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Politique de l'Empire - Page 8

  • Ecoutes, espionnage

    BIG BROTHER10/06/2013 à 16h14

    Ecoutes, espionnage... : cinq questions sur le scandale Prism

    Philippe Vion-Dury | Journaliste Rue89

    Ecoutes téléphoniques, portails d’accès aux serveurs centraux, détournement de milliards de données personnelles, sans oublier les références à Orwell et Big Brother...

    Vendredi dernier, le Guardian et le Washington Post révélaient l’existence d’un programme américain secret baptisé Prism espionnant les citoyens à échelle internationale, plongeant dans l’embarras les neuf entreprises ayant collaboré, dont les géants du Web Google, Microsoft, Apple et Facebook. Et intriguant les internautes que nous sommes.

    Cinq questions concrètes auxquelles Rue89 répond.

    1

    Les Américains et leurs interlocuteurs étrangers sont-ils sur écoute ?

     


    Extrait de « La Vie des autres » (&copy ; Oc&eacute ; an Films)

    Pas vraiment. Le programme concerne en réalité la collecte de métadonnées – les informations « externes » – et non le contenu des appels téléphoniques ou l’identité des appelants. Sont ainsi collectés les numéros de téléphone appelant et recevant l’appel, les numéros IMSI et IMEI, l’identifiant de la communication, l’heure à laquelle a été passé l’appel et sa durée.

    La National Security Agency (NSA) reçoit ces données de l’opérateur Verizon pour toutes les communications entre les Etats-Unis et l’étranger ou à l’intérieur du territoire américain, et peut même localiser géographiquement les individus au moment de la communication – si ceux-ci se trouvent à une distance raisonnable des antennes-relais.

    Si la mise sous surveillance apparaît (pour le moment) ne pas être une mise sur écoute à proprement parler, elle reste massive : l’opérateur Verizon compte plus de 100 millions de clients, soit près d’un Américain sur trois, et son réseau fixe compte 44 millions de lignes.

    2

    Cette surveillance est-elle légale ?

     

    Le document qui a fuité est une ordonnance judiciaire émise par un tribunal fédéral compétent en renseignement étranger (le Fisa). L’opération reste doncdans le champ de la légalité, puisqu’elle est soumise à l’autorisation préalable et au contrôle de ce tribunal.

    En réalité, l’administration Obama est bien plus respectueuse des droits de ses citoyens que celle de Bush, qui extrayait ces informations de manière unilatérale et sans contrôle.

    L’ordonnance émise le 25 avril est encadrée temporellement et devait expirer le 19 juillet. Enfin, le programme est supervisé par le Congrès, qui a accès à toutes les ordonnances et avis donnés par la Fisa.

    3

    Comment marche la surveillance sur le Net ?

     

    Le scandale, qui a démarré par la mise sous surveillance téléphonique, a pris de l’ampleur lorsque les géants du Web ont été accusés d’avoir coopéré eux aussi à ce programme. Ils auraient donné à la NSA l’accès à leurs serveurs centraux contenant toutes les données relatives à leurs abonnés. Le New York Timesrésume bien le procédé :

    « En gros, on a demandé aux entreprises de créer une boîte aux lettres verrouillée et d’en donner la clé au gouvernement, selon des personnes au courant des négociations. Facebook, par exemple, a construit un système de demande et de partage d’informations, selon les mêmes sources. »

    Le journal américain tempère cependant l’ampleur de l’opération, en précisant qu’il n’y a pas d’automaticité et que les entreprises gardent la main sur leurs données et leur accès :

    « Les données ainsi partagées, selon ces sources, le sont après que les avocats des entreprises ont vérifié que la requête sur la base de Fisa est conforme aux pratiques de la compagnie. Elles ne sont donc pas envoyées automatiquement ou en vrac, et le gouvernement n’a pas un accès illimité aux serveurs des compagnies. Au contraire, selon ces sources, il s’agit d’un moyen plus sûr et plus efficace de remettre les données. »

    4

    Les Européens sont-ils concernés ?

     

    Oui, dans la mesure où les Européens utilisent massivement les produits d’Apple et de Microsoft ou les services de Google et Facebook. Les quatre géants du Web font tous partis du programme, ainsi que Yahoo, AOL ou Skype.

    Cela signifie donc que toutes vos données Facebook, vos courriers reçus et envoyés sur Gmail et vos dossiers entreposés en Cloud sur les services de ces entreprises sont potentiellement accessibles par le gouvernement américain.

    Les Européens sont d’autant plus concernés que rien n’a été fait au niveau national ou communautaire pour les protéger efficacement. Une étude du Parlement européen parue en 2012 soulignant les risques d’une surveillance américaine massive sur les citoyens européens était passée relativement inaperçue.

    Les choses pourraient changer : l’eurodéputée Françoise Castex a saisi aujourd’hui la Commission pour savoir si elle connaissait l’existence du programme Prism, et ce qu’elle prévoit de faire en termes de protection des données européennes.

    5

    Comment peut-on y échapper ?

     

    Protéger sa vie privée n’est pas une tâche facile sur le Net. Elle l’est encore moins lorsque Google, Apple et Facebook sont impliqués. La seule option réside dans le choix du prestataire de service. Le site Salon.com fournit uneliste détaillée des alternatives disponibles.

    Quant aux réseaux sociaux, seul Twitter semble avoir résisté aux mandats du gouvernement américain, ce qui lui a valu les félicitations de la fondation de défense de la vie privée Electronic Frontier – elle a récompensé le réseau social de sa note maximum.

    Les blogueurs devront renoncer à Blogger, détenu par Google, et Tumblr, lié à Yahoo, mais pourront se réfugier chez Wordpress. Les moteurs de recherche Google Search, Yahoo et Bing sont à proscrire. Restent les indépendants Blekko et DuckDuckGo.

    La liste des services populaires à éviter est interminable : Gmail, Yahoo Mail, Hotmail/Outlook, Google Maps, Skype, YouTube et bientôt Dropbox, qui devrait rejoindre sous peu le programme Prism.

    Sans oublier que si vous avez un téléphone portable utilisant Android, iOS ou Windows Phone, il vous faudra également lui préférer un Blackberry ou renoncer tout simplement au smartphone. Tel est le prix pour protéger au mieux sa vie privée.

  • Hollywood, propagande noire et guerre terroriste

     

    C’est en Californie que l’Empire de l’image possède ses usines, ses laboratoires, ses bases pour la guerre que l’Amérique-Monde livre à l’humanité. Le mot guerre n’est pas excessif car c’est bien de cela dont il s’agit, la culture est en effet une arme de guerre et parmi les plus dévastatrices.

    Autrefois les conquêtes visaient à occuper des territoires, s’approprier des richesses, soumettre physiquement les populations. Soumission des hommes à un ordre étranger qui ne concernait que leur corps et leurs biens. L’on pouvait être esclave et en même temps rester libre spirituellement et moralement. Aujourd’hui les forces qui s’exercent sur les peuples devenus quasi imperceptibles, les vrais pouvoirs n’apparaissent plus sur le devant de la scène, ils s’exercent de façon souterraine, dans les coulisses, au sein de fraternités occultes. Désormais presque toujours, à de rares exception près, dirigeants et politiques ne sont plus que des exécutants, voire de simples marionnettes au service des véritables maîtres et décideurs… lesquels demeurent dans l’ombre, ignorés et inconnus du grand public.

    Mais pour qu’une telle situation ait pu être rendue possible il a fallu au préalable conditionner les masses, déformer leur perception des choses et subvertir l’ordre naturel, renverser les valeurs les plus fondamentales… jusqu’à par exemple leur faire accepter les mœurs les plus déviantes, notamment l’inversion sexuelle, de nos jours devenues des normes sociétales s’imposant à tous… à tel point qu’aujourd’hui le Département d’État américain exerce de fortes pressions sur nombre de gouvernements, notamment africains, pour libéraliser les législations en faveur d’une permissivité extrême. Dans ces guerres de l’esprit Hollywood est au premier rang comme véhicule et diffuseur inlassable des nouvelles “valeurs“, à savoir cette idéologie mortifère, « culture de mort »  naguère dénoncée par le Pape Jean Paul II en 1995 dans son Encyclique “Evangelium vitæ“. Car le Nouvel Ordre Mondial ne se contente plus de la soumission matérielle des Nations, ce dont il est question aujourd’hui, le but poursuivi, est bien la servitude des esprits, l’asservissement des âmes. Hollywood est à ce titre la fabrique d’une vision universelle du monde, totalitaire et mensongère. Un monde massifié, aveugle, celui de termitières humaines que de dirigent quelques poignées d’oligarques obéissant eux-mêmes à de grands initiés et à des lois non écrites, mais toute puissantes.

    De ce point de vue, chacun sait ou a pu empiriquement constater que les conflits ouverts, la conquête des peuples par la force armée, sont toujours actuellement précédés par une intense guerre médiatique visant à diaboliser l’ennemi désigné et à l’isoler sur la scène internationale. Il s’agit de faire accepter le déclenchement des hostilités par les opinions publiques des États belligérants, non pour recueillir leur consentement mais afin de leur faire accepter d’inéluctables sacrifices financiers ou les pertes humaines à venir. Il s’agit également d’isoler le pays et le régime à abattre (l’un ne vas pas sans l’autre) en le discréditant et pour ce faire, en le chargeant de tous les crimes possibles, le plus souvent inventés de toutes pièces. In fine, il s’agit d’affaiblir intérieurement la cible en démoralisant ses populations, en injectant le doute et la peur dans l’esprit de ses élites, en un mot en délégitimant l’État, ses institutions et son gouvernement.

    Cette guerre médiatique préalable a pris désormais une telle importance que celui qui en est victime, s’il ne parvient pas à temps à s’en prémunir efficacement, est à l’arrivée presque assurée de perdre la guerre sur le champ de bataille. Le travail de sape des médias en effet, mine peu à peu les défenses morales, ruine l’esprit de résistance et la combativité des peuples. Quand vient l’heure fatidique, quand les hostilités sont ouvertes et que sont lancés les premiers assauts aériens, que les bombes pleuvent sur les centres névralgiques du pays, quand les missiles de croisières et les drones sillonnent le ciel, la guerre est déjà perdue en grande partie… parce que la vraie bataille, celle de l’esprit et des âmes, a déjà été livrée et perdue. Il y a certes des exceptions, la Syrie en est une qui résiste depuis presque deux années et ce, malgré l’extraordinaire déferlement de mensonges et de désinformation dont elle est accablée.

    Mais cette guerre d’asservissement des âmes n’est pas opportuniste, elle vient généralement de loin. Elle ne commence pas a priori ni avec l’ouverture des hostilités, ni même lorsque la “Communauté internationale“ entreprend d’imposer un embargo ou un régime de sanctions à la future victime, dix années ou plus avant la montée aux extrêmes. C’est très en amont que l’industrie de guerre culturelle s’est mise en marche. Une guerre intellectuelle et spirituelle livrée par tous les moyens de communication audiovisuels et spécialement le cinéma. Celui-ci, puissamment émotionnel, s’adresse aux masses par le truchement de fictions détachées du réel dont l’impact est aussi durable que profond sur le psychisme des foules. Ainsi la machine de guerre culturelle travaille sur le moyen, voire le long terme, c’est à dire sur plusieurs décennies, dès à partir du jour où un pays commence à montrer des réticences à s’intégrer sans rechigner dans la sphère d’influence globaliste anglo-saxonne. Parce que la nouvelle Carthage de Manhattan, associée à sa sœur aînée de Londres, qui se trouve au cœur de la super production « The Dark Knight Rises », a déclaré une guerre totale et impitoyable à tout ce qui lui résiste . Autrement dit tout ce qui a foi en une identité ethnohistorique, une authentique religion transcendante, doit être combattu et éradiqué… c’est une proie qu’il faut dévorer !

    Prenons l’exemple de l’Europe dont l’identité culturelle, la religion, les mœurs ont été sciemment et savamment soumis à l’acide de la contre-culture hollywoodienne afin de conditionner les européens à la fusion dans le grand chaudron mondialiste… cela sous couvert d’une Union purement formelle, juridique, sans réalité charnelle. Maisles mots ne sont pas des choses et la magie de l’image et de la réalité virtuelle, aura été de faire accroire que la fiction est la vérité. En fait l’Europe est une mauvaise fiction, une série “B“, un mauvais rêve et un vrai mensonge qui masque mal le démantèlement systématique des Nations européennes. Les Européens ont été brisés par des guerres successives – la dernière en date étant celle des Balkans entre 1992 et 1999 – et pour le reste progressivement anesthésiés voire lobotomisés par le « rêve américain » (en fait, un cauchemar) que les postes de télévisons déversent chaque jour dans chaque foyer sous forme de séries et de films abêtissant, avilissant, très souvent d’une violence inouïe et prônant l’intégral dérèglement des mœurs et des sens : drogue, ivrognerie sexuelle, dépravation… Chaque jour que Dieu fait les Européens absorbent ce poison, ce qui aura finalement conduit les sociétés européennes au seuil de la mort démographique conséquence d’une décomposition morale et sociale avancée comme aboutissement d’une inversion radicale institutionnalisée de toutes les valeurs sociétales. Des sociétés psychopathiques où l’esclavage est devenu synonyme de libertécomme l’avait si bien vu et prédit George Orwell dans son effrayant récit intitulé « 1984 » !

    L’Europe est tombée dans le marécage globalisant anarcho-libéral. Il importe donc à présent de réduire en Orient les dernières poches de résistance à cet ordre mondial massificateur, niveleur et dissolvant. Décennies après décennies depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale, l’industrie hollywoodienne avec son irrésistible montée en puissance commerciale, va distiller des stéréotypes infâmant, créer et entretenir des légendes, fabriquer et exalter des mythes qui vont saturer et imprégner l’imaginaires collectif… d’abord l’imaginaire conscient et inconscient des peuples occidentaux, mais également, maintenant, celui de la planète toute entière. Dans cette perspective Hollywood va véhiculer des images fallacieuses qui se surimposeront à la réalité. Des images, des associations d’idées, d’authentiques conditionnements pavloviens programmés que l’expérience vécue aura le plus grand mal à démentir. Hollywood a réussi à créer une weltanschauung, une perception du monde dominante que rien ne vient contredire ou contrebalancer de façon décisive, pas même la Toile et les développements spectaculaires qu’elle connaît actuellement !

    Images d’une Amérique combattant soi-disant pour la dignité humaine, la liberté, l’égalité et le modèle social, “valeurs“ qui résument et s’expriment dans prodige que serait la démocratie libérale. À côté de cela, inlassablement, années après années depuis près de soixante dix ans, seront marqués du sceau de la Bête les adversaires ou simplement les critiques de ce “modèle“. Ceux-ci seront “les méchants“ désignés en fonction des besoins idéologiques, géopolitiques ou géoéconomique de l’heure. Sans parler des ennemis permanents, c’est-à-dire ceux dont le système sociétal ne partage pas les valeurs biaisées et faussement universalistes de la “démocrature libéraliste“ ou sont un obstacle à son extension par la force et par la ruse à tous les peuples de la planète.

    L’industrie du loisir, de l’entertainment, du divertissement est en résumé et avant tout une machine infernale destinée à “laver les cerveaux“ à l’insu des consommateurs. Pour ce faire toutes les techniques et les moyens de la publicité, de la “communication“, autrement dit la propagande sont mobilisés dans un seul but : formater la pensée collective des masses. Ces techniques et ces moyens font des progrès constants et bénéficient entre autres des recherches conduites dans les laboratoires universitaires et militaires des États-Unis dans le domaine des manipulations mentales. Notons l’existence de liens très forts entre Hollywood et le Secrétariat américain à la défense, celui-ci offrant d’immenses facilités aux producteurs de films pour l’utilisation des infrastructures et des personnels militaires, en contrepartie d’une écriture ou d’une réécriture en partenariat des scenarii. En clair, Hollywood, dans bien des cas agit dans le prolongement de l’Administration américaine, la coupure entre le pouvoir fédérale et les puissances d’argent n’existant pas aux États-Unis. Pire, nombre d’Agences de renseignements et de guerre subversive disposant d’une certaine autonomie d’action, ceci leur permet de poursuivre, indépendamment du Congrès et du gouvernement, leurs propres objectifs par des voies et moyens inavoués…

    Dès lors que la diplomatie américaine ne renonce pas à l’usage de la force quand les circonstances s’y prêtent ou le requièrent (ce qu’il convient de nommer “smart power“ ou diplomatie armée), l’industrie du divertissement se révèle être un indéniable précurseur des politiques d’influence et de coercition mises en œuvre par le Département d’État. Aujourd’hui les techniques utilisées vont très loin. Elles recourent très souvent à des messages qui passent sous le seuil de la conscience. Images, messages que l’œil, et partant le cerveau, enregistrent sans les percevoir de façon conscientes. Messages dits subliminaux, tels des incrustations de sons ou d’images invisibles au premier abord, mais parfaitement perceptibles au regard averti ou avisé.

    Il est par ailleurs clair qu’en dehors des conditionnements et des opérations de conditionnement psychologiques en accord avec les politiques de communication ordinaire et de propagande pour la préparation ou l’accompagnement des guerres, sont actuellement à l’œuvre des forces moins visibles, des organisations parallèles qui mènent pour leur compte des guerres de l’information, de la désinformation et du conditionnement psychique. Cela au profit d’entités étatiques par le truchement d’administrations ad hoc ou de services spécialisés… ou au profit de groupes de pression qui mènent des politiques et opérations en toute indépendance, ou bien au service de groupes d’influence plus souterrains et plus invisibles encore. Pour illustrer ce propos nous poserons quelques questions auxquelles nous laisseront à chacun la liberté d’apporter des réponses à sa convenance, en signalant à un cas où le hasard semble avoir joué, fort malheureusement, un rôle inédit : celui du film The Dark Knight Rises - Batman - de l’anglo-américain Christopher Nolan.

    Nous savons que les films américains sont innombrables dans lesquels un criminel, souvent un “serial killer“, un tueur en série, balise sont chemin sanglant d’indices tout comme le Petit Poucet du conte de Charles Perrault sème de petits cailloux le sentier qui le mène à l’antre de l’ogre. Nous savons à ce propos que la première sortie du film en question, The Dark Knight Rises, a été marquée par une tuerie à d’Aurora, dans l’état du Colorado… étrangement à proximité immédiate de la ville de Littleton célèbre pour une semblable tragédie, celle de Columbine, intervenue dans un établissement scolaire ! Or de façon incroyable et totalement incongrue le nom d’Aurora apparaît très nettement dans le film The Dark Knight. Ce qui pourrait n’être qu’une coïncidence suscite cependant une immense perplexité lorsqu’au détour des images apparaît également la mention de Sandy Hook - où a eu lieu la tuerie d’enfants de Newtown - sur une carte étalée ! Qu’en déduire a priori  ? Que penser de tels rapprochements, sinon que toute interrogation à leur sujet ne peut que relever du conspirationnisme le plus aigu ! Dans de telles occurrences l’esprit s’autocensure naturellement et automatiquement en s’interdisant tout questionnement ou toute interprétation sur de telles dérangeantes “coïncidences“ ! Pourtant quand on examine attentivement le scénario du film et les thèmes qui y sont développés, l’idée même d’une intervention de l’ange du hasard devient elle-même hasardeuse. On sait que les versions officielles pour les tueries d’Aurora et de Newtown comportent des zones d’ombre, qu’elles sont intellectuellement insatisfaisantes, à tel point que les propos extraordinaires du Républicain Michael Harris accusant un Service étranger d’avoir perpétrer ce crime pourrait prendre tout son sens s’il était avéré que les deux mentions aient pu être intentionnelles. Les deux “signes“ repérables dans le film The Dark Knight Rises  peuvent apparaître en effet pour ce qu’elles pourraient être à savoir des “signatures“, des messages d’avertissement destinés à quelques “initiés“, encore une manière de désigner des cibles pour des exécutants ou des exécuteurs potentiels, ou finalement des “signaux“ porteurs de menaces explicites lisibles par une frange étroite de la communauté du Renseignement ?!

    Tout cela n’est peut-être pas si extravagant que cela puisse paraître de prime abord. La guerre, les guerres se déroulent aussi et d’abord sous la surface des choses avant d’apparaître au grand jour. Des forces invisibles s’affrontent, manœuvrent et manipulent : c’est la grande leçon qui concluait judicieusement le film « Skyfall » du britannique Sam Mendes. Une autre superproduction, celle-là de la série des « James Bond » et non plus des “Batman“, dont l’univers onirique aura tant fait pour accréditer l’idée au sein des masses populaires occidentales et mondiales, à la fois de la prépotence des puissances atlantiques et aussi d’une conspiration mondiale récurrente des forces du mal contre la libre Amérique et le noble Royaume-Uni… dont la mission divine est la défense d’un “Monde libre“ affranchi de toutes les tyrannies de la tradition et de la morale naturelle.

    parcamus
     
     
  • Europe,Israël : une alliance contre nature


     18 avril 2013

    Les critiques sont, à juste titre, élogieuses. Un livre important pour Ken Loach. Robert Fisk, lui , a eu le souffle coupé. Avec « Europe, Israël : une alliance contre nature », David Cronin signe en effet un ouvrage capital, une enquête approfondie qui met en lumière les liens étroits que les milieux politiques et économiques du Vieux Continent ont tissés avec l'État colonial du Proche-Orient. Journaliste irlandais ayant notamment évolué au Guardian avant de rejoindre l'Electronic Intifada, David Cronin vit à Bruxelles et est un fin connaisseur des arcanes de l'Union européenne. Nous vous proposons régulièrement des traductions de ses articles. Aujourd'hui, nous vous dévoilons une partie de son dernier livre paru en français aux éditions La Guillotine.

     
    L’approfondissement des relations économiques et politiques de l’Europe avec Israël ne peut pas être dissocié de cette empreinte néolibérale. Cela est devenu encore plus clair en novembre 2007 lors du « dialogue commercial UE-Israël », où des hommes d’affaires ont réfléchi sur la meilleure manière de démanteler les « barrières au commerce et à l’investissement ».
    Le matériel promotionnel de ce « dialogue » ne disait pas que parmi les entreprises israéliennes présentes, un grand nombre se retrouve impliqué dans des activités en Palestine occupée et dans certains cas dans des activités que l’Union européenne rejette formellement. En voici quelques exemples :
    Elbit : en plus de fabriquer des drones et d’autres armes pour l’armée israélienne, elle fournit des équipements électroniques pour le « mur de l’apartheid » qu’Israël construit. La Norvège a estimé que cette implication était si grave, qu’en septembre 2009 un fonds de pension détenu par l’État a retiré ses six millions de dollars d’investissements dans Elbit car le mur avait été déclaré illégal par la Cour internationale de justice. « Nous ne souhaitons pas financer des entreprises qui participent directement à des violations du droit humanitaire international », a déclaré la ministre des Finances.
    Saban Capital : ce groupe est dirigé par Haim Saban, propriétaire de nombreux médias avec la double nationalité étasunienne et israélienne et qui figurait à la 261ème place du classement Forbes des milliardaires en 2009. Il est l’un des propriétaires de Bezeq, une entreprise de télécommunication qui fournit des services dans les colonies en Cisjordanie et sur le plateau du Golan, ainsi que pour les bases militaires israéliennes et les checkpoints de Cisjordanie. Une de ses filiales, Pelephone, fournit des services de téléphonie mobile à l’armée et a installé une centaine d’antennes et d’autres installations dans les territoires palestiniens occupés.
    Leumi : la seconde plus grande banque d’Israël a des succursales dans quelques établissements israéliens en Cisjordanie. Elle offre des prêts aux colons pour construire leurs maisons. Elle contrôle en partie Paz Oil et SuperPharm qui détiennent des stations services et des pharmacies dans les colonies.
    Selon la Commission européenne, l’établissement de ce dialogue est le fruit de conversations commencées en 2005 entre Ehud Olmert et Günter Verheugen, Commissaire à l’industrie. En mettant sur pied cet organe, l’Union européenne a placé le minuscule Israël sur un pied d’égalité avec des pays comme les États-Unis, la Russie, le Japon et l’Inde. D’un certain point de vue, cela semble incroyable. Mais d’une perspective froidement économique, cela prend tout son sens étant donné qu’Israël est un concurrent de la Silicon Valley. Pour encourager les entreprises européennes à s’engager davantage en Israël où le secteur de l’industrie hightech représente 7% du PIB, Verheugen a rappelé : « Il y a un énorme potentiel économique qui n’a pas encore été pleinement exploité. »
    Le premier président de ce dialogue a été Yossi Vardi, mieux connu pour être un pionnier dans la messagerie instantanée sur Internet avec son entreprise ICQ. Cet homme n’est pas seulement expert en télécommunication, mais aussi dans la capacité à adapter ses messages en fonction du public. Il a par exemple tenté de se présenter comme une sorte de pacifiste. Bavardant avec le correspondant du New York Times, il a déclaré entre deux gorgées de cabernet sauvignon :
    Cet endroit est fou : un boom technologique côtoie une situation politique inacceptable et le chaos dans une bande de Gaza où la plus grande partie de la population vit avec moins de deux dollars par jour. Ce n’est pas juste, ni soutenable ! Vous savez, le pouvoir corrompt et l’occupation représente la manifestation ultime du pouvoir. Il n’existe aucun contrôle, aucune contrepoids. L’occupation, après quarante ans, corrompt totalement.
    Vardi a également reconnu avec un malin plaisir que les prouesses technologiques israéliennes étaient inextricablement liées à l’occupation. Dans un reportage de la BBC, il a soutenu que la guerre de 1967 avait été un pivot important pour le développement industriel du pays parce qu’elle avait mené Israël à une situation qui l’avait obligé à dépasser le sentiment d’avoir été banni (particulièrement par la France qui avait imposé un embargo sur les armes) : « Les deux vrais pères de la high-tech israélienne sont le boycott des Arabes et Charles de Gaulle parce qu’ils nous ont contraints à développer ce secteur. »

    Extrait du livre Europe Israël : une alliance contre-nature de David Cronin,Edition La Guillotine, pages 134 à 136

  • Venezuela : l’opposition et les USA tentent un coup d’Etat

     
     

    16 avril 2013

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    Attendez-vous à être désinformés sur l’élection au Venezuela. Je suis en contact avec Caracas et bien sûr, j’entends une toute autre version…

     

     
     
    Supporters de Capriles manifestant après le résultat des élections : "Obama, Shimon Peres, au Venezuela, la démocratie a été victime d'un coup d'Etat. Nous avons besoin d'aide, s'il vous plaît."
     
     
    1. Maduro a vraiment gagné. Comme tous les observateurs internationaux qui ont déjà surveillé les votes vénézuéliens, l’ancien président US Jimmy Carter a déclaré que le système électoral vénézuélien était le plus fiable au monde. Et l’article de mon ami Romain Migus, qui vit à Caracas, décrit avec précision le contrôle neutre des opérations électorales. Dans cette commission siègent des représentants de Capriles, et ils ont tous reconnu que le système était fiable.

    2. Pourquoi un score si étroit ? Plusieurs facteurs sans doute : il n’est jamais bon d’annoncer trop tôt une victoire confortable, cela a sans doute démobilisé une partie des chavistes, croyant que la victoire est assurée. Mais il ne faut pas se leurrer : certains problèmes du pays traînent à trouver leur solution, il y a – et je peux en témoigner avec une expérience personnelle - un véritable sabotage de la bureaucratie et souvent un problème de corruption. Les gens faisaient confiance à Chavez pour quand même surmonter ces obstacles. Pour convaincre, Maduro devra engager rapidement une lutte très dure et prolongée contre la bureaucratie. En s’appuyant sur la base et le contrôle populaire.

    3. Contester la victoire est un truc classique pour manipuler l’opinion et préparer la déstabilisation. Le livre de l’avocate Eva Golinger « Code Chavez – CIA contre Venezuela » expose de nombreux documents US : ils prouvent l’activité intense de la CIA au Venezuela avant et pendant le coup d’Etat militaire de 2002 (qui avait emprisonné Chavez, mais échoua suite à la résistance populaire massive). La CIA n’a évidemment pas cessé d’agir dans ce pays, comme dans tous les pays où des gouvernements résistent aux multinationales : des coups d’Etat ont aussi été préparés en Bolivie, en Equateur (échecs) et au Honduras (succès).

    4. Les médias européens présentent Capriles comme « centre droit ». Son programme est en réalité d’extrême droite et sa famille est une des plus riches du pays. Leur passeport est peut-être vénézuélien, mais leur cœur est aux USA. (Voir son portrait)

    5. Ce lundi, les milices de Capriles ont attaqué des sièges du parti chaviste, des centres de médecine sociale et la télévision publique, tuant plusieurs personnes. En fait, Capriles et les agents US avaient préparé des incidents violents pour créer un climat justifiant un nouveau coup d’Etat. Cette stratégie fut déjà appliquée dans divers pays.

    6. Si vous craignez que tout ceci soit une « théorie du complot », écoutez John Perkins, qui a travaillé toute sa vie pour les services secrets US avant de les dénoncer dans le livre « Confessions d’un assassin financier ». Dans cette interview vidéo, il commente la façon dont la CIA a organisé des incidents violents pour préparer le coup d’Etat qui a renversé le premier ministre iranien en 1951 (le pétrole, déjà !). C’est à 02’ 47, mais toute l’interview est ultra importante. (voir ci-dessous)

    7. Le fond du problème reste : à qui doivent servir les richesses naturelles ? Aux multinationales comme Exxon (45 milliards $ bénéfices annuels) ou à éradiquer la pauvreté ? L’Afrique, riche, crève de faim parce que les multinationales, la banque mondiale et le FMI y décident de tout. L’Amérique latine est en train de se libérer depuis que Chavez a dit Non.

    8. La tentative de coup d’Etat réussira-t-elle au Venezuela ? Cela dépend de la résistance et du sang froid des Vénézuéliens, mais aussi de notre responsabilité pour faire circuler l’info contre les médiamensonges.
     
     
    Source : Investig'Action
     
     

     

     

    Henrique Capriles - Hugo Chavez - Nicola Maduro - Venezuela



  • Le gouvernement des Etats-Unis se prépare-t-il

    Le gouvernement des Etats-Unis se prépare-t-il à la guerre civile ?

    Des sphères « conspirationnistes » jusqu'aux institutions officielles de l'état, c'est la question que se posent de nombreux citoyens des États-Unis. La politique du Département de la sécurité intérieure au cours des derniers mois, son goût immodéré pour l'acquisition d'armes en des proportions qui ne peuvent que conduire à l'incompréhension ainsi que son incapacité à justifier ses actes en réponse à des questions formulées clairement par des membres officiels du gouvernement invitent tout citoyen curieux à un doute raisonnable. 

    Créé en réponse aux attaques du 11 septembre 2001, le Département de la sécurité intérieure a pour mission première de protéger les territoires des États-Unis d'Amérique des attaques terroristes, des accidents causés par des erreurs humaines et des catastrophes naturelles. Avec plus de 200 000 employés, c'est le troisième département du gouvernement par le nombre. Il a disposé de plus de 58 milliards de dollars au cours de l'année 2012, se hissant ainsi à la quatrième place du plus important budget après les départements de la défense, de la santé et de l'éducation. [1]

    Initiée sous la présidence et avec l'appui de George W. Bush, la création du Département de la sécurité intérieure a constitué la plus grande réorganisation des agence fédérales des États-Unis depuis plus d'un demi-siècle, faisant fusionner 22 agences gouvernementales en un seul département. [2] En 2008, le président Barack H. Obama [3] soulignait lui aussi la nécessité d'une telle organisation et laissait envisager l'essor de son importance :

    « Nous ne pouvons pas continuer à nous en remettre uniquement à notre armée dans le but de remplir les objectifs de sécurité nationale que nous nous sommes fixés. Nous devons disposer d'une force nationale civile de sécurité qui serait aussi puissante, aussi forte, aussi bien financée. »

    Des rapports commencèrent à émerger au cours du mois d'avril 2012, indiquant que le Département de la sécurité intérieure initiait une politique d'acquisition massive d'armements. Le 15 février 2013, le Denver Post [4] révélait que le département souhaitait acheter 1,6 milliard de munitions au cours des quatre prochaines années, l'équivalent de cinq cartouches par citoyen états-unien. L'explication officielle alors avancée : subvenir aux besoins des agents du département au cours de leur entraînement et de leurs missions.

    Parmi les balles commandées, 360 000 d'entre elles au bas mot – les chiffres sont en constante augmentation – sont des balles à tête creuse.[5] Ces dernières sont conçues pour se déformer lors d'un impact avec un organisme vivant, les tissus organiques, constitués essentiellement d'eau incompressible, déforment la balle et entraînent sa dilatation et son explosion à l'intérieur du corps, maximisant ainsi les dommages causés aux tissus ainsi que la perte de sang. [6] Du fait même de cette déformation, la profondeur de pénétration est réduite et ces balles restent à l'intérieur du corps. Pour ces raisons, elles ont été bannies d'emploi lors de conflits armés internationaux par la convention de La Haye de 1899 [7] , et par suite par la convention de Genève de 1949, qui interdisent :

    « 3°. […] l'emploi de balles qui s'épanouissent ou s'aplatissent facilement dans le corps humain, telles que les balles à enveloppe dure dont l'enveloppe ne couvrirait pas entièrement le noyau ou serait pourvue d'incisions. »

    D'après Jonathan Lasher [8] , l'assistant de l'inspecteur général de l'Administration de la sécurité sociale, ces balles seraient destinées aux 295 agents qui enquêtent sur des fraudes à la sécurité sociale, une justification pour le moins surprenante.

    En septembre 2012, le Département de la sécurité intérieure faisait déjà l'acquisition de 7 000 fusils d'assaut automatiques 5.56x45mm de l'OTAN [9], achetait et modernisait 2717 tanks légers conçus par Navistar Defense pour les guerres d'Irak et d'Afghanistan, capables de résister à des mines anti-personnelles et destinés à être utilisés dans les rues des villes états-uniennes.[10] Le département a également commandé de nombreuses « no-hesitation targets » pour un montant de 2 millions de dollars, des cibles montrant des femmes enceintes, des enfants ou encore des personnes âgées tenant des armes à feu, dans le but de renforcer la détermination des agents à tirer sur une menace potentielle, quelle qu'elle soit. [11]

    Le sénateur Tom Coburn fut l'un des premiers à s'interroger sur la politique d'armement du département. On lui répondra [12] au mois de février dernier que :

    « Le Département de la sécurité intérieure établit régulièrement des contrats d'approvisionnement stratégique qui combinent les besoins de l'ensemble de ses composantes pour les biens et services communément achetés tels que des munitions. Ces contrats d'approvisionnement stratégique participent à l'augmentation du pouvoir d'achat du Département de la sécurité intérieure afin de se procurer de façon efficace des équipements et fournitures à des coûts considérablements plus bas. »

    Faire des économies donc. Une explication qui ne satisfera pas de nombreux autres membres du Congrès, commençant à s'interroger à leur tour sur ces acquisitions pour le moins surprenantes. L'un d'entre eux, Timothy Huelskamp, confiait récemment [13,a] [13,b] en marge du Comité d'action de politique conservatrice :

    « Ils n'ont pas de réponses à nos questions. Ils refusent d'y répondre. Ils refusent de nous laisser savoir ce qui se passe, donc je n'ai pas vraiment de réponse à cela. De nombreux membres du Congrès se posent ces questions. »

    Le 5 mars 2013, sous l'impulsion de Doug LaMalfa [14] , quinze membres du Congrès ont écrit une lettre au Département de la sécurité intérieure exigeant des explications quant à cet achat massif de munitions de divers calibres, expliquant qu'ils n'étaient pas satisfaits des réponses données jusque-là par des officiels de « bas-niveau » (« lower-level officials », sic).

    Les laborieuses explications de restrictions budgétaires alors fournies par le Département de la sécurité intérieure ne résistent pas à un examen attentif des chiffres. D'après Peggy Dixon [15] , la représentante du Centre d'entraînement de l'application de la loi fédérale, le nombre de balles utilisées chaque année par les agents du Département de la sécurité intérieure culmine à quinze millions.En achetant 1,6 milliard de balles, c'est donc l'équivalent de 107 annéesd'entraînement que le département souhaite acquérir en munitions.

    Les chiffres officiels du gouvernement sur la guerre en Irak [16] corroborent eux aussi la démesure des quantités de munitions en jeu : à l'apogée de la guerre, 72 millions de balles sont utilisées annuellement. Le Département de la sécurité intérieure sera donc en possession de stocks de munitions lui permettant demener une guerre semblable en intensité à la guerre d'Irak à son apogée pour une durée d'un peu plus de 22 ans, ce sur le sol des Etats-Unis.

    Si ces chiffres ne suffisaient pas à jeter le discrédit sur les motifs de coupes budgétaires invoqués, les Services d'immigration et de douane, l'une des agences fédérales du département à qui est destinée la majeure partie des munitions commandées, subliment l'art de la mauvaise foi enrelâchantdes centaines d'immigrants illégaux pour cause officielle de restrictions financières – héritées en grande partie, est-il besoin de préciser, de cet achat massif d'armements. [17]

    Comme le confirmeront plusieurs anciens Marines dont Richard Mason [18], les balles à tête creuse n'ont jamais été utilisées pour l'entraînement des agents du département, notamment car elles sont deux fois plus chères que des munitions standards :

    « Nous ne nous entraînions jamais avec des têtes creuses (sic), nous n'avons même jamais vu de têtes creuses au cours de mes quatre ans et demi dans le corps des Marines. »

    Cet achat massif par le Département de la sécurité intérieure a créé, sans surprise, une pénurie de munitions dans de nombreux états au moment même où un virulent débat à propos de l'interdiction du port d'armes scinde la population après les différentes tueries des derniers mois, parmi lesquelles celles d'Aurora et de Newton. La simultanéité d'un armement massif des agences gouvernementales et de la dépossession des citoyens des États-Unis de leurs armes, enterrant par là-même le deuxième amendement de leur constitution, laisse planer un doute légitime sur les objectifs véritables du gouvernement des Etats-Unis.

    Mais les fantaisies du Département de la sécurité intérieure ne s'arrêtent pas là : l'une des menaces les plus prises au sérieux n'est rien d'autre qu'une attaque de zombies. Le département a d'ailleurs débloqué des fonds afin d'organiser la simulation d'une telle attaque et de tenir des sommets à ce propos. [19,a] [19,b] La probabilité qu'un tel scénario advienne de façon naturelle étant proche de zéro, il convient de questionner la crédibilité scientifique du département, sa bonne gestion des ressources financières des citoyens des États-Unis ou peut-être encore, au mieux son silence complice, au pire sa participation active, dans l'élaboration préméditée d'une attaque de « zombies ».

    Le scénario ne relève qu'à moitié du fantasme à l'heure où les productions hollywoodiennes en tout genre à ce propos innondent les écrans de télévision : la base de données IMDb recense pas moins de 334 films avec le mot-clé « zombie » au cours des cinq dernières années, soit plus d'un film toutes les semaines. [20] Avec presque 12 millions de téléspectateurs, la série The walking dead est quant à elle la série la plus regardée aux États-Unis. [21]

    Côté pratique, la conception par bio-ingéniérie d'un virus donnant lieu à une telle épidémie s'avère théoriquement possible, notamment via la combinaison des virus de la grippe et de la rage, comme l'a confirmé le professeur Andreanski de l'université de Miami à la chaîne National Geographic.[22]

    Mais probablement ne faut-il qu'y voir une nouvelle affaire de détournements de fonds...

    Quoi qu'il en soit, la démesure des achats d'armement par le Département de la sécurité intérieure invite le citoyen raisonnable à se douter que le gouvernement des États-Unis prévoit sûrement plus que de l'entraînement pour les agents de sa force civile au cours des années à venir.