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Politique de l'Empire - Page 9

  • Appel à refuser la visite d'Obama

    Appel à refuser la visite d'Obama et à manifester contre toute reprise des négociations avec Israël 

    10 mars 2013, Ramallah occupée : Le groupe des jeunes Palestiniens de "Palestiniens pour la dignité" appelle à refuser la visite du Président des Etats-Unis Obama dans le territoire palestinien occupé prévue entre le 20 et le 22 mars, et à manifester contre un possible retour aux négociations. 
    La visite du Président Obama dans le territoire palestinien occupé a lieu à un moment où nos prisonniers mènent la bataille de la grève de la faim face à l'obstination du gouvernement israélien, et face au silence des Etats-Unis envers le lent assassinat auquel ces héros sont soumis. Très récemment, le prisonnier palestinien Arafat Jaradat est mort pendant un interrogatoire dans la prison israélienne de Megiddo. En outre, la visite a lieu alors qu'Israël est de plus en plus isolé au niveau international et que de plus en plus de campagnes de boycott le cible.
    Palestinia​ns for Dignity
    Mardi 12 Mars 2013

    Appel à refuser la visite d'Obama et à manifester contre toute reprise des négociations avec Israël
    D'un côté, il est tout simplement naïf de dire que la politique des Etats-Unis vis-à-vis d'Israël a changé depuis l'entrée en fonction d'Obama. Un rapport de mars 2012 du congrès des Etats-Unis parle de 3,1 milliards de dollars d'aide militaire pour la seule année 2013, dont le financement du système Dôme d'Acier, et une augmentation du soutien bilatéral des Etats-Unis à Israël de 115 milliards de dollars depuis 1949. De plus, les Etats-Unis soutiennent la sécurité d'Israël au dépens des vies, de la terre et des moyens d'existence des Palestiniens ; que ce soit en justifiant les massacres des Palestiniens à Gaza, ou par son silence sur l'expansion des colonies, les destructions des maisons, le transfert forcé et autres politiques israéliennes. 

    D'un autre côté, il est hypocrite et malhonnête que l'Organisation de Libération de la Palestine (OLP) ne tienne pas compte du rôle de l'administration Obama dans le blocage de sa demande d'adhésion de 2011 au Conseil de Sécurité, et son vote contre la résolution à l'Assemblée générale en 2012. De plus, le congrès des Etats-Unis a imposé des sanctions financières aux institutions internationales qui reconnaissaient la "Palestine". Et pour ajouter l'insulte à la blessure, alors que l'OLP/PA affirment aux Palestiniens qu'elles considèrent Jérusalem comme la capitale palestinienne, elles reçoivent le président des Etats-Unis dans l'enclave de Ramallah. 

    Malgré les tentatives de la "direction" palestinienne de détendre l'atmosphère avec des déclarations sur les pressions d'Obama sur le gouvernement israélien au sujet des prisonniers politiques palestiniens, ou sur des promesses d'aide US insignifiante, les trois objectifs de la visite sont clairs. 

    1) Soulager la pression qui pèse sur le gouvernement israélien, de plus en plus isolé au plan international (fût-ce par des paroles plus que des actions). 
    2) Contenir la frustration de la rue palestinienne qui bouillonne en solidarité avec les prisonniers palestiniens, 
    3) Prolonger la durée de vie prévue de l'Autorité palestinienne, qui, 20 ans après sa création, est de plus en plus déconnectée de son peuple. 

    Le peuple palestinien n'acceptera pas de jouer un rôle dans la réussite de ces intérêts, et ne succombera pas à ces pressions. Ce que nous devons faire, en tant que Palestiniens, c'est mener un boycott complet de notre occupant sur tous les fronts : sécuritaire, économique, politique, culturel et universitaire, et reconstruire une entité représentative pour les Palestiniens où qu'ils soient. Et non aider à soulager la pression sur le gouvernement israélien en s'engageant dans un processus futile, et en lui permettant d'achever sa politique expansionniste et son annexion en déracinant les Palestiniens de leur terre et de leurs maisons. 

    En conséquence, nous appelons le peuple palestinien en masse à changer cette trajectoire et à manifester contre la réception de celui qui considère Israël comme "son plus proche allié dans la région", et à refuser le retour aux négociations futiles. Nous appelons à enraciner les sacrifices des martyrs et des prisonniers en refusant de se soumettre et à travailler avec les Palestiniens, où qu'ils se trouvent, pour échafauder un programme stratégique de résistance, où le politique, l'économique, le militaire, le populaire et autres formes diverses de résistance et de tâches seront partagées par chacun en fonction de ses compétences. 

    Nous vous invitons à descendre dans les rues le jour prévu de la visite, entre le 20 et le 23 mars, proche du jour de la commémoration de la Bataille de Al-Karamah (la Dignité), pour restaurer une partie de notre dignité et refuser l'hégémonie occidentale et le colonialisme sioniste. 

    Palestinians for Dignity 
    فلسطينيون من أجل الكرامة
     


    Note : Le jour exact de la visite sera confirmé, ainsi que l'heure, le lieu de la manifestation et des détails sur les activités organisées. 


    Traduction : MR pour ISM
    Mardi 12 Mars 2013
    Commentaires
    1.Posté par Nadia Abdesselami le 12/03/2013 21:34 | Alerter
    Par sa perfidie sioniste, Israel avec la complicité lâche des USA et celle de la communauté internationale, a continué sa colonisation sauvage et le vol des terres aux palestiniens. « Nous devons expulser les Arabes et prendre leur place » (Ben Gourion, 1937). « Chacun doit bouger, courir et s’emparer d’autant de collines qu’il est possible pour agrandir les colonies, parce que tout ce que l’on prendra maintenant restera à nous… Tout ce que nous ne prendrons pas leur restera. » (Sharon, 1998).
    Apartheid, tu ne durera point car le royaume des méchants est voué à sa disparition tôt ou tard.
     

  • Les chiffres invraisemblables sur la destruction programmée de l’Irak

    20 mars 2013

    L’invasion de l’Irak, il y a dix ans, a provoqué la plus grave crise humanitaire dans le monde. Comme on l’avait annoncé, le pays a été systématiquement détruit. La brutale réalité dépasse tout ce qu'il est possible d'imaginer. Ce qui suit ne s’adresse pas aux lecteurs sensibles.

    “Le chemin vers Jérusalem passe par Bagdad.
    Henry Kissinger
    Morts, disparus, réfugiés
    Selon l’UNESCO, entre 1991 et 2003, un million d’Irakiens, dont la moitié étaient des enfants, ont perdu la vie suite aux sanctions économiques imposées au pays.[1] Cela n’était que le prélude. Entre l’invasion étasunienne en mars 2003 et mars 2013, 1,5 million d’Irakiens de plus ont été tués.[2]
    Le nombre de personnes disparues est actuellement estimé entre 250.000 et plus d’un million. Pour les seules familles expatriées, presque 100.000 enfants sont portés disparus.[3]
    L’invasion et l’occupation qui a suivi ont été à l’origine d’une des plus grandes migrations de peuples provoquée par un conflit dans l’histoire du Moyen-Orient.[4] Un rapport des NU datant de 2008 rapportait 2,8 millions de personnes déplacées à l’intérieur de l’Irak.[5] La Croix Rouge irakienne rapportait, en juillet 2007, qu’au moins 2,5 millions d’Irakiens avait fui à l’étranger.[6] Au total, il s’agissait donc de 5,3 millions de réfugiés[7] sur une population de 31 millions, soit une personne sur six.[8] Parmi ces réfugiés en Irak, 80% sont des femmes et des enfants de moins de 12 ans.[9]
    Entre l’invasion étasunienne en mars 2003 et mars 2013, jusqu’à 1,5 million d’Irakiens ont été tués. Un irakien sur six est en fuite.
    Terrorisme, torture, détention, traumatismes…
    Pendant des années, l'Irak fut le pays le plus violent et le moins sûr du monde.[10] En 2011, il fut rattrapé par la Somalie… Etant donné les multiples attentats à la bombe et la violence religieuse des diverses milices, c’est un endroit plus dangereux que l’Afghanistan.[11] Plus d’une victime sur trois du terrorisme mondial est un Irakien.[12]
    Ces dix dernières années, plusieurs dizaines de milliers d’Irakiens ont été emprisonnés sans aucune forme d’inculpation ou de procès, dans des prisons officielles ou secrètes (aussi bien irakiennes qu’étasuniennes).[13]
    “Tu as vu ce qui s’est passé en Afghanistan : les gens se promenaient dans les rues ! Et ils étaient joyeux. Ils avaient des ballons. Ils faisaient de la musique. 
    Et ils accueillaient les Etats-Unis. 
    Car tout le monde sait que les Etats-Unis ne veulent pas occuper l’Irak. »
    Donald Rumsfeld, à l’époque ministre de la Défense, 4 décembre 2002[14]
    Entre 2005 et 2008, 50 à 180 corps humains ont chaque jour été jetés dans les rues de Bagdad, portant pour la plupart d'affreuses traces de torture.[15] On sait que la force d’occupation a formé, entraîné, armé et déployé des escadrons de la mort[16] responsables de ces assassinats. Il y a un lien direct entre les centres de torture et le Pentagone.[17]
    Être journaliste dans ce pays entre deux fleuves n’est pas une sinécure. Depuis l’invasion, au moins 382 journalistes (dont 352 Irakiens) ont été tués.[18] Ce nombre dépasse celui de toute autre zone de guerre de l’Histoire. Pour comparaison : durant la période 1996-2006, 862 journalistes ont été tués dans le reste du monde.[19]
    Il n’est pas étonnant que les Irakiens souffrent de traumatismes extrêmes, au niveau plus élevé que dans d’autres zones de guerre. Une étude indique que parmi les réfugiés irakiens 80% avaient été témoins d'une fusillade, 72% avaient été victimes d'une voiture piégée, et 75% connaissaient une personne morte assassinée.[20]
    On sait que les Etats-Unis ont formé, entraîné, armé et déployé des escadrons de la mort responsables de ces assassinats.
    Le pays le moins vivable du monde
    Pour la énième fois, Bagdad a été proclamée « ville moins vivable de la planète »,[21] suite à la destruction systématique par l’armée étasunienne d’usines, d'écoles, d'hôpitaux, de musées, de centrales d’énergie et d’installations de purification des eaux.[22]
    Pourtant, selon les dispositions de la Convention de Genève, lorsqu’une force d’occupation opère par le biais d’un gouvernement qu’elle a installé, elle est responsable de la protection et du bien-être de la population civile.[23] Ces règles et obligations ont été systématiquement ignorées.
    “Mais lancez donc une guerre totale contre ces tyrans !
    Je pense que nous allons faire ça à merveille. 
    Et plus tard, nos enfants nous en feront l’éloge. »
    Michael Ledeen, American Enterprise Institute, 29 octobre 2001[24]
    Selon la Croix Rouge, la crise humanitaire en Irak après l’invasion étasunienne est une des pires du monde.[25] Aujourd’hui, 11 millions, soit presque la moitié des citadins irakiens, habitent dans des bidonvilles.[26] En 2000, ils n’étaient même pas 3 millions. Selon Oxfam, 8 millions d’Irakiens ont un besoin d’aide urgente, et 4 millions manquent de nourriture.[27] 70% de la population n’ont pas accès à une infrastructure d’électricité fiable.[28]
    Les bas niveaux d’eau des lacs et rivières ont provoqué une catastrophe car la canalisation défectueuse a empoisonné l’eau potable, rendue ainsi inapte à la consommation humaine et animale.[29] Par conséquent, 70% des Irakiens n’ont pas accès à l’eau potable.[30]
    La contamination par l’uranium appauvri et d’autres pollutions liées aux opérations militaires ont engendré une augmentation de déformations génétiques et de cancers qui ont rendu le pays quasi invivable.[31]
    Pour la énième fois, Bagdad a été proclamée « ville moins sûre de la planète ». La contamination par l’uranium appauvri et d’autres pollutions liées aux opérations militaires ont engendré une augmentation de déformations génétiques et de cancers qui ont rendu le pays quasi invivable.
    Femmes et enfants
    En Irak, 44.000 enfants de moins de cinq ans meurent chaque année,[32] ce qui est deux fois trop élevé. Ça veut dire que chaque jour 60 enfants meurent inutilement.[33] Un demi-million d’enfants sont mal nourris et 800.000 jeunes irakiens, entre cinq et quatorze ans, sont mis au travail.[34]
    L'Irak est devenu le pays des orphelins. On estime à 5 millions le nombre d’orphelins,[35] dont plus d’un demi-million vivent dans la rue.[36]
    En Irak, 44.000 enfants de moins de cinq ans meurent chaque année, ou 60 par jour, soit plus que la normale. Un demi-million d’enfants sont mal nourris et 800.000 jeunes irakiens ,entre cinq et quatorze ans, sont mis au travail.
    L'Irak est aussi le pays des veuves. En 2007, le Ministère irakien des Affaires des Femmes rapportait qu’il y avait environ 3 millions de veuves, suite à la guerre avec l’Iran, la guerre du Golfe de 1991, et l’occupation de l’Irak depuis 2003.[37] Plus de la moitié des veuves ont perdu leur mari après l’invasion de 2003, avec des conséquences dramatiques pour elles. 8% d'entre-elles seulement perçoivent une pension, 55% sont déplacés, et un nombre équivalent sont victimes de violences.[38]
    Pour les femmes, l’invasion a signifié un grand bond en arrière. Depuis 2003, nombre de leurs droits ont reculé, notamment le droit à la protection maternelle, à l’emploi et aux soins de santé.[39] À présent, la polygamie est proposée comme une solution au très grand nombre de veuves,[40] et le mu’ta, sorte de mariage de complaisance – une forme de prostitution légalisée – est de retour.[41]
    Education
    L’enseignement a été une cible systématique dans la destruction de l’Irak. Entre mars 2003 et octobre 2008, plus de 30.000 attaques violentes ont été commises contre des institutions d’enseignement. Plus de 700 écoles primaires ont été bombardées, 200 ont été incendiées et plus de 3.000 ont été pillées. Plusieurs établissements d’enseignement ont été utilisés pour héberger des militaires.[42]
    En 2008, seule la moitié des enfants entre six et douze ans fréquentait encore l’école.[43] En 2005, ils étaient encore 80%. Plus de 90% des enfants accusent un retard au niveau de l’apprentissage.[44]
    L’enseignement supérieur a été particulièrement visé et encore plus durement frappé. 84% des institutions de l’enseignement supérieur ont été incendiées, pillées ou gravement endommagées.[45] Plus de 470 professeurs irakiens ont été des cibles, soit presque un enseignant tué par semaine depuis le début du conflit.[46]
    L’enseignement a été une cible systématique dans la destruction de l’Irak.Plus de 470 professeurs irakiens ont été tués, soit presque un par semaine.
    Une fuite de cerveaux sans précédent
    Dans ces conditions, il n’est pas étonnant que le pays se vide. Depuis l’invasion, 20.000 scientifiques et de professionnels irakiens et 6.700 professeurs de l’université ont fui le pays.[47]
    Les médecins, notamment, ont pris la fuite. Rien de surprenant quand on sait que, depuis 2003, plus de 2.000 médecins ou infirmiers ont été assassinés.[48] Plus de la moitié des médecins enregistrés se sont également désengagés dans leur propre pays.[49]
    La désarticulation est totale. 75 % des médecins, pharmaciens, infirmiers, et 80% du corps d’enseignants de Bagdad ont été tués, ont émigré, ou ont abandonné leur poste.[50] Avant 2006, environ 40% de la classe moyenne avait pris la fuite suite à la violence ou la terreur.[51]
    75 % des médecins, pharmaciens, infirmiers et 80% du corps d’enseignants de Bagdad ont été tués, ont émigré, ou ont abandonné leur poste.
    Iconoclasme et purifications religieuses et ethniques
    Non seulement les cerveaux ont été décimés mais également l’héritage culturel. Après l’invasion, l’occupant étasunien a laissé 12.000 sites archéologiques sans aucune surveillance et les pillages en ont été la conséquence.[52] Rien qu'au Musée national de Bagdad, 15.000 artéfacts mésopotamiens d’une valeur inestimable ont été volés.[53]
    Les minorités irakiennes (les Chaldéens, Assyriens, Mandéens, Bahia, Yezidi…) sont au bord de l’extermination car elles sont confrontées à une violence inouïe.[54] Depuis l’invasion, l’Irak attire des combattants djihadistes visant souvent des minorités ethniques et religieuses.[55] Certaines de ces minorités ont vécu pacifiquement en Irak pendant deux mille ans. A l’heure actuelle, ce même scénario se répète en Syrie.
    Les minorités irakiennes (les Chaldéens, Assyriens, Mandéens, Bahia, Yezidi…) sont au bord de l’extermination.
    Néo-colonie et terre conquise pour les Etats-Unis
    L’Irak ne fut pas seulement occupé en termes militaires mais également en termes économiques. Le pays est devenu un paradis pour les investisseurs étrangers, au détriment des Irakiens qui n'ont rien eu à dire dans la reconstruction de leur pays.[56] Les nouveaux contrats ont presque tous été attribués à des entreprises étrangères. L’exemple le plus édifiant à ce titre est celui de Halliburton.[57] En 2003, cette entreprise de construction de Houston est parvenue à acquérir un contrat d’une valeur de plusieurs milliards.[58] Détail révélateur : l’ancien CEO (jusqu’en 2000) n'était autre que Dick Cheney, vice-président et homme fort du cabinet de guerre de Bush. Jusqu’à maintenant, l’homme a conservé des intérêts dans cette société.[59]
    “Il y a beaucoup d’argent pour financier tout ceci (…) les revenus du pétrole de ce pays pourraient s’élever entre 50 et 100 milliards de dollars US dans le courant des deux ou trois années à venir (…) Nous avons à faire à un pays qui peut financier sa propre reconstruction, et assez vite.
    Paul Wolfowitz, conseiller d’élite de Bush et architecte de l’invasion, 27 mars 2003[60]
    De nouvelles lois ont également prévu des impôts faibles permettant que des entreprises irakiennes passent à 100% aux mains d'investisseurs étrangers, y compris le droit de transférer tous les bénéfices à l’étranger.[61] Les transactions financières avec l’étranger sont passées entre les mains d’une banque des Etats-Unis, notamment JP Morgan, le premier financier de la première guerre mondiale et de Mussolini.[62]
    Même après le retrait (de la plupart) des troupes étasuniennes, en décembre 2011, les conseillers étasuniens restent liés à tous les ministères et services de sécurité.[63] L’ambassade des Etats-Unis à Bagdad est le symbole de la main de fer sur le pays. Cette ambassade est la plus grande et la plus chère du monde, aussi grande que le Vatican, et dotée d’un cadre de personnel de 15.000 personnes.[64]
    L’ambassade des Etats-Unis à Bagdad est le symbole de la main de fer sur le pays. Elle est la plus grande et la plus chère du monde.Les transactions financières avec l’étranger sont passées aux mains d’une banque des Etats-Unis, notamment JP Morgan, le premier financier de la première guerre mondiale et de Mussolini.
    Facture improbable et situations maffieuses
    Selon Stiglitz, lauréat du prix Nobel, l’invasion de l' Irak a coûté quelque 3000 milliards de dollars,[65] l’équivalent de 100 ans d’aide au développement des Etats-Unis.[66] Un sixième de ce montant aurait suffi pour atteindre les objectifs du millénaire pour le monde entier.[67]
    Pour l’occupation et la soi-disant reconstruction du pays, des montants considérables ont été prévus. Cependant, ils n’ont toujours pas été équitablement distribués. Selon Transparency International, il s’agit en l’espèce du plus grand scandale de corruption jamais vu dans l’histoire.[68] Des milliards de dollars se sont envolés en fumée. Jusqu’à présent, on vole du pétrole à volonté, puisqu’il n’y a toujours pas de système de mesure moderne disponible.[69]
    Certes, on a bien tenté de combattre cette corruption massive. Ainsi, un service contre la corruption a vu le jour. Cependant, les fonctionnaires trop zélés sont assassinés. Depuis 2006, 30 inspecteurs contre la fraude ont été « liquidés ».[70]
    Selon Stiglitz, lauréat du prix Nobel, l’invasion de l' Irak a coûté quelque 3000 milliards de dollars, l’équivalent de 100 ans d’aide au développement des Etats-Unis.
    Parole contre parole
    Avant la première guerre du Golfe, en 1991, James Baker, à l’époque ministre étasunien des affaires étrangères, avait dit à son homologue Tariq Aziz : « Nous allons détruire ton pays et le catapulter à l’âge de pierre ».[71] Près de dix ans plus tard, Paul Wolfowitz, vice-ministre de la Défense et architecte de l’invasion, disait que les Etats-Unis « allaient en terminer avec les états qui soutiennent le terrorisme ».[72] Ils ont tenu parole.
    “Nous allons détruire ton pays et le catapulter à l’âge de pierre”.
    James Baker, à l’époque ministre étasunien des affaires étrangères
    La population irakienne ne se croise pas les bras. Depuis l’invasion et l’occupation qui a suivi, les protestations sont constantes. Elles se sont accélérées lors du Printemps arabe en janvier-février 2011. Depuis le 25 décembre 2012, des protestations massives ont lieu chaque jour à Ramadi.[73]
    Ces protestations auxquelles participent des centaines de milliers de personnes se sont étendues vers d’autres villes, partout dans le pays. Le 12 janvier dernier, plus de 2 millions de manifestants réclamaient la démission du premier ministre irakien Al Maliki. Ils réclament notamment la fin des atrocités, l’abolition des lois antiterroristes, la fourniture de services de base essentiels, l’arrêt de la marginalisation et de la division organisée parmi les groupes religieux et ethniques, la sanction du comportement criminel de l’armée, de la police et des forces de sécurité.
    En Chine ou au Myanmar, il suffit d'un dissident pour se retrouver à la une des journaux. Par contre, nos médias gardent le silence sur ces protestations massives. Oui, la vérité est toujours la première victime de toute guerre.[74]
    Traduit du néerlandais par Erwin Carpentier
    Source : De wereld morgen
    Notes :

    [2]Le nombre des morts est très controversé et, bien sûr, politiquement très sensible. Le chiffre d’un million et demi est basé sur les calculs suivants :
    En 2006 déjà, le prestigieux magazine Lancet dénombrait environ 650.000 morts. En 2008, l’Opion Research Business, magazine autant renommé, recensait aussi un peu plus d’un million de victimes. En extrapolant, sur la base des comptes d’Iraq Body Count (IBC), on arrive au chiffre d’un million et demi. Les calculs conservateurs se limitent à 100.000 morts.
    http://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736%2806%2969491-9/abstract
    [8]Aujourd'hui, on estime à presque trois millions le nombre total de réfugiés, à l'intérieur du pays ou à l'étranger.
    www.unhcr.org/pages/49e486426.html
    [33]En 1990, l'Irak avait le même taux de mortalité infantile que son voisin, la Turquie. Aujourd'hui, ce chiffre est le double.
    http://hdr.undp.org/en/media/hdr_1992_en_indicators1.pdf , p. 142. 

    Irak 


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  • La dernière lettre (Truth Dig)

    Message à Georges Bush et à Dick Cheney de la part d’un vétéran mourant

    La dernière lettre (Truth Dig)

    Thomas Young
    Thomas Young (photo de Claudia Cuellar)

    Il est peu vraisemblable que Thomas Young, paralysé et aux portes de la mort, ait écrit lui-même cette lettre. Elle a probablement été dictée et réécrite, dans un style assez percutant et enlevé.

    Quoi qu’il en soit, l’essentiel est ailleurs. Il est dans un réquisitoire terrible au nom de tous ceux qu’on a envoyés à la boucherie et qui sont devenus eux-mêmes bouchers. Pour le plus grand profit de commanditaires qui devraient comparaître devant un Tribunal International.

    LGS

    Je vous écris cette lettre pour le 10è anniversaire de la guerre en Irak au nom de mes collègues vétérans de la guerre en Irak. Je vous écris cette lettre au nom des 4 488 soldats et Marines qui sont morts en Irak. Je vous écris cette lettre au nom des centaines de milliers de vétérans qui ont été blessés et au nom de ceux dont les blessures, physiques et psychologiques, ont détruit leur vie. Je suis l’un de ces blessés graves. J’ai été paralysé dans une embuscade d’insurgés en 2004 à Sadr. Ma vie touche à sa fin. Je vis en soins palliatifs.

    Je vous écris cette lettre au nom des maris et des femmes qui ont perdu leurs époux, au nom des enfants qui ont perdu un parent, au nom des pères et des mères qui ont perdu des fils et des filles et au nom de ceux qui prennent soin des milliers de mes camarades vétérans qui ont des lésions cérébrales. Je vous écris cette lettre au nom de ces vétérans dont le trauma et l’auto-répulsion pour ce qu’ils ont vu, enduré et fait en Irak ont conduit au suicide et au nom des soldats en service et des Marines qui commettent, en moyenne, un suicide par jour. Je vous écris cette lettre au nom de près des un million de morts Irakiens et au nom des innombrables blessés Irakiens. Je vous écris cette lettre au nom de nous tous – les détritus humains que votre guerre a laissés derrière elle, ceux qui passeront leur vie dans une douleur et un chagrin sans fin.

    Je vous écris cette lettre, ma dernière lettre, M. Bush et M. Cheney. Je ne vous écris pas parce que je pense que vous saisissez les terribles conséquences humaines et morales de vos mensonges, de vos manipulations et de votre soif de richesse et de pouvoir. Je vous écris cette lettre parce que, avant ma propre mort, je veux qu’il soit clair que moi, et les centaines de mes camarades anciens combattants, ainsi que des millions de mes concitoyens, comme les centaines de millions d’autres en Irak et au Moyen Orient, sachent réellement qui vous êtes et ce que vous avez fait. Vous pouvez échappez à la justice mais à nos yeux vous êtes chacun coupable de crimes de guerre flagrants, de pillages et, finalement, d’assassinats, y compris l’assassinat de milliers de jeunes Américains – mes camarades vétérans – dont vous avez volé l’avenir.

    Vos postes de dirigeants, vos millions de dollars de richesse personnelle, vos consultants en relations publiques, vos privilèges et votre pouvoir ne peuvent masquer la vacuité de votre caractère. Vous nous avez envoyé combattre et mourir en Irak après que vous, M. Cheney, ayez esquivé la conscription pour le Vietnam, et vous, M. Bush, vous vous soyez porté AWOL (« absent without official leave » c’est-à-dire « absent sans permission officielle », synonyme dans le langage militaire de désertion – NDT) de votre unité de la Garde Nationale. Votre lâcheté et votre égoïsme ont été démontrés il y a des années. Vous n’étiez pas prêts à risquer votre vie pour notre nation mais vous avez envoyé des centaines de milliers de jeunes hommes et de femmes se sacrifier dans une guerre insensée, sans plus de réflexion qu’il n’en faut pour sortir les poubelles.

    J’ai rejoint l’armée deux jours après les attaques du 11 septembre. J’ai rejoint l’armée parce que notre pays avait été attaqué. Je voulais riposter à ceux qui avaient tué près de 3 000 de mes concitoyens. Je n’ai pas rejoint l’armée pour aller en Irak, un pays qui n’avait pas pris part aux attentats du 11 septembre 2001 et ne constituait aucune menace à ses voisins, encore moins pour les Etats-Unis. Je n’ai pas rejoint l’armée pour « libérer » les Irakiens ou pour fermer les installations mythiques d’armes de destruction massive ou pour implanter ce que vous avez appelé cyniquement la « démocratie » à Bagdad et au Moyen-Orient. Je n’ai pas rejoint l’armée pour reconstruire l’Irak, dont vous avez prétendu à l’époque qu’il pourrait être payé par les ressources pétrolières de l’Irak. Au lieu de cela, cette guerre a coûté aux Etats-Unis environ 3 milliards de dollars. Je n’ai surtout pas rejoint l’armée pour mener à bien une guerre préventive. La guerre préventive est illégale au regard du droit international. Et en tant que soldat en Irak, je le sais maintenant, j’étais complice de votre stupidité et de vos crimes. La guerre en Irak est la plus grande erreur stratégique de l’histoire américaine. Elle a fracassé l’équilibre des forces au Moyen-Orient. Elle a installé un gouvernement pro-iranien corrompu et brutal à Bagdad, installé solidement au pouvoir par la torture des escadrons de la mort et la terreur. Et elle a laissé l’Iran comme une puissance dominante de la région. A tous points de vue – moral, stratégique, militaire et économique, l’Irak a été un échec. Et c’est vous, M. Bush et M. Cheney, qui avez commencé cette guerre. C’est vous qui devriez en payer les conséquences.

    Je n’écrirais pas cette lettre si j’avais été blessé en combattant en Afghanistan contre ces forces qui ont perpétré les attentats du 11 septembre. Si j’avais été blessé là-bas, je serais quand même malheureux à cause de ma détérioration physique et de ma mort imminente, mais j’aurais au moins la consolation de savoir que mes blessures seraient la conséquence de ma propre décision à défendre le pays que j’aime. Je ne serais pas obligé de rester couché dans mon lit, le corps rempli d’analgésiques, en train de mourir et d’avoir à faire face à des centaines de milliers d’êtres humains, y compris des enfants, y compris moi-même, qui ont été sacrifiés par vous pour rien de plus que la cupidité des compagnies pétrolières, votre alliance avec les émirs du pétrole d’Arabie Saoudite et votre folle vision de l’empire.

    J’ai souffert, comme beaucoup d’autres anciens combattants handicapés, des insuffisances de soins souvent ineptes fournis par l’administration des vétérans. J’ai fini par réaliser, comme beaucoup d’autres anciens combattants handicapés, que nos blessures mentales et physiques ne sont d’aucun intérêt pour vous, peut-être d’aucun intérêt pour n’importe quel politicien. Nous avons été utilisés. Nous avons été trahis. Et nous avons été abandonnés. Vous, M. Bush, feignez beaucoup d’être chrétien. Mais mentir n’est-il pas un péché ? Tuer n’est-ce pas un péché ? Le vol et l’égoïsme ne sont-ils pas un péché ? Je ne suis pas chrétien. Mais je crois dans l’idéal chrétien. Je crois que ce que vous faites au plus insignifiant de vos frères vous le faites en définitive à vous-même, à votre propre âme.

    Mon jour du jugement dernier approche. Le vôtre viendra. J’espère que vous serez envoyé devant un tribunal. J’espère que, pour le salut de votre âme, vous trouverez le courage moral pour affronter ce que vous avez fait, à moi et à beaucoup, beaucoup d’autres qui méritent de vivre. J’espère qu’avant que votre vie sur terre prenne fin, comme la mienne s’achève à présent, vous trouverez la force de caractère pour vous présenter devant le public américain et devant le monde, et en particulier devant le peuple Irakien, pour implorer leur pardon.

    Thomas Young

    Source : https://www.truthdig.com/dig/item/the_last_letter_20130318/

    Traduction : Romane

    URL de cet article 19839 
    http://www.legrandsoir.info/la-derniere-lettre-truth-dig.ht
  • Syrie : L’exaspération russe

    Syrie : L’exaspération russe

    Bluerider

    À l’heure de la réunion du sommet de Bruxelles où François Hollande n’a de cesse de vouloir embarquer l’Europe dans une équipée néo-coloniale gazière de plus, voici un point de vue détaillé sur la colère russe face aux manoeuvres hors droit international de l’Angleterre et de la France sur la question syrienne.

    Dans mes précédentes traductions et contributions, j’ai certes focalisé l’attention sur le gisement de gaz Leviathan découvert en face de Gaza, dont la poche nord-est récemment découverte, est accessible sous le sol syrien, mais il y a aussi la concurrence entre pays producteurs au niveau de l’acheminement du gaz actuellement exploité en Iran qui concurrence le Qatar. Là aussi, la Syrie est au cœur du débat, et l’Exécutif du Président Assad apparait bien isolé financièrement et économiquement au milieu de la diaspora occidentaliste et de sa cupidité énergétique sans bornes. Les nuées de mercenaires jihadistes apatrides et incontrôlables qui se réclament de la gentille ASL toujours sans chef adoubé ni même déclaré depuis 2 ans – on se demande bien pourquoi n’est-ce-pas - n’ont pas intérêt à cesser le combat, puisqu’ils sont au cœur de l’enjeu occidentaliste, et prêts à toutes les enchères qui ne manquent pas de gonfler les poches des plus malins avec des promesses et des billets verts, quitte à déserter pour quelque chose.

    Si comme moi vous accumulez les lectures attentives de toutes les conditions géopolitiques de ce conflit, vous ne pouvez qu’être navré de voir avec quelle précision les faits se répètent depuis l’Afghanistan (projet TAP Unocal - Delta Oil le long des bases US dans lequel le Président de la Commission du 11-9 a des parts, oléoduc TBC Tbilissi-Bakou-Ceyhan), l’Iraq (captation pure et simple de la production nationalisée), la Libye (captation pure et simple de la production et du nouveau gisement gazier du bloc NC7 dont la Qatar possède désormais des parts), et maintenant la Syrie.

    Pour le journalisme d’allégeance atlantiste, il faudra repasser une fois les écorcheurs qui noyautent le pays installés dans leurs résidences de carton-pâte. Le peuple français est à ce point drogué par les épouvantails humanitaires de cette crise aux fondamentaux énergétiques pourtant évidents, que j’espère juste que des journalistes comme Christof Lehman feront réfléchir nos éditocrates francophones sur leur propre moralité de distillateurs de cette immonde propagande néo-religieuse aux relents néo-conservateurs. Le sujet même de la Syrie est devenu à ce point inabordable en public (pour ne pas parler de l’Iran, 70 millions d‘humains sous le joug d’une atroce dictature menaçante depuis l’arrivée d’Ahmadinejad, mais pas sous le joug de sanctions qui avant l’Iran ont ravagé l’Iraq), que c’est tout le mal que nous pouvons souhaiter à ces échotiers du "bloc identitaire atlantiste". Il va de soi que l’opinion publique française est largement opposée aux dérives de nos "Don Quichotte du Quai d’Orsay". Mais dois-je rappeler ici que les affaires internationales ne sont même pas évoquées lors des débats présidentiels ? Le vote citoyen vaudrait-il désormais blanc seing pour aller "casser de l’arabe" ( ça réveille, non ?) pour notre confort énergétique et financier comme en Libye ? Quand je vous dis qu’il y a de quoi être honteux de son pays.... Je suis sans illusions.

    Que les vents de la sagesse toute théorique dans laquelle notre civilisation gréco-romaine prétend toujours se draper aident le peuple syrien et ses dirigeants, héritiers de tant de civilisations et d’un pays berceau du christianisme. Et du temps qu’on y est... que François 1er se penche sur ce berceau et fasse pression sur nos chancelleries actuellement en roue libre, avec plus de sens pratique et l’appui du peuple sud-américain à ses côtés plutôt que des prières vaines. Nous verrons ce qu’il fera lui aussi avec ce peuple sud-américain qui porte l’espoir de la vraie gauche mondiale.

    Gel des relations ; le Ministre russe des Affaires étrangères Lavrov condamne avec force les Usa et leurs alliés pour vouloir armer l’opposition syrienne.

    Le Ministre russe des Affaires étrangères Lavrov traite le rapport de la commission d’enquête de rapport biaisé, l’armement de l’opposition d’action illégale, et déclare que l’opposition doit mettre sur pied une équipe en vue de négociations.

    Christof Lehmann (nsnbc, publié le 14 mars 2013) – Les relations entre la Russie et les Usa et l’Otan se sont encore détériorées lorsque le Ministre russe des Affaires étrangères Serguei Lavrov, a réaffirmé mercredi [13 mars 2013 NdT] que pour un état étranger, armer l’opposition viole le droit international. Il en a été de même lorsqu’une porte-parole du Ministère des Affaires étrangères a décrit le rapport de la Commission indépendante des Nations Unies comme biaisé et penchant d’un seul côté comme d’habitude.

    Le Ministre russe des affaires étrangères a insisté sur le fait que l’opposition syrienne doit prendre des mesures en faveur de négociations pour mettre fin à la crise, alors que le gouvernement syrien et la Russie se sont préparés à les faciliter. Lavrov a aussi réitéré que le peuple syrien doit décider lui-même de sa propre destinée, et que les interférences étrangères en Syrie sont inacceptables.

    Les relations entre la Russie et les membres de l’UE au sein de l’OTAN se sont détériorées de manière significative, après que les parties en présence n’aient pu trouver d’accord sur le différend Russie-Union Européenne à propos du 3ème pack énergétique lors d’un sommet Russo-Européen à Bruxelles en décembre 2012. (1)

    Le sommet constitue l’opportunité la plus récente de traiter des questions centrales qui sont les racines de la crise syrienne, directement liées aux questions de sécurité énergétique compte tenu de la ferme opposition américano-israélo-qatarie contre la construction du gazoduc [iranien] PARS à travers l’Iraq et la Syrie vers la Méditerranée. (2)

    Les tensions sont devenues palpables lorsque l’ambassadeur russe auprès de l’OTAN, Alexander Grushko, évoquant la sécurité énergétique, a implicitement sous entendu que l’OTAN percevait tout problème « comme un simple ongle », juste parce qu’elle se considère elle-même « comme un marteau ». Les hauts diplomates russes ont depuis donné des signes insinuateurs les uns après les autres, déclarant que les Usa ne sont pas exempts de responsabilités pour des actes terroristes en Syrie, simplement parce qu’ils ont déclaré qu’ils allaient cesser de fournir toute aide létale , tout en omettant de citer leur influence sur leurs alliés qui arment les insurgés. (3)

    Les relations USA-Russie se sont tendues encore un peu plus lorsque le secrétaire d’Etat John Kerry, malgré les déclarations de diplomates, a accordé une aide supplémentaire de 60 millions de dollars à la fois à « l’opposition » politique et « l’opposition » armée, tout en négligeant le dialogue national en cours en Syrie. (4)

    Les contacts entre la Russie et les USA ainsi que beaucoup de gouvernements de pays européens ont été depuis largement retrogradés au niveau de simples représentants des ministres des affaires étrangères, et de chefs de cabinets ministériels. Les révélations, par un membre du secrétariat général du Parti National du Koweit, Faisal Al-Hamad, qu’un accord secret en vue de diviser la Syrie en états plus petits avait été signé par un ambassadeur US lors du rassemblement des amis de la Syrie à Doha, Qatar, ont gelé de façon permanente les relations entre la Russie et le groupe USA-UE. (5)

    Hier [NdT. mardi 12mars 2013], le Ministre des Affaires étrangères, se référant aux conséquences de l’intervention de l’Otan en Libye, a déclaré lors d’une conférence de presse à Londres, « Dans mon esprit, armer l’opposition est interdit par le droit international, et armer l’opposition syrienne contredit les principes du droit international. »

    Lavrov a exprimé son espoir de voir l’opposition syrienne former une équipe chargée de négocier avec le gouvernement syrien, et il a ajouté, « le gouvernement et l’opposition doivent nommer 2 équipes en vue de négocier. Le gouvernement l’a fait, et nous attendons que l’opposition fasse la même chose. »

    Lavrov a souligné qu’il était de la responsabilité des pays occidentaux de s’assurer que l’opposition forme une équipe de négociateurs et a déclaré « si leur but était vraiment de stopper le bain de sang dans le pays, ils n’auraient pas émis de conditions préalables à la négociation. »

    La Russie a aussi critiqué la Commission d’enquête sur la Syrie dans des termes cinglants, la traitant de partiale, inéquitable, et biaisée comme d’habitude. La directrice adjointe du département de l’information du ministère des affaires étrangères russes, Maria Zarkhova, fut sur le point de rompre les règles de la courtoisie diplomatique lorsqu’elle déclara que « Le Rapport n’est pas objectif et n’est pas équitable, et le dernier document en date n’est pas une exception à la règle. »

    La déclaration de Mme Zarkhova s’appuie sur des déclarations antérieures d’organisations pacifistes internationales. Le Réseau pacifiste italien de Rome, critiquant la Commission et son travail en septembre 2012, a utilisé presque les mêmes mots lorsqu’il a fourni un rapport détaillé sur les manquements et les mauvaises pratiques des Commissions. (6)

    La porte parole du Ministère des affaires étrangères, Maria Zakhova, a souligné que la recommandation de la Commission, de déposer un référé sur la crise syrienne devant la Cour Pénale internationale, ICC, est tout aussi vaine qu’à contretemps, « la Russie n’a pas été la plus enthousiaste à soutenir la mise sur pied de la Commission », ajoutant que « néanmoins, nous avons coopéré avec ses experts pour clarifier notre position sur les événements en cours dans ce pays. »

    Mme Zarkhova s’est aussi plainte de certains membres du Conseil de Sécurité de l’UE qui ont ignoré des déclarations écrites qui condamnaient les attentats terroristes (a) en Syrie, qui ont coûté la vie à des civils innocents. Mme Zarkhova a qualifié leur position de « biaisées » et marquée du sceau du 2 poids, 2 mesures. La porte parole du Ministère des affaires étrangères se référait, de façon plus précise, aux attentats à la bombe à proximité du siège du Parti Baas et de l’ Ambassade de Russie à Damas en début d’année. (7)

    Le veto US au Conseil de Sécurité de l’ONU, contre la condamnation de l’attaque et du terrorisme sous toutes ses formes, a conduit le Ministre russe des affaires étrangères Serguei Lavrov à rendre compte de la frustration du Gouvernement russe devant l’abandon du respect des règles suivies par la Conseil de Sécurité, selon lesquelles toutes les nations, sans exclusion, s’engagent à condamner le terrorisme, quels qu’en soient l’auteur, le lieu ou les motifs. Lavrov a déclaré « La Russie voit dans la position américaine le règne du 2 poids 2 mesures, et une approche dangereuse [lorsque nous constatons que] les américains s’éloignent des principes généraux consistant à condamner le terrorisme sous toutes ses formes. » (8)

    Mme Zarkhova a aussi fait allusion à la règle du 2 poids 2 mesures des USA et de l’UE, en particulier concernant la Commission d’enquête, lorsqu’elle a déclaré « Ce qui surprend Moscou c’est que le rapport ne contient aucun appel à suspendre les sanctions économiques unilatérales imposées par certains pays et des organisations régionales contre la Syrie, malgré le fait que la Commission insiste sur leur impact négatif sur les « vies » des citoyens.

    Tandis que les USA et l’UE ignorent dans les faits les protestations grandissantes de la Russie et continuent dans leur idée de financer et armer l’insurrection directement, au travers de leurs alliés membres du CCG, de la Turquie, ou par l’entremise de réseaux obscurs ou d’intermédiaires fantoches comme Saad Hariri ou Walid Joumblatt, la Russie continue d’appeler à un règlement pacifique de la crise et pour la cessation immédiate du financement et de l’armement des insurgés. La Russie continue de faire pression pour que les Usa et l’UE usent de leur influence sur l’ « opposition », pour la conduire à la table des négociations et pour faire cesser les violences. Une déclaration sur le site du Ministre des affaires étrangères aujourd’hui (NdT. mercredi 13 mars 2013), mentionne « qu’il n’y a pas d’alternative au règlement diplomatique de la crise syrienne ». Dans le contexte diplomatique actuel, cette déclaration signifie que la Russie n’est ni prête ni désireuse de concéder un pouce de terrain supplémentaire au vu de la dérive amorcée par les USA-UE vers l’anarchie au niveau international et la barbarie. Avec en face les USA-UE-Israel et leurs alliés qui s’acharnent à continuer leur projet de « remodelage du Grand Moyen Orient » (b) à tout prix, la diplomatie a atteint un niveau de gel permanent digne de la période de la guerre froide.

    Bluerider

    Commentaires du traducteur :

    (a) NdT. Le département d’Etat américain ne condamne pas ces attentats car il les considére comme des faits de guerre. Chacun appréciera.

    (b) Caroline Fourest, notre "obsédée des obsédés du complot" patentée, appréciera.

    http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/syrie-l-exasperation-russe-132435

    (1) Russia – E.U. Meeting in Brussels : Risk of Middle East and European War increased.

    (2) Syria, Turkey, Israel and a Greater Middle East Energy War

    (3) Russia´s Top Diplomats signal increased assertiveness regarding Syria, Africa and NATO

    (4) Kerry after Friends of Syria Meeting clarifies, US determined to initiate World War III in Syria

    (5) US – Russian Relations deteriorating as Kuwaiti Whistle Blower Discloses Secret Syria War-Plan

    (6) Italian Peace Movement Criticizes Report of International Commission on Syria

    (7) Massive Blast Near Baath Party Headquarters kills Scores, FSA threatens Hezbollah

    (8) Lavrov : US Veto of UNSC Resolution to Condemn Damascus Blasts Indicates Double Standards

    URL de cet article 19765 
    http://www.legrandsoir.info/syrie-l-exasperation-russe.html
  • Irak : Dix ans...

    Irak : Dix ans...

    Georges STANECHY
    "Partout, dès les quais du port jusqu’au village le plus reculé, dans les rues et au prétoire, l’offense régnait impunie, la misère, la délation, l’humiliation, le mensonge arrogant, le sadisme à peine déguisé. Un peuple et sa culture, objets des pires manœuvres." - Jean-François Lyotard (*)

    Dix ans…

    Le 20 mars 2003 débutait la destruction et l’invasion de l’Irak.

    Il n’y aura pas de commémoration. Encore moins : débats et remises en cause.

    Nos médias, politiciens, si friands d’anniversaires, s’efforceront à la discrétion. Eux dont l’obsession du culte des "souvenirs", encensant autosatisfaction, mégalomanie, ou abrutissement, n’a d’égale que celle de l’oubli des faits pouvant ternir leur "Bonne Conscience".

    C’est ainsi que l’on forge des sociétés amnésiques, analphabètes de l’Histoire, de l’évolution de notre planète. De ses peuples, nations, rapports de force, déclins et renaissances. Qui, un jour, inévitablement, se trouvent, hébétées, tétanisées, écrasées, face à l’irruption impitoyable de ce qu’elles souhaitaient oublier, cacher, nier.

    Silence. Dans les rangs des oligarques occidentaux. Alignés sur les injonctions de leur suzerain.

    Le plus éclatant exemple venant de Grande-Bretagne. Par instruction écrite adressée aux membres du gouvernement, le ministre des affaires étrangères britannique, William Hague, modèle de cynisme contemporain, vient d’imposer l’obligation de ne pas mentionner la guerre d’Irak, à l’occasion de ces dix ans (1) : « Don’t mention the Iraq War… »

    Ce fut, il est vrai, une des plus abjectes folies de violence collectives commises par les nomenklaturas occidentales. Car, malgré une colossale propagande, les opinions publiques étaient contre ce délire sanguinaire et colonial. Le peuple britannique, un de ceux qui se sont le plus mobilisés contre cette guerre, dont il savait les prétextes non fondés, illégaux et mensongers, dans des manifestations groupant des millions de personnes.

    Illustrant, ainsi, le complet mépris des castes au pouvoir, sous couvert du soutien de parlements fantoches, à l’égard de la majorité de leurs concitoyens exprimant la volonté d’œuvrer pour un monde de paix.

    Steve Bell rappelle cette hystérie criminelle et impunie dans une cinglante caricature, tournant en dérision posture et propos de Tony Blair, premier ministre de l’époque. Chef de la majorité « Travailliste », similaire aux PS français, espagnol, italien, belge, etc. Artisan zélé, vibrionnant, obsédé, de l’engagement des armes britanniques aux ordres du clan Bush.

    Il y représente le lion britannique, symbole du Royaume Uni, avec le visage de Blair, la crinière carbonisée, sa superbe cabossée, au point d’être réduit en rat. Dans un paysage de désolation où s’accumulent, à l’infini, linceuls et pierres tombales. Affirmant, obstiné et fier de lui, la conviction inébranlable de son génie incompris (2) : « Cela fait longtemps que j’ai renoncé à convaincre l’opinion qu’envahir l’Irak était la bonne décision »

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    Nous ne devons pas l’oublier, même si les médias de la désinformation nous y forcent : ce furent des centaines de milliers de morts, de blessés, de traumatisés, sous des prétextes délirants. Nous le savions. Dès le commencement. A présent, nous en reconnaissons publiquement la réalité, objectivement, placidement, froidement. Tout n’était que tromperie, fabulation : armes de destruction massives inexistantes, armes chimiques introuvables.

    Dernier artifice rhétorique, avant l’oubli, restait à prétendre qu’il s’agissait de renverser « un affreux dictateur qui tirait sur son peuple ». Fumeuse, abyssale hypocrisie tendant à imposer comme “norme” l’écrasement d’un peuple sous les bombes de l’Occident pour le délivrer de la dictature, en interaction avec la pulvérisation de toutes les infrastructures civiles. Exceptées, pétrolières et gazières, évidemment...

    Tout en chérissant, protégeant, soutenant, les pires despotismes qui nourrissent ses insatiables spoliations, corruptions, superprofits mirifiques, enrichissements personnels météoriques : moyenâgeuses pétromonarchies du Golfe oud’Arabie, « régimes parlementaires » mafieux aux élections truquées d’Afriqued’Amérique ou d’Asie.

    Toutefois, l’Irak réduit en cendres, occupé, pillé, la saignée fut jugée insuffisante. Dès la fin de l’invasion, les occupants lui inoculèrent la "guerre civile". Méticuleusement organisée, financée, armée, pour en prolonger l’égorgement, l’épuisement, la mise à mort, l’agonie. Une moyenne de 3000 morts par mois (3).

    Des milliers de torturés pour laminer toute velléité de révolte devant l’horreur de l’occupation, l’immensité des destructions et des pillages. L’information sur la pratique à grande échelle de la torture en Irak, son organisation et sa gestion quasi-"industrielle" par les envahisseurs, commence à émerger malgré la censure. Du côté américain,planificateur de l’horrible. (4)

    Mais, aussi, chez les britanniques dont beaucoup n’admettent pas, qu’au XXI° siècle, leurs soldats se livrent à des actes d’une telle barbarie. Ici ou là, apparaissent des « commissions d’enquête » officielles ou parlementaires, dont on sait qu’elles sont trop souvent destinées à enterrer les affaires compromettantes pour les gouvernants.

    A l’exemple d’un autre courageux et lucide caricaturiste, Leon Kuhn, qui détourne, rétablit ou décode, le sens de la médaille accordée aux militaires de son pays revenant de leur séjour en Irak : « War on Terrorism – Expeditionary Medal – Iraq ». La gravure en relief montrant un militaire frappant à coups redoublés avec son poing ganté (gant généralement plombé) un prisonnier Irakien immobilisé dans un filet.

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    Avec en légende, une citation de Phil Shiner dénonçant la torture « systématique » des prisonniers Irakiens par l’armée britannique. N’hésitant pas à employer l’expression « pratiques d’Etat » [State practices] !... Combien redoutable pour nos nomenklaturas qui, un jour inéluctablement, auront à rendre compte : gouvernants, parlements et médias.

    Rappelons que ce juriste londonien se consacre à la défense, qu’il estime n’être qu’à ses débuts, des droits des victimes de « la politique étrangère et de l’armée britanniques » [British foreign policy and military action] (5).

    Irak… Société détruite, Etat détruit : le Chaos.

    But ultime. « Mission accomplie ».

    Effroyable décennie pour une nation, un peuple, à qui étaient promis les bienfaits paradisiaques de « La Démocratie »… C’est devant les morts, les êtres brisés, les générations saccagées, de l’Irak, qu’en ce jour nous nous devons de nous incliner.

    Dernier hommage, que je souhaite rendre en cette sinistre et silencieuse commémoration.

    À un homme, intègre, généreux, déterminé, qui a voulu laisser parler sa conscience, prévenir que tout n’était que mensonge dans le déclenchement de cette guerre. Dire la vérité lui a coûté la vie, quatre mois après le début de l’invasion, le 17 juillet 2003 : David Christopher Kelly. Il avait 59 ans.

    Incroyable, mais vrai. Les oligarques de l’Occident n’honorent pas leurs « dissidents » ! Ni Prix Nobel, ni généreuses récompenses, ni luxueuses sinécures, ni distinctions cinématographiques, littéraires, académiques, médiatiques ou autres. S’ils ne peuvent les réduire au silence …

    Ils les exécutent.

    Avec une "discrétion", ou une mise en scène, plus ou moins réussies…

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    Membre éminent du Ministère de la Défense britannique, c’était un des experts internationaux les plus qualifiés en guerre biologique et en armes de destruction massive. Il avait été détaché comme inspecteur de l’ONU en Irak, où il avait participé à 37 missions.

    Ses constats, analyses, recherches, avaient forgé une évidence : il n’y avait en Irak aucune arme de destruction massive, nucléaire, chimique ou bactériologique.

    Il l’avait écrit, l’avait exposé, auprès des organismes et départements spécialisés. Ne pouvant admettre que les "politiques" exigent, des responsables du renseignement et des experts en armement non conventionnel, des contrevérités, ordonnent de procéder à des falsifications de documents. Pour justifier une guerre qui allait entraîner morts et dévastations, aussi atroces qu’incalculables. Non seulement lors de l’invasion, mais encore davantage lors de l’occupation de l’Irak.

    David Kelly commençait à faire circuler l’information, face au matraquage de la propagande étatique. La partager et la soutenir en dehors du « secret défense ». Auprès de certains journalistes spécialisés, notamment. La Commission des affaires étrangères de la Chambre des Communes (équivalent de l’Assemblée Nationale) l’avait convoqué (cf. photo), cherchant plus à le mettre en difficulté qu’à écouter ses arguments. Il s’était engagé à donner le détail de ses certitudes et informations, lors des séances ultérieures.

    Ses prochaines auditions, du fait de son niveau d’expertise et de connaissance sur ce dossier, allaient être “dévastatrices” pour les thèses officielles…

    Trop.

    Il a été retrouvé « suicidé ».

    Près de chez lui, sur un chemin de promenade où il avait l’habitude de marcher pour se détendre. Version officielle : il se serait tailladé le poignet gauche, mais les secouristes n’ont trouvé aucun signe d’hémorragie, ni traces de sang sur le sol ; et, aurait avalé des barbituriques, mais aucune dose mortelle ne fut prouvée…

    Contradictions et bousculades habituelles du cirque de la désinformation, avec en tête de liste : investigation policière bâclée, simulacre de commission d’enquête (la guignolesque “Commission Hutton”) pour disculper au plus vite le gouvernement Blair. Tout a été fait pour conclure, dans la précipitation, à un « suicide » auquel personne n’a cru : famille, proches, collègues et collaborateurs.

    David Kelly, considéré comme une solide et brillante personnalité, au parcours professionnel irréprochable, plein d’humour, était tout à la joie de la préparation du mariage de sa fille. Débordant de projets, rien ne prédisposait à une telle « sortie »… Au-delà de son entourage, de nombreux spécialistes du monde médical et des milieux proches du dossier avaient compris qu’il s’agissait d’une élimination.

    Une avalanche de témoignages, difficilement étouffée par les médias : experts médicaux (6) contredisant les conclusions de l’enquête officielle, députés (7) évoquant ouvertement son assassinat, membres des services de renseignement britanniques (8) confirmant cette « exécution » pour marquer colère et indignation face à une telle imposture politicienne.

    L’assassinat de David Kelly, victime “collatérale” de l’invasion de l’Irak, est emblématique de la profonde décomposition et de l’hyperviolence du système politique dans nos pays dits « démocratiques ». Dès lors que les intérêts des oligarchies bellicistes et coloniales sont en jeu. “Raison d’Etat”, invoquera-t-on…

    Fortes de leur impunité, imperturbables, nos nomenklaturas n’en poursuivent pas moins leur obsession criminelle, fanatique, hallucinée, corruptrice, de la destruction et du pillage des peuples et nations. Les uns après les autres. Au gré de leurs délires prédateurs et impératifs du moment…

    Mensonges, contrevérités, intoxications, désinformations, affabulations, continuent de plus belle. Diaboliser, susciter les peurs dans les pulsions paranoïaques, enflammer la détestation pour la transformer en haine, afin de justifier guerres, atrocités et prédations.

    Tels des cafards, insensibles avec leurs cousins scorpions aux radiations atomiques dit-on, les officines chargés de véhiculer cette propagande mortifère, travesties en agences de presse “fiables” par nos médias qui en font leurs “sources” (9), se multipliant, pullulant, grouillant…

    Georges STANECHY

    http://stanechy.over-blog.com/article-irak-dix-ans-116027806...

    (*) Jean-François Lyotard, Signé Malraux - Biographie, Grasset, 1996, p. 154.

    1. Nick Hopkins, Don’t mention the Iraq War – William Hague tells cabinet (William Hague demande au gouvernement de ne pas mentionner la guerre d’Irak), vendredi 1er mars 2013, The Guardian,http://www.guardian.co.uk/politics/2013/feb/28/dont-discuss-...

    2. Steve Bell on the 10th anniversary of the Iraq war – cartoonThe Guardian, 27 février 2013,http://www.guardian.co.uk/commentisfree/cartoon/2013/feb/27/...

    3. Patrick Cockburn, How the World Forgot About Iraq, CounterPunch, 4 mars 2013,
    http://www.counterpunch.org/2013/03/04/how-the-world-forgot-...

    4. Mahmood, O’Kane, Madlena, T. Smith, Revealed : Pentagon’s link to Iraqi torture centres – General David Petraeus et ‘dirty wars’ veteran behind commando units implicated in detainee abuse,[Révélation : les centres de torture en Irak sont une émanation du Pentagone – Le général David Petraeus et un vétéran des ‘sales guerres’ seraient les commanditaires des unités de commando impliquées dans les tortures de prisonniers] The Guardian, mercredi 6 mars 2013,http://www.guardian.co.uk/world/2013/mar/06/pentagon-iraqi-t...

    5. Phil Shiner : ‘We torture people, yet no one admits it’, James Hanning meets Phil Shiner, The Independent, dimanche 2 août 2009, http://www.independent.co.uk/news/people/profiles/phil-shine...

    6. David Halpin, Stephen Frost & Searle Sennett, Our doubts about Dr Kelly’s suicideThe Guardian, mardi 27 janvier 2004, http://www.guardian.co.uk/theguardian/2004/jan/27/guardianle...

    7. Fiona Barton, Iraq whistleblower Dr Kelly WAS murdered to silence him - says MP (Un Député affirme que le Dr Kelly a été assassiné pour avoir dénoncé les mensonges du dossier irakien), 29 octobre 2007, Daily Mailhttp://www.dailymail.co.uk/news/article-488662/Iraq-whistleb...

    8. Simon Aronowitz, Kelly was Murdered’ Says UK Intelligence Insider, 23 février 2004,http://www.prisonplanet.com/022304kellywasmurdered.html

    9. Le plus comique dans ce genre d’arnaque de la désinformation, si le contexte n’était pas aussi cruel, est le fameux Observatoire des Droits de l’Homme en Syrie (OSDH), domicilié à Londres, référence absolue des médias occidentaux. Voici l’évaluation du ministère des affaires étrangères Russe (RIA Novosti - 25 février 2012) :

    « Selon les informations dont nous disposons, le personnel de l’Observatoire ne comprend que deux personnes : le directeur et son secrétaire-interprète. L’établissement est dirigé par un certain Rami Abdel Rahmane qui ne possède ni de formation journalistique ou juridique ni même d’instruction secondaire. Dans une interview accordée aux médias en novembre dernier, il a fait savoir qu’il résidait en permanence à Londres, était citoyen britannique et exerçait un métier d’entrepreneur (propriétaire d’un snack-bar) [en fait : un Kebab…] »

    Ou encore, celle d’Alain Chouet, ancien responsable de la DGSE et spécialiste du Moyen-Orient :

    « … L’OSDH fonctionne sur fonds saoudiens et qataris… » (Marianne – 20 juillet 2012).

    Etc.

    URL de cet article 19800 
    http://www.legrandsoir.info/irak-dix-ans.html