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  • Quand un gendarme rie...


    Les perles scolaires sont célèbres, pourtant, il existe dans l’administration policière quelques monuments qu’il serait dommage d’ignorer plus longtemps.

    C’est au sein de la police et de la gendarmerie que des internautes malicieux ont enquêté afin de nous proposer un florilège de bon aloi. lien

    Les constats d’accident de voiture riches en humour involontaire.

    Commençons par un « soudain, la voiture recula pour mieux avancer »…suivi par un logique « ce mur avançait à grand pas vers le véhicule  » ? puis, peut-être juste après, du « ayant perdu les deux bras, le conducteur faisait de grands signes pour attirer l’attention des autres automobilistes ».

    On ne dira jamais assez les dangers que représentent les murs : « c’est à l’intersection de 2 routes que le mur à violemment heurté la voiture  ». lien

    Mais les murs ne sont pas toujours responsables des pires accidents, la plupart du temps les voitures n’ont pas besoin de leur aide pour se percuter, ce qui a permis à un gendarme de rédiger un cartésien : « il est à noter que les 2 véhicules sont entrés en collision l’un avec l’autre exactement le même jour ».

    Lorsque l’accident prend une tournure plus tragique, on a pu découvrir dans un constat un terrible : « le cadavre ne semblait pas en possession de toutes ses facultés »… complété par un « la tête ne lui tenait plus que par la peau du derrière » suivi par cette lapalissade : « l’accident qui avait provoqué sa mort était bien un accident mortel  »…ou : « très gravement brûlée, elle s’est éteinte pendant son transport à l’hôpital » et quid de cette affirmation : « mort sur le coup, l’homme avait déjà été victime d’un accident identique l’an dernier  ».

    La mort de certains soulèvent d’ailleurs pas mal d’interrogations : « l’homme s’est pendu après s’être tranché la gorge ».

    Un gendarme a tout de même noté cette incohérence : « percé de plusieurs balles, le cadavre flottait quand même dans la rivière ».

    Mais parfois, fort heureusement, l’accident ne se solde que par un peu de tôle froissée, et fatalement, le conducteur interrogé semblant avoir absorbé des produits illicites, comme l’a observé ce gendarme : « le plaignant visiblement en état d’ébriété prétendait s’appeler Jésus, et signa le formulaire d’une croix »…puis quelques instants après, ce constat : « ses explications étaient si embrouillées que nous avons dû le relâcher, faute d’avoir la preuve que nous pouvions comprendre ses explications  » ou du « ses papiers, même s’ils étaient faux, étaient parfaitement en règle  ».

    L’histoire ne dit pas s’il s’agit du même dont un policier déclare : « ivre au milieu de la rue principale du village, l’homme nous a traités de sales flics, ignorant que nous étions des agents de police » ou de celui-ci : « comme il devait être pris en charge au plus vite par un asile d’aliénés, il a été conduit au poste de police  ».

    Parfois un constat peut nous plonger dans un abime de perplexité : « le pendu est mort noyé » ou bien : « si la fenêtre du bureau n’avait pas été ouverte, elle aurait été fermée, ce qui lui aurait permis de s’enfuir  » et le très cocasse : « l’infraction fut constatée par la police 2 jours après qu’elle n’ait lieu » qui n’a rien à envier au : « pour sortir, il est clair que l’homme avait dû d’abord entrer ».

    Un autre conducteur eut un comportement étrange relevé par la police : « après avoir enfilé deux sens interdits, l’homme s’en est pris à la conductrice  » ou de celui-ci dont la gendarmerie finit par rédiger un « ses explications ne nous paraissant pas très claires, nous avons sommé l’homme de parler français sous peine d’amende  ».

    Et puis bien sur, il y a les agressions et fatalement les interrogatoires qui s’en suivent : « pour finir, l’interpelé avoua le vol ainsi que quelques autres meurtres »…ça doit être le même pour lequel un gendarme écrivit : « le motif du vol était le meurtre  »…concluant par une phrase capable de plonger n’importe qui dans un abime de perplexité : « selon ses dires, l’homme est mort vers 16h35  ».

    Les interrogatoires tournent parfois à l’étrange : « pendant tout l’interrogatoire, l’homme n’a cessé de nous dévisager avec ses propres yeux  »… « Maitrisés par nos soins, l’homme s’est enfui à toutes jambes, malgré sa jambe artificielle qui s’était décrochée »… « L’homme a juste eu le temps de déposer sa plainte sur le bureau avant de s’écrouler devant nos yeux qui n’ont rien compris  ».

    D’autres, comme celui qui suit, n’ont pu être entendus : « un violent coup de marteau l’avait cloué au lit depuis 2 jours  ».

    Heureusement, d’autres sont prêts à tout dire : « interrogé par nos soins, l’homme a alors menacé de nous répondre si on continuait à l’interroger ».

    Finissons par les disputes de couples : « l’homme qui était aussi sourd que son épouse, ne semblait pas s’entendre très bien avec elle ».

    On connait le profond sens de la déduction de nos pandores, surtout lorsque l’on découvre cette réflexion : «  quand nous lui avons demandé de s’expliquer, l’homme a souri comme un coupable  ».

    Par contre, certains supportent très bien les interrogatoires : «  c’est alors que le suspect a eu l’audace de s’endormir pendant que nous l’interrogions ».

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    Il y a 2 années - 9 minutes

    Aurélie Boulet, alias Zoé Shepard, dépeint dans Absolument dé-bor-dée ! l’administration.

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    Certains suspects utilisent des méthodes limites pour tenter d’impressionner les forces de l’ordre : « le suspect nous a alors menacé en fronçant les sourcils  »…ou : « sous le coup de la colère, l’homme mangea une pomme en ricanant  ».

    Il y a aussi ceux qui, malgré tout, s’en tirent sans la moindre condamnation : «  le récidiviste n’avait jamais rien eu à se reprocher  » d’autant que les gendarmes ajoutaient : « nous avons donc pu constater qu’il n’y avait rien à constater ».

    Et puis il y a les disparitions : « la disparition de l’enfant a été signalée par ses parents des son retour  », les viols : « si les policiers n’étaient pas rapidement intervenus, le viol n’aurait sûrement jamais eu lieu »…d’autres ont moins de chance : « n’ayant pu abuser de la jeune femme, il la viola sauvagement ».

    Sans transition, évoquons ces histoires de trous de balles : « les 2 trous de balles étaient parfaitement groupés ensemble » ou « le trou de balle était si gros que nous avons pu y mettre 2 doigts  ».

    Profitons en pour évoquer ce constat lucide fait par un gendarme : « toutes les entrées de la femme étant verrouillées, les deux cambrioleurs la pénétrèrent par l’arrière ».

    Les interrogatoires sont aussi l’occasion de quelques morceaux de bravoure : « le suspect s’est alors décidé à passer aux aveux sans même qu’on ait à le frapper  »…

    D’autres ont été moins chanceux : « dès que l’homme fut abattu, nous avons pu procéder à son interrogatoire  ».

    Certaines déclarations sont pourtant sujettes à caution : « le défunt a formellement reconnu son agresseur » suivies de celle-ci : « personne n’ayant donné les ordres nécessaires, il n’était pas difficile d’y obéir » en concluant par « c’est la pluie qui empêcha le policier de s’apercevoir qu’il neigeait ».

    Pour d’autres, il n’y a plus de doutes, et certains sont de véritables Sherlock Holmes : « les 9 coups de couteau sur le cou et le visage laissaient croire à une mort qui n’était pas naturelle ».

    Et comment ne pas être admiratif devant le pouvoir de déduction de ces gendarmes : « non seulement la mère n’est pas morte, comme le prétendent ses enfants, mais il a même été prouvé qu’elle était en vie  ».

    Mais le problème avec les suspects, c’est qu’il leur arrive de trahir la vérité, comme l’a remarqué ce policier : « l’homme nous raconta toute la vérité qui n’était qu’un tissus de mensonge  ». lien

    Heureusement la justice immanente est là : « l’homme niant toute culpabilité, nous l’avons arrêté  »…ce qui provoque parfois de la part du suspect des réactions regrettables : « quand le contrevenant a crié : « espèce de gros con ! » dans son dos, le brigadier de service a aussitôt cru se reconnaître et a verbalisé  ». lien

    Mais au-delà de ces péripéties de nature à faire sourire, d’autres réalités sont moins roses : à Aulnay-Sous-Bois suite à un contrôle de police musclé début 2012, une jeune de 25 ans, qui souffrait d’une mal formation cardiaque, à trouvé la mort, comme on peut le découvrir dans ce témoignage accablant.

    La récente dissolution de la BAC Nord marseillaise (lien) est la pour nous rappeler que tout n’est pas exemplaire dans cette administration, d’autant que Dominique Baudis remettait le 25 juin 2012 à François Hollande, un rapport dans lequel on découvrait que les plaintes concernant les bavures avaient augmenté de96%. lien

    Aux USA, toujours en avance d’un tour, les policiers avaient décidé le cannibalisme. lien

    Comme dit mon vieil ami africain : «  quand on se couche trop tard, et qu’on se lève trop tôt, on finit par se croiser dans l’escalier ».

    L’image illustrant l’article provient de « gagbay.com ».

    Merci aux internautes de leur aide précieuse.

    Olivier Cabanel

    A revoir le sketch des inconnus sur la police nationale.

  • Espagne : le code pénal VS Indignés

    Espagne : le code pénal de Gallardón s’acharne sur les Indignés


    Traduit par E&R pour Égalité & Réconciliation

    Alberto Ruiz-Gallardón, ministre espagnol de la Justice

     

    © Inconnu
    Alberto Ruiz-Gallardón, ministre espagnol de la Justice

    Juges Pour la Démocratie (JPD) dénonce le passage d’un « État social à un État pénal ». L’association critique la criminalisation de l’occupation symbolique des banques ou de la lutte contre les expulsions.

    Le code pénal de Gallardón (NDLR : Alberto Ruiz-Gallardón est le ministre espagnol de la Justice depuis 2011) s’attaque avec acharnement aux indignés via la criminalisation d’activités qui n’étaient pas jusqu’ici considérées comme délits, tels l’occupation symbolique et pacifique des banques, les chaînes humaines opposées aux expulsions ou les appels à manifestations via les réseaux sociaux dans certaines conditions. Selon le représentant de JPD, Joaquim Bosch, la combinaison d’amputations sociales et de l’approbation du cadre pénal le plus sévère d’Europe permet d’affirmer que l’Espagne est en train de passer d’un « État social à un État pénal ».

    Bosch en arrive à cette conclusion suite à l’analyse des nouveaux délits et de l’aggravation des peines prévues en réponse aux actes illégaux définis dans le chapitre concernant les notions de trouble à l’ordre public, d’attentat et de résistance à l’autorité. Ainsi précise-t-il qu’un nouvel article ajouté au projet initial, le 557 ter, prévoit une peine de prison allant de trois à six mois ou une amende mensuelle [1] de six à douze mois à l’encontre de « ceux qui, agissant en groupe, envahissent ou occupent, contre la volonté du responsable des lieux, le domicile d’une entité publique ou privée, un bureau, une agence, un établissement ou local, même si ceux-ci sont ouverts au public, et provoque de ce fait une perturbation de son activité normale ».

    Pour le représentant de JPD, le propos est ici de punir les occupations de banques ou d’organismes publics qui s’effectuent pourtant la plupart du temps dans le cadre de revendications pacifiques, raison pour laquelle le juge trouve « ouvertement disproportionné » de sanctionner de telles actions par une peine de prison.

    Toujours en référence à la criminalisation d’agissements de citoyens mécontents ou indignés, Bosch évoque également le nouvel article 560 bis, qui sanctionne de trois mois à deux ans de prison ou d’une amende mensuelle de six à vingt-quatre mois ceux « qui, agissant individuellement ou avec l’aide de l’action de tiers, interrompent le fonctionnement des services de télécommunication ou des moyens de transports publics et perturbent gravement en ce sens la prestation normale du service ».

    Le représentant de l’association progressiste de juges et magistrats affirme qu’il s’agit là de mesures destinées « à criminaliser la contestation sociale » et « disproportionnées » qui ne devraient pas figurer au code pénal.

    Bosch insiste aussi sur le fait que le délit d’attentat tel qu’il est rédigé dans le nouveau code « est suffisamment confus pour que l’on puisse y inclure des cas de protestations pacifiques comme les chaînes humaines organisées en vue d’empêcher les expulsions ».
    L’article 550 précise :
    « 1 : Est accusée d’attentat toute personne agressant ou, par intimidation ou violence, s’opposant avec résistance à l’autorité, à ses agents ou fonctionnaires publics ou s’attaquant à eux dans l’exercice de leur fonction ou en relation avec elle.
    2 : Les attentats seront sanctionnés de peine de prison allant d’un an à quatre ans et d’une amende mensuelle de trois à six mois si l’attentat vise un représentant de l’autorité et de six à trois ans de prison dans les autres cas. »

    De plus, « une peine d’un an à six ans de prison et une amende mensuelle de six à douze mois sera infligée » en cas d’atteinte portée à un membre du gouvernement, des Conseils de gouvernement des communautés autonomes, du Congrès des députés, du Sénat ou des Assemblées législatives des communautés autonomes, des corporations locales, du Conseil général du pouvoir judiciaire, des magistrats du tribunal constitutionnel, des juges, magistrats ou membres du Ministère fiscal.

    Source: sott.ne
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  • Manifestation anti-austérité à Madrid

    Manifestation anti-austérité à Madrid: « Ils nous prennent tout, démission! »

    © ap.

    Des milliers de manifestants ont défilé samedi soir dans le centre de Madrid vers le Congrès des députés espagnols, aux cris de « démission », pour protester contre le budget 2013 du pays et la politique d’austérité menée par le gouvernement de droite.

     

    Répondant aux appels des « indignés », les manifestants étaient encadrés sur le parcours par des dizaines de fourgons de police, le défilé n’ayant pas été officiellement annoncé.

    « Ils ne nous représentent pas », « plus d’éducation, moins de policiers », « rejoins-nous, ne nous regarde pas », « démission », criait la foule massée derrière une grande banderole blanche sur laquelle on pouvait lire: « Non aux coupes budgétaires ».

    Un actif sur quatre au chômage
    « Je suis d’en bas, du peuple. Je suis venue manifester parce qu’ils nous prennent tout, la santé, l’éducation, les maisons », raconte Sabine Alberdi, une manifestante de 50 ans en évoquant les coupes budgétaires qui étranglent une large partie de la population, les expulsions de propriétaires surendettés qui se multiplient dans le pays où un actif sur quatre est au chômage.

    150 milliards d’économies d’ici 2014
    Depuis un mois, la mouvance des « indignés » a pris l’habitude de manifester aux abords de la Chambre des députés, sous le mot d’ordre « Cernons le Congrès », pour protester contre le budget 2013 en cours d’examen au Parlement, qui prévoit des économies pour un montant de 39 milliards d’euros. Au total, le gouvernement de Mariano Rajoy prévoit d’économiser 150 milliards d’euros entre 2012 et 2014 pour redresser les comptes publics.

    Lourds sacrifices
    Cette politique, qui inclut des baisses de salaires et des indemnités chômage, des hausses d’impôts, notamment de la TVA, des coupes dans la santé et dans l’éducation, impose de lourds sacrifices à de nombreux Espagnols.

    Source: 7sur7.be

  • Les entrepreneurs proposent une baisse du coût du travail

     

    Il fallait bien que le sujet soit abordé! Vous pensiez réellement que nous allions y échapper?

    Les dirigeants des plus grandes entreprises privées françaises proposent au gouvernement socialiste, dans les colonnes du Journal du dimanche, un « pacte pour relancer la croissance et l’emploi » prévoyant notamment une baisse du coût du travail.

    « La France doit se transformer en profondeur. Il est urgent d’agir maintenant et collectivement. Nous préconisons une réponse globale adossée à des mesures simples et concrètes », écrivent-ils dans le JDD sous la forme d’une mise en garde.

    Pour ces grands patrons, « avec une dépense publique record de 56% du PIB, nous sommes arrivés au bout de ce qui est supportable. L’Etat doit réaliser 60 milliards d’euros d’économies (trois point de PIB) au cours des cinq années à venir ».

    Pour renforcer la compétitivité des entreprises, il faut baisser le coût du travail d’au moins 30 milliards d’euros sur deux ans, en réduisant les cotisations sociales qui pèsent sur les salaires moyens (2 smic et plus), affirment ces grands patrons.

    Pour eux, ce transfert serait financé pour moitié par un relèvement de la TVA de 19,6% à 21% (la moyenne européenne) et l’autre moitié par une baisse des dépenses publiques.

    S’agissant de la gouvernance des entreprises, les grands entrepreneurs proposent de renforcer le code Afep-Medef en soumettant les rémunérations des dirigeants à un vote consultatif des actionnaires lors de l’assemblée générale annuelle.

    Ils suggèrent également de créer un Haut Comité du gouvernement d’entreprise habilité à intervenir auprès des conseils d’administration et de limiter à deux le nombre de mandats d’administrateurs pour les dirigeants mandataires sociaux.

    Source: Reuters

  • BAC de Marseille : l’omertà

    SOCIÉTÉ

    BAC de Marseille : l’omertà

    16 octobre 2012 à 19:26
    (Dessin Alain Brillon)
    Par DOMINIQUE MANOTTI Auteure de polars

    Il y a trois ans, j’ai publié un roman noir, Bien connu des services de police (1), qui était une chronique de la vie quotidienne d’un commissariat dans une ville du 9-3, avec sa BAC, évidemment. Lorsque je l’ai écrit, j’ai eu le souci constant de ne jamais forcer le trait, de rester mesurée pour avoir une toute petite chance d’être crédible. Il n’empêche. Pendant près de deux ans, j’ai rencontré mes lecteurs pour discuter de ce livre. A chaque rencontre, sans exceptions, revenaient des remarques comme : «C’est vrai ce que vous racontez ? On ne peut pas y croire !» ; «Non, ce n’est pas possible, pas chez nous, pas à ce point.»Parfois, rarement, des policiers en exercice participaient aux rencontres. Leur avis était unanime : «Vous caricaturez à partir de brebis galeuses très rares et très isolées, qui sont des cas non significatifs.»

    Je dois reconnaître que, sous les coups de la BAC de Marseille-Nord, des lecteurs que je rencontre maintenant me disent : «Finalement, vous aviez raison.» Quand tout un service dérape lourdement pendant des années, il n’est plus possible de parler de brebis galeuses. Mais une autre question se pose : comment la société française a-t-elle fait pour éviter pendant aussi longtemps de voir, de regarder, de reconnaître les problèmes moraux, sociaux, politiques que lui posait le fonctionnement de sa police ? Etaient-ils si profondément cachés qu’il était impossible de soupçonner leur existence ? Non. J’ai travaillé à partir de sources accessibles à tous : des témoignages d’habitants des quartiers, de victimes de bavures, et à partir du suivi de nombreux procès dans lesquels des policiers étaient partie prenante. L’état des lieux est parfaitement connu, et toléré pour des raisons diverses, de la hiérarchie intermédiaire qui n’est pas composée d’imbéciles. La question peut être reformulée ainsi : pourquoi l’information disponible sur les dysfonctionnements de la police ne circule-t-elle pas largement dans la société ?

    Je propose quelques réponses très polémiques. C’est le but du jeu, non ? D’abord, un problème avec la majorité des journalistes, la masse d’entre eux qui fait l’opinion. Leur source d’information majeure, souvent unique, sur les affaires qui impliquent la police, est la police elle-même, par l’intermédiaire de porte-parole officieux que sont les syndicats policiers. Le résultat est celui qu’on peut attendre avec de telles méthodes. Nul. Les chercheurs en sciences sociales. J’ai été très surprise de voir l’accueil fait à l’analyse très critique et très documentée que Didier Fassin (2) a publié l’an dernier sur le fonctionnement d’une BAC de la région parisienne, qui recoupait presque point par point ce qui constituait la matière de mon propre roman. La réaction des «chers collègues» a été : «C’est peut-être vrai, on a des doutes, mais si c’est vrai, il ne peut s’agir que d’un cas isolé.» Les spécialistes de la police ont-ils perdu tout recul par rapport à l’objet de leur étude ? En tout cas, ils n’ont pas rempli de façon satisfaisante leur rôle de signal d’alerte. Les juges. Là, les responsabilités sont très lourdes. La justice a couvert presque systématiquement et par tous les moyens à sa disposition les dérapages policiers face à la population. Pour me faire bien comprendre, je prends un exemple. En 1997, un policier d’une BAC, à Fontainebleau, abat d’une balle dans la nuque un jeune de 16 ans au volant d’une voiture en fuite. Il plaide la légitime défense. En 2001, la Cour de cassation confirme la légitime défense, en se référant à un arrêt de la Cour de 1825 qui donne, pour les policiers, une définition très extensive de la légitime défense. Les juges savent, et choisissent. Ce choix de politique judiciaire est le pivot du sentiment d’impunité qui fonde toutes les dérives policières, en particulier celles des BAC.

    Enfin, et ce n’est pas la moindre des raisons, la façon dont les policiers eux-mêmes voient leur profession. Le corps de la police doit être opaque face à l’extérieur et soudé à l’intérieur. Quelques règles de vie : un policier doit toujours être solidaire de tous ses collègues, quelles que soient les circonstances, il ne doit jamais témoigner contre un de ses collègues, et ne jamais avouer une faute. Le faux témoignage, rédigé en groupe de préférence, est un mode de fonctionnement courant dans la police, et pour ma part, dans les procès que j’ai fréquentés, je ne l’ai jamais vu sanctionné par la justice. Cette solidarité à toute épreuve a un nom : c’est l’omertà mafieuse. Tous ceux qui prennent part au fonctionnement de l’institution policière (hiérarchie policière, juges) en connaissent la réalité, mais l’ensemble de ces dysfonctionnements explique que l’information n’irrigue pas, comme elle le devrait, la société «civile». Sauf dans des moments de crises ouvertes comme aujourd’hui avec la BAC de Marseille. Les auteurs de romans noirs ont encore de beaux jours devant eux.

    (1) Folio, 2010. (2) «La Force de l’ordre», Seuil, 2011.