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  • Désinformer sur le Proche-Orient...

    Informer sur le Proche-Orient : « La tentation est de se rabattre sur ce qui apparaît comme un "juste milieu" »

    lundi 19 octobre 2015

    Nous remettons à la « une », trois ans après sa première publication, une interview de Benjamin Barthe, journaliste au Monde, consacrée au traitement médiatique du conflit opposant Israël aux Palestiniens. Les événements de ces derniers jours, et leur couverture par les « grands médias », confirment en effet malheureusement la plupart des constats opérés dans cette interview (Acrimed, 19 octobre 2015).

    Avant de devenir journaliste au Monde (desk Proche-Orient), Benjamin Barthe a été pigiste à Ramallah durant neuf ans, de 2002 à 2011. Il a reçu le prix Albert Londres en 2008 pour ses reportages sur Gaza. Il est l’auteur de Ramallah Dream, voyage au cœur du mirage palestinien [1]. En octobre 2010, il participait à un « Jeudi d’Acrimed » dont la vidéo est visible ici-même. Pour le n° 3 de Médiacritique(s) (avril 2012), il nous a accordé l’entretien reproduit ci-dessous.



    Dans quelles conditions travaille-t-on lorsque l’on est journaliste dans les territoires palestiniens ?

    Le terrain est assez singulier. Il n’est pas accessible à tous les journalistes, il y a une forme de filtrage effectué par les autorités israéliennes, avec notamment la nécessaire obtention d’une carte de presse. Si l’on travaille pour une publication installée, renommée, cela s’obtient sans trop de problèmes. Dans le cas contraire, on ne l’obtient pas toujours. Or, par exemple, il est impossible de se rendre à Gaza sans carte de presse. Un second filtrage est effectué par Israël : c’est la censure militaire. Les journalistes à qui une carte est attribuée doivent s’engager à respecter la censure et à ne pas porter atteinte à la sécurité de l’État d’Israël. Enfin, la fragmentation géographique des territoires palestiniens est, de facto, un filtrage. Toutes les zones ne sont pas toujours accessibles. C’est ainsi que, lors des bombardements israéliens sur Gaza, à l’hiver 2008-2009, l’accès était fermé aux journalistes.

    Le territoire palestinien est exigu, ce qui crée en réalité des conditions favorables au travail de journaliste. On peut se rendre dans un lieu donné, mener son enquête, rentrer le soir même et rédiger son article. Par ailleurs, cela permet de faire des micro-enquêtes, des micro-reportages, de s’intéresser de manière précise au quotidien des Palestiniens. Parfois j’ai eu l’impression de faire des articles de type presse quotidienne régionale, à ceci près que le moindre de ces micro-reportages met toujours en jeu des questions politiques. Si l’on a envie de bien faire son travail, on peut donc proposer aux lecteurs des sujets originaux, variés, qui peuvent rendre palpable l’expérience quotidienne des Palestiniens et expliquer, beaucoup mieux que bien des sujets sur les épisodes diplomatiques tellement répétitifs et stériles, les enjeux de la situation.



    Comment manier les différentes sources sans être victime de la propagande ?

    On est confronté à une surabondance de sources, en réalité. Il y a bien sûr la presse, notamment la presse israélienne, avec des journalistes qui font très bien leur travail, par exemple au quotidien Haaretz. Il y a aussi une abondance d’interlocuteurs, notamment du côté palestinien, avec une réelle disponibilité. Ils veulent parler de leur situation, la faire connaître. Ils estiment que c’est dans leur intérêt de parler aux médias. Par exemple, il est relativement facile de parler, à Gaza, à un ministre du Hamas. Il y a aussi les sources venues de la société civile, avec les nombreuses ONG, tant du côté palestinien que du côté israélien, ou des différentes agences de l’ONU, très présentes sur le territoire. Ces ONG et ces agences produisent en permanence des rapports, des enquêtes, qui représentent une matière première considérable.

    L’important, c’est la gestion de ces sources. Le fait qu’il y ait surabondance peut en effet s’avérer être un piège. Premièrement, ces sources ne sont pas toutes désintéressées, elles peuvent avoir un agenda politique, il faut donc en être conscient et les utiliser à bon escient. Mais il y a un autre danger : on constate une tendance, dans la communauté des journalistes, à considérer que les sources israéliennes et les sources palestiniennes sont par définition partisanes. La tentation est donc de se rabattre sur ce qui apparaît comme un « juste milieu » : les sources venues de la communauté internationale, notamment les rapports de l’ONU, de la Banque mondiale, du FMI, etc. Ce n’est pas mauvais en soi, certains de ces rapports sont très fournis, très documentés, mais il y a tout de même des précautions à prendre. En effet, ces sources internationales restent prisonnières d’une certaine vision du conflit : la plupart d’entre elles sont arrivées dans la région après les accords d’Oslo et leur lecture du conflit est imprégnée de la logique et de la philosophie d’Oslo.

    Un exemple : la Banque mondiale a sorti récemment un rapport sur la corruption dans l’Autorité palestinienne. Les conclusions du rapport étaient en forme d’encouragement à la nouvelle administration palestinienne et au Premier ministre, Salam Fayyad, pour son travail de transparence, de modernisation des infrastructures et des institutions palestiniennes. Ce qui est assez choquant ici, c’est que la Banque mondiale est partie prenante de ce travail de réforme, elle verse de l’argent, elle participe aux programmes de développement qui sont mis en place dans les territoires palestiniens, etc. Que la Banque mondiale s’érige donc en arbitre des élégances palestiniennes, qu’elle distribue les bons et les mauvais points sur la corruption, est assez déplacé, puisque ce sont des politiques dans lesquelles elle est pleinement investie qu’elle prétend juger.

    J’ai rencontré la personne qui a enquêté et fait ce rapport, et il s’avère qu’elle a démissionné. En effet, son rapport a été en partie réécrit. C’est la philosophie même de son rapport qui a été remaniée, puisqu’elle y expliquait qu’en réalité c’était la structure même d’Oslo qui expliquait la corruption : un régime censé gérer une situation d’occupation pour le compte d’un occupant, en l’aidant par exemple à y faire la police, est par nature, par essence, générateur de corruption, qu’elle soit morale, politique ou économique. Or la Banque Mondiale n’a pas voulu que cette question soit abordée, y compris par sa principale enquêtrice : cela en dit long sur la situation, de plus en plus bancale, de plus en plus problématique, dans laquelle se trouvent ces organismes internationaux. Ils demeurent prisonniers d’un paradigme qui date de plus de vingt ans, et qui a largement failli. Il faut donc manier ces sources avec prudence.



    Certains insistent particulièrement sur le poids des mots, et notamment sur la portée symbolique de certains termes : mur/barrière, colonies/implantations, etc. Qu’en penses-tu ?

    Le débat au sujet de la clôture construite par Israël (faut-il parler d’un mur ? D’une barrière ? D’une clôture ?) est pour moi assez vain. Par endroit il s’agit effectivement d’une clôture électronique, avec des barbelés, à d’autres endroits il s’agit bien d’un mur... Donc le débat sur le nom m’intéresse assez peu. Pour moi, ce qui est essentiel, c’est de montrer les processus à l’œuvre derrière les mots, de montrer les réalités.

    On peut tout à fait dire qu’Israël construit un mur, mais si l’on oublie de préciser que ce mur est construit dans les territoires palestiniens et non pas entre Israël et la Cisjordanie, on passe à côté de la réalité de ce mur. Si on oublie de préciser, à propos des portes qui ont été aménagées par Israël dans le mur en expliquant qu’il ne s’agissait donc pas d’une annexion car les agriculteurs dont les champs se situent de l’autre côté du mur pourraient le franchir, qu’en réalité ces portes demeurent, la plupart du temps, fermées, ou que les soldats censés les ouvrir arrivent régulièrement en retard, de nouveau on rate la réalité.

    Il y a bien des mots qui sont piégés, mais pas nécessairement ceux auxquels on pense. Ainsi en va-t-il de Gilad Shalit, que presque tout le monde a présenté comme un « otage » qui avait été « kidnappé ». J’ai pour ma part toujours fait attention, dans mes écrits, à le qualifier de « prisonnier ». En effet, pour moi il ne fait aucun doute qu’il s’agissait bien d’un prisonnier de guerre, au même titre qu’un grand nombre de détenus palestiniens dans les prisons israéliennes. Et Gilad Shalit n’avait pas été « kidnappé », mais bien capturé par les Palestiniens.

    Autre exemple, et autre catégorie de mots piégée : c’est toute la nomenclature qui a été mise en place avec le processus d’Oslo. On parle de « processus de paix », de « président palestinien », de « gouvernement palestinien », etc. Le terme de « président » ne figurait pas, au départ, dans les accords d’Oslo. C’est la vanité de Yasser Arafat, et l’intelligence politique de Shimon Pérès, notamment, qui a vite compris l’intérêt qu’il avait à utiliser lui aussi ce terme. L’idée qu’il y avait un « président palestinien » entretenait l’idée qu’il se passait quelque chose d’historique : les Palestiniens avaient désormais un « président », ils n’étaient donc pas loin d’avoir un État... Or il est intéressant de questionner ce vocabulaire, cette sémantique : quels sont exactement les pouvoirs de ce « président » ? En réalité, il n’a pas beaucoup plus de pouvoir et d’attributions qu’un préfet (sécurité, aménagement du territoire), si ce n’est le fait qu’il peut se déplacer à l’étranger en prenant un avion prêté pour l’occasion par un pays arabe. Ses « pouvoirs » ne s’exercent en outre que sur une partie de la Cisjordanie, 40 % si l’on est optimiste, 18 % si l’on est plus réaliste et que l’on ne prend en compte que ce que l’on nomme les « zones autonomes » palestiniennes. Voilà qui donne une idée un peu plus précise de ce qu’est le « président » palestinien.

    Il en va de même avec le « processus de paix ». Ce terme entretient l’idée que même si parfois il y a des incidents, des moments un peu compliqués, globalement il y a un processus, une dynamique. Or force est de constater que, s’il y a peut-être eu au départ une dynamique, le « processus de paix » est très rapidement devenu un processus de chantage, un bras de fer totalement déséquilibré entre le géant israélien et le lilliputien palestinien, duquel Israël n’avait rien à craindre. C’est ainsi qu’avec sa mainmise sécuritaire Israël a pu continuer à acculer les Palestiniens, à construire les colonies, etc. Je pense donc que c’est bien du devoir des journalistes d’interroger ces termes, ces mots, et de leur redonner leur véritable sens.

    Je voudrais finir en ajoutant que ce qui est valable pour les mots est également valable dans un autre domaine : les cartes. Il existe en effet une production cartographique « classique » qui structure l’imaginaire, y compris l’imaginaire médiatique. On serait face à une région que l’on peut diviser en deux : à l’ouest, Israël, et à l’est, la Cisjordanie. Cela entretient l’idée que l’on va vers la création de deux États, qu’il suffirait d’opérer un découpage le long de la « ligne verte » qui séparerait Israël de la Cisjordanie. Or la réalité est bien différente : il y a, partout d’est en ouest, l’État d’Israël, avec en son sein quelques enclaves palestiniennes. Et lorsque l’on déplace le curseur géographique, comme lorsque l’on interroge le vocabulaire, on questionne vraiment les schémas classiques et les paradigmes sur la base desquels est trop souvent construite l’information.

     

     

  • Croatie : comment l'on passe de l'accueil au contrôle des migrants

     

    Après la Hongrie, l'Allemagne, l'Autriche, la République Tchèque, la Slovaquie et la Slovénie, la Croatie ferme à son tour une partie de ses frontières face à l'afflux des migrants. Comment en est-on arrivés à une gestion si chaotique de la situation ? Plusieurs paradoxes de la politique migratoire européenne sont révélés par le cas des Balkans.Morgane Dujmovic, doctorante en géographie en recherche à l'Université de Zagreb, nous livre son analyse.

     


     

     Le mardi 15 septembre 2015, la Hongrie achevait de clôturer sa frontière avec la Serbie. Le jour suivant, la Croatie faisait le « buzz » : on découvrait un peu partout dans les médias qu’une « nouvelle route migratoire » s’ouvrait entre la ville de Šid en Serbie (province de Voïvodine) et le petit village de Tovarnik, en Croatie (Slavonie orientale). Si cet axe constitue une « porte d’entrée dans l’UE » depuis plusieurs années déjà, les arrivées constatées en 24 heures sont sans précédent. Le chiffre annoncé mercredi soir par le ministère de l’Intérieur croate de 1 191 personnes était porté à 5 650 jeudi matin, à 7 300 dans l’après-midi, pour se stabiliser autour de 9 200 à 19h00 et de 11 000 à 22h00. Dans la nuit de jeudi 17 à vendredi 18, 2 000 personnes supplémentaires ont été enregistrées.

     

    La première réaction des autorités croates laissait attendre une politique « à visage humain » : des bus et des trains ont été affrétés pour amener les migrants de la gare de Tovarnik au centre de rétention de Ježevo, spécialement transformé pour l’occasion en « centre d’enregistrement » ; plusieurs lieux d’accueil ont par ailleurs été établis dans l’urgence.

    Les premières déclarations politiques, notamment celles du premier ministre Zoran Milanović, laissaient même supposer qu’un corridor humanitaire serait aménagé pour les migrants, non sans un certain cynisme quant à la supposée fonction de « transit » de la Croatie : « Ils pourront passer par la Croatie et nous travaillons à ce propos (…). Nous sommes prêts à accepter ces gens, quelles que soient leur religion et la couleur de leur peau, et à les diriger vers les destinations où ils souhaitent se rendre, l’Allemagne et la Scandinavie ». Pourtant, dès jeudi, c’est un tout autre discours qui fleurissait dans les médias croates : à l’idée d’accueil inconditionnel succédait la crainte que les capacités croates ne soient insuffisantes, voire que les migrants ne soient finalement bloqués en Croatie si l’Autriche décide de poursuivre la fermeture de sa frontière, et que la Slovénie s’emploie à en faire de même…Et à la Présidente de la République de Croatie de conclure que les « aspects sécuritaires » devaient l’emporter sur les besoins humanitaires...

     

    Le premier constat qui s’impose, une fois de plus, est que le contrôle migratoire et la fermeture des frontières, bien loin de stopper les migrants sur leurs routes, les amènent à de nouveaux contournements sur des routes toujours plus dangereuses. Mais le cas croate nous enseigne aussi sur la tendance généralisée d’une gestion sécuritaire de ces migrants contraints à fuir vers l’Europe. Comment peut-on passer, en 24 heures, d’une logique de l’accueil à une logique de fermeture des frontières ?


     

    Croatie : une « nouvelle » porte d’entrée dans l’Union européenne ?

     

    Jusqu’à la fin de l’été 2015, les parcours migratoires se dirigeaient majoritairement vers la Hongrie, déjà membre de l’espace Schengen, plutôt que vers la Croatie, membre de l’Union européenne mais encore exclue de Schengen. Cette tendance ne signifie pas qu’aucun migrant ne passait auparavant par la Croatie. Dans une carte publiée sur le dossier participatif Ouvrez L’Europe, nous avons d’ailleurs retracé le parcours d’un jeune homme marocain à travers les Balkans entre 2011 et juillet 2015, parcours qui l’avait amené à traverser la Croatie avant d’être renvoyé de l’Autriche à la Croatie dans la cadre du règlement Dublin III.

    Pour l’année 2014, le ministère de l’Intérieur croate (MUP) a comptabilisé 3 914 « franchissements irréguliers des frontières étatiques », contre 4 734 en 2013. Dans la région de Vukovar-Srem (Vukovarsko-Srijemska Županija) qui jouxte la Serbie, à peine 993 passages irréguliers ont été détectés en 2013 et 797 en 2014. Bien sûr, ces chiffres semblent dérisoires à côté des statistiques françaises ou allemandes (800 000 arrivées attendues pour 2015). Mais la Croatie est un pays de taille relativement réduite, qui rassemble une population de 4 millions 300 000 habitants. Par ailleurs, le système d’asile mis en place dans le cadre du processus d’adhésion à l’Union européenne est très récent ; la première Loi sur l’asile est entrée en vigueur en 2004. Dans ces conditions, on peut comprendre que l’arrivée de près de 10 000 migrants en 24 heures amène les autorités de Zagreb à parler de véritable « crise humanitaire ».

     

    Quelle politique d’accueil est possible en Croatie ?

     

    Face à cet afflux non anticipé, les premières annonces politiques ont porté à croire que le gouvernement croate se montrerait « humain » voire  « généreux » dans sa politique d’accueil des migrants. Ainsi les déclarations du premier ministre Zoran Milanović laissaient entendre que la Croatie « accepterait » que les migrants transitent par le territoire croate, alors que leministre de l’Intérieur Ranko Ostojić affirmait que « la Croatie est prête à accueillir jusqu’à 1 500 réfugiés par jour et cherchera des solutions pour augmenter ses capacités si leur nombre augmentait ». De son côté, le ministre de la Santé Siniša Varga a souligné que la Croatie a pu accueillir 450 000 réfugiés durant la guerre de Bosnie-Herzégovine (1992-1995) ; il a même sous-entendu que les infrastructures touristiques pourraient être utilisées pour accueillir les migrants d’aujourd’hui, comme cela a été fait à l’époque du conflit.

     

    Dans cette première phase de l’accueil, les autorités croates ont de plus affrété un train transportant 800 migrants vers la capitale. Ce convoi s’est dirigé vers la ville de Dugo Selo, à une trentaine de kilomètres de Zagreb, où se situe le centre de rétention de Ježevo, transformé pour l’occasion en « centre d’enregistrement » des migrants. La plupart des migrants ont été dirigés vers les centres d’accueil pour demandeurs d’asile déjà existants à Zagreb et à Kutina (une heure à l’est de la capitale). Aux côtés de ces centres, une solution d’hébergement a été improvisée dans une clinique psychiatrique à l’abandon à Čepin, non loin d’Osijek, et deux autres lieux ont été réquisitionnés à Sisak et Beli Manastir.

     

    Le jeudi 17 au soir, l’ensemble des lieux pouvant accueillir des migrants avaient presque atteint leurs capacités maximales : 791 personnes à Ježevo, 457 à Čepin, 466 à Zagreb, 50 à Kutina, 51 à Sisak et 110 à Beli Manastir, selon les sources officielles. Assez vite, pour faire face à l’arrivée continue de migrants, des tentes ont dû être installées dans la cour de Ježevo et de Čepin, et l’armée a même proposé de prendre en charge la gestion des couchages. Une question s’est très vite imposée : la Croatie est-elle capable de faire face ? Quelle est l’état des capacités d’accueil sur le territoire croate, et quel est le contexte de réception des migrants ?

             

    Tout d’abord, le pays a une solide expérience dans l’accueil des réfugiés et déplacés du conflit des années 90. Très souvent, les observateurs croates qui défendent une politique d’ouverture et de solidarité envers les migrants rappellent que la Croatie est parvenue à prendre en charge 650 000 personnes dans ces années noires - sous-entendant que le pays pourrait aujourd’hui sans problème accueillir ce qui ne représente qu’un dixième de cet effectif…Par ailleurs certains commentateurs soulignent régulièrement qu’environ 50 000 Croates ont trouvé asile dans d’autres pays d’Europe et du monde. L’expérience de cet exil est profondément ancrée dans le vécu de certaines franges de la population, en particulier dans la région de Vukovar où se font aujourd’hui les arrivées. En termes d’infrastructures, il en résulte que certains lieux d’accueil ont perduré à travers les deux dernières décennies. Ainsi, dans la matinée de jeudi, un ancien camp de réfugiés et déplacés, en fonction de 1994 à 2007, a été « ré-aménagé » avec des tentes pour recevoir 1 200 migrants, non loin de Vinkovci.

     

    Frilosité : les conséquences d’une politique attentiste et du « tout Schengen »

     

    Pourtant, après s’être entretenu avec le chancelier fédéral autrichien Werner Faymann, le premier ministre Milanović est vite revenu sur ses premières positions, déclarant que « les capacités croates sont limitées » et insistant sur la nécessité d’identifier et d’enregistrer tous les « réfugiés », ce qui a été présenté comme un « devoir de la Croatie » malgré le fait que « ces personnes ne souhaitent pas rester en Croatie ». Comment peut-on analyser un tel basculement de discours, et quelles en sont les implications pour la gestion de la situation d’urgence ?

     

    En premier lieu, il est vrai que la Croatie était très mal préparée à un tel afflux de migrants. Au printemps 2015, la situation migratoire était stationnaire, voire calme, en Croatie : 160 personnes avaient obtenu le statut de demandeur d’asile,  et seules quelques dizaines de nouvelles demandes étaient enregistrées chaque mois. Lorsque l’idée de quotas à l’échelle européenne a été avancée, nous avons interrogé plusieurs fonctionnaires du ministère de l’Intérieur croate (MUP) sur le dispositif national d’accueil qui pourrait être mis en place dans le cas de la mise en œuvre de ce système de répartition (à l’époque, le chiffre de 747 migrants de Syrie et d’Érythrée était avancé pour la Croatie, contre 1024 prévu par le plan présenté par Claude Junker le 9 septembre).

    Les fonctionnaires du Secteur pour l’asile comme ceux du Secteur pour les migrations irrégulières nous ont invariablement répondu que le thème n’était pas d’actualité, du moins tant que l’Union européenne n’avait pas de position unanime sur le sujet. Pourtant, en juin déjà, la Hongrie annonçait sa volonté de construire un mur à la frontière avec la Serbie, ce qui pouvait naturellement laisser présager un nouveau déplacement des routes migratoires vers la Croatie. Pourtant encore, certains médias alternatifs ont tiré la sonnette d’alarme fin juin, dénonçant une « politique de l’autruche » du fait de l’absence de stratégie du gouvernement croate dans le cas d’un afflux de migrants. Plutôt que d’adopter cette attitude de laisser-faire, les autorités croates n’auraient-elles pas pu anticiper une telle situation ?

     

    C’est que les autorités croates sont tout entières affairées à une activité des plus chronophages depuis cet été : préparer l’adhésion du pays à l’espace Schengen. Début juillet, la procédure de candidature de la Croatie a été lancée : cela implique pour les autorités de remplir le fameux« questionnaire Schengen », outil devenu incontournable  pour « évaluer » tous les aspirants à l’entrée dans le club. On y trouve des questions telles que : « décrivez le modèle de sécurité frontalière dans votre pays ? », ou : « quel est le nombre actuel de personnel travaillant dans les points frontières ?». La stratégie est donc toute entière tournée vers la sécurisation de la frontière externe de l’espace Schengen, que la Croatie partage avec la Serbie, la Bosnie-Herzégovine et le Monténégro... Et en aucun cas, vers l’accueil de migrants.

    En matière « d’hébergement », l’acquis Schengen prévoit bien plutôt l’installation de centres fermés pour migrants indésirables. Ainsi, si le village de Tovarnik a été abondamment cité dans les médias ces derniers jours, il n’a pas été précisé que la localité se prépare à voir mis en fonction un camp fermé pour migrants, officiellement dénommé « centre de transit pour l’accueil des étrangers ». Ce lieu destiné à organiser l’admission ou l’expulsion de migrants « illégalisés » est financé à hauteur de 3 millions d’euros par « l’instrument Schengen », un fond principalement alloué au contrôle de la frontière.

    « Le projet de camp fermé de Tovarnik financé par l’instrument Schengen, photo Morgane Dujmovic le 10/04/2015. » « Le projet de camp fermé de Tovarnik financé par l’instrument Schengen, photo Morgane Dujmovic le 10/04/2015. »

    Ainsi, à un moment où l’essence même de cet espace Schengen est en train de péricliter avec la réinstauration de contrôles aux frontières internes un peu partout en Europe, l’État croate se doit de se montrer « bon élève » en appliquant strictement les préceptes du Code frontières Schengen, à grands renforts de subsides européens. Dans ces circonstances, il n’est pas étonnant que le gouvernement croate ait fait volte-face et l’on peut même supposer que ce dernier s’est fait taper sur les doigts par les représentants slovènes et autrichiens pour avoir émis l’idée de « faciliter le transit des migrants vers l’Allemagne ou la Scandinavie ». C’est probablement la raison pour laquelle jeudi, le premier ministre Milanović n’a eu de cesse de répéter que le devoir des autorités croates était d’enregistrer les migrants qui tentent de traverser le territoire croate, ou dans le cas d’un refus, de les renvoyer dans leur pays d’origine ou dans un pays de transit.

     

    Vers une fermeture de la frontière : maintenir et refouler les migrants

     

    Déjà dans la journée de jeudi, le tournant sécuritaire se laisser deviner. La cheffe de la diplomatie croate Vesna Pušić a déclaré que la Croatie n’était pas prête à accorder le droit d’asile pour des dizaines de milliers de migrants. Puis, c’est la Présidente croate Kolinda Grabar Kitarović qui a donné le ton, en convoquant une réunion du Conseil de sécurité nationale et en assurant : « bien sûr, la Croatie a montré un visage humain, mais j’affirme que pour moi compte en premier lieu la sécurité des citoyens croates et la stabilité de l’État. Je crois qu’en ce premier jour est entré de façon incontrôlée un nombre trop important de réfugiés ». Et d’ajouter : « la Croatie ne peut simplement pas satisfaire les besoins de ces personnes. (…) L’aspect humanitaire est un visage de cette crise, néanmoins d’autres visages sont bel et bien les aspects sécuritaires, économiques et sociaux ». Alors que la Présidente aurait rencontré le chef d’état-major et demandé un relèvement du niveau d’alerte de l’armée, le ministre de l’Intérieur Ranko Ostojić commençait à envisager « d’autres moyens de gérer la situation ».

    C’est en soirée que la décision est tombée : à 23h00 les autorités locales de Vukovar et d’Osijek ont interdit le trafic dans sept postes-frontières en s’appuyant sur la Loi sur la sécurité des transports sur les routes (art. 195) et la Loi sur la procédure administrative (art. 96). Vendredi 18 au petit matin, le contrôle policier était renforcé aux points frontières de Tovarnik, Ilok, Principovac, Batina, et Erdut, ce qui pose de nombreuses questions sur le tour que pourrait prendre la politique croate et sur le sort qui sera réservé aux migrants.

    Si à l’instar de la Hongrie, la Croatie ferme sa frontière avec la Serbie, qu’en sera-t-il alors des milliers de migrants bloqués en Serbie ? Seront-ils tout simplement « refoulés » à l’entrée en Croatie et maintenus dans la zone-tampon serbe ?La fermeture de la frontière externe de Schengen est une chose, certes répréhensible mais néanmoins cohérente. Celle des frontières internes en est une autre : le cas croate pose aussi la question de la fermeture potentielle de la frontière avec la Slovénie, qui pourrait bien décider de procéder comme certains de sesvoisins européens, Autriche et Allemagne en tête. D’autant que la Hongrie a déjà annoncé qu’elle pourrait construire un mur à sa frontière avec la Croatie…On peut alors imaginer que bon nombre de migrants seront tout bonnement bloqués en Croatie, où ils n’ont aucune intention de faire leur vie du fait notamment de très faibles perspectives d’intégration.

     

    A Tovarnik, des milliers de personnes étaient amassées à la gare de train toute la journée de jeudi. Ces hommes, femmes et enfants attendaient un hypothétique train qui pourrait les mener jusqu’à la capitale. Des barricades policières ont été forcées, des migrants bousculés et séparés de leurs familles. Il n’a pas fallu longtemps pour conclure à une véritable « scène de chaos ». Beaucoup de migrants interrogés par la presse croate affirmaient ne pas vouloir rester en Croatie. Certains ont souligné qu’ils ne comprenaient pas pourquoi ils étaient « détenus », et ont refusé de se rendre dans les camps. Dans le même temps, la Slovénie renvoyait 150 individus vers la Croatie. Pour ces migrants maintenus sur le territoire croate, c’est à la recherche d’une solution durable que le gouvernement devrait s’atteler. 

     

    Petit à petit, l’Europe semble craquer sous toutes ses coutures. Comment en est-on arrivés à une gestion si chaotique de la situation ? Plusieurs paradoxes de la politique migratoire européenne sont révélés par le cas des Balkans. D’une part, alors que la politique de fermeture des frontières s’est montrée tant inefficace qu’inhumaine dans la gestion des flux de migrants, le vieux fantasme d’une opacité totale de ces frontières continue d’être brandi par les gouvernements des Etats-Membres de l’UE, Hongrie en tête. D’autre part, malgré l’élan de solidarité manifesté par les différentes populations des Etats-Membres (à Calais et Vintimille, comme en Macédoine, en Serbie et en Croatie), depuis dimanche 13 septembre les gouvernements européens ont décidé de se fermer en réinstaurent les uns après les autres un contrôle à leurs frontières internes, suivant l’exemple de l’Allemagne. Cette absence de solidarité entre Etats-Membres entraîne inévitablement la création de zones-tampons aux frontières externes de l’espace Schengen, où les situations humaines sont désastreuses - Grèce, Italie, Ceuta et Melilla, Hongrie en sont autant d’illustrations. Dans le cas croate, on voit comme de « bonnes intentions » peuvent être annihilées par les politiques des Etats membres voisins, mais aussi par les dispositifs de l’acquis Schengen eux-mêmes. En l’absence de réponse coordonnée des gouvernements européens, ce genre de situation risque de se prolonger...mais jusqu’à quand, et jusqu’où ?

    Morgane Dujmovic est doctorante en géographie (attachée au laboratoire TELEMME de l'Université Aix-Marseille/CNRS) en recherche à l'Université de Zagreb.

  • Livre : Pilleurs d'Etat

    Pilleurs d'Etat : pourquoi nos élus en arrivent à se prendre pour des surhommes (et s'en mettent plein les poches)

    Philippe Pascot a côtoyé les élus de tout bord pendant près de 25 ans. Il recense dans cet ouvrage les abus légaux dans lesquels tombe la classe politique française : salaire exorbitant, exonération d’impôts, retraite douillette, cumuls, emplois fictifs, déclarations d’intérêts et d’activités bidons et tant d’autres petits arrangements entre amis... Extrait de "Pilleurs d'Etat", publié aux éditions Max Milo (2/2).

    Bonnes feuilles

    Publié le 15 Mai 2015

    Certains de nos élus en arrivent à se prendre pour des surhommes, au-dessus des lois. Crédit Reuters

    C’est l’ancienne ministre Michèle Delaunay, députée de Gironde, qui a très bien décrit le phénomène sur son blog en septembre 201430. Elle y décrit le parcours carriériste de nombre de ses collègues qui suivent tous à peu près le même chemin, certains allant juste plus vite que d’autres. Elle constate aussi que les élus (de plus en plus nombreux) et les parlementaires ne savent rien de la vraie vie, celle des fins de mois difficiles, des courses à faire pour la semaine, des repas à préparer pour les enfants, de la voiture qui tombe en panne au mauvais moment, des transports en commun bondés et toujours en retard.

    De tous ces petits détails, qui empoisonnent la vie quotidienne de tout un chacun, ils n’ont jamais connu l’ombre d’une miette. De la vie, ils ne connaissent que celle qu’ils se sont bâtie en consacrant l’essentiel de leur temps à atteindre le seul objectif qu’ils se sont fixé : être élu. Et comme le dit très justement Mme Delaunay, le virus sympathique du départ, cette envie de transformer le monde, d’aider son prochain, se mue en maladie incurable de celui qui sait tout, dont la parole devient d’évangile, la volonté de puissance remplace celle de bien faire : le surhomme vient au monde. Celui qui, parce que le système le veut, perd toute spontanéité et se met à calculer ce que veut voir l’électeur et non ce qu’il faut faire en réalité pour l’intérêt général.

    Car à ce stade de la carrière naissante de l’élu, celui-ci prend goût au pouvoir et à tout ce qu’il représente. Du jour au lendemain, son statut change, il cesse de faire partie du commun des mortels, il devient un personnage, un notable, quelqu’un de respectable et de respecté.

    Je l’ai moi-même vécu après mon élection en tant que conseiller régional d’Île-de-France, puis de président de la commission de la formation professionnelle et de l’apprentissage de la Région Île-de- France. D’un coup d’un seul, je suis devenu quelqu’un d’autre. On aurait pu croire qu’une fée s’était penchée soudainement sur mon berceau d’élu et, d’un coup de baguette magique, m’avait rendu immédiatement beau et intelligent… Du jour au lendemain, un certain nombre de courtisans administratifs, souvent des chefs de service qui hument la possibilité d’une promotion, venaient me voir, l’échine courbée, me serinant de façon obséquieuse du « Le président veut-il… » ou du « Si le président pense… » à chaque phrase requérant mon attention.

    À l’époque, ce tumulte soudain m’avait tellement perturbé que j’ai mis une bonne journée à comprendre que le président dont parlaient sans arrêt ces gens, et qui paraissait si important à leurs yeux, eh bien c’était moi ! Et non Jean-Paul Huchon, le président de Région, comme je l’ai cru toute la journée.

    Cela crée un choc et vous propulse vite, si on n’y prend pas garde, sur un nuage où on se laisse vite bercer..

    Le pouvoir que l’on vous octroie procure les avantages qui en sont l’accessoire (téléphone, Internet, frais de représentation, invitations diverses et variées…), eux-mêmes doublés d’un soupçon de privilèges et d’un zeste de passe-droits qui font que très vite, de tout là-haut sur le petit nuage, les vraies gens deviennent tout petits, voire insignifiants. Vous venez de toucher le gros lot et plus rien ne compte vraiment que la contemplation de ce que vous êtes devenu.

    Une fois bien installé, l’élu, prenant goût à la fonction, commence à réfléchir et se demande comment faire pour que de locataire de son mandat, il en devienne propriétaire. Sans s’en rendre compte ou par calcul (pour toujours davantage d’élus), l’élu fait ce qu’on appelle « un plan de carrière ». Il commence alors à cumuler : un mandat pour la soif, un autre au cas où, une viceprésidence par-ci, un petit mandat local comme base de repli par-là, un territoire à garder pour avoir sa base arrière…

    Le formatage des élus : un frein à la diversité, la créativité et la prise de risques

    On entre maintenant en politique, toutes tendances confondues, avec un plan de carrière préétabli. On va essayer dans un premier temps de gagner sa place au soleil, puis de la garder et d’agrandir à mesure son terrain de jeu. Le tout entre gens du même monde, de la même corporation, qui se serrent les coudes quand on essaye de toucher à leurs prérogatives. Certes, de temps en temps, ces gens se donnent quelques coups de griffes, mais en général ce sont plutôt des coups de pattes, comme le ferait une portée de chatons joueurs entre eux, juste pour désigner celui qui sera le dominant de la tribu.

    Comme de plus en plus d’élus à responsabilités multiples ont quasiment le même parcours pour arriver au pouvoir, qu’ils sont tous issus à peu près des mêmes couches sociales (à quelques rares exceptions près), qu’ils ne travaillent, vivent, respirent quasiment qu’en vase clos, il tombe sous le sens que la compréhension de la vie au quotidien leur échappe. Dans le même moule de fonctionnement, ne vivant que pour et par leur carrière emportée de haute lutte, entourés d’une foule d’assistants courtisans qui les conseillent tout en montant autour d’eux un cordon sanitaire infranchissable pour celui qui n’est pas coopté par le « sérail », ces élus parlementaires aux mandats multiples ne peuvent plus comprendre et sentir les besoins d’une population dont ils ne font plus partie car ils n’en partagent plus rien (si ce n’est les petits fours lors des inaugurations, des comices agricoles et pince-fesses nombreux).

    Ils décident, peaufinent, détaillent, inventent des règles et des lois qui sont à 100 000 lieues des préoccupations quotidiennes de la population. Comment des parlementaires peuvent-ils comprendre qu’il est difficile de vivre avec un revenu de 500 euros par mois alors que tous sont plus que largement à l’abri du besoin ? En 2012, il ne restait au sein du Palais-Bourbon qu’un seul député ouvrier. Depuis cette date, légère amélioration, il y a 11 députés ouvriers et employés, soit environ 3 % de l’ensemble de l’Assemblée31.

    Si on ne doit pas tomber dans les clichés simplistes et stériles, on est quand même obligé de constater que nos parlementaires ne sont plus à l’image de leurs mandants. La fracture entre ceux « d’en haut » et ceux « d’en bas » s’agrandit d’année en année.

    Dans un rapport du Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof ) de 201232, on constate qu’il n’y a quasiment plus aucun parlementaire qui le devient au titre d’un premier mandat. Quasiment tous ont déjà une longue carrière politique ou d’appareil derrière eux. La plupart ayant commencé leur parcours avant 25 ans dans des instances politiques soit comme assistants parlementaires, soit comme conseillers municipaux ou régionaux.

    La politique n’est plus vue comme un sacerdoce dans lequel on s’engage pour défendre la veuve et l’orphelin mais comme une carrière au long cours. Il faut la gérer avec prudence au sein d’un groupe qui vous protégera, et sa continuité passera, pour beaucoup, par une soumission profonde sous des dehors de liberté apparente.

    Sans soutien, sans appui, sans argent, il est quasiment impossible aujourd’hui de gagner une élection parlementaire. Le trublion qui vient déranger la machine bien huilée du parcours obligatoire du candidat programmé ne passe plus que très rarement la barre du premier tour. Il faut être du « sérail ».

    Tous ces élus forment un conglomérat bien tassé dont les couleurs politiques se distinguent de moins en moins, tant le fonctionnement interne de ce bloc uniformisé procède d’un immobilisme prudent nécessaire pour conforter un parcours politique qu’ils veulent sans risque.

    Les parlementaires se gardent bien de s’aventurer dans des réformes profondes de la société en évolution ou sur des terrains trop voyants qui les exposeraient à la critique ou pire, à la vindicte populaire.

    La prise de risque altruiste s’amoindrit pour faire place à une prise de risque calculée qui n’entachera pas leur plan de carrière.

    Extrait de "Pilleurs d'Etat", de Philippe Pascot, publié aux éditions Max Milo, 2015. Pour acheter ce livre, cliquez ici.

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  • Informer sur le Proche-Orient

    Informer sur le Proche-Orient : le syndrome de Tom et Jerry

    par Julien Salingue, jeudi 15 octobre 2015

    Nous remettons à la « une », trois ans après sa première publication, un article consacré au traitement médiatique du conflit opposant Israël aux Palestiniens. Les événements de ces derniers jours, et leur couverture par les « grands médias », confirment en effet malheureusement la plupart des constats opérés dans cet article (Acrimed, 15 octobre 2015).

    Contrairement à d’autres questions d’actualité internationale, le conflit opposant Israël aux Palestiniens est l’objet de nombreux articles, sujets et reportages. Le problème de la couverture médiatique de ce conflit n’est donc pas tant quantitatif que qualitatif. Un décryptage de cette couverture nous conduit à distinguer trois travers majeurs qui caractérisent l’information relative au Proche-Orient, telle qu’elle nous est proposée par les « grands médias ».

     

    De l’art d’équilibrer une situation déséquilibrée

    Le premier de ces biais est celui de l’injonction permanente à un traitement « équilibré » du conflit. Les événements du Proche-Orient suscitent en France, pour des raisons politiques, historiques et culturelles que l’on ne pourra pas développer ici, une attention toute particulière. Ils sont générateurs de passions et leur perception est marquée par une lourde charge émotive, ce qui ne manque pas d’avoir des répercussions sur la manière dont les grands médias essaient de les couvrir.

    D’où l’injonction au traitement « neutre », que l’on peut parfois assimiler à une forme de censure, voire d’autocensure de la part de certains journalistes et de certaines rédactions : il ne faudrait pas froisser l’un des deux « camps » et, pour ce faire, adopter une position « équilibrée ».

    Or la situation ne s’y prête pas, pour la bonne et simple raison que l’Etat d’Israël et les Palestiniens ne sont pas dans une situation équivalente. S’il existe bien un « conflit » opposant deux « parties », nul ne doit oublier que ses acteurs sont, d’une part, un Etat indépendant et souverain, reconnu internationalement, doté d’institutions stables, d’une armée moderne et suréquipée et, de l’autre, un peuple vivant sous occupation et/ou en exil, sans souveraineté et sans institutions réellement stables et autonomes.

    Adopter une démarche qui se veut équilibrée conduit donc nécessairement à occulter certains aspects de la réalité, tout simplement parce qu’ils n’ont pas d’équivalent dans l’autre « camp ». C’est ainsi que les grands médias privilégieront les moments de tension visible, en d’autres termes militaires, les « échanges de tirs », les « victimes à déplorer dans les deux camps » ou, dans un cas récent, les « échanges de prisonniers ». Il s’agit de montrer que la souffrance des uns ne va pas sans la souffrance des autres, et que les moments de tension ou d’apaisement sont liés à des décisions ponctuelles prises par l’un ou l’autre des deux « camps », ou par les deux conjointement.

    C’est ainsi qu’un tel traitement médiatique occulte presque totalement ce qui est pourtant l’essentiel de la vie quotidienne des Palestiniens et l’un des nœuds du « conflit » : l’occupation civile (colonies) et militaire (armée) des territoires palestiniens. Les camps militaires israéliens et les colonies n’ont pas d’équivalent en Israël, pas plus que les centaines de checkpoints qui morcellent les territoires palestiniens, le mur érigé par Israël, les réquisitions de terres et les expulsions, les campagnes d’arrestations, les attaques menées par les colons, les périodes de couvre-feu, les routes interdites sur critère national, etc.

    Une couverture qui se veut « équilibrée » conduit nécessairement, par la recherche permanente d’un contrepoint, d’un contrechamp, d’une équivalence, à passer sous silence des informations pourtant essentielles : c’est ainsi qu’il faut aller consulter la presse israélienne pour savoir, par exemple, que pour la seule année 2010 ce sont pas moins de 9 542 Palestiniens de Cisjordanie qui ont été déférés devant les tribunaux militaires israéliens, avec un taux de condamnation de 99,74 %. Une information des plus parlantes, mais qui n’a pas d’équivalent côté israélien. Elle ne sera donc pas traitée.

    Cette couverture biaisée, cette « obsession de la symétrie », au nom d’une prétendue neutralité, conduit donc les grands médias à offrir une image déformée des réalités proche-orientales. Le public est ainsi dépossédé d’une partie pourtant indispensable des éléments de compréhension de la persistance du conflit opposant Israël aux Palestiniens. A fortiori dans la mesure où ce premier biais se double d’un second, tout aussi destructeur pour la qualité de l’information : le « syndrome de Tom et Jerry ».

     

    Le syndrome de Tom et Jerry

    Tom et Jerry, célèbres personnages de dessins animés, sont en conflit permanent. Ils se courent après, se donnent des coups, construisent des pièges, se tirent parfois dessus et, quand ils semblent se réconcilier, sont en réalité en train d’élaborer de nouveaux subterfuges pour faire souffrir l’adversaire. Le spectateur rit de bon cœur, mais il reste dans l’ignorance : il ne sait pas pourquoi ces deux-là se détestent, on ne lui a jamais expliqué pourquoi Tom et Jerry ne peuvent pas parvenir à une trêve durable, voire une paix définitive.

    La comparaison a ses limites, mais il n’est sans doute pas exagéré de considérer que les grands médias, notamment audiovisuels, nous offrent souvent, lorsqu’il s’agit du Proche-Orient, une information digne de Tom et Jerry : « le cycle de la violence a repris » ; « la trêve a été brisée » ; « la tension monte d’un cran » ; « les deux parties haussent le ton » ; etc.

    Mais pourquoi ces deux-là se détestent-ils ? Bien souvent, le public n’aura pas de réponse. Il devra se contenter d’une couverture médiatique qui se focalise sur la succession des événements, sans s’interroger sur les causes profondes ou sur les dynamiques à long ou moyen terme. L’information est donc la plupart du temps décontextualisée, dépolitisée, déshistoricisée, quitte à flirter allègrement avec le ridicule.

    C’est ainsi qu’en décembre 2010, un véritable morceau de bravoure a été publié dans le quotidien Libération. Ce « reportage », que nous avons analysé en détail sur notre site [1], cumulait la quasi-totalité des travers de l’information relative au Proche-Orient, entre autres le syndrome de Tom et Jerry. Nous écrivions alors :

    L’absence de la mention des racines politiques et historiques des « tensions » peut parfois confiner au ridicule. Témoin ce passage de l’article, un véritable chef-d’œuvre du genre : « Les tensions se sont pourtant multipliées ces derniers temps. En août, l’élagage d’un arbre par des soldats israéliens sur la ligne bleue, tracée par l’ONU après le retrait israélien du Sud-Liban en 2000, a fait quatre morts et failli dégénérer en conflit ouvert. » On se frotte les yeux et on relit pour être sûr de bien comprendre, en retenant seulement cette fois-ci le sujet, le verbe et le complément : L’élagage d’un arbre… a fait quatre morts.

    Mais que s’est-il passé ? Les élagueurs sont-ils tombés de l’arbre ? Ou alors est-ce l’arbre qui est tombé sur une famille qui pique-niquait tranquillement ? Ou peut-être, autre explication plausible, est-ce le Hezbollah, mouvement islamique et donc, à sa façon, « vert », qui a manifesté sa fibre écologiste en voulant venger la mort d’un arbre ?

    Trêve d’ironie : malheureusement, l’incident dit « de l’arbre » a, lui aussi, été tragique, se soldant par la mort de deux policiers et d’un journaliste libanais, ainsi que celle d’un officier israélien. La seule explication qui permet de comprendre comment les choses ont ainsi pu dégénérer est bien évidemment le contentieux frontalier entre Israël et le Liban. En effet, même si Israël s’est retiré du Liban en 2000 après vingt-deux années d’occupation, le tracé de la « frontière » est toujours objet de polémique. Polémique aussi au sujet de la zone dite des « fermes de Chebaa », conquise par Israël en 1967. Et quiconque observe la vie politique régionale sait que c’est notamment parce qu’il revendique la souveraineté arabe sur les zones occupées que le Hezbollah se considère toujours en guerre contre Israël.

    C’est ainsi que bien souvent les grands médias proposent au public de se focaliser sur l’arbre qui cache la forêt. Les événements spectaculaires et les causalités immédiates sont privilégiés, au détriment de l’exposé et de l’analyse des causes profondes et des tendances sur la longue durée. Le pseudo-équilibre et la course à l’événement vont peut-être offrir au public les moyens de s’émouvoir, mais absolument pas de comprendre.

     

    Un journalisme de diplomates ?

    Un troisième et dernier biais peut être identifié : il s’agit de l’alignement quasi-systématique des lignes éditoriales sur l’agenda diplomatique. Il ne s’agit pas seulement de privilégier, ou de valoriser, les analyses et les propositions de la diplomatie française et, plus généralement, occidentale. Il s’agit bien souvent de trier les informations, consciemment ou non, en fonction des aléas du mal-nommé « processus de paix ».

    Deux exemples illustrent cette idée. C’est seulement à partir de l’année 2002 que la thématique de la nécessaire « réforme » de l’Autorité palestinienne a fait son apparition marquée dans les grands médias français. Corruption, clientélisme, népotisme, etc. : le « système Arafat » était un véritable échec, et toute perspective de « sortie du conflit » passerait nécessairement par une refonte du système institutionnel palestinien et par l’émergence de nouveaux acteurs. Coïncidence ? C’est précisément à cette période que les Etats-Unis et Israël ont considéré que Yasser Arafat, qui avait pourtant été un acteur central du « processus de paix », n’était plus un interlocuteur crédible et devait être mis hors-jeu.

    La corruption et l’incurie de l’appareil politico-administratif palestinien étaient un secret de polichinelle pour quiconque s’intéressait un tant soit peu à la question. Nombre de rapports d’ONG ou de commissions parlementaires étaient en circulation depuis le milieu des années 1990. Ces informations avaient été rarement relayées et ne semblaient pas, à l’époque, nécessiter une attention médiatique particulière. L’explication la plus probable est qu’alors, le « processus de paix » dans sa version originelle semblait demeurer une perspective crédible pour les Occidentaux et qu’il ne fallait pas prendre le risque de le mettre en péril en critiquant ouvertement la direction Arafat. C’est lorsque la donne diplomatique a changé, au début des années 2000, que l’attention des médias s’est progressivement déplacée vers des questions jusqu’alors ignorées.

    Deuxième exemple, parmi d’autres : Mahmoud Abbas. Le président de l’Autorité palestinienne est lui aussi un personnage central du « processus de paix ». Considéré comme plus « modéré » et plus « pragmatique » que son prédécesseur, Yasser Arafat, il a durant de longues années bénéficié des louanges de l’administration états-unienne, des chancelleries occidentales et même des responsables israéliens. Et même si la démarche qu’il a entreprise à l’ONU lui a attiré de nombreuses critiques, il continue d’être considéré comme un élément clé dans la perspective d’éventuelles négociations.

    Tel est le personnage que donnent également à voir les grands médias. Mais le public sait-il, par exemple, que Mahmoud Abbas a préfacé en 1983 un ouvrage de Robert Faurisson sur les chambres à gaz, avant de publier une thèse de doctorat contenant des éléments négationnistes ? Non. Cette information est-elle indispensable et mériterait-elle nécessairement d’être communiquée ? La question mérite débat. Mais imaginons, l’espace d’un instant, que ce ne soit pas Mahmoud Abbas mais l’un des deux dirigeants les plus en vue du Hamas (Khaled Meshaal et Ismaïl Haniyah) qui ait préfacé Faurisson ou publié une thèse négationniste. Peut-on imaginer que cette information serait longtemps dissimulée au public ? La réponse est, bien évidemment, dans la question.

    L’hypothèse selon laquelle Mahmoud Abbas jouit d’un traitement « différencié » en raison de son rôle, avéré ou non, potentiel ou plausible, dans une solution diplomatique telle que la conçoivent les pays occidentaux, est donc très largement probable. Elle est, à l’image du changement de ton par rapport à Yasser Arafat, une des très nombreuses confirmations de l’alignement, volontaire ou non, de la plupart des grands médias sur les positions et les rythmes diplomatiques français, phénomène typique du « journalisme de guerre » (voir à ce sujet sur notre site la rubrique « Journalisme de guerre »). Il ne s’agit évidemment pas de porter un jugement sur la politique française ou sur les dirigeants palestiniens eux-mêmes, mais bien de constater, une fois de plus, que la rigueur journalistique s’efface lorsque la diplomatie s’en mêle.

     

    ***


    Quelques notables exceptions permettent d’éclaircir un peu ce sombre tableau, notamment du côté des rares correspondants permanents de la presse écrite et audiovisuelle. Mais leur rareté ne fait que confirmer les tendances générales telles que nous venons de les décrire. Les trois écueils que nous avons signalés ici sont rarement évités par les grands médias et ajoutent une victime supplémentaire au conflit opposant Israël aux Palestiniens : l’information.



    Julien Salingue



     Article publié dans le magazine trimestriel d’Acrimed, Médiacritique(s), n°3 (avril 2012)

     

     

  • Qui règne en France?

     
     
    Nos autorités politiques au service de l'état d'Israël ?

    11 juin 2015 | Par Stephane M.

    o 30 policiers de la BAC de Paris on déboulé cette nuit du 16 au 17 juin chez Daniel Schneidermann qui était absent. Ils n'ont pas démoli sa porte. Il était soupçonné d'avoir tué sa femme ... Et ce n'est pas un poisson d'avril (ou même de juin).

     

    o Pierre Stambul, co-président de l'UJFP et militant actif du BDS, a été interpellé le 9 juin dernier au milieu de la nuit par le Raid à Marseille, juste avant une Conférence prévue à Toulouse* le soir même.

    Le lendemain 10 juin c’est chez Jean-Claude Lefort, ancien député et ex-président de l’association France-Palestine Solidarité, que la Brigade anti-criminalité a débarqué en pleine nuit :

    http://www.politis.fr/Intervention-policiere-au-domicile,31469.html

    Heureusement, Jean-Claude Lefort était en vacances et a pu échapper à cette violence.

     

    Témoignage de Pierre Stambul qui n’a reçu aucune excuse pour ses 7h passées en garde à vue :

    « A 3 h 50, j'entends plein de voix et mon nom. Je sors en slip sur le seuil. 

    Le RAID me tombe dessus à une dizaine. Menotté une heure, un peu violenté.

    Sarah que je suis censé avoir assassiné est là, ça ne les calme pas.

    Le commissariat du 8ème arrondissement prend le relai.

    J'aurai 7 h de garde à vue avec un seul interrogatoire où je parlerai de ce qui est arrivé à Pessi et Jean-Guy, de Ulcan, des menaces de la LDJ et de JSS nerws. Je sors sans excuse avec plusieurs portes défoncées chez mon proprio qui a été très bien.

    Ils m'ont pris les empreintes digitales mais pas l'ADN. »

    * « Pierre Stambul, coprésident de l’UJFP , fils de résistants déportés, donnera un point de vue juif contre le sionisme et l’apartheid au cours de la réunion publique. Cette réunion est organisée par l’UJFP Toulouse et soutenue par BDS France Toulouse. »

    http://www.ujfp.org/spip.php?article4174

     

     

    Ces faits ont été relatés ici :

    http://blogs.mediapart.fr/blog/jean-claude-meyer/090615/pierre-stambul-co-president-de-lujfp-interpelle-par-le-raid-marseille

    et ici :

    http://www.ujfp.org/spip.php?article4204

    http://www.ujfp.org/spip.php?article4210

     

    A part Politis, Mediapart pour la garde à vue de Pierre Stambul, aucun média ne juge évidemment que ces évènements mérient le moindre article. Mais on sait que sur ces thèmes les grands médias ne sont pas là pour nous informer.

     

     o un autre responsable de l’UJFP, Jean-Guy Greilsamer, a été victime d'exactement le même procédé le 31 mars dernier. Il n'avait pas souhaité médiatiser cette affaire.

     

    o Pierre Haski (co-fondateur de Rue89) avait été victime d’exactement le même procédé en 2014 (voir le témoignage de Pierre Haski dans une émission de télévision plus bas).

     

    o Sihem Souid qui dénonçait le racisme de la police, et ses parents, avaient été victimes de harcèlement de la part d’Ulcan (de son vrai nom Grégory Chelli), un Franco-Israélien résidant en Israël. Cette affaire n’a pas fait l’objet d’une instruction très efficace.

    - Juillet 2014 Sihem Souid, auteure du livre « Omerta dans la police » (2010), dépose plainte pour menaces de mort et injures envers elle et sa fille de 12 ans. Ulcan a revendiqué la création du site Souid-Sihem.com, qui multiplie les insultes et les menaces à l’encontre de la fonctionnaire de police qui a dû être détachée au ministère de la Justice, après la parution de son livre dénonçant le racisme dans la police.

     

    - Témoignage audio très intéressant de Sihem Souid :

    https://soundcloud.com/redaction-beur-fm/sihem-souid-cest-un-proche-de-la-ldj-qui-sest-occupe-de-mon-affaire-avec-ulcan

    - Septembre 2014 : Les parents de Sihem Souid, chargée de mission au ministère de la Justice avaient vu dans la nuit des policiers débarquer chez eux, sur le soupçon qu’ils aient tué leur fille.

     http://www.arretsurimages.net/breves/2014-09-23/Ulcan-s-en-prend-a-une-chargee-de-mission-de-Taubira-id17977

     

    Cette affaire a été instruite d’une manière étrange par un policier aux affinités particulières, Michel Thooris:

    - https://www.facebook.com/panhamza/photos/a.259863080821062.1073741827.258337060973664/443978792409489

    - http://www.panamza.com/031014-ulcan-israel-connexion

    - Le nom de Michel Thooris apparait dans cet article de la Chambre de Commerce France-Israël qui vante la coopération de la police française avec une agence israélienne privée de sécurité :

    - http://www.israelvalley.com/news/2008/03/16/16348/israel-france-securite-et-gorilles-cooperation-entre-la-police-de-france-et-celle-d-israel

     

    o Ulcan (de son vrai nom Grégory Chelli), pirate de nombreux sites qui sont critiques envers la politique de l’état d’Israël. Le journaliste de Rue89, Benoît Le Corre, le relate en juillet 2014 dans cet article :

    http://rue89.nouvelobs.com/2014/07/29/ulcan-hacker-sioniste-fait-tomber-les-sites-pro-palestiniens-253963

     

     

    o Juillet 2014 : Le père du jounaliste de Rue 89 Benoist Le Corre, qui subissaient un harcèlement téléphonique de la part d’Ulcan, meurt peu de jours après un appel de ce dernier :

    http://www.leparisien.fr/faits-divers/deces-du-pere-d-un-journaliste-de-rue89-harcele-par-le-hacker-ulcan-01-10-2014-

     

    o Le Maire-adjoint de Neuilly, apporte un soutien public à Ulcan :

    http://www.lecourrierdelatlas.com/805813102014Un-maire-adjoint-de-Neuilly-demande-a-Ulcan-le-hacker-sioniste-de-s-occuper-du-fondateur-de-Rue-89.html

     

     

     

     

    o Pierre Haski, cofondateur de Rue89 témoigne dans la vidéo ci-dessous. Il parle de dizaines de plaintes contre Grégory Chelli. Il espèrait encore à l’époque (novembre 2014) que la Justice fasse son travail. Il est à noter que Patrick Cohen qui interroge Haski, se pose la question de la pertinence de l’article qu’avait publié Benoist Le Corre sur l’activité d’Ulcan … :

    http://www.dailymotion.com/video/x29gotr_pierre-haski-denonce-le-hacker-ulcan_tv

     

    o Ulcan a piraté différents sites publics d'information, dont Mediapart, et il a menacé plusieurs personnes, dont Martine Aubry pour le gel du jumelage de Lille avec une ville israélienne :

    - https://www.facebook.com/panhamza/photos/a.259863080821062.1073741827.258337060973664/446906905450011/?type=1

    - Une militante centriste chargée de la vie scolaire, Sandra Fellous défend Ulcan.

    - https://www.facebook.com/panhamza/photos/a.259863080821062.1073741827.258337060973664/445135388960496

    - Le site Panamza a bizarrement été censuré sur twitter pour avoir révélé ce tweet public de Sandra Fellous:

    - https://www.facebook.com/panhamza/photos/a.259863080821062.1073741827.258337060973664/448668851940483/?type=1

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    -

    o Un jeune blogueur a été perquisitionné et mis en garde à vue pendant l’été 2014, parce qu’il avait repris sur sa page, les informations que des soldats israéliens ayant la nationalité française avaient eux-mêmes publiées.

    Le policier aurait indiqué au jeune homme : la mère d’un de ces soldats israéliens aurait porté plainte et aurait assez d’influence pour que cette plainte passe par les plus hautes instances de l’Etat français.

    Dans cet article on trouvera le témoignage de ce jeune qui a subi une garde à vue de 48h sans avoir rien commis d’illégal :

    http://blogs.mediapart.fr/blog/stephane-m/120814/hollande-valls-et-taubira-protegent-les-criminels-de-guerre-francais

    Aussi ici :

    http://www.lyoncapitale.fr/Journal/Lyon/Justice/Justice/Garde-a-vue-pour-avoir-publie-le-nom-de-soldats-israeliens

     

    o Tout récemment alors qu'Orange, se conformant enfin au Droit international, souhaite rompre ses liens avec sa filiale israélienne active dans les territoires occupés, le gouvernement français l'en dissuade !

    http://www.france-palestine.org/La-polemique-autour-d-Orange-elude-le-vrai-probleme-le-commerce-avec-les

     

     

    D’autres éléments troublants :

    o La LDJ est également une organisation dont les membres ont menacé et molesté plusieurs personnes en France (notamment Olivia Zemor, Jacob Cohen, et Houria Bouteldja):

    Les affaires dans lesquelles intervient la Ligue de Défense Juive ne semblent pas toujours traitées avec une sévérité suffisante pour dissuader de tels actes.

    http://leplus.nouvelobs.com/contribution/675168-houria-bouteldja-agressee-quand-la-violence-est-suivie-de-silence.html

    Johan Weisz ancien rédacteur de Proche-orient.info et journaliste à Radio Shalom, tient le site d'information Streetpress qui a enquété sur la LDJ et ses liens avec l’Union des Patrons et Professionnels Juifs de France (UPJF), (à ne pas confondre avec l'UJFP). L'enquête est publiée en trois parties, voici l'une d'elle (les autres sont sur le même site):

    http://www.streetpress.com/sujet/1410446959-ligue-defense-juive-3-actions-extreme-droite-racisme

     

    o Un site sioniste francophone tenu par un franco-israélien, JSSnews, participe à ces actions de menace et d'intimidation : il diffuse de la propagande et commet des délits en publiant les informations privées des personnes qui lui déplaisent :

    http://bourgoinblog.wordpress.com/2014/01/22/jssnews-ressuscite-les-heures-sombres-de-notre-histoire/

     

    o Frédéric Haziza, employé par la Chaine publique LCP, mène des campagnes d'insultes et d'intimidation pour, selon lui, "lutter contre l'antisémitisme".

    Frédéric Haziza, diplômé d'une école d'ingénieurs en informatique (Supinfo), est chef du service politique de Radio J depuis 2001. Il est également journaliste-éditorialiste sur La Chaîne parlementaire - Assemblée nationale (LCP-AN). C' est aussi l'un des pigistes du Canard enchaîné.

     

    - Frédéric Haziza a en mars dernier lancé une campagne contre Pascal Boniface à propos de son dernier livre « La France malade du conflit israélo-palestinien ». Dans un tweet du 22 mars 2014, puis dans un article publié sur le site du CRIF, il lui reproche de « relativiser le mobile antisémite des assassins d’Ilan Halimi » ce qu'il qualifie de pervers et abject, parle de “négation de l’antisémitisme” et le présente comme un de ces “militants obnubilé par le combat antisioniste qui les fait flirter avec un antisémitisme pernicieux”. À coups de citations tronquées, il parle de l' « obsession juive » de Pascal Boniface.

    http://blogs.mediapart.fr/edition/les-invites-de-mediapart/article/270314/stop-la-chasse-aux-sorcieres-soutien-pascal-boniface

     

    - Un tweet de Frédéric Haziza pendant les manifestations de cet été, qui exprimaient la solidarité avec la population de Gaza bombardée :

     

    https://twitter.com/frhaz/status/488427976158367744

     

    [J'étais à plusieurs de ces manifestations pour Gaza auxquelles participait l'Union Française Juive pour la Paix et même, dans l'une d'entre elle, un petit groupe "d'Israéliens solidaires, pour la levée du blocus de Gaza", très chaleureusement applaudi par les manifestants]

     

    - En juillet dernier, dans un tweet, Frédéric Haziza utilise une photographie prise en Iran en 2009, d'un manifestant iranien affrontant la police, pour la faire passer pour une photo prise lors d'une manifestation de cet été contre les bombardements de Gaza :

    http://oumma.com/202641/manif-sarcelles-journaliste-haziza-pris-flagrant-deli

     

    - Toujours en marge de ces manifestations pour Gaza de juillet dernier, un jeune homme qui prenait des photos déclare avoir été importuné par Frédéric Haziza au point de porter plainte contre lui. Ce jeune homme est un employé de la Direction départementale de la Jeunesse. Son témoignage se trouve dans cet article ainsi qu'un scan de sa plainte :

    http://www.panamza.com/270714-haziza-plainte

    Le Parquet a décidé de ne pas instruire la plainte contre Monsieur Haziza :

    http://www.panamza.com/161014-haziza-affaire-classee

     

    - Frédéric Haziza a menacé Michel Soudais, rédacteur en chef adjoint du site d'information Politis, lors de l'Université d'été du PS:

     http://www.politis.fr/Frederic-Haziza-menace-notre,28046.html

     

    - Frédéric Haziza a pu suivre l'une des manifestations pour Gaza. Le journaliste Nadir Dendoune (Journaliste entre autres au Monde Diplomatique, né en France et détenteur des nationalités françaises, algérienne et australienne) n'a pas été autorisé, lui, par notre police, à suivre la manifestation de soutien à Israël :

    http://www.lecourrierdelatlas.com/760801082014Le-journaliste-Nadir-Dendoune-interdit-de-couvrir-la-manifestation-pro-israelienne.html

     

     

     

    - Pour se faire une idée des relations de Frederic Haziza :

    Il a accompagné François de Rugy et Vincent Placé en Israël dans leur voyage organisé par Elnet :

    http://www.panamza.com/210414-haziza-elnet

     

    Frédéric Haziza est invité au domicile de Marek Halter, en même temps que Manuel Valls, Yossi Gal (ambassadeur d'Israël), Bernard Cazeneuve (ministre de l'Intérieur), Jean-Paul Huchon (président PS de la région Île-de-France), Caroline Fourest, Éric Naulleau, Éric Ghebali (SOS Racisme, UEJF), Claude Barouch (UPJF), Patrick Klugman (PS), Yves Thréard (Le Figaro, I Télé), Olivier Poivre d'Arvor (directeur de France Culture), Rama Yade (UDI), Elisabeth Guigou (PS), Valérie Pécresse (UMP), Latifa Ibn Ziaten (mère de la première victime de l'affaire Merah), George-Marc Benamou, et André Bercoff.

    https://www.facebook.com/panhamza/photos/a.259863080821062.1073741827.258337060973664/442998572507511

     

    o Une délégation de la Jewish Federation of North America (Fédération juive d'Amérique du Nord) a été reçue à dîner en septembre 2013 dîner à l'hôtel de Ville de Paris par Patrick Klugman, adjoint au maire de Paris en charge des relations internationales. Frédéric Haziza était invité ainsi que des membres du CRIF, Dominique Reynié, Science Po omniprésent à C dans l'air, , le journaliste Paul Amar , l'écrivain Marek Halter et le député Meyer Habib qui est censé représenter à l'Assemblée les Français de l'étranger, élu avec les voix de seulement 4,7% des inscrits de sa circonscription.

    http://www.crif.org/fr/lecrifenaction/la-f%C3%A9d%C3%A9ration-juive-dam%C3%A9rique-du-nord-en-visite-%C3%A0-paris/52435

     

    o En conséquence de tout cela il est très difficile en France de trouver un éditeur pour un livre qui aborde entre autres les manipulations que réalisent les soutiens d'Israël en France, même quand on est un journaliste reconnu et déjà très médiatisé comme Pascal Boniface:

    http://www.iris-france.org/informez-vous/blog_pascal_boniface_article.php?numero=292

    o La France octroie des réductions d’impôts pour des dons à l’armée israélienne, cela a été dévoilé récemment, y compris par le Canard Enchainé :

    http://www.ism-france.org/communiques/La-France-subventionne-des-reductions-d-impots-pour-des-dons-a-l-armee-israelienne-article-19125

     

     o L'armée israélienne vient recruter en France sans que cela semble émouvoir nos grands médias ou poser le moindre problème à nos politiques. En mai dernier la Grande Synagogue de Paris invitait, sur le site de l'ambassade d'Israël à Paris, l'armée israélienne a venir recruter à la synagogue. A la même époque une école juive privée de Marseille qui reçoit des financement public accueillait également un recruteur israélien :

    http://tlaxcala-int.org/article.asp?reference=13333

    http://image.noelshack.com/fichiers/2014/30/1406296191-tsahal-recrute-marseille2.png

    Egalement sur le site Panamza :

    http://www.panamza.com/230514-tsahal-paris

    http://www.med-in-marseille.info/spip.php?article2358

     

    o La circulaire Alliot-Marie contre le boycott des colonies illégales israéliennes n'est toujours pas abrogée.

     

    o Les candidates UMP et PS à la Mairie de Paris sont allées, en décembre 2013, toutes les deux se faire adouber en Israël (il n'y a que 3% de juifs dans la population parisienne et tous ne se sentent pas liés à Israël) :

    http://www.lefigaro.fr/politique/2013/12/05/01002-20131205ARTFIG00431-anne-hidalgo-courtise-l-electorat-juif-en-israel.php

     

    o A l’été 2014 une attaque aérienne israélienne a causé des dégâts très importants sur la maison du consul français Majdi Shaqoura dans le quartier de Sudaniya au Nord-ouest de Gaza. Je n'ai pas trouvé de protestation du gouvernement français. Le fonctionnaire a indiqué qu’Israël savait que la maison appartenait à du personnel diplomatique, mais l’avait néanmoins ciblée comme « élément de sa politique de punition collective contre les résidents de Gaza ».

    http://maannews.net/eng/ViewDetails.aspx?ID=713977

    En novembre 2012 déjà, Majdi Shakoura, avait été légèrement blessé, ainsi que son épouse et une de ses filles, lors d’un précédent raid aérien israélien. A la suite de cette première attaque délibérée contre le domicile du consul à Beit Lahya, l’épouse de M. Shakoura, enceinte de deux mois, avait fait une fausse couche et perdu le bébé qu’elle portait. Le diplomate franco-palestinien avait pour sa part été blessé à la jambe gauche par des éclats de vitre. Une de ses filles, âgée de 13 ans à l’époque, avait été touchée par du verre brisé. Là non plus je n'ai pas trouvé de protestation du gouvernement français.

    o En septembre 2013, une Française, attachée humanitaire du consulat de France en Israël, avait été jetée à terre par des soldats israéliens, Hollande et Fabius ont muté cette courageuse jeune femme dans un autre pays.

    Marion Fesneau-Castaing faisait partie d'un groupe de diplomates européens qui accompagnaient, le 20 septembre dernier, un convoi acheminant des tentes. Ils devaient venir en aide à des bédouins palestiniens, dont le village de Makhoul, dans la vallée du Jourdain, avait été démoli par l'armée israélienne. Les militaires israéliens ont bloqué de force le convoi et confisqué les tentes. La diplomate française, tirée du camion, s'était retrouvée au sol. Courageuse jeune femme: des images de l'incident diffusées par la suite sur internet, la montrent se défendant en frappant de la main un garde-frontière israélien casqué.

    L'ONU et l'Union européenne avaient protesté après cette confiscation des tentes, tandis que le ministère israélien des Affaires étrangères qualifiait les diplomates impliqués de "provocateurs". L'armée israélienne a rasé, le 16 septembre, toutes les structures installées à Makhoul et a empêché les organisations humanitaires d'acheminer des tentes aux habitants, en vertu d'une décision de la Cour suprême israélienne rejetant un recours des résidents.

    Mais le 24 septembre, la Haute cour de justice israélienne a provisoirement interdit à l'armée de déplacer les habitants et de poursuivre ses démolitions, lui donnant jusqu'au 8 octobre pour démontrer qu'elles étaient "exigées par des nécessités militaires imminentes".

    Le consulat de France à Jérusalem s'est refusé à tout commentaire sur le départ de la diplomate. A Paris, notre gouvernement est resté muet, le ministère français des Affaires étrangères n'a ni confirmé ni infirmé l'information, se bornant à dire que la France avait cherché avec les autorités israéliennes une solution préservant "la relation bilatérale et la situation personnelle de l'agent".

    http://www.francetvinfo.fr/monde/proche-orient/une-diplomate-francaise-persona-non-grata-en-israel_422145.html

     

    o La France est le seul pays du monde occidental où des manifestations contres les crimes israéliens ont été interdites en 2014. On notera que les soutiens à cet Israël criminel ont été autorisés à manifester.

    o Des personnes arrêtées en marge de ces manifestations ont été condamnés à des peines d'une sévérité exceptionnelle pour des délits souvent non prouvés.

    http://www.metronews.fr/info/violences-a-barbes-le-drole-de-profil-des-manifestants-pro-palestiniens-arretes-et-juges/mngu!t7gVgzDsfe2Q/

     

    Vidéo qui montre de dangereuses activistes qui se sont faîtes insultées et ont été mises en garde à vue:

    https://www.youtube.com/embed/Hx-JIsGQHes?feature=player_embedded" frameborder="0" allowfullscreen></iframe>

     

    o Il est quasi-impossible en France d'obtenir une salle pour débattre publiquement des crimes israéliens.

    o Le site de la Fédération Internationale des Droits de l'Homme recense les mesures européennes contre la colonisation israélienne: tableau comparatif des actions prises par les différents pays. Les actions sont rares. La France est particulièrement inactive :

    http://www.fidh.org/IMG/pdf/tableau_comparatif_ccfd_fidh.pdf

    o La France a signé les Conventions de Genève : tout pays signataire a le devoir de protéger les populations civiles quand elles subissent des agressions. Ni le gouvernement français ni pratiquement aucun homme politique ayant accès aux média, n'a évoqué les Conventions de Genève pendants les massacres de masse de la population de Gaza cet été :

    http://blogs.mediapart.fr/blog/m-bentahar/151014/pour-la-reconnaissance-de-letat-palestinien-lettre-aux-deputes-du-groupe-socialiste-radical-citoyen

     

    o En 2011 une émission de télévision avait, enfin, osé traiter de l'état d'Israël d'une manière non hagiographique. Les organisations représentant les juifs communautaristes français avaient lancé une campagne de pression considérable et les journalistes avaient reçu des menaces de mort :

    Une émission sur la Palestine déclenche une polémique avec la communauté juive :

    http://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2011/10/09/une-emission-sur-la-palestine-declenche-une-polemique-avec-la-communaute-juive_1584599_3236.html

     

    Depuis 2011, il n'y a pas eu beaucoup d'autres émission un tant soit peu objectives sur Israël, hormis le film franco-israélien "The Gatekeepers" réalisé en 2012 (diffusé sur Arte je crois).

    Tous les commentaires

    18/06/2015, 19:25 | Par christian delarue en réponse au commentaire de Stephane M. le 11/06/2015 à 13:28

    Fcbké*****

    11/06/2015, 14:36 | Par Stephane M.

    Pendant que toutes ces énergies sont consacrées à défendre Israël,

    Israël maltraiterait "systématiquement" des enfants palestiniens

    Le Point - Publié le10/06/2015 à 19:27

    Selon l'ONG Military Court Watch, "les mauvais traitements sont fréquents, systématiques et institutionnalisés". L'armée israélienne nie ces accusations. 

    http://www.lepoint.fr/monde/israel-maltraiterait-systematiquement-des-enfants-palestiniens-10-06-2015-1935316_24.php

    11/06/2015, 14:53 | Par Stephane M.

    Imen Habib, membre de BDS France depuis 2009, dénonce « le manque de cohérence » de la politique française sur le dossier israélo-palestinien. Laurent Fabius, avec 16 ministres des affaires étrangères de l’Union européenne, a écrit à Federica Mogherini, la haute représentante de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité le 16 avril 2015, pour lui demander d’accélérer la procédure d’étiquetage des produits des colonies. Israël parle ici aussi « de boycott ».

    Habib note « une évolution positive pour BDS en France, malgré les attaques pour limiter la liberté d’expression — notamment par le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) et le Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme (BNCVA) — et la répression ». Plusieurs militants ont été poursuivis, rappelle Isabelle Avran de l’Associaton France Palestine Solidarité (AFPS),, qui rappelle : « Sous Sarkozy, Michèle Alliot-Marie a menacé de procès pour incitation à la haine raciale, via une circulaire aux Parquets, les propagateurs de la campagne BDS. » La situation est particulière en France, où par exemple des manifestations de soutien à Gaza ont été interdites par les autorités (aucune soutenant Israël ne l’a été) lors de la dernière offensive israélienne. Des manifestants ont écopé de peines de prison ferme8.

    Mais les campagnes continueront assurent les deux militantes — avec la participation de juifs et d’Israéliens — car « le mouvement BDS ne vise qu’à faire appliquer le droit international ».

    http://orientxxi.info/magazine/boycott-d-orange-derapages-dans-la-communication-israelienne,0932

    11/06/2015, 15:28 | Par Stephane M.

    La polémique autour d’Orange élude le vrai problème : le commerce avec les colonies israéliennes

    Nos organisations*, signataires du rapport intitulé « Les liaisons dangereuses d’Orange dans le Territoire palestinien occupé », dénoncent le recul du groupe Orange, face aux pressions inacceptables exercées par le gouvernement israélien, au sujet de sa volonté de rupture de contrat avec l’opérateur israélien Partner, présent dans les colonies illégales. Nous déplorons qu’Orange ne reconnaisse pas publiquement et explicitement les risques auxquels s’expose le groupe, en contribuant indirectement à des violations du droit international à travers sa relation d’affaires avec Partner.

     

    Nos organisations rappellent que les entreprises françaises doivent, partout où elles opèrent, respecter les droits humains, et en cas de conflit armé comme c’est le cas dans le Territoire palestinien occupé (TPO), se conformer au droit international humanitaire. Ainsi, elles doivent veiller à ne pas contribuer directement ou indirectement au maintien des colonies israéliennes dans le TPO, reconnues illégales en droit international et impliquant de nombreuses violations des droits humains.

    Nous déplorons par ailleurs vivement le manque de soutien de l’État français à une entreprise dont il est le principal actionnaire, et l’absence d’affirmation explicite – dans le communiqué du MAE du 5 juin dernier- de la volonté de l’État français de s’assurer que les entreprises françaises ne contribuent pas directement ou indirectement au maintien des colonies illégales. Conformément à ses obligations internationales en matière de droits humains, à sa politique extérieure au sujet du TPO, et à l’avis publié sur le site internet du Ministère des affaires étrangères le 24 juin 2014, l’État français doit immédiatement interpeller Orange au sujet de sa relation d’affaires avec Partner. La France a, à maintes reprises, condamné la colonisation israélienne et s’est publiquement prononcée au sujet de l’illégalité, en droit international, des colonies implantées dans le TPO. Nous appelons le gouvernement à être cohérent et à renforcer son soutien aux entreprises françaises pour qu’elles cessent toute activité dans des colonies dont il souligne l’illégalité avec la communauté internationale toute entière, à l’exception de la puissance occupante.

    *Les organisations auteures du rapport sont : FIDH (Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme), CCFD-Terre Solidaire, Al Haq, Association France Palestine Solidarité, Confédération Générale du Travail (CGT), Ligue des droits de l’Homme (LDH), Union Syndicale Solidaires

    Le rapport est disponible en français et en anglais.

    http://www.france-palestine.org/La-polemique-autour-d-Orange-elude-le-vrai-probleme-le-commerce-avec-les

    11/06/2015, 19:25 | Par Stephane M.

    “Combat Proven”: The Booming Business of War in Israel

    Extrait :

    Les entreprises d'armement en vedette, comme les participants intéressés à acheter leurs produits, sont venus de partout dans le monde, mais les entreprises israéliennes étaient beaucoup plus nombreuses autres nations. La foire est mis sur l'aide et la coopération active du gouvernement israélien, et l'expo ISDEF conseil de conseillers est composée d'anciens officiers d'élite de l'armée israélienne. Le département américain du Commerce est le seul organisme gouvernemental étranger à co-parrainer l'événement.

    Israël a imposé comme un pôle d'fabricants d'armes, en capitalisant sur l'état de conflit permanent le pays est et la coordination étroite entre le l'industrie des armes et militaires. Lors de la cérémonie d'ouverture de ISDEF, Ziva Eger, le ministère israélien du directeur de l'économie de la division pour les investissements étrangers et de la coopération industrielle, vanté comment Israël prend "la technologie du secteur de la défense et met en œuvre tout au secteur civil."

    En Israël, près de 6.800 personnes traitent des exportations d'armes à plus de 1000 entreprises, selon les données du ministère de la Défense à partir de 2013. L'industrie de l'armement du pays a apporté à environ 5,6 milliards de dollars l'année dernière, faisant d'Israël le huitième exportateur d'armes plus importantes à l'échelle mondiale, selon le Stockholm International Peace Institut De Recherche. L'ancien ministre israélien de la Défense Ehud Barak a déclaré que 150 000 ménages israéliens comptent sur l'industrie des armes pour le revenu. Tandis que les gains de l'année dernière étaient en fait une baisse d'un sommet de 7,5 milliards de dollars de revenus en 2012, soit une baisse attribué par le ministère de la Défense d'Israël à des coupes budgétaires dans les États-Unis et en Europe , Israël est parmi les principaux exportateurs d'armes au monde par habitant. En fait, les États-Unis prévoit effectivement une subvention à l'entreprise d'armement israéliennes: Alors que près de 75 pour cent des 3,1 milliards de dollars en aide militaire américaine à Israël doit être dépensé sur les armes américaines, 25 pour cent peut être dépensé sur domestiques fabricants d'armes israéliens - une situation unique à Israël. Même quand Israël américain achète des armes, il demande parfois que ces armes soient construits avec des composants israéliens.

    La subvention américaine contribue à alimenter le business de la guerre en Israël. Il est une industrie en plein essor en raison en grande partie à la fréquence croissante des batailles du pays avec des groupes militants au Liban et à Gaza, la bande côtière qu'Israël détient en vertu d'un air, terre et mer blocus paralysant voisin. En 2006, Israël est allé à la guerre au Liban, tuant au moins 900 civils. Deux ans plus tard, Israël a envahi Gaza dans quel rapport de Human Rights de l'ONU a appelé «une attaque délibérément disproportionnée visant à punir, humilier et terroriser une population civile." Operation Cast responsable, selon le 2008 - attaque 2009 a été appelé, tué 1.400 personnes, plus de la moitié étaient des civils. En 2012, Israël a bombardé la bande de Gaza pour environ une semaine avant un cessez-Unis et médiation égyptienne est entrée en vigueur. Mais l'attaque la plus dévastatrice israélienne sur la bande a eu lieu l'été dernier, quand Israël a mené une bataille de 50 jours contre le Hamas qui a tué 2.200 personnes, la majorité d'entre eux des civils.

    Les guerres sur la bande de Gaza ont eu un impact dévastateur sur la population là-bas, laissant la moitié des adolescents palestiniens avec des symptômes de post-traumatique complète ou partielle stress, selon une étude publiée dans Journal of Psychiatry arabe . Mais en Israël, les guerres sont bonnes pour le business.