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Gouvernement français:décryptage - Page 3

  • Appels au boycott : la France aujourd’hui plus répressive qu’Israël (Electronic Intifada)

     

    Ali Abunimah

    Le 20 octobre [2015], la chambre criminelle de la plus haute juridiction de France a confirmé la condamnation d’une dizaine de militants de la solidarité avec la Palestine pour avoir appelé publiquement au boycott des produits israéliens.

    Cette décision de la Cour de cassation en ajoute aux préoccupations déjà croissantes concernant la répression sévère de la liberté d’expression, soutenue par le Président français François Hollande, depuis les assassinats de journalistes dans les bureaux du magazine Charlie Hebdo en janvier.

    Elle fait aussi de la France, avec Israël, le seul pays à pénaliser les appels à ne pas acheter les produits israéliens.

    Mais la loi française qui prévoit des sanctions pénales est probablement plus sévère que celle d’Israël, laquelle autorise de poursuivre les partisans du boycott pour dommages financiers, mais pas de les emprisonner.

    « Un triste jour »

    « Cette décision est une mauvaise nouvelle concernant le respect de la liberté d’expression dans notre pays » déclare la Ligue des Droits de l’Homme, organisation centenaire de défense des droits humains. "Elle constitue un des aboutissements de la volonté de faire taire toute critique de la politique des gouvernants israéliens et tout acte d’opposition aux graves violations des droits de l’Homme dont ils se rendent coupables." (1)

    Pour le groupe de la campagne BDS France, la décision marque un "triste jour pour la démocratie française où l’appel au boycott d’un Etat criminel qui viole les droits humains ne va plus de soi", et où le gouvernement peut "détourner l’esprit de la loi dès qu’elle s’attaque à un partenaire politique".

    Le CRIF, groupe leader du lobbyisme pro-Israël en France s’est réjoui de la décision.

    Les organisations françaises anti-palestiniennes soutiennent activement cette répression judiciaire – sous le couvert de la lutte contre l’antisémitisme – avec l’espoir qu’elle mettra un terme à la campagne de boycott, désinvestissement et sanctions (BDS).

    Criminalisation d’une protestation pacifique

    En 2009 et 2010, des dizaines de militants BDS étaient entrés dans des supermarchés dans l’est de Mulhouse, où ils ont crié des slogans, distribué des tracts et porté des vêtements appelant au boycott des produits israéliens.

    Leur but, explique BDS France, était « d’informer les consommateurs des problèmes éthiques que pose l’achat de produits provenant d’Israël », et notamment que leur production « est indissociable de la situation d’apartheid vécue par le peuple palestinien, de la spoliation de ses terres (et) du refus du droit au retour des réfugiés »

    Mais en 2010, Michèle Alliot-Marie, alors ministre de la Justice, avait donné comme instruction aux procureurs de poursuivre les militants BDS à travers le pays.

    En décembre 2011, les militants de Mulhouse ont été relaxés pour les accusations portées par les procureurs locaux, mais en 2013, la cour d’appel les en a déclarés coupables sur la base de la loi de 1972 qui prévoit jusqu’à un an de prison et d’importantes amendes pour quiconque aura « provoqué à la discrimination, à la haine ou à la violence à l’égard d’une personne ou d’un groupe de personnes à raison de leur origine ou de leur appartenance ou de leur non-appartenance à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée ».

    Les militants ont été condamnés à des amendes et aux dépens pour un montant de 30 000 €.

    La Cour de cassation vient de confirmer la condamnation de 2013.

    « La nation israélienne »

    Les militants ont été reconnus coupables de propos appelant à une « discrimination » contre des producteurs et fournisseurs de produits en raison de leur appartenance à la « nation israélienne ».

    Dans une suprême ironie, apparemment pas appréciée par les juges français, la Haute Cour d’Israël elle-même a rejeté en 2013 l’existence de toute « nation israélienne ».

    Israël ne reconnaît que la nationalité juive, et aussi d’autres catégories ethniques et sectaires dans lesquelles il range des citoyens et des non-citoyens contre leur volonté.

    Le magistrat français Ghislain Poissonnier fournit le contexte et l’analyse juridique de l’affaire de Mulhouse dans un article pour l’AURDIP (http://www.aurdip.fr/pour-la-cour-de-cassation-la.html), une organisation d’universitaires qui soutient les droits palestiniens.

    Il y écrit que la loi de 1972, un amendement à la loi française sur la presse de 1881, a été conçue pour lutter contre « les discriminations dont sont victimes les personnes physiques, et en aucun cas pour interdire les appels pacifiques au boycott de produits issus d’un État dont la politique (est) critiquée ».

    Poissonnier ajoute que la Cour de cassation a violé les principes établis dans le droit français et le droit européen, et que sa décision est d’autant plus contestable vu l’abondance des appels, ces dernières années, aux boycotts des produits venant d’États accusés de violer les droits de l’homme.

    Les juges, dit-il, n’ont pas tenu compte de faits majeurs : les actions sur les supermarchés sont totalement pacifiques et les gérants de magasins ne portent aucune accusation ; il n’y a aucune ingérence dans la liberté de commercer ; le but des militants était d’amener au respect du droit international ; et souvent les produits israéliens portent des étiquettes falsifiées pour cacher qu’ils proviennent des colonies qui sont illégales en vertu du droit international. Les militants – et la campagne BDS en France – sont, en outre, engagés publiquement contre toute formes de discrimination raciale et religieuse, dont l’antisémitisme.

    Autre ironie, le gouvernement français est à l’heure actuelle en train de pousser fortement en faveur de nouvelles règles à l’échelle européenne pour que soient étiquetés clairement les produits des colonies, probablement pour que les consommateurs puissent les boycotter.

    Suppression de la liberté d’expression

    Le journaliste et militant pour la liberté d’expression Glenn Greenwald s’est montré particulièrement virulent à propos de l’hypocrisie de la France pour la liberté d’expression, avec sa marche de Paris après le massacre à Charlie Hebdo, qui était « conduite par des dizaines de dirigeants du monde entier, dont beaucoup emprisonnent, voire tuent des gens, parce qu’ils ont exprimé des opinions interdites ».

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    Le dirigeant de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, s’était joint aux leaders mondiaux à Paris, dans la marche du 11 janvier pour la liberté d’expression, incluant le droit des dessinateurs français à représenter le prophète Mahomet d’une manière bestiale. (Philippe Wojazer – Reuters)

    S’exprimant dans The Intercept, Greenwald affirme que « l’absurdité d’une France qui s’honore elle-même pour la liberté d’expression » est clairement mise en évidence avec la condamnation des militants BDS.

    « Pensez combien c’est pernicieux. Il est parfaitement légal de recommander des sanctions contre l’Iran, ou la Russie, ou le Soudan, ou pratiquement n’importe quel autre pays », observe Greenwald. « Mais il est illégal – criminel – de préconiser des boycotts et des sanctions contre un pays : Israël ».

    Il note que les dirigeants des organisations anti-palestiniennes en Europe veulent que la répression par la France serve de modèle aux autres pays, objectif partagé par le puissant groupe de lobby pro-Israël aux États-Unis, l’AIPAC.

    Le gouvernement conservateur canadien du Premier ministre sortant, Stephen Harper, a déjà menacé d’utiliser des lois contre les discours haineux afin de pouvoir cibler les militants BDS.

    Compte tenu de son bilan en attaques contre les militants BDS et de son rapprochement avec Israël, ces derniers jours, il y a peu de raisons d’espérer que le Premier ministre entrant du Parti libéral, Justin Trudeau, soit moins intolérant.

    Pour ce qui est de la France, même le groupe de réflexion Freedom House, du Département d’État US, manifeste son inquiétude devant les restrictions grandissantes à la liberté d’expression.

    Dans son dernier rapport annuel sur la liberté sur Internet, la France se voit dégrader sérieusement.Freedom House affirme que le gouvernement et la police sont passés en « surmultipliée » depuis les meurtres à Charlie Hebdo, poursuivant des gens pour des choses qu’ils ont dites en ligne et votant des décrets donnant aux ministres le pouvoir de bloquer des sites.

    De telles mesures, déclare Freedom House, « menacent la liberté sur Internet dans le pays ».

    L’un des cas cités par le rapport est celui du lycéen arrêté pour avoir publié une caricature ironiquesur Facebook.

    Invaincu

    Ghislain Poissonnier déplore qu’avec la décision de la Cour de cassation, « notre pays devient le seul État au monde – avec Israël – à pénaliser les appels citoyens à ne pas acheter de produits israéliens ».

    Il espère que les militants feront appel de leurs condamnations devant la Cour européenne des droits de l’homme.

    Sa jurisprudence, dit-il, est « traditionnellement plus protectrice de la liberté d’expression » que celle du système judiciaire français et ainsi, elle « donne des raisons d’espérer à tous ceux qui sont choqués par une décision qui isole totalement la France ».

    BDS France demande qu’il soit mis un terme aux poursuites des militants basées sur le décret Alliot-Marie de 2010, et il affirme son soutien aux personnes condamnées pour leur expression.

    Invaincu par la répression du gouvernement, BDS France « appelle toutes les personnes, en France comme partout dans le monde, à continuer de mettre en œuvre la décision du peuple palestinien : promouvoir une campagne de boycott, désinvestissement et sanctions contre l’État d’Israël, jusqu’à ce qu’il respecte le droit international et les principes universels des droits humains.

    « Pour tout citoyen de conscience, soucieux des droits et de la dignité des peuples, BDS est non seulement un droit, mais aussi un devoir moral ! »

    Ali Abunimah

    Traduction : JPP pour BDS France

    Source : Electronic Intifada : https://electronicintifada.net/blogs/ali-abunimah/france-now-more-repr...

    EN COMPLEMENT

    [MRAP] Communiqué : décision de la Cour de cassation de Mulhouse : une atteinte à la liberté d’expression

    La Cour de cassation, plus haute juridiction de l’ordre judiciaire français, vient de rendre sa décision dans l’affaire d’appel au boycott des produits israéliens par des militants de Mulhouse.

    Elle confirme l’arrêt de la Cour d’appel de Colmar de novembre 2013, qui condamnait les militants, après leur relaxe en 1re instance par le tribunal correctionnel de Mulhouse en décembre 2011.

    Pour le MRAP il s’agit d’une atteinte à la légitime liberté d’expression politique, il apporte son soutien aux militants inculpés. Lors du jugement de première instance par le Tribunal de Pontoise en 2013, ce dernier avait estimé que : « Cet appel au boycott est en réalité une critique passive de la politique d’un Etat, critique relevant du libre jeu du débat politique qui se trouve au cœur même de la notion de société démocratique. Ainsi dès lors que le droit de s’exprimer librement sur des sujets politiques est une liberté essentielle dans une société démocratique, cet appel au boycott entre dans le cadre normal de cette liberté ».

    Pour le MRAP, l’action des citoyens engagés dans la campagne BDS, à laquelle il participe, entre directement dans ce cadre. En effet, comme indiqué dans le projet d’orientation adopté à son dernier Congrès des 10 et 11 octobre 2015, « le MRAP soutient la campagne internationale BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions) en demandant le boycott des produits israéliens en raison de la colonisation illégale ». Une telle campagne - faut-il le rappeler - répond de façon démocratique à la démission totale de la « communauté internationale » face aux violations des droits légitimes du peuple palestinien par les gouvernements israéliens.

    La décision de se pourvoir en cassation dans cette affaire participe à l’évidence d’une stratégie d’intimidation, à laquelle se livrent certains milieux ultra-sionistes, qui n’hésitent pas à porter, contre toutes voix critiquant la politique menée par les gouvernements d’Israël, l’infamante accusation d’antisémitisme.

    La contestation de la politique d’un Etat qui bafoue toutes les règles du droit international et qui opprime un autre peuple est un droit absolu dans toute démocratie.

    C’est pourquoi le MRAP réitère sa demande d’abrogation urgente de la circulaire de Madame Alliot Marie, appelant les procureurs de France à poursuivre toute personne appelant au boycott des produits israéliens.

    Paris, 6 novembre 2015

    Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples
    43 bd Magenta - 75010 Paris - Tél. : 01 53 38 99 82


    Communiqué LDH : Condamnation des militants BDS de Mulhouse : une atteinte à la liberté d’expression

    Le 20 octobre 2015, la Cour de cassation a condamné douze militants du collectif BDS de Mulhouse, initialement relaxés par le tribunal de grande instance, puis condamnés par la cour d’appel de Colmar. Ces derniers avaient participé à deux interventions auprès de clients de supermarchés, leur demandant de s’abstenir d’acheter des produits exportés par Israël dans le cadre de la campagne internationale « Boycott-Désinvestissement-Sanctions » (BDS).

    Cette décision est une mauvaise nouvelle concernant le respect de la liberté d’expression dans notre pays. Elle constitue un des aboutissements de la volonté de faire taire toute critique de la politique des gouvernants israéliens et tout acte d’opposition aux graves violations des droits de l’Homme dont ils se rendent coupables.

    Comme elle l’a déjà affirmé, la LDH refuse catégoriquement que les militants de la campagne BDS soient accusés et jugés pour « provocation publique à la discrimination » lorsqu’ils combattent toute forme de discrimination et militent pour le droit des peuples à l’autodétermination. Elle demande le retrait des directives envoyées par le ministère de la Justice aux parquets pour entreprendre de telles poursuites, et persistera à combattre toutes les atteintes à la liberté d’expression.

    Paris, le 30 octobre 2015

  • Les cobayes humains de l’armée française

     

    Nicolas PLUET

    01/04/1960 : 150 prisonniers algériens utilisés comme cobayes humains lors du second essai nucléaire français à Reggane.

    01/04/1960 : 150 prisonniers algériens utilisés comme cobayes humains lors du second essai nucléaire français à Reggane.

    René Vautier est mort le 4 janvier 2015.
    Résistant à 15 ans, il fut, avec pour seule arme sa caméra, engagé sa vie durant contre le colonialisme et les injustices ; emprisonné dès son premier film à 21 ans ; censuré comme nul autre réalisateur français ne le fut.

    Lui qui avait des liens si forts avec l’Algérie s’était fait l’écho d’un témoignage terrible qui, jusqu’ici n’a pas été évoqué dans la presse française. Il est temps de le faire.

    Cela se passe au CSEM (Centre Saharien d’Expérimentation Militaire) situé à Reggane, à 700 km au sud de Colomb Bechar. Les tirs sont effectués à Hamoudia, à une cinquantaine de km au sud-ouest de Reggane. Le premier avril 1960 a lieu le second essai nucléaire français, sous le nom de code “Gerboise blanche”. La bombe dégagea environ 4 kilotonnes.

    Le tir a été l’occasion d’étudier la résistance des matériels militaires (avions, véhicules, parties de navires...) à une explosion nucléaire.

    L’armée française a mené des essais sur des rats, des lapins et des chèvres.

    Des exercices militaires en ambiance « post-explosion » ont été réalisés. Ils commencèrent vingt minutes après les tirs.

    Mais environ 150 hommes vivants furent aussi exposés aux effets de la bombe, ligotés à des poteaux, à environ 1 km de l’épicentre.

    Nous sommes en pleine guerre d’Algérie, cette guerre qui a fait plusieurs centaines de milliers de victimes algériennes, militaires et surtout civiles. Beaucoup de victimes meurent torturées. Pour le colonialisme français et son armée, la vie des algériens ne vaut pas cher à l’époque...

    René Vautier, avait monté son film “Algérie en flammes”, tourné dans les maquis algériens dans les studios de la DEFA (Deutsche Film-Aktiengesellschaft) en RDA.
    Karl Gass, réalisateur documentariste à la D.E.FA. avait recueilli le témoignage d’un légionnaire français d’origine allemande affectés à la base de Reggane.

    Le témoin affirmait avoir reçu , juste avant l’explosion, l’ordre de récupérer dans des prisons et des camps de concentration, 150 Algériens qui devaient être utilisés comme cobayes à proximité du point zéro . Il déclarait les avoir fait venir, les avoir remis à ses supérieurs hiérarchiques, et ne les avoir jamais revus. Ce légionnaire a été affecté ailleurs en 1961.

    M. Mostefa Khiati, médecin à l’hôpital d’El Harrach et M. Chennafi, enlevé avec cinq de ses amis de Staouéli (ouest d’Alger) à Reggane où ils devaient travailler, confirment ce témoignage (voir encadré “Ce que disent les Algériens”).

    En Algérie, la presse et les médias algériens, la Ligue Algérienne des Droits de l’Homme, des juristes, des médecins évoquent ces questions.

    Le 14 février 2007, le quotidien Le Figaro cite une réponse à l’interpellation des Algériens. Elle est faite par le responsable de la communication du ministère de la Défense, Jean-François Bureau : "Il n’y a jamais eu d’exposition délibérée des populations locales »". Il s’agit, selon lui, d’une légende entretenue par la photo d’une dépouille irradiée exposée dans un musée d’Alger. "Seuls des cadavres ont été utilisés pour évaluer les effets de la bombe", ajoute-t-il.

    Mais alors, quels sont ces cadavres ? D’où venaient-ils ? Quelles étaient les causes des décès ? Où sont les documents tirant les enseignements de leur exposition à la bombe ? Et surtout, peut-on sérieusement croire qu’en pleine guerre d’Algérie, l’armée française pouvait transporter des cadavres sur des centaines de km pour des essais “éthiques” alors qu’elle torturait et tuait quotidiennement civils et combattants algériens ?

    Qui peut croire aussi, qu’un pouvoir qui se dote à grands frais d’une arme nouvelle, qui fera l’essentiel de ses forces, va s’abstenir d’en faire l’essai jusqu’au bout ? La logique “technique” à défaut d’être humaine, c’est de la tester “en vraie grandeur” c’est à dire sur des êtres humains vivants ... Tous l’ont fait : lisez, pays par pays, l’ encadré à ce sujet.

    Pourtant, il n’y a pas eu de scandale d’Etat à la hauteur de ce fait qui relève du crime contre l’humanité.

    Le fait que le FLN avait accepté, dans le cadre d’"annexes secrètes", que la France puisse utiliser des sites sahariens pour des essais nucléaires, chimiques et balistiques pendant quatre années supplémentaires a sans doute créé des conditions propices à ce silence officiel...

    En effet, ces essais se sont poursuivis dans les conditions de mise en danger des populations locales et des travailleurs algériens sur les sites contaminés, le pouvoir algérien ne souhaitait sans doute pas voir ce dossier sensible resurgir.

    Derrière elle, l’armée française a laissé des poubelles nucléaires à peine ensablées
    (voir L’Humanité du 21/02/2007), des populations victimes de multiples cancers, des nappes phréatiques radioactives.

    Mais elle laisse aussi le souvenir, mieux caché pour l’instant, d’une épouvantable expérimentation effectuée sur des êtres humains vivants.

    Merci à René Vautier pour avoir tenté, durant des années, de lever la chape de plomb sur ce crime.

    A présent les bouches et les archives doivent s’ouvrir.

    Comme la Ligue Algérienne des Droits de l’Homme, exigeons l’ouverture compète des archives militaires sur les essais nucléaires dans le sud du Sahara (algérien) dans les années 1960 à 1966.

    Demandons aux nombreux militaires et civils français et algériens qui ont servi sur la base de Reggane et ont pu être témoins direct ou recueillir des témoignages de dire ce qu’ils savent.

    Que la France officielle reconnaisse aujourd’hui le crime.

    A défaut de pouvoir le réparer, qu’elle prenne ses responsabilités pour atténuer les conséquences de ses essais nucléaires sur les population algériennes :

    La réhabilitation des sites d’essais nucléaires, conformément à la législation internationale.

    La création d’une structure de santé spécialisée dans le traitement des maladies cancéreuses causées par la radioactivité. La mise en place d’un registre du cancer dans les régions d’Adrar, Tamanrasset et Béchar. La prise en charge totale des malades.

    La création d’un pôle d’observation des différents sites ayant servi aux essais nucléaires comme ce fut le cas pour l’Angleterre et ses sites en Australie.

    Auteur : Nicolas Pluet, militant communiste et ami de René Vautier.


    Sources et éléments pour des encadrés éventuels complétant le texte principal.
    Eléments pour un encadré sur
    Ce que disent les algériens

    Du côté algérien, des recherches ont été faites dans les années 2000 et résumées ainsi par l’avocate Me Fatima Ben Braham : « L’étude iconographique, de certaines de ces photos, nous a permis de constater que la position des soi-disant mannequins ressemblait étrangement à des corps humains enveloppés de vêtements. A côté de cela, nombre d’Algériens détenus dans l’ouest du pays et condamnés à mort par les tribunaux spéciaux des forces armées [français] nous ont apporté des témoignages édifiants. Certains condamnés à mort n’ont pas été exécutés dans les prisons, mais ils avaient été transférés pour ne plus réapparaître. Ils avaient, selon eux, été livrés à l’armée. Après consultation des registres des exécutions judiciaires, il n’apparaît aucune trace de leur exécution et encore moins de leur libération. Le même sort a été réservé à d’autres personnes ayant été internées dans des camps de concentration. »

    Après des recherches, l’avocate a retrouvé une séquence des informations télévisées montrant un combattant mort sur une civière entièrement brûlé, ainsi commentée : « Et voilà le résultat de la bombe atomique sur un rebelle. »
De plus, une étude minutieuse des photos de mannequins, et particulièrement une, où plusieurs corps (5 environ) étaient exposés, indique que les mannequins auraient une forte ressemblance à des corps humains.

    Elle a alors réuni un groupe de médecins et de médecins légistes à l’effet de faire le rapprochement des corps exposés avec de véritables corps humains dans la même position (tête, bras, jambes, bassin, buste, etc.)
Les résultats ont été concluants : il s’agit bien de corps humains (même le poids a été déterminé) et leur mort était certaine.
En 2005, la question a été posée aux autorités françaises qui ont d’abord répondu qu’il s’agissait uniquement de mannequins et de rien d’autre, pour tester les habillements face aux essais.

    Après insistance des Algériens, les autorités françaises ont rétorqué que « s’il y avait des corps à la place des mannequins, il faut se rassurer que les corps étaient sans vie ».

    Source : http://www.algeria-watch.org/fr/article/pol/france/cobayes_humains.htm


    Lors d’un documentaire, réalisé par Saïd Eulmi et diffusé à l’ouverture du colloque, il a été rapporté que des prisonniers de guerre avaient été utilisés comme cobayes lors des essais. Des images de corps humains calcinés accrochés à des poteaux ont été montrées. « Les corps de ces martyrs (...) ont été retrouvés durcis comme du plastique », a souligné Mostefa Khiati, médecin à l’hôpital d’El Harrach. « Les conventions de Genève ont été violées. Il s’agit de crimes de guerre », a estimé Abdelmadjid Chikhi, directeur des archives nationales.

    Source : Metaoui Fayçal, El Wattan


    Le témoignage de M. Chennafi, « un sexagénaire, enlevé avec cinq de ses amis de Staouéli (ouest d’Alger) à Reggane où ils devaient travailler jour et nuit et préparer l’installation de la bombe nucléaire : « Après l’explosion de cette bombe, les victimes étaient parties en fumée. Même les ossements ont disparu ». Plusieurs militaires et médecins Français ont confirmé l’utilisation par l’armée française d’habitants de la région ou de Ghardaia afin de "tester l’effet des radiations" sur eux. Ces derniers ont été placés dans les lieux servant de théâtre des opérations sans protection aucune. Les survivants n’ont bénéficié d’aucun traitement contre les radiations nucléaires par la suite.

    Source : Planète non violence (webzine)


    Ligue Algérienne des Droits de l’Homme

    La LADDH pense que l’exposition directe, par la France, de prisonniers dans l’expérience nucléaires constitue “une flagrante violation de la convention de Genève relative aux prisonniers de guerre et à leur traitement.

    Le FLN a accepté, dans le cadre d’"annexes secrètes", que la France puisse utiliser des sites sahariens pour des essais nucléaires, chimiques et balistiques pendant cinq années supplémentaires. Onze essais se sont ainsi déroulés après l’Indépendance du 5 Juillet 1962 et ce, jusqu’en février 1966.

    La LADDH est porteuse d’exigences vis à vis de la France (voir article principal).
    Source : http://ekopol.over-blog.com/2014/08/les-essais-nuclaires-francais.html


    Eléments pour un encadré sur :
    Radiations imposées.

    Même les militaires n’étaient pas protégés.

    Si l’on compare avec ce qui a été fait en Polynésie pour la protection des populations – des blockhaus pour Tureia qui se trouve à 110 km de Mururoa et des « abris de prévoyance » sommaires pour les Gambier, Reao et Pukarua, dans le Sahara algérien, les précautions prises pour la protection des personnels militaires et des habitants des palmeraies voisines ont été très sommaires, voire inexistantes.
    Quelques documents estampillés « secret » permettent d’avoir une idée du mépris des autorités militaires à l’égard de leurs hommes. on peut constater que pour les populations sahariennes de Reggane (environ 40 km d’Hammoudia) et quelques palmeraies encore plus proches des points zéro, la protection était nulle. Aucun abri ou autre bâtiment n’a été construit pour ces populations, tout aussi bien que pour les personnels militaires de la base de Reggane Plateau ou les quelques dizaines de militaires et civils qui restaient sur la base d’Hammoudia pendant les tirs.

    A Reggane au Sahara, à moins de 5 km de l’explosion, on donnait des lunettes noires aux soldats pour se protéger les yeux. Mais ils étaient en short et chemisette.

    Des retombées à plus 3 000 km, des conséquences sanitaires terribles.
    Outre dans tout le Sahara algérien, les retombées radioactives ont été enregistrées jusqu’à plus de 3000 km du site (Ouagadougou, Bamako, Abidjan, Dakar, Khartoum, etc.).

    24 000 civils et militaires ont été utilisés dans ces explosions, sans compter l’exposition aux radiations de toute la population de la région.

    A Reggane où les essais ont été atmosphériques et ont couvert une vaste zone non protégée, selon les médecins l’exposition aux radiations ionisantes provoque plus 20 types de cancer (cancers du sein, de la tyroïde, du poumon, du foie, du côlon, des os, etc.).
    Les leucémies dépassent de manière sensible la moyenne dans la région. Des malformations touchent aussi bien les adultes que les enfants, les nouveaux nés et les les fœtus. On constate également une baisse de fertilité des adultes. Des cas de cécité sont dus à l’observation des explosions. A Reggane le nombre de malades mentaux est très important. Des familles entières sont affectées, sans parler des lésions de la peau, des stigmates physiques et des paralysies partielles, ainsi que d’autres phénomènes sur lesquels les médecins n’arrivent pas à mettre de mots.

    Le bilan des décès causés par les maladies radio-induites ne cesse de s’alourdir à Tamanrasset. Au total 20 cancéreux, entre femmes, hommes et enfants, sont morts en juillet dernier, s’alarme Ibba Boubakeur en 201447, secrétaire général de l’Association des victimes des essais nucléaires à In Eker (Aven), Taourirt.

    « Nous avons assisté à l’enterrement d’enfants amputés de leurs membres inférieurs et de femmes à la fleur de l’âge. Le pire, c’est qu’aucune de ces victimes ne possède un dossier médical, hormis les quelques certificats délivrés par les médecins exerçant dans la région », se plaint-il. 52 ans après cette tragédie que la France ne veut toujours pas réparer.

    « On ne peut pas avoir le nombre exact de victimes. En 2010, un recensement partiel faisant état d’un peu plus de 500 victimes a été réalisé dans les localités relevant uniquement de la commune de Tamanrasset, à savoir Inzaouen, Ifak, Toufdet, Tahifet, Indalak, Izarnen, Outoul et Tit. Nous y avons constaté beaucoup de maladies, des avortements, des malformations et toutes les formes de cancer ».

    Selon une étude réalisée par des experts, 21,28% des femmes de cette région sont atteintes de cancer du sein et 10,13% du cancer de la thyroïde.

    Sources :

    http://www.reperes-antiracistes.org/article-dossier-algerie-les-essais...

    Ligue Algérienne des Droits de l’Homme. http://www.lematindz.net/news/15070-essais-nucleaires-en-algerie-la-la...

    http://lavoixdesidibelabbes.info/laven-salarme-des-deces-causes-par-le...

    http://ekopol.over-blog.com/2014/08/les-essais-nuclaires-francais.html

    http://www.djazairess.com/fr/elwatan/60683

    Le jour d’Algérie » du 13/02/2007


    Eléments pour un encadré sur :
    Essais humains : la France n’est pas la seule.

    USA
    Le secrétaire d’Etat à l’Energie américain, Hazel O’Leary, a révélé que son pays a mené des expériences sur quelque 700 "cobayes humains". C’était dans les années quarante, on administra à plus de 700 femmes enceintes, venues dans un service de soins gratuits de l’université Vanderbilt (Tennessee), des pilules radioactives exposant les foetus à des radiations trente fois supérieures à la normale. On leur faisait croire qu’il s’agissait d’un cocktail de vitamines. ..
    En 1963 (là, on était pourtant édifié sur les effets de la radioactivité !), 131 détenus de prisons d’Etat de l’Oregon et de Washington se portèrent "volontaires", en échange d’un dédommagement de 200 dollars chacun, pour recevoir de fortes doses de rayons X (jusqu’à 600 röntgens) aux testicules.
    Mais l’expérimentation humaine principale avait été menée lors des bombardements atomiques d’Hiroshima et Nagasaki les 6 et 9 août 1945 et après eux.
    le Japon avait de toute façon déjà perdu la guerre et s’apprêtait à négocier, avant les bombardements nucléaires.
    Les USA choisissent Hiroshima et Nagasaki pour leurs configurations différentes et y expérimentent deux bombes de types différents : plutonium pour Nagasaki ; uranium 235 pour Hiroshima . Plus de 2 00 000 victimes immédiates, sans compter celles des décennies suivantes.
    Les archives américaines ont révélé , que quatre des plus grandes villes japonaises avaient été retenues comme cibles potentielles et interdites de tout bombardement, afin de pouvoir attribuer à la seule bombe atomique les dégâts observables. Par ordre de « préférence », il s’agissait de Hiroshima, Niigata, Kokura et Nagasaki.
    Après les bombardements les USA construisent tout un hôpital, implantent un camp de scientifiques pour examiner les survivants et mener des expériences sur eux, quelques semaines seulement après le bombardement. Mais ne soigneront personne.

    URSS
    En septembre 1954, l’armée soviétique exposa sciemment des civils et des militaires aux retombées d’une bombe atomique de 20 kilotonnes, explosée à 350 m au-dessus de la ville de Totskoye, dans l’Oural. outre les 45 000 soldats qui furent exposés - quand les généraux décidèrent de leur imposer des exercices militaires sur les terrains encore brûlants de radioactivité -, il y avait aussi des civils : un million de personnes environ, réparties dans un rayon de 160 km autour du site de l’expérience. En effet, Kouibichtchev (aujourd’hui Samara), alors peuplée de 800 000 habitants, se trouve à 130 km à l’ouest du site et Orenbourg, 265 000 habitants, à 160 km à l’est.
    Au Kazakhstan un quart du territoire kazakh est occupé par les terrains d’essais et des usines militaires. On y a fait exploser 466 bombes atomiques : 26 au sol, 90 en altitude et 350 sous terre. Lors de l’essai, en 1953, de la première bombe à hydrogène 14 000 personnes furent exposées aux retombées. Une vaste région de ce pays est contaminée. Elle a subi une irradiation d’un niveau comparable à celui de Tchernobyl pendant quarante ans.
    Source : http://atomicsarchives.chez.com/cobaye_humains.html

    Chine
    Le site d’essais nucléaires chinois de Lob Nor, dans le Xinjiang, est le plus vaste du monde : 100 000 km2, dans le désert du Turkestan oriental, dont environ un cinquième a été irradié.
    Les populations locales se sont plaintes à de nombreuses reprises de maladies inhabituelles : cancers de la thyroïde ou malformations à la naissance. Les estimations du nombre de victimes vont de « quelques décès » selon les autorités, à 200 000 selon les sympathisants de la cause ouïghoure (ethnie majoritaire au Xinjiang). Des tests indépendants, conduits dans quelques villages, ont montré des taux de radioactivité très supérieurs à la limite d’alerte, et 85 000 personnes au moins vivent encore à proximité immédiate des anciennes zones d’essais. Au début des tests, ces riverains n’étaient même pas déplacés. Dans les années 70, on les faisait évacuer quelques jours avant de les faire revenir.
    Source : Denis DELBECQ et Abel SEGRETIN

    Royaume Uni :
    le gouvernement britannique a eu recours à des soldats australiens, anglais et néo zélandais pour les utiliser comme cobayes lors d’essais nucléaires.
    Des centaines d’aborigènes ont probablement été contaminés à proximité du site d’essais de Maralinga.

  • Qui règne en France?

     
     
    Nos autorités politiques au service de l'état d'Israël ?

    11 juin 2015 | Par Stephane M.

    o 30 policiers de la BAC de Paris on déboulé cette nuit du 16 au 17 juin chez Daniel Schneidermann qui était absent. Ils n'ont pas démoli sa porte. Il était soupçonné d'avoir tué sa femme ... Et ce n'est pas un poisson d'avril (ou même de juin).

     

    o Pierre Stambul, co-président de l'UJFP et militant actif du BDS, a été interpellé le 9 juin dernier au milieu de la nuit par le Raid à Marseille, juste avant une Conférence prévue à Toulouse* le soir même.

    Le lendemain 10 juin c’est chez Jean-Claude Lefort, ancien député et ex-président de l’association France-Palestine Solidarité, que la Brigade anti-criminalité a débarqué en pleine nuit :

    http://www.politis.fr/Intervention-policiere-au-domicile,31469.html

    Heureusement, Jean-Claude Lefort était en vacances et a pu échapper à cette violence.

     

    Témoignage de Pierre Stambul qui n’a reçu aucune excuse pour ses 7h passées en garde à vue :

    « A 3 h 50, j'entends plein de voix et mon nom. Je sors en slip sur le seuil. 

    Le RAID me tombe dessus à une dizaine. Menotté une heure, un peu violenté.

    Sarah que je suis censé avoir assassiné est là, ça ne les calme pas.

    Le commissariat du 8ème arrondissement prend le relai.

    J'aurai 7 h de garde à vue avec un seul interrogatoire où je parlerai de ce qui est arrivé à Pessi et Jean-Guy, de Ulcan, des menaces de la LDJ et de JSS nerws. Je sors sans excuse avec plusieurs portes défoncées chez mon proprio qui a été très bien.

    Ils m'ont pris les empreintes digitales mais pas l'ADN. »

    * « Pierre Stambul, coprésident de l’UJFP , fils de résistants déportés, donnera un point de vue juif contre le sionisme et l’apartheid au cours de la réunion publique. Cette réunion est organisée par l’UJFP Toulouse et soutenue par BDS France Toulouse. »

    http://www.ujfp.org/spip.php?article4174

     

     

    Ces faits ont été relatés ici :

    http://blogs.mediapart.fr/blog/jean-claude-meyer/090615/pierre-stambul-co-president-de-lujfp-interpelle-par-le-raid-marseille

    et ici :

    http://www.ujfp.org/spip.php?article4204

    http://www.ujfp.org/spip.php?article4210

     

    A part Politis, Mediapart pour la garde à vue de Pierre Stambul, aucun média ne juge évidemment que ces évènements mérient le moindre article. Mais on sait que sur ces thèmes les grands médias ne sont pas là pour nous informer.

     

     o un autre responsable de l’UJFP, Jean-Guy Greilsamer, a été victime d'exactement le même procédé le 31 mars dernier. Il n'avait pas souhaité médiatiser cette affaire.

     

    o Pierre Haski (co-fondateur de Rue89) avait été victime d’exactement le même procédé en 2014 (voir le témoignage de Pierre Haski dans une émission de télévision plus bas).

     

    o Sihem Souid qui dénonçait le racisme de la police, et ses parents, avaient été victimes de harcèlement de la part d’Ulcan (de son vrai nom Grégory Chelli), un Franco-Israélien résidant en Israël. Cette affaire n’a pas fait l’objet d’une instruction très efficace.

    - Juillet 2014 Sihem Souid, auteure du livre « Omerta dans la police » (2010), dépose plainte pour menaces de mort et injures envers elle et sa fille de 12 ans. Ulcan a revendiqué la création du site Souid-Sihem.com, qui multiplie les insultes et les menaces à l’encontre de la fonctionnaire de police qui a dû être détachée au ministère de la Justice, après la parution de son livre dénonçant le racisme dans la police.

     

    - Témoignage audio très intéressant de Sihem Souid :

    https://soundcloud.com/redaction-beur-fm/sihem-souid-cest-un-proche-de-la-ldj-qui-sest-occupe-de-mon-affaire-avec-ulcan

    - Septembre 2014 : Les parents de Sihem Souid, chargée de mission au ministère de la Justice avaient vu dans la nuit des policiers débarquer chez eux, sur le soupçon qu’ils aient tué leur fille.

     http://www.arretsurimages.net/breves/2014-09-23/Ulcan-s-en-prend-a-une-chargee-de-mission-de-Taubira-id17977

     

    Cette affaire a été instruite d’une manière étrange par un policier aux affinités particulières, Michel Thooris:

    - https://www.facebook.com/panhamza/photos/a.259863080821062.1073741827.258337060973664/443978792409489

    - http://www.panamza.com/031014-ulcan-israel-connexion

    - Le nom de Michel Thooris apparait dans cet article de la Chambre de Commerce France-Israël qui vante la coopération de la police française avec une agence israélienne privée de sécurité :

    - http://www.israelvalley.com/news/2008/03/16/16348/israel-france-securite-et-gorilles-cooperation-entre-la-police-de-france-et-celle-d-israel

     

    o Ulcan (de son vrai nom Grégory Chelli), pirate de nombreux sites qui sont critiques envers la politique de l’état d’Israël. Le journaliste de Rue89, Benoît Le Corre, le relate en juillet 2014 dans cet article :

    http://rue89.nouvelobs.com/2014/07/29/ulcan-hacker-sioniste-fait-tomber-les-sites-pro-palestiniens-253963

     

     

    o Juillet 2014 : Le père du jounaliste de Rue 89 Benoist Le Corre, qui subissaient un harcèlement téléphonique de la part d’Ulcan, meurt peu de jours après un appel de ce dernier :

    http://www.leparisien.fr/faits-divers/deces-du-pere-d-un-journaliste-de-rue89-harcele-par-le-hacker-ulcan-01-10-2014-

     

    o Le Maire-adjoint de Neuilly, apporte un soutien public à Ulcan :

    http://www.lecourrierdelatlas.com/805813102014Un-maire-adjoint-de-Neuilly-demande-a-Ulcan-le-hacker-sioniste-de-s-occuper-du-fondateur-de-Rue-89.html

     

     

     

     

    o Pierre Haski, cofondateur de Rue89 témoigne dans la vidéo ci-dessous. Il parle de dizaines de plaintes contre Grégory Chelli. Il espèrait encore à l’époque (novembre 2014) que la Justice fasse son travail. Il est à noter que Patrick Cohen qui interroge Haski, se pose la question de la pertinence de l’article qu’avait publié Benoist Le Corre sur l’activité d’Ulcan … :

    http://www.dailymotion.com/video/x29gotr_pierre-haski-denonce-le-hacker-ulcan_tv

     

    o Ulcan a piraté différents sites publics d'information, dont Mediapart, et il a menacé plusieurs personnes, dont Martine Aubry pour le gel du jumelage de Lille avec une ville israélienne :

    - https://www.facebook.com/panhamza/photos/a.259863080821062.1073741827.258337060973664/446906905450011/?type=1

    - Une militante centriste chargée de la vie scolaire, Sandra Fellous défend Ulcan.

    - https://www.facebook.com/panhamza/photos/a.259863080821062.1073741827.258337060973664/445135388960496

    - Le site Panamza a bizarrement été censuré sur twitter pour avoir révélé ce tweet public de Sandra Fellous:

    - https://www.facebook.com/panhamza/photos/a.259863080821062.1073741827.258337060973664/448668851940483/?type=1

    -

    -

    o Un jeune blogueur a été perquisitionné et mis en garde à vue pendant l’été 2014, parce qu’il avait repris sur sa page, les informations que des soldats israéliens ayant la nationalité française avaient eux-mêmes publiées.

    Le policier aurait indiqué au jeune homme : la mère d’un de ces soldats israéliens aurait porté plainte et aurait assez d’influence pour que cette plainte passe par les plus hautes instances de l’Etat français.

    Dans cet article on trouvera le témoignage de ce jeune qui a subi une garde à vue de 48h sans avoir rien commis d’illégal :

    http://blogs.mediapart.fr/blog/stephane-m/120814/hollande-valls-et-taubira-protegent-les-criminels-de-guerre-francais

    Aussi ici :

    http://www.lyoncapitale.fr/Journal/Lyon/Justice/Justice/Garde-a-vue-pour-avoir-publie-le-nom-de-soldats-israeliens

     

    o Tout récemment alors qu'Orange, se conformant enfin au Droit international, souhaite rompre ses liens avec sa filiale israélienne active dans les territoires occupés, le gouvernement français l'en dissuade !

    http://www.france-palestine.org/La-polemique-autour-d-Orange-elude-le-vrai-probleme-le-commerce-avec-les

     

     

    D’autres éléments troublants :

    o La LDJ est également une organisation dont les membres ont menacé et molesté plusieurs personnes en France (notamment Olivia Zemor, Jacob Cohen, et Houria Bouteldja):

    Les affaires dans lesquelles intervient la Ligue de Défense Juive ne semblent pas toujours traitées avec une sévérité suffisante pour dissuader de tels actes.

    http://leplus.nouvelobs.com/contribution/675168-houria-bouteldja-agressee-quand-la-violence-est-suivie-de-silence.html

    Johan Weisz ancien rédacteur de Proche-orient.info et journaliste à Radio Shalom, tient le site d'information Streetpress qui a enquété sur la LDJ et ses liens avec l’Union des Patrons et Professionnels Juifs de France (UPJF), (à ne pas confondre avec l'UJFP). L'enquête est publiée en trois parties, voici l'une d'elle (les autres sont sur le même site):

    http://www.streetpress.com/sujet/1410446959-ligue-defense-juive-3-actions-extreme-droite-racisme

     

    o Un site sioniste francophone tenu par un franco-israélien, JSSnews, participe à ces actions de menace et d'intimidation : il diffuse de la propagande et commet des délits en publiant les informations privées des personnes qui lui déplaisent :

    http://bourgoinblog.wordpress.com/2014/01/22/jssnews-ressuscite-les-heures-sombres-de-notre-histoire/

     

    o Frédéric Haziza, employé par la Chaine publique LCP, mène des campagnes d'insultes et d'intimidation pour, selon lui, "lutter contre l'antisémitisme".

    Frédéric Haziza, diplômé d'une école d'ingénieurs en informatique (Supinfo), est chef du service politique de Radio J depuis 2001. Il est également journaliste-éditorialiste sur La Chaîne parlementaire - Assemblée nationale (LCP-AN). C' est aussi l'un des pigistes du Canard enchaîné.

     

    - Frédéric Haziza a en mars dernier lancé une campagne contre Pascal Boniface à propos de son dernier livre « La France malade du conflit israélo-palestinien ». Dans un tweet du 22 mars 2014, puis dans un article publié sur le site du CRIF, il lui reproche de « relativiser le mobile antisémite des assassins d’Ilan Halimi » ce qu'il qualifie de pervers et abject, parle de “négation de l’antisémitisme” et le présente comme un de ces “militants obnubilé par le combat antisioniste qui les fait flirter avec un antisémitisme pernicieux”. À coups de citations tronquées, il parle de l' « obsession juive » de Pascal Boniface.

    http://blogs.mediapart.fr/edition/les-invites-de-mediapart/article/270314/stop-la-chasse-aux-sorcieres-soutien-pascal-boniface

     

    - Un tweet de Frédéric Haziza pendant les manifestations de cet été, qui exprimaient la solidarité avec la population de Gaza bombardée :

     

    https://twitter.com/frhaz/status/488427976158367744

     

    [J'étais à plusieurs de ces manifestations pour Gaza auxquelles participait l'Union Française Juive pour la Paix et même, dans l'une d'entre elle, un petit groupe "d'Israéliens solidaires, pour la levée du blocus de Gaza", très chaleureusement applaudi par les manifestants]

     

    - En juillet dernier, dans un tweet, Frédéric Haziza utilise une photographie prise en Iran en 2009, d'un manifestant iranien affrontant la police, pour la faire passer pour une photo prise lors d'une manifestation de cet été contre les bombardements de Gaza :

    http://oumma.com/202641/manif-sarcelles-journaliste-haziza-pris-flagrant-deli

     

    - Toujours en marge de ces manifestations pour Gaza de juillet dernier, un jeune homme qui prenait des photos déclare avoir été importuné par Frédéric Haziza au point de porter plainte contre lui. Ce jeune homme est un employé de la Direction départementale de la Jeunesse. Son témoignage se trouve dans cet article ainsi qu'un scan de sa plainte :

    http://www.panamza.com/270714-haziza-plainte

    Le Parquet a décidé de ne pas instruire la plainte contre Monsieur Haziza :

    http://www.panamza.com/161014-haziza-affaire-classee

     

    - Frédéric Haziza a menacé Michel Soudais, rédacteur en chef adjoint du site d'information Politis, lors de l'Université d'été du PS:

     http://www.politis.fr/Frederic-Haziza-menace-notre,28046.html

     

    - Frédéric Haziza a pu suivre l'une des manifestations pour Gaza. Le journaliste Nadir Dendoune (Journaliste entre autres au Monde Diplomatique, né en France et détenteur des nationalités françaises, algérienne et australienne) n'a pas été autorisé, lui, par notre police, à suivre la manifestation de soutien à Israël :

    http://www.lecourrierdelatlas.com/760801082014Le-journaliste-Nadir-Dendoune-interdit-de-couvrir-la-manifestation-pro-israelienne.html

     

     

     

    - Pour se faire une idée des relations de Frederic Haziza :

    Il a accompagné François de Rugy et Vincent Placé en Israël dans leur voyage organisé par Elnet :

    http://www.panamza.com/210414-haziza-elnet

     

    Frédéric Haziza est invité au domicile de Marek Halter, en même temps que Manuel Valls, Yossi Gal (ambassadeur d'Israël), Bernard Cazeneuve (ministre de l'Intérieur), Jean-Paul Huchon (président PS de la région Île-de-France), Caroline Fourest, Éric Naulleau, Éric Ghebali (SOS Racisme, UEJF), Claude Barouch (UPJF), Patrick Klugman (PS), Yves Thréard (Le Figaro, I Télé), Olivier Poivre d'Arvor (directeur de France Culture), Rama Yade (UDI), Elisabeth Guigou (PS), Valérie Pécresse (UMP), Latifa Ibn Ziaten (mère de la première victime de l'affaire Merah), George-Marc Benamou, et André Bercoff.

    https://www.facebook.com/panhamza/photos/a.259863080821062.1073741827.258337060973664/442998572507511

     

    o Une délégation de la Jewish Federation of North America (Fédération juive d'Amérique du Nord) a été reçue à dîner en septembre 2013 dîner à l'hôtel de Ville de Paris par Patrick Klugman, adjoint au maire de Paris en charge des relations internationales. Frédéric Haziza était invité ainsi que des membres du CRIF, Dominique Reynié, Science Po omniprésent à C dans l'air, , le journaliste Paul Amar , l'écrivain Marek Halter et le député Meyer Habib qui est censé représenter à l'Assemblée les Français de l'étranger, élu avec les voix de seulement 4,7% des inscrits de sa circonscription.

    http://www.crif.org/fr/lecrifenaction/la-f%C3%A9d%C3%A9ration-juive-dam%C3%A9rique-du-nord-en-visite-%C3%A0-paris/52435

     

    o En conséquence de tout cela il est très difficile en France de trouver un éditeur pour un livre qui aborde entre autres les manipulations que réalisent les soutiens d'Israël en France, même quand on est un journaliste reconnu et déjà très médiatisé comme Pascal Boniface:

    http://www.iris-france.org/informez-vous/blog_pascal_boniface_article.php?numero=292

    o La France octroie des réductions d’impôts pour des dons à l’armée israélienne, cela a été dévoilé récemment, y compris par le Canard Enchainé :

    http://www.ism-france.org/communiques/La-France-subventionne-des-reductions-d-impots-pour-des-dons-a-l-armee-israelienne-article-19125

     

     o L'armée israélienne vient recruter en France sans que cela semble émouvoir nos grands médias ou poser le moindre problème à nos politiques. En mai dernier la Grande Synagogue de Paris invitait, sur le site de l'ambassade d'Israël à Paris, l'armée israélienne a venir recruter à la synagogue. A la même époque une école juive privée de Marseille qui reçoit des financement public accueillait également un recruteur israélien :

    http://tlaxcala-int.org/article.asp?reference=13333

    http://image.noelshack.com/fichiers/2014/30/1406296191-tsahal-recrute-marseille2.png

    Egalement sur le site Panamza :

    http://www.panamza.com/230514-tsahal-paris

    http://www.med-in-marseille.info/spip.php?article2358

     

    o La circulaire Alliot-Marie contre le boycott des colonies illégales israéliennes n'est toujours pas abrogée.

     

    o Les candidates UMP et PS à la Mairie de Paris sont allées, en décembre 2013, toutes les deux se faire adouber en Israël (il n'y a que 3% de juifs dans la population parisienne et tous ne se sentent pas liés à Israël) :

    http://www.lefigaro.fr/politique/2013/12/05/01002-20131205ARTFIG00431-anne-hidalgo-courtise-l-electorat-juif-en-israel.php

     

    o A l’été 2014 une attaque aérienne israélienne a causé des dégâts très importants sur la maison du consul français Majdi Shaqoura dans le quartier de Sudaniya au Nord-ouest de Gaza. Je n'ai pas trouvé de protestation du gouvernement français. Le fonctionnaire a indiqué qu’Israël savait que la maison appartenait à du personnel diplomatique, mais l’avait néanmoins ciblée comme « élément de sa politique de punition collective contre les résidents de Gaza ».

    http://maannews.net/eng/ViewDetails.aspx?ID=713977

    En novembre 2012 déjà, Majdi Shakoura, avait été légèrement blessé, ainsi que son épouse et une de ses filles, lors d’un précédent raid aérien israélien. A la suite de cette première attaque délibérée contre le domicile du consul à Beit Lahya, l’épouse de M. Shakoura, enceinte de deux mois, avait fait une fausse couche et perdu le bébé qu’elle portait. Le diplomate franco-palestinien avait pour sa part été blessé à la jambe gauche par des éclats de vitre. Une de ses filles, âgée de 13 ans à l’époque, avait été touchée par du verre brisé. Là non plus je n'ai pas trouvé de protestation du gouvernement français.

    o En septembre 2013, une Française, attachée humanitaire du consulat de France en Israël, avait été jetée à terre par des soldats israéliens, Hollande et Fabius ont muté cette courageuse jeune femme dans un autre pays.

    Marion Fesneau-Castaing faisait partie d'un groupe de diplomates européens qui accompagnaient, le 20 septembre dernier, un convoi acheminant des tentes. Ils devaient venir en aide à des bédouins palestiniens, dont le village de Makhoul, dans la vallée du Jourdain, avait été démoli par l'armée israélienne. Les militaires israéliens ont bloqué de force le convoi et confisqué les tentes. La diplomate française, tirée du camion, s'était retrouvée au sol. Courageuse jeune femme: des images de l'incident diffusées par la suite sur internet, la montrent se défendant en frappant de la main un garde-frontière israélien casqué.

    L'ONU et l'Union européenne avaient protesté après cette confiscation des tentes, tandis que le ministère israélien des Affaires étrangères qualifiait les diplomates impliqués de "provocateurs". L'armée israélienne a rasé, le 16 septembre, toutes les structures installées à Makhoul et a empêché les organisations humanitaires d'acheminer des tentes aux habitants, en vertu d'une décision de la Cour suprême israélienne rejetant un recours des résidents.

    Mais le 24 septembre, la Haute cour de justice israélienne a provisoirement interdit à l'armée de déplacer les habitants et de poursuivre ses démolitions, lui donnant jusqu'au 8 octobre pour démontrer qu'elles étaient "exigées par des nécessités militaires imminentes".

    Le consulat de France à Jérusalem s'est refusé à tout commentaire sur le départ de la diplomate. A Paris, notre gouvernement est resté muet, le ministère français des Affaires étrangères n'a ni confirmé ni infirmé l'information, se bornant à dire que la France avait cherché avec les autorités israéliennes une solution préservant "la relation bilatérale et la situation personnelle de l'agent".

    http://www.francetvinfo.fr/monde/proche-orient/une-diplomate-francaise-persona-non-grata-en-israel_422145.html

     

    o La France est le seul pays du monde occidental où des manifestations contres les crimes israéliens ont été interdites en 2014. On notera que les soutiens à cet Israël criminel ont été autorisés à manifester.

    o Des personnes arrêtées en marge de ces manifestations ont été condamnés à des peines d'une sévérité exceptionnelle pour des délits souvent non prouvés.

    http://www.metronews.fr/info/violences-a-barbes-le-drole-de-profil-des-manifestants-pro-palestiniens-arretes-et-juges/mngu!t7gVgzDsfe2Q/

     

    Vidéo qui montre de dangereuses activistes qui se sont faîtes insultées et ont été mises en garde à vue:

    https://www.youtube.com/embed/Hx-JIsGQHes?feature=player_embedded" frameborder="0" allowfullscreen></iframe>

     

    o Il est quasi-impossible en France d'obtenir une salle pour débattre publiquement des crimes israéliens.

    o Le site de la Fédération Internationale des Droits de l'Homme recense les mesures européennes contre la colonisation israélienne: tableau comparatif des actions prises par les différents pays. Les actions sont rares. La France est particulièrement inactive :

    http://www.fidh.org/IMG/pdf/tableau_comparatif_ccfd_fidh.pdf

    o La France a signé les Conventions de Genève : tout pays signataire a le devoir de protéger les populations civiles quand elles subissent des agressions. Ni le gouvernement français ni pratiquement aucun homme politique ayant accès aux média, n'a évoqué les Conventions de Genève pendants les massacres de masse de la population de Gaza cet été :

    http://blogs.mediapart.fr/blog/m-bentahar/151014/pour-la-reconnaissance-de-letat-palestinien-lettre-aux-deputes-du-groupe-socialiste-radical-citoyen

     

    o En 2011 une émission de télévision avait, enfin, osé traiter de l'état d'Israël d'une manière non hagiographique. Les organisations représentant les juifs communautaristes français avaient lancé une campagne de pression considérable et les journalistes avaient reçu des menaces de mort :

    Une émission sur la Palestine déclenche une polémique avec la communauté juive :

    http://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2011/10/09/une-emission-sur-la-palestine-declenche-une-polemique-avec-la-communaute-juive_1584599_3236.html

     

    Depuis 2011, il n'y a pas eu beaucoup d'autres émission un tant soit peu objectives sur Israël, hormis le film franco-israélien "The Gatekeepers" réalisé en 2012 (diffusé sur Arte je crois).

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    18/06/2015, 19:25 | Par christian delarue en réponse au commentaire de Stephane M. le 11/06/2015 à 13:28

    Fcbké*****

    11/06/2015, 14:36 | Par Stephane M.

    Pendant que toutes ces énergies sont consacrées à défendre Israël,

    Israël maltraiterait "systématiquement" des enfants palestiniens

    Le Point - Publié le10/06/2015 à 19:27

    Selon l'ONG Military Court Watch, "les mauvais traitements sont fréquents, systématiques et institutionnalisés". L'armée israélienne nie ces accusations. 

    http://www.lepoint.fr/monde/israel-maltraiterait-systematiquement-des-enfants-palestiniens-10-06-2015-1935316_24.php

    11/06/2015, 14:53 | Par Stephane M.

    Imen Habib, membre de BDS France depuis 2009, dénonce « le manque de cohérence » de la politique française sur le dossier israélo-palestinien. Laurent Fabius, avec 16 ministres des affaires étrangères de l’Union européenne, a écrit à Federica Mogherini, la haute représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité le 16 avril 2015, pour lui demander d’accélérer la procédure d’étiquetage des produits des colonies. Israël parle ici aussi « de boycott ».

    Habib note « une évolution positive pour BDS en France, malgré les attaques pour limiter la liberté d’expression — notamment par le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) et le Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme (BNCVA) — et la répression ». Plusieurs militants ont été poursuivis, rappelle Isabelle Avran de l’Associaton France Palestine Solidarité (AFPS),, qui rappelle : « Sous Sarkozy, Michèle Alliot-Marie a menacé de procès pour incitation à la haine raciale, via une circulaire aux Parquets, les propagateurs de la campagne BDS. » La situation est particulière en France, où par exemple des manifestations de soutien à Gaza ont été interdites par les autorités (aucune soutenant Israël ne l’a été) lors de la dernière offensive israélienne. Des manifestants ont écopé de peines de prison ferme8.

    Mais les campagnes continueront assurent les deux militantes — avec la participation de juifs et d’Israéliens — car « le mouvement BDS ne vise qu’à faire appliquer le droit international ».

    http://orientxxi.info/magazine/boycott-d-orange-derapages-dans-la-communication-israelienne,0932

    11/06/2015, 15:28 | Par Stephane M.

    La polémique autour d’Orange élude le vrai problème : le commerce avec les colonies israéliennes

    Nos organisations*, signataires du rapport intitulé « Les liaisons dangereuses d’Orange dans le Territoire palestinien occupé », dénoncent le recul du groupe Orange, face aux pressions inacceptables exercées par le gouvernement israélien, au sujet de sa volonté de rupture de contrat avec l’opérateur israélien Partner, présent dans les colonies illégales. Nous déplorons qu’Orange ne reconnaisse pas publiquement et explicitement les risques auxquels s’expose le groupe, en contribuant indirectement à des violations du droit international à travers sa relation d’affaires avec Partner.

     

    Nos organisations rappellent que les entreprises françaises doivent, partout où elles opèrent, respecter les droits humains, et en cas de conflit armé comme c’est le cas dans le Territoire palestinien occupé (TPO), se conformer au droit international humanitaire. Ainsi, elles doivent veiller à ne pas contribuer directement ou indirectement au maintien des colonies israéliennes dans le TPO, reconnues illégales en droit international et impliquant de nombreuses violations des droits humains.

    Nous déplorons par ailleurs vivement le manque de soutien de l’État français à une entreprise dont il est le principal actionnaire, et l’absence d’affirmation explicite – dans le communiqué du MAE du 5 juin dernier- de la volonté de l’État français de s’assurer que les entreprises françaises ne contribuent pas directement ou indirectement au maintien des colonies illégales. Conformément à ses obligations internationales en matière de droits humains, à sa politique extérieure au sujet du TPO, et à l’avis publié sur le site internet du Ministère des affaires étrangères le 24 juin 2014, l’État français doit immédiatement interpeller Orange au sujet de sa relation d’affaires avec Partner. La France a, à maintes reprises, condamné la colonisation israélienne et s’est publiquement prononcée au sujet de l’illégalité, en droit international, des colonies implantées dans le TPO. Nous appelons le gouvernement à être cohérent et à renforcer son soutien aux entreprises françaises pour qu’elles cessent toute activité dans des colonies dont il souligne l’illégalité avec la communauté internationale toute entière, à l’exception de la puissance occupante.

    *Les organisations auteures du rapport sont : FIDH (Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme), CCFD-Terre Solidaire, Al Haq, Association France Palestine Solidarité, Confédération Générale du Travail (CGT), Ligue des droits de l’Homme (LDH), Union Syndicale Solidaires

    Le rapport est disponible en français et en anglais.

    http://www.france-palestine.org/La-polemique-autour-d-Orange-elude-le-vrai-probleme-le-commerce-avec-les

    11/06/2015, 19:25 | Par Stephane M.

    “Combat Proven”: The Booming Business of War in Israel

    Extrait :

    Les entreprises d'armement en vedette, comme les participants intéressés à acheter leurs produits, sont venus de partout dans le monde, mais les entreprises israéliennes étaient beaucoup plus nombreuses autres nations. La foire est mis sur l'aide et la coopération active du gouvernement israélien, et l'expo ISDEF conseil de conseillers est composée d'anciens officiers d'élite de l'armée israélienne. Le département américain du Commerce est le seul organisme gouvernemental étranger à co-parrainer l'événement.

    Israël a imposé comme un pôle d'fabricants d'armes, en capitalisant sur l'état de conflit permanent le pays est et la coordination étroite entre le l'industrie des armes et militaires. Lors de la cérémonie d'ouverture de ISDEF, Ziva Eger, le ministère israélien du directeur de l'économie de la division pour les investissements étrangers et de la coopération industrielle, vanté comment Israël prend "la technologie du secteur de la défense et met en œuvre tout au secteur civil."

    En Israël, près de 6.800 personnes traitent des exportations d'armes à plus de 1000 entreprises, selon les données du ministère de la Défense à partir de 2013. L'industrie de l'armement du pays a apporté à environ 5,6 milliards de dollars l'année dernière, faisant d'Israël le huitième exportateur d'armes plus importantes à l'échelle mondiale, selon le Stockholm International Peace Institut De Recherche. L'ancien ministre israélien de la Défense Ehud Barak a déclaré que 150 000 ménages israéliens comptent sur l'industrie des armes pour le revenu. Tandis que les gains de l'année dernière étaient en fait une baisse d'un sommet de 7,5 milliards de dollars de revenus en 2012, soit une baisse attribué par le ministère de la Défense d'Israël à des coupes budgétaires dans les États-Unis et en Europe , Israël est parmi les principaux exportateurs d'armes au monde par habitant. En fait, les États-Unis prévoit effectivement une subvention à l'entreprise d'armement israéliennes: Alors que près de 75 pour cent des 3,1 milliards de dollars en aide militaire américaine à Israël doit être dépensé sur les armes américaines, 25 pour cent peut être dépensé sur domestiques fabricants d'armes israéliens - une situation unique à Israël. Même quand Israël américain achète des armes, il demande parfois que ces armes soient construits avec des composants israéliens.

    La subvention américaine contribue à alimenter le business de la guerre en Israël. Il est une industrie en plein essor en raison en grande partie à la fréquence croissante des batailles du pays avec des groupes militants au Liban et à Gaza, la bande côtière qu'Israël détient en vertu d'un air, terre et mer blocus paralysant voisin. En 2006, Israël est allé à la guerre au Liban, tuant au moins 900 civils. Deux ans plus tard, Israël a envahi Gaza dans quel rapport de Human Rights de l'ONU a appelé «une attaque délibérément disproportionnée visant à punir, humilier et terroriser une population civile." Operation Cast responsable, selon le 2008 - attaque 2009 a été appelé, tué 1.400 personnes, plus de la moitié étaient des civils. En 2012, Israël a bombardé la bande de Gaza pour environ une semaine avant un cessez-Unis et médiation égyptienne est entrée en vigueur. Mais l'attaque la plus dévastatrice israélienne sur la bande a eu lieu l'été dernier, quand Israël a mené une bataille de 50 jours contre le Hamas qui a tué 2.200 personnes, la majorité d'entre eux des civils.

    Les guerres sur la bande de Gaza ont eu un impact dévastateur sur la population là-bas, laissant la moitié des adolescents palestiniens avec des symptômes de post-traumatique complète ou partielle stress, selon une étude publiée dans Journal of Psychiatry arabe . Mais en Israël, les guerres sont bonnes pour le business.

     

     
  • Checkpoint Charlie...

    Checkpoint Charlie, un trait d’union à sens unique

    Orient XXI > Magazine > Le choc « Charlie Hebdo » > Marc Cher-Leparrain > 19 janvier 2015

    L’attentat contre l’hebdomadaire Charlie Hebdo et l’attaque contre le supermarché cacher parisien ont confirmé que nous vivions à l’heure de la mondialisation, où il devient difficile de disjoindre politique intérieure et politique extérieure. Le choc créé devrait aussi permettre un débat sur la place des populations musulmanes, aussi bien en France que dans le monde, et sur leur rapport avec ce que l’on nomme « l’Occident ».

    Rassemblement devant la mosquée de Châteauroux le 9 janvier 2015. Vidéo La Nouvelle République, (copie d’écran postérisée).

    Il y avait autrefois à Berlin un point de passage dans le mur entre le «  monde libre  » et le monde communiste, qui s’appelait «  checkpoint Charlie  ». Il était plus facile à franchir pour ceux de l’Ouest que pour ceux de l’Est. Aujourd’hui, un autre mur, invisible, existe entre l’Occident et le monde musulman. À la grande différence du mur de Berlin construit par l’Allemagne de l’Est, c’est l’Occident qui l’a édifié, non pas en une nuit, mais par étapes successives dont ces dernières décennies sont les plus marquantes et les plus violentes. En France, son point de passage est la présence d’une importante population française musulmane. À l’image du mur de Berlin, le franchissement de ce pont culturel n’est malheureusement autorisé que dans un seul sens.

    Agressions extérieures et intérieures

    De même que de nombreux Français juifs sont attachés à Israël et à tout événement qui s’y rapporte, les Français musulmans sont sensibles aux événements qui touchent les pays arabo-musulmans. La réaction majoritaire à l’attentat contre Charlie Hebdo parmi ces derniers a été de le condamner, tout en rappelant l’inadmissibilité de blasphémer sur l’islam. Elle est très comparable à celle de la population musulmane française.

    Cette similarité est bien sûr fondée sur le partage d’une même religion, mais elle est également nourrie de la sensibilité légitime de la population française musulmane à ce que vivent et ont vécu les pays arabo-musulmans. Et en la matière l’addition est lourde. Au passif de la colonisation et de ses dérives subies par les parents ou grands-parents de nombre de compatriotes transformés par la guerre d’Algérie en «  sales Arabes  » et en «  bougnoules  » et qu’un projet de loi en 2005 soulignant «  le rôle positif  » de cette colonisation a giflés un peu plus, se sont ajoutés ces vingt dernières années les errements violents de l’Occident au Proche-Orient au cours de guerres à répétitions. Celles-ci n’ont fait effectivement que semer le chaos politique et la destruction humaine, avec des centaines de milliers de morts.

    Aujourd’hui, alors que le traitement de la question palestinienne persiste dans son «  deux poids-deux mesures  » et dans l’effacement de la notion d’occupé et d’occupant, la guerre contre le terrorisme qui se poursuit, et à laquelle participe la France, tue davantage de civils ordinaires que de djihadistes, drones et bombardements aériens confondus.

    À cette agression permanente sur les terres de leurs racines culturelles, et à laquelle la France participe, se superpose en même temps, avec un impact encore plus violent, celles subies par les Français musulmans de façon permanente dans leur propre pays. Ces agressions, dans un premier temps à dominante raciste, sont devenues également islamophobes au fur et à mesure du développement de la confrontation de l’Occident au djihadisme et des récupérations qui en ont été faites. Le résultat est qu’une bonne partie des Français musulmans font face à la marginalisation raciale et religieuse qui les désigne comme éléments exogènes. Délit de «  sale gueule  », discriminations de toutes sortes et allusions à fond raciste dans la vie de tous les jours, mais aussi stigmatisation de leur foi par des lois les visant tout particulièrement (lois sur les signes religieux et le port du voile dans l’espace public), par la remise en cause de leur religion vis-à-vis de la démocratie, et aujourd’hui par la désignation à la vindicte populaire s’ils ne trouvent pas acceptable qu’on injurie et dégrade ce qu’ils ont de plus sacré.

    Va-t-on expliquer que des lois spécifiques comme celles qui protègent — à juste titre — leurs compatriotes juifs ne sont pas possibles en France  ? Une loi contre l’islamophobie  ? Comment expliquer que l’on accueille dans les médias audiovisuels du service public des auteurs islamophobes dont les ouvrages ne font qu’entretenir la haine et la peur du musulman  ? La participation à la marche de protestation du 11 janvier de nombreux Français musulmans s’est trouvée contrainte, tant les voix s’étaient élevées dans les grands médias, y compris du service public, pour qu’ils condamnent l’attentat en tant que musulmans plus qu’en tant que citoyens. Ce faisant, la France a gommé la pleine citoyenneté des Français musulmans au regard du reste de la population, les a obligés à accepter le statut de coupable a priori jusqu’à preuve du contraire. Condamner l’attentat est une chose, le faire en stigmatisant un peu plus une partie de la population française, en l’obligeant en l’occurrence à cautionner l’islamophobie, en est une autre. Une avanie de plus, et pas des moindres.

    Des remèdes aux effets pervers

    La terminologie d’«  islam de France  » ou d’islam à la française, promue par nos politiques, est perverse. Elle est même une erreur. Au nom de l’intégration dans la République et dans la société française, elle tend à couper de leurs origines nos compatriotes musulmans issus de l’immigration, de leur foi, qui se partage en branches et écoles bien définies, lesquelles ne sont pas plus françaises que le catholicisme ou le judaïsme. Pire, elle stigmatise l’islam en tant que tel.

    À travers l’expression d’«  islam de France  », est mise en avant la notion d’«  islam modéré  », qui seul serait admis en France. Cela sous-tend de façon implicite que l’islam en tant que tel ne l’est pas. Ce faisant, on contribue à nourrir les récupérations de la part de certains partis politiques qui surfent sur les peurs irrationnelles de ceux dont la vision de l’islam est parallèlement nourrie par les buzz sensationnels de médias cherchant à attirer le chaland. Cette terminologie perturbe son objectif, qui est de lutter contre les dérives radicales et intégristes s’opposant à la République et à ses lois. Plus grave, elle accepte — et donc rend légitime — la prise en otage de l’islam par les djihadistes et radicaux de tout poil, y compris par le wahhabisme saoudien qui est issu de la plus rigoriste des quatre écoles du sunnisme.

    Il ne peut y avoir un «  islam de France  », comme il ne peut y avoir un «  judaïsme de France  » ou un «  catholicisme de France  ». Tout ce qui peut être imposé, c’est le respect des lois de la République par chaque citoyen dans la pratique de sa religion, et à traitement égal. Cette imposition est de la responsabilité de l’État, et non pas de représentants de chaque religion. Se décharger de cette mission sur ces derniers reviendrait à entériner le communautarisme sur une base religieuse, principe de communauté qui en outre n’existe pas au sein des Français musulmans. Comme le souligne fort justement Olivier Roy1, il n’y a pas en effet, dans la population musulmane française, de phénomène de communautarisation au niveau national, ni de volonté pour se transformer en communauté. Cette population est très hétérogène religieusement, socialement et politiquement. Les organisations voulues «  représentatives  » existantes sont portées par le gouvernement français et des gouvernements étrangers, et n’ont de ce fait pas de légitimité locale.

    Et cette non-communautarisation est plutôt une bonne nouvelle, conclut Olivier Roy. Du fait de l’absence d’équivalent de la «  papauté  » chez les sunnites, ce qui pose problème cependant sont des immixtions d’États étrangers dans certaines mosquées françaises, en particulier quand il s’agit de l’Arabie saoudite dont le wahhabisme (salafisme) est catalyseur de radicalisation.

    Les racines du djihadisme

    Le terrorisme djihadiste n’est pas né de rien. Il n’est pas né d’emblée au sein des populations musulmanes. Il a plusieurs racines ou incitations. Parmi les principales :
     la colonisation occidentale, qui a provoqué en réaction défensive l’émergence de l’islam politique  ;
     la répression des mouvements de l’islam politique par les régimes arabes post-coloniaux laïcisants ainsi que par certaines monarchies du Golfe (en particulier l’Arabie Saoudite, y compris récemment) et le soutien de l’Occident à ces régimes  ;
     la politique coloniale ininterrompue de l’État d’Israël aux dépens des Palestiniens et avec le soutien de l’Occident  ;
     la promotion et la manipulation de mouvements djihadistes par certains États du Proche-Orient, notamment l’Arabie saoudite (en Afghanistan dans les années 1980, en Syrie depuis 2011), la Syrie (au Liban, en Irak et en Syrie même pour contrer la révolution de 2011), le Pakistan (talibans en Afghanistan pendant les années 1990) et l’Iran  ;
     la prise en otage parallèle de l’islam par les régimes saoudiens et iraniens dans le cadre de leur compétition politique  ;
     et enfin le retour massif des interventions militaires occidentales.

    Le djihadisme s’est attaqué — et s’attaque encore — aussi bien à des régimes arabes (et à celui du Pakistan aujourd’hui) qu’aux pays occidentaux. Les victimes sont, sans commune mesure, infiniment plus nombreuses parmi les populations musulmanes de ces pays que parmi les populations occidentales. Le grand dénominateur commun est l’agression contre l’islam ou sa manipulation par des régimes politiques à des fins strictement profanes.

    Tendre la main

    Aujourd’hui, la stigmatisation des musulmans en France, la propension à leur demander implicitement des comptes pour les violences commises par les djihadistes, les écrase dans un étau. Musulmans, ils sont suspects alors que les musulmans sont les premières victimes de ce terrorisme. Musulmans, ils doivent arborer «  Je suis Charlie  » alors que leur histoire récente n’a été qu’une succession d’agressions violentes contre l’islam. Musulmans, ils doivent cautionner le fait que pour combattre la prise en otage de leur religion par des groupes terroristes, l’on blesse cet otage pendant que l’on tue ces preneurs d’otage.

    Lutter contre le terrorisme des groupes djihadistes et contre les idées qu’ils tentent de propager au sein des populations musulmanes en Occident, commence par tendre la main aux populations musulmanes qui, dans leur quasi-totalité, ne demandent qu’à vivre en paix comme citoyens de la République. À défaut de réduire le chômage des banlieues qui contribue à la rancœur de populations fragilisées, un premier pas gigantesque serait l’arrêt de la stigmatisation de toute une population, davantage de respect et d’écoute. Un second grand pas serait fait avec une remise en cause de la politique étrangère française dans le monde arabe. Une politique qui, telle qu’elle est conduite, ne fait qu’aggraver la situation et contribue à fabriquer toujours plus de djihadistes. À défaut d’avoir la volonté et le courage de la modifier pour des raisons d’intérêts économiques immédiats, ayons au moins la volonté, qui ne nécessite pas de courage et qui est sans conséquences économiques, de prêter davantage attention à ceux qui, citoyens français, sont de confession musulmane. Si l’on déclare que «  La France, sans les juifs de France, n’est pas la France  », il faut déclarer aussi que sans les Français musulmans, la France n’est pas la France.

    À toi, jeune Européen, je voudrais dire que la peur des autres les façonne à nos peurs, nous allons créer et rencontrer ce que nous craignons. Surtout quand des politiciens sans conscience utilisent nos peurs pour des raisons électorales.
    Père Paolo Dall’Oglio.

     

  • CONTRÔLES AUX FRONTIÈRES

     

    Libre-circulation suspendue : les défenseurs du climat ne seront pas les bienvenus en France pour la COP 21

    par Sophie Chapelle 29 octobre 2015

    Le gouvernement français s’apprête à rétablir les contrôles aux frontières pendant un mois, le temps de la Conférence internationale sur le climat à Paris. Cette mesure d’exception est prise « en cas de menace grave pour l’ordre public ou la sécurité intérieure ». La société civile, qui compte se mobiliser en masse, semble particulièrement visée. Nombre de délégations venant de pays du Sud rencontrent des difficultés pour obtenir leurs visas.

     

    A partir du 13 novembre, citoyens engagés et société civile mobilisée pour le climat ne seront plus les bienvenus en France. La conférence internationale sur le climat à Paris fin novembre s’accompagnera du rétablissement des contrôles aux frontières nationales. Durant un mois, la libre-circulation des citoyens de l’Union européenne sera donc suspendue. Basta ! s’est procuré une note des autorités françaises, publiée par le Conseil de l’Union européenne, concernant « la réintroduction temporaire des contrôles aux frontières intérieures avec la Belgique, le Luxembourg, l’Allemagne, la Suisse, l’Italie et l’Espagne à l’occasion de la COP 21 ». Ces mesures exceptionnelles débuteront le 13 novembre, soit deux semaines avant l’ouverture de la conférence. Elles prendront fin le 13 décembre, deux jours après la clôture de l’événement, comme en témoigne l’extrait du document ci-dessous [1] :

    « Menace grave pour l’ordre public »

    Le gouvernement fait valoir l’article 23 du Code frontières Schengen qui dispose du droit des États membres à réintroduire le contrôle à leurs frontières intérieures durant une période limitée – 30 jours maximum – « en cas de menace grave pour l’ordre public ou la sécurité intérieure ». La dernière fois que le gouvernement français a usé de cette disposition remonte à 2012 pour le G20 de Cannes. La Pologne a aussi rétabli des frontières provisoires en 2013, à l’occasion de la 19e conférence internationale sur le climat qui se tenait à Varsovie.

    « Depuis l’entrée en vigueur du code frontières, en 2006, toutes les réintroductions de contrôle aux frontières ont été liées à la prévention du terrorisme, de la criminalité, ou à des raisons de sécurité liées à l’accueil de réunions internationales ou d’événements sportifs », note Le Monde. Laurent Fabius, le ministre des Affaires étrangères et président de la COP 21, vient d’annoncer la présence d’au moins 80 chefs d’État et de gouvernement. Que redoute exactement le ministère de l’Intérieur pour recourir à un tel dispositif ? « La crainte de violences », répond un haut responsable de la police nationale à l’agence d’informations AEF qui pourrait émaner de « black blocs » et d’« une frange de ’zadistes’ qui risquent de se mélanger à eux » [2]. Le ministère de l’Intérieur n’a, pour l’heure, pas répondu aux sollicitations de Basta !.

    Multiplication des refus de visas

    Plusieurs signes montrent que ces mesures d’exceptions viseront notamment la société civile et les défenseurs du climat. La Coalition climat 21, qui regroupe 130 organisations, pointe la difficulté d’obtention des visas pour les milliers de participants venant de pays du Sud. Certaines demandes sont refusées, d’autres peineraient à être traitées. « Les ambassades demandent différents documents dont des lettres d’invitations que nous avons rédigées, et des preuves comme la capacité à payer les transports », relève Juliette Rousseau, porte-parole de la coalition. « Aujourd’hui, c’est le président d’Attac Togo qui vient d’essuyer une demande de refus. Son déplacement ne serait pas motivé ! » « Il avait une invitation de la Coalition ainsi qu’une invitation d’Attac France disant qu’on prenait tous les frais liés à son séjour en France à notre charge », confirme Jeanne Planche, coordinatrice de l’association.

    Venir à la COP 21 ne serait-il pas un argument suffisant pour les ambassades ? « Nous ne sommes pas à l’abri d’une erreur, plaide le ministère des Affaires étrangères contacté par Basta ! [3], mais nous sommes naturellement favorables à la participation très large, au-delà des seuls accrédités, de la société civile ». Une « procédure spéciale » aurait ainsi été mise en place par le Quai d’Orsay pour les participants accrédités, notamment ceux ayant besoin d’un visa pour venir en France [4]. De source diplomatique, une distinction est néanmoins opérée entre les officiels qui disposent d’un passeport diplomatique et dépendent de fait du ministère des Affaires étrangères, et toutes les autres demandes qui relèvent du ministère de l’Intérieur. « Nous ne sommes qu’une simple boite aux lettres », atteste-t-on au Quai d’Orsay. Extrait ci-dessus de la notification de refus de visa

    Autre cas emblématique, celui de Mouhad Gasmi, figure de proue de la lutte contre les gaz de schiste en Algérie que Basta ! a rencontré. Le 21 octobre, il se rend au consulat de France à Alger, muni de l’invitation de la Coalition Climat 21, pour faire sa demande de visa. Le consulat lui accorde bien un rendez-vous, mais celui n’aura lieu que le 5 janvier 2016, soit un mois après la fin de la COP 21 ! [5] « Le gouvernement avait garanti des facilités pour les accréditations auprès de nos organisations membres. Mais tout est fait pour limiter le nombre de gens qui vont venir à Paris, dénonce Juliette Rousseau. Le gouvernement sélectionne la société civile qui va participer au sommet officiel. » Une sélection qui sera accentuée par le renforcement des contrôles aux frontières françaises, au sol et par voie aérienne.

    « Ouvrez Paris au monde ! »

    Autre problème soulevé : le gouvernement français et la mairie de Paris n’ont toujours pas indiqué quelles seraient les solutions d’hébergements pour les milliers de participants. La Coalition Climat 21 aurait déjà reçu « plus de 10 000 demandes » émanant de représentants de la société civile. « Pour l’instant, on a la promesse de 1000 places par la communauté d’agglomération Plaine Commune, il manque donc au moins 9000 places d’hébergement ! », s’inquiète Juliette Rousseau. « On a des retours négatifs de collectivités qui nous disent que les espaces collectifs sont déjà mobilisés pour les élections régionales. » Le premier tour des élections a en effet lieu le 6 décembre, mais l’argument peine à convaincre pour les autres jours...

    Une lettre ouverte à la maire de Paris Anne Hidalgo intitulée « Ouvrez Paris au monde ! », l’appelle à « mettre au plus vite à disposition de la Coalition Climat 21 des espaces permettant d’héberger les représentants des organisations de la société civile du monde entier ». Début septembre, François Hollande assurait que le succès de Paris dépendrait « de la capacité, de la volonté des États, mais aussi de la force des peuples [et] des mouvements ». Une « force » que son gouvernement s’apprête à sévèrement limiter. A moins d’un mois de l’ouverture de la conférence, les organisations de la société civile mettent en doute la sincérité du gouvernement quant à sa volonté de l’associer, dans toute sa diversité, au processus.

    @Sophie_Chapelle