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  • Affaire Merah : un citoyen étonné

    Par Pierre Conesa, chercheur associé à l’IRIS (Marianne, 22 novembre 2012)

     

    Pourquoi François Hollande persiste-t-il à ignorer certaines des victimes du terroriste Mohamed Merah, s'interroge Pierre

    Conesa, chercheur associé à l'Institut de Relations Internationales et Stratégiques (IRIS) et maître de conférence à

    Sciences Po.

    La visite conjointe de Benyamin Netanyahou et de François Hollande le 1er novembre au collège-lycée Ohr Torah, où

    trois enfants et un enseignant juifs ont péri sous les balles de Mohamed Merah, a donné l'occasion au président d'assurer

    qu'il allait tout mettre en oeuvre afin de «pourchasser, poursuivre, éradiquer» l'antisémitisme. Il a affirmé que la France était

    déterminée à le «combattre sans relâche» et à «le pourchasser partout», en faisant ainsi «une cause nationale».

    C'était également le discours de Manuel Valls, ministre de l'Intérieur, le 18 octobre, dans les mêmes lieux. Mais on reste

    étonné de la différence entre les discours du Premier ministre israélien et du président français. La veille de la visite,

    Benyamin Netanyahou, reçu à l'Elysée, fier d'aller à Toulouse, a dit vouloir «porter le message que l'extrémisme envers les

    juifs et les non-juifs est inacceptable», montrant que le jihadisme menaçait aussi des non-juifs. Rien de tel dans le discours

    du président français.

    Morts pour la France

    Avant les assassinats de l'école juive, Mohamed Merah avait exécuté de sang-froid trois parachutistes (le maréchal des

    logis Imad Ibn Ziaten, 30 ans, et deux militaires du rang, Abel Chennouf, d'origine algérienne, 26 ans, et Mohamed

    Legouad, Français musulman d'origine algérienne, 24 ans) et avait blessé grièvement à la tête un quatrième (Loïc Liber, 28

    ans) les 11 et 15 mars à Toulouse et à Montauban. Aucun membre de ces familles n'a été associé à la visite présidentielle

    à Toulouse. Qu'en est-il de ces victimes aujourd'hui ?

    Le ministre de l'Intérieur avait reçu en octobre, à la préfecture de Haute-Garonne, Hatim Ibn Ziaten, frère aîné du premier

    soldat tué, à Toulouse, la soeur de Mohamed Legouad et le père d'Abel Chennouf, et leurs avocats. L'avocate Me

    Maktouf a évoqué «un ras-le-bol, un mal-être insupportables». L'un de ses clients, Albert Chennouf, perçoit 700 € de

    retraite et a déjà dû faire l'avance de 1 700 € de frais en tant que partie civile. Les avocats de ces soldats veulent avec

    raison faire reconnaître que les quatre militaires visés sont «morts pour la France», permettant ainsi une prise en charge

    partielle de leurs frais de justice et une aide à leurs familles. Ce serait là un signe à l'égard de la communauté maghrébine

    qui, à travers ces jeunes engagés, a démontré son attachement à la France et a payé un très lourd tribut.

    Pour l'heure, le président Hollande n'a pas jugé bon de les recevoir, leur faisant répondre par un courrier d'un conseiller.

    Sarkozy s'était au moins senti obligé de leur adresser une lettre manuscrite...

    www.iris-france.org/informez-vous/tribune.php?numero=488 1/1

  • Toulouse, Gaza


     

    Gaza-5-copie-1.jpg

     

    « En 2012, ici, à Toulouse, un meurtrier, alimenté par la haine, a massacré trois petits enfants juifs» disait Netanyahou, lors de la cérémonie d’hommage aux victimes de Mohamed Merah, à l’école Ozar Hatorah, le 1er novembre 2012 (1). «Nous vivons un moment exceptionnel parce qu'ici s'est produite une tragédie, elle-même, exceptionnelle» lui répond François hollande (2). Étrange cérémonie! Le même Netanyahou, qui exploite le drame de Toulouse pour gagner les législatives anticipées de janvier 2013, massacre quasiment tous les jours femmes, enfants et vieillards palestiniens. Il est à la tête d'un État qui depuis sa création en 1947 s'est spécialisé dans les expulsions, les meurtres et les massacres des palestiniens comme le montre, une fois encore, la nouvelle offensive sur Gaza qui a fait des dizaines de morts et des centaines de blessés parmi la population civile . Depuis la Nakba (catastrophe), la vie au quotidien de ce peuple est faite de drames, de malheurs et de résistance. Si l'assassinat de «trois petits enfants juifs» à Toulouse est qualifié par François Hollande de tragédie exceptionnelle, comment peut-on alors nommer la réalité palestinienne?

     

     

    Le cynisme des deux hommes n'a pas de bornes. Leur calcul politique se fait sur les cadavres des victimes innocentes à Toulouse comme à Gaza. L'un veut gagner les élections législatives anticipées du 22 janvier 2013 et entraîner la France dans un un conflit avec l'Iran, l'autre veut plaire à un lobby sioniste extrêmement puissant et influent. Dans son recueillement à l’école Ozar Hatorah de Toulouse, Netanyahou pensait probablement davantage au 22 janvier qu'aux «trois petits enfants juifs». La cérémonie de commémoration est ainsi transformée en meeting politique.Une fois qu'il a harangué la foule, il s'est mis à chanter «Am Israël Haï» (Le peuple d’Israël est vivant!). Les victimes n'étaient qu'un prétexte. Le mépris des vies humaines est une constante chez les dirigeants israéliens. Toute l'histoire de l’État sioniste n'est qu'une longue, très longue suite de massacres des populations civiles palestiniennes qui constituent pour Israël un obstacle vivant à la réalisation du rêve sioniste du Grand Israël. Contre l'oubli et pour comprendre le nouveau massacre perpétré par l'entité sioniste à Gaza, il est peut-être utile de rappeler les tueries les plus connues et reconnues sans verser, par pudeur, dans une comptabilité macabre des chiffres des victimes.

     

    A l'aube du 9 avril 1948, les forces combinées de l'Irgoun et de Lehi-Stern, dirigées par deux futurs premiers ministres Begin et Shamir, ont massacré, selon les sources, entre 250 et 347 villageois palestiniens de Deir-Yassine . Arie Yitzahi, historien pourtant officiel, écrira plus tard en 1972« si nous regroupons les faits, nous réalisons que dans une très large mesure, la bataille [de Deir-Yassine] obéissait au schéma habituel d'occupation des villages arabes en 1948. (…) Au cours de ces opérations, de nombreux vieillards, femmes et enfants étaient abattus dès qu'il y avait une résistance» (3).

    Sabra et Chatila sont déjà entrés dans l'histoire et reflètent comme un miroir le visage hideux du sionisme et de tout ce qu'il représente. «La solitude des morts, dans le camp de Chatila était encore plus sensible parce qu'ils avaient des gestes et des poses dont ils ne s'étaient pas occupés. Morts n'importe comment. Morts laissés à l'abandon. Cependant, dans le camp, autour de nous toutes les affections, les tendresses, les amours flottaient, à la recherche des palestiniens qui n'y répondraient plus» écrivait Jean Genet dans «Quatre heures à Chatila».

    «Rempart» (Jénine), «Plomb durci», «Pilier de défense» ne sont que des noms qu'Israël donne à des massacres commis à intervalles réguliers. Mais plus important encore que les tueries elles-mêmes, ce sont les répercussions du soutien indéfectible des bourgeoisies occidentales à l’État hébreux. Cette complicité sans faille est un puissant encouragement qui a permis aux dirigeants israéliens de commettre leurs forfaits sans scrupules et sans impunité aucune. De nouveaux carnages viendront s'ajouter aux anciens.


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    Dès le début de la nouvelle offensive israélienne sur Gaza, Barack Obama s'est empressé, comme d'habitude, pour apporter le soutien total des États-Unis à Israël. Alors que Gaza était sous les bombes, François Hollande, lui, a préféré, apporter directement son soutien en téléphonant à son ami, l'extrémiste Netanyahou : «je lui ai dit que nous étions conscients de l'exigence pour Israël de sa propre sécurité mais qu'il y avait aussi à éviter justement de tomber dans des provocations qui pourraient dégénérer. Nous continuerons d'utiliser toute notre influence pour éviter une escalade ». Si la position de Barack Obama est directe, brutale et somme toute franche, celle de François Hollande est hypocrite, lâche et cynique. Elle ne dénonce nullement le massacrede la population civile palestinienne. La tuerie devient un acte de légitime défense. Seule compte la sécurité de l'agresseur.Hollande qui est prêt à livrer la guerre en Syrie pour «sauver des vies humaines», se taitlâchement sur les assassinats et les mutilations des hommes, des femmes et des enfants de Gaza !

     

    La social-démocratie, et en particulier le Parti Socialiste français, n'a jamais eu le courage de regarder en face le problème israélo-palestinien. La négation de l'existence et des souffrances du peuple palestinien rend les dirigeants de ce parti incapables d'apporter une réelle contribution à l'édification de la paix entre les deux peuples dans cette région tourmentée.

     

    De Léon Blum à François Hollande en passant par François Mitterrand, l'alignement des dirigeants «socialistes» sur le sionisme est total. Selon F. Hollande«C’est sans doute au PS que l’on trouve le plus grand nombre d’amis d’Israël et du peuple juif» (5). Manuel Valls va encore plus loin en déclarant lors des primaires socialistes «Je suis lié de manière éternelle à Israël» (6). Mais c'est Pierre Moscovici qui résume relativement bien les convictions de nombreux dirigeants du parti: «Si j’ai adhéré au Parti socialiste, en tant que juif, français et socialiste, c’est aussi en pensant à Léon Blum. Il faut réfléchir et essayer de savoir pourquoi il se serait battu aujourd’hui. Or, cet homme s’est battu pour la République, pour la gauche et le socialisme, ainsi que, sur la fin de sa vie, pour le sionisme, porteur à son sens d’une paix pour le Proche-Orient» (7).En guise de la paix, ce sont les expulsions, les assassinats ciblés, les tueries, les «check points»,le mur, les destructions massives d'hôpitaux, d'écoles, de mosquées, d'infrastructures civiles etc. qui rythment la vie quotidienne des palestiniens. Voilà de quoi est porteur le sionisme! Car sa nature et son projet sont radicalement incompatibles avec la paix. Réaliser le «Grand Israël» suppose la négation totale du peuple palestinien.


     

    Hollande n'a jamais brillé par son courage. S'il a fait le fanfaron à l'Onu le 25 septembre 2012 en déclarant «que l’urgence aujourd’hui est l’intervention militaire en Syrie et au Sahel!»(4), alors que le chômage et ses conséquences ravagent la France, il a rapidement courbé l'échine devant les dirigeants israéliens extrémistes qui n'ont aucun respect ni pour la vie humaine ni pour les lois et les conventions internationales. Les résolutions des Nations-Unies sont systématiquement violées par l’État hébreux. Israël est la négation même du Droit international. En France, François Hollande et son parti, multiplient les cadeaux aux patrons et paupérisent les travailleurs et les classes populaires. Un pouvoir qui méprise tant sa propre population ne peut respecter la résistance et le combat des peuples qui souffrent des injustices. Il ne peut être que du côté des puissants, des oppresseurs à l'intérieur comme à l'extérieur.

     

     

    Mohamed Belaali

     

     

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    (1) http://jssnews.com/2012/11/02/disc-neta-toul/

     

     

    (2) http://www.elysee.fr/president/les-actualites/discours/2012/intervention-de-m-le-president-de-la-republique.14191.html

     

     

    (3) Il s'agit d'un article publié le 14 avril 1972 dans le Yediot Aharonot. Voir L. Soliman «Pour une histoire profane de la Palestine». La Découverte, page 126.

     

    (4) http://www.belaali.com/

     

    (5) http://www.crif.org/fr/lecrifenaction/fran%C3%A7ois-hollande-re%C3%A7oit-le-crif

     

    (6) http://jforum.fr/forum/france/article/francois-hollande-et-israel

     

    (7) Ibid.

     

     

  • Libérer les Palestiniens des mensonges de Bernard-Henri Lévy (II)

     


    mardi 20 novembre 2012
    , par Alain Gresh

    L’homme est entré à Gaza sur les tourelles d’un char israélien début 2009, lors de l’opération « Plomb durci ». Il n’a rien vu à Gaza, aucun crime, aucune violation du droit international. Pour justifier une opération qui a fait plus de 1 400 morts du côté palestinien (en majorité des civils), il a utilisé les mêmes arguments, les mêmes mensonges qu’invoquait l’armée française durant la guerre d’Algérie — ces arguments que défendaient le général Bigeard, à qui le gouvernement de gauche rend hommage ce 20 novembre, et certains intellectuels de l’époque (oui, il existait des intellectuels affirmant que la torture n’était pas pratiquée en Algérie).

    J’avais, dans un précédent papier, appelé à libérer les Palestiniens des mensonges de Bernard-Henri Lévy. Il remet cela aujourd’hui, dans une de ses chroniques du Point (22 novembre), intitulée « Obscénités ».

    « Remettons les choses en place. Tsahal a évacué Gaza, unilatéralement, sans conditions, en 2005, à l’initiative d’Ariel Sharon. Il n’y a plus, depuis cette date, de présence militaire israélienne sur ce territoire qui est, pour la première fois, sous contrôle palestinien. »

    Premier mensonge. Gaza reste, pour les Nations unies, un territoire occupé. La seule différence, c’est que les geôliers sont hors de la prison, pas à l’intérieur. Mais ils ne soumettent pas seulement le territoire à un blocus, ils empêchent Gaza d’exporter ses productions agricoles et, comme le rappelle l’ONU, 35 % des terres cultivables et 85 % des eaux pour la pêche sont partiellement ou totalement inaccessibles aux Gazaouis en raison des restrictions israéliennes.

    « Les gens qui l’administrent et qui, par parenthèse, ne sont pas arrivés par les urnes mais par la violence et au terme — juin 2007 — de plusieurs mois d’un affrontement sanglant avec d’autres Palestiniens, n’ont plus avec l’ancien occupant l’ombre d’un contentieux territorial du type de celui qu’avait, mettons, l’OLP de Yasser Arafat. »

    S’il y a eu une guerre civile interpalestinienne, le Hamas a gagné des élections démocratiques en 2006, en Cisjordanie et à Gaza. Et que veut dire : les gens qui administrent (Gaza) n’ont pas de contentieux territorial avec Israël ? C’est à peu près le langage que tenaient les Américains pendant la guerre du Vietnam, lorsqu’ils disaient que le Nord-Vietnam n’avait aucun contentieux territorial.

    L’enjeu, rappelons-le, est l’édification d’un Etat palestinien indépendant que le gouvernement israélien rejette.

    « Des revendications d’un Arafat comme de celles, aujourd’hui, de Mahmoud Abbas, on pouvait estimer qu’elles étaient excessives, ou mal formulées, ou inacceptables  : au moins existaient-elles et laissaient-elles la possibilité d’un accord politique, d’un compromis, alors que, là, avec le Hamas, prévaut une haine nue, sans mots ni enjeux négociables — juste une pluie de roquettes et de missiles tirés selon une stratégie qui, parce qu’elle n’a plus d’autre but que la destruction de l’“entité sioniste”, est une stratégie de guerre totale. »

    Excessives, les revendications d’un Mahmoud Abbas qui réclame 22 % de la Palestine historique ? Et, contrairement à ce que prétend notre « philosophe », il n’y aura aucun accord politique possible tant que les gouvernements israéliens rejetteront l’application du droit international et le retrait d’Israël de tous les territoires occupés. Quant à la position du Hamas, BHL la déforme totalement. S’agissant de la recherche d’une solution politique, le Hamas est bien plus modéré qu’Avigdor Lieberman, ministre des affaires étrangères israélien et militant d’extrême droite notoire. Paradoxalement, si Lieberman avait été élu dans un pays européen, BHL serait le premier à demander son boycott par les autorités françaises.

    « Et quand Israël, enfin, s’avise de cela, quand ses dirigeants décident de rompre avec des mois de retenue où ils ont accepté ce qu’aucuns autres dirigeants au monde n’ont jamais eu à accepter, quand, constatant, de surcroît, dans l’effroi, que le rythme des bombardements est passé d’une moyenne de 700 tirs par an à presque 200 en quelques jours et que l’Iran a, par ailleurs, commencé de livrer à ses protégés des FAJR-5 pouvant frapper, non plus seulement le sud, mais le cœur même du pays, et jusqu’aux faubourgs de Tel-Aviv et Jérusalem, ils se résolvent à réagir — que croit-on qu’il se passe  ? »

    Encore un mensonge. Comme en 2008, c’est le gouvernement israélien qui a rompu la trêve. Entre juin 2008 et novembre 2008, le cessez-le-feu régnait, et c’est l’assassinat par l’armée israélienne de militants palestiniens à l’intérieur de Gaza qui déboucha sur une escalade. La simple consultation des rapports hebdomadaires des Nations unies sur la situation à la frontière, en octobre-novembre 2012, montre que, à chaque fois, ce sont des assassinats ciblés israéliens qui ont entraîné l’engrenage de la violence.

    « Le Conseil de sécurité des Nations unies, que l’on a rarement vu, ces derniers mois, si prompt à la détente, se réunit dans l’urgence pour débattre, non de l’éventuelle disproportion, mais du principe même de la légitime défense israélienne. Le ministre des Affaires étrangères britannique, à qui l’on ne souhaite pas de voir la partie sud de son pays sous le feu d’une organisation reprenant le sentier de la guerre terroriste, menace l’Etat hébreu de perdre, en faisant son travail de protection de ses citoyens, les maigres derniers soutiens qu’il a la bonté de lui reconnaître sur la scène internationale. »

    « La responsable de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, commence par dédouaner le Hamas d’attaques fomentées pour partie, selon elle, par d’“autres groupes armés” et ne trouve à déplorer, dans le plus pur style tartufe du renvoi dos à dos des extrémistes-des-deux-bords, qu’une “escalade de la violence” où, comme dans la nuit hegelienne, toutes les vaches sont devenues grises »

    Ces déclarations européennes ne doivent tromper personne. Tout le monde sait que, depuis des années, l’Union européenne développe des relations bilatérales avec Israël, indépendamment de l’action de ce pays dans les territoires occupés, indépendamment de la construction quotidienne de colonies, indépendamment de la violation régulière des droits humains.

    « Le Parti communiste, en France, exige des “sanctions”. Les Verts, que l’on n’a guère entendus, ni sur la Syrie, ni sur la Libye, ni sur les centaines de milliers de morts des guerres oubliées d’Afrique ou du Caucase, clament que “l’impunité d’Israël doit cesser”. Des manifestants “pacifistes”, qui ne daignent pas, eux non plus, sortir de chez eux quand c’est Kadhafi ou Assad qui tuent, descendent soudain dans la rue — mais c’est pour dire leur solidarité avec le seul parti qui, en Palestine, refuse la solution des deux Etats, donc la paix. »

    « Et je ne parle pas de ces experts ès conspiration qui, confortablement installés dans leur fauteuil d’éditorialiste ou de stratège en chambre, ne veulent voir dans cette histoire que la main démoniaque d’un Netanyahou trop heureux d’une nouvelle guerre qui va faciliter sa réélection. Je n’entrerai pas dans des comptes d’apothicaire remontrant à ces ignorants que tous les sondages, avant la crise, donnaient Netanyahou déjà largement gagnant. Je ne m’abaisserai pas à confier à des gens pour qui, de toute façon, quoi qu’il fasse, Israël est l’éternel coupable, ce qui, si j’étais israélien, me dissuaderait, moi, de voter pour la coalition sortante. »

    Vous l’avez compris, BHL n’est pas confortablement installé dans son fauteuil, et si l’armée israélienne envahit Gaza, nul doute qu’on le verra sur un char israélien. Quant à la dimension électorale de l’action, elle est évidente, même si elle n’est pas la seule dimension de cette intervention. Car, contrairement à ce qu’écrit notre « philosophe », l’avance de Nétanyahou ne l’assurait pas du tout de la victoire. Quant au vote de BHL, il irait sans doute à l’opposition, celle qu’incarnent M. Olmert et Mme Livni, ceux-là mêmes qui ont mené la guerre de 2006 contre le Liban et de 2008-2009 contre Gaza, avec l’appui, rappelons-le, du mouvement La Paix maintenant.

    « Et quant à rappeler à ces petits malins que, s’il y a une manœuvre, une seule, aux sources de cette nouvelle tragédie, c’est celle d’un establishment Hamas qui est prêt à toutes les surenchères et toutes les fuites en avant, et qui est décidé, en réalité, à lutter jusqu’à la dernière goutte de sang du dernier Palestinien plutôt que d’avoir à rendre le pouvoir, ainsi que les avantages qui vont avec, à ses ennemis jurés du Fatah — à quoi bon  ? »

    Le plus étonnant, c’est que, comme le reconnaissent divers journalistes israéliens bien plus courageux que BHL, le Hamas tente, depuis cinq ans, de faire appliquer le cessez-le-feu, mais il fait face à des groupes radicaux qui se nourrissent du désespoir palestinien (et qui sont armés, entre autres, avec du matériel issu des arsenaux libyens que plus personne ne contrôle).

    « Face à ce concert de cynisme et de mauvaise foi, face à ce deux poids deux mesures qui fait qu’un mort arabe n’est digne d’intérêt que si l’on peut incriminer Israël, face à cette inversion des valeurs qui transforme l’agresseur en agressé et le terroriste en résistant, face à ce tour de passe-passe qui voit les Indignés de tous pays héroïser une nomenklatura brutale et corrompue, impitoyable avec les faibles, les femmes, les minorités et enrôlant ses propres enfants dans des bataillons de petits esclaves envoyés creuser les tunnels par où transiteront les douteux trafics qui vont les enrichir encore, face à cette méconnaissance crasse, en un mot, de la nature réelle d’un mouvement dont “Les protocoles des sages de Sion” sont un des textes constitutifs et que son chef, Khaled Mechaal, dirigeait jusque récemment depuis une confortable résidence à Damas, il n’y a qu’un mot  : obscénité. »

    « Obscénité » : BHL fait sans doute référence à ses propres « arguments » pour justifier l’injustifiable.

    Sur BHL, lire notre dossier en ligne « L’imposture Bernard-Henri Lévy ».

  • Gaza : « Nous les ramènerons au Moyen Age »

     


    dimanche 18 novembre 2012
    , par Alain Gresh

    Le 17 novembre, selon le quotidien Haaretz, le ministre de l’intérieur israélien Eli Yishai déclarait à propos de Gaza : « The goal of the operation is to send Gaza back to the Middle Ages. Only then will Israel be calm for forty years. » (« Le but de cette opération est de renvoyer Gaza au Moyen Age. Alors seulement, nous serons tranquilles pour quarante ans. »)

    Il s’agit là d’une déclaration « humaniste » d’un Etat démocratique. En général, les civilisés menacent de ramener les barbares à l’âge de pierre (on aurait pu penser qu’ils y étaient déjà) ; ici, le ministre israélien se révèle plus modéré : après tout, le Moyen Age, c’est mieux que la préhistoire...

    Le général Curtis LeMay, responsable du Strategic Air Command de l’armée américaine, déclarait à propos du Vietnam qu’il écrasait sous les bombes dans les années 1960 : « My solution to the problem would be to tell [the North Vietnamese Communists] frankly that they’ve got to draw in their horns and stop their aggression or we’re going to bomb them into the Stone Age. And we would shove them back into the Stone Age with Air power or Naval power—not with ground forces. » (« Ma solution au problème est de dire franchement aux communistes nord-vietnamiens d’être prudents et d’arrêter leurs agressions, ou nous allons les bombarder assez pour les ramener à l’âge de pierre. Et nous le ferons avec nos forces aériennes et navales, pas avec nos troupes au sol)Mission With LeMay : My Story (1965), p. 565.) LeMay a affirmé plus tard qu’il avait simplement voulu dire que les Etats-Unis avaient la capacité de ramener le Vietnam à l’âge de pierre, pas qu’ils le feraient.

    Dans un article sur le cinéma américain et la guerre, paru dans Le Monde diplomatique d’avril 2002 (« Filmer le conflit du Vietnam », disponible sur leDVD-rom du Monde diplomatique), Ignacio Ramonet écrit :

    « Un officier américain raconte aux enfants d’une école ses impressions sur l’Indochine : “Les Vietnamiens, dit-il, sont très retardataires, très primitifs ; ils salissent tout. Sans eux, le Vietnam serait un beau pays.” On y perçoit fort clairement le regret d’une solution radicale (“no people, no problem”) du genre “solution indienne” que le général William Westmoreland, chef du corps expéditionnaire, a dû être tenté d’appliquer sans scrupules car, affirme-t-il, “les Orientaux attachent moins de prix à la vie que les Occidentaux”. »

    Dans une interview, il devait déclarer : « The Oriental doesn’t put the same high price on life as does a Westerner. Life is plentiful. Life is cheap in the Orient. » (« L’Oriental n’accorde pas même prix qu’un Occidental à la vie. La vie est abondante. La vie ne vaut pas cher en Orient. ») On croirait entendre certains responsables israéliens parlant du prix de la vie chez les Palestiniens.

    A la veille de l’offensive contre l’Irak, après l’invasion du Koweït, le 2 août 1990, le président Bush père déclarait également « Nous les ramènerons à l’âge de pierre » (on retrouve cette citation dans beaucoup de textes, mais je n’ai pas trouvé de références précises – date, origine, etc . : si un lecteur les trouve, merci de les transmettre).

    Ajout et merci à Zulficar Al-Ansari pour ces précisions : C’est en fait le secrétaire d’Etat américaine James Baker qui a prononcé ces paroles lors de la réunion du 8 janvier 1991 qu’il avait tenue avec son homologue irakien à Genève à la veille de la guerre.

    Dans un autre article du Monde diplomatique, (« Gagner la paix », février 1991), Ignacio Ramonet écrit : « Dès le 19 janvier [1991], Washington estimait que l’Irak « doit être détruit militairement, indépendamment du fait qu’il se retire du Koweït ». Et François Mitterrand admettait : “Il faut naturellement [sic !] détruire le potentiel militaro-industriel de l’Irak.” »

    En avril 2010 encore, un ministre israélien déclarait, dans une interview auSunday Times britannique, que si un missile du Hezbollah touchait son pays, Israël « détruira[it] l’infrastructure de la Syrie et la ramènera[it] à l’âge de pierre » (cité par Y-Net, « Report : Israel threatens to send Syria back to Stone Age », 18 avril 2010).

    En septembre 2012, la presse révélait que l’armée israélienne avait des plans pour « ramener l’Iran à l’âge de pierre » (« Israel could send Iran ‘back to the stone age’ with electromagnetic bomb »The Times of Israel, 9 septembre 2012).

    Et si vous vous interrogez sur le droit international, méditez cette phrase d’un expert allemand de la fin du XIXe siècle :

    « Le droit international ne devient que des phrases si l’on veut également en appliquer les principes aux peuples barbares. Pour punir une tribu nègre, il faut brûler ses villages, on n’accomplira rien sans faire d’exemple de la sorte. Si, dans des cas semblables, l’empire allemand appliquait le droit international, ce ne serait pas de l’humanité ou de la justice, mais une faiblesse honteuse. »(cité dans Alain Gresh, De quoi la Palestine est-elle le nom ?)

  • Triste triomphe de Netanyahou au Congrès américain

    Mis à Jour le : 26 mai 2011  15:44
    Triste triomphe de Netanyahou au Congrès américain, par Uri Avnery
     
    26 mai 2011

    Avnery se désole du spectacle qu’ont donné les élus américains lors du discours de Benyamin Nétanyahou devant le Congrès. Tous n’ont eu de cesse d’applaudir frénétiquement, de se lever à qui mieux mieux, pour saluer les propos d’un homme qui revendique un refus absolu des « paramètres Clinton », pourtant considérés jusqu’alors comme le point de départ de toute négociation pour une paix juste. S’il ne croit guère à l’impact que pourrait avoir une réplique d’Obama devant la Knesset - hypothèse évoquée ces jours-ci à Washington - Avnery reste confiant dans les chances de succès du processus diplomatique engagé pour la reconnaissance de l’Etat de Palestine par l’Assemblée Générale des Nations Unies, et place son espoir dans un mouvement non violent des Palestiniens et des pacifistes Israéliens.

    Par Uri Avnery, Gush Shalom, 26 mai 2011

    C’était un spectacle peu ragoûtant.

    On a vu les membres de la plus haute chambre parlementaire de la seule superpuissance du monde, comme autant de yoyos, se lever, se rassoir, se relever encore, et applaudir frénétiquement à chaque instant, pour saluer les plus scandaleux mensonges et approximations débités par M. Benyamin Nétanyahou.

    C’était pire que le parlement syrien lors d’un discours de Bashar Assad, où quiconque n’applaudissant pas se retrouverait en prison. Ou encore le Soviet suprême de Staline, où la moindre insuffisance de respect manifeste aurait signifié un arrêt de mort.

    Ce que craignaient les sénateurs américains et les membres du Congrès, c’est un sort pire que la mort. Celui qui serait resté assis ou n’aurait pas furieusement applaudi aurait pu être pris en faute par les caméras - ce qui équivaudrait à un suicide politique. Il suffisait qu’un seul membre du Congrès se lève pour applaudir, et tous les autres se devaient de l’imiter. Qui aurait osé s’abstenir ?

    La vue de ces centaines de parlementaires bondissant, frappant des mains, encore et encore et encore et encore, face à un « Leader » exprimant sa reconnaissance d’un geste de la main, ramenait à la mémoire le souvenir d’autres régimes. A ceci près qu’en l’occurrence, ce n’était pas le dictateur du cru qui obligeait à cette adulation, mais celui d’une nation étrangère.

    Le plus déprimant, dans tout ceci, c’est que pas un seul élu - républicain ou démocrate - n’ait osé résister. En Allemagne, alors jeune garçon de 9 ans, j’ai osé laisser mon bras droit inerte le long de mon corps lorsque tous mes camarades de classe levaient le leur, effectuant le salut nazi et chantant l’hymne hitlérien. N’y a-t-il donc personne à Washington qui ait ce courage élémentaire ? Washington est-elle réellement un TOI - un Territoires Occupé par Israël - comme l’affirment les antisémites ?

    Voila plusieurs années, je me suis rendu au Sénat américain et ai rencontré plusieurs sénateurs, parmi les plus importants à l’époque. Le choc ressenti fut profond. Elevé dans un grand respect pour le Sénat des États-Unis, le pays de Jefferson et de Lincoln, j’ai alors été confronté à des individus suffisants, dont nombre étaient de vrais idiots, n’ayant pas la moindre idée de ce dont ils parlaient. On m’avait alors expliqué que c’était leurs conseillers qui avaient une vraie connaissance des sujets.

    Mais qu’a donc déclaré ce grand homme à cette auguste assemblée ?

    C’était un discours de belle facture, utilisant tous les tours habituels de l’exercice - la pause dramatique, le doigt levé, les petites plaisanteries, les phrases répétées pour produire de l’effet. Ce n’était en aucune façon le discours d’un grand orateur - pas de Winston Churchill, ici - mais suffisamment bon pour ce public-là, en cette occasion.

    Le message délivré pourrait se résumer par un seul mot : Non

    Après leur désastreuse débâcle de 1967, les dirigeants du monde arabe se sont réunis à Khartoum et ont adopté trois Non fameux : Pas de reconnaissance d’Israël, pas de négociation avec Israël, pas de paix avec Israël. C’était exactement ce que les dirigeants israéliens souhaitaient. Cela leur permettait de poursuivre joyeusement leurs projets de consolidation de l’occupation et la construction de colonies.

    C’est au tour aujourd’hui de Netanyahu de vivre son Khartoum. NON au retour aux frontières de 1967. NON à une capitale palestinienne à Jérusalem-Est. NON au retour, même symbolique, de quelques réfugiés. NON au retrait de l’armée de la rive du Jourdain - ce qui signifie que le futur Etat palestinien serait complètement entouré par les forces armées israéliennes. Pas de négociation avec un gouvernement palestinien « soutenu » par le Hamas, même s’il n’y a en fait aucun membre du Hamas dans le gouvernement. Et ainsi de suite - NON. NON. NON.

    L’objectif consiste clairement à veiller à ce qu’aucun dirigeant palestinien ne puisse même rêver d’entamer des négociations, même dans le cas peu probable où il serait prêt à remplir une condition supplémentaire : reconnaître Israël comme « l’État-nation du peuple Juif » - ce qui inclut les dizaines de sénateurs et membres du Congrès d’origine juive, qui étaient les premiers à se relever de leurs sièges, encore et encore, comme autant de marionnettes.

    Netanyahu, tout comme ses associés et compagnons en politique, est déterminé à empêcher la création d’un Etat palestinien par n’importe quel moyen. Cet objectif ne date pas du gouvernement actuel - il est profondément ancré dans l’idéologie et la pratique sioniste. Les fondateurs du mouvement ont ouvert la voie. Cet objectif motivait déjà l’action de David Ben Gourion en 1948, en collusion avec le roi Abdallah de Jordanie. Netanyahu ne fait qu’y ajouter sa marque personnelle.

    « Pas d’Etat palestinien » signifie : pas de paix, ni maintenant, ni jamais. Tout le reste est, comme disent les Américains, peanuts. Toutes les phrases pieuses sur le bonheur de nos enfants, la prospérité pour les Palestiniens, la paix avec le monde arabe dans son ensemble, un avenir radieux pour tous, ne sont que pure foutaise. Une partie au moins de l’audience doit l’avoir compris, bien qu’occupée à se lever et se rassoir sans cesse.

    Netanyahu a craché au visage d’Obama. Ce qui a dû réjouir les républicains présents dans l’assistance. Et peut-être également certains démocrates.

    Obama, lui, n’a sûrement guère apprécié. Quelle sera sa réaction ?

    On raconte une blague juive sur un pauvre affamé qui entre dans une auberge et demande qu’on lui donne à manger, sans quoi, il menace d’agir comme son père l’aurait fait. Pris de peur, l’aubergiste lui donne de la nourriture, puis interroge timidement : « Qu’aurait fait votre père ? » Avalant la dernière bouchée, l’homme répond : « Il serait allé se coucher le ventre vide. »

    Il y a de grandes chances qu’Obama agisse de même. Il prétendra que la salive maculant sa joue n’est rien d’autre que de l’eau de pluie. Sa promesse d’empêcher une reconnaissance de l’Etat de Palestine par l’Assemblée Générale des Nations Unies l’a privé de son principal levier sur Netanyahu.

    On évoque à Washington l’idée qu’Obama se rende à Jérusalem pour s’exprimer devant la Knesset. Ce serait une réponse en direct - Obama s’adressant au peuple israélien, par dessus la tête du Premier ministre, tout comme Netanyahou vient de parler aux américains par-dessus sur la tête du Président.

    Ce serait un événement passionnant. En tant qu’ancien membre de la Knesset, je serais invité. Mais je ne le suggèrerai pas. Je l’avais proposé il y a un an, mais aujourd’hui cela ne serait plus le cas.

    Le discours historique de Sadate à la Knesset fournit à l’évidence un précédent. Mais en réalité, il n’y a aucune comparaison. L’Egypte et Israël étaient encore officiellement en guerre. Se rendre dans la capitale d’un pays ennemi était sans précédent, d’autant plus que cela se déroulait quatre ans après une guerre sanglante. Cet acte a bouleversé Israël, abolissant d’un seul coup toute une série de préjugés et ouvrant la possibilité d’un nouvel état d’esprit. Pas un seul d’entre nous n’oubliera jamais le moment où la porte de l’avion s’est ouverte, quand est apparu, beau et serein, le chef ennemi.

    Plus tard, lorsque j’ai interviewé Sadate chez lui, je lui ai dit ceci : « Je vis dans la rue principale de Tel Aviv. Lorsque vous êtes sorti de l’avion, j’ai regardé par la fenêtre. Rien ne bougeait dans la rue, à l’exception d’un chat - qui cherchait probablement un poste de télévision. »

    Une visite d’Obama serait très différente. Il serait bien sûr reçu poliment - sans le rituel obsessionnel des levers et des applaudissements - bien que probablement chahuté par les élus d’extrême droite de la Knesset. Mais ce serait tout.

    La visite de Sadate était un acte en soi. Pas une visite d’Obama. Il n’ébranlera pas l’opinion publique israélienne, à moins qu’il ne vienne avec un plan d’action concret - un plan de paix détaillé, avec un calendrier détaillé, soutenu par une volonté manifeste de le voir aboutir, quel qu’en soit le coût politique.

    Un autre beau discours, aussi joliment ciselé soit-il, ne suffira pas. Nous avons eu notre compte avec le déluge de déclarations effectuées cette semaine. Les discours peuvent être importants lorsqu’ils accompagnent des actes, mais ils ne peuvent se substituer à eux. Ceux de Churchill ont contribué à façonner l’histoire - mais uniquement parce qu’ils accompagnaient des actions de dimension historiques. Sans la bataille d’Angleterre, sans la Normandie, sans El Alamein, ces discours auraient paru ridicules.

    Désormais, toutes les issues étant bloquées, il ne reste qu’un seul chemin praticable : la reconnaissance de l’Etat de Palestine par les Nations Unies, allant de pair avec une action non-violente de masse du peuple palestinien contre l’occupation. Les pacifistes israéliens joueront également leur rôle, car le destin d’Israël dépend tout autant de la paix que celui de la Palestine.

    A coup sûr, les États-Unis vont tenter d’entraver ce processus, et le Congrès va à nouveau s’agiter sur ses chaises. Mais le printemps israélo-palestinien va son chemin.