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GéoPolitik - Page 6

  • Néo-nazis et usa...

    Les néo-nazis ukrainiens entraînés par les États-Unis

     
         

    En Ukraine les États-Unis commenceront au printemps l’entraînement et l’armement de la Garde nationale : c’est ce que confirme officiellement le Commandement européen des États-Unis, en précisant que le programme entre dans l’initiative du Département d’État pour assister l’Ukraine à opérer sa « défense interne ».

    Le financement, déjà autorisé par le Congrès, est fourni par un Fond spécial constitué par le Pentagone et par le Département d’État pour « fournir de l’entraînement et de l’équipement à des forces de sécurité étrangères », afin que « les pays partenaires puissent affronter des défis importants pour la sécurité nationale des États-Unis ».

    La mission d’entraînement en Ukraine sert à « démontrer l’engagement USA pour la sécurité de la mer Noire et la valeur des forces étasuniennes déployées en positions avancées ». Les unités de la Garde nationale ukrainienne, comprenant selon des estimations approximatives 45 à 50 000 volontaires, seront entraînées par des instructeurs étasuniens dans le camp militaire de Yavoriv, proche de Lviv à environ 50 Km de la frontière polonaise. La Garde nationale, formée par le gouvernement de Kiev en mars 2014 avec un premier financement US de 19 millions de dollars, a incorporé les formations néo-nazies, déjà entraînées par des instructeurs OTAN pour le putsch de Kiev (comme le montre une documentation photo sur des militants néo-nazis entraînés en 2006 en Estonie) [1].

    Les bataillons Donbass, Azov, Aidar, Dniepr-1, Dniepr-2 [2] et autres, qui constituent la force de choc de la Garde nationale, sont constitués de néo-nazis aussi bien ukrainiens que d’autres pays européens. Les atrocités qu’ils ont commises contre les civils de nationalité russe en Ukraine orientale sont amplement documentées par des vidéos et des témoignages (il suffit de chercher sur Google « atrocités des néo-nazis en Ukraine »). Mais, bien qu’Amnesty International ait accusé le gouvernement de Kiev d’être responsable des crimes de guerre commis par ces bataillons, les USA continuent à les soutenir, en leur fournissant même des blindés. Et ils les potentialisent maintenant avec le programme d’entraînement et d’armement. Celui-ci entre dans l’ « Opération fermeté atlantique », lancée par le Commandement européen des États-Unis pour « rassurer nos alliés, face à l’intervention russe en Ukraine, et comme moyen de dissuasion pour empêcher la Russie d’acquérir l’hégémonie régionale ».

    Dans le cadre du déploiement croissant de forces US en Europe orientale, le Pentagone a envoyé « des experts militaires pour accroître la capacité défensive de l’Ukraine » et alloué 46 nouveaux millions de dollars pour lui fournir « des équipements militaires, dont des véhicules et des viseurs nocturnes ». Washington est ainsi déjà en train d’armer les forces de Kiev qui, même sans recevoir des armes lourdes des USA, peuvent se les procurer avec les millions de dollars mis à leur disposition. Alors que l’Allemagne, la France et l’Italie se disent favorables à une solution diplomatique et donc contraires à la fourniture d’armes à Kiev. Mais en même temps, au sommet de Bruxelles, elles s’engagent, avec la Grande-Bretagne, l’Espagne et la Pologne, à prendre à leur charge les plus grandes missions dans la formation de la « Force de pointe » de l’OTAN, dans la cadre de la « Force de riposte », portée de 13 000 à 30 000 hommes et dotée de six centres de commandement et contrôle en Estonie, Lettonie, Lituanie, Pologne, Roumanie et Bulgarie. Alors que les USA, en préparation du sommet de Minsk sur l’Ukraine (auquel volontairement ils ne participent pas), assurent par la bouche du secrétaire d’Etat qu’entre les alliés «  il n’y a pas de divisions, nous sommes tous d’accord qu’il ne peut pas y avoir de solution militaire ».

    Mais en même temps, en entraînant et armant les néo-nazis ukrainiens, les USA alimentent les flammes de la guerre au cœur de l’Europe.

    Manlio Dinucci

  • VU DES ÉTATS-UNIS


    Stop djihadisme : méfiez-vous des gens qui ne mangent pas de baguette

    Changer d'alimentation ou arrêter le sport peuvent être des signes de radicalisation : tel est le message délivré par le site du gouvernement français de prévention de la menace terroriste. Pas sûr que cela aide à combattre "l’apartheid" dénoncé par Valls, selon ce site américain.
    • 3 FÉVRIER 2015
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           Des baguettes - Nic McPhee/Flickr/CC
    Le site américain Quartz a réagi avec ironie au lancement par le gouvernement français, le 28 janvier dernier, d’un site internet dédié à la prévention du djihadisme auprès du grand public, notamment en apprenant à décrypter les vidéos de propagande qui foisonnent sur la Toile, mais aussi les signes avant-coureurs d'un processus de radicalisation.

    "Si vous vivez en France et que vous ne mangez pas de baguette, il y a des chances pour que vous soyez un terroriste", lance Quartz en titre de son article illustré par une photo de djihadistes dont la légende rappelle qu’"ils ne mangent pas de foie gras non plus"...



    Ségrégation

    "Dans un pays qui interdit de recenser les citoyens selon leurs origines, leurs races ou leurs religions – le dernier recensement religieux a eu lieu en 1872 – beaucoup ont un sens profond de ce qu’‘être français’ veut dire alors que l’affiche en ligne sur le site ne se prive pas de désigner ce qui peut être considéré comme un comportement ‘non-français’.

    Le Premier ministre a déclaré qu’il voulait en finir avec la ségrégation. Mais de telles affiches enverront sûrement un message très différent aux jeunes musulmans : si tu ne te conformes pas à certains usages, tu deviens une menace potentielle", s’inquiète Quartz.

  • La théorie du genre : menace universelle

     

    La peste idéologique du “gender” gangrène l’Occident et bientôt le monde tout entier

    samedi 8 février 2014

    Contrairement à ce que l’on pourrait imaginer la gangrène du gender ne touche pas que l’Hexagone. Ce mal atteint touche toute l’Europe. Il vient d’Amérique du Nord, États-Unis et Canada, grandes colonies messianiques judéo-protestantes. Au demeurant il n’est pas destiné à rester confiné dans la sphère occidentaliste. Déjà la Démocrate Hillary Clinton tançait sévèrement les États africains qui se montraient réticents à libéraliser ou à banaliser les comportements sexuellement déviants. En un mot la gangrène du messianisme pansexualiste n’est pas un problème lié à la seul décadence, ou plutôt à la dégénérescence, de l’Occident et particulièrement de l’Europe postchrétienne, elle ronge maintenant la planète tout entière… À l’exception pour l’instant de la Russie et de la Chine, peut-être encore quelque peu immunisées par leur proche passé de glaciation marxiste-léniniste 1.

    Il est essentiel, si l’on veut espérer curer le mal et en extirper les racines, d’en connaître les origines et les finalités. À côté de la foule de ceux qui communient dans la religion du progrès, les esprits forts et les modernistes ne croyant qu’en la raison et la science triomphantes, œuvre l’omnipotent anarcholibéralisme. Celui-ci gouverne la vie des nations, des peuples et des hommes. Il a depuis longtemps rompu les amarre avec l’éthique protestante que Max Weber avait nommé « l’esprit du capitalisme ». Le temps où Guizot lançait son « Enrichissez-vous ! », sous entendu “par le labeur, dans la probité et l’intégrité morale”, est bien révolu. Or ce Moloch hypercapitaliste rêve d’une humanité uniformisée toute asservie à la marchandise, au sexe et à l’argent. Un vil bétail humain soumis à des lois noachiques 2 réinterprétées au service d’un matérialisme athéiste derrière lequel se dissimule un dieu caché. Une hideuse idole punissant de mort - au moins de mort sociale - quiconque ne se soumet pas à ses lois négatrices de la civilisation et du genre humain…

    L’État à travers la Dass ne menace-t-il pas en France de retirer leurs enfants à ceux qui refusent ou refuseraient le formatage idéologique de l’École publique ? À cet effet un projet de loi d’essence totalitaire a été déposé au bureau de l’Assemblée le 18 décembre dernier qui visant à interdire l’enseignement à domicile. La sénatrice socialiste Laurence Rossignol n’a-t-elle pas déclaré en substance que « les enfants n’appartiennent pas aux parents, mais à l’État » [France2/5avril2013] ? Très récemment Mme Najat Belkacem n’annonçait-elle pas de son côté qu’elle s’employait à faire retirer une part fiscale aux familles dont un seul membre travaillerait ? La libération des femmes par le travail – Arbeit mit frei - en quelque sorte ! Ce qui par contrecoup devrait contraindre à la scolarisation précoce des enfants et à les retirer à l’emprise délétère de mères de famille nécessairement arriérées. Allez hop au travail, l’État s’occupe de vos enfants… scientifiquement !

    Qu’est-ce au juste que cette « théorie du genre » ?

    Mais qu’est-ce au juste que cette “théorie du genre” ? Selon Drieu Godefredi 3«  la théorie du genre soutient que la notion de sexe est culturelle de part en part. Que la distinction des sexes est sans ancrage biologique, donc arbitraire et modulable. Qu’en outre, le modèle hétérosexuel exerce une violence littéralement innommable sur les modèles sexuels et les genres alternatifs. Qu’il est donc temps, et légitime, de “défaire le genre”, pour reprendre le titre de l’un des ouvrages de la prêtresse contemporaine du genre, Judith Butler 4 , en éradiquant toute référence au masculin et au féminin, deux genres parmi une sarabande infinie de variations possibles… trans, queer, drag, butch, garou, dyke, fem, and so and » !

    Ça c’est pour la théorie. Dans la pratique, les mouvements LGBT [lesbiennes/gays/bi et transsexuels] ont transcrit le concept – en vérité la pressante l’injonction - d’éradiquer le binôme homme/femme pour le faire éclater en une multitude de possibles, de choix en fonction du caprice de l’instant, de l’humeur ou des circonstances. Le “sexe” masculin et féminin ne serait au fond qu’un vêtement échangeable ou interchangeable. L’idéal du caméléon, du nomade existentiel, bref du détraqué que la société s’efforce de promouvoir et produire en masse dès le plus jeune âge… Ce noble projet a finalement pour but de révéler au genre humain les extensibles potentialité d’une nature qui était jusqu’ici un leurre : l’homme n’était pas ce qu’il croyait être. Grâce au progrès des sciences humaines, aux lobbies LGBT et à MM. Hollande et Ayrault, hérauts de la modernité, nous savons maintenant ce qu’il en est. Merci à eux.

    Bref, les Associations représentant les minorités sexuelles s’étant mises en cheville avec l’Éducation nationale, elles furent chargées de mettre en musique les grands principes républicains d’Égalité de tous et de tout, et pour ce faire d’élaborer et de rédiger les programmes scolaires ad hoc. À partir de là nous retrouvons institutionnalisés les délires les plus scabreux. Ainsi la Ligne Azur « service aux parents, enseignants, éducateurs » citée par Vincent Peillon dans sa lettre du 4 janvier aux recteurs, fournit-elle des outils “pédagogiques”, lesquels doivent guider les enseignants dans leur rude parcours didacticiel ! S’adressant aux préadolescents en les faisant s’interroger par exemple sur leurs “pratiques sexuelles”. Au choix : « masturbation, pénétration buccale, anale, vaginale, autre, aucune ».

    Menace globale

    Au fond, ces gens ne font qu’appliquer les préconisations de l’Organisation mondiale de la Santé [OMS] Bureau régional pour l’Europe, contenues dans un rapport intitulé « Standards pour l’éducation sexuelle en Europe » qui en sa page 38 vante les bienfaits de la masturbation pour les tout petits. On trouvait jusqu’à il y a peu ce document officiel en ligne [fichier pdf] mais il a apparemment été supprimé des serveurs. Reste quelques uns ont pu le consulter et découvrir avec stupeur qu’entre zéro à quatre ans, il est temps d’apprendre la « masturbation enfantine » afin de laisser l’enfant exprimer « ses besoins, ses désirs et ses limites » sexuels. Cela par exemple en « jouant au docteur ». Certes nous disent les experts des Nations Unis « ce programme se confrontera à une résistance fondée sur des peurs et des préjugés » [bvoltaire.fr16déc13]. Ceci confirmant s’il en était besoin que le mal vient de haut et constitue une menace globale. Celle en l’occurrence de cette gouvernance mondiale qui ne dit pas encore son nom, celle qui hier, à l’automne 2010, voulait obliger les Européens à se faire massivement vacciner contre le virus grippal H1N1 avec des produits comportant de sérieux risques pour la santé humaine. Dormez braves gens vous êtes en de bonnes mains.

    Mais quoi d’extraordinaire à tout cela ? Faut-il avoir les yeux couverts d’écailles pour ne pas voir que ce qui nous choque aujourd’hui lorsqu’il s’agit de l’enseignement dumauvais genre à nos progénitures, nous l’avons laissé s’installer tranquillement des années durant… au nom de la tolérance, du “progrès”, de la Liberté individuelle 5érigée en fétiche barbare des temps modernes, de l’Égalité, autre coquecigrue. Le pathologique est ainsi devenu peu à peu la nouvelle normalité. Et ce qui était hier la normalité depuis que le monde est monde, est désormais proscrite. Et cela va très loin. Le train est lancé… pourtant certains virages comportent des risques de déraillement. La colère monte, encore faudra-t-il prendre la mesure des choses et comprendre que le combat à mener n’est ni national, ni européen, mais planétaire.

    Cela a commencé en douceur toujours au nom des Grands principes

    Sans faire de bruit les Association LGBT se sont donc vues, de facto, confier la tâche de mettre en musique – mais sans tapage – leur programme pansexualiste issus de ces « cerveaux malades » que stigmatisaient en mars 2013 le présentateur de France Inter Patrick Cohen [France5/12mars13] sous couvert d’égalité homme/femme et de plus de justice dans les rapports entre les sexes. En fait la théorie du genre – quin’existe pas – est un fil rouge qui coure à travers les grandes dispositions légales prises ces dernières années par les droites et les gauches confondues.

    Cela a commencé en douceur, petit bout par petit bout, pièce à pièce, avec avortement pour convenance personnelle, le pacs [pacte civil de solidarité] puis le mariage inverti, le bannissement de code civil des références père/mère et, en continuité, requalification des classes maternelles qui ne doivent plus renvoyer au rôle spécifique de la femme ; idem en ce qui concerne la désignation asexuée des “parents” pour arriver en fin de parcours à l’endoctrinement à l’interchangeabilité sexuelle… au motif d’éducation des enfants contre la violence de genre. Au passage notons qu’autrefois les enfants et les individus bien élevés n’étaient pas particulièrement enclins à la violence intersexuelle. Mais c’était avant. Avant que l’émancipation – enfin ce qu’on nomme tel - des femmes. Lesquelles n’ont jamais été autant molestées qu’aujourd’hui et dans toutes les strates sociales. C’était aussi avant que la Ligne Azur vantée par M. Peillon, n’enrichissent le vocabulaire des gamins et gamines avec toute la panoplie des pratiques sado-masochistes. 6

    Finalement, le “Jour de Colère” – Dies irae – du 26 janvier dernier et les dizaines voire la centaine de milliers de marcheurs déterminés en dépit de la pluie battante, ont commencés à faire réfléchir les illuminés du gouvernement plus préoccupés de changement “sociétaux” que de redressement économique. La peur venait momentanément de changer de camp. On apprenait coup sur coup que les autorités renonçaient à envisager – pour le moment - la légalisation relative à la procréation médicalement assistée [PMA] et au-delà, à la gestation pour autrui [GPA]. Ce 3 février, c’est la totalité du projet de loi sur la Famille – dénomination par antiphrase – qui était purement et simplement abandonné. Une défaite en rase campagne.

    La gangrène progresse inexorablement et à bas bruit

    Malgré tout ne nous faisons aucune illusion. Ces gens sont tenaces. Il y a quatre décennies, l’intelligentsia cosmo-germanopratine pétitionnait à jet continu en faveur de la dépénalisation de la pédophilie 7. En Belgique l’affaire Dutroux les fit regagner l’ombre dont ils n’auraient jamais dû sortir. Hélas quarante ans après l’on découvre avec effroi que les mêmes sont en passe d’avoir gain de cause. Caché, le fleuve aux eaux putrides n’avait cessé de couler. Pour cela accusons nos élites de trahison. Des usurpateurs qui nous ont mené par le bout du museau avec des paroles engageantes et d’innombrables fausses promesses. Mais la faute véritable en incombe d’abord à ceux qui les ont écouté, qui n’ont rien vu ou voulu voir venir, qui ont tout gobé et qui par veulerie s’en sont remis, pour conduire leur destinée, à une caste de menteurs et de sociopathes.

    Il faut tendre l’oreille pour entendre aujourd’hui le secrétaire général de l’UMP, Jean-François Copé qui ne souffle mot alors que la polémique sur l’enseignement du “genre” fait rage dans les médias serfs. Sur ce thème décernons un oscar à la chaine télévisuelle BFM, exemplaire avec sa journalière séance vespérale d’hystérie. Le même personnage, M. Copé d’origines algérienne et bessarabienne [wiki] avait pourtant soutenu sans réserve en août 2011 les 80 députés qui réclamaient le retrait de manuels scolaires de la théorie du genre, jugeant que ceux-ci « posent de vraies questions » [20minutes.fr31août11]. Le député UMP de la Drôme Hervé Mariton déclarait pour sa part que « la théorie du genre n’a pas sa place dans un manuel scolaire ». Las, le même jour, le ministre UMP de l’Éducation nationale, Luc Chatel envoyait une fin de non recevoir aux 80 députés UMP réclamant le retrait d’un manuel de Sciences de la vie et de la Terre [SVT] dont ils contestaient un chapitre sur l’identité sexuelle c’est-à-dire précisément consacré à la théorie du genre… laquelle n’existe pas ! Depuis les quatre-vingt députés sont rentrés dans leur trou. Il n’y en avait en effet plus guère ce dimanche 2 février 2014 à défiler avec ceusses de la « Manif pour tous ».

    UMP/PS une collusion très objective

    Par sa réponse dilatoire, arguant qu’il n’avait pas à connaître du contenu des dits manuels, le libéral Luc Chatel apportait derechef - une collusion objective - de l’eau au moulin de dame Belkacem. Celle-ci, Secrétaire nationale du Parti socialiste auxquestions de société et porte-parole de Mme Ségolène Royal, avait expliqué aux parlementaires frondeurs, avec toute la sévérité dont est capable sa petite personne, qu’ils sont a priori interdits d’ingérence dans la rédaction des manuels scolaires. Se mêler de ce qui ne les regarde pas étant une attitude « inacceptable sur la forme comme sur le fond ».

    À certaines exceptions près cependant… « parce que les députés n’ont pas à écrire les programmes, sauf s’il s’agit de théories qui touchent aux valeurs de la nation, telles que la condamnation du négationnisme ou a contrario les lois mémorielles » [ibid]. Dont acte ! La sexualité précoce et ses perversions multiples et variées à venir qui lui sont potentiellement associées, ne “touche pas aux valeurs de la nation » ! Et la donzelle d’ajouter, se contredisant sans ciller : « Le politique n’a pas à écrire l’histoire ou à expliquer la science, il doit changer la société ». Sans doute ne se rend-t-elle pas compte de ce qu’elle dit… Au fond certains de ces gens sont persuadés gérer les “vrais problèmes” du temps présent… lesquels n’ont évidemment rien à voir avec le chômage galopant, les usines qui ferment et délocalisent, la fiscalité écrasante, l’absence d’avenir prévisible. Nihil novi sub sole, à la fin du XIXe siècles, républicains, radicaux et socialistes consacraient déjà l’essentiel de leurs forces à détruire l’Église et les congrégations, pendant ce temps le prolétariat soufrait et s’insurgeait 8. À présent c’est au tour de la famille, ultime cellule, dernier bastion de la société organique.

    Le genre, urgence sociétale absolue pour une “société du respect”

    L’urgence sociétale, elle, ne saurait attendre : « le vrai problème de société que nous devons régler aujourd’hui, c’est l’homophobie, et notamment les agressions homophobes qui se développent en milieu scolaire. L’école doit redevenir un sanctuaire, et la prévention de la délinquance homophobe doit commencer dès le plus jeune âge. Un jeune homosexuel sur cinq a déjà été victime d’une agression physique, et près d’un sur deux a déjà été insulté. Il est essentiel d’enseigner aux enfants le respect des différentes formes d’identité sexuelle, afin de bâtir une société du respect » [Najat Benkacem ibidem].

    Une « société du respect », c’est également ce que veulent, sans pourtant oser le dire trop ouvertement, ces UMP qui au départ, à chaque tentative d’imposer le “gender” à l’école, s’étranglaient d’indignation, allant jusqu’à exiger une commission d’enquête parlementaire « afin que toute la lumière soit faite » [Xavier Breton] sur l’influence sur la société française de la cette pseudo théorie. Au final, ce sont les mêmes, lorsqu’ils étaient encore au gouvernement, qui signaient le 11 mai 2011 la Convention d’Istanbul [acte du Conseil de l’Europe] imposant « l’éradication de toute pratique fondée sur un rôle stéréotypé des femmes et des hommes ». Autre faux nez ou vestibule pour les études de genre… Car comment expliquer les violences entre les sexes si ce n’est par cette théorie à prétention “scientifique” en vogue sur le marché des idées ?

    Après le marxisme, le freudisme, l’internationale pansexualiste

    L’Allemagne a autorisé la mention « sexe indéterminé » sur les certificats de naissance dès le 1er novembre 2013 et punit de quarante jours d’incarcération quiconque retire son ou ses enfants de l’école en guise de protestation contre l’enseignement de la pornographie à l’école [french.ruvr.ru22janv14]. M. Peillon ne lésine pas non plus : toute absence indue – ses yeux – sera sanctionnée de 750 € d’amende. Au Népal, depuis le mois de juin, un « troisième genre » doit figurer sur les passeports à l’instar des documents officiels australiens. En Thaïlande, pays où le tourisme sexuel est une quasi industrie, le phénomène se développe à vitesse grand V. Nombre de vedettes locales du showbiz sont en réalité des hommes transformés en femmes. De jeunes garçons qui acquièrent via Internet des hormones féminines à l’âge de la puberté afin d’inhiber leur développement masculin naturel. La Suan Dusit Rajabhat University de Bangkok se serait faite à ce propos une spécialité d’accueillir des étudiants transgenres, les “ladyboys“ autorisés à porter l’uniforme féminin dans l’enceinte universitaire, et cet établissement d’enseignement supérieur organise d’ailleurs, son propre concours de beauté transsexuel. Mais nul n’évoque, oh grand jamais, les opérations manquées, les mutilations qui en résulte, la drogue, la prostitution et pour finir le suicide prévalant au sein de ces populations qui paye au prix fort le triste privilège d’avoir été “reine d’un jour et de quelques nuits” [medias-presse.info9oct13]. Après tout Science Po Paris, du temps du regretté Didier Decoin, organisait du 3 au 6 mai 2010 sa première “Queer week” 9 « entièrement consacrés aux questions de genres, d’identités et de sexualités ». Sexualités au pluriel. Par conséquent, avant de se gausser de ces pauvres Thaï, regardons ce qui se passe près de chez nous [yagg.com30avril10]

    Pour ne pas conclure… le combat continue

    En fait la majorité socialiste, qui se préoccupe bien plus de déconstruire l’humain que de restaurer la bonne santé économique, fait passer la théorie du genre à petits pas, chaque jour que Dieu fait, morceau par morceau, à travers un ensemble de dispositifs juridiques et de lois qui font sens mises bout à bout… cela tout en niant mordicus leur projet, ses objectifs et en accusant ceux qui jettent une lumière crue sur leurs menées détestables d’être des tenants du « négationnisme » ! Mais qui sont les vrais négationnistes ? Qui nie effrontément, avec un cynisme inouï, la réalité de l’enseignement du genre ?

    Il s’agit maintenant de démissionner ces menteurs s’ils ne s’y résolvent pas spontanément. Après Cahuzac, la coupe est pleine. On a vu la virulence de ces gens dans la négation des faits et l’invective, accusant, insultant, menaçant à la Chambre des députés et dans les lucarnes, ne parlant, contre toute évidence, que de « rumeur ». Ce système, leur système est devenu fou et ses acteurs se sont montrés à découvert. Bas les masques. À ce titre le Premier ministre et son gouvernement doivent partir et la chambre doit être dissoute. Exigeons des législatives.

    Léon Camus 3 février 2014

  • Le mensonge en mondovision de Powel

    Psychanalyse du réflexe de crédulité

     
    Collin Powell à l'ONU

    Collin Powell, le 5 février 2003, devant le Conseil de Sécurité de l’ONU

    L’erreur à répétition de la grande majorité grégaire des humains sensibles de cette planète est ce réflexe inconscient, pavlovien, de recours systématique aux émotions face à n’importe quel événement porté à leur connaissance.

    La technique est simple et fait appel aux fondamentaux de l’ingénierie sociale et aux mécanismes de fabrication du consentement désormais célèbres grâce à Noam Chomsky etEdward Herman (La fabrication du consentement, Agone, 2008), mais aussi à Guy Debord et au mouvement situationniste avant eux. Citons les travaux de Walter Lippmann (Public opinion, 1922) et du neveu de FreudEdward Bernays(Propaganda, 1928, traduction: Zones, 2007) dans les années 1920, sur l’ingénierie du consentement et la manipulation de l’opinion publique institutionnalisée, théories qui influenceront plus tard Joseph Goebbels et le régime nazi…
    Maintenant que nous avons notre point Godwin, nous allons pouvoir entrer dans le vif du sujet.

    « L’ingénierie du consentement est l’essence même de la démocratie, la liberté de persuader et de suggérer. »  –  Edward L. Bernays dans The Engineering of Consent

    Cortex, limbique, reptilien : les 3 cerveaux humains

    Cortex, limbique, reptilien : les 3 cerveaux humains

    Les méthodes modernes d’information (ou de désinformation) nous suggèrent le seul recours systématique à notre cerveau limbique, siège de nos émotions, nos réactions grégaires et nos comportements primitifs, par l’intermédiaire de stimuli liés à la mise en situation de l’information.
    Cela nous rappelle effectivement le mécanisme de défense théorisé par Freud appelé projection.
    Ce mécanisme terriblement efficace aujourd’hui permet à l’individu « menacé » de se sortir d’une situation émotionnelle vécue comme intolérable par lui, de s’acquitter d’un traitement complexe générateur de stress, puis de passer à un autre sujet. Dans ce processus, les informations mises en scène ou en situation, de façon plus ou moins médiocres, sont perçues comme des stimuli prenant la forme de signaux de danger pour la survie de l’individu.
    Pourquoi ?
    L’individu en société a-t-il perdu toute capacité de raisonnement personnel ?
    L’analyse comportementale d’une masse d’individus soumis à des informations imagées et sonorisées nous ramènent systématiquement aux comportements instinctifs les plus primitifs de l’homme, les moins gratifiants, avouons-le.
    Les fondations de l’affect de l’individu ponctuellement désarçonné sont ébranlées par un recours quasi religieux à la croyance. En qui avoir foi ? Qui croire ? Dans les mains de qui faut-il remettre son sort ?
    En bref, la porte ouverte à une crédulité potentiellement sans limite.

    Les processus sont particulièrement bien rodés.

    Les individus sont mis dans une situation de stress où il leur est demandé de faire un choix (totalement fabriqué, binaire et manichéen) parmi le peu qui leur sont offerts. Ce choix est même orchestré de moins en moins savamment de manière à ce qu’une seule et unique issue s’impose d’elle-même au nom de notions universelles nobles et indiscutables : sauver l’humanité d’un danger, apporter la démocratie, libérer un peuple de son tyran… Nous l’avons tous entendu ce principe de « guerre juste » ou encore de « droit d’ingérence », spécialement remis au goût du jour pour le premier et inventé pour le second afin de justifier des actions militaires particulièrement douteuses au regard du droit international.

    Vietnam, Golfe, Irak – Des impostures états-uniennes au service de la « guerre juste »

    Pas besoin de remonter bien loin : je vous renvoie aux médiocres entretiens de la télévision américaine mis en scène autour de la famille de James Foley (le journaliste « décapité »), ou encore auparavant à la mise en scène dite des «couveuses du Koweit » en 1990.

    Quoi qu’il en soit, l’individu « déconditionné » voit ce genre de spectacle, où l’humain est rabaissé au rang de bête stupide, d’un œil perplexe.

    « Non ! L’homme n’est pas si bête ? »

     Evidemment, la masse portera son choix du sauveur sur le menteur le plus convaincant, qui aura apporté des informations minutieusement choisies, souvent ignorées d’elle. Celle-ci face à une situation complexe à analyser et à traiter donnera son quitus grégaire au plus éloquent des faussaires, à celui qui lui évitera d’avoir à réfléchir, dans ce qui représentera un lumineux ersatz de spectacle, avec son décorum, ses codes et ses grossières mises en situation, spectacle souvent scénarisé et sponsorisé pour des questions de rentabilité de la société du spectacle. Même la plus grande des escroqueries doit entrer dans une grille.

    Cela va sans dire, mais ça sonne tout de même mieux quand c’est dit : pour prospérer, le système a besoin de faire passer des idéologies à la masse laborieuse.
    Le terrorisme, internationalisé à coup de milliards et relayé en dolby surround 5.1 et 1080p par les médias dominants, est aujourd’hui l’exemple le plus parlant de fabrication du consentement.

    Tous ces mécanismes n’auraient pourtant aucune emprise sur des cerveaux totalement affranchis de leur conditionnement social.
    Le prolifique Jiddu Krishnamurti, à travers son incroyable catalogue d’ouvrages, conférences et causeries, reste sans nul doute un auteur de référence sur ce thème.
    Citons par exemple Se libérer du connuL’Esprit et la pensée ou encore L’éveil de l’intelligence.
    Hermann Hesse, lui aussi, nous décrit les écueils du samsara dans son roman Siddhartha.
    Siddharha est un Bouddha qui prendra conscience à travers son voyage initiatique que la roue du samsara représente 3 poisons majeurs de la vie : l’ignorance, la haine et l’orgueil, s’enchaînant cycliquement dans la vie, telle une expérimentation inconsciente de notre nature animale.

    Ce schéma que je vous propose ne représente que les fondations élémentaires de l’ingénierie du consentement. Je ne suis ni écrivain, ni intellectuel. Il se déduit simplement de l’analyse des comportements d’individus qui nous entourent.
    Ce mode de fonctionnement est tellement classique qu’il semble être devenu avec les décennies le mode de fonctionnement normal des cerveaux humains.
    Là encore, pourquoi ce retour aux réflexes primitifs et archaïques de notre système cognitif ?
    Le recours au réflexe de survie avant toute analyse critique.
    Sommes-nous devenus des animaux « pré-historiques » ?

    Jérôme & Galil

     

  • La CIA et ses expériences sur les "souris/humains"

    La CIA n’a pas seulement torturé, elle a procédé à des expériences sur des êtres humains

     

    guantanamo-2-300Par Lisa Hajjar, le 16 décembre 2014

    Qualifier les techniques d’interrogatoire de la CIA comme étant en violation de l’éthique médicale et scientifique est peut-être le meilleur moyen d’obtenir que les coupables aient à répondre de leurs actes.

    L’expérimentation humaine était un aspect central du programme de torture de la CIA. La nature expérimentale des techniques d’interrogatoire et de détention est clairement évidente dans le résumé de synthèse du rapport d’enquête du Comité du Sénat [US] sur le Renseignement, malgré des omissions (sur lesquelles la CIA a insisté) destinées à opacifier les lieux où se trouvent ces laboratoires de science de la cruauté, ainsi que les identités des auteurs.

    Il y avait deux psychologues recrutés par la CIA à la barre de ce projet d’expérimentation humaine, James Mitchell etBruce Jessen. Ils ont conçu des protocoles d’interrogatoire et de détention qu’ils ont, parmi d’autres, appliqué à des personnes emprisonnées dans les « black sites » (sites noirs’, ndlr), des endroits secrets gérés par l’agence.

    Dans sa réponse au rapport du Sénat, la CIA justifia sa décision de recruter le binôme : « Nous croyons que leur expertise était tellement unique que nous eussions été négligents de ne pas les avoir sollicités, lorsqu’il est devenu clair que la CIA allait s’engager sur le terrain inconnu du programme ». Les qualifications de Mitchell et de Jessen n’étaient pas centrées sur de l’expérience dans la conduite d’interrogatoires, des connaissances spécialisées sur al-Qa’ida ou un savoir culturel ou linguistique approprié. Ce qu’ils avaient, c’est de l’expérience dans l’US Air Force dans l’étude des effets de la torture sur des prisonniers de guerre états-uniens, ainsi que la curiosité de découvrir si les théories de « désespoir acquis » dérivées d’expériences sur les chiens pouvaient fonctionner avec des êtres humains.

    Afin d’appliquer ces théories, Mitchell et Jessen ont supervisé ou se sont personnellement livrés à des techniques dont l’intention est de produire « l’extrême faiblesse, la désorientation et l’effroi » (debility, disorientation and dread, ndlr). Leur « théorie » comportait une relation particulière entre le moyen et la fin qui n’est pas très bien comprise, comme Mitchell l’expliqua crânement lors d’une interview sur Vice News : « La raison d’être du flic méchant est de faire en sorte que le type parle au flic gentil ». En d’autres termes, les « techniques poussées d’interrogatoire » (EIT, Enhanced Interrogation Techniques, ndlr) (l’euphémisme de l’administration Bush pour la torture) ne produisent pas des informations utiles par elles-mêmes ; plutôt, elles produisent les conditions de soumission totale qui faciliteront l’extraction de renseignements utilisables.

    Mitchell, comme l’ancien Directeur de la CIA Michael Hayden et d’autres qui ont défendu le programme de torture, plaide qu’une erreur fondamentale du rapport du Sénat est le heurt induit entre les moyens (supplice de la baignoire, « ré-hydration rectale », des semaines ou des mois de nudité dans l’obscurité totale et l’isolement, et d’autres techniques conçues pour briser les prisonniers) et les fins – la collaboration fabriquée qui, affirment ces défenseurs [du programme de torture], a permis le recueil de renseignements abondants qui ont garanti la sécurité des citoyens des USA (cette affirmation est amplement et résolument contredite dans le rapport).

    Comme Les États-Uniens depuis le Beltway (coulisses du pouvoir à Washington, ndlr) jusqu’aux États-Unis profonds débattent – encore – de la légitimité et de l’efficacité des « interrogatoires poussés », il nous est remis en évidence que la « torture » a perdu sa marque d’infamie moralement répréhensible et de comportement criminel. Ceci était clair au cours des primaires présidentielles du Parti Républicain en 2012, où plus de la moitié des candidats ont juré de réintroduire le supplice de la baignoire, et aujourd’hui c’est en plein étalage. À Meet the Press (une émission TV US, ndlr) par exemple, l’ancien Vice-Président Dick Cheney, qui, fonctionnellement parlant, était tout en haut de la hiérarchie de prise de décision sur le sujet de la sécurité nationale durant les années Bush, a annoncé qu’il « le ferait encore dans la minute ».

    Personne n’a du rendre de comptes pour des actes de torture, au-delà d’une poignée de poursuites engagées contre des troupes de grade inférieur et des sous-traitants. Effectivement, l’impunité a virtuellement été garantie par le truchement de divers arrangements faustiens, parmi lesquels des mémos juridiques de « bouclier doré » écrits par des avocats du gouvernement pour la CIA ; l’immunité à postériori pour les crimes de guerre insérée par le Congrès dans la Loi de Provisions Militaires de 2006 ; la confidentialité et le secret qui entourent toujours le programme de torture, tel qu’il transpire des omissions du rapport du Sénat ; et l’attitude incitant à « regarder de l’avant, pas en arrière » qu’a conservé le Président Obama à travers chaque vague de révélations publiques depuis 2009. Une majorité aux USA, semble-t-il, en est venue à accepter l’héritage de la torture.

    La « guerre contre la terreur » n’est pas la première excursion de la CIA dans le domaine de l’expérimentation humaine. À l’aube de la Guerre Froide, des scientifiques et des médecins allemands ayant des parcours nazis d’expérimentations sur les êtres humains ont reçu de nouvelles identités et ont été amenés aux États-Unis au cours de l’Opération Paperclip. Pendant la Guerre de Corée, alarmés par la rapidité choquante avec laquelle les prisonniers de guerre US s’effondraient et se laissaient endoctriner par leurs geôliers communistes, la CIA commença à investir dans des recherches sur le contrôle mental. En 1953, la CIA a mis en place le programme MK-ULTRA, dont la phase la plus précoce comprenait de l’hypnose, des électrochocs et des drogues hallucinogènes. Le programme évolua vers des expériences de torture psychologique qui adaptaient des éléments des modèles soviétiques et chinois, dont la station debout prolongée, l’isolement prolongé, la privation de sommeil et l’humiliation. Ces leçons devinrent bientôt une « science » appliquée, au long de la Guerre Froide.

    Pendant la Guerre du Vietnam, la CIA développa le programme Phoenix, qui combinait la torture psychologique avec les interrogatoires brutaux, l’expérimentation humaine et les exécutions extrajudiciaires. En 1963, la CIA produisit un manuel intitulé « Interrogatoire de Contre-Espionnage Kubark » (« Kubark Counterintelligence Manual », ndlr) pour guider les agents dans l’art d’extraire des renseignements de sources « résilientes », par la combinaison de techniques visant à produire « l’extrême faiblesse, la désorientation et l’effroi ». Comme les communistes, la CIA évita les tactiques qui ciblent violemment le corps en faveur de celles qui ciblent l’esprit, en attaquant systématiquement tous les sens humains afin de produire l’état désiré de collaboration. Le programme Phoenix fut incorporé dans le cursus de l’École des Amériques, et une version du guide Kubark remise à jour, produite en 1983 et intitulée « Manuel d’Exploitation de Ressources Humaines » (« Human Resources Exploitation Manual », ndlr), fut diffusée vers les services de renseignement des régimes de droite en Amérique Latine et en Asie du Sud-Est, au cours de la « guerre globale contre le communisme ».

    Au milieu des années ’80, les pratiques de la CIA devinrent l’objet d’enquêtes parlementaires au sujet d’atrocités soutenues par les USA en Amérique Centrale. Les deux manuels tombèrent dans le domaine public en 1997 à la suite d’une procédure en FOIA (Freedom of Information Act, loi sur la liberté de l’information aux USA, ndlr) de la part duBaltimore Sun. Cela aura semblé être une instance unique.

    Mais nous y revoici. Ceci nous ramène à Mitchell et Jessen. Du fait de leur expérience en tant qu’instructeurs dans le programme militaire SERE (Survival, Evasion, Resistance, Escape – survie, évitement, résistance, évasion, ndlr), après le 11 septembre 2001 ils furent contactés par des hauts fonctionnaires du Pentagone, et par la suite par des avocats qui voulaient savoir si ces techniques SERE pouvaient être appliquées par ingénierie inversée sur des suspects de terrorisme afin de les forcer à parler.

    Le chemin depuis les hypothèses abstraites (SERE peut-il être appliqué par ingénierie inversée ?) jusqu’à l’usage autorisé du supplice de la baignoire et des boîtes de confinement traverse en plein milieu du domaine de l’expérimentation humaine. Le 15 avril 2002, Mitchell et Jessen arrivèrent à un black site en Thaïlande pour y superviser l’interrogatoire d’Abou Zubaydah, le premier « détenu de haute valeur » que la CIA avait capturé [dans le cadre de la « guerre contre la terreur » du Président Bush]. En juillet, Mitchell proposa davantage de techniques coercitives au QG de la CIA, et beaucoup d’entre elles furent approuvées dès la fin juillet. Dès lors jusqu’à la mise au rencart du programme en 2008, au moins trente-huit personnes furent soumises à des tourments psychologiques et physiques, et les résultats furent méthodiquement documentés et analysés. Il s’agit là de la définition textuelle de l’expérimentation humaine.

    Mon propos n’est pas de minimiser l’illégalité de la torture ou des impératifs légaux pour que les criminels répondent de leurs actes. Plutôt, parce que le concept de torture a tellement été disputé et rebattu, je suggère que les aveux des responsables seront davantage publiquement acceptables si nous recadrons le programme de la CIA dans le domaine de l’expérimentation humaine. Si nous le faisons, il deviendra plus difficile de trouver des excuses pour, ou de prendre la défense des coupables en tant que « patriotes » qui ont « agi de bonne foi ». Malgré le fait que la torture soit devenue comme un test de Rohrschach au sein de l’élite politique qui joue avec l’opinion publique pendant les talk-shows du dimanche matin, l’expérimentation humaine ne dispose pas d’une telle communauté d’avocats et de défenseurs.

    Lisa Hajjar

    Traduction : Will Sumer

     

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