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Azel Guen : Décryptage de l'Actu Autrement - Page 102

  • Syrie : L’exaspération russe

    Syrie : L’exaspération russe

    Bluerider

    À l’heure de la réunion du sommet de Bruxelles où François Hollande n’a de cesse de vouloir embarquer l’Europe dans une équipée néo-coloniale gazière de plus, voici un point de vue détaillé sur la colère russe face aux manoeuvres hors droit international de l’Angleterre et de la France sur la question syrienne.

    Dans mes précédentes traductions et contributions, j’ai certes focalisé l’attention sur le gisement de gaz Leviathan découvert en face de Gaza, dont la poche nord-est récemment découverte, est accessible sous le sol syrien, mais il y a aussi la concurrence entre pays producteurs au niveau de l’acheminement du gaz actuellement exploité en Iran qui concurrence le Qatar. Là aussi, la Syrie est au cœur du débat, et l’Exécutif du Président Assad apparait bien isolé financièrement et économiquement au milieu de la diaspora occidentaliste et de sa cupidité énergétique sans bornes. Les nuées de mercenaires jihadistes apatrides et incontrôlables qui se réclament de la gentille ASL toujours sans chef adoubé ni même déclaré depuis 2 ans – on se demande bien pourquoi n’est-ce-pas - n’ont pas intérêt à cesser le combat, puisqu’ils sont au cœur de l’enjeu occidentaliste, et prêts à toutes les enchères qui ne manquent pas de gonfler les poches des plus malins avec des promesses et des billets verts, quitte à déserter pour quelque chose.

    Si comme moi vous accumulez les lectures attentives de toutes les conditions géopolitiques de ce conflit, vous ne pouvez qu’être navré de voir avec quelle précision les faits se répètent depuis l’Afghanistan (projet TAP Unocal - Delta Oil le long des bases US dans lequel le Président de la Commission du 11-9 a des parts, oléoduc TBC Tbilissi-Bakou-Ceyhan), l’Iraq (captation pure et simple de la production nationalisée), la Libye (captation pure et simple de la production et du nouveau gisement gazier du bloc NC7 dont la Qatar possède désormais des parts), et maintenant la Syrie.

    Pour le journalisme d’allégeance atlantiste, il faudra repasser une fois les écorcheurs qui noyautent le pays installés dans leurs résidences de carton-pâte. Le peuple français est à ce point drogué par les épouvantails humanitaires de cette crise aux fondamentaux énergétiques pourtant évidents, que j’espère juste que des journalistes comme Christof Lehman feront réfléchir nos éditocrates francophones sur leur propre moralité de distillateurs de cette immonde propagande néo-religieuse aux relents néo-conservateurs. Le sujet même de la Syrie est devenu à ce point inabordable en public (pour ne pas parler de l’Iran, 70 millions d‘humains sous le joug d’une atroce dictature menaçante depuis l’arrivée d’Ahmadinejad, mais pas sous le joug de sanctions qui avant l’Iran ont ravagé l’Iraq), que c’est tout le mal que nous pouvons souhaiter à ces échotiers du "bloc identitaire atlantiste". Il va de soi que l’opinion publique française est largement opposée aux dérives de nos "Don Quichotte du Quai d’Orsay". Mais dois-je rappeler ici que les affaires internationales ne sont même pas évoquées lors des débats présidentiels ? Le vote citoyen vaudrait-il désormais blanc seing pour aller "casser de l’arabe" ( ça réveille, non ?) pour notre confort énergétique et financier comme en Libye ? Quand je vous dis qu’il y a de quoi être honteux de son pays.... Je suis sans illusions.

    Que les vents de la sagesse toute théorique dans laquelle notre civilisation gréco-romaine prétend toujours se draper aident le peuple syrien et ses dirigeants, héritiers de tant de civilisations et d’un pays berceau du christianisme. Et du temps qu’on y est... que François 1er se penche sur ce berceau et fasse pression sur nos chancelleries actuellement en roue libre, avec plus de sens pratique et l’appui du peuple sud-américain à ses côtés plutôt que des prières vaines. Nous verrons ce qu’il fera lui aussi avec ce peuple sud-américain qui porte l’espoir de la vraie gauche mondiale.

    Gel des relations ; le Ministre russe des Affaires étrangères Lavrov condamne avec force les Usa et leurs alliés pour vouloir armer l’opposition syrienne.

    Le Ministre russe des Affaires étrangères Lavrov traite le rapport de la commission d’enquête de rapport biaisé, l’armement de l’opposition d’action illégale, et déclare que l’opposition doit mettre sur pied une équipe en vue de négociations.

    Christof Lehmann (nsnbc, publié le 14 mars 2013) – Les relations entre la Russie et les Usa et l’Otan se sont encore détériorées lorsque le Ministre russe des Affaires étrangères Serguei Lavrov, a réaffirmé mercredi [13 mars 2013 NdT] que pour un état étranger, armer l’opposition viole le droit international. Il en a été de même lorsqu’une porte-parole du Ministère des Affaires étrangères a décrit le rapport de la Commission indépendante des Nations Unies comme biaisé et penchant d’un seul côté comme d’habitude.

    Le Ministre russe des affaires étrangères a insisté sur le fait que l’opposition syrienne doit prendre des mesures en faveur de négociations pour mettre fin à la crise, alors que le gouvernement syrien et la Russie se sont préparés à les faciliter. Lavrov a aussi réitéré que le peuple syrien doit décider lui-même de sa propre destinée, et que les interférences étrangères en Syrie sont inacceptables.

    Les relations entre la Russie et les membres de l’UE au sein de l’OTAN se sont détériorées de manière significative, après que les parties en présence n’aient pu trouver d’accord sur le différend Russie-Union Européenne à propos du 3ème pack énergétique lors d’un sommet Russo-Européen à Bruxelles en décembre 2012. (1)

    Le sommet constitue l’opportunité la plus récente de traiter des questions centrales qui sont les racines de la crise syrienne, directement liées aux questions de sécurité énergétique compte tenu de la ferme opposition américano-israélo-qatarie contre la construction du gazoduc [iranien] PARS à travers l’Iraq et la Syrie vers la Méditerranée. (2)

    Les tensions sont devenues palpables lorsque l’ambassadeur russe auprès de l’OTAN, Alexander Grushko, évoquant la sécurité énergétique, a implicitement sous entendu que l’OTAN percevait tout problème « comme un simple ongle », juste parce qu’elle se considère elle-même « comme un marteau ». Les hauts diplomates russes ont depuis donné des signes insinuateurs les uns après les autres, déclarant que les Usa ne sont pas exempts de responsabilités pour des actes terroristes en Syrie, simplement parce qu’ils ont déclaré qu’ils allaient cesser de fournir toute aide létale , tout en omettant de citer leur influence sur leurs alliés qui arment les insurgés. (3)

    Les relations USA-Russie se sont tendues encore un peu plus lorsque le secrétaire d’Etat John Kerry, malgré les déclarations de diplomates, a accordé une aide supplémentaire de 60 millions de dollars à la fois à « l’opposition » politique et « l’opposition » armée, tout en négligeant le dialogue national en cours en Syrie. (4)

    Les contacts entre la Russie et les USA ainsi que beaucoup de gouvernements de pays européens ont été depuis largement retrogradés au niveau de simples représentants des ministres des affaires étrangères, et de chefs de cabinets ministériels. Les révélations, par un membre du secrétariat général du Parti National du Koweit, Faisal Al-Hamad, qu’un accord secret en vue de diviser la Syrie en états plus petits avait été signé par un ambassadeur US lors du rassemblement des amis de la Syrie à Doha, Qatar, ont gelé de façon permanente les relations entre la Russie et le groupe USA-UE. (5)

    Hier [NdT. mardi 12mars 2013], le Ministre des Affaires étrangères, se référant aux conséquences de l’intervention de l’Otan en Libye, a déclaré lors d’une conférence de presse à Londres, « Dans mon esprit, armer l’opposition est interdit par le droit international, et armer l’opposition syrienne contredit les principes du droit international. »

    Lavrov a exprimé son espoir de voir l’opposition syrienne former une équipe chargée de négocier avec le gouvernement syrien, et il a ajouté, « le gouvernement et l’opposition doivent nommer 2 équipes en vue de négocier. Le gouvernement l’a fait, et nous attendons que l’opposition fasse la même chose. »

    Lavrov a souligné qu’il était de la responsabilité des pays occidentaux de s’assurer que l’opposition forme une équipe de négociateurs et a déclaré « si leur but était vraiment de stopper le bain de sang dans le pays, ils n’auraient pas émis de conditions préalables à la négociation. »

    La Russie a aussi critiqué la Commission d’enquête sur la Syrie dans des termes cinglants, la traitant de partiale, inéquitable, et biaisée comme d’habitude. La directrice adjointe du département de l’information du ministère des affaires étrangères russes, Maria Zarkhova, fut sur le point de rompre les règles de la courtoisie diplomatique lorsqu’elle déclara que « Le Rapport n’est pas objectif et n’est pas équitable, et le dernier document en date n’est pas une exception à la règle. »

    La déclaration de Mme Zarkhova s’appuie sur des déclarations antérieures d’organisations pacifistes internationales. Le Réseau pacifiste italien de Rome, critiquant la Commission et son travail en septembre 2012, a utilisé presque les mêmes mots lorsqu’il a fourni un rapport détaillé sur les manquements et les mauvaises pratiques des Commissions. (6)

    La porte parole du Ministère des affaires étrangères, Maria Zakhova, a souligné que la recommandation de la Commission, de déposer un référé sur la crise syrienne devant la Cour Pénale internationale, ICC, est tout aussi vaine qu’à contretemps, « la Russie n’a pas été la plus enthousiaste à soutenir la mise sur pied de la Commission », ajoutant que « néanmoins, nous avons coopéré avec ses experts pour clarifier notre position sur les événements en cours dans ce pays. »

    Mme Zarkhova s’est aussi plainte de certains membres du Conseil de Sécurité de l’UE qui ont ignoré des déclarations écrites qui condamnaient les attentats terroristes (a) en Syrie, qui ont coûté la vie à des civils innocents. Mme Zarkhova a qualifié leur position de « biaisées » et marquée du sceau du 2 poids, 2 mesures. La porte parole du Ministère des affaires étrangères se référait, de façon plus précise, aux attentats à la bombe à proximité du siège du Parti Baas et de l’ Ambassade de Russie à Damas en début d’année. (7)

    Le veto US au Conseil de Sécurité de l’ONU, contre la condamnation de l’attaque et du terrorisme sous toutes ses formes, a conduit le Ministre russe des affaires étrangères Serguei Lavrov à rendre compte de la frustration du Gouvernement russe devant l’abandon du respect des règles suivies par la Conseil de Sécurité, selon lesquelles toutes les nations, sans exclusion, s’engagent à condamner le terrorisme, quels qu’en soient l’auteur, le lieu ou les motifs. Lavrov a déclaré « La Russie voit dans la position américaine le règne du 2 poids 2 mesures, et une approche dangereuse [lorsque nous constatons que] les américains s’éloignent des principes généraux consistant à condamner le terrorisme sous toutes ses formes. » (8)

    Mme Zarkhova a aussi fait allusion à la règle du 2 poids 2 mesures des USA et de l’UE, en particulier concernant la Commission d’enquête, lorsqu’elle a déclaré « Ce qui surprend Moscou c’est que le rapport ne contient aucun appel à suspendre les sanctions économiques unilatérales imposées par certains pays et des organisations régionales contre la Syrie, malgré le fait que la Commission insiste sur leur impact négatif sur les « vies » des citoyens.

    Tandis que les USA et l’UE ignorent dans les faits les protestations grandissantes de la Russie et continuent dans leur idée de financer et armer l’insurrection directement, au travers de leurs alliés membres du CCG, de la Turquie, ou par l’entremise de réseaux obscurs ou d’intermédiaires fantoches comme Saad Hariri ou Walid Joumblatt, la Russie continue d’appeler à un règlement pacifique de la crise et pour la cessation immédiate du financement et de l’armement des insurgés. La Russie continue de faire pression pour que les Usa et l’UE usent de leur influence sur l’ « opposition », pour la conduire à la table des négociations et pour faire cesser les violences. Une déclaration sur le site du Ministre des affaires étrangères aujourd’hui (NdT. mercredi 13 mars 2013), mentionne « qu’il n’y a pas d’alternative au règlement diplomatique de la crise syrienne ». Dans le contexte diplomatique actuel, cette déclaration signifie que la Russie n’est ni prête ni désireuse de concéder un pouce de terrain supplémentaire au vu de la dérive amorcée par les USA-UE vers l’anarchie au niveau international et la barbarie. Avec en face les USA-UE-Israel et leurs alliés qui s’acharnent à continuer leur projet de « remodelage du Grand Moyen Orient » (b) à tout prix, la diplomatie a atteint un niveau de gel permanent digne de la période de la guerre froide.

    Bluerider

    Commentaires du traducteur :

    (a) NdT. Le département d’Etat américain ne condamne pas ces attentats car il les considére comme des faits de guerre. Chacun appréciera.

    (b) Caroline Fourest, notre "obsédée des obsédés du complot" patentée, appréciera.

    http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/syrie-l-exasperation-russe-132435

    (1) Russia – E.U. Meeting in Brussels : Risk of Middle East and European War increased.

    (2) Syria, Turkey, Israel and a Greater Middle East Energy War

    (3) Russia´s Top Diplomats signal increased assertiveness regarding Syria, Africa and NATO

    (4) Kerry after Friends of Syria Meeting clarifies, US determined to initiate World War III in Syria

    (5) US – Russian Relations deteriorating as Kuwaiti Whistle Blower Discloses Secret Syria War-Plan

    (6) Italian Peace Movement Criticizes Report of International Commission on Syria

    (7) Massive Blast Near Baath Party Headquarters kills Scores, FSA threatens Hezbollah

    (8) Lavrov : US Veto of UNSC Resolution to Condemn Damascus Blasts Indicates Double Standards

    URL de cet article 19765 
    http://www.legrandsoir.info/syrie-l-exasperation-russe.html
  • Irak : Dix ans...

    Irak : Dix ans...

    Georges STANECHY
    "Partout, dès les quais du port jusqu’au village le plus reculé, dans les rues et au prétoire, l’offense régnait impunie, la misère, la délation, l’humiliation, le mensonge arrogant, le sadisme à peine déguisé. Un peuple et sa culture, objets des pires manœuvres." - Jean-François Lyotard (*)

    Dix ans…

    Le 20 mars 2003 débutait la destruction et l’invasion de l’Irak.

    Il n’y aura pas de commémoration. Encore moins : débats et remises en cause.

    Nos médias, politiciens, si friands d’anniversaires, s’efforceront à la discrétion. Eux dont l’obsession du culte des "souvenirs", encensant autosatisfaction, mégalomanie, ou abrutissement, n’a d’égale que celle de l’oubli des faits pouvant ternir leur "Bonne Conscience".

    C’est ainsi que l’on forge des sociétés amnésiques, analphabètes de l’Histoire, de l’évolution de notre planète. De ses peuples, nations, rapports de force, déclins et renaissances. Qui, un jour, inévitablement, se trouvent, hébétées, tétanisées, écrasées, face à l’irruption impitoyable de ce qu’elles souhaitaient oublier, cacher, nier.

    Silence. Dans les rangs des oligarques occidentaux. Alignés sur les injonctions de leur suzerain.

    Le plus éclatant exemple venant de Grande-Bretagne. Par instruction écrite adressée aux membres du gouvernement, le ministre des affaires étrangères britannique, William Hague, modèle de cynisme contemporain, vient d’imposer l’obligation de ne pas mentionner la guerre d’Irak, à l’occasion de ces dix ans (1) : « Don’t mention the Iraq War… »

    Ce fut, il est vrai, une des plus abjectes folies de violence collectives commises par les nomenklaturas occidentales. Car, malgré une colossale propagande, les opinions publiques étaient contre ce délire sanguinaire et colonial. Le peuple britannique, un de ceux qui se sont le plus mobilisés contre cette guerre, dont il savait les prétextes non fondés, illégaux et mensongers, dans des manifestations groupant des millions de personnes.

    Illustrant, ainsi, le complet mépris des castes au pouvoir, sous couvert du soutien de parlements fantoches, à l’égard de la majorité de leurs concitoyens exprimant la volonté d’œuvrer pour un monde de paix.

    Steve Bell rappelle cette hystérie criminelle et impunie dans une cinglante caricature, tournant en dérision posture et propos de Tony Blair, premier ministre de l’époque. Chef de la majorité « Travailliste », similaire aux PS français, espagnol, italien, belge, etc. Artisan zélé, vibrionnant, obsédé, de l’engagement des armes britanniques aux ordres du clan Bush.

    Il y représente le lion britannique, symbole du Royaume Uni, avec le visage de Blair, la crinière carbonisée, sa superbe cabossée, au point d’être réduit en rat. Dans un paysage de désolation où s’accumulent, à l’infini, linceuls et pierres tombales. Affirmant, obstiné et fier de lui, la conviction inébranlable de son génie incompris (2) : « Cela fait longtemps que j’ai renoncé à convaincre l’opinion qu’envahir l’Irak était la bonne décision »

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    Nous ne devons pas l’oublier, même si les médias de la désinformation nous y forcent : ce furent des centaines de milliers de morts, de blessés, de traumatisés, sous des prétextes délirants. Nous le savions. Dès le commencement. A présent, nous en reconnaissons publiquement la réalité, objectivement, placidement, froidement. Tout n’était que tromperie, fabulation : armes de destruction massives inexistantes, armes chimiques introuvables.

    Dernier artifice rhétorique, avant l’oubli, restait à prétendre qu’il s’agissait de renverser « un affreux dictateur qui tirait sur son peuple ». Fumeuse, abyssale hypocrisie tendant à imposer comme “norme” l’écrasement d’un peuple sous les bombes de l’Occident pour le délivrer de la dictature, en interaction avec la pulvérisation de toutes les infrastructures civiles. Exceptées, pétrolières et gazières, évidemment...

    Tout en chérissant, protégeant, soutenant, les pires despotismes qui nourrissent ses insatiables spoliations, corruptions, superprofits mirifiques, enrichissements personnels météoriques : moyenâgeuses pétromonarchies du Golfe oud’Arabie, « régimes parlementaires » mafieux aux élections truquées d’Afriqued’Amérique ou d’Asie.

    Toutefois, l’Irak réduit en cendres, occupé, pillé, la saignée fut jugée insuffisante. Dès la fin de l’invasion, les occupants lui inoculèrent la "guerre civile". Méticuleusement organisée, financée, armée, pour en prolonger l’égorgement, l’épuisement, la mise à mort, l’agonie. Une moyenne de 3000 morts par mois (3).

    Des milliers de torturés pour laminer toute velléité de révolte devant l’horreur de l’occupation, l’immensité des destructions et des pillages. L’information sur la pratique à grande échelle de la torture en Irak, son organisation et sa gestion quasi-"industrielle" par les envahisseurs, commence à émerger malgré la censure. Du côté américain,planificateur de l’horrible. (4)

    Mais, aussi, chez les britanniques dont beaucoup n’admettent pas, qu’au XXI° siècle, leurs soldats se livrent à des actes d’une telle barbarie. Ici ou là, apparaissent des « commissions d’enquête » officielles ou parlementaires, dont on sait qu’elles sont trop souvent destinées à enterrer les affaires compromettantes pour les gouvernants.

    A l’exemple d’un autre courageux et lucide caricaturiste, Leon Kuhn, qui détourne, rétablit ou décode, le sens de la médaille accordée aux militaires de son pays revenant de leur séjour en Irak : « War on Terrorism – Expeditionary Medal – Iraq ». La gravure en relief montrant un militaire frappant à coups redoublés avec son poing ganté (gant généralement plombé) un prisonnier Irakien immobilisé dans un filet.

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    Avec en légende, une citation de Phil Shiner dénonçant la torture « systématique » des prisonniers Irakiens par l’armée britannique. N’hésitant pas à employer l’expression « pratiques d’Etat » [State practices] !... Combien redoutable pour nos nomenklaturas qui, un jour inéluctablement, auront à rendre compte : gouvernants, parlements et médias.

    Rappelons que ce juriste londonien se consacre à la défense, qu’il estime n’être qu’à ses débuts, des droits des victimes de « la politique étrangère et de l’armée britanniques » [British foreign policy and military action] (5).

    Irak… Société détruite, Etat détruit : le Chaos.

    But ultime. « Mission accomplie ».

    Effroyable décennie pour une nation, un peuple, à qui étaient promis les bienfaits paradisiaques de « La Démocratie »… C’est devant les morts, les êtres brisés, les générations saccagées, de l’Irak, qu’en ce jour nous nous devons de nous incliner.

    Dernier hommage, que je souhaite rendre en cette sinistre et silencieuse commémoration.

    À un homme, intègre, généreux, déterminé, qui a voulu laisser parler sa conscience, prévenir que tout n’était que mensonge dans le déclenchement de cette guerre. Dire la vérité lui a coûté la vie, quatre mois après le début de l’invasion, le 17 juillet 2003 : David Christopher Kelly. Il avait 59 ans.

    Incroyable, mais vrai. Les oligarques de l’Occident n’honorent pas leurs « dissidents » ! Ni Prix Nobel, ni généreuses récompenses, ni luxueuses sinécures, ni distinctions cinématographiques, littéraires, académiques, médiatiques ou autres. S’ils ne peuvent les réduire au silence …

    Ils les exécutent.

    Avec une "discrétion", ou une mise en scène, plus ou moins réussies…

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    Membre éminent du Ministère de la Défense britannique, c’était un des experts internationaux les plus qualifiés en guerre biologique et en armes de destruction massive. Il avait été détaché comme inspecteur de l’ONU en Irak, où il avait participé à 37 missions.

    Ses constats, analyses, recherches, avaient forgé une évidence : il n’y avait en Irak aucune arme de destruction massive, nucléaire, chimique ou bactériologique.

    Il l’avait écrit, l’avait exposé, auprès des organismes et départements spécialisés. Ne pouvant admettre que les "politiques" exigent, des responsables du renseignement et des experts en armement non conventionnel, des contrevérités, ordonnent de procéder à des falsifications de documents. Pour justifier une guerre qui allait entraîner morts et dévastations, aussi atroces qu’incalculables. Non seulement lors de l’invasion, mais encore davantage lors de l’occupation de l’Irak.

    David Kelly commençait à faire circuler l’information, face au matraquage de la propagande étatique. La partager et la soutenir en dehors du « secret défense ». Auprès de certains journalistes spécialisés, notamment. La Commission des affaires étrangères de la Chambre des Communes (équivalent de l’Assemblée Nationale) l’avait convoqué (cf. photo), cherchant plus à le mettre en difficulté qu’à écouter ses arguments. Il s’était engagé à donner le détail de ses certitudes et informations, lors des séances ultérieures.

    Ses prochaines auditions, du fait de son niveau d’expertise et de connaissance sur ce dossier, allaient être “dévastatrices” pour les thèses officielles…

    Trop.

    Il a été retrouvé « suicidé ».

    Près de chez lui, sur un chemin de promenade où il avait l’habitude de marcher pour se détendre. Version officielle : il se serait tailladé le poignet gauche, mais les secouristes n’ont trouvé aucun signe d’hémorragie, ni traces de sang sur le sol ; et, aurait avalé des barbituriques, mais aucune dose mortelle ne fut prouvée…

    Contradictions et bousculades habituelles du cirque de la désinformation, avec en tête de liste : investigation policière bâclée, simulacre de commission d’enquête (la guignolesque “Commission Hutton”) pour disculper au plus vite le gouvernement Blair. Tout a été fait pour conclure, dans la précipitation, à un « suicide » auquel personne n’a cru : famille, proches, collègues et collaborateurs.

    David Kelly, considéré comme une solide et brillante personnalité, au parcours professionnel irréprochable, plein d’humour, était tout à la joie de la préparation du mariage de sa fille. Débordant de projets, rien ne prédisposait à une telle « sortie »… Au-delà de son entourage, de nombreux spécialistes du monde médical et des milieux proches du dossier avaient compris qu’il s’agissait d’une élimination.

    Une avalanche de témoignages, difficilement étouffée par les médias : experts médicaux (6) contredisant les conclusions de l’enquête officielle, députés (7) évoquant ouvertement son assassinat, membres des services de renseignement britanniques (8) confirmant cette « exécution » pour marquer colère et indignation face à une telle imposture politicienne.

    L’assassinat de David Kelly, victime “collatérale” de l’invasion de l’Irak, est emblématique de la profonde décomposition et de l’hyperviolence du système politique dans nos pays dits « démocratiques ». Dès lors que les intérêts des oligarchies bellicistes et coloniales sont en jeu. “Raison d’Etat”, invoquera-t-on…

    Fortes de leur impunité, imperturbables, nos nomenklaturas n’en poursuivent pas moins leur obsession criminelle, fanatique, hallucinée, corruptrice, de la destruction et du pillage des peuples et nations. Les uns après les autres. Au gré de leurs délires prédateurs et impératifs du moment…

    Mensonges, contrevérités, intoxications, désinformations, affabulations, continuent de plus belle. Diaboliser, susciter les peurs dans les pulsions paranoïaques, enflammer la détestation pour la transformer en haine, afin de justifier guerres, atrocités et prédations.

    Tels des cafards, insensibles avec leurs cousins scorpions aux radiations atomiques dit-on, les officines chargés de véhiculer cette propagande mortifère, travesties en agences de presse “fiables” par nos médias qui en font leurs “sources” (9), se multipliant, pullulant, grouillant…

    Georges STANECHY

    http://stanechy.over-blog.com/article-irak-dix-ans-116027806...

    (*) Jean-François Lyotard, Signé Malraux - Biographie, Grasset, 1996, p. 154.

    1. Nick Hopkins, Don’t mention the Iraq War – William Hague tells cabinet (William Hague demande au gouvernement de ne pas mentionner la guerre d’Irak), vendredi 1er mars 2013, The Guardian,http://www.guardian.co.uk/politics/2013/feb/28/dont-discuss-...

    2. Steve Bell on the 10th anniversary of the Iraq war – cartoonThe Guardian, 27 février 2013,http://www.guardian.co.uk/commentisfree/cartoon/2013/feb/27/...

    3. Patrick Cockburn, How the World Forgot About Iraq, CounterPunch, 4 mars 2013,
    http://www.counterpunch.org/2013/03/04/how-the-world-forgot-...

    4. Mahmood, O’Kane, Madlena, T. Smith, Revealed : Pentagon’s link to Iraqi torture centres – General David Petraeus et ‘dirty wars’ veteran behind commando units implicated in detainee abuse,[Révélation : les centres de torture en Irak sont une émanation du Pentagone – Le général David Petraeus et un vétéran des ‘sales guerres’ seraient les commanditaires des unités de commando impliquées dans les tortures de prisonniers] The Guardian, mercredi 6 mars 2013,http://www.guardian.co.uk/world/2013/mar/06/pentagon-iraqi-t...

    5. Phil Shiner : ‘We torture people, yet no one admits it’, James Hanning meets Phil Shiner, The Independent, dimanche 2 août 2009, http://www.independent.co.uk/news/people/profiles/phil-shine...

    6. David Halpin, Stephen Frost & Searle Sennett, Our doubts about Dr Kelly’s suicideThe Guardian, mardi 27 janvier 2004, http://www.guardian.co.uk/theguardian/2004/jan/27/guardianle...

    7. Fiona Barton, Iraq whistleblower Dr Kelly WAS murdered to silence him - says MP (Un Député affirme que le Dr Kelly a été assassiné pour avoir dénoncé les mensonges du dossier irakien), 29 octobre 2007, Daily Mailhttp://www.dailymail.co.uk/news/article-488662/Iraq-whistleb...

    8. Simon Aronowitz, Kelly was Murdered’ Says UK Intelligence Insider, 23 février 2004,http://www.prisonplanet.com/022304kellywasmurdered.html

    9. Le plus comique dans ce genre d’arnaque de la désinformation, si le contexte n’était pas aussi cruel, est le fameux Observatoire des Droits de l’Homme en Syrie (OSDH), domicilié à Londres, référence absolue des médias occidentaux. Voici l’évaluation du ministère des affaires étrangères Russe (RIA Novosti - 25 février 2012) :

    « Selon les informations dont nous disposons, le personnel de l’Observatoire ne comprend que deux personnes : le directeur et son secrétaire-interprète. L’établissement est dirigé par un certain Rami Abdel Rahmane qui ne possède ni de formation journalistique ou juridique ni même d’instruction secondaire. Dans une interview accordée aux médias en novembre dernier, il a fait savoir qu’il résidait en permanence à Londres, était citoyen britannique et exerçait un métier d’entrepreneur (propriétaire d’un snack-bar) [en fait : un Kebab…] »

    Ou encore, celle d’Alain Chouet, ancien responsable de la DGSE et spécialiste du Moyen-Orient :

    « … L’OSDH fonctionne sur fonds saoudiens et qataris… » (Marianne – 20 juillet 2012).

    Etc.

    URL de cet article 19800 
    http://www.legrandsoir.info/irak-dix-ans.html
  • Un projet de loi à renflouer d’urgence


    FÉV
    12

    Un projet de loi à renflouer d’urgence pour éviter la banqueroute !

     

    Les députés débattent à partir d’aujourd’hui du projet de loi bancaire, annoncé comme la « grande réforme » de la majorité en matière financière. Je rejoins les nombreuses critiques visant ce texte : la réforme promise par le candidat Hollande fait pschitt. Mais si la plupart des critiques portent sur la partie « séparation banques d’affaires/banque de détail », ce sont les trop rares mesures relatives à la protection des consommateurs qui suscitent mes plus vives réactions. En effet, si le projet de loi propose de limiter les commissions d’intervention – ces frais qui ruinent littéralement de nombreux Français – ce n’est que pour les clients « fragiles ». Qu’est-ce qu’un client fragile ? Quelle sera cette réduction ? Et surtout, si ces commissions sont exagérées (8,3 euros par opération en moyenne), pourquoi les diminuer seulement pour les plus modestes ?? Certains députés semblent désireux de trouver un accord avec Bercy pour étendre le plafonnement à tous les clients des banques. Je souhaite qu’ils aient gain de cause !

    Mais pour améliorer les rapports des Français avec leurs banquiers, il faudrait en outre que ces derniers ne soient pas les seuls commerçants du pays à prélever des frais sans en informer les clients au préalable ! Enfin, les banques ne doivent plus faire obstacle à la mobilité de leurs clients. Officiellement, chaque année seuls 7,6 % des Français changent de banque –un chiffre qu’il convient de relativiser puisque ces chiffres intègrent les changements de caisse régionale ! Sur ces réformes majeures pour la défense des intérêts des consommateurs, le projet de loi est muet… J’appelle donc les parlementaires à le rendre un peu plus bavard !

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    1. Le 12 février 2013 à 19:53, par Banco

      Un service minimum pour tous et gratuit… comme les chéquiers d’aujourd’hui. La loi oblige passé un montant toute transaction en espèces, elle vous oblige à passer par la banque pour encaisser votre retraite ou votre salaire supérieur à 1500 euros, si bien qu’une grande partie d’entre les consommateurs est captive du service bancaire.Nous devenons encore plus captifs lorsque j’observe aujourd’hui bon nombre de stations services, bon nombre de caisses de grandes surfaces lorsque ce n’est pas tout le magasin… nous imposent le paiement par carte bancaire comme pour vous annoncer la mort prochaine des espèces… tout dans le virtuel auquel s’ajoute le risque que vous ne contrôlez pas, celui de se faire vider son compte et il vous faudra encore et encore ramer pour vous faire rembourser ou les frais trop pris ou les virements illicites… et la rigidité du package, le contrat quasiment à vie… du crédit facile… oui vraiment il y a besoin d’intervention pour que le consommateur soit protégé face à cette grosse industrie financière que l’Etat lui-même hier ne semblait pas pouvoir contrôler….

    2. Le 12 février 2013 à 21:10, par bob

      Sur ce sujet comme sur tant d’autres F. Hollande est très décevant.
      Pourquoi les Français changent-ils si peu de banque ? Très simple, parce que c’est la croix et la bannière. Entre le délai théorique et la réalité, c’est le grand écart. J’ai changé de la Caisse d’Epargne Picardie pour la Banque Postale il y a 1 an environ, cela a pris pas loin de 7 mois (!), tellement la Caisse d’Epargne y mettait de la mauvaise foi (et encore, je n’avais qu’un transfert Livret A et compte courant, imaginez sinon !).

    3. Le 13 février 2013 à 10:55, par Renata

      Pour eviter l utilisation frauduleuse de nos cartes bancaires, pourquoi ne pas obliger les banques a envoyer un SMS au proprietaire de la carte chaque fois qu il s en ser,l informant que sa carte vient d être utilisee ? Cela se passe comme ca dans le pays ou je vis. Si Elle est volee on le sait immediatement et bien sur c est un service gratuit.
      Dans ce cas ce n est pas un gros probleme de payer par carte.

    4. Le 13 février 2013 à 13:54, par Chantal

      Le plus urgent actuellement est de scinder les banques. L’appel est même soutenu par quelques banquiers !

      http://www.monadversairecestlafinance.fr/

      http://www.revue-projet.com/articles/pourquoi-les-banques-refusent-d-etre-scindees/

      La crise obligataire des USA est devant nous. Nous allons la recevoir en pleine figure en début d’été. D’autres avancent même le mois de mars.

    5. Le 13 février 2013 à 13:57, par Chantal

      L’émission d’hier soir sur France 3, était d’ailleurs sur ce sujet :
      http://www.france3.fr/emissions/ce-soir-ou-jamais/diffusions/12-02-2013_30791

      Comme toutes les vidéos, celle-ci ne devrait rester en ligne que 8 jours. Mais il y a de fortes chances qu’elle est était reprise sur Youtube. Dans ce cas, je vous en mettrai la ou les vidéos.

    6. Le 14 février 2013 à 17:08, par Chantal

      Comme promis, voici la playlist des vidéos « La guerre contre la finance a t-elle commencée ?

      http://www.youtube.com/playlist?list=PLcTNNeBANxHsXixwoYIAZaQy8GYC3POLm

    7. Le 16 février 2013 à 12:28, par BONATOUT Henri

      La carte bancaire est devenue d’un usage courant, très pratique et rapide.
      Et pourtant les banques les plus fréquentées les facturent très chères.
      Depuis qu’elles se veut une banque comme les autres, la Banque Postale fait passer ses clients par des packs qui doublent leurs cotisations. Elle supprime des avantages pour usage régulier « Adésio » ou en limite la portée par des obscurités de fonctionnement et des restrictions sans information préalable. Enfin, avoir avec elle une communication de proximité…un mirage!

    8. Le 19 février 2013 à 16:34, par zebulon

      La disparition des espèces semble en bonne voie…
      Impossibilité de retirer aucune espèce dans ma propre agence pendant les heures d’ouvertures, une fois atteint le plafond de retrait de ma carte M…card standard et ce pendant 6 jours.
      Parmi les possibilités proposées, faire une demande et revenir le lendemain, voir le surlendemain chercher les fonds.
      C’est la première fois que je suis confronté à l’impossibilité physique d’accéder à de l’argent sensé être disponible immédiatement.
      Peut être ai je oublié de noter que c’était en quantité très limitée?
      Il y a différentes façon de passer pour un idiot, mais rassurez moi dites moi que je ne suis pas le seul dans ce cas.

    9. Le 19 février 2013 à 20:44, par Chantal

      @ zebulon,

      Le responsable de notre agence bancaire nous a avertis que dorénavant, il serait impossible de retirer de l’argent à l’agence (contre chèque), et qu’il fallait aller à un distributeur.

      Personnellement, je n’ai jamais eu de carte bancaire et n’en veux pas. Je n’utilise que le chèque car cela me permet de faire ma comptabilité analytique plus facilement.

      Cela m’a déjà rendu service. Récemment, le chef comptable d’une entreprise à laquelle nous avions confié des travaux, m’a téléphoné pour me demander si j’avais bien réglé le solde des travaux, aucune trace n’apparaissant. N° de chèque et date étant écrit par mes soins sur la facture, j’ai pu lui montrer le talon du chèque. La personne s’est donc rendu compte qu’il y avait eu détournement, d’autant que d’après ses dires, ce n’était pas la première fois.

    10. Le 21 février 2013 à 19:14, par Banco

      Je lis, la carte est d’usage courant, très pratique et rapide, ce que je conçois mais puisque ces financiers, comme le gouvernement nous obligent à payer par cette carte, pourquoi est-elle payante ? c’est tout simplement de la vente forcée, c’est vous mettre dans l’impossibilité de payer avec des espèces pourtant légales… avec la complicité des gros gros commerçants qui ont tous intérêts à capter leurs clients… si elle remplace pièces et billets pourquoi la payer… vous a-t-on demandé un jour de payer vos pièces et vos billets ?

    11. Le 22 février 2013 à 20:16, par Chantal

      Bonne analyse Banco. Il me semble naturel de pouvoir accéder à notre argent gratuitement, mais lorsque l’argent est mis en banque, il appartient à la banque. La banque en fait plus ou moins ce qu’elle veut, et il nous faut quémander afin d’obtenir une partie de ce que nous avons gagné…..
      Avec une carte, on est tracé, contrairement aux espèces. Il y a une puce dans la carte bancaire.

  • Une réforme bancaire aux couleurs pastel ?


    MAR
    19

    Une réforme bancaire aux couleurs pastel ?

     

    Aïe ! Après l’adoption, mi-février, d’un projet de loi bancaire auxquels les députés ont redonné des couleurs, il est à craindre que le Sénat, qui débat à partir de demain du texte, revienne sur certaines avancées… et notamment sur le plafonnement des commissions d’intervention, conformément aux déclarations de Richard Yung, rapporteur du projet de loi au Sénat !

    Les locataires du Palais Bourbon avaient en effet adopté plusieurs mesures qui ont significativement redonné de l’intérêt à un projet de loi bancaire pâlichon. Les députés ont d’abord élargi à tous le plafonnement des commissions d’intervention (qui initialement ne devait concerner que les consommateurs « fragiles »). Si cette mesure reste en-deçà de ce que réclamait l’UFC-Que Choisir, c’est un réel progrès pour tous les Français qui ont du mal à boucler leurs fins de mois et sont ruinés par les commissions d’intervention ! L’autre apport substantiel concerne les frais : après une discussion épique en séance, les députés ont finalement voté l’information préalable sur les frais bancaires. Les Français sauront donc 15 jours à l’avance quels frais leurs seront facturés.

    Ces mesures doivent évidemment être confirmées par les sénateurs. Mais ce n’est pas  garanti, loin de là. Le discours larmoyant des banques qui dénoncent  une baisse de leurs revenus et agitent la bonne vieille menace des destructions d’emplois semble faire son chemin… Le rapporteur au Sénat a annoncé qu’un débat sur celles-ci aurait lieu en séance. Et voilà qu’il propose un « plafond évolutif » des commissions d’intervention. En fonction de quoi ? « Ce pourrait être le nombre d’opérations réalisées sur le compte ou son solde, qui permettent de jauger la situation financière de chacun et de ses comportements financiers. L’objectif est de faire la part entre les clients fragiles et ceux qui ne souscrivent pas officiellement de crédit mais le paient via les commissions d’intervention parce qu’ils gèrent mal leur budget. Ceux-là n’ont pas à être protégés de la même façon», précise-t-il. Voilà des critères qui, en l’état, laissent une belle part d’interprétation aux banques. Sans compter que le montant actuel des commissions d’intervention (8,3 euros par opération en moyenne) est complètement décorrélé du coût réel pour les banques, et qu’elles doivent faire l’objet d’un plafond unique, de principe. Une négociation façon marchand de tapis sur qui paie combien est totalement hors sujet… Pourquoi donc un double plafond qui revient ni plus ni moins à affadir l’avancée ?

    Si les fashionistas annoncent que la tendance estivale sera au pastel, j’espère que les sénateurs feront preuve d’indépendance en s’éloignant des canons de la mode pour s’en tenir aux couleurs vives !

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  • Origine des aliments : mauvaise recette


    JAN
    29

    Origine des aliments : mauvaise recette

     

    Alors que la réglementation actuelle n’oblige pas à indiquer l’origine de tous les produits alimentaires, la Commission européenne réfléchit à combler ce vide juridique savamment utilisé par les industriels, qui rivalisent d’ingéniosité pour faire passer les vessies pour des lanternes… Bonne recette pour lutter contre les mentions confuses, me direz-vous ? Loin de là ! En effet, la Commission semble s’arc-boûter sur deux notions bien trop vagues : « origine Union européenne » et « origine non Union européenne » qui ne sauraient mettre fin aux pratiques fallacieuses des fabricants : foie gras estampillé « Périgord » élevé en réalité en Roumanie, ou sauce tomate aux couleurs italiennes fabriquée au pays de la saucisse de Francfort !

    L’enquête du Bureau européen des unions de consommateurs tombe donc à pic pour contrer ce projet : en effet 90 % des consommateurs interrogés trouvent le projet de la Commission insuffisant. 70 % des sondés estiment ainsi que l’origine est un facteur important lors de l’achat et 60 % aimeraient connaître non seulement le pays d’origine du produit, mais aussi celui de l’ingrédient principal, s’agissant des produits transformés.

    Je demande donc aux pouvoirs publics –français et européens- de tenir compte de cet appétit des consommateurs pour une vraie transparence et donc de nous proposer une recette plus digeste! A l’avenir, les consommateurs devraient pouvoir connaître le pays d’origine de tous les produits bruts ou composés d’un ingrédient unique (viandes, lait, sucre, farine, huile…), et dans le cas des produits transformés le pays de fabrication du produit et celui d’origine pour son principal ingrédient. Une transparence qui risque de rester sur l’estomac des fabricants, mais qui devient une urgence absolue pour limiter la créativité de l’industrie agroalimentaire ! Bref, aux pouvoirs publics d’empêcher les fabricants de nous faire avaler n’importe quoi…

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    1. Il semblerait que les commissions européennes aient tendance en ce moment à suivre les industriels et politiques et non pas les consommateurs! (exemple: exploitation des données personnelles recueillies par les banques, assurances, moteurs avec autorisation de profilage…)
      Pour moi c’est simple, si l’origine du produit se contente d’une mention Europe ou non-Europe, je n’achète pas! Même si je peux décoder les autres marquages.
      Je veux aussi qu’un produit justifie son origine et dans la mesure du possible dans toute son étendue.
      Il est certain que lorsque l’on obtient une appellation on ne souhaite pas s’étendre sur les clauses du cahier des charges: J’aime bien le jambon de Bayonne, mais le fait que les porcs viennent de 22 départements, à moins de croire que l’élaboration fait tout, ne me dit pas d’où vient le porc. De même les huitres Marennes Oléron qui viennent de toute la France!
      A toutes fins utiles: il semble qu’il y ait une difficulté avec le RSS sur les billets du blog, celui-ci ne s’affichant pas…

    2. Le 2 février 2013 à 23:21, par polizine

      Je recherche toujours l’origine du produit que j’achète, mais il faut toujours prendre du temps pour déchiffrer les étiquettes.
      Exemple, j’ai acheté une boite de noix de St-Jacques à priori bien française, marque JACQ, produite en Bretagne, mais produite ne veut pas dire origine.
      Donc je cherche et sous la plus grosse boite, il est indiqué:Ecosse, sur la petite : Argentine.
      Ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres.
      Donc, perte de temps chaque fois que l’on fait ses courses si on veut savoir ce que l’on mange !

    3. Le 3 février 2013 à 22:03, par cuisto

      Etablir une norme de présentation, sur l’origine ou la composition d’un aliment ou d’une préparation, ne devrait pas présenter de difficulté, c’est juste une question de volonté. Pour certains, l’excès de description est même un argument marketing, alors qui peut le plus devrait pouvoir le moins… à moins que les industriels ne savent pas eux-mêmes ce qu’ils mettent dans leurs préparations. A la maison, celui ou celle en charge des préparations culinaires sait peser ses ingrédients pour faire son gâteau ou son pâté…et saurait encore vous dire… d’où viennent les ingrédients… si un produit ne mentionne pas son origine ou sa composition… un seul geste : ne pas acheter, c’est aussi une question de volonté, ça marche dans les deux sens….

    4. Le 4 février 2013 à 13:59, par Meuble cuisine

      Bonjour,

      Il n’est pas normal de pouvoir afficher une appellation sans que le produit ne soit fabriqué dans la région d’origine.

      Comme quoi il faut déchiffrer les étiquettes. Je rejoint le précédent commentaire, fabriqué en Europe ne veut absolument rien dire et ne garanti en rien l’origine ou la qualité du produit.

      L’agroalimentaire reste un domaine flou pour le consommateur, je trouve regrettable cette volonté de ne pas être complètement transparent sur l’origine de se que nous mangeons tous les jour, c’est un amateur de bonne cuisine qui vous le dit.

    5. Le 15 février 2013 à 8:42, par dd

      quand on aura obtenu une norme pour les aliments des humains,panga,perche du nil, surimi……etc avec la transparence il ya moyen de creer des emplois en france .
      Qui fera une enquete et un traçage egalement pour la viande de nos animaux de compagnie,eux, refuse déjà certaines croquettes (tres cheres)et ne peuvent rien nous dire.