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  • Lyon:Poste de police;journée ordinaire

    Des enfants pourchassés, violentés et humiliés par la police

    Arrestations violentes, menottage, chantage, absence d’avocat, palpations intimes … Certains policiers s’acharnent contre les enfants des rues au lieu de les protéger.

    « Enlève ton soutien-gorge, mets les mains contre le mur et écarte les jambes »:

    Maria et Monika (1) ont respectivement 14 ans et 12 ans. Alors qu’elles sont dans la gare de Lyon Part Dieu en cette fin de juillet ensoleillée, elles sont interpellées par 2 policiers et conduites au poste de police. C’est devenu de la routine. Le Président de la République a changé mais ni les préfets ni les procureurs. Les consignes sont les mêmes depuis le discours de Grenoble de Sarkozy et la course aux chiffres continue, il faut interpeller tout ce qui bouge et particulièrement les enfants qui font la manche pour survivre. Au poste de police, on leur demande de vider leurs poches et de décliner leur identité. La maman de Monika qui passe devant le poste voit sa fille et rentre pour la réclamer. En guise de réponse, on lui demande son passeport où figure l’identité de l’enfant, un policier en fait une photocopie, lui rend et lui ordonne fermement de partir sans lui donner aucune indication sur le sort réservé à sa fille. A ce moment là, la police est donc parfaitement au courant de l’âge de Monika et sait qu’elle a 12 ans. Un policier passe alors un coup de fil et l’attente se prolonge. Au bout d’une trentaine de minutes, un autre policier attrape les enfants par les bras et les emmène vers une voiture pour les conduire à l’hôtel de police. Maria témoigne : « Il me serrait fort par le bras. Quand je lui ai dit qu’il me faisait mal, il a serré encore plus fort. »

    Arrivés à l’hôtel de police, rue Marius Berliet, les enfants descendent de voiture : « Le policier nous a demandé si on avait de l’argent sur nous. J’ai dit que non. Il m’a dit que si jamais sa collègue en trouvait, il nous mettrait en garde à vue. (NDLR : la garde à vue est interdite sur les mineurs de moins de 13 ans) On a marché quelques mètres et il a recommencé à me demander si j’avais de l’argent sur moi. Il m’a dit que c’était mieux de le donner tout de suite sinon, il y aurait des problèmes. Je ne sais pas pourquoi, il m’a demandé plusieurs fois si j’avais de l’argent sur moi en répétant que si je ne le donnais pas, il me mettrait en garde à vue. » Une fois dans le bâtiment, les deux enfants sont amenés dans une salle : « une grande salle avec des murs sales et des mégots par terre. La porte, en fait, c’était une grille avec des barreaux qui s’ouvrait et se fermait en glissant. »

    Ce qui se passe ensuite est assez ahurissant. Le récit s’appuie sur le témoignage écrit de Maria, 14 ans. Il est livré tel quel, la scène s’étant déroulée sans témoin:

    « Ils sont venus prendre ma copine et je suis restée seule dans la salle. Une femme policier en uniforme est arrivée. Elle était brune, elle avait une queue de cheval, des yeux noirs et des gants blancs. Elle m’a dit bonjour, je lui ai dit bonjour. Elle m’a dit d’enlever mon t-shirt, j’ai enlevé mon t-shirt. Ensuite, elle m’a demandé de retirer mon soutien-gorge. J’ai enlevé mon soutien-gorge. Elle l’a regardé dans tous les sens et puis elle l’a posé sur un banc. Je lui ai demandé si je pouvait me rhabiller. Elle m’a dit que non, que je pouvais juste remettre mon soutien gorge. Ensuite, la femme policier m’a dit de me tourner, de mettre les deux mains contre le mur et d’écarter les jambes. J’avais une jupe courte. Elle a relevé la jupe jusqu’au dessus de ma culotte et elle a commencé à mettre ses deux mains sur mon mollet et à remonter. Elle a continué à me tapoter  la peau avec ses deux mains en remontant, la jambe, le genou, la cuisse.

    Quand elle a mis sa main au niveau de mon sexe, j’ai sursauté tellement j’étais surprise, j’ai dit : aïe, vous me faites mal, madame, j’ai mes règles. Elle m’a dit : je m’en fous, j’ai des gants. Elle a du sentir que j’avais une serviette hygiénique parce que moi, j’ai bien senti sa main. Ensuite elle a recommencé avec l’autre jambe. Depuis le bas, jusqu’en haut. C’était insupportable.

    A la fin, elle m’a dit, c’est bon, tu peux te rhabiller. Je n’ai toujours pas compris pourquoi elle avait fait ça. Ca se voyait que j’avais rien sur moi. C’est comme si elle cherchait quelque chose sous ma peau… »

    L’histoire sordide se terminera quelques heures plus tard par une audition. «Un policier en civil m’a emmené dans un bureau. Il m’a demandé où j’habitais, comment s’appelaient mes parents, où ils étaient. Il m’a demandé si les autres policiers m’avaient mis des menottes. J’ai dit que non. C’était long. Le papier faisait 2 pages. A la fin, il m’a dit de signer. Je ne savais pas ce qui était écrit. J’ai juste vu écrit : procès verbal. J’ai signé, je n’avais pas le choix. Après, on est allé chercher ma copine. Elle ne voulait pas signer la feuille. Ils lui ont dit que si elle ne signait pas, ils ne la laisseraient pas sortir. A la fin, elle a signé.»

    Plus de 3 heures après avoir été interpellées à la gare de la Part-Dieu, les deux jeunes filles sortent donc de l’hôtel de police, relâchées dans la nature. Monika, 12 ans, aurait simplement subi une palpation sur tout le corps, y compris les seins, mais pas de mise à nue. Maria elle, est sortie très choquée. A aucun moment leurs parents n’ont été prévenus, elles n’ont vu ni médecin, ni avocat.

    Selon une source policière qui souhaite garder l’anonymat, l’absence de médecin et d’avocat serait normale car les enfants « n’ont pas été contraints ». Ils seraient « venus de leur plein gré » pour une « audition libre ». En ce qui concerne la fouille à nu, c’est impossible, selon la police, car interdit depuis mai 2011.

     

    Menotté à 12 ans, le bras en sang :

    Quelques jours auparavant, une autre histoire impossible s’était produite, mettant encore une fois en cause le comportement de certains policiers. Le récit des événements s’appuie sur le témoignage de l’enfant et de différents témoins.

    Roman (1) a 12 ans. Il fait la manche dans le métro en fin d’après-midi quand il aborde une passante qui le repousse. Probablement surpris par la réaction de la femme et se sentant agressé, il la pousse également et lui donne une tape au moment où elle se retourne pour partir. La main de l’enfant atterrit sur la partie postérieure de la dame. L’histoire aurait pu s’arrêter là. L’enfant n’a pas eu ce qu’il voulait et la femme a courageusement repoussé une tentative d’extorsion de quelques centimes par un enfant des rues qui faisait appel à sa générosité. Mais en réalité, l’histoire ne s’arrête pas là. Elle ne fait que commencer.

    A l’affût comme des chasseurs de gros gibiers, 3 policiers en civil surgissent et se précipitent sur l’enfant. Roman n’est pas vraiment un colosse. Il est même plutôt petit pour son âge. Il mesure 1m40 et pèse 45 kilos. Un de nos héros policiers sauveur de dame en détresse saute courageusement sur Roman et le projette contre un portillon en verre sécurit qui explose sous le choc. L’enfant a le bras en sang. Toute la scène est filmée par les caméras de surveillance. L’un des témoins raconte : « J’ai vu les policiers le traîner dans un coin à l’abri des regards. Beaucoup de sang coulait par terre. Un des policiers est parti en courant et les autres ont emmené le gamin derrière la porte qui donne sur les taxis. » Des copains de Roman essayent de pousser la porte pour rester près de lui. Ils sont violemment repoussés par les policiers qui se sentent probablement en grand danger face à deux enfants d’une quinzaine d’années. Les policiers mettent alors les menottes à Roman. Son bras ruisselle de sang, des traces sont encore visibles sur le sol plusieurs jours après les évènements. Ils le conduisent au poste de police de la gare.

    Ouf, mission accomplie pour nos gardiens de la paix. On est impatient de lire le rapport de police et leur version des faits. Pourquoi pas accuser le gamin d’agression sexuelle et de violences ? Qu’est ce qu’ils ne feraient pas pour gonfler les statistiques… La course aux chiffres devait disparaître, mais comme pour beaucoup de choses, le changement, c’est pas pour maintenant… Au poste de police, les policiers refusent d’abord à la famille de rentrer et puis ils laissent finalement passer la mère. Elle en ressort le passeport déchiré. A cet instant, les policiers connaissent l’âge de Roman et doivent donc en principe connaître également les procédures à respecter. Face à la blessure de l’enfant qui continue de saigner, les pompiers sont appelés et procèdent aux premiers soins. Puis les policiers décident de conduire l’enfant à l’hôtel de police sous les yeux de sa mère en larmes. La maman témoigne : « les policiers ont donné un coup de pied dans ma poussette avec le bébé et ils ont emmené mon fils avec les menottes et en le tenant par la gorge. Ils m’ont dit : dégage, ferme là… »

    A l’hôtel de police, Roman est placé dans la salle de garde à vue. Ici encore, les parents ne sont pas prévenus et pour cause, les policiers venaient d’écarter violemment la mère pour ne pas qu’elle reste avec son fils quelques instants auparavant. Ici encore, aucun avocat n’est appelé, ce qui constitue une violation des droits de l’enfant. Cette fois, en revanche, en ce qui concerne le médecin, on ne peut pas reprocher aux policiers d’avoir négligé l’aspect médical puisqu’ils décident de conduire l’enfant aux urgences. Les policiers déclarent alors au médecin que l’enfant s’est blessé en tapant dans un vitre. Ils ressortent de l’hôpital avec une radio rassurante du bras et un certificat médical qui disparaîtra mystérieusement du dossier. Au milieu de la nuit, les policiers emmènent Roman dans un foyer pour mineurs en disant qu’il a été trouvé à la rue, sans ses parents. Ses parents eux, paniqués, ne dormiront pas de la nuit, ne sachant pas où se trouve leur fils. Le lendemain ils retrouveront Roman traumatisé qui parle très peu. Son corps porte les stigmates de l’interpellation violente dont il a fait l’objet la veille: son avant bras est entouré par un large pansement et son poignet est noirci par les traces des menottes.

    Plus de 4 jours après les faits, un médecin constate : « l’avant-bras présente au tiers moyen des plaies en cours de cicatrisation et des ecchymoses du derme profond. Le poignet est aussi porteur de plaies en cours de cicatrisation et porteur de traces de striction. L’enfant se plaint d’avoir été très serré dans des menottes. »

     

    La loi, pourtant très claire, est violée:

    L’article 4 de l’ordonnance n° 45-174 du 2 février 1945 relative à l'enfance délinquante, récemment modifiée par les lois Perben I et II est le texte de référence concernant la garde à vue ou la mise en retenue des enfants mineurs. (2)

    Avant 10 ans, aucune mesure de retenue n’est possible sur un enfant.

    Entre 10 ans et 13 ans, l’enfant ne peut être placé en garde à vue, mais il peut être « retenu », on appréciera la nuance, pour les besoins d’une enquête. Pour être retenu, il faut 2 conditions. La première est que le mineur soit soupçonné d’un crime ou d’un délit que la loi punit d’une peine d’au moins 5 ans de prison. Par exemple un vol avec violences ou une agression sexuelle. La seconde condition est qu’un magistrat: juge ou procureur de la république autorise la mise en rétention de l’enfant. L’enfant peut alors être retenu 12 heures, renouvelables une fois. Dans le cas où les deux conditions contre le mineur sont réunies et que la mesure de retenue est appliquée, elle doit forcément être accompagnée de 3 mesures: les parents doivent être immédiatement prévenus, un médecin doit examiner l’enfant afin de s’assurer que son état de santé est compatible avec la rétention et enfin, un avocat soit s’entretenir avec l’enfant.

    Entre 13 ans et 16 ans, la garde à vue est possible, y compris quand le mineur est soupçonné d’une simple infraction. Les conditions sont à peu près les mêmes que pour l’enfant de moins de 13 ans, à ceci près que l’avocat n’est obligatoire qu’à la demande de l’enfant ou de ses parents. La loi est également très claire en ce qui concerne les auditions des enfants. Les interrogatoires des mineurs placés en garde à vue font l'objet d'un enregistrement audiovisuel.

     

    Le chantage à la garde à vue pour contourner la loi

    Lors de la réforme de la procédure de la garde à vue, on se rappelle tous de la levée de boucliers des syndicats de police qui nous expliquaient en substance que la présence d’un avocat dès le début des gardes à vue allait compliquer leur travail. Et bien, ils ont trouvé la parade… Elle s’appelle l’audition libre.

    L’audition libre est une procédure sans contrainte au cours de laquelle une personne est entendue par les services de police. Plus besoin de notifier la mise en placement, plus besoin de notifier de droits, plus besoin de médecin, plus besoin d’avocat. C’est magique, non ? Lors d’une interpellation, les policiers procèdent donc souvent à un chantage pour contourner la loi et les garanties que le législateur a voulu donner aux citoyens. Le chantage est simple : soit vous nous suivez volontairement pour une audition libre, soit vous refusez et nous vous mettons en garde à vue. Sauf que… Dans les cas des 3 enfants, il y a bel et bien violation de la loi. Pour un mineur de moins de 13 ans, en dehors d’une procédure de vérification d’identité, ce qui n’était pas le cas puisqu’une copie des papiers d’identité était en possession des policiers, on est forcément dans le cadre d’une procédure de retenue. Et lorsqu’on procède à la retenue d’un mineur de moins de 13 ans… On rentre dans le cadre de l’article 4 de la loi du 2 février 45 modifiée par la loi du 4 avril 2011. Par conséquent, les parents auraient dû être prévenus de la retenue, les enfants auraient dû être vus par un médecin et ils auraient dû s’entretenir avec un avocat.

    Pour Maria, qui elle a moins de 15 ans, l’absence de contrainte et le fait qu’elle soit venue « de son plein gré » est totalement contradictoire avec ses déclarations. Elle est formelle, elle a été emmenée à la voiture de police tenue par le bras et donc contrainte et forcée. La police pourrait prétexter pour elle qu’il s’agissait d’une mesure de vérification d’identité, mais alors pourquoi avoir procédé à une mise à nu partielle et à une fouille à même la peau ?  S’agirait-il d’une nouvelle technique pour vérifier l’identité d’un mineur ? D’autre part, à qui fera-t-on croire que deux filles de 12 ans et 14 ans se sont rendues de leur plein gré à l’hôtel de police de Lyon en plein après-midi ? Vous imaginez le tableau ? Tiens, on ne sait pas quoi faire, on s’embête un peu, il n’y a pas école, et si on allait faire un tour à l’hôtel de police pour se faire palper à nu par une femme policier… Enfin, le cas de Roman est pire encore puisqu’il a été menotté et emmené par un policier qui le tenait par une clé de bras autour du cou. Si ça, ce n’est pas de la contrainte, il faudra nous expliquer. Décidément, la police possède un langage bien à elle qui n’est pas vraiment le même que celui du simple citoyen.

     

    La mise à nu et les palpations des parties intimes

    Les cas de mises à nu abusives se sont multipliés ces dernières années. On rappellera simplement quelques exemples comme celui de ce couple de retraités de 70 ans convoqué à un commissariat et dont la femme « a dû se déshabiller complètement, sous-vêtements compris, tandis que son mari a été palpé en slip et en t-shirt. » (3) Ou encore cet homme de 63 ans arrêté pour défaut de permis de conduire et fouillé à nu 3 fois. (4) Même si depuis juin 2011, un arrêté (5) précise que la fouille intégrale avec mise à nu complète est interdite, il existe un lourd passif concernant le recours abusif des fouilles à nu par des policiers. Dans un rapport publié en janvier 2012 concernant les contrôles d’identité à l’encontre des jeunes issus des minorités, Human Rights Watch dénonce certaines pratiques policières notamment à Lyon: « Ils nous touchent de plus en plus les parties intimes », témoigne un jeune homme. L’organisation internationale regrette notamment l’absence de règles spécifiques concernant les palpations corporelles sur les enfants. (6)

    En ce qui concerne le témoignage de Maria, la police niera peut-être tout en bloc, à moins qu’elle ne joue sur les mots en parlant de mise à nu partielle et donc autorisée. Il restera néanmoins à expliquer les palpations à même la peau car les déclarations de jeune fille sont très choquantes. S’il ne s’agissait pas d’un policier, on pourrait parler à minima d’attouchements à caractère sexuel. D’autre part, quel est l’intérêt pour la police de procéder à des palpations sur les jambes de l’enfant, en partant des mollets et en remontant jusqu’à l’entrejambes à même la peau ? De nombreux autres cas de palpations à même la peau ont également été recensés. Une palpation sert à s’assurer que rien n’est dissimulé, non ? Sur une chemise, un jean, un pantalon, cela à un sens, mais à même la peau ? Quel est donc le but poursuivi par les policiers lors de ces palpations ?

    Mais au-delà de ces questions, ce qui est profondément choquant et inadmissible, c’est qu’en France, dans un pays démocratique qui vient d’élire un président socialiste, un citoyen et à fortiori un enfant mineur puisse se retrouver seul dans une salle avec un policier qui lui demande de se déshabiller et que ce dernier puisse procéder à des palpations sur son corps, à travers des vêtements ou à même la peau, sans personne pour contrôler ce qui se passe. Ni médecin, ni avocat, ni même aucun autre témoin. Combien de mineurs ont-ils été ainsi palpés, touchés, humiliés ? Combien de plaintes ont été déposées ? De quels moyens les parents disposent-ils pour prouver la véracité des faits avancés par leurs enfants ? C’est parole contre parole… Et on sait ce que cela signifie face à un fonctionnaire de police assermenté.

     

    La méconnaissance du code de déontologie de la police :

    En juin 2012, le Défenseur des Droits a remis son rapport à François Hollande. Il fait état de violences policières persistantes: menottage systématique, insultes, brutalités entraînant parfois la mort. Alors que le nombre global de dossiers reçus dans les quatre domaines d’activité du Défenseur a baissé de plus de 3 %, les plaintes concernant la déontologie de la sécurité ont explosé avec une augmentation de 96 %. (7)

    Garde à vue qui ne dit pas son nom et masquée par une prétendue audition libre à laquelle on emmène les enfants manu militari, usage des menottes sur un enfant de 12 ans, mise à l’écart des parents, fouille à nu partielle, palpations à même la peau, obligation faite aux enfants de signer des procès verbaux qu’ils ne comprennent pas, absence d’avocat, absence d’examen médical, absence d’enregistrement video des auditions… En plus d’une violation de la loi pour certaines d’entre elles, toutes ces dérives constituent très clairement une violation du code de déontologie de la police qui précise notamment dans son article 10: « Toute personne appréhendée est placée sous la responsabilité et la protection de la police ; elle ne doit subir, de la part des fonctionnaires de police ou de tiers, aucune violence ni aucun traitement inhumain ou dégradant. »  (8) Cet article précise en outre: « Le fonctionnaire de police qui serait témoin d'agissements prohibés par le présent article engage sa responsabilité disciplinaire s'il n'entreprend rien pour les faire cesser ou néglige de les porter à la connaissance de l'autorité compétente.»

    Ironie de l’histoire, le code de déontologie de la police date du 18 mars 1986. Elle est signée par un certain Laurent Fabius, Premier Ministre de l’époque et Pierre Joxe, Ministre de l’Intérieur. 26 années se sont écoulées depuis. Laurent Fabius est à nouveau en responsabilité aux plus hautes fonctions de l’Etat. Quant à Pierre Joxe, il exerce une activité d’avocat spécialisé dans le droit des enfants. On espère qu’ils se pencheront, ainsi que le gouvernement, sur ces exemples qui ne sont ni des exceptions, ni l’apanage de la police. Dans un article mis en ligne en septembre 2012, Louise Fessard dénonce également dans Médiapart les pratiques illégales de certains gendarmes contre des enfants roms. (9)

    On imagine l’effet destructeur de ce genre de traitement sur des enfants qui subissent des traumatismes à la fois physiques et psychologiques. Ces pratiques sont d’autant plus scandaleuses qu’elles sont commises par des agents dépositaires de l’ordre public et visent des enfants qui devraient être protégés plutôt que pourchassés, violentés et humiliés.

    Après l’affaire Neyret à Lyon, celle des policiers de Vénissieux mis en examen pour corruption, les fonctionnaires de la BAC écroués à Marseille pour vol, racket et trafic de drogue, il y a vraiment des pratiques à revoir de toute urgence au sein de la police française.

     

    (1) Les prénoms ont été modifiés

    (2) http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexteArticle.do;jsessionid=B8926A431D899272A108C6A693FFD5E5.tpdjo08v_2?idArticle=LEGIARTI000023876789&cidTexte=LEGITEXT000006069158&dateTexte=20120727

    (3) http://www.cnds.fr/avis/reponses_nov_08/Avis_2007_130.pdf

    (4) http://www.liberation.fr/societe/0101636431-fouille-a-nu-a-trois-reprises-pour-defaut-de-permis-de-conduire

    (5) http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=D097B418CC0952D6709EC4920C9E5F1C.tpdjo08v_2?cidTexte=LEGITEXT000024146234&dateTexte=20120727

    (6)  http://www.hrw.org/fr/news/2012/01/26/france-des-contr-les-d-identit-abusifs-visent-les-jeunes-issus-des-minorit-s

    (7) http://defenseurdesdroits.fr/documentation

    (8) http://www.interieur.gouv.fr/misill/sections/a_l_interieur/la_police_nationale/deontologie/code-deontologie/

    (9) http://www.mediapart.fr/journal/france/140912/des-gendarmes-varois-racontent-les-pratiques-illegales-contre-les-roms

  • Je fais partie des 90% d’enfants d’immigrés qui se sentent français, mais...

    MÉMOIRES
    11/10/2012 à 12h47

    Borhene M. | Journaliste


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    Ma mère est née au Maroc, mon père en Tunisie, moi en France : directement concerné par l’étude de l’Insee sur les enfants d’immigrés, voilà ce que j’en dis.


     

    « Tu n’es pas immigré toi. On ne t’a pas accueilli... C’est toi qui accueilles, mets-toi ça dans le crâne, fils. »

    Mon père ne s’est jamais embarrassé des questions existentielles. Un type à l’ancienne, pragmatique. Il est né en Tunisie dans les années 40, moi en France dans les années 80 :

    « Je suis tunisien et toi, tu es français, sans avoir à rougir de ta double culture. Je ne vois pas où est le débat. »

    Ma mère, arrivée du Maroc à Paris à la fin des années 70, non plus :

    LES PHOTOS

    Merci à Zohra, qui nous a prêté les photos de sa famille, originaire d’Algérie. Elle exerce un poste à responsabilités dans un grand groupe de presse. En nous remettant les clichés, elle raconte que lundi dernier, à la cantine de son entreprise, alors qu’elle s’apprêtait à mettre sur son plateau un feuilleté au jambon, le cuisinier lui a dit : « Ça, c’est pas pour vous ! » et a refusé de lui expliquer pourquoi. Le lendemain, elle a exigé des excuses du salarié. Qu’elle a obtenues. Rue89

     

    « Tu es né ici, tu vis ici. Même si tu voulais être autre chose que français, ça puerait le mensonge. En fait, tu n’as même pas le choix. »

    C’est donc tout naturellement que je fais partie de ces 90% d’enfants d’immigrés qui ont le sentiment d’être français, selon une étude de l’Insee parue ce mercredi.

    Plein de statistiques pour nous dire que les immigrés seraient moins bien lotis que leurs enfants nés en France, eux-mêmes à la traîne derrière les « ni immigrés, ni descendants ». Avec la précision suivante :

    « Si les discriminations existent, leur influence est difficile à mesurer. »

    « Il m’est arrivé de basculer de l’autre côté »

    « 67% des descendants d’immigrés ont le sentiment d’être vus comme des Français », dit aussi l’étude.

    Quid des 33% qui ne partagent pas ce point de vue ? « Une couleur de peau foncée rend parano », me disait mon voisin d’origine tchadienne à la fac, en cours d’histoire moderne. Il s’empressait de compléter :

    « Il n’y a pas de fumée sans feu non plus. »

    Je fais aussi partie des 67% d’enfants d’immigrés qui ont le sentiment d’être vus comme des Français, mais il m’est déjà arrivé de basculer dans les 33%. L’espace de quelques minutes, quand, pendant « un contrôle de routine », un policier vous dit qu’il aime tâter « vos couilles d’Arabe » et vous demande de vous allonger par terre.

    Quand l’un de ses collègues fait entrer un chien dans votre voiture pour chercher du shit, alors que juste en face de vous, une bande de blonds fument des gros pétards.

    Discrimination sournoise

    Quand vous postulez pour un emploi (payé une misère et pour lequel vous êtes surqualifié) dans la boîte où travaille l’un de vos amis « ni immigré, ni descendant » parce qu’il vous dit qu’elle recherche activement. Sans nouvelles de votre CV, vous le relancez. « Franchement, ils ne prennent pas trop de Rebeus apparemment... » De la discrimination, mais sournoise.

    Discrimination, un mot que n’utilise jamais ma mère. Elle ne fait pas de yoga, mais pour elle, c’est une histoire d’ondes. Un soir, elle m’a dit qu’elle ne le prononçait jamais pour ne pas décourager ses enfants :

    « Si moi, née au Maroc, j’ai réussi à décrocher un job fixe [fonctionnaire de catégorie C dans l’Education nationale, ndlr], vous pouvez y arriver. »

    Il pensait que je mentais sur mon salaire

    Il est dit aussi qu’un immigré « gagne environ 1 500 euros, son enfant 1 600. »

    Au niveau de l’éducation, je m’en sors mieux que mes parents. C’est déjà une réussite, une fierté et un bel investissement pour la suite. Mon père lisait et écrivait en arabe, mais pas en français. Ma mère avait décroché son bac au Maroc. Elle est parfaitement bilingue.

    Mais pour l’argent, c’est faux. Dans les années 90, mes parents, ouvriers, gagnaient au moins autant que moi en 2012.

    Mon père n’a jamais compris comment moi, avec mes diplômes universitaires, je touchais moins qu’un ouvrier à l’usine. Après mon master, j’ai galéré. Des petits boulots ici et là. Il pensait que je lui mentais sur mon salaire. Un soir, il a demandé à ma mère si je disais vrai. « Oui, c’est vrai. »

    L’ÉTUDE DE L’INSEE
    L’étude de l’Insee met le doigt sur la spécificité française. La France compte ainsi 6,7 millions d’enfants d’immigrés. Elle se distingue des autres pays européenns, où les immigrés de la première génération (ils sont 5,8 millions en France) restent plus nombreux que leurs descendants. Autre facteur évoqué, la réussite scolaire. Les enfants de l’immigration turque sont en sous-réussite, contrairement aux élèves originaires du sud-est de l’Asie. Les descendantes de Marocains, de Tunisiens et d’immigrés venus du Sahel obtiennent davantage le bac que les filles non issues de l’immigration. Concernant l’accès à l’emploi, 29% des enfants d’immigrés originaires d’Afrique sont au chômage cinq ans après leur sortie de l’école, contre 11% pour des Français dont les parents sont nés en France.

    Selon le rapport de l’Insee, les descendants d’immigrés d’Afrique sont trois fois plus au chômage que les Français d’origine, mais restent mieux lotis que leurs parents. Un écart dû au diplôme, à l’origine sociale et au lieu de vie, mais dont une part reste « inexpliquée ». Une manière subtile (ou pas) de dire qu’on ne peut pas prouver la discrimination.

    Tous mes rêves se déroulent en France

    Il m’est arrivé de mettre mes échecs aux entretiens d’embauche sur le compte de la discrimination. Souvent à tort, mais parfois à raison, quand une attitude ou une petite phrase me faisait dire que tout était déjà joué d’avance. A cause de ma peau, de mon adresse. Ou bien les deux.

    Et puis j’ai arrêté. Trop compliqué à gérer mentalement de se demander, à chaque fois, si on a été uniquement jugé sur ses compétences.

    Il y a trois ans, j’ai pensé m’exiler sur un autre continent. N’importe où, pourvu que je bosse. Mais je suis comme mes cousins en Tunisie – toutes proportions gardées – qui refusent d’imaginer une seule seconde de faire leur sac. Tous mes rêves se déroulent sur la même aire géographique : la France. Alors j’y reste.

    Et si ma mère avait été analphabète ?

    L’étude dit encore : « 14% des enfants d’immigrés estiment avoir été moins bien traités à l’école. »

    Je n’étais pas le plus épanoui en cours, mais j’ai eu de la chance. De bonnes facultés d’écoute, un bon baratin pour meubler dans les dissertations.

    Mon père avait plein de stylos dans la poche de sa veste, bien qu’il ne s’en servît jamais. Ma mère était moins « bling-bling », mais collectionnait les bouquins. Très tôt, j’ai commencé à les lire. Tout et n’importe quoi. Ça m’a permis d’acquérir un peu de culture générale et du vocabulaire. Et si ma mère avait été analphabète ?

    Je n’ai jamais compris l’attitude de certains professeurs, ni certaines de leurs méthodes pour démotiver leurs élèves. C’était comme s’ils se projetaient dans le futur et se disaient que « non, lui ne peut pas réussir, ce n’est pas possible » ou bien « bac+2, c’est largement suffisant pour lui ».

    Ceux-là profitent de la méconnaissance des parents immigrés – qui ont souvent entièrement confiance dans l’école – pour orienter à leur guise et détruire, en toute impunité, des carrières scolaires.

    « Il n’y a rien pour toi dans l’écriture »

    Ma mère voulait que je devienne avocat. Un classique. Moi pas. Je voulais écrire. Au lycée, je l’ai dit à certains profs, à qui j’ai demandé conseil. Je bombais le torse, j’étais parmi les meilleurs. Ils me l’ont dégonflé illico :

    « Tu sais qu’il y a des BTS, c’est très formateur. Il n’y a rien pour toi dans l’écriture. La précarité, le chômage, la galère »

    Ce n’est pas faux, mais c’est mon problème, pas le leur. A l’époque, pas d’Internet pour jeter un coup d’œil sur les forums. Mes parents ne pouvaient pas me renseigner, mon entourage proche non plus (aucun d’entre eux n’avait dépassé le bac).

    Je suis allé jusqu’en Master. Un coup de chance. Certains amis de la cité, plus doués – peut-être plus motivés – ne sont jamais arrivés jusqu’à l’université alors qu’ils m’en parlaient souvent. Comme Samir.

    A son père, les profs avaient dit qu’avec la mécanique, c’était un salaire assuré. Un truc du genre : « De toute façon, il échouera s’il va plus loin, autant ne pas perdre de temps. » Il a mordu. Je crois qu’il n’avait compris qu’un mot sur deux.

    Samir était moins convaincu, mais que pouvait-il dire ? On parle d’un collégien. Qui, d’ailleurs, n’a jamais fini son CAP carrosserie.

    Je ne sais pas ce que Samir penserait de cette étude de l’Insee. Moi, je la trouve précieuse pour au moins deux points. D’une part parce qu’elle définit ce qu’est un immigré et parce qu’elle permet de rassurer les sceptiques : je ne viens pas d’ailleurs et je me sens français, comme neuf enfants d’immigrés sur dix.

     
  • L’Union Européenne c’est la guerre !

     

    Le Prix Nobel de la Paix a été attribué à l'Union européenne, au moment même où, de l'Afghanistan à la Libye, et de l'Irak à la Syrie, l'Union européenne apparaît désormais clairement comme le simple paravent politique d'une alliance militaire euro-atlantiste voulant imposer la loi du plus fort à la planète entière.

    Cette attribution n'est donc pas seulement choquante du point de vue politique : tout le monde a compris que son objet est de tenter - bien inutilement d'ailleurs - de redonner un peu de prestige à une construction européenne dont les conséquences apparaissent désormais de façon criante comme désastreuses dans tous les domaines sans exception : économique, social, financier, monétaire, politique, social, industriel, scientifique, commercial, culturel, diplomatique et militaire. 

    Une décision orwellienne 

    Cette attribution est également choquante du point de vue de la morale et de l'éthique, En procédant à une inversion totale des valeurs qu'elle sous-tend, l'attribution du Prix Nobel de la Paix à l'UE/OTAN revêt un caractère "orwellien", en rappelant cet infernal univers décrit dans le roman 1984 : "De son poste d’observation, Winston pouvait encore déchiffrer sur la façade l’inscription artistique des trois slogans du Parti :

    « LA GUERRE C’EST LA PAIX - LA LIBERTÉ C’EST L’ESCLAVAGE - L’IGNORANCE C’EST LA FORCE »

    Du reste, le caractère orwellien de cette décision se retrouve également dans le fait - insuffisamment souligné - que le Prix Nobel de la Paix a été officiellement attribué à l'Union européenne, non seulement pour avoir prétendument fait œuvre de paix mais aussi « pour avoir contribué pendant plus de six décennies à promouvoir la démocratie et les droits de l'homme en Europe ». 

    Passons outre le caractère ubuesque qu'il y a à attribuer un prix pour de prétendus mérites s'étalant sur « plus de six décennies » à l'Union européenne qui n'existe que depuis 20 ans. 

    C'est en effet le traité de Maastricht de 1992 qui a créé l'Union européenne, avec sa monnaie, sa politique étrangère et de sécurité commune, son caractère fédéral, etc., et qui est à l'origine de la Bérézina tous azimuts que je rappelais précédemment. 

    Mais ne passons pas outre au fait qu'en matière de démocratie et de droits de l'homme :

    - l'Union européenne se développe selon le principe du « despotisme éclairé », de l'aveu même de certains de ses plus éminents responsables (http://rhone.u-p-r.fr/articles-thematiques/articles-qui-a-ose-le-dire/qua-ose-dire-tommaso-padoa-schioppa)

    - l'Union européenne considère comme nuls et non avenus tous les référendums populaires qui ne se plient pas à sa volonté (comme ceux du 29 mai 2005 en France, du 1er juin 2005 aux Pays Bas, du 12 juin 2008 en Irlande, etc),

    - l'Union européenne viole ouvertement ses propres traités (comme l'article 125 du TFUE qui interdit le renflouement financier d'un Etat par un autre,

    - l'Union européenne accepte les commémorations officielles d'anciens Waffen-SS dans les pays baltes et fait même front commun avec eux sur cette question à l'ONU (cf. vote à l'Assemblée générale des Nations Unies du 22 décembre 2010 : http://fr.rian.ru/world/20101222/188193064.html),

    - l'Union européenne impose d'authentiques "dictateurs" pour diriger les États récalcitrants, c'est-à-dire des dirigeants cooptés par la Commission européenne et par Goldman Sachs, mais qui ne se sont jamais soumis au suffrage universel (comme MM. Papademos en Grèce et Mario Monti en Italie),

    - l'Union européenne vide de sens ce qui restait des démocraties, notamment avec le TSCG qui retire aux parlements leurs prérogatives essentielles en matière budgétaire,

    - etc.

    Mais il faut aller au-delà de ce cynisme révoltant. Il faut examiner de près cette affirmation, véhiculée par l'attribution de ce Prix, selon laquelle la construction européenne aurait installé la paix sur le continent européen. Cette affirmation doit être étudiée avec beaucoup de précision car il s’agit de l’un des arguments les plus efficaces de la propagande européiste.

    Non, la paix en Europe ne doit rien à l'Union européenne

    Tirant parti de ce qu’il n’y a pas eu de conflit armé, en effet, entre la France et l’Allemagne depuis 1945, la propagande européiste nous assure que cette situation heureuse découle indubitablement de la construction européenne et que celle-ci ne saurait donc être remise en question, sauf par de dangereux va-t-en guerre.

    Pour beaucoup de Français, cet argument selon lequel « l’Europe, c’est la Paix » est d’autant plus intimidant qu’il semble incontestable. Il joue même un rôle décisif pour les Français qui ont personnellement des souvenirs d’enfance de la Seconde Guerre mondiale. Comme l’ont révélé les sondages post-électoraux effectués par tranche d’âge après le référendum de 2005, l’argument de la paix explique principalement pourquoi ce sont les électeurs de plus de 60 ans – et davantage encore ceux âgés de plus de 70 ans – qui ont été les seuls à voter majoritairement en faveur de la Constitution européenne.

    Pourtant, cet argument selon lequel « l’Europe, c’est la Paix » est à la fois faux et très dangereux. Et l’UPR tient non seulement à ne pas le passer sous silence mais elle tient par-dessus tout à en expliquer la fausseté. Car, comme bien souvent dans l’histoire des hommes, une construction politique prétendument porteuse de paix est en train de nous conduire à la guerre.

    Examinons pourquoi.

    La construction européenne n’a été pour rien dans le maintien de la paix en Europe depuis 1945

    Contrairement à ce qu’assène la propagande, la construction européenne n’a été pour rien dans le maintien de la paix sur le continent européen depuis 1945 (plus exactement dans sa partie occidentale, car le continent a connu plusieurs conflits très meurtriers dans l’ancienne Yougoslavie).

    Qu’est-ce qui permet de l’affirmer ?

    Tout d’abord la simple chronologie des faits.

    En effet, si la fameuse Déclaration Schuman date du 9 mai 1950, le Traité de Rome n’a été signé quant à lui que le 25 mars 1957 et les institutions communautaires ne se sont mises en place que très progressivement ensuite. Ce simple rappel des dates a une conséquence logique immédiate : si la paix a prévalu entre 1945 et, disons, le début des années 1960, il est tout simplement impossible d’en attribuer le bénéfice à quelque chose qui n’existait pas.

    Ainsi, ce n’est pas grâce à la CECA balbutiante ou au Traité de Rome, puisqu’il n’existait pas, que le blocus de Berlin de 1953 ou que l’insurrection hongroise de 1956 n’ont pas dégénéré en conflit mondial. Si la France et l’Allemagne ne sont pas entrées en guerre l’une contre l’autre pendant les années 50, c’est parce que ce n’était tout simplement pas le sujet du moment, loin s’en faut. La guerre qui menaçait d’ensanglanter l’Europe ne risquait pas d’opposer les deux rives du Rhin mais le camp occidental sous influence américaine et le camp socialiste sous influence soviétique.

    Or, ce qui a préservé la paix porte un nom : l’équilibre de la terreur. C’est-à-dire la perspective d’une « destruction mutuelle assurée » – c’était le nom même du concept stratégique (« MAD » pour « Mutual Assured Destruction » en anglais) entre les troupes de l’OTAN et celles du Pacte de Varsovie -, à l’issue d’une apocalypse nucléaire qui aurait anéanti le continent et sans doute même la planète entière.

    Ainsi donc, et l’on se sent presque gêné de devoir le rappeler tant la propagande européiste a occulté la réalité des faits, si la paix a prévalu entre 1945 et la chute du Mur de Berlin en 1991, c’est parce que l’Europe était, de part et d’autre du rideau de fer, armée jusqu’aux dents. C’est une triste réalité mais elle est indéniable : ce sont les bombes thermonucléaires, les sous-marins lanceurs d’engins, les forces aériennes stratégiques et les missiles balistiques ou de croisière, qui ont assuré la paix en Europe. Ce ne sont pas les montagnes de paperasses des technocrates de la Commission de Bruxelles visant à harmoniser l’éclairage des voitures ou le pourcentage de matières grasses dans le beurre de cacao…

    D’accord. Mais maintenant ? Eh bien maintenant, il faut regarder le monde tel qu’il est en 2012 et non pas le monde tel qu’il était il y a cinquante ou cent ans.


    - Exercice "FIESOLE 2009" de l'EUROFOR en Italie. Des militaires de 5 pays membres de l'UE, réunis dans l'EUROFOR, s'entraînent à d'éventuelles « opérations de stabilisation » de l'Alliance Atlantique : il s'agit en fait d'opération de déstabilisation ou de guerres d'agressions prédatrices -

    Les trois évolutions majeures de l’Occident depuis 1945

    Trois évolutions structurelles extrêmement puissantes se sont imposées en Europe occidentale depuis la fin du second conflit mondial.


    1. – Première évolution majeure : la fin des guerres classiques entre pays développés

    La première de ces évolutions concerne la fin des guerres classiques entre pays développés.

    L’histoire européenne a été marquée, depuis la Renaissance, et surtout depuis la Guerre de Trente Ans et le Traité de Westphalie de 1648, jusqu’en 1945, par la guerre classique, c’est-à-dire des conflits opposant les armées d’État à État (armées de mercenaires d’abord, régulières ensuite).

    Or ce type de conflits classiques tend désormais à disparaître, sinon de toute la surface de la planète, du moins de tous les pays très développés.

    Pourquoi ? Pas du tout sous l’effet des institutions communautaires. D’ailleurs, les Français envisagent-ils davantage de faire la guerre à la Norvège qu’à la Finlande parce que la première n’est pas dans l’Union alors que la seconde l’est ? Évidemment non.

    Autre exemple : un coup de chasse-mouche du dey d’Alger contre l’envoyé de Charles X avait été un motif jugé suffisant pour que la France intervienne militairement en Algérie en 1830. Mais, un siècle et demi après, le gouvernement français n’a jamais même simplement envisagé d’envoyer des soldats français en Algérie pour empêcher qu’un nombre significatif de nos compatriotes s’y fassent assassiner pendant les années 1980 et 1990. L’Algérie n’étant pas dans l’Union européenne, ce refus français d’entrer en guerre, si exactement contraire à ce que fut l’attitude française en 1830, tient donc à des causes qui n’ont rien à voir avec la construction européenne.

    Quelles sont ces causes ?

    Si la guerre classique d’État à État tend à s’éteindre dans l’ensemble des pays développés, c’est essentiellement sous le double effet :

    – d’une part d’un profond changement des mœurs, découlant de la hausse des niveaux de vie et de la généralisation de l’éducation,

    – d’autre part de la généralisation des moyens de communication visuels et instantanés : la télévision, puissamment relayée désormais par Internet.

    Les États-Unis ont perdu la Guerre du Vietnam en 1975, d’abord et avant tout parce que le peuple américain ne supportait plus de voir les appelés du contingent mourir en direct sur le petit écran jour après jour, et que la conscience universelle n’aurait pas toléré que Washington usât de l’arme nucléaire dans ce cas.

    C’est l’instantanéité et l’omniprésence de l’information qui rend la guerre classique de plus en plus inacceptable aux yeux des opinions publiques des pays développés, et nullement les institutions bureaucratiques de Bruxelles.

    Cet état de fait entraîne deux conséquences majeures :

    a) l’apparition de guerres nouvelles et d’un type inconnu entre les pays développés

    La première conséquence, c’est que les États développés ne peuvent plus réellement se faire de guerre classique entre eux. Cela ne signifie hélas pas qu’ils ne se font plus la guerre du tout ! Cela signifie seulement que les guerres qu’ils se livrent sont d’une toute autre nature que les guerres classiques.

    Désormais, les guerres entre pays développés sont beaucoup plus sournoises. Elles se font de façon invisible pour l’homme de la rue : il n’y a plus de déclarations de guerre, les armements classiques n’apparaissent plus, les destructions matérielles et humaines sont devenues très faibles.

    Les guerres du XXIe siècle usent d’autres moyens, beaucoup plus perfides et sophistiqués :

    - leurs armes sont les médias, les campagnes de propagande, les opérations de désinformation, les manipulations psychologiques, les actes terroristes à la paternité douteuse ;

    - leurs cibles sont les cerveaux de chaque individu, leur mise en conditionnement pour accepter des évolutions et des prises de contrôle souvent bien plus totales que ce à quoi parvenaient les guerres classiques d’autrefois.

    C’est en pensant à ce nouveau type de « guerre inconnue », de guerre du XXIe siècle, que François Mitterranda livré, dans le testament politique qu’il a confié au journaliste George Marc Benamou quelques semaines avant sa mort, ces terribles phrases que j’évoque dans certaines de mes conférences :
     

    « La France ne le sait pas, mais nous sommes en guerre avec l’Amérique. Oui, une guerre permanente, une guerre vitale, une guerre économique, une guerre sans mort…apparemment. Oui, ils sont très durs les Américains, ils sont voraces, ils veulent un pouvoir sans partage sur le monde… C’est une guerre inconnue, une guerre permanente, sans mort apparemment et pourtant une guerre à mort ! »

    (Source : Le dernier Mitterrand de Georges-Marc Benamou – Date de publication : 27/1/1997 – Editeur : Plon – Omnibus).


    b) – la relégation des guerres classiques dans des zones périphériques et hors du champ des médias

    La seconde conséquence, c’est que lorsque les pays très développés ont encore recours à des interventions militaires, ils ne le font désormais que dans des zones périphériques du monde, éloignées et difficiles d’accès pour les médias, et sous des contraintes très fortes : en n’utilisant plus de conscrits mais une armée de métier, en ayant pour objectif le « zéro mort » pour leurs propres soldats, donc en privilégiant les bombardements aériens aux opérations terrestres, en visant à ce que le conflit soit le plus bref possible, et enfin en verrouillant le plus possible la couverture de presse.

    C’est ce type de guerre qui se déroule dans plusieurs régions du monde, et notamment en Afghanistan, en Irak, ou en Libye, où les armées des pays membres de l’Union européenne ont été ou sont d’ailleurs très largement engagées, sous couvert d’opérations de l’OTAN.



    2. – Deuxième évolution majeure : le déclin du taux de natalité dans les pays d’Europe

    La deuxième évolution structurelle concerne le déclin du taux de natalité dans les pays d’Europe, qui entraîne depuis des années un vieillissement accéléré des populations.

    Cette évolution est tout spécialement spectaculaire en Allemagne puisque l’un des scénarios démographiques probables envisage que l’Allemagne perde 13,7 millions d’habitants d’ici à 2050, et cela malgré l’immigration annuelle massive de 100 000 personnes. En 2050, les personnes de plus de 60 ans représenteraient plus de 40 % de la population allemande et seraient presque trois fois plus nombreuses que les moins de 20 ans. (source : article « Démographie de l’Allemagne » dans Wikipédia).

    Ces données démographiques sont capitales car tous les historiens savent que les guerres naissent très généralement entre des zones pauvres enregistrant une forte croissance de leur population et des zones riches de faible pression démographique. De ce point de vue, quel historien ou spécialiste des conflits peut sérieusement croire que la guerre est plausible entre les pays de l’ouest européen, alors que ceux-ci sont menacés de dénatalité et que les personnes âgées y sont d’année en année plus nombreuses ?

    3. – Troisième évolution majeure : la démographie des pays du sud de la Méditerranée (Maghreb et Afrique)

    Enfin, la troisième évolution structurelle concerne justement la démographie des pays du sud de la Méditerranée (Maghreb et Afrique), ainsi que, de façon plus éloignée géographiquement, celle du sous-continent indien.

    Pour les raisons que l’on vient de rappeler, tout spécialiste sérieux ne peut pas ignorer que la disparité des situations démographiques et économiques entre les deux rives de la Méditerranée constitue le principal risque de guerre pour l’Europe dans les décennies qui viennent.

    Or, et c’est là la tragique ruse de l’Histoire, le principe même de la construction européenne consiste précisément à repousser les pays du Maghreb et d’Afrique à l’extérieur du périmètre européen (la candidature du Maroc à l’entrée dans l’Union européenne ayant d’ailleurs été officiellement rejetée).

    Les européistes peuvent évidemment rétorquer que les pays du Maghreb ou d’Afrique n’ont pas leur place dans une « construction européenne ».

    Mais cette réponse fait comme si la définition purement conventionnelle de ce que sont des continents devait primer sur une réflexion sage sur ce qu’il convient de faire pour préserver la paix des futures générations des deux côtés de la Méditerranée.

    CONCLUSION : Par son principe même, l'Union européenne nous conduit tout droit à la théorie du "Choc des Civilisations"

    En réalité, ce raisonnement cynique et dur des européistes prouve en quoi l’Europe, loin de nous assurer la paix, est au contraire en train de nous amener la guerre. 

    Si les européistes croyaient sincèrement que ce sont les dizaines de milliers de pages de directives d’harmonisation émanant de la Commission de Bruxelles qui ont empêché une nouvelle guerre en Europe depuis un demi-siècle, alors ils devraient logiquement proposer d’intégrer au plus vite les pays du sud dans cette construction politique censée garantir la paix.

    En rejetant au contraire ces pays, ils font la preuve de leur terrible inconséquence et ils révèlent à leur corps défendant que la construction européenne n’est bien qu’une opération conçue depuis des années à Washington pour faire de l’Europe un glacis géostratégique américain. Une opération qui présente toutes les allures d'un apartheid au niveau planétaire, distinguant les pays en deux catégories : les serviettes euro-atlantistes d'un côté, et les torchons de l'autre côté.

    Cet asservissement politique nous conduit donc tout droit au Choc des Civilisations, théorisé précisément par Washington.

    En accordant le Prix Nobel de la Paix à l'Union européenne, qui n'est que la face civile d'une médaille dont la face militaire s'appelle OTAN, M. Jagland et ses commanditaires viennent d'accorder le Prix Nobel de la Paix à la pensée et à la stratégie les plus inquiétantes et les plus dangereuses pour la paix du monde.

    François ASSELINEAU

  • Victoire de Chavez !

     

    Hu ! Ha ! Chavez no se va !

    L’empire fait la gueule ce matin.

    Quoi ? Il ne suffit plus de mentir ?

    Chavez, la mine resplendissante, rien de tel qu’un petit cancer pour vous remettre sur pied, a remporté pour la troisième fois les élections Vénézuéliennes. Au pouvoir depuis 14 ans, il va remettre ça pour encore six ans. Les résultats sont clairs.

     Une participation de 80%, mazette ! 54,42 % des voix devant Henrique Capriles 44,97%.( Sur 90% des bulletins)

    Quelle merveilleuse nouvelle pour cette Amérique du Sud qui échappe encore aux griffes de l’Amérique du nord, l’Amérique des Morts, celle qui sacrifie son peuple aux folies assassines d’une classe qui prospère dans le pétrole, les armes, les banques, vols de vautours sur la planète entière.

    Il paraît que Chavez est un « dictateur » . Vraiment pas « fut-fut » pour un dictateur ! 54, 42 % des votants ! En Afrique ils font du 90% sans problème !

    Ah ! Les ennemis de Chavez !

    Il faudrait que notre Hollandalo lui demande comment il fait pour avoir régulièrement entre 61% et 69% d’opinions favorables !

    Le succès de Chavez, une révolution en construction, c’est son pays décrété « territoire libre d’analphabétisme » par l’Unesco en 2005, c’est près de 60 000 nouveaux établissements, 55 000 enseignants incorporés cette année, 75 000 bibliothèques, un accès gratuit à la santé avec la coopération de Cuba, la création de dispensaires et de médecins dans les banlieues et le secteur rural, la production nationale de médicaments génériques gratuits, 178 000 Vénézuéliens pauvres récupérant la vue grâce à la mission « Miracle », le traitement du Sida gratuit, 4 millions de personnes engagées dans le sport, la reconnaissance des peuples indigènes, la distribution de terres aux paysans, 3 millions d’hectares distribués, des pensions de vieillesse à plus de 20 000 agriculteurs et pêcheurs qui ont atteint l’âge de la retraite sans avoir cotisé, la nationalisation des secteurs de l’économie qui, adossée à la hausse des prix du pétrole, ont généré d’importants revenus dont bénéficie la majorité de la population.

    Une véritable révolution sociale avec un bilan spectaculaire qui se consolide tous les ans.

    Telle est la différence entre le socialisme et le libéralisme. Eternelle lutte des classes. D’un côté on aide le peuple, de l’autre on lui dit : « Démerde-toi et si tu n’y arrives pas, c’est que tu es un looser. Crève. Et tais-toi. » La loi des vainqueurs.

    Aujourd’hui la loi des vainqueurs au Vénézuela, c’est la loi des pauvres.

    Que c’est bon ! Comme on est heureux pour eux !

    Et aucune CIA , aucun article bidonné, aucune propagande du « Monde » qui, ce matin, glisse un petit article « Chavez ira-t-il au bout de son mandat », n’y peut rien. Le peuple a parlé !

    Quelle merveille victoire aussi pour cette Amérique du Sud qui écharpée par des coups d’Etat , des interventions armées et secrètes, un désordre agité par les cartels de la drogue, une corruption endémique, une violence qui paraît ne jamais vouloir cesser, crée les moyens de son union et de sa victoire.

    Comme nous sommes gris et frileux à côté d’eux ! Comme brille le Mercosur , cinquième puissance mondiale des Caraïbes à la Patagonie ! Comme croît et embellit, échappé au laboratoire de l’expérimentation du néo-libéralisme avec son putassier FMI, tellement bien décrit par John Perkins dans ses « Mémoires d’un assassin économique », une Amérique Latine qui devient le laboratoire de la contestation.

     

    C’est sans doute pour cela que le Front de Gauche avait organisé hier soir une soirée électorale. Les amis de l’Usine, qui est le QG du parti, avaient invité la gauche libero et avaient préparé une super ambiance de fête, guitares, chansons, tortillas, mojitos et autres délices locaux.

    Pour Mélenchon qui prenait la parole après Corbières et Delapierre, cette élection revêtait une importance immense. Il rappela la venue au pouvoir de Chavez. En ces temps-là, un libéralisme pur et dur régnait sur le pays, le peuple était assommé, comme nous le sommes un peu nous-mêmes, mais un jour, le pouvoir augmenta le prix des billets de bus. Et tout partit de là. Une révolte du peuple, l’envoi de l’armée. 3000 morts. Et Chavez élu.

    Or ce qui est arrivé là-bas, arrivera inéluctablement ici .

    Avec le TSCG nous sommes engagés dans une voie « austéritaire » qui un jour, sur une augmentation qui sera jugée insupportable, conduira à des révoltes dont la violence est inévitable. Les libéraux veulent pousser le peuple à la lutte pour le mater, pour l’effrayer. Mais dans ce genre de combat ,on ne sait jamais ce qu’il advient. Au Vénézuela, la victoire du peuple est née de cette folie.

    C’était un plaisir, hier soir, d’entendre Mélenchon jouer au professeur d’histoire, parler, tout simplement de ses émotions d’homme quand il voit cette foule de pauvres gens sauvés de l’indignité. « Oui, je pleure, je le dis ». Au dix-huitième siècle, qui ne sortait pas du théâtre en larmes était un moins que rien. A présent un homme ne pleure pas. Est-ce pour cela qu’il est moins heureux ?

    Il parlait aussi des « socialistes », ses ex-copains qu’il a tant connus et qui ne connaissent strictement rien à l’Amérique du Sud. De Hollande, si grand politique, allant soutenir l’ennemi de Lula, de Moscovici lui aussi égaré dans des préférences stupides.

    Je suis très amusée quand j’entends dire que Mélenchon est en fait « plus lié qu’on ne le croit au PS. » Il a vécu dans leur groupe assez longtemps pour les connaître et, ne pouvant les réformer, les a quittés en devenant ce qu’on appelle un homme d’honneur.

    Mais un homme d’honneur qui prend fait et cause pour le peuple et contre le sacro-saint libéralisme, il faut le cisailler, l’attaquer de toutes les façons. Comme le fait cette presse propagandiste qui bourre le mou de lecteurs ignorants.

     

    Hier, un des grands sujets était l’arrestation de cet islamiste (pardon « salafiste » est le mot à la mode !) , ce salafiste , donc, qui a lancé une grenade dans une épicerie juive. En plein vote du TSCG. Comme l’affaire Merah en plein vote des présidentielles. Comme l’assassinat de l’ambassadeur américain à Benghazi, en pleine élection américaine. Vous pensez bien que je ne vais pas dire que c’est voulu ! Dieu m’en garde ! Mais quels hasards qui tombent bien pour dire : « Votez pour ceux qui vous défendent contre les méchants ! Ayez peur, braves gens, mais nous sommes là ! »

    Pendant ce temps le Nouvel Obs produit un superbe portrait titré : « Valls vice-président de la république. »

    Arrêtez de prendre vos désirs pour des réalités les gars…

     La France est encore bien endormie, mais cette histoire de TSCG, ces collectivités territoriales qui viennent, enfin, de découvrir, atterrées, ce que sera pour eux ce nouveau temps, voilà qui, peut-être va nuire à vos projets. 

    Quand allez-vous augmenter le prix des billets de tram ?

     

    Mais, ce matin, soyons à la joie de tout un peuple.

    Hu ! Ha ! Chavez no se va !!!!!

    Chavez, président de la république du Venezuela !

  • L’Union Européenne, prix Nobel de la paix !

    parAriane Walter

     

    Ahahahahahahahahahahahahahahahahahahahahah !!!!

    Je n’en peux plus ! Je m’étouffe !

    Prix Nobel !!! Quel prix Nobel ? Chantal Nobel ? Des sagas TF1 ?

    Non, là c’est trop ! Prix Nobel de la Paix ! Ils perdent la tête !

    Mais ils veulent en venir où ? Quel est le message subliminal : « On vous fait crever et on se fout de vous ! » ?

    L’Europe va de manif en manif dont nous ne connaissons pas le quart de la moitié. Des hommes gazés, matraqués, ensanglantés voilà ce que deviennent les citoyens européens courageux qui demandent simplement à ce que la démocratie soit respectée.

    Le nom le plus haï en Europe est Europe.

    Une belle idée transformée en champ de misère.

    Et c’est cette mère maquerelle, cette Europe de la Finance et des mafias, qui reçoit le prix Nobel de la paix !

    Il faut dire qu’après Obama, prix Nobel de la paix l’an dernier et l’Europe, prix Nobel cette année, il reste pour l’an prochain Netanyahou de retour de la guerre d’Iran.

    Ah ! C’est de l’ironie ! Il faut le dire.

    Ces pauvres Nobels ! On les a payés combien ? Des toits à refaire ?

    Avant c’était une gloire « prix Nobel ». Maintenant, la honte !

    Tout ceci est tellement gros que cela ne manque pas quand même de poser des questions.

    Est-ce une manière de dire aux gens qui réfléchissent dans ces pays :

    -Ecoutez le populo, vous pouvez faire ce que vous voulez, vous êtes cuits et recuits. On vous tient et on vous fait sauter en barbecue ! On se fout complètement de vous ! Et ce n’est que le début ! Ce que vous pensez, ce que vous faites, on s’en fiche royalement. Les princes, c’est nous qui les désignons. Et ils font ce que nous leur disons de faire. Et vous, ou vous allez travailler pour nous pour deux francs six sous ou vous allez aller crever de faim où vous voudrez. Car il n’y a pour vous que ces deux solutions. C’est comme ça. C’est décidé. Pas content ? Ben , essayez de nous faire partir. Avec vos manifs pacifiques ! Pauvres ploucs ! Vous êtes noyautés de tous les côtés ! Oui, on était sûr que ça allait vous faire marronner un max cette nomination de l’UE au prix Nobel de la paix. Mais c’est une manière de vous dire ce que vous êtes et ce que vous valez. C’est une jouissance de se foutre de vous. On vous mène une guerre silencieuse et sympa qui ne nous coûte pas cher et qui nous rapporte un max. On vit sur votre dos. On va vous piquer vos salaires, vos impôts et aussi vos domaines, votre patrie. Il y a longtemps que ça a commencé. Vous vous réveillez un peu tard. Un peu trop grassouillets. Un peu trop gavés. Le maniement des armes vous ne connaissez pas trop. Voilà pourquoi vous nous faites très peur. Oh ! Oui !!! Allez soyez beaux joueurs ! Mettez vous à genoux et adirez vos nouveaux maîtres ! Petite Europe ! L’Amérique, autrefois est tombée devant quelques centaines de conquistadors et aujourd’hui vous tombez devant quelques mots , quelques lois. Rien de plus. Quelques cars de police pour vous faire peur ! Bouh !!! et pour nous la gloire et la domination totale ! Et ça ne fait que commencer ! Soyez en sûrs ! Vive l’Europe prix Nobel de la paix ! Puisque tout ce qui est prix s’achète ! »

    Face à cette réalité, nous sommes désarçonnés.

    N’en ayons pas honte.

    Nous ne sommes pas des guerriers.

    Et se battre où ?

    Contre qui ?

    Nous avons à nous unir. Réfléchir. Apprendre. 

    Nous sommes comme ces paysans qui se font racketter et qui mettent du temps avant de s’organiser.

    Il faut d’abord que cette idée entre dans nos têtes. Nous sommes en guerre. Nous sommes occupés. Ceux qui nous dirigent collaborent avec la finance européenne et mondiale et ne feront rien pour nous, sinon nous vendre ce qui est déjà fait depuis le 9 octobre 2012. 

     

    Le Portugal offre un beau cadeau à l’Europe pour la féliciter de ce prix Nobel : une grève générale le14 novembre. Quels autres pays d’Europe suivront ? L'espagne est partante.

    Mais peu importe. Si ce n’est pas à ce moment-là, cela viendra. Inéluctablement.

    Attention au premier mort, messieurs de la police et du Nobel.

    Le mépris, la colère, l’écœurement, la haine, la fureur voilà les sentiments que vous nous inspirez.

    Vous êtes la déchéance d’une espèce humaine vouée à la solidarité, au progrès, à l’amour du prochain.

     

    L’Europe des marchés et de Goldman Sachs, prix Nobel de la paix !!

    Ahahahahahahahahahahahahahahahaaaaa !!!!

    Mafia !