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France - Page 2

  • Ensemble, soyons vigilants

    « Ensemble, soyons vigilants »… Encore faut-il que le 17 réponde !

    Publié le dans Police et armées

    Par Simone Wapler.

    téléphones credits dan brady (licence creative commons)

     

    Il nous faut d’urgence « plus de tout » : plus de policiers, de gendarmes, de douaniers, de bombes, de bombardiers, de frappes sur la Syrie, de contrôles, de budget (et donc de déficit). Tout ceci pour notre sécurité car nous les Français sommes traumatisés par les derniers attentats, survenus 10 mois après celui de Charlie Hebdo.

    Pourtant, avant de payer pour toutes ces dépenses, de voter des lois liberticides et l’état d’urgence permanent ne serait-il pas plus judicieux de faire en sorte que le « 17 » réponde ?

    En matière de com, il est vrai qu’agir pour faire en sorte qu’il y ait quelqu’un au bout du fil de « police secours » est une affaire beaucoup moins juteuse et grandiose que « plus de » bombes, d’armes, de douaniers, de gendarmerie, de flicage monétaire. Rendre opérationnel le 17 ne sert pas beaucoup les intérêts du capitalisme de copinage (banquiers, fabricants d’armes, de systèmes de sécurité), ni celui des politiciens professionnels. Nous avons donc récemment eu droit à une propagande à la gloire des zombies.

    La communication est l’art de dire aux gens ce qu’ils souhaitent entendre tout en les amenant à penser ce que vous voulez qu’ils pensent, pour paraphraser Bruno Bertez. Toute la semaine du 16 au 20 novembre, les grands médias se sont remplis de Unes et de titres guerriers et sécuritaires et nous ont bien vendu le « pacte de sécurité » de M. Hollande.

    Voici, à titre d’exemple, les Unes de quelques grands journaux nationaux les 16, 17 et 18 novembre. C’est suffisamment éloquent.

    wapler

    Les Unes après les attentats du 13 novembre 2015

    Même Ségolène Royal, pas dégoûtée des portiques après le coûteux fiasco de ceux de l’écotaxe, voudrait nous imposer des portiques de sécurité pour scanner en masse.

    Au milieu de ce flot de « plus de tout payé par votre argent », une information n’a pas été beaucoup relayée. Pourtant, si elle avait été plus largement diffusée, nous aurions pu nous étonner que M. Cazeneuve, ministre de l’Intérieur n’ait pas, par décence, proposé sa démission.

    La solution : soyez vigilants !

    « Ensemble soyons vigilants » vous serine la « communication ». Variante SNCF-Vigipirate : « Attentifs ensemble »… En cas de doute, n’hésitez pas à sonner l’alerte ! Encore faut-il que l’alerte puisse être réceptionnée, entendue et traitée. Sinon, la vigilance et l’attention ne servent que l’observateur et non la société.

    Il appelle le 17 « au minimum 80 fois ». Des appels qui restent sans réponse…

    « Il est 19h35, vendredi 13 novembre. Christophe est à la terrasse du restaurant Cellar, 9 rue Crussol dans le 11e arrondissement, lorsqu’une Polo noire immatriculée en Belgique se gare devant lui. Le jeune observe ses deux occupants, qui tapotent sur leurs smartphones.

    À 21h40, après avoir appris les attentats au Stade de France, Christophe veut alerter la police sur ces individus qui lui avaient semblé louches. Il appelle le 17 ‘au minimum 80 fois’. Des appels qui restent sans réponse… La salle du Bataclan est à 300 m de là. Moins de 10 minutes plus tard, les hommes de la Polo font irruption dans la salle de spectacle et ouvrent le feu sur la foule, faisant au moins 89 morts. »  — L’Obs

    « On l’appellera Christophe. À l’autre bout du fil, la voix est lasse, fatiguée. (…) Il y a encore quelques heures, il se trouvait au 36 quai des Orfèvres pour raconter son incroyable histoire. Vendredi soir, donc, Christophe se trouve au restaurant Cellar, au 9 rue Crussol, dans le 11e arrondissement de Paris à seulement 3 minutes du Bataclan. C’est un habitué des lieux.

    Le patron est un de ses amis. À 19h35, alors qu’il boit un verre à l’extérieur du restaurant, Christophe voit arriver une Polo noire immatriculée en Belgique : « Ils se sont garés juste devant moi alors qu’il n’y avait pas beaucoup de place. J’ai trouvé ça bizarre. Le conducteur avait du mal à tourner le volant comme s’il savait à peine conduire. Je suis allé les voir pour leur dire qu’ils étaient mal garés. Ils n’ont pas ouvert la fenêtre et m’ont regardé méchamment. On aurait cru des morts-vivants, comme s’ils étaient drogués. »

    Christophe retourne boire son verre mais observe néanmoins les hommes dans la voiture qui a les feux éteints mais le moteur toujours allumé. « J’ai bien vu le visage du conducteur et celui du passager car ils ont commencé à tapoter sur leur smartphone, ce qui a fait que cela éclairait leur visage. » (…).

    Vers 20h15, Christophe voit passer une voiture de police devant le restaurant qui ne semble pas remarquer la Polo noire mal garée. À 21h30, Christophe quitte le restaurant tandis que les quatre hommes de la Polo sont toujours là.

    Il a appris que des bombes ont explosé au Stade de France. À 21h40, il tente à plusieurs reprises de joindre la police par téléphone ’80 fois au minimum’ mais sans réponse. Quelques minutes plus tard, la nuit cauchemardesque débutait au Bataclan. »Le Figaro

    Des lois liberticides passent comme une lettre à la poste. Des bombes sont larguées à l’étranger. On dépense sans frein et sans compter l’argent du contribuable qui n’en peut plus. Mais il n’y a personne au 17 !

    Cela ne dérange pas nos chers élus et ministres qui s’auto-congratulent facilement. M. Cazeneuve, ministre de l’Intérieur, n’ira pas pointer chez Pôle emploi, rassurez-vous. C’est tout simplement écœurant.

    Ensemble, soyons vigilants ! Mais ne perdez pas de temps à appeler le 17.

  • Une fabuleuse découverte sur l’islam

    « Lettre ouverte au monde musulman », d’Abdennour Bidar

     

     

    vendredi 27 mars 2015, par Alain Gresh

    Il faut toute l’assurance — certains diront l’arrogance ou la suffisance — d’un philosophe pour se dresser sur ses ergots et lancer, de France, une « lettre ouverte au monde musulman », dans laquelle le tutoiement familier se mêle à des dizaines d’occurrences de « mon cher islam », « mon cher monde musulman » [1], avec une familiarité un peu condescendante.

    Au monde musulman tout entier ? Rien de moins. L’auteur s’adresse à un milliard et quelques centaines de millions d’individus, majoritaires dans une cinquantaine de pays, qui vivent dans les conditions les plus dissemblables et qui sont pourtant amalgamés sous un seul vocable — incluant aussi les musulmans des pays où ils sont minoritaires.

    Ces centaines de millions de mahométans seraient, pour l’immense majorité d’entre eux, atteints d’une grave maladie — seule une petite minorité d’élus y échappant dont, bien sûr, l’auteur du pamphlet, Abdennour Bidar. Car son ton mi-compatissant mi-donneur de leçons ne peut dissimuler le fond du propos, l’essentialisation des musulmans, leur réduction à une abstraction qui s’appelle « islam » et qui permettrait d’expliquer tous les maux dans lesquels il se débattent.

    Que l’Indonésie soit, au même titre que le Brésil, un pays démocratique (et le plus peuplé des pays musulmans), que l’autoritarisme égyptien ait peu à voir avec la religion, que l’Albanie connaisse des problèmes et des conflits qui ne portent pas sur la religion, qu’importe. Que la situation des femmes soit difficile dans beaucoup de pays musulmans, nul le contestera. Mais vivent-elles des conditions plus dures au Pakistan qu’en Inde, un pays laïque ? Peut-on vraiment affirmer que les femmes turques n’ont pas conquis de nombreux droits ces dernières décennies ? Comment expliquer que les jeunes femmes soient majoritaires dans toutes les universités du monde arabe (à l’exception du Yémen) ?

    Preuve de leur maladie, les musulmans seraient, selon l’auteur, convaincus que « l’islam est la religion supérieure à toutes les autres ». Et alors ? N’est-ce pas une conviction qui anime, en général, tous les croyants des trois grandes confessions et leurs institutions ? Ni le Pape, ni aucun grand rabbin ne met, à ma connaissance, sa religion sur le même plan que les autres cultes.

    Un secret soigneusement dissimulé

    Selon Bidar, « les racines du mal » qui a atteint le monde musulman sont à chercher en son sein, dans un secret qui remonterait à la mort du Prophète et qui aurait été soigneusement dissimulé, enfoui, enterré depuis plus de 1 400 ans par tous les docteurs de l’islam, mais que notre philosophe a su mettre au jour. Quel est donc ce mystère ? « Le Coran nous dit que l’homme est appelé à grandir jusqu’à ce qu’il devienne créateur. » Et le texte sacré prône que « tout être humain doit être rendu suffisamment libre, suffisamment maître de sa vie et non plus créature ou l’esclave de quiconque ». Ah bon, le texte sacré dit cela et personne ne l’avait compris avant Bidar ?

    Lire aussi Olivier Roy, « “Bon” islam, “mauvais” islam », Le Monde diplomatique, octobre 2005.Je ne m’engagerai pas sur ce terrain miné. Ce que prône le Coran, comme l’écrit Olivier Roy, c’est ce que les musulmans disent qu’il prône. Et n’étant pas musulman, je me garderai bien d’interpréter un texte aussi beau qu’obscur. Un croyant a tout à fait le droit de s’y essayer, Bidar aussi. Mais l’Histoire nous apprend que le Coran a été compris au cours des siècles de manière très diverse et changeante, les hérésies d’hier devenant le dogme d’aujourd’hui.

    Pourtant, c’est dans la mauvaise interprétation du Coran depuis la mort du Prophète que Bidar voit les raisons de l’émergence de l’Organisation de l’Etat islamique (OEI). « Les racines du mal sont en toi-même » jette-t-il aux millions de ses « chers amis musulmans ». Aussi simple que cela. Bien sûr, l’OEI habille ses crimes d’un langage religieux, mais faut-il la prendre au mot ? Les aventures occidentales en Irak et en Afghanistan n’ont-elles pas été commises au nom de la démocratie et des droits humains ? On peut trouver des causes bien plus sérieuses et bien plus « terrestres » à la naissance du califat que la bonne ou mauvaise exégèse d’une sourate du Coran. En 2002, Al-Qaida n’existait pas en Irak. Il a fallu l’invasion américaine de 2003, la dissolution de l’armée irakienne par les Etats-Unis, la confessionnalisation du pays organisée par Washington, pour voir l’organisation d’Oussama Ben Laden prendre son essor, avant de muter en Etat islamique. Soyons donc clairs ! Si les Etats-Unis n’avaient pas envahi l’Irak en 2003, jamais Al-Qaida ne se serait développée dans ce pays, jamais elle ne se serait transformée en OEI, même si des milliers de musulmans avaient interprété le Coran de telle ou telle manière [2].

    D’autre part, si, dès la mort du Prophète, les croyants ont mal compris son message, s’ils n’ont pas déterré le secret que Bidar seul a découvert, comment diable (si l’on peut dire) ont-ils été capables de fonder des empires aussi brillants — sur tous les plans, y compris intellectuel et scientifique — que l’Empire omeyyade, l’Empire abasside, l’Empire moghol ou l’Empire ottoman ?

    Une première solution

    Mais Bidar a déjà une première solution pour changer les choses. « Laisse-moi être, demande-t-il à son “cher monde musulman”, de ceux qui parlent un peu en ton nom au lieu de continuer à faire s’exprimer pour toi n’importe quel savant ignorant… (…) Je suis frappé de voir, ici en France et partout ailleurs, à quel point on fait parler des “maîtres de religion” au nom de l’Islam. (…) [Je suis] étonné de l’obstination avec laquelle les pays occidentaux s’imaginent que pour parler au nom de la culture musulmane, on donne ici des tribunes et une fonction de représentation des musulmans à des imams parfois sympathiques mais souvent bornés, et à toute une clique de “clercs éclairés” qui sont à la fois heureusement assez ouverts d’esprit mais malheureusement formatés par le système de la religion. »

    Si l’on comprend bien, il faudrait donner la parole, pour parler de culture musulmane, à des gens qui ne sont pas formatés par le système de la religion ! Mais n’est-ce pas ce qu’on fait déjà, y compris par les nombreuses tribunes auxquelles a droit Bidar dans notre presse (lire « Bidar, ces musulmans que nous aimons tant », Nouvelles d’Orient, 25 mars 2012). Ce sont ces intellectuels vivant en Occident et qui ont la chance ou la malchance de se prénommer Abdennour ou Mohammed, très étrangers aux pratiques majoritaires des musulmans, qui devraient être les seuls à parler de la culture musulmane ?

    Même si on peut être d’accord avec Bidar que promener à la télévision l’imam Chaghoumi — qui ne représente que lui-même, et surtout l’Etat français et parfois aussi Israël — n’est pas très positif. Mais faut-il vraiment choisir entre des imams de cour manipulés par des capitales étrangères et ces musulmans que nous aimons tant, qui disent exactement ce que l’Occident attend d’eux et dont l’influence parmi les musulmans, en France ou à l’étranger, est inversement proportionnelle au nombre de tribunes dont ils disposent dans les médias ?

    Lire aussi Nabil Mouline, « Surenchères traditionalistes en terre d’islam », Le Monde diplomatique, mars 2015.Comme tout réformateur musulman adoubé par l’Occident, Abdennour Bidar nous offre un remède à la maladie de l’islam, le soufisme, dont la vision est souvent hagiographique. Pourtant, faut-il rappeler que Hassan Al-Banna, fondateur des Frères musulmans, se rattachait à la tradition soufie, comme le cheikh marocain Abdessalam Yassin, qui fut pendant de longues années le dirigeant d’Al-Adl wal Ihsan, un mouvement avec lequel notre philosophe ne s’identifie probablement pas ?

    Mais cela nécessiterait de sortir des simplifications abusives dont nous abreuvent les médias, notamment en calquant leurs analyses sur celles de Bidar ou, hier, sur celles d’Abdelwahhab Meddeb et que nos responsables politiques reprennent de manière opportuniste en espérant gagner quelques voix, alors même qu’ils font le lit du Front national et de l’islamophobie.

    Notes

    [1] Abdennour Bidar, Lettre ouverte au monde musulman, Editions Les Liens qui libèrent, Paris, 2015. Lire également le texte éponyme publié par l’auteur dans Marianne en octobre dernier.

    [2] Lire aussi « Funeste rivalité entre Al-Qaida et l’Organisation de l’Etat islamique », par Julien Théron, Le Monde diplomatique, février 2015.

  • Les contre-pouvoirs médiatiques n’existent pas en France

    Les contre-pouvoirs médiatiques n’existent pas en France =
    Une réflexion non exempte de critiques que je soumets à votre sagacité. La vérité est sans pitié.
    La colère m’a fait crier justice pour tous, j’avais le cœur blessé. Alors je peux lutter avec les opprimés.

    Si pour une fois Internet pouvait servir à servir la France, les français, déclencher une prise de conscience collective, assainir la politique, réveiller les médias, pourquoi pas ?? Utopie ???
    Les Médias, la presse, les journalistes qui devaient contrôler, se sont endormis sur la complaisance.
    Quand la souffrance fera pleurer des larmes de sang aux médias, les Médias auront les yeux lavés. Alors les médias défendront leurs frères de sang.

    Préambule=
    Georges ORWEL disait « 
    Dans des temps de tromperie généralisée, le seul fait de dire la vérité est un acte révolutionnaire », alors qu’attendent les journalistes et les médias. Un pessimiste voit une difficulté dans chaque opportunité et un optimiste voit l'opportunité dans chaque difficulté.
    A méditer, « Un homme qui n'a pas d’ennemi n'a rien fait de sa vie
     ! (Winston Churchill)
    Deux très grands journalistes qui nous apportent la réponse=
    -« 
    Je demeure convaincu qu’un journaliste n’est pas un enfant de chœur et que son rôle ne consiste pas à précéder les processions, la main plongée dans une corbeille de pétales de roses. Notre métier n’est pas de faire plaisir, non plus de faire du tort, il est de porter la plume dans la plaie » Albert Londres
    -« Il n’est pas un crime, pas un truc, pas un sale coup, pas une escroquerie, pas un vice qui ne perdure sans le secret qui l’entoure. Exposez ces faits au grand jour, décrivez-les, attaquez-les, ridiculisez-les dans la presse et, tôt ou tard, l’opinion publique les chassera. Informer n’est peut-être pas la seule chose nécessaire mais c’est une chose sans laquelle toutes les autres démarches resteront vaines »Joseph Pulitzer

    Où est la force de l’indignation de la presse en France car ce que dit Blaise PASCAL (Pensées) devrait s’étendre aux médias « Il est juste que ce qui est juste soit suivi, il est nécessaire que ce qui est le plus fort soit suivi. La justice sans la force est impuissante ; la force sans la justice est tyrannique. La justice sans force est contredite, parce qu’il y a toujours des méchants ; la force sans la justice est accusée. Il faut donc mettre ensemble la justice et la force ; et pour faire cela faire que ce qui est juste soit fort, ou que ce qui est fort soit juste ».
    La presse devrait être un contre-pouvoir, une force démocratique importante pour tous les citoyens, les TPE-PME , à conditions que la presse les défendent et fasse éclater la vérité et l’injustice.

    Développement =
    Le désamour des français à l’égard des médias et des politiques s’explique aisément.
    En fait en France les médias comme les politiques ne se préoccupent pas des abus de pouvoir et des injustices quotidiennes que subissent les citoyens, TPE-PME...etc , la classe d'en bas en fait . Comment peut-on apprécier les médias et les politiques dans cette situation ?
    Pourtant la loi permet non seulement aux journalistes mais aux politiques d’intervenir et de défendre la vérité, le respect des lois , combattre les abus de pouvoir ..etc. Les médias et les partis politiques traditionnels s’étonnent de perdre des lecteurs et des électeurs ; mais ils sont aveugles ou sophistes et certainement pusillanimes !
    Cet article sur ce sujet est donc très important pour l'équilibre démocratique des pouvoirs. Les Médias sont importants et c'est la raison 1ere des puissants de les posséder pour abuser, défendre leur puissance et pouvoir. Les médias français font des généralités et sont devenus les portent paroles des politiques aux pouvoirs. De plus la Presse aussi est soumise aux changements de la pensée, il y a 40 ans les médias pensaient local et agissaient global mais maintenant les médias doivent penser global et agir local pour les citoyens les plus faibles, les TPE-PME et faire régner la justice au sens le plus large. Le Journal MEDIAPART a entrepris ce chemin de croix de la recherche de la vérité, et de réaliser cet acte révolutionnaire, mais qui se préoccupe des injustices, les abus de pouvoir subis au quotidien par les TPE-Pme et les citoyens de la classe d’en bas ; qui les dénonce, qui fait éclater la vérité, qui investigue, qui écoute le citoyen???
    Les puissants, l’Etat Français, les multinationales sont les propriétaires des médias et ont affaibli peu à peu le pouvoir et le rôle des médias dans la démocratie. La vérité est enfermée, et réduit les libertés des plus faibles tous les jours : TPE-PME, Citoyens.

    Il faut tourner la page ? Non Il faut changer de livre! La liberté n’est pas une faveur c’est un combat quotidien.
    Voltaire disait « Pour être libre il faut être informé' "je ne suis pas d'accord avec vous mais je suis prêt à mourir pour que vous puissiez vous exprimer « 

    Nos concitoyens ont le sentiment que les médias ne font pas ce que l’on attend d’eux.
    Je pense que non seulement nos concitoyens ont compris ce qu'est le journalisme mais les journalistes doivent comprendre ce que veut dire être journaliste. En fait nos concitoyens ont raison, la presse n'est que le reflet aussi d'une société française corrompue et mafieuse, médiocrate, un pandémonium et ce n’est pas un euphémisme. Les évènements et dénonciations diverses, en particulier du média MEDIAPART et sur les médias qui commencent à ouvrir les yeux, corroborent mon affirmation. Encourageant, la presse est en train de se réveiller, face à cette crise démocratique et il faut l’aider à ouvrir totalement les yeux et les oreilles.

    Albert Eisntein disait "On ne règle pas les problèmes avec ceux qui les ont créés" et comme disait Balzac " La comédie humaine c'est avant tout l'échec du politique". Ce n'est donc pas un signe de bonne santé démocratique que la presse française soit bien adaptée à une société profondément malade. C'est la réalité sauf si les médias, la presse et les journalistes cessent d'être aveugles, avant que de bonnes vérités leurs crèvent les yeux.
    Prenons l’affaire de M. Jérôme KERVIEL qui fait la démonstration du fonctionnement mafieux et inéquitable de la justice. En réalité M. Jérôme KERVIEL demande la vérité et à nos politiques, Président de la République de la défendre. Je salue le courage de Mme la Commandante Nathalie Leroy pour son témoignage. Il faut aussi protéger les témoins qui mettent à nue les dérives de la justice parce que des pressions ont été faites sur des personnes qui font parties de l'appareil judiciaire pour faire obstruction à la vérité . Ces témoins dans ces affaires mettent en causes des intérêts mafieux.
    M. Jérôme KERVIEL ne demandait pas de passe-droit, il demandait LE DROIT ET LA Vérité!

    Une information sur le fonctionnement des médias en Francequi devraient être à la pointe de la recherche de la vérité, Information pour votre sagacité=Quelques liens démonstratifs et explicatifs, à voir absolument :
    L’investigation un métier perdu, Une réflexion humoristique , Tant que l'on ouvre pas une huitre l'on croit que c'est un caillou , = https://www.facebook.com/photo.php?v=836529933043290
    Liberté de la presse : la France descend à la 39e place sur 180 =
    http://www.les-crises.fr/reprise-liberte-de-la-presse-la-france-descend-a-la-39e-place-sur-180/
    Aides à la presse, un scandale qui dure :Sébastien Fontenelle | monde-diplomatique.fr | novembre 2014 . Instaurées en France dès la fin du XVIIIe siècle pour « encourager la libre communication des pensées entre les citoyens », les aides de l’Etat à la presse n’étaient destinées qu’aux publications d’intérêt général. Elles profitent désormais aux groupes puissants, sans que leur contribution au débat démocratique saute aux yeux. Pourtant, les procureurs les plus inflexibles de la réduction des dépenses publiques restent cois…la suite : http://www.monde-diplomatique.fr/2014/11/FONTENELLE/50945
    La Réalité de La France un journaliste et un Magistrat dénoncent :
    https://www.dailymotion.com/video/x2evw9p_un-magistrat-et-un-journaliste-en-activite-temoignent-a-visage-masque-la-france-big-brother-laurent_news?start=194

    La démocratie, médiocratie, française a atteint ses limites, il faut impérativement apporter les changements nécessaires. Tout cela nuit au développement économique. La démocratie qui reposait sur le contrôle, s’est endormie sur la complaisance, rien d’autre. La France a besoin "de contre-pouvoir" que nous n'arrivons pas, nous citoyens dotés de réflexions, et bon sens à créer ; c'est hélas navrant et très grave pour ce Pays. Pour ma part, il y a longtemps que j'ai pris la décision de dénoncer TOUS LES TRAVERS DE LA SOCIÉTÉ..."PEUT-ON ENCORE SAUVER LA France ?"
    La France a donc besoin de contre-pouvoir
    médiatiques pour dénoncer tous les dysfonctionnements et abus de pouvoir, car une injustice faite ne fût-ce qu'à une seule personne est une menace pour nous tous, la raison pour laquelle avec quelques Amis nous avons décidé de créer un journal ci-dessous, mais avec peu de moyen financier. Le but était d’être à l’écoute du citoyen et de l’aider à faire éclater la vérité pour faire respecter le droit et combattre les abus de droit , les abus de pouvoir d’où qu’ils viennent (ETAT, Administration, …etc) . Nous voulions obtenir une présence nationale Papier, Internet, TV internet...etc. Force est de constater que cet objectif n’est pas encore atteint. Mais cela nous a permis de mieux comprendre la réalité de la médiocratie française. Ce JOURNAL a été appelé « TOP ALERTE » le journal qui fait éclater la vérité.J’ai compris aussi qu’Il est inutile de compter sur le gouvernement, nos élus, actuellement, pourtant la loi les obligent, car ils sont les garants d’une bonne justice.
    Informations de ce que nous essayons de faire avec le journal TOP ALERTE=
    1) Journal TOP ALERTE octobre 2011 n°19 (affaire Richard ARMENANTE) : http://injustice.blog.free.fr/public/Journal_Top_Alerte_octobre_2011_n_19.pdf
    2)
    Info sur le Journal TOP ALERTE, Business plan Français, Pourquoi ce journal, and so one :
    http://injustice.blog.free.fr/public/PROJET_charte_et_business_plan_journal__top_alerte.pdf

    3)
    Info des journaux TOP ALERTE :
    http://injustice.blog.free.fr/public/Edition_journal_TOP_ALERTE.pdf
    4)
    Liens FACEBOOK=
    https://www.facebook.com/pages/Journal-TOP-ALERTE/146578242113478

    Information complémentaire = La réalité des médias en France, une information sur le fonctionnement de certains médias qui devraient être à la pointe de la recherche de la vérité, à voir absolument=
    http://www.dailymotion.com/video/xpj5bo_les-nouveaux-chiens-de-garde-les-10-premieres-minutes_shortfilms

    Les citoyens ne doivent compter que sur leur propre détermination pour faire respecter le droit et combattre les abus de pouvoir. Aidez-vous, en vous soutenant les uns les autres, fortifiez ceux qui, parmi vous, sont faibles, unissez-vous, organisez- vous et vous ferez gagner La France.
    Les citoyens doivent être plus exigeants des élus, de la presse, des administrations, des syndicats…etc.
    La Presse doit rentrer en résistance et arrêter la collaboration à la médiocratie !
    La presse doit retrouver le gout de l’absolu et ne plus se contenter d’une médiocrité tranquille.

    La France est devenue peu à peu un pandémonium et ce n’est pas un Euphémisme !
    Payons-nous des impôts en France pour avoir une Médiocratie et une injustice de qualité??

    Conclusion : La vraie faute, c'est celle que l'on ne corrige pas. "Confucius"

    Pour votre réflexion et votre sagacité « et Vous pouvez partager »
    Autres Publications que j'ai faites sur MEDIAPART :
    1)
    Une démocratie qui n'évolue pas, est soumise à la médiocrité des Hommes =
    http://blogs.mediapart.fr/edition/critique-raisonnee-des-institutions-judiciaires/article/250515/une-democratie-qui-nevolue-pas-est-soumise-la-medioc
    2) Réflexion d’un citoyen face à l’injustice =
    http://blogs.mediapart.fr/edition/critique-raisonnee-des-institutions-judiciaires/article/090515/reflexion-d-un-citoyen-face-l-injustice
    3) La Justice Française 37ème sur 43 pays européens ?! =
    http://blogs.mediapart.fr/edition/critique-raisonnee-des-institutions-judiciaires/article/090515/la-justice-francaise-37eme-sur-43-pays-europeens
    4) L’administration et la Justice non indépendante ont un rôle économique évident =
    http://blogs.mediapart.fr/edition/critique-raisonnee-des-institutions-judiciaires/article/060515/l-administration-et-la-justice-non-independantes-en
    5) Le Mensonge et la tricherie en France détruisent à petit feu l’économie=
    http://blogs.mediapart.fr/edition/critique-raisonnee-des-institutions-judiciaires/article/180515/le-mensonge-et-la-tricherie-en-france-detruisent-pet

  • Myopie médiatique contre longue mémoire

     

     

    Par Guy Sorman.

    chien à lunettes credits alison elisabeth X (licence creative commons)

    chien à lunettes credits alison elisabeth X (licence creative commons)

    Submergés par la marée incessante de l’actualité médiatisée, nous savons simultanément tout sur rien et rien sur tout : l’information remplace la connaissance. Bombardés par les médias traditionnels et nouveaux, il nous échappe que tout événement s’inscrit dans une histoire longue : une compréhension véritable de cette hyper-actualisation exigerait une connaissance du passé et des écoles de pensée qui l’éclairent. Apportons quelques illustrations à notre thèse.

    Considérez la dette grecque. La réduire à un affrontement entre les partisans de « l’austérité » et une « libération » du peuple grec ne permet pas de comprendre combien cette dette s’inscrit dans un cycle qui remonte à l’Indépendance de la Grèce moderne au début du XIXe siècle, puis au traitement de faveur dont elle a bénéficié, en 1919, après la Première guerre mondiale. Depuis que la Grèce a été ressuscitée dans les lieux où naquit la civilisation hellénistique, deux mille cinq cents ans plus tôt, les Grecs modernes ont bénéficié d’une indulgence exceptionnelle : les poètes comme les dirigeants européens ont projeté sur cette tribu ottomane toute leur nostalgie de l’Hellénisme. Cette tribu était « grecque » non pas parce qu’elle descendait des Hellènes, mais parce que de religion orthodoxe – byzantine donc plutôt que Hellène – dans un océan musulman. Ces néo-Grecs, reconnus par les Européens pour ce qu’ils n’étaient pas, ne se crurent jamais contraints de gérer leurs affaires de manière sobre : l’Europe payerait pour l’éternité, une pension alimentaire à la mère supposée de la civilisation occidentale et de la démocratie. L’entrée dans la zone Euro a encouragé les néo-Grecs à s’endetter plus encore, arc-boutés sur leur histoire longue réinventée, une caution définitive contre leurs créditeurs. Une institution à elle seule pourrait libérer la Grèce de sa dette : l’Eglise orthodoxe qui possède un tiers du territoire et ne paye aucun impôt. Mais nul, pas même un gouvernement gauchiste, n’ose incriminer cette Église, parce qu’elle fut et reste l’incarnation de la Grèce contemporaine à la manière dont l’Église catholique en Pologne n’a jamais cessé d’incarner la nation. À la lumière de cette histoire longue, la question est donc moins « La Grèce est-elle en Europe ? » que « L’Église orthodoxe est-elle en Europe ? ». N’appartient-elle pas plutôt à l’Orient ainsi qu’on le constate dans une autre zone de conflit : l’Ukraine ?

    L’Ukraine de l’Ouest, qui fut polonaise, reste catholique et pro-occidentale, tandis que l’Est ukrainien orthodoxe est pro-russe, en un  temps où, de nouveau, le nationalisme russe se confond avec l’Église orthodoxe ressuscitée. Vladimir Poutine semble mieux connaître cette Histoire que les Européens.

    Passons à la Libye, autre exemple : on ne comprend rien aux combats présents si l’on ne se rappelle pas que la Libye contemporaine fut l’assemblage de deux nations distinctes, le Cyrénaïque et le Tripolitaine, par le colonisateur italien. Lorsque les Français et les Britanniques décidèrent d’intervenir en Libye, cette intervention n’aurait eu de sens que pour restaurer les deux nations antérieures, pas pour replâtrer la Libye coloniale.

    La même myopie historique éclaire les conflits en Syrie, Irak et Kurdistan : on ne peut les interpréter que par référence au Traité de Sèvres qui, en 1920, répartit, entre les colonisateurs français et britanniques, des territoires anciennement ottomans. Les Ottomans respectaient la diversité tribale et religieuse : chacun dans l’Empire dépendait des autorités de la religion à laquelle il appartenait. Après le dépeçage, les colonisateurs et leurs successeurs ont imposé des États centraux à des peuples qui, jamais, ne se reconnurent en eux. Les diplomates Sykes et Picot, qui tracèrent en 1917 la ligne droite qui aujourd’hui encore sépare la Syrie et l’Irak, ignoraient tout de ces cultures locales et ne connaissaient pas la différence entre un Chiite et un Sunnite. En 2003, le Général David Petraeus qui, à la demande de George W. Bush, s’empara de Bassorah n’en savait pas plus : n’étaient-ils pas tous Irakiens ?

    Tout le continent africain est pareillement affecté par cette négation du passé : des États trop nombreux y consomment l’essentiel des richesses locales pour perpétuer des frontières coloniales absurdes qui ont balkanisé les cultures. N’allons pas chercher plus loin les causes de la pauvreté en Afrique : le nationalisme y a remplacé et asphyxié le développement.

    Cette ignorance de l’histoire longue génère la plupart des désordres contemporains : une ignorance qui conduit à la guerre, aux migrations de masse, à la pauvreté collective, mais profite aux intérêts acquis. Prospèrent les chefs d’État dont l’État ne coïncide avec aucune nation, les Seigneurs de la guerre, les contrebandiers et – plus modestement – les bureaucrates internationaux chargés de perpétuer cet ordre artificiel. Le Fonds monétaire international, autre exemple de la mémoire courte, emploie dix mille fonctionnaires pour remplir une mission qui n’existe plus. Créé en 1945 pour pallier les déséquilibres des balances des paiements qui avaient semé le désordre économique dans les années 1930, le FMI continue alors que ces déséquilibres ont disparu : saint est l’oubli des origines.

    Par lui-même, aucun événement d’actualité ne fait sens : toute information publiée dans les médias ne devrait-elle pas – dans un monde évidemment théorique – être accompagnée d’une notice explicative, à la manière dont les médicaments sont assortis d’une notice recensant les contre-indications et effets toxiques ? Bien des informations sont toxiques parce que l’opinion publique les engloutit en toute bonne foi et parce que les dirigeants ne sont pas nécessairement, ou ne souhaitent pas être, mieux informés que l’opinion qui les porte.

  • Pilleurs d'Etat

    Pilleurs d'Etat : pourquoi nos élus en arrivent à se prendre pour des surhommes (et s'en mettent plein les poches)

    Philippe Pascot a côtoyé les élus de tout bord pendant près de 25 ans. Il recense dans cet ouvrage les abus légaux dans lesquels tombe la classe politique française : salaire exorbitant, exonération d’impôts, retraite douillette, cumuls, emplois fictifs, déclarations d’intérêts et d’activités bidons et tant d’autres petits arrangements entre amis... Extrait de "Pilleurs d'Etat", publié aux éditions Max Milo (2/2).

    Bonnes feuilles

    Publié le 15 Mai 2015

    Certains de nos élus en arrivent à se prendre pour des surhommes, au-dessus des lois. Crédit Reuters

    C’est l’ancienne ministre Michèle Delaunay, députée de Gironde, qui a très bien décrit le phénomène sur son blog en septembre 201430. Elle y décrit le parcours carriériste de nombre de ses collègues qui suivent tous à peu près le même chemin, certains allant juste plus vite que d’autres. Elle constate aussi que les élus (de plus en plus nombreux) et les parlementaires ne savent rien de la vraie vie, celle des fins de mois difficiles, des courses à faire pour la semaine, des repas à préparer pour les enfants, de la voiture qui tombe en panne au mauvais moment, des transports en commun bondés et toujours en retard.

    De tous ces petits détails, qui empoisonnent la vie quotidienne de tout un chacun, ils n’ont jamais connu l’ombre d’une miette. De la vie, ils ne connaissent que celle qu’ils se sont bâtie en consacrant l’essentiel de leur temps à atteindre le seul objectif qu’ils se sont fixé : être élu. Et comme le dit très justement Mme Delaunay, le virus sympathique du départ, cette envie de transformer le monde, d’aider son prochain, se mue en maladie incurable de celui qui sait tout, dont la parole devient d’évangile, la volonté de puissance remplace celle de bien faire : le surhomme vient au monde. Celui qui, parce que le système le veut, perd toute spontanéité et se met à calculer ce que veut voir l’électeur et non ce qu’il faut faire en réalité pour l’intérêt général.

    Car à ce stade de la carrière naissante de l’élu, celui-ci prend goût au pouvoir et à tout ce qu’il représente. Du jour au lendemain, son statut change, il cesse de faire partie du commun des mortels, il devient un personnage, un notable, quelqu’un de respectable et de respecté.

    Je l’ai moi-même vécu après mon élection en tant que conseiller régional d’Île-de-France, puis de président de la commission de la formation professionnelle et de l’apprentissage de la Région Île-de- France. D’un coup d’un seul, je suis devenu quelqu’un d’autre. On aurait pu croire qu’une fée s’était penchée soudainement sur mon berceau d’élu et, d’un coup de baguette magique, m’avait rendu immédiatement beau et intelligent… Du jour au lendemain, un certain nombre de courtisans administratifs, souvent des chefs de service qui hument la possibilité d’une promotion, venaient me voir, l’échine courbée, me serinant de façon obséquieuse du « Le président veut-il… » ou du « Si le président pense… » à chaque phrase requérant mon attention.

    À l’époque, ce tumulte soudain m’avait tellement perturbé que j’ai mis une bonne journée à comprendre que le président dont parlaient sans arrêt ces gens, et qui paraissait si important à leurs yeux, eh bien c’était moi ! Et non Jean-Paul Huchon, le président de Région, comme je l’ai cru toute la journée.

    Cela crée un choc et vous propulse vite, si on n’y prend pas garde, sur un nuage où on se laisse vite bercer..

    Le pouvoir que l’on vous octroie procure les avantages qui en sont l’accessoire (téléphone, Internet, frais de représentation, invitations diverses et variées…), eux-mêmes doublés d’un soupçon de privilèges et d’un zeste de passe-droits qui font que très vite, de tout là-haut sur le petit nuage, les vraies gens deviennent tout petits, voire insignifiants. Vous venez de toucher le gros lot et plus rien ne compte vraiment que la contemplation de ce que vous êtes devenu.

    Une fois bien installé, l’élu, prenant goût à la fonction, commence à réfléchir et se demande comment faire pour que de locataire de son mandat, il en devienne propriétaire. Sans s’en rendre compte ou par calcul (pour toujours davantage d’élus), l’élu fait ce qu’on appelle « un plan de carrière ». Il commence alors à cumuler : un mandat pour la soif, un autre au cas où, une viceprésidence par-ci, un petit mandat local comme base de repli par-là, un territoire à garder pour avoir sa base arrière…

    Le formatage des élus : un frein à la diversité, la créativité et la prise de risques

    On entre maintenant en politique, toutes tendances confondues, avec un plan de carrière préétabli. On va essayer dans un premier temps de gagner sa place au soleil, puis de la garder et d’agrandir à mesure son terrain de jeu. Le tout entre gens du même monde, de la même corporation, qui se serrent les coudes quand on essaye de toucher à leurs prérogatives. Certes, de temps en temps, ces gens se donnent quelques coups de griffes, mais en général ce sont plutôt des coups de pattes, comme le ferait une portée de chatons joueurs entre eux, juste pour désigner celui qui sera le dominant de la tribu.

    Comme de plus en plus d’élus à responsabilités multiples ont quasiment le même parcours pour arriver au pouvoir, qu’ils sont tous issus à peu près des mêmes couches sociales (à quelques rares exceptions près), qu’ils ne travaillent, vivent, respirent quasiment qu’en vase clos, il tombe sous le sens que la compréhension de la vie au quotidien leur échappe. Dans le même moule de fonctionnement, ne vivant que pour et par leur carrière emportée de haute lutte, entourés d’une foule d’assistants courtisans qui les conseillent tout en montant autour d’eux un cordon sanitaire infranchissable pour celui qui n’est pas coopté par le « sérail », ces élus parlementaires aux mandats multiples ne peuvent plus comprendre et sentir les besoins d’une population dont ils ne font plus partie car ils n’en partagent plus rien (si ce n’est les petits fours lors des inaugurations, des comices agricoles et pince-fesses nombreux).

    Ils décident, peaufinent, détaillent, inventent des règles et des lois qui sont à 100 000 lieues des préoccupations quotidiennes de la population. Comment des parlementaires peuvent-ils comprendre qu’il est difficile de vivre avec un revenu de 500 euros par mois alors que tous sont plus que largement à l’abri du besoin ? En 2012, il ne restait au sein du Palais-Bourbon qu’un seul député ouvrier. Depuis cette date, légère amélioration, il y a 11 députés ouvriers et employés, soit environ 3 % de l’ensemble de l’Assemblée31.

    Si on ne doit pas tomber dans les clichés simplistes et stériles, on est quand même obligé de constater que nos parlementaires ne sont plus à l’image de leurs mandants. La fracture entre ceux « d’en haut » et ceux « d’en bas » s’agrandit d’année en année.

    Dans un rapport du Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof ) de 201232, on constate qu’il n’y a quasiment plus aucun parlementaire qui le devient au titre d’un premier mandat. Quasiment tous ont déjà une longue carrière politique ou d’appareil derrière eux. La plupart ayant commencé leur parcours avant 25 ans dans des instances politiques soit comme assistants parlementaires, soit comme conseillers municipaux ou régionaux.

    La politique n’est plus vue comme un sacerdoce dans lequel on s’engage pour défendre la veuve et l’orphelin mais comme une carrière au long cours. Il faut la gérer avec prudence au sein d’un groupe qui vous protégera, et sa continuité passera, pour beaucoup, par une soumission profonde sous des dehors de liberté apparente.

    Sans soutien, sans appui, sans argent, il est quasiment impossible aujourd’hui de gagner une élection parlementaire. Le trublion qui vient déranger la machine bien huilée du parcours obligatoire du candidat programmé ne passe plus que très rarement la barre du premier tour. Il faut être du « sérail ».

    Tous ces élus forment un conglomérat bien tassé dont les couleurs politiques se distinguent de moins en moins, tant le fonctionnement interne de ce bloc uniformisé procède d’un immobilisme prudent nécessaire pour conforter un parcours politique qu’ils veulent sans risque.

    Les parlementaires se gardent bien de s’aventurer dans des réformes profondes de la société en évolution ou sur des terrains trop voyants qui les exposeraient à la critique ou pire, à la vindicte populaire.

    La prise de risque altruiste s’amoindrit pour faire place à une prise de risque calculée qui n’entachera pas leur plan de carrière.

    Extrait de "Pilleurs d'Etat", de Philippe Pascot, publié aux éditions Max Milo, 2015. Pour acheter ce livre, cliquez ici.