de compenser le manque à gagner dans la production de pétrole. Mais cela n’arrivera pas. La Trinité cherchera au contraire à privatiser la compagne nationale du pétrole, remettant ainsi la richesse pétrolière de la Libye entre des mains privées étrangères.

    - L’Empire Américain est attentif à toute menace envers son hégémonie. Au cours de l’histoire récente, l’empire a été préoccupé principalement par la Russie et la Chine. La Chine a des investissements considérables dans l’énergie et la construction, en Libye et ailleurs en Afrique. L’Américain moyen ne le sait pas et s’en fiche. L’impérialiste américain moyen, lui, ne s’en fiche pas du tout, ne serait-ce que parce que de plus en plus de voix s’élèvent pour exiger des réductions dans le budget militaire et qu’il est donc essentiel de trouver et désigner de nouveaux et puissants « ennemis ».

    - Pour d’autres raisons, voir l’article Why Regime Change in Libya ? (Pourquoi un Changement de Régime en Libye ?)http://www.globalresearch.ca/index.php?context=va&aid=25... par Ismael Hossein-zadeh, ainsi que les câbles de Wikileaks - référence 07TRIPOLI967 11-15-07 http://wikileaks.org/cable/2007/11/07TRIPOLI967.html (on y trouvera une complainte sur le « nationalisme relatif aux matières premières » de la Libye)

    (...)

    William Blum

    http://killinghope.org/bblum6/aer97.html

    Traduction « ah, c’est dommage d’apprendre tout ça après le massacre. On fera plus attention la prochaine fois, c’est promis » par VD pour le Grand Soir avec probablement les fautes et coquilles habituelles.

    (1) For example, see : The Telegraph (London), August 30, 2011 : "Abdel-Hakim al-Hasidi, the Libyan rebel leader, has said jihadists who fought against allied troops in Iraq are on the front lines of the battle against Muammar Gaddafi’s regime." There is a plethora of other reports detailing the ties between the rebels and radical Islamist groups.

    (2) Washington Post, August 31, 2011

    (3) McClatchy Newspapers, February 20, 2011

    (4) Wikipedia, Timeline of the 2011 Libyan civil war, February 19, 2011 http://en.wikipedia.org/wiki/Timeline_of_the_2011_Libyan_civ...

    (5) The Guardian (London), June 25, 2007

    (6) The Guardian (London), March 16, 2011

    (7) Reuters, January 21, 2009

     

    URL de cet article 14541 
    http://www.legrandsoir.info/la-libye-et-le-monde-dans-lequel-nous-vivons.html

     

  • Sarkozy, l’été meurtrier

    Sarkozy, l’été meurtrier : Lagarde, Libye, économie et Takieddine

    Peut-être que le 4 août 2011, date symbolique s'il en fut, sera le signal que le pouvoir sera renversé un jour ou l'autre d'une manière ou d'une autre. Ce fameux 4 août dernier, après des atermoiements, la Cour de jutsice de la république a décidé, enfin, à lancer une enquête allant plus loin encore que ne l'avait demandé le maintenant retraité Nadal. Nous venons d'assister une séquence assez rare en politique, une sorte de point culminant où, alors que Sarkozy se dore la pillule à Cap Négre et regarde en tongs s'arrondir le ventre de sa Dulcinée, quel que soit le domaine auquel Sarkozy touche, c'est une éruption volcanique avec les cendres qui devraient retomber et enterrer ce pouvoir inepte, amoral, dangereux mais avec les scories qui retombent brûlantes sur la France la défigurant pour longtemps. 

    Alors que quelques jours auparavant, les avocats de Lagarde dont certains, sont aussi crapuleux - pour le moins moralement et intellectuellement - que les crapules qu'ils défendent, annonçaient à coups de trompe de Jéricho que le classement sans suite des recours par le Conseil d'Etat était la preuve que le dossier (L’affaire Tapie) était vide à l'encontre de Lagarde alors que ce n'était qu'un classement de forme car deux des contribuables ont été jugés infondés à poser recours et que celui de Courson, a été jugé trop tardif (donc aucun des recours n'avait été jugés sur le fond), la Cour de Justice de la République a décidé d'être plus sévère que ce que demandait Nadal, ce qui est une belle réponse à ce panier de crabes aux pinces en or qui disaient que ce dossier était vide et qu'il ne franchirait pas cette deuxième étape. Les avocats de Lagarde sont persuadés d'un non lieu.Le NouvelObs : La Cour de justice de la République (CJR) française a décidé jeudi 4 août d'ouvrir une enquête sur la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, pour le rôle qu'elle a joué dans l'affaire Tapie/Crédit Lyonnais quand elle était ministre de l'Economie.

    Cette enquête est ouverte pour "complicité de faux" et "complicité de détournement de biens publics", confirmant ainsi une information du Nouvel Observateur.

    Les chefs retenus sont passibles de dix ans de prison et 150.000 euros d'amende.

    Cécile Petit, procureur général près la Cour de cassation par intérim, saisira la commission d'instruction de la CJR "dans les prochains jours" pour enquêter sur l'ancienne ministre de l'Economie, a ajouté le Parquet général dans un communiqué.

    L'arrogance de cette femme est telle qu'elle avait déclaré le 6 juillet dernier : Que la commission des requêtes décide ou non de poursuivre ou non les investigations, j'ai exactement la même confiance et la même sérénité.

    Il paraît que le FMI, qui avait été parfaitement au courant de cette histoire, de cette possible enquête, lui garderait toute sa confiance. Il est vrai que ce même FMI avait détourné les yeux dans l'affaire Piroska Nagy/DSK quand bien même cette dernière avait déclaré qu'elle avait subi bien évidemment un abus d'autorité ce qui aurait dû valoir au directeur général du FMI un renvoi immédiat dans ses foyers et l'obliger à s'occuper d'Anne Sinclair qui lui paye tous ses caprices avec un argent qu'elle a eu pour seule peine et seul mérite à acquérir de naître. Il faudra bien qu'un jour les administrateurs du FMI pour ces deux cas sulfureux rendent des comptes tout comme pour leurs rémunérations non imposées - un comble - et pharaoniques quand ces mêmes administrateurs demandent, quand ils daignent prêter de l'argent aux nations au bord du gouffre, avec l'argent d'autres peuples et non le leur, des efforts de salaires et de payer des impôts plus lords aux peuples déjà au fond du ravin.

    L'affaire est évidemment gravissime et son directeur de cabinet, qui est évidemment impliqué dans l'affaire de l'arbitrage, a déclaré qu'évidemment Sarkozy n'était pour rien là-dedans (le JDD) : Y a-t-il eu un feu vert de l’Élysée ? Une insistance de Nicolas Sarkozy sur le sujet ?

    J’avais des contacts réguliers avec la présidence de la République, et la question a été évoquée avec l’équipe du Président ; mais il n’y a eu ni insistance particulière ni feu vert de l’Élysée. Je rappelle qu’abréger cet interminable feuilleton judiciaire avait été déjà tenté plusieurs fois avant 2007.

     

    Rappelons quelques faits sur ce monsieur afin que vous ayez un avis sur sa crédibilité. Tout d'abord dans ce même article il déclare ce stupéfiant : Apparemment, la notion de "préjudice moral" n’était pas prévue dans le protocole initial et aurait été ajoutée, ce qui semble ouvrir aujourd’hui des poursuites pour faux visant Christine Lagarde…

    Ce point est apparu pour la première fois cette semaine, et je suis tombé des nues.

    En fait cela fait des mois que l'on sait qu'il y a une problème et que le protocole approuvé par le CDR ne serait pas le même que celui mis en application avec justement la modification qui limitait le montant à 50 millions d'euros au global s'est vu restreint au seul préjudice moral. Revenons à notre bon Richard. Un homme qui a été condamné à 660 000 € pour fraude fiscale dont 5 % de mauvaise foi a une parole à mettre en doute. Ensuite il est très proche de Nicolas Sarkozy qui l'a breloqué en février 2007 et a déclaré lors de la cérémonie : « Franchement, tu as de la chance... Tu as une belle maison, tu es riche... Tu t’es fait tout seul et tu as réussi seul contre tous. Un jour, je serai aussi riche que toi !  ». Comme l'on voit, il est si peu proche de Sarkozy qui l'a imposé à Lagarde.

    Voici trois petits paragraphes qui en disent long sur celui qui s'est fait tout seul (Capital) :

    Sa garde à vue surprise C’est par un bizutage en règle que le haut fonctionnaire a commencé dans le privé. En 1993, Guy Dejouany, le puissant patron de la Compagnie générale des eaux, l’a envoyé faire le ménage dans une filiale opaque, la compagnie immobilière Phénix, dirigée par Jean-Marc Oury et sa lieutenante Catherine Mamet. Ces deux-là ont résisté pendant des mois avant d’accepter de quitter le navire, en échange d’un gros chèque. Fier de son coup de balai, Stéphane Richard a quand même oublié quelques moutons sous le tapis… Les gendarmes de Versailles le lui ont rappelé en le convoquant un lundi de janvier 2006 à 15 heures. Alors qu’il s’attendait à un interrogatoire de routine, il est resté en garde à vue jusqu’au milieu de la nuit dans le cadre d’une enquête sur Christian Pellerin, un ancien de la Générale des eaux. L’instruction, depuis, est au point mort.

    Ses fluctuations politiques Fan de François Mitterrand, dont il citait les maximes à ses copains de lycée, Stéphane Richard s’est logiquement présenté sur une liste de gauche quand il a été candidat aux municipales de Bandol (Var) en 1989. « Mais, après notre défaite, il s’est rapproché de la majorité élue », se souvient, amer, Christian Goux, le candidat PS de l’époque. De fait, quand il s’est représenté en 2008, notre énarque avait cette fois l’étiquette UMP. Un ralliement qui ne lui a pas porté chance : encore battu. Sur le plan national, son retournement de veste a été plus positif. Passé en 1991 par le cabinet de Dominique Strauss-Kahn, alors ministre de l’Industrie, il n’a pas hésité une seconde quand Nicolas Sarkozy lui a proposé en 2007 de diriger le cabinet du ministre de l’Economie, Jean-Louis Borloo (remplacé ensuite par Christine Lagarde). Une joie sans mélange ? Pas pour sa mère, militante socialiste, qui ne lui a pas adressé la parole pendant des semaines.

    Son retour sur investissement de 2 300% Tous les jours de sa vie, Stéphane Richard peut remercier Jean-Marie Messier. En 2000, celui qui était alors patron de Vivendi a décidé de se débarrasser de la CGIS, une filiale spécialisée dans l’immobilier. Les acquéreurs : des fonds d’investissement et une douzaine de managers, dont Richard. Sa mise personnelle ? 810 000 euros. Un coup de maître, car, quatre ans plus tard, la valeur de cette société devenue Nexity avait explosé. Et le petit-fils de berger a pu revendre ses parts pour 20 millions d’euros. Mais un contrôleur des impôts zélé a constaté que l’heureux investisseur n’avait pas payé assez d’impôts. Bilan des courses ? Un redressement de 660 000 euros que le contribuable Richard a négocié le 15 mai 2007 avec le sous-directeur du contrôle fiscal à Bercy. Deux jours plus tard, il revenait sur les lieux, mais cette fois comme bras droit du ministre.

    Le problème pour lui c'est qu'il est aussi mis en cause par Scemama (Le Monde) : Avez-vous reçu un "ordre de mission" à votre arrivée ?

    Oui. J'ai été reçu dès ma nomination par Stéphane Richard, le directeur du cabinet de la ministre des finances, Christine Lagarde. Il m'a tout de suite parlé du dossier Tapie et m'a donné une consigne claire : il fallait aller à l'arbitrage. "C'est la décision du gouvernement", m'a-t-il dit. Il m'a expliqué que cela faisait des années que cette affaire traînait, et qu'il fallait en finir.

    En avez-vous parlé avec Mme Lagarde directement ?

    Non. En revanche, j'ai reçu des courriers d'elle me donnant des instructions, par exemple sur la garantie du Crédit lyonnais. Mon seul interlocuteur, c'était Stéphane Richard. Mais quand le directeur de cabinet parle, c'est la ministre qui parle.

    Auriez-vous pu vous opposer à la solution imposée par la ministre ?

    Je ne vois pas comment. D'abord, je n'avais pas les éléments d'analyse au moment de ma nomination, le processus étant déjà très avancé. Puis, à l'époque, le choix de l'arbitrage ne semblait pas aberrant. Enfin, j'ai quand même été nommé par un décret du chef de l'Etat, à la tête d'une structure publique, donc censée appliquer les décisions de l'autorité politique : je ne pouvais pas m'opposer au choix du gouvernement ! Enfin, toutes les décisions ont été votées, souvent à l'unanimité, par les conseils d'administration du CDR et de l'EPFR.

    Il ne faut pas oublier de ces faits que c'est Sarkozy qui a, de fait, nommé Richard et Lagarde, que l'on peut difficilement imaginer autre chose qu'une intervention directe de Sarkozy dans ce dossier explosif, que c'est Sarkozy qui après avoir poussé à la nomination de DSK tout en l'ayant prévenu de se tenir à carreaux, a poussé à la nomination de Large au FMI et qui plus est a payé sa campagne avec notre argent, pauvres de nous de contribuables, pendant qu'elle continuait à recevoir ses émoluments de ministre alors qu'elle se promenait à travers le monde pour sa petite gueule personnelle. Il faudra donc se souvenir de la responsabilité de Sarkozy à tous les niveaux de cette affaire, de ce scandale d'état. Il faudra aussi se souvenir que les Borloo, Aubry et Hollande ont quasi sauté de joie quand Lagarde fut nommée directrice générale de FMI alors que rares furent ceux qui ont émis de très sévères réserves dont Bayrou. Il a du reste été très étonnant de voir le PS se féliciter de cette nomination assez scandaleuse, sauf Hamont, alors que ce sont des députés PS qui ont initié une action contre Lagarde.

    http://i.agoravox.fr/local/cache-vignettes/L236xH216/bourse-4-2-1a9d1.jpgA ce scandale d'état s'ajoute, en plein milieu de cet été meurtrier, l'aggravation de la crise économique et financière. Alors que l'on disait avec une mauvaise foi patente que Sarkozy avait sauvé la zone euro et la Grèce - en fait il n'avait rien fait du tout, il n'avait fait que se coucher devant Merkel, et surtout il a eu la très lourde responsabilité de n'avoir pas agi en temps et en heure en 2008 alors que la France présidait l'Europe et qu'à l'époque déjà on nous avait bourré le mou, la preuve en étant que rien n'avait été fait, cela avait été en réalité chacun pour soi et Dieu pour tous, alors qu'il aurait fallu mettre en application tout de suite un emprunt européen avec des taux faibles et une masse suffisante pour redresser le plus vite possible la situation, il a fallu attendre deux ans qui ont aggravé les choses avec des taux d'intérêts insupportables qui ont appauvri la Grèce, l'Espagne, l'Irlande et le Portugal. On nous a refait le coup il y a quelques semaines en nous présentant Sarkozy comme le sauveur, et on recommence alors que le Président français se fait bronzer, bien que président du G8 et du G20, et passe des coups de téléphone les orteils dans la Méditerranée. On vit un nouveau krach boursier avec une chute vertigineuse et Sarkozy bronze. Ce sera sans doute le Président de la Vé à avoir pris le plus de vacances. Les 5 semaines sont pour lui un lointain objectif. On ne compte plus ses week-end de trois ou quatre jours et ses mois de juillet et d'août à Cap Nègre, ce fut le cas pour la crise géorgienne et c'est à nouveau le cas aujourd'hui. C'est au début de l'été que nous avons appris le cumul des catastrophes économiques :

    - explosion du chômage

    - explosion des déficits budgétaire et commercial

    - explosion de la dette

    Dire que Lagarde, poursuivie en justice, avait été présentée comme une des meilleure économiste afin de justifier sa nomination qui ressemble plus à du copinage qu'à un réel souci d'avoir the right woman in the right place. Qu'elle parle parfaitement l'américain n'en fait pas une spécilaiste idoine. Du reste ce FMI le savait puisque, quelques jours après la nomination de Lagarde, ce sont ses services qui ont mis en cause la gestion économique de Lagarde ministre de l'économie et qui ont mis en garde la France de Lagarde contre sa politique budgétaire et économique. Ce fut une grande farce que cette nomination. La Chine n'y a pas été pour rien. Il est vrai que l'UMP - une première en France - avait signé grâce au ravi Bertrand (lui aussi poursuivi pour diffamation part Médiapart, du reste pour être dans ce gouvernement si on n'a pas quelques problèmes avec soit la morale, soit la justice, soit les deux on n'a pas sa place) un pacte avec le PCC !

    Mais les fiascos de cet été ne se résument pas à l'affaire Lagarde et à l'économie, elle concerne aussi la Libye dont le repris de justice Juppé disait que cela durerait quelques jours, prouvant son bon sens et sa connaissance parfaite de la situation. Après l'assassinat d'un des maîtres de la rébellion on découvre que rien ne va plus, si tant est que les choses allaient bien avant. Le Figaro : Le limogeage du conseil exécutif révèle les divisions des insurgés./Les rebelles libyens, minés par des divisions internes, étaient mardi sans gouvernement. La suspension des 15 ministres du comité exécutif a été annoncée par le président du Conseil national de transition, Moustapha Abdeljalil. Selon un porte-parole, ce remaniement constitue la suite logique de l'assassinat toujours inexpliqué, le 28 juillet, du chef militaire de la rébellion, le général Abdelfatah Younès, ancien ministre de l'Intérieur de Kadhafi

    « Il y a eu des erreurs administratives », s'est contenté d'expliquer le porte-parole. Partisan de l'option militaire, le général Younès aurait pu être exécuté pour ouvrir la voie à une solution négociée. D'autres sources affirment, au contraire, que cet ancien proche de Kadhafi aurait été soupçonné de jouer double jeu. Il a pu aussi être abattu pour venger des victimes de la torture dans les prisons de Kadhafi.

    Quoi qu'il en soit, son assassinat a révélé une fracture profonde dans le gouvernement et dans le CNT lui-même. Des membres de la famille de Younès et de sa tribu, les Obeidat, ont immédiatement manifesté les armes à la main, en demandant justice.

    Plus loin dans l'article on apprend que l'assassinat de Younès aurait libéré le blocage. Voilà, ce n'est pas plus compliqué que cela : on assassine et on repart de bonne humeur. Le fiasco est donc total pour l'instant. Tant au niveau de CNT que du côté des faits militaires : Sur le terrain, après six mois d'insurrection, la situation semblait toujours bloquée. Au sud-ouest, les Berbères du Djebel Nefoussa consolidaient leurs positions dans la bourgade de Bir al-Ghanam, à 80 km environ de Tripoli. À l'est, les insurgés tentaient, toujours sans succès, de reprendre le terminal pétrolier de Brega, à 240 km de Benghazi en direction de Tripoli. Dans le port de la capitale, l'aviation de l'Otan a détruit une frégate. De son côté, le régime de Kadhafi a accusé l'Otan d'avoir tué 85 civils à l'est de Tripoli.

    On a appris que les renseignements fournis par la France étaient complètement à côté de la plaque, que Kadhafi dort sur un tas d'or et qu'il pourra tenir aussi longtemps qu'il le voudra. La voie engagée avec des dégagements de nombreux pays de la coalition qui se retirent des actions militaires laissant à notre pays une charge financière de plus en plus lourde et un combat mal préparé, fait en partie pour redorer un blason crotée de tous les mensonges, de toutes les vilenies du pouvoir, en politique intérieure française, n'était visiblement pas la bonne.

    Pour couronner le tout, alors que la presse française décide de ne rien voir, de se taire quand Médiapart, jour après jour nous montre une face inimaginablement horrible de ce pouvoir lié à ce trafiquant d'armes et de relations qu'est Takieddine. Mediapart : Les documents Takieddine ou la sale vérité du sarkozysme

    Les documents Takieddine, dont Mediapart a commencé la publication le 10 juillet, dévoilent la vérité de la présidence de Nicolas Sarkozy. Et cette vérité est sale. Ayant pour fil conducteur l'argent noir des ventes d'armes, cette documentation sans précédent dans l'histoire de la République met à nu un système dont l'intérêt financier est le seul mobile, au détriment des lois en vigueur et de la morale publique.

    Parmi les 5 000 documents que possède Médiapart il y en a qui concerne la Syrie, ce pays où l'on assassine à tour de bras et pour lequel on se fâche tout rouge en tournant le dos. Voilà ce que nous pouvons en lire : Les documents Takieddine. Syrie : l'inavouable diplomatie occulte de l'Elysée avec la dictature

    Les frontières des compromissions du sarkozysme avec les régimes autoritaires s'agrandissent. Après le Pakistan, l'Arabie saoudite et la Libye : la Syrie. Alors que les forces de sécurité syriennes continuent de réprimer dans le sang les manifestations, Mediapart publie une série de documents inédits qui prouvent que le marchand d'armes Ziad Takieddine, soupçonné de financement politique occulte dans l'affaire Karachi, a été, entre 2007 et 2009, l'homme-orchestre du rapprochement entre la France et la Syrie et l'introducteur du président français auprès du chef de l'Etat syrien. Le tout sur fond d'intérêts financiers.

    Il y a des questions que nous sommes en droit de nous poser. Médiapart a affirmé que Chirac, soupçonnant un possible financement de la campagne de Sarkozy, avait fait arrêter le contrat Miksa en cours avec l'Arabie saoudite, impliquant Guéant, Hortefeux, Sarkozy et Takieddine avec à la clef 350 millions d'euros de commissions (pour 7 milliards de contrat). Par ailleurs on sait que Takieddine a fait fortune avec le contrat de Karachi et Sawari, qu'il semble qu'il ait aussi touché dans les négociations avec la Libye. Nous savons aussi que malgré un patrimoine de 40 millions d'euros Takieddine ne paye pas un rond d'impôts en France. La question, qui est somme toute logique, serait de savoir si une partie de la fortune de Takieddine ne serait pas réservée à des hommes politiques français qui l'ont aidé par leur pouvoir au sein de la République française, pouvoir décisionnaire qui pour des pays en avidité d'armes et pour un pays producteur d'armes est d'une utilité certane pour signer des contrats juteux et honteux.

    Des affaires comme celle de Lagarge et celles de Takieddine, dont la presse ne raffole pas, auraient fait sauter n'importe quel pouvoir dans n'importe quelle démocratie digne de ce nom.

     

    Il nous reste près de neuf mois pour nous débarrasser de ce pouvoir. Faisons notre Révolution en 2012, et avant si possible.

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    Si vous êtes intéressés par les textes ci-dessous, vous pouvez les retrouver en cliquant sur les liens et ce totalement gratuitement car il est hors de question que je touche un Kopek sur le dos de la Sarkozye qui, étant le règne du bling bling et de l’argent roi et corrupteur, sera combattue par son contraire : la gratuité (ou en compensation faire un don à Agoravox ou vous abonnez à Médiapart). Pour simple information, si vous êtes sur iPhone ou iPad, sans flash, en haut de la page dans le bandeau vous pouvez télécharger les textes en pdf, et pour tous les diffuser le plus possible autour de vous. Pour le télécharger il y a un onglet sous le texte. Il faut vous inscrire à Issuu ce qui permet aussi de télécharger tous les textes nombreux et intéressants de ce site. Sinon vous pouvez toujours vous désinscrire ensuite. Si tout cela vous gêne je pourrais vous les envoyer par e-mail (imhotep.forumlogos@free.fr). Le texte sur Woerth est régulièrement mis à jour (aujourd’hui 16é version du 3 août 2011) :

    ·         La première année de Sarkozy

    ·         La biographie de Sarkozy apocryphe

    ·         La Biographie de Lefebvre

    ·         L’affaire Tapie

    ·         Les petites affaires de l’Immaculé Eric

    ·         Révolution

     N’oublions jamais :

    ·         l’affaire Karachi

    ·         l'affaire Takieddine (patrimoine de 40 m€ non imposé, Karachigate, SAWARI II, MIKSA (350 millions d'euros), contrats avec la Libye et commissions occultes, tractations obscures avec la Syrie

    ·         l’affaire GDF

    ·         l’affaire Tapie, enrichie d'évasion fiscale du magot vers la Belgique

    ·         l’affaire Clearstream

    ·         l’affaire Bettencourt

    ·         les affaires Wildenstein

    ·         l'affaire César

    ·         l'affaire Pleyel

    ·         l’affaire de Compiègne

    ·         l’affaire Peugeot

    ·         l'affaire Abdallah Senoussi, bras droit de Kadhafi, patron des services spéciaux libyens et beau-frère de Kadhafi, condamné à une peine de perpétuité en France dans l'affaire de l'attentat contre le DC10 d'UTA et visé depuis lors par un mandat d'arrêt international., que Guéant et Sarkozy ont tenté de protéger

    ·         les micros partis de Copé, Wauquiez, Woerth, Sarkozy etc.

    ·         l'affaire du Fetia Api

    ·         les discours de Dakar, Riyad, Latran et du Puy en Velay, la lettre de Guy Môquet, le parrainage d'un enfant de la Shoa, sur la mort de Ben Laden

    ·         l'invitation des dictateurs pour le 14 juillet, celle de Kadhafi avec les ors, le tapis rouge, les petits plats dans les grands, celle d'El Assad en décembre 2010, le copinage avec Dos Santos, les silences sur le Tibet, le Darfour, le prix Nobel de la paix, la présence l'ouverture des JO de Pékin et le fils Louis dans les bras de Poutine

    ·         les fils Pierre et Jean invités dans les voyages officiels à l'étranger (Mexique, Maroc) alors qu'ils ne représentent aucun intérêt pour le bien de la nation.

    ·         la gestion catastrophique de la crise Géorgienne (le Russes y sont encore et ont implanté des bases de missiles), celle de la crise financière, celle de l'Europe, celle des révolutions tunisienne et égyptienne, le fiasco libyen, l'inaction en Syrie

    ·         l’affaire de la Jatte, du Fouquet's payé par Desmarais, du Paloma payé par Bolloré, de la villa mexicaine, de Wolfeboro payé par les dirigeants de Prada et Tiffany, des repas au Bristol 2 fois par semaine, du voyage en Egypte …

    ·         l’affaire Pérol

    ·         l’affaire de l’Epad (et du scooter)

    ·         Gandrange

    ·         les vaccins du virus H1N1

    ·         les accords entre l'UMP et le Parti Communiste Chinois, l'UMP et la mairie de Paris pour payer les frasques de Chirac, l'envoi par l'UMP des bulletins d'adhésion aux restaurateurs dans la période de la baisse de la TVA à 5,5 %

    ·         les affaires Yade, Boutin, Copé, Juppé, Joyandet, Bertrand, Blanc, Estrosi, Lefebvre, Santini, Proglio, Amara, Laporte, Péchenard,Mitterrand, Ouart, Solly, Soubie, Richard, Fillon, Marleix, Charon, Longuet, Bachelot, Mignon, Morano, Giacometti, Besson, Courroye,Tron, Laroque (Baroin), Guéant (contrats avec la Libye) …

    ·         l'utilisation du contre-espionnage pour des affaires privées

    ·         l'utilisation de l'Elysée pour recevoir les caciques de l'UMP et les satellites jusqu'à plusieurs fois par semaine, l'utilisation des moyens de l'Etat pour la propagande et pour préparer et faire la campagne du candidat Sarkozy, la proposition de Sarkozy à Lauvergeon d'une prime de 2 ans de salaires comme si Aréva lui appartenait et qu'il sortait l'argent de sa poche

    ·         les légions d'honneur (Servier, Widenstein, Desmarais, Frère, Maistre, Peugeot etc.)

    ·         l'Air Sarko One (250 millions d'euros dont 50 % de dépassement selon René Dosière) et ses deux fours à plus de 131 000 € (TTC et avec l'étude), le cocktail de New York à 400 000 euros, le dîner pour l'UPM à 1 million d'euros

    ·         la proposition de loi sur la déchéance de la nationalité française et son extension, et le débat sur la nationalité, le fichier EDVIGE, Wauquiez et son cancer de la société, le RSA

    ·         l’affaire de la rémunération illégale de septembre au 31 décembre 2007 (rémunération comme ministre de l'intérieur alors que Nicolas Sarkozy est président), l'augmentation stratosphérique, le divorce, le mariage, l'inscription hors délai sur les listes électorales, la déclaration des impôts en retard, le tout illégal ou non pénalisé

    ·         la circulaire Hortefeux, ses amitiés avec Takieddine, ses déclarations d'Auvergnat, celles de Guéant dont celles répétées sur l'échec scolaire des enfants d'immigrés, l'autre récidiviste, celles de Guaino (béatification, prison, etc.)

    ·         la nomination à la têtes des chaînes audio et vidéo publiques par le pouvoir

    ·         la réforme constitutionnelle

    ·         les ministres aussi maires ou élus, le mélange des genres, la non séparation de l'exécutif et du législatif avec le retour sans élection des députés virés du pouvoir 

    ·         l'irresponsabilité pénale du Président de la république

    ·         la position d'Hortefeux dans la condamnation des 7 policiers, et ses deux condamnations à lui

    ·         l’affaire des sondages

    ·         les classements du parquet

    ·         les évictions des préfets pour crimes de lèse-pelouse ou de sifflets

    ·         la paralysie des villes et les moyens de quasi guerre (2 000 CRS pour 600 habitants par exemple) au coût pharaonique pour les déplacements du président

    ·         l’affaire de l’espionnage des journalistes par le contrespionnage

    ·         l’affaire de la validation des comptes de campagne de Balladur et de Chirac

    ·         la scientologie

    ·         l'affaire Servier dont Nicolas Sarkozy a été l'avocat. Coût 1,2 milliards à la Sécurité Sociale en plus des morts.

    ·         l'affaire Bongo

    ·         la proposition de MAM d'aide à Ben Ali et son pouvoir pendant la révolte tunisienne, les lacrymos et son voyage entre Noël et le jour de l'an et ses quatre mensonges fondamentaux, les petites affaires des parents, et Ollier (ses amitiés libyennes en plus), l'utilisation de la Libye et du Japon par Nicolas Sarkozy pour raison électorale

    ·         les vacances de Fillon payées par Moubarak dont la clique a détourné plus de 45 milliards de $ et dont 3 ministres ont été arrêtés pour corruption et détournement de fonds publics, et sa justification, celles Sarkozy au Maroc. Et la Ferrari prêtée en 2009 en pleine crise à Fillon, ses voyages à 27 000 € pour retourner en Sarthe alors que le train met 1h20

     

     

  • La Turquie ne doit pas laisser Israël

    10 septembre 2011

    La Turquie ne doit pas laisser Israël s’en tirer une fois de plus (Information Clearing House)


    Linda S. HEARD

    Une puissance nucléaire est constamment considérée comme la victime pendant que le peuple qu’elle occupe est qualifié de terroriste

    Il faut féliciter Ankara de tenir tête à son ancien allié Israël qui refuse de s’excuser pour le meurtre de 9 militants turcs embarqués sur un bateau d’aide humanitaire turc qui essayait de briser le blocus israélien de Gaza. Ce qui a mis du sel sur la plaie, ce sont les fuites d’un rapport de la commission Palmer missionné par l’ONU qui est clairement orienté en faveur d’Israël au point de légaliser son siège de Gaza et de confirmer le droit d’Israël d’arraisonner des navires dans les eaux internationales pour empêcher le contrebande d’armes.

    La réaction de la Turquie à ce rapport -qui contredit un rapport précédent du Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU qui stipulait que le blocus était illégal- a été rapide. Ankara a réduit ses relations diplomatiques avec tel Aviv, gelé ses liens militaires, envisage de rompre ses liens commerciaux et a annoncé que l’affaire serait portée devant la Cour Criminelle Internationale de la Hayes pour qu’elle statue sur la légalité ou l’illégalité du siège de la bande de Gaza. Etant donné que la punition collective d’une population civile est une violation de la Quatrième Convention de Genève, je ne vois pas comment des juges crédibles pourraient faire autrement que de la déclarer illégale.

    Le secrétaire général de l’Organisation de Coopération Islamique (OCI) et le secrétaire général de la Ligue Arabe ont exprimé leur soutien à l’initiative de la Turquie et ont condamné le rapport de la Commission Palmer comme étant une oeuvre de blanchissement qui légitime l’attaque d’Israël sur la flottille humanitaire et son blocus illégal de Gaza.

    Amr Moussa, l’ancien président de la Ligue Arabe qui est aussi un des plus importants candidats à la présidence de l’Egypte, a dit que le Caire devrait prendre exemple sur Ankara et rappeler son ambassadeur de Tel Aviv à cause de la récente incursion d’Israël sur son territoire qui a causé la mort de membres du personnel de la sécurité égyptienne.

    Selon un quotidien égyptien, le premier ministre turc, Recep Tayyep Erdogan doit se rendre au Caire la semaine prochaine pour rencontrer son homologue égyptien et les leaders du Conseil Suprême des Forces Armées pour discuter d’une nouvelle alliance stratégique avec le plus grand pays du monde arabe. Les Israéliens craignent que la Turquie ne soit en train de s’extirper du camp israélo-étasunien dans le but de changer de camp.

    J’espère que la Turquie inspirera aux états arabes l’idée de se joindre à elle pour donner à Tel Aviv une leçon qu’il aurait recevoir depuis longtemps, une leçon que l’occident n’a jamais osé lui donner. Les crimes d’Israël envers le peuple palestinien depuis la création de l’état en 1948 quand des villages entiers ont été rasés et leurs habitants désarmés assassinés ou chassés par les impitoyables Irgun, Stern Gang et Haganah, sont trop nombreux pour qu’on puisse en faire la liste. Israël est un état qui est né grâce au terrorisme et qui depuis lors vit par les armes. Les politiciens israéliens adorent parler du "terrorisme arabe" tout en feignant l’amnésie quand il s’agit de leurs propres actes de terrorisme.

    Ils oublient que leurs "pionniers" ont fait sauter l’hôtel du roi David et l’hôtel Semiramis à Jérusalem, ils oublient les massacres de Palestiniens de Deir Yassin, Dawayma et Kibya, leur attaque du navire étasunien Liberty pour laquelle le Caire a failli être bombardé par les USA en représailles.

    Ils n’ont pas eu à répondre de leur implication dans le massacre des réfugiés des camps de Sabra et Shatila en 1982, ni du meurtre de 1200 civils libanais en 2006, ni de "l’opération Cast Lead" qui a fait 1400 morts à Gaza en 2008. Et à ce jour ils ont réussi à maintenir 1,5 millions de Gazaouis dans une prison virtuelle pendant des années sans que la communauté internationale n’y trouve à redire.

    C’est tout à fait honteux qu’on ait laissé Israël tuer les Palestiniens et les empêcher de gagner leur vie, brûler leurs vergers et leurs oliviers, enfermer leurs enfants pour avoir lancé des pierres et humilier un peuple fier, les vrais filles et fils de cette terre, pendant plus de 60 ans sous les applaudissements de l’Occident.

    L’Angleterre est coupable du grave méfait d’avoir initié le processus avec la Déclaration Balfour. Ni cette puissance impérialiste sur le déclin, ni la Ligue des Nations n’avaient aucun droit moral de donner la Palestine à des émigrants européens qui étaient autorisés à s’armer et à s’entraîner militairement pendant que les Palestiniens étaient condamnés à la prison à vie quand on trouvait un couteau sur eux et à la peine mort s’ils avaient une arme à feu.

    Rien n’a changé depuis. Quand Israël utilise des hélicoptères de combat et des missiles Apache pour attaquer Gaza ou quand il envoie ses commandos arraisonner des navires transportant de l’aide humanitaire dans les eaux internationales, les leaders occidentaux disent toujours que Israël a droit à la sécurité. Quand les combattants pour la liberté palestiniens - car c’est ce qu’ils sont- envoient des roquettes artisanales vers Israël qui pour la plupart tombent dans le désert, on les qualifie de "terroristes". Réfléchissez bien ! C’est incroyable qu’une puissance occupante qui possède l’armée la plus puissante de la région soit constamment décrite comme la victime pendant que la population occupée est considérée comme l’agresseur.

    Depuis que l’oncle Sam a pris la torche sioniste à la Grande Bretagne qui n’est plus grande, les Israéliens pensent à juste titre qu’ils peuvent commettre les pires crimes contre les Palestiniens et d’autres peuples en toute impunité. Washington, dont les législateurs sont ensorcelés par le lobby pro-israélien, non seulement laisse Israël faire les pires choses mais il a l’intention d’empêcher les Palestiniens d’utiliser des canaux légaux reconnus en utilisant son droit de veto au conseil de sécurité de l’ONU.

    Le président Obama sait très bien que le premier ministre israélien Binyamin Netanyahu n’a aucune intention de rendre les territoires palestiniens occupés en échange de la paix ; mais il a annoncé qu’il mettrait son veto à toute déclaration palestinienne unilatérale d’un état palestinien à la fin du mois. Et en même temps, le Congrès vote une loi pour supprimer l’aide étasunienne à l’Autorité Palestinienne si elle s’entête à porter l’affaire sur la scène internationale.

    Alors que 140 états membres soutiennent la demande palestinienne, les USA tentent de rouler les leaders Palestiniens en leur faisant miroiter de fausses négociations de paix pour sauver la face. En même temps, le secrétaire général de l’ONU, Ban-Ki moon, fait pression sur la Turquie pour qu’elle accepte de se réconcilier avec Israël pour sauver un processus de paix qui s’est totalement évaporé depuis que Bill Clinton a quitté ses fonctions.

    Le premier ministre Erdogan et le président Mahmoud Abbas doivent maintenir leur résolution de corriger Israël à n’importe quel prix et si la Ligue Arabe et l’OCI sont vraiment prêts à se jeter à l’eau ensemble, les Israéliens comprendront peut-être qu’ils se trouvent dans une région de plus en plus hostile et que l’autobus marqué "Paix" est celui qu’il faut prendre.

    Linda S. Heard

    Linda S. Heard est un écrivain anglais spécialiste du Moyen Orient. la joindre à heardonthegrapevines@yahoo.co.uk.

    Pour consulter l’original : http://www.informationclearinghouse.info/article29069.htm

    Traduction : Dominique Muselet