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Gouvernement français:décryptage - Page 16

  • Attention, Israël camoufle ses produits dans votre supermarché !

    Les pratiques de tromperie sur la marchandise, d’étiquetage frauduleux destinés à masquer l’exportateur israélien sont légion dans les grandes surfaces. Malgré les plaintes et « signalements » à la Direction des Fraudes, aucune sanction n’a été prise à ce jour. Aujourd'hui, des militants qui ont appelé au boycott des produits exportés par l'occupant israëlien sont poursuivis en justice par le gouvernement...

     

    Nous vous appelons à rejoindre cette campagne, et à refuser de financer l’occupation israélienne !
    - Regardez attentivement les étiquettes des produits avant de les acheter. N’acceptez pas les étiquetages incomplets ou trompeurs (dernier en date repéré dans une grande surface : « avocats Kenya/Israël »*). Demandez des explications aux commerçants.
    - Rappelez-leur qu’ils ont l’obligation légale d’inscrire la provenance exacte de tous les produits frais et fruits secs qu’ils vendent en caractères aussi gros que les prix.
    Cela vaut autant pour le supermarché que pour l’épicier du coin, ou encore pour les vendeurs de fruits et légumes sur les marchés.
    Et venez nombreux soutenir les militants poursuivis en justice par le gouvernement !
     
    Prochains procès BDS :
    - A la Cour d’Appel de Colmar, le mercredi 16 octobre à 9 H du matin. Les 12 militants de Mulhouse ont gagné leur procès en première instance, à Mulhouse, mais le gouvernement fait appel !
    - A la Cour d’Appel de Paris, le mercredi 30 octobre à 13 H 30. Olivia, Maha, Mohamed et Ulrich ont été relaxés par le tribunal de Bobigny, mais le gouvernement a fait appel !

    Les fameux avocats « Kenya/Israel » :

     
    Mais les pratiques de tromperie sur la marchandise, d’étiquetage frauduleux destinés à masquer l’exportateur israélien sont légion dans les grandes surfaces. Pour n’en citer que quelques exemples :

    Oranges (Jaffa) du « Mexique »
     
    Ciboulette bretonne « made in Israël » (« Que Choisir »)

     

    Dattes Medjoul, « origine France » !


    Avocats (Carmel) du « Mexique »


    Pomelos (Carmel) du« Mexique »

    Avocats du « Pérou » sur l’ardoise, mais « origine Chili », et exportés par l’entreprise israélienne « Mehadrin » sur le carton qui les contient !


    Et malgré nos plaintes et « signalements » à la Direction des Fraudes, aucune sanction n’a été prise à ce jour.
    Merci de faire circuler au maximum ces informations, afin d’éclairer le public et de l’engager à réagir.

    Pour écrire à Madame Taubira, ministre de la Justice, et dénoncer ce scandale :
    Mme Christiane Taubira
    MINISTERE DE LA JUSTICE
    13, place Vendôme
    75042 Paris Cedex 01
    Téléphone : +33 1 44 77 60 60
    Pour envoyer un message : http://www.justice.gouv.fr/contact.html
     

    Avocats du « Pérou » sur l’ardoise, mais « origine Chili », et exportés par l’entreprise israélienne « Mehadrin » sur le carton qui les contient !


    Et malgré nos plaintes et « signalements » à la Direction des Fraudes, aucune sanction n’a été prise à ce jour.
    Merci de faire circuler au maximum ces informations, afin d’éclairer le public et de l’engager à réagir.

    Pour écrire à Madame Taubira, ministre de la Justice, et dénoncer ce scandale :
    Mme Christiane Taubira
    MINISTERE DE LA JUSTICE
    13, place Vendôme
    75042 Paris Cedex 01
    Téléphone : +33 1 44 77 60 60
    Pour envoyer un message : http://www.justice.gouv.fr/contact.html

  • Contribuables français, vous payez pour les procès du lobby d’Israël ! D’accord ?

     

    RECETTE POUR DETOURNER LA LOI FRANÇAISE AU SERVICE D’ISRAEL

    I. INGREDIENTS

    Prenez un gouvernement et un ministre de la justice malléables à souhait (pour le moment, choisir la France qui est le seul Etat qui cède aux pressions israéliennes en cherchant à criminaliser le boycott d’Israël)
    Obtenir de ce même gouvernement français qu’il envoie une circulaire à tous les procureurs de France, ordonnant à ces derniers de poursuivre les personnes qui appellent au boycott d’Israël, et seulement à celui-là, et de faire tout ce qu’ils peuvent pour que les juges condamnent les militants. L’appel au boycott de tous les autres pays ne pose aucun problème.
     
    II. FAIRE MONTER LA SAUCE

    La recette est simple : il ne reste plus aux officines sionistes qu’à déposer des plaintes simples (sans constitution de partie civile) et de demander au gouvernement d’engager des poursuites.

    Ces plaintes n’ont même pas besoin d’être correctement rédigées sur le plan juridique. Elles se contentent souvent d’un « signalement », c’est à dire des lettres de dénonciation sur la base desquelles l’Etat accepte d’engager des poursuites. Il suffit de crier à l’antisémitisme, l’incitation à la haine, au « palestinisme » (sic !)
    Sammy Ghozlan (Bureau National de Vigilance contre l’Antisémitisme - BNVCA), membre du lobby israélien en France, se charge de ce petit boulot. Il en est à une centaine de plaintes déposées, dont une contre feu Stéphane Hessel, pour avoir, lui aussi, appelé au boycott d’Israël.

    Ensuite, sur injonction du gouvernement, un parquet ouvre une enquête, et fait convoquer par la police des personnes « pour les besoins de l’enquête ». A ce stade, une poursuite représente déjà des dizaines et des dizaines d’heures de procédure policière et judiciaire. Multipliez par le nombre de poursuites engagées à ce jour contre une quarantaine de militants BDS, et vous aurez un début d’idée de la consommation des ressources de l’Etat au profit du lobby israélien.

    Il fait également approcher les responsables des grandes surfaces où se sont déroulées les actions d’appel au boycott et de dénonciation de la présence de produits illicites (parce que provenant très souvent des colonies installées illégalement dans les territoires palestiniens occupés), afin de les inciter à porter plainte.

    Mais, ces directeurs de magasin n’ayant subi aucun préjudice matériel au cours de ces actions non violentes, et étant eux-mêmes conscients de vendre des produits dont il ne peuvent mentionner l’origine exacte, contrairement à la réglementation, ont chaque fois refusé de porter plainte contre les militants.

    Certains ont même tenu à faire noter par les policiers que les échanges avec les militants avaient été « très courtois ».

    Qu’à cela ne tienne : le parquet ayant quand même décidé de renvoyer les militants BDS devant le tribunal correctionnel, le jour de l’audience, on voit invariablement débarquer une brochette d’officines sionistes, qui se constituent alors parties civiles, et se « joignent » à l’action gouvernementale.
    III. SERVIR SUR UN PLATEAU

    Pas un sou déboursé de leur part, c’est l’Etat qui régale, paye les policiers, les juges, les greffiers – rappelons que l’Etat c’est nous tous—et qui s’est tapé le boulot. Pas même la moindre somme déposée comme il se doit, en guise de « consignation » pour se constituer partie civile.

    Les BNVCA, France-Israël, Amis d’Israël, Amis des Villes Sinistrées d’Israël (ça ne s’invente pas !), Chambre de Commerce France-Israël, « Avocats sans frontières » de l’inénarrable William Goldnadel, se pointent à l’audience, le jour J, les mains dans les poches... et réclament des dommages et intérêts, et frais de justice, s’élevant à plus de 10.000 euros par prévenu pour chacune de leurs associations !

    Et comme ils n’ont pas grand chose à apporter dans la corbeille de mariage, c’est au gouvernement d’espérer que les magistrats vont être dociles, et déclarer le boycott d’Israël (et seulement d’Israël) illégal.

    Aucun tribunal de France n’a à ce jour osé un tel attentat contre la liberté d’expression, qui reste, qu’ils le veuillent ou non, une liberté garantie par la Constitution.

    Mais le lobby ne renonce pas, et use de tous ses charmes pour que le gouvernement fasse appel et, le cas échéant, aille en cassation.

    IV. LÀ OÙ ÇA SE COMPLIQUE

    Mais sur quel fondement le gouvernement engage-t-il ces poursuites ? En vertu de quelle loi ?

    Le gouvernement n’ayant rien trouvé dans la législation française qui interdise le boycott d’un Etat pour des raisons politiques, il invoque l’article 24 de la loi du 29 juillet 1881, qui condamne « toute discrimination à l’encontre d’une personne ou d’un groupe de personnes A RAISON de son appartenance ou de sa non-appartenance à une religion, une race, une ethnie, une nation ».

    Ah, ah ! Vous vous en prenez à la « nation israélienne » ! Donc vous discriminez, vous incitez à la haine et à la violence...
    Mais les oranges, les poivrons, les avocats ou les lingettes ne sont pas des personnes, ni des groupes de personnes ! Et nous n’appelons pas à les boycotter A RAISON de leur nationalité, mais en raison de la politique criminelle de l’Etat d’Israël...
    Oui, mais derrière ces produits, il y a des producteurs et donc des personnes. Et d’ailleurs ce que vous faites est stupide car ce sont les Palestiniens qui en sont les premières victimes vu que vous leur retirez leur gagne-pain...
    Alors vous dites vous-mêmes que, même en tirant la loi par les cheveux et en transformant les pamplemousses en personnes, ces producteurs ne sont pas tous israéliens, mais aussi palestiniens, et peut-être travailleurs immigrés thaïlandais ? Alors, quel rapport avec l’antisémitisme ou encore la nationalité ?
    Et puis, de quelle nation parlez-vous, puisque vous refusez d’indiquer d’où viennent ces produits, car c’est souvent des colonies illégales, dans les territoires palestiniens occupés...

    Le terme de colonies est très abusif, Madame la Présidente (ou Mr le Président). Car les frontières d’Israël ne sont pas définitivement fixées. Il faudrait plutôt parler de territoires « disputés » ou « discutés »...
    Ce n’est pas ce que dit le droit international, ni même la France à ce sujet !
    Le ou la Président(e) du tribunal : Stop ! On n’est pas ici pour faire de la politique !
    Rires dans la salle
    Taisez-vous ou je fais évacuer la salle !
    Président(e) : Bon je note en tout cas que nul propos antisémite n’a été tenu, et qu’il n’y a eu aucune dégradation ni violence...
    Madame la Présidente, nous ne disons pas que les prévenus sont antisémites, mais vous comprenez, le palestinisme mène tout droit à l’affaire Merah...
    La salle : Ooh !
    Silence !
    (Changement de registre) : Madame la Présidente, quelles que soient leurs motivations, ils ne peuvent pas nier que pendant les 12 minutes 30 qu’a duré cette action dans ce supermarché, les clients qui ont voulu acheter des produits israéliens ont été gênés pour le faire. Il s’agit donc d’une entrave économique !
    Ne riez pas : le tribunal d’Alençon a condamné 7 personnes, le 19 septembre dernier, pour « entrave à l’exercice normal d’une activité économique ». (Ces derniers font appel, bien entendu).
    Et ceci alors que :

    1) le magasin Carrefour d’Alençon n’avait pas estimé qu’il y avait d’entrave, et n’avait pas porté plainte

    2) cette activité n’avait rien de « normal », puisque bon nombre des produits « made in Israël » proposés à la vente provenaient des colonies et étaient donc illicites.

    3) Le même tribunal avait classé « sans suite » une plainte déposée par les militants à ce sujet, en indiquant qu’il n’avait « pas réussi à déterminer la provenance de ces produits » !!!

    Bien heureusement, la plupart des juges tiennent à leur indépendance. Ils refusent de tordre, comme une serpillère, une loi destinée à prévenir les discriminations raciales, pour en faire un bouclier protégeant un Etat, dont la spécialité est l’apartheid et les discriminations.

    Plusieurs procureurs courageux ont même refusé d’obéir à leur hiérarchie et n’ont requis aucune condamnation.

    La grande majorité des militants inculpés à ce jour ont donc été relaxés. Et contre les autres, ont été retenus des prétextes fallacieux tels « l’entrave économique ».

    Aucun tribunal n’a jugé à ce jour que le boycott d’Israël est illégal, malgré ce qu’essaie de faire croire le CRIF et ses dépendances !

    INDIGNEZ-VOUS !

    Mais, savez-vous que même lorsque les inculpés gagnent leurs procès, ils ne peuvent pas réclamer le moindre centime de dédommagement à qui que ce soit ?

    En effet, dans la grande démocratie française, quand c’est l’Etat qui engage des poursuites, on ne peut rien lui réclamer, pas même le remboursement des frais de justice !

    Donc les contribuables paient des sommes colossales sans le savoir, et les militants déboursent des frais de justice importants.

    Ne serait-il pas temps de dire à Madame Chistiane Taubira, ex-militante du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, et actuelle ministre de la Justice, que nous en avons assez d’être pris pour des imbéciles ?
    Si l’Etat ne sait vraiment pas quoi faire de notre argent, nous pouvons faire quelques suggestions qu’il s’agisse de la santé, de l’éducation ou des retraites ?

    Et il serait bon de lui rappeler que les femmes et les hommes de conscience utilisent le seul moyen non violent à leur disposition, réclamé par la société palestinienne, pour sanctionner l’occupation israélienne, parce que notre gouvernement ne le fait pas.

    Si la France respectait ses engagements concernant les résolutions de l’ONU, les Conventions de Genève, mais aussi la torture et la protection des droits de l’enfant, nous n’aurions pas besoin de boycotter Israël.
     
    Si notre gouvernement, au lieu de fermer les yeux sur les enfants palestiniens quotidiennement kidnappés, détenus et torturés par Israël, poursuivait, comme il en a l’obligation les responsables de ces tortures quand ils viennent en France, au lieu de leur dérouler le tapis rouge, nous pourrions nous occuper d’autres questions.
     
    Si la France cessait de collaborer à la construction des drones qui larguent des bombes sur la population de Gaza,
     
    Si elle cessait d’encourager la colonisation et le blocus de Gaza,
     
    Si elle prenait des sanctions contre les constantes violations du droit international et des droits de l’Homme par Israël, nous n’en serions pas là aujourd’hui.
     
    La France, qui entretient des relations très privilégiées avec l’occupant Israélien dans tous les domaines, a des moyens de pression évidents sur ce dernier.

    A commencer par l’application des directives européennes, clairement énoncées en juillet 2013, et exigeant que tout contrat passé avec Israël spécifie par écrit que ni Gaza, ni la Cisjordanie, ni Jérusalem Est ne font partie d’Israël.
    Ce n’est pas très compliqué de se plier aux directives européennes, quand on a l’Europe plein la bouche en permanence ?

    Pour ce qu’il en est de la campagne BDS, elle se porte bien merci. Elle ne cesse de progresser dans le monde entier, et y compris en France, et même en Israël, ou les opposants de « Boycott from Within » nous appellent à les rejoindre.

    Et tous ces procès en sorcellerie, n’y changeront rien. Au contraire. Ils ne font que populariser le boycott, ce moyen de résistance pacifique, qui a gagné ses lettres de noblesse depuis longtemps. En Inde du temps de Ghandi, comme aux Etats-Unis pour la bataille des droits civiques des Noirs américains, ou encore lors de l’Afrique du Sud de l’Apartheid.

    Et ceux qui auraient un autre moyen d’action efficace à nous proposer pour mettre fin à l’occupation et à la colonisation israélienne, qui perdurent depuis des décennies, sans que les votes du parlement européen, les résolutions de l’ONU, les décisions de la Cour de Justice Internationale, les « pourparler de paix », les manifestations....aient eu le moindre impact, ils sont les bienvenus.
  • Le Fichier des personnes recherchées plus fourre-tout que jamais

    EXPLICATEUR18/08/2013 à 16h00

     

    Camille Polloni | Journaliste Rue89


    Un contrôle routier à Ploeren, dans le Morbihan, le 4 juillet 2013 (GUMEZ/SIPA)

    Lors d’un contrôle routier ou d’un contrôle d’identité de routine, si le gendarme s’éloigne avec vos papiers et reste quelques minutes dans son véhicule, c’est souvent le temps de passer un appel pour consulter le Fichier des personnes recherchées (FPR).

    Quand vous renouvelez votre carte d’identité, votre passeport ou votre titre de séjour, ou parfois lors d’un passage aux frontières, les agents vérifient aussi si vous figurez dans le FPR.

    Désormais, les étrangers interdits de retour en France y seront inscrits. La mesure, mise en place par décret, risque de rajouter de la confusion dans un fichier déjà construit de bric et de broc. Elle autorise aussi davantage de fonctionnaires à le consulter.

    Plusieurs catégories d’étrangers

    Les étrangers concernés sont ceux qui font l’objet d’une interdiction de retour, une mesure administrative d’éloignement créée en 2011. Si l’interdiction est abrogée (par exemple si l’étranger dépose un recours et a gain de cause), le nom devra être rayé du fichier.

    Avant le décret de samedi, d’autres étrangers en situation irrégulière figuraient déjà dans le FPR, s’ils étaient sous le coup :

    • d’une obligation de quitter le territoire français (60 000 en 2011) non exécutée ;
    • d’un arrêté de reconduite à la frontière daté de moins de trois ans ;
    • d’une condamnation judiciaire pour certains crimes et délits, si elle était assortie d’une interdiction judiciaire du territoire français.

    Un fichier ancien et « hétérogène »

    Avec ses 85 millions de consultations en 2012, le FPR est l’un des plus anciens fichiers de police. Il est « utilisé en permanence par les forces de l’ordre », police et gendarmerie, ainsi que les préfectures. Le nom de chaque personne arrêtée, interpellée ou gardée à vue, est « passé au fichier » pour voir s’il ressort. En plus des cas de simple contrôle cités au-dessus.

    Créé en 1969, le FPR a, comme beaucoup de fichiers de police, fonctionné sans aucun cadre légal jusqu’à ce que les autorités décident de le régulariser. Le plus surprenant, c’est la diversité de profils qu’il contient (416 000 fiches au 1er mars 2011, réparties en 21 groupes) :

    • plusieurs catégories d’étrangers décrites plus haut ;
    • les « aliénés » (c’est-à-dire les personnes souffrant de troubles mentaux, évadées d’un établissement spécialisé) ;
    • les mineurs fugueurs ;
    • les interdits de stade (depuis 2007) ;
    • les évadés ;
    • les débiteurs envers le Trésor ;
    • les déserteurs ;
    • Etc.

    Le fichier contient aussi, sur demande des services de renseignement (DCRI notamment) des informations sur les personnes risquant de « porter atteinte à la sûreté de l’Etat ».

    5 000 islamistes radicaux y seraient par exemple enregistrés, à des fins de renseignement uniquement : en cas de contrôle de police, il ne s’agit pas de les arrêter, mais de savoir où ils se trouvent et d’en informer le service de renseignement qui les surveille.

    La Cnil exprime sa préoccupation

    Régulièrement, la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) critique le côté fourre-tout de ce fichier. Comme en 2010, lorsqu’il est étendu à de nouvelles catégories d’étrangers et aux fraudeurs au permis de conduire :

    « Les motifs d’enregistrement au FPR sont très divers, tant par leur nature que par leur gravité. [La Cnil] exprime sa préoccupation quant à l’ajout de ces nouveaux motifs qui vont considérablement élargir le champ d’un fichier déjà fort hétérogène. »

    En 2011, les députés Delphine Batho (PS) et Jacques Alain Benisti (UMP) ont rendu un rapport très complet sur les fichiers de police. Ils critiquent largement le FPR, victime « d’obsolescence technique », à cause de sa « technologie dépassée », bien que « particulièrement utile ».

    Au moment de la publication du rapport, le « sous-effectif » du service chargé de mettre à jour le FPR entraînait « un retard de près de 4 500 fiches ». Mais lors de leur travail, les députés ont appris qu’une réflexion était en cours pour « moderniser » le fichier.

    Polices municipales : sous conditions

    Le décret de samedi, prévu depuis 2011, étend aussi les possibilités de consultation du fichier :

    • aux agents du ministère des Affaires étrangères chargés du traitement des titres d’identité et de voyage ;
    • aux personnels de la mission « délivrance sécurisée des titres », dépendant du ministère de l’Intérieur ;
    • aux agents des préfectures et sous-préfectures chargés de la lutte contre la fraude.

    Un point du décret fait davantage débat. Depuis plusieurs années, le nombre etles effectifs des polices municipales augmentent. Régulièrement, la question d’accroître leurs prérogatives, que ce soit en terme d’armement, de pouvoirs d’enquête ou d’accès aux fichiers revient sur la table.

    Le décret ne donne pas la possibilité aux policiers municipaux de consulter directement le Fichier des personnes recherchées, mais permet « à titre exceptionnel » qu’ils soient destinataires d’informations issues du FPR, délivrées par les services de police ou de gendarmerie.

    Dans son avis (consultatif) rendu public à l’occasion du décret, la Cnil se montre très méfiante sur ce point. Elle réclame de très nombreuses garanties au ministère de l’Intérieur, insistant par exemple pour que la transmission aux polices municipales soit chiffrée, confidentielle et sécurisée.

    Le ministère n’a pas tenu compte de ces remarques. L’extension des motifs d’inscription dans le fichier, la croissance du nombre d’information qui s’y trouvent et l’augmentation du nombre de personnes y ayant accès (comme les douaniers depuis 2005) semble, encore une fois, prévaloir sur les vieilles libertés publiques.

  • Libye:Comment la France a ouvert la voie au chaos

    ENTRETIEN19/05/2013 à 16h25

    « Sahelistan » : comment la France a ouvert la voie au chaos

    Pierre Haski | Cofondateur Rue89

    Après s’être rendu dans les zones de Libye sous contrôle islamiste, Samuel Laurent montre comment l’intervention voulue par Sarkozy a déstabilisé toute la région.


    Sahelistan

    Samuel Laurent est un personnage inclassable.

    Ni journaliste, ni diplomate, ni chercheur, il s’aventure là où plus personne n’ose aller : au plus près de la mouvance jihadiste du Sahel, dans cette zone grise où se mêlent idéologie, terrorisme, trafics en tous genres, et, surtout, où la vie humaine ne coûte pas cher.

    C’est un homme d’apparence lisse, qui publie un livre où il faut le croire sur parole. Consultant pour des entreprises chinoises, cet auteur atypique...

    • plonge dans le maelström libyen post-Kadhafi,
    • se frotte aux brigades islamistes qui mettent le pays en coupe réglée,
    • fait parler ceux que l’on entend rarement,
    • et débusque au passage les idées reçues en Occident, singulièrement en France.

    Au cœur du récit, cette idée-force selon laquelle Nicolas Sarkozy, mal inspiré par Bernard Henri-Lévy, a déstabilisé, en déclenchant la guerre de Libye en 2011, une zone bien plus vaste, qui s’étend jusqu’au Maroc et à la Mauritanie, et dont l’intervention française au Mali n’a été qu’une des conséquences.

    Le récent attentat contre l’ambassade de France à Tripoli en est visiblement une autre manifestation.


    Parade de miliciens libyens, Tripoli, 2012 (AP Photo/Abdel Magid Al Fergany, File)

    Voici la dernière phrase de son livre :

    « L’incompétence et la myopie de nos présidents successifs génèrent une cascade de mauvaises décisions dont la France et l’Afrique commencent tout juste à payer le prix ».

    « Sarkozy d’une irresponsabilité folle »


    Samuel Laurent, mai 2013 (Pierre Haski/Rue89)

    Dans un entretien à Rue89, Samuel Laurent nuance son propos :

    « Je suis plus sévère à l’encontre de Sarkozy que de Hollande.

    Sarkozy n’était pas obligé d’intervenir comme il l’a fait. Il a été d’une irresponsabilité folle, ouvrant la boîte de Pandore.

    Il a laissé à son successeur un choix impossible : soit laisser s’installer un califat sur l’ensemble du Mali, soit monter une intervention qui n’allait régler aucun problème et simplement le déplacer.

    Le Mali est une opération largement inutile. En nettoyant le nord du Mali, on a renforcé les positions de ces mêmes islamistes dans le sud de la Libye et même en Tunisie, en Mauritanie, au Niger, jusqu’à poser un risque pour le Maroc. »

    Un « échec retentissant »

    En Libye, l’intervention de l’Otan initiée par la France « se solde aujourd’hui par un échec retentissant », écrit Samuel Laurent dans son livre. Il en liste les maux :

    « Meurtres, règlements de comptes, tortures, arrestations arbitraires, viols, massacres, pour ne pas dire génocide à l’encontre des Africains et des tribus noires du pays, présence massive d’Aqmi dans le sud, implantation d’Al Qaeda en Cyrénaïque (Est de la Libye, ndlr), trafic de drogue, trafic d’armes et déstabilisation régionale... »

    Il ajoute :

    « C’est une nation en lambeaux, disloquée et plus fragile que jamais, pleine de violence et de dangers, qu’on nous cache depuis maintenant des mois ».

    Mais au-delà de ce constat, dont les lecteurs de Rue89 avaient pu avoir un avant-goût au travers des analyses d’Hélène Brevin sur le rôle des Touaregs libyens ou la montée des milices islamistes armées, il y a la dimension de déstabilisation régionale.

    Sud Libye, zone interdite

    Samuel Laurent nous emmène dans le sud de la Libye, région où quasiment plus aucun étranger ne se rend désormais,

    Il parvient à se rendre, non sans mal, à Oubari, dans le désert du Sud libyen, aux confins du Niger et, surtout, de l’Algérie.

    L’auteur gagne, grâce à des complicités parmi les Toubous, cette partie de la Libye qui échappe au contrôle de Tripoli, afin de vérifier l’implication libyenne dans l’opération des jihadistes de Mokhtar Belmokhtar contre la raffinerie d’In Amenas, en Algérie, au début de cette année.

    Ce qu’il décrit est décoiffant :

    • une région contrôlée par la brigade islamiste 315, fondée par un Touareg malien lié par mariage à Mokhtar Belmokhtar, lié à Al Qaeda, engagé dans le trafic de drogue et le transport de jihadistes ;
    • une région où des stocks d’armes de l’ère Kadhafi sont entreposés dans des bunkers souterrains, dont les Touaregs révèlent l’emplacement au plus offrant ;
    • une région où, au vu et au su de Tripoli, Mokhtar Belmokhtar a rassemblé les hommes qui ont lancé l’attaque d’In Amenas, à quelques centaines de kilomètres de là, et l’imposant matériel de guerre dont de l’explosif Semtex qui devait servir à faire exploser la raffinerie algérienne ;
    • une région hors de tout contrôle : « A Tripoli, tout le monde connaît l’existence de ces groupes terroristes implantés chez les Touaregs. Mais sans moyens militaires et sans véritable volonté politique, impossible d’intervenir ! Alors on enterre le dossier en faisant de son mieux pour que l’Occident reste à l’écart. »

    Samuel Laurent demande à son interlocuteur à Oubari, qui dit avoir prévenu Tripoli de ce qui se tramait, si l’attaque d’In Amenas aurait pu être évitée. Sa réponse :

    « Sans l’ombre d’un doute ! Beaucoup de gens savaient ce qui se préparait. Mais personne ne voulait risquer sa vie pour en parler. D’ailleurs, à qui auraient-ils bien pu s’adresser ? »

    « L’incompétence de nos services »

    Il en va de même pour l’attentat à la voiture piégée qui a détruit l’ambassade de France à Tripoli, le 23 avril. Samuel Laurent

    met en cause « l’incompétence de nos services, qui n’ont pas su évaluer le risque » :

    « Certains Libyens travaillant à l’ambassade avaient alerté sur l’absence de sécurité. N’importe qui un peu attentif savait que c’était très dangereux. »


    Des officiels et des gardes de sécurité sur le site de l’attentat à Tripoli, en Libye, le 23 avril 2013 (Abdul Majeed Forjani/AP/SIPA)

    Samuel Laurent ne partage pas la thèse d’une responsabilité d’Aqmi, aidée de jihadistes locaux. Une thèse renforcée par les dernières menaces d’Aqmi contre la France.

    « Aqmi n’a rien à voir avec les attentats du nord, c’est impossible. Raison simple : les islamistes du nord sont partisans de la “loi d’isolation politique” visant les ex-collaborateurs de Kadhafi.

    Qui sont les premiers collaborateurs de Kadhafi ? Les Touaregs, qui sont aujourd’hui ceux qui protègent Aqmi dans le sud. Il y a donc une vraie méfiance des gens du Nord vis-à-vis du Sud. »

    Samuel Laurent privilégie plutôt une piste Al Qaeda en provenance de l’Est, en particulier la milice Ansar el Charia (fondée par un ancien garde du corps de Ben Laden), originaire de la ville de Derna, fief jihadiste.

    Le « Sahelistan », nouvel Afghanistan

    Si le récit et les informations de Samuel Laurent sont exactes, la déstabilisation est à l’échelle régionale. Elle a créé un vaste espace ouvert aux groupes jihadistes et/ou trafiquants en tous genres, qui se déplacent au gré des événements.

    Quand l’Algérie boucle ses frontières après In Amenas, ou quand la France et ses alliés reconquièrent le nord du Mali, le foyer se déplace dans le sud tunisien ou dans son sanctuaire du sud de la Libye, sans problèmes d’argent ou d’armes, prêt à ressurgir ailleurs.

    De quoi relativiser les termes de la victoire française annoncée au Mali, pays qui ne peut être jugé isolé du reste de ce que Samuel Laurent, surnomme le « Sahelistan », un petit frère, plus modeste, de l’Afghanistan, mais plus près de l’Europe...

  • SOLDATS DE FORTUNE


    19/07/2013 à 14h26

    Des mercenaires français pour protéger le président centrafricain

    Pierre Haski | Cofondateur Rue89


    Le président issu du coup de force de mars 2013, Michel Djotodia à son arrivée à Bangui (SIA KAMBOU / AFP)

    Une vingtaine de mercenaires français, pardon, d’employés d’une société de sécurité privée, assurent depuis peu la protection rapprochée du président issu du coup de force armé de mars dernier en République centrafricaine, Michel Djotodia.

    « Mercenaire », c’est pourtant ainsi qu’un officiel français cité par le site de Jeune Afrique qualifie ces hommes dont Paris tente en vain de demander le renvoi par les nouveaux maîtres de Centrafrique, qui ont bien du mal à consolider leur pouvoir.

    Depuis quelques jours, ajoute Jeune Afrique, l’ambassade de France à Bangui tente de convaincre le président Djotodia de les renvoyer :

    « Elle cherche aussi la faille juridique dans le contrat conclu avec ces retraités très spéciaux de l’armée française. Mais ceux-ci appartiennent à une société,Roussel G-Sécurité, immatriculée dans l’État du Delaware, aux États-Unis.

    “ On n’a aucun moyen de pression sur eux ”, reconnaît-on à Paris. »

    Du 3e RPIMa à Bangui

    Selon La Lettre du Continent, c’est un ancien du célèbre 3e RPIMa (Régiment parachutiste d’infanterie de marine), Jérôme Gomboc, qui commande cette petite armée privée au camp Roux, à Bangui, pour le compte de la société Roussel, qui est en fait basée à Fréjus.


    Le logo de la société Roussel qui a remporté le contrat centrafricain (capture d’&eacute ; cran)

    Roussel a de nombreuses activités de sécurité privée, dont la société fait état sur son site, assurant la protection de concerts, de camps de vacances ou de grands magasins de grandes enseignes.


    Sur le site de Roussel (capture d’écran)

    Mais, dès la page d’accueil, elle donne comme « référence » la République centrafricaine, en reproduisant les armoiries de la RCA, et un écusson de formateur de la garde présidentielle centrafricaine.

    En faisant appel à une société militaire privée, le nouveau pouvoir centrafricain se dote de moyens militaires que la France lui refuse, dans un climat de confusion politique, militaire et humanitaire totale.

    La semaine dernière, cinq ONG françaises (Médecins Sans Frontières, Action Contre la Faim, Médecins du Monde, Première Urgence-Aide Médicale Internationale et Solidarités International) avaient lancé un appel urgent à renforcer l’action des Nations unies en Centrafrique, « alors que le pays est plongé dans le chaos et l’instabilité politique et que les besoins des populations sont criants ».

    Elles ajoutaient :

    « Au moment où se profilent une dégradation nutritionnelle et un important pic de paludisme, ce désintérêt aggrave encore une crise humanitaire particulièrement alarmante. Confrontée depuis des décennies au chaos politico-militaire, la République Centrafricaine (RCA) est devenue un contexte d’urgence humanitaire et médicale chronique. »

    La Séléka au coeur du problème

    Dans ce contexte, les anciens rebelles de la coalition Séléka qui ont pris Bangui en mars dernier non seulement ne parviennent pas à stabiliser la situation, mais font partie du problème. Fin juin, Bangui connaissait une nouvelle flambée de violences faisant six morts, et au cours desquelles les ex-rebelles pourtant au pouvoir ont été accusés de pillages, notamment au Crédit mutuel de Centrafrique.

    L’arrivée des hommes de Roussel à Bangui apporte un élément de tension supplémentaire en venant renforcer le pouvoir du président de transition alors que c’est du côté des forces multinationales, africaines ou onusiennes, que l’on attendrait des renforts.

    D’où la tension avec la France, qui redoute surtout d’être associée aux luttes pour le pouvoir à Bangui, dans la meilleure tradition de la Françafrique qui a longtemps sévi dans ce pays.

    D’autant que si les hommes de Roussel venaient à être considérés comme des « mercenaires », ils seraient passibles de poursuites en France où cette activité est proscrite depuis une loi de 2003.

    Eloge de la sécurité privée

    Cette affaire centrafricaine survient alors qu’un débat a été lancé en France, l’an dernier, par un rapport parlementaire qui prenait ouvertement parti en faveur de la légalisation en France des sociétés militaires privées (SMP), sous prétexte que le « marché » est dominé par les anglo-saxons.

    Les rapporteurs (au cours de la précédente législature), Christian Ménard (député UMP du Finistère) et Jean-Claude Viollet (député PS de Charente), se lamentaient :

    « Le développement du secteur en France semble pâtir de la mauvaise image accolée aux prestations privées touchant à la défense. Leur offre souffre d’un amalgame avec les activités de mercenariat ».

    Et Christian Ménard déclarait même au NouvelObs.com qu’un des avantages des SMP pouvait être d’assurer « une porte de sortie pour les militaires à la retraite et qui souhaitent se reconvertir ». Comme les anciens du 3e RPIMa présents à Bangui...

    Un autre avantage de cette privatisation, aux yeux des rapporteurs de droite comme de gauche, serait de permettre de faire des choses que les Etats ne peuvent pas assumer. Les exemples abondent, en Afrique, en Irak ou en Afghanistan...

    En attendant, la France a une affaire de mercenaires, ou de prestataires de services privés si on préfère, sur les bras. Au coeur d’une poudrière africaine qui s’appelle Bangui.