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GéoPolitik - Page 5

  • Pour en finir (vraiment) avec le terrorisme

    Affrontement factice entre civilisation et barbarie

    Les attentats de Tunis et de Sanaa viennent de confirmer que les pays musulmans sont les plus touchés par les actions djihadistes contre les populations civiles. Le dernier numéro de « Manière de voir » rappelle également que, si elle permet de mobiliser l’opinion, la « guerre contre le terrorisme » contribue à l’aggravation des problèmes politiques sous-jacents, notamment au Proche-Orient.

    par Alain Gresh, avril 2015

    Ce fut une bataille homérique, couverte heure par heure par tous les médias du monde. L’Organisation de l’Etat islamique (OEI), qui avait conquis Mossoul en juin 2014, poursuivait son avancée fulgurante aussi bien vers Bagdad que vers la frontière turque ; elle occupait 80 % de la ville de Kobané, en Syrie. Les combats firent rage pendant plusieurs mois. Les miliciens kurdes locaux appuyés par l’aviation américaine reçurent des armes et le soutien de quelque cent cinquante soldats envoyés par le gouvernement régional du Kurdistan d’Irak. Suivis avec passion par les télévisions occidentales, les affrontements se terminèrent début 2015 par un repli de l’OEI.

    Le numéro actuellement en kiosques de « Manière de voir » décrypte les significations politiques du terrorisme. Après avoir évoqué les attentats de Paris et la dérive djihadiste, les articles analysent le phénomène dans ses contradictions (actions d’extrême droite et d’extrême gauche, séparatisme, terreur d’Etat…) en s’attachant aux réflexions de penseurs contemporains (Jacques Derrida, Noam Chomsky, Giorgio Agamben, etc.). Documents graphiques, extraits littéraires et cartographie inédite donnent au lecteur des outils pour mieux comprendre.

    Mais qui sont ces héroïques résistants qui ont coupé une des têtes de l’hydre terroriste ? Qualifiés de manière générique de « Kurdes », ils appartiennent pour la plupart au Parti de l’union démocratique (PYD), la branche syrienne du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Or le PKK figure depuis plus d’une décennie sur la liste des organisations terroristes dressée aussi bien par les Etats-Unis que par l’Union européenne. Ainsi, on peut être condamné à Paris pour « apologie du terrorisme » si l’on émet une opinion favorable au PKK ; mais à Kobané, leurs militants méritent toute notre admiration. Qui s’en étonnerait à l’heure où Washington et Téhéran négocient un accord historique sur le nucléaire et où le directeur du renseignement national américain transmet au Sénat un rapport dans lequel l’Iran et le Hezbollah ne sont plus désignés comme des entités terroristes qui menacent les intérêts des Etats-Unis (1) ?

    Ce fut un été particulièrement agité. A Haïfa, un homme déposa une bombe sur un marché le 6 juillet ; vingt-trois personnes furent tuées et soixante-quinze blessées, en majorité des femmes et des enfants. Le 15, une attaque perpétrée à Jérusalem tua dix personnes et fit vingt-neuf blessés. Dix jours plus tard, une bombe explosa, toujours à Haïfa, faisant trente-neuf morts. Les victimes étaient toutes des civils et des Arabes. Dans la Palestine de 1938, ces actes furent revendiqués par l’Irgoun, bras armé de l’aile « révisionniste » du mouvement sioniste, qui donna à Israël deux premiers ministres : Menahem Begin et Itzhak Shamir (2).

    Un concept flou

    Résistants ? Combattants de la liberté ? Délinquants ? Barbares ? On sait que le qualificatif de « terroriste » est toujours appliqué à l’Autre, jamais à « nos combattants ». L’histoire nous a aussi appris que les terroristes d’hier peuvent devenir les dirigeants de demain. Est-ce étonnant ? Le terrorisme peut être défini — et les exemples du PKK et des groupes sionistes armés illustrent les ambiguïtés du concept — comme une forme d’action, pas comme une idéologie. Rien ne relie les groupes d’extrême droite italiens des années 1970, les Tigres tamouls et l’Armée républicaine irlandaise (Irish Republican Army, IRA), sans parler de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) et du Congrès national africain (African National Congress, ANC), ces deux derniers dénoncés comme « terroristes » par Ronald Reagan, par Margaret Thatcher et, bien sûr, par M. Benyamin Netanyahou, dont le pays collaborait étroitement avec l’Afrique du Sud de l’apartheid (3).

    Au mieux, on peut inscrire le terrorisme dans la liste des moyens militaires. Et, comme on l’a dit souvent, il est l’arme des faibles. Figure brillante de la révolution algérienne, arrêté par l’armée française en 1957, Larbi Ben Mhidi, chef de la région autonome d’Alger, fut interrogé sur la raison pour laquelle le Front de libération nationale (FLN) déposait des bombes camouflées au fond de couffins dans les cafés ou dans les lieux publics. « Donnez-nous vos avions, nous vous donnerons nos couffins », rétorqua-t-il à ses tortionnaires, qui allaient l’assassiner froidement quelques jours plus tard. La disproportion des moyens entre une guérilla et une armée régulière entraîne une disproportion du nombre des victimes. Si le Hamas et ses alliés doivent être considérés comme des « terroristes » pour avoir tué trois civils pendant la guerre de Gaza de l’été 2014, comment faut-il qualifier l’Etat d’Israël, qui en a massacré, selon les estimations les plus basses — celles de l’armée israélienne elle-même —, entre huit cents et mille, dont plusieurs centaines d’enfants ?

    Au-delà de son caractère flou et indécis, l’usage du concept de terrorisme tend à dépolitiser les analyses et par là-même à rendre impossible toute compréhension des problèmes soulevés. Nous luttons contre l’« empire du Mal », affirmait le président George W. Bush devant le Congrès américain le 24 septembre 2001, ajoutant : « Ils haïssent ce qu’ils voient dans cette assemblée, un gouvernement démocratiquement élu. Leurs dirigeants se désignent eux-mêmes. Ils haïssent nos libertés : notre liberté religieuse, notre liberté de parole, notre liberté de voter et de nous réunir, d’être en désaccord les uns avec les autres. » Pour affronter le terrorisme, il n’est donc pas nécessaire de modifier les politiques américaines de guerre dans la région, de mettre un terme au calvaire des Palestiniens ; la seule solution tient à l’élimination physique du « barbare ». Si les frères Kouachi et Amedy Coulibaly, auteurs des attentats contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher de la porte de Vincennes, sont mus fondamentalement par leur haine de la liberté d’expression, comme l’ont proclamé les principaux responsables politiques français, il est inutile de s’interroger sur les conséquences des politiques menées en Libye, au Mali et dans le Sahel. Le jour où l’Assemblée nationale rendait hommage aux victimes des attentats de janvier, elle votait d’un même élan la poursuite des opérations militaires françaises en Irak.

    N’est-il pas temps de dresser le bilan de cette « guerre contre le terrorisme » en cours depuis 2001, du point de vue de ses objectifs affichés ? Selon le Global Terrorism Database de l’université du Maryland, Al-Qaida et ses filiales ont commis environ deux cents attentats par an entre 2007 et 2010. Ce nombre a augmenté de 300 % en 2013, avec six cents actes. Et nul doute que les chiffres de 2014 battront tous les records, avec la création du califat par M. Abou Bakr Al-Baghdadi (4). Qu’en est-il du nombre de terroristes ? Selon les estimations occidentales, vingt mille combattants étrangers ont rejoint l’OEI et les organisations extrémistes en Irak et en Syrie, dont trois mille quatre cents Européens. « Nick Rasmussen, le chef du Centre national de contre-terrorisme américain, a affirmé que le flot de combattants étrangers se rendant en Syrie dépasse de loin celui de ceux qui sont partis faire le djihad en Afghanistan, Pakistan, Irak, Yémen ou Somalie à un moment quelconque au cours de ces vingt dernières années (5). »

    Ce bilan de la « guerre contre le terrorisme » serait bien fragmentaire s’il ne prenait en compte les désastres géopolitiques et humains. Depuis 2001, les Etats-Unis, parfois avec l’aide de leurs alliés, ont mené des guerres en Afghanistan, en Irak, en Libye et, de manière indirecte, au Pakistan, au Yémen et en Somalie. Bilan : l’Etat libyen a disparu, l’Etat irakien sombre dans le confessionnalisme et la guerre civile, le pouvoir afghan vacille, les talibans n’ont jamais été aussi puissants au Pakistan. Mme Condoleezza Rice, ancienne secrétaire d’Etat américaine, évoquait un « chaos constructif » en 2005 pour justifier la politique de l’administration Bush dans la région, annonçant des lendemains qui chanteraient l’hymne de la démocratie. Dix ans plus tard, le chaos s’est étendu à tout ce que les Etats-Unis appellent le « Grand Moyen-Orient », du Pakistan au Sahel. Et les populations ont été les premières victimes de cette utopie dont on a du mal à mesurer ce qu’elle a de constructif.

    Des dizaines de milliers de civils ont été victimes des « bombardements ciblés », des drones, des commandos spéciaux, des arrestations arbitraires, des tortures sous l’égide de conseillers de la Central Intelligence Agency (CIA). Rien n’a été épargné, ni fêtes de mariage, ni cérémonies de naissance, ni funérailles, réduites en cendres par des tirs américains « ciblés ». Le journaliste Tom Engelhardt a relevé huit noces bombardées en Afghanistan, en Irak et au Yémen entre 2001 et 2013 (6). Quand elles sont évoquées en Occident, ce qui est rare, ces victimes, contrairement à celles que fait le « terrorisme », n’ont jamais de visage, jamais d’identité ; elles sont anonymes, « collatérales ». Pourtant, chacune a une famille, des frères et des sœurs, des parents. Faut-il s’étonner que leur souvenir alimente une haine grandissante contre les Etats-Unis et l’Occident ? Peut-on envisager que l’ancien président Bush soit traîné devant la Cour pénale internationale pour avoir envahi et détruit l’Irak ? Ces crimes jamais poursuivis confortent le crédit des discours les plus extrémistes dans la région.

    En désignant l’ennemi comme une « menace existentielle », en le réduisant à l’« islamo-fascisme » comme l’a fait le premier ministre Manuel Valls, en évoquant une troisième guerre mondiale contre un nouveau totalitarisme héritier du fascisme et du communisme, l’Occident accorde à Al-Qaida et à l’OEI une visibilité, une notoriété, une stature comparable à celle de l’URSS, voire de l’Allemagne nazie. Il accroît artificiellement leur prestige et l’attraction qu’ils exercent sur ceux qui souhaitent résister à l’ordre imposé par des armées étrangères.

    Certains dirigeants américains ont parfois des éclairs de lucidité. En octobre 2014, le secrétaire d’Etat John Kerry, célébrant avec les musulmans américains la « fête du sacrifice », déclarait en évoquant ses voyages dans la région et ses discussions concernant l’OEI :« Tous les dirigeants ont mentionné spontanément la nécessité d’essayer d’aboutir à la paix entre Israël et les Palestiniens, parce que [l’absence de paix] favorisait le recrutement [de l’OEI], la colère et les manifestations de la rue auxquels ces dirigeants devaient répondre. Il faut comprendre cette connexion avec l’humiliation et la perte de dignité (7). »

    Il y aurait donc un rapport entre « terrorisme » et Palestine ? Entre la destruction de l’Irak et la poussée de l’OEI ? Entre les assassinats « ciblés » et la haine contre l’Occident ? Entre l’attentat du Bardo à Tunis, le démantèlement de la Libye et la misère des régions abandonnées de la Tunisie dont on espère, sans trop y croire, qu’elle recevra enfin une aide économique substantielle qui ne sera pas conditionnée aux recettes habituelles du Fonds monétaire international (FMI), créatrices d’injustices et de révoltes ?

    Infléchir les politiques occidentales

    Ancien de la CIA, excellent spécialiste de l’islam, Graham Fuller vient de publier un livre, A World Without Islam (« Un monde sans islam ») (8), dont il résume lui-même la conclusion principale :« Même s’il n’y avait pas eu une religion appelée islam ou un prophète nommé Mohammed, l’état des relations entre l’Occident et le Proche-Orient aujourd’hui serait plus ou moins inchangé. Cela peut paraître contre-intuitif, mais met en lumière un point essentiel : il existe une douzaine de bonnes raisons en dehors de l’islam et de la religion pour lesquelles les relations entre l’Occident et le Proche-Orient sont mauvaises (...)  : les croisades (une aventure économique, sociale et géopolitique occidentale), l’impérialisme, le colonialisme, le contrôle occidental des ressources du Proche-Orient en énergie, la mise en place de dictatures pro-occidentales, les interventions politiques et militaires occidentales sans fin, les frontières redessinées, la création par l’Occident de l’Etat d’Israël, les invasions et les guerres américaines, les politiques américaines biaisées et persistantes à l’égard de la question palestinienne, etc. Rien de tout cela n’a de rapport avec l’islam. Il est vrai que les réactions de la région sont de plus en plus formulées en termes religieux et culturels, c’est-à-dire musulmans ou islamiques. Ce n’est pas surprenant. Dans chaque grand affrontement, on cherche à défendre sa cause dans les termes moraux les plus élevés. C’est ce qu’ont fait aussi bien les croisés chrétiens que le communisme avec sa “lutte pour le prolétariat international” (9). »

    Même s’il faut s’inquiéter des discours de haine propagés par certains prêcheurs musulmans radicaux, la réforme de l’islam relève de la responsabilité des croyants. En revanche, l’inflexion des politiques occidentales qui, depuis des décennies, alimentent chaos et haines nous incombe. Et dédaignons les conseils de tous ces experts de la « guerre contre le terrorisme ». Le plus écouté à Washington depuis trente ans n’est autre que M. Netanyahou, le premier ministre israélien, dont le livre Terrorism : How the West Can Win (10) prétend expliquer comment on peut en finir avec le terrorisme ; il sert de bréviaire à tous les nouveaux croisés. Ses recettes ont alimenté la « guerre de civilisation » et plongé la région dans un chaos dont tout indique qu’elle aura du mal à sortir.

    Alain Gresh

     
  • Netanyahou, président de la droite américaine ?

    par Serge Halimi, mercredi 4 mars 2015

    Il y a une vingtaine d’années, un ancien candidat républicain à l’élection présidentielle américaine avait comparé le Congrès des Etats-Unis à un « territoire israélien occupé ». En 2015, il est devenu inimaginable qu’un dirigeant républicain s’exprime avec autant de perfidie. M. Benyamin Netanyahou et ses idées s’imposent en effet sans résistance et sans effort dans le cénacle des parlementaires de Washington. Ils rencontrent davantage d’opposition… à la Knesset israélienne.

    La chose ne s’explique pas uniquement par une majorité républicaine dans les deux chambres du Congrès, car les démocrates — et M. Barack Obama lui-même — ne refusent presque jamais rien à la droite israélienne et à son puissant lobby, l’AIPAC (1). Défendant devant celui-ci la cause du président des Etats-Unis et de son administration, Mme Samantha Powers, ambassadrice des Etats-Unis auprès des Nations unies, vient de rappeler que, ces six dernières années, le président Obama avait consacré 20 milliards de dollars à la sécurité d’Israël (2).

    Néanmoins, en partie pour des raisons religieuses liées à la prégnance chez les évangélistes les plus conservateurs de théories fumeuses sur l’Apocalypse (3), en partie parce que le Parti républicain, comme l’actuel premier ministre israélien, adore décrire un Occident encerclé d’ennemis (en général musulmans) afin de justifier des interventions armées plus nombreuses et des dépenses militaires plus plantureuses, M. Netanyahou est devenu le héros de la droite américaine, son Winston Churchill. Celui qu’elle aimerait avoir comme chef d’Etat plutôt que l’actuel locataire de la Maison Blanche, un homme qu’elle exècre au point de douter sans cesse de son patriotisme, voire de la nationalité américaine inscrite sur son passeport (4).

    Lors de la dernière expédition meurtrière d’Israël à Gaza, enthousiasmée par les moyens employés à cette occasion, l’une des vedettes de Fox News, Ann Coulter, avait avoué : « J’aimerais que Netanyahou soit notre président. Oui, bien sûr, parfois des enfants palestiniens sont tués. Mais c’est parce qu’ils sont associés à une organisation terroriste qui fait du mal à Israël. Et Netanyahou se moque bien de ce que des responsables religieux lui disent en pleurnichant à propos des enfants palestiniens. Il se moque bien de ce que lui disent les Nations unies. Il se moque bien de ce que lui disent les médias. Nous sommes un pays, nous avons des frontières. Netanyahou, lui, fait respecter les siennes. Pourquoi ne pouvons-nous pas en faire autant ? (5) »

    M. John Boehner, président républicain de la Chambre des Représentants, a donc, sans prévenir M. Obama, invité cet homme à poigne afin qu’il explique aux parlementaires américains que la politique iranienne de la Maison Blanche menace l’existence même d’Israël. Spécialiste de la communication et ayant une longue expérience des Etats-Unis, où il fut ambassadeur de son pays auprès des Nations unies (ce qui lui valut des centaines d’invitations dans les médias), le premier ministre israélien n’a pas manqué de se recueillir devant le mur des Lamentations (et quelques caméras) avant de s’envoler pour Washington. Et d’y assimiler sans relâche le régime iranien avec celui du IIIe Reich.

     Lire Trita Parsi, « Le temps de la haine entre les Etats-Unis et l’Iran est-il révolu ? », Le Monde diplomatique, mars 2015, en kiosques.Devant le caractère grossier — pour ne pas dire la grossièreté — de la démarche, M. Obama s’est montré plus audacieux qu’il n’en a l’habitude : il a fait savoir aussitôt qu’il ne recevrait pas le premier ministre israélien. Et même que ni son vice-président Joseph Biden ni son secrétaire d’Etat John Kerry n’assisteraient au discours solennel du chef du Likoud, destiné à pourfendre la politique étrangère de leur administration sous un tonnerre d’applaudissements parlementaires. Il y a près de trois ans, pour expliquer l’engagement inhabituellement voyant de M. Netanyahou dans la campagne présidentielle de M. Mitt Romney contre M. Obama, le quotidien israélien Haaretz soulignait déjà que le premier ministre israélien « ne parle pas seulement anglais, ou même américain, il parle couramment le républicain. »

    Sa fastidieuse diatribe devant le Congrès des Etats-Unis permettra-t-elle à M. Netanyahou de rendre politiquement impossible tout accord entre Washington et Téhéran en présentant celui-ci comme un nouveau Munich, et M. Obama comme un Chamberlain nouvelle manière ? Lui assurera-t-elle un avantage électoral grâce auquel il l’emportera une nouvelle fois lors du scrutin du 17 mars prochain (lire Marius Schattner, « Le coup de poker de M. Netanyahou ») ? En tout cas, cette fois, « Bibi l’Américain » semble avoir réalisé l’impossible aux Etats-Unis : il a indisposé une partie de l’opinion publique, qui lui était jusqu’alors largement acquise quoi qu’il fasse et quoi qu’il dise.

  • ESPIONNAGE US


    Gemalto reconnaît les attaques des services secrets britanniques et américains

    Le groupe franco-néerlandais Gemalto, qui se présente comme le "leader mondial de la sécurité numérique", a admis qu'il avait bien été victime de piratage par la NSA et le GCHQ. L'entreprise ne portera cependant pas plainte.
    • 26 FÉVRIER 2015
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           Olivier Piou, directeur général de Gemalto, le 25 février à Paris - AFP/Kenzo Tribouillard
    Lors d'une conférence de presse qui s'est tenue à Paris le 25 février, Gemalto, plus gros fabricant de cartes SIM au monde, a tenté de désamorcer les inquiétudes quant à la sécurité des cartes SIM qu'il fournit à de grands opérateurs de téléphonie mobile dans le monde entier. Six jours auparavant, le site The Intercept avait publié une enquête retentissante, fondée sur des documents fournis par l'ancien sous-traitant des services secrets américains Edward Snowden, dévoilant le piratage des clés de cryptage des cartes SIM du fabriquant franco-néerlandais par les agences du renseignement britannique (GCHQ) et américaine (NSA).

    Ce piratage aurait permis au GCHQ et à la NSA d'avoir accès aux données, notamment vocales, de centaines de millions de téléphones mobiles, sans avoir à demander d'autorisation aux gouvernements ou aux entreprises de télécommunication.

    Image entachée

    Après une enquête interne, l'entreprise franco-néerlandaise Gemalto, cotée au CAC 40, et dont l'image a été entachée par ces révélations, a confirmé "avoir fait face à plusieurs attaques sur la période couverte par les documents de la NSA et le GCHQ". "En 2010 et 2011 précisément, nous avons détecté deux attaques particulièrement sophistiquées qui pourraient être reliées à cette opération."

    "Au cours de la même période, nous avons également détecté plusieurs tentatives d'accès aux ordinateurs de collaborateurs de Gemalto ayant des contacts réguliers avec des clients. A l'époque, nous n'avons pas pu identifier les auteurs de ces attaques, mais maintenant nous pensons qu'elles pourraient être liées à l'opération du GCHQ et de la NSA."

    Cependant, toujours selon Gemalto, les attaques "n'ont pas pu résulter en un vol massif de clés d'encryptage de cartes SIM".

    Réactions dans le monde

    Depuis les révélations de The Intercept, les réactions ont été nombreuses dans le monde de la part de clients indignés. Des opérateurs de téléphonie ont demandé des comptes au fabricant et certains, comme Deutsche Telekom, ont lancé une procédure pour changer immédiatement les clés de cryptage des cartes SIM fournies par Gemalto, note le site américain.

    China Mobile, qui utilise aussi des cartes SIM Gemalto, a annoncé qu'il enquêtait sur l'affaire, tandis que le gouvernement chinois s'est dit "inquiet".

    "Attaquer un Etat est coûteux"

    Bien qu'elle ait reconnu les attaques, l'entreprise Gemalto ne va pas lancer d'action juridique, relève The Wall Street Journal. "Les faits sont difficiles à prouver au sens juridique et attaquer un Etat est coûteux, long et assez aléatoire", a expliqué le directeur général de Gemalto, Olivier Piou. 

    Employeur de 12 000 personnes, la société de droit néerlandais basée à Paris compte en tant que clients plus de 400 grands opérateurs, dont le français Orange.

  • ESPIONNAGE


    Des cartes SIM piratées par les services secrets britanniques et américains

    Le principal fabricant de cartes SIM au monde, Gemalto, fournisseur de grands groupes de téléphonie comme Orange, a été piraté par les services secrets britanniques (GCHQ) et américains (NSA), rapporte le site The Intercept.
    • 20 FÉVRIER 2015
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    Une carte SIM - Simon Yeo/Flickr/CC
    Le titre Gemalto a décroché ce vendredi 20 février à la Bourse de Paris, après l’annonce par le site américain The Intercept du piratage de cartes SIM fabriquées par ce spécialiste de la sécurité informatique. Le groupe Gemalto, né de la fusion en 2006 de la société française Gemplus et de la néerlandaise Axalto et aujourd'hui immatriculé aux Pays-Bas, est présent dans 44 pays et compte quelque 12 000 collaborateurs de par le monde. Dans un communiqué, Gemalto déclare ne pas être en mesure de confirmer les informations de cet article tout en les prenant "très au sérieux".

    Le 19 février, une équipe de journalistes du site The Intercept a publié une longue enquête, fondée sur des documents secrets que lui a transmis Edward Snowden, ancien analyste de l'agence de renseignement américaine NSA réfugié à Moscou depuis l'été 2013. Intitulé “Le grand casse des cartes SIM”, l'article décrypte comment "les services de renseignement britanniques et américains ont piraté le système informatique interne du plus grand fabricant de cartes à puce au monde, pour dérober les clés de cryptage servant à protéger les communications privées dans le monde entier".

    Coup de tonnerre

    Selon The Intercept, ce piratage a été réalisé par une unité constituée en avril 2010 par la NSA et le service britannique GCHQ. D'après un document secret datant de 2010, le travail de ce groupe donne à ces agences de renseignement la possibilité de surveiller secrètement une vaste part des communications cellulaires mondiales, qu'elles soient vocales ou sous forme de données.

    Ces révélations sonnent comme un coup de tonnerre pour Gemalto, qui se targue, sur son site, de “permettre aux entreprises et aux gouvernements du monde entier d’offrir des services numériques pratiques et de confiance à des milliards de personnes”. L'entreprise est le fournisseur de nombreux opérateurs de téléphonie mobile de par le monde, comme le français Orange ou les groupes AT&T, T-Mobile ou Verizon. Gemalto pourrait toutefois ne pas être le seul fabricant de cartes SIM concerné par ce piratage.

    Des boîtes mail et comptes Facebook piratés

    Des documents du GCHQ révèlent que les services secrets britanniques et américains ont accédé aux boîtes électroniques et aux comptes Facebook d'ingénieurs et d'autres employés de grands groupes de télécommunications et de fabricants de cartes SIM afin d'obtenir des informations pouvant les aider à mettre la main sur des millions de clés de cryptage. Ils auraient eu recours au programme X-KEYSCORE conçu par la NSA pour accéder aux serveurs de ces entreprises ainsi qu’à ceux de groupes comme Yahoo! et Google.

    “C'est incroyable”, a déclaré le député néerlandais Gerard Schouw en réaction aux révélations du site The Intercept. “Nous avons une loi aux Pays-Bas sur les services secrets, et le piratage est illégal.” Avec d'autres parlementaires, il indique vouloir demander des explications au gouvernement néerlandais.

  • Qui dit conspirationnistes ?

    Canal+, France 2, et France 5 sont-ils conspirationnistes ?

    15 février, 2015 by Rédaction

     

    On pouvait craindre que certains sujets étaient un peu trop sensibles pour être abordés dans les grands médias, alors qu’il suffisait de faire preuve d’un peu de patience. Espérons que ces médias ne vont pas s’arrêter en si bon chemin, et que d’autres vont les rejoindre !

     


     Canal+ : Extrait du Grand Journal diffusé le 13 février

     

    Le journaliste du Monde Serge Michel évoque un trafiquant israélien qui serait impliqué dans le financement du 11-Septembre. L’information proviendrait des fichiers de la filiale suisse de la banque britannique HSBC (affaire SwissLeaks).

     


    France 2 : Extrait de "FBI : recherche terroristes à tout prix"
    diffusé le 12 février dans le cadre de l’émission Envoyé Spécial

     

    Cela fait plusieurs années que nous vous parlons des méthodes "très controversées" du FBI , elles ont été exposées au grand public l’année dernière grâce à un rapport de l’organisation Human Rights Watch. Cette fois-ci, c’est l’équipe d’Envoyé Spécial qui a mené l’enquête.

     


    France 5 : Extrait de l’émission "C dans l’air"
    consacrée à "
    L’argent sale du terrorisme" diffusé le 13 février

     

    Nous faisions récemment la liste des médias qui ont mentionné les fameuses 28 pages censurées du rapport du congrès sur le 11-Septembre. On peut y ajouter Arrêt sur images20 MinutesRFI, et aujourd’hui l’émission "C dans l’air" de France 5 qui y a consacré un reportage.

     


     

    • Phrygane

      En effet, les choses semblent bien évoluer.

      Mais n’est-ce pas un effet, surtout, de l’échec US en Irak et ailleurs, qui a mis le monde d’aujourd’hui face à une menace terroriste plus inquiétante qu’avant Saddam Hussein, « le tyran le plus laïque du Moyen orient » ?

      Le grand public sent bien que la politique étatsunienne a complètement « foiré » et que les choses vont de mal en pis.

      N’est-ce pas la perte de confiance grandissante envers les initiatives de l’Oncle Sam qui pousse les médias à rejoindre l’inquiétude du grand public et à dire des choses que l’on n’aurait pas jugée « politiquement correctes » dans les années qui ont suivi les attentats ?

      Je doute, cependant, si « Inside-job » il y avait, que cela ait été consigné, quelque part, dans des documents prêts à être déclassifiés.

      Restons curieux de voir où l’on veut nous emmener.

      février 16th, 2015 at 17:31
    • Phrygane

      https://wikileaksactu.wordpress.com/tag/origines-dal-qaida/

      En même temps, si ces 28 pages nous ramenaient, peu ou prou à cela :

      la création de Al Qaeda par la CIA, son financement par l’allié Saoudien, pour bouter les Russes hors d’Afghanistan…

      Pauvre Oncle Sam trahit par ses amis !

      février 16th, 2015 at 17:48