Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 2

  • les dessous de l’affaire Dieudonné

    Chronique de la déraison d’État : les dessous de l’affaire Dieudonné

    Interdit de rire : ce petit livre écrit par deux avocats de Dieudonné apporte un éclairage inédit sur l’épisode médiatico-politique de l’hiver dernier où l’on a vu un gouvernement entier mobilisé contre un humoriste. Incisif et clair, il apporte des éléments précieux pour comprendre ce qui s’est joué au cours de ces semaines agitées.

    Un point de vue de l’intérieur, évidemment différent des récits donnés par les médias nationaux, mais indispensable pour qui veut saisir les enjeux à la fois juridiques et politiques de ce feuilleton rocambolesque où la liberté d’expression a vécu ses derniers instants. Les enseignements tirés de ce livre alimentent une recherche personnelle dont nous présentons ici quelques résultats.

    Humoriste provocateur et politiquement engagé, Dieudonné est dans le viseur des élites politico-médiatiques et des associations de l’antiracisme institutionnel depuis son sketch de décembre 2003 mettant en scène un colon israélien, et plus encore depuis sa participation à la liste antisioniste des européennes de 2009 aux côtés de l’essayiste Alain Soral, également bête noire des médias et du Parti socialiste. Ses saillies provocatrices contre la politique israélienne et le sionisme en général – qu’il situe pourtant dans le droit fil de son combat authentiquement antiraciste et anticolonialiste des années 1990 –, ses rapprochements sulfureux d’avec Robert Faurisson ou Jean-Marie le Pen, lui avaient déjà valu de nombreuses condamnations pénales dans des procès intentés par les associations de l’antiracisme institutionnel, LICRA, CRIF ou SOS Racisme ou certaines personnalités, ainsi qu’une mise au ban médiatique. Il n’a pas subi moins de 11 condamnations depuis 2000 pour injure, diffamation, provocation ou incitation à la haine raciale pour un total qui dépasse les 125.000 euros d’amende et plusieurs procès l’attendent (au moins 4 à ce jour) dont un pour apologie d’actes de terrorisme.

    En revanche, jusqu’à fin 2013 tous les arrêtés d’interdiction et décisions de résiliation de ses spectacles ont été suspendus ou annulés, à l’exception d’un seul cas dans lequel le recours contre une résiliation de contrat de location a été rejeté, la société productrice ne disposant pas de licence d’entrepreneur de spectacle. Pas moins de 12 décisions du juge administratif antérieures aux ordonnances du juge des référés du Conseil d’État des 9 et 10 janvier 2014, dont dix ordonnances de référé de tribunaux administratifs, une ordonnance de référé du Conseil d’État et un jugement au fond de tribunal administratif avaient suspendu et annulé des arrêtés d’interdiction de spectacles de Dieudonné. La raison de cette clémence : l’arrêt René Benjamin.

    Lire la suite de l’article sur bourgoinblog.wordpress.com

  • Ne pas oublier Gaza

    720 tonnes de munitions sont tombées sur Gaza entre le 8 juillet et le 26 aout 2014 pendant l’opération “Bordure protectrice”, soit deux tonnes par kilomètre carré. La violence de ce dernier assaut devient plus claire encore quand on compare ces chiffres avec ceux de l’opération israélienne précédente. En 2008/2009, c’est 50 tonnes de « Plomb durci » qui s’étaient abattues sur l’enclave palestinienne.

    Il est important de rappeler que ces bombes et obus ne sont pas tombés sur un terrain vague ni au milieu d’un désert mais sur des femmes, des hommes, des enfants. La bande de Gaza est l’un des endroit les plus peuplés au monde. Les conséquences sont donc effrayantes. 2188 Palestiniens ont perdu la vie. 1658 étaient des civils. Plus de 11 231 Palestiniens furent gravement blessés. Plus de 18 000 maisons furent détruites entièrement ou en partie.

    Des chiffres terribles, qui font froid dans le dos.

    Les images, quant à elles, sont choquantes, effroyables et souvent insoutenables. Il faut dire que cette fois-ci, Israel n’a pas réussi à interdire aux journalistes, même à ceux travaillant pour des grandes chaines internationales, de rester sur place.

    Ces images qui ont choquées le monde entier. Ce sont elles qui ont poussée des centaines de milliers de personnes à travers le monde à descendre dans la rue pour manifester leur colère et leur dégoût, non seulement devant les actes commis par l’armée israélienne mais aussi devant la complicité de leurs propres gouvernements.

    Le Tribunal Russell sur la Palestine, qui s’est réuni à 5 reprises entre 2009 et 2013, voyant les réactions incroyables des gouvernements « occidentaux » (qui devant le troisième assaut de l’armée israélienne sur la population de Gaza en 6 ans, le plus violent et le plus long que Gaza ait subi depuis 1967, n’eurent même pas la décence de « condamner » cette attaque ignominieuse ni même d’appeler Israël à la « réserve »), décida qu’il était crucial de se réunir une nouvelle fois. Pour les Palestiniens, mais aussi pour les citoyens du monde entier. Pouvons-nous espérer vivre en paix alors qu’un peuple occupé, encerclé et affamé se fait massacrer dans l’indifférence la plus totale ?

    Une session extraordinaire du tribunal fut donc organisée à Bruxelles les 24 et 25 septembre 2014. Le mandat du tribunal et des membres de son jury (Michael Mansfield, Ken Loach, Vandana Shiva, Ahdaf Soueif, Christiane Hessel, Roger Waters, Ronnie Kasrils, Radhia Nasraoui, Miguel Angel Estrella, Richard Falk, John Dugard et Paul Laverty) était clair : le tribunal, devant la férocité de l’attaque de l’armée israélienne, parlerait, pour la première fois en ce qui concerne Israël, du « crime des crimes » : le crime de Génocide et celui d’incitation au Génocide.

    Pour secouer et réveiller les consciences.

    Il est effectivement crucial de ne pas isoler cette dernière agression israélienne pour en faire un cas à part. L’opération « Bordure protectrice » s’inscrit, comme les précédents assauts, dans une politique de nettoyage ethnique, de colonisation et d’apartheid mise en place depuis la création de l’état d’Israël. Là est aussi le rôle du tribunal : remettre les faits qu’il examine dans un contexte historique global, revenir sur le passé pour mieux comprendre le présent et espérer un futur plus juste. Cet exercice, que les grands médias et les gouvernements, par choix, ne font jamais, est nécessaire pour l’existence même de la civilisation humaine. Comment prétendre comprendre « l’autre » et le respecter si l’on ne tient pas compte de son vécu, de son passé ? Si l’on ignore son histoire, ou l’omet ?

    Durant la journée du 24 septembre, témoins, juristes et spécialistes en armement se succédèrent donc devant plus de 500 personnes venues du monde entier pour écouter, comprendre et agir pour que de telles monstruosités ne se reproduisent plus jamais. 
    John Dugard, juriste de renom, ouvrit la séance en rappelant à tout le monde que la bande de Gaza, malgré le départ des colons et de l’armée en 2005, reste un territoire sous occupation, soumis à un siège qui n’est rien d’autre qu’une punition collective. Israël, en effet, détient les clefs de cette prison à ciel ouvert et en contrôle les entrées, les sorties, les registres de population ainsi que l’espace aérien et maritime.

    Le colonel Desmond Travers, un des membres du rapport Goldstone, évoqua plus particulièrement la doctrine « Dahiyah ». Créée lors de la guerre du Liban en 2006, celle-ci consiste à organiser une attaque d’une magnitude disproportionnée afin de graver dans la mémoire des victimes, ou plutôt des survivants, un souvenir durable du prix à payer lorsque l’on résiste à l’armée israélienne.

    Le journaliste David Sheen a, quant à lui, fait état de la montée du discours d’incitation à la haine et au crime contre les Palestiniens au sein de la société israélienne. Bien qu’il ne s’agisse pas d’un phénomène récent, D. Sheen a démontré qu’il était aujourd’hui devenu « acceptable » et accepté, qu’il n’était plus nécessaire de se défendre d’avoir des positions ouvertement racistes en Israël, à tel point que certaines figures publiques majeures, même issues des franges les plus « libérales », justifient régulièrement le massacre de civils palestiniens. D. Sheen a, par ailleurs, mis en lumière que ce discours ne se limitait désormais plus à une certaine partie de l’opinion publique, mais qu’on le retrouvait dans tous les secteurs de la société israélienne, des religieux aux responsables politiques en passant par les journalistes et universitaires. Un récent sondage a révélé que 95% de la population israélienne approuvaient les opérations militaires israéliennes de cet été.

    Le journaliste palestinien Mohammed Omer s’est appuyé sur trois situations dont il a été témoin pour illustrer le recours à trois pratiques spécifiques employées par l’armée israélienne : l’usage de palestiniens comme boucliers humains, les exécutions sommaires de civils ainsi que l’interdiction de se déplacer faite aux ambulances et aux services de la Croix-Rouge. Ivan Karakashian de l’organisation « Defense for Children International » a corroboré le témoignage de M. Omer, expliquant que cela était courant de la part des soldats israéliens.

    Les médecins Mads Gilbert et Mohammed Abou Arab, quant à eux, travaillant à Gaza durant l’opération « Bordure protectrice » (ainsi que pendant l’opération « Plomb durci »), ont évoqué la destruction en masse des infrastructures hospitalières et des attaques sur le personnel médical (spécifiant que 17 des 32 hôpitaux de Gaza furent détruits cet été).

    Le jury, parfois abasourdi, se retira le soir du mercredi 24 septembre et délibéra pendant de longues heures.

    C’est unanimement qu’il a conclu que le crime d’incitation au génocide ainsi que des crimes contre l’humanité ont été commis à Gaza et que le discours employé à différents niveaux de la société israélienne pendant l’été 2014 avait parfois atteint le seuil nécessaire pour pourvoir le qualifier d’incitation directe et publique au génocide.

    Le jury a ajouté : « Nous avons sincèrement peur que dans un environnement d’impunité et d’absence de sanctions pour des crimes graves et répétés, les leçons du Rwanda et d’autres atrocités de masse, restent lettre morte ».
     
    Le Tribunal Russell est un tribunal populaire, des peuples, pour le peuple. Nous sommes prévenus. Maintenant, il faut agir et vite.

    Avant qu’il ne soit trop tard.

  • Gaza : le silence tue, la désinformation rend complice - Acrimed | Action Critique Médias

    Quel bilan tirer de l’opération israélienne « Bordure Protectrice », 3 semaines après l’accord d’un cessez-le feu ? C’est avec amertume, indignation, mais aussi avec inquiétude que nous nous interrogeons sur le traitement médiatique de la tragédie qui a frappé la Bande de Gaza. En faisant - consciemment ou non - usage d’expressions communément acquises, la presse s’est rendue coupable de désinformation.

    Nous, citoyens belges et européens, accusons la majorité des médias d’appliquer – délibérément ou non – la politique des « deux poids, deux mesures » lorsqu’il s’agit d’aborder ces événements atroces. Ainsi, parler de « guerre » est-il correct alors que le conflit oppose David à Goliath ? L’histoire atteste que nous sommes face à une répression de type colonial contre une population en résistance face aux occupants. Nous sommes consternés par la représentation d’un « conflit » où oppresseurs et opprimés se valent. Le principe d’« équidistance » a-t-il quelque sens dans un affrontement qui oppose l’armée israélienne - considérée comme la cinquième armée la plus puissante au monde - à des roquettes palestiniennes, pour la plupart artisanales ?

    Il ne s’agit pas ici de reprocher aux médias de parler « des deux camps », mais bien leur représentation systématique, toujours au nom de l’« équidistance », des opérations des uns et des autres. Cette approche crée chez le lecteur, l’auditeur ou le téléspectateur le sentiment d’une égalité entre protagonistes. Ainsi, les roquettes palestiniennes, qui pour près de 87% sont interceptées, en arrivent à être présentées comme l’équivalent des chars, drones, F16, hélicoptères et missiles dernier-cri israéliens. Les 1,7 million de Gazaouis, eux, n’ont pas de Dôme de fer… Ils connaissent par contre une densité démographique supérieure à celle du Bangladesh sur 365 km2 (la moitié de la superficie du littoral belge). Une telle densité permet d’apprécier à sa juste valeur le leitmotiv propagandiste des « boucliers humains » du Hamas et la prétention d’Israël à s’en tenir à des « frappes chirurgicales ».

    Nous dénonçons cette prétendue égalité entre protagonistes, renforcée par un traitement le plus souvent purement événementiel de l’actualité. Il faut rappeler que la Bande de Gaza est occupée depuis 1967 et assiégée depuis l’arrivée au pouvoir du Hamas, il y a 7 ans. Depuis, la population entière en fait les frais : encerclée par mer, terre et air pour avoir « mal choisi », dit-on, ses dirigeants. On l’a souvent dit : « Gaza est une prison à ciel ouvert ». Ce qui explique que l’ONU considère toujours le territoire comme étant sous occupation. Ni sortie de secours, ni lieu sûr. Pas même au sein des hôpitaux ou des écoles. Dans cette atmosphère oppressante, toute tentative de révolte des Palestiniens est présentée comme « activité terroriste » par des journalistes qui se font ainsi les porte-voix de la propagande israélienne. Faut-il rappeler que les résolutions de l’ONU et principalement la résolution 37/43 légitiment la lutte armée contre la domination coloniale ? Trop souvent, nos médias présentent exclusivement le Hamas comme un mouvement « islamiste radical », jamais comme un mouvement de libération nationale, déclenchant ainsi de façon pavlovienne des réflexes de peur et de rejet.

    C’est l’enlèvement de trois jeunes Israéliens retrouvés morts en Cisjordanie occupée qui est systématiquement présenté comme l’élément déclencheur des hostilités entre Israël et Gaza. Le Hamas, accusé sans preuves de ce rapt a vu des centaines de ses militants et cadres locaux arrêtés. Malgré l’humiliation et les privations quotidiennes que subissent les Gazaouis, ce n’est que suite à ces arrestations d’envergure que les premières roquettes ont été tirées depuis la Bande de Gaza. Les premières du Hamas depuis… 2012. C’est aussi l’élimination, le 7 juillet, de sept combattants du Hamas qui a mené celui-ci à considérer que le cessez-le-feu avec Israël, négocié en novembre 2012 et qui engageait chaque partie à ne pas mener d’opérations militaires contre l’autre, était rompu.

    Les finalités de l’opération israélienne « Bordure Protectrice » se voient tout à fait discréditées : mener des attaques de « représailles légitimes » afin d’éradiquer les tirs de roquettes. Or l’on sait que ce sont les opérations militaires israéliennes qui engendrent davantage de tirs de roquettes et font donc des victimes israéliennes. La boucle est bouclée, le cercle vicieux installé. Israël dit vouloir arrêter la violence contre ses citoyens, mais, contribue paradoxalement à la provoquer.

    Nous accusons la plupart des médias de manipuler l’opinion en présentant le Hamas comme « l’organisation qui n’a pas accepté la trêve » ou « qui la viole constamment ». Et qui par conséquent, ne protège pas ses civils. Rappelons que la première proposition de cessez-le-feu a été discutée entre le gouvernement israélien et le gouvernement égyptien dirigé par le maréchal Al-Sissi, fervent opposant au Hamas. Peut-on imaginer la négociation d’une trêve si toutes les parties concernées ne sont pas présentes aux discussions ou si aucune des conditions demandées, par les représentants du peuple palestinien, n’a été évoquée ?

    Des médias comparent les statistiques des morts civils palestiniens à celles des soldats israéliens tombés. Comparaison honteuse. D’autres médias cultivent la peur des « djihadistes » belges ou français partis combattre en Syrie, mais épargnent l’image de ces autres Belges ou français enrôlés dans l’armée d’occupation israélienne.

    Cette approche médiatique, ce constat flagrant de sympathie première envers Israël se révèlent consternants et nous poussent à nous interroger sur les fondements d’une « osmose culturelle » avec cet État, alors que ce dernier piétine de manière constante les principes démocratiques et le droit international.

    « Bordure protectrice » a fait plus de 2.100 victimes palestiniennes dont 500 enfants.

    Nous, lecteurs, auditeurs, et téléspectateurs belges et européens, accusons une partie de la presse, de désinformation lorsqu’il s’agit de traiter des crimes de guerre commis par Israël à Gaza et en Palestine occupée.

    Des gouvernements en passant par la population, toute la société dépend du Quatrième pouvoir, celui des médias, pour se forger son opinion. Jusqu’à présent, le travail indispensable d’investigation journalistique a souvent fait défaut. Sous couvert de neutralité, beaucoup de médias désinforment. Ils se rendent et nous rendent complices de la tragédie de Gaza.

    Comme l’affirmait Desmond Tutu, « rester neutre face à l’injustice, c’est choisir le camp de l’oppresseur ».



    Anissa Amjahad - Docteure en sciences politiques et sociales (ULB) 
    Frank Barat - Militant et auteur 
    Sébastien Boussois - Docteur en sciences politiques 
    François Burgat - Politologue, Aix-en-Provence 
    Paul Delmotte - Professeur retraité de politique internationale à l’Institut des Hautes Études des Communications Sociales 
    Ricardo Gutiérrez - Secrétaire général de la Fédération européenne des Journalistes 
    Imane Nachat - Étudiante en dernière année de Master en Sciences de la communication - VUB 
    Julien Salingue - Chercheur en science politique

     Pour l’analyse d’Acrimed sur le traitement médiatique de la dernière offensive israélienne contre Gaza, voir notre article : « Offensive israélienne contre Gaza : les partis pris du traitement médiatique ».

  • Le FBI a poussé des Américains musulmans à commettre des attentats

     

     
         

    Le FBI a "encouragé, poussé et parfois même payé" des musulmans américains pour les inciter à commettre des attentats, au cours d’opérations de filatures et clandestines montées de toutes pièces après le 11 septembre, conclut un rapport publié lundi.

    Dans nombre des plus de 500 affaires de terrorisme conduites par les tribunaux américains depuis le 11 septembre 2001, "le ministère américain de la Justice et le FBI ont ciblé des musulmans américains dans des opérations clandestines de contre-terrorisme abusives, fondées sur l’appartenance religieuse et ethnique", dénonce ce rapport de l’organisation Human Rights Watch (HRW) étayé de nombreux exemples.

    L’organisation aidée de l’Institut des droits de l’homme de l’École de droit de l’Université de Columbia a en particulier étudié 27 affaires, de l’enquête au procès, en passant par l’inculpation et les conditions de détention, et interviewé 215 personnes, qu’il s’agisse des inculpés ou condamnés eux-mêmes ou de leurs proches, d’avocats, juges ou procureurs.

    "Dans certains cas, le FBI pourrait avoir créé des terroristes chez des individus respectueux de la loi en leur suggérant l’idée de commettre un acte terroriste", résume un communiqué, estimant que la moitié des condamnations résultent de coups montés ou guet-apens. Dans 30% des cas, l’agent infiltré a joué un rôle actif dans la tentative d’attentat.

    L’étude cite notamment les quatre de Newburgh, accusés d’avoir planifié des attentats contre des synagogues et une base militaire américaine, alors que le gouvernement avait, selon un juge, "fourni l’idée du crime, les moyens, et dégagé la voie" et transformé en "terroristes" des hommes "dont la bouffonnerie était shakespearienne".

  • la propagande néoconservatrice déguisée en gauche progressiste

     
     

    7 décembre 2013

    Article en PDF : Enregistrer au format PDF
     

    Machine de propagande capable d'infiltrer des médias historiquement ancrés à gauche, les néoconservateurs déguisés en progressistes obtiennent votre consentement aux guerres contemporaines, ou tout au moins, l’assurance de votre laisser-faire. Leurs armes ? Le détournement d’un discours moral, des choix éditoriaux incitant plus ou moins subtilement à la haine raciale, et une situation oligopolistique des médias. Cette étude vise à aller au delà de formule simpliste « les médias appartiennent aux marchands de canons », pour mettre à jour la mécanique de propagande de guerre et de haine ressassée en continu par les mass-médias sous le joug du lobbyisme néoconservateur. Pour ce faire, nous reviendrons sur le tournant de 2005 où être progressiste autorisait bizarrement à promouvoir la haine des musulmans. Puis nous découvrirons MEMRI, un des rouleaux-compresseurs propageant l’idée d’un choc des civilisations qui légitimerait le pire. Enfin, nous nous pencherons sur ces nombreux faux experts qui appartiennent à des groupuscules néo-cons et développent leur propagande dans tout l'espace médiatique. s

     

     
     
    Ils vous feront détester l'Islam et aimer la guerre
    Machine de propagande capable d'infiltrer des médias historiquement ancrés à gauche, les néoconservateurs déguisés en progressistes obtiennent votre consentement aux guerres contemporaines, ou tout au moins, l’assurance de votre laisser-faire. Leurs armes ? Le détournement d’un discours moral, des choix éditoriaux incitant plus ou moins subtilement à la haine raciale, et une situation oligopolistique des médias
     
    Cette étude vise à aller au delà de formule simpliste « les médias appartiennent aux marchands de canons », pour mettre à jour la mécanique de propagande de guerre et de haine ressassée en continu par les mass-médias sous le joug du lobbyisme néoconservateur. Pour ce faire, nous reviendrons sur le tournant de 2005 où être progressiste autorisait bizarrement à promouvoir la haine des musulmans. Puis nous découvrirons MEMRI, un des rouleaux-compresseurs propageant l’idée d’un choc des civilisations qui légitimerait le pire. Enfin, nous nous pencherons sur ces nombreux faux experts qui appartiennent à des groupuscules néo-cons et développent leur propagande dans tout l'espace médiatique.
     
    I. Comment le fait d'insulter les musulmans est devenu un attribut antifasciste
    La lutte contre l’islamisme est l'un des fers de lance du néoconservatisme. Les « caricatures de Mahomet » parues dans le journal danois Jylland-Posten ont été l’occasion, pour les néoconservateurs déguisés en progressistes, de favoriser l’émergence d’une islamophobie "de gauche" sous couvert de liberté d’expression. Pour appréhender toute la force de cet épisode qui a saboté pour longtemps le vivre ensemble, il est impératif d’en connaître le scénario.
     
    A - De « l’humour » issu d’une commande raciste ?
    Le magazine de gauche Counterpunch attribue au néoconservateur et extrémiste Daniel Pipes une partie de la responsabilité de la commande des caricatures de Mahomet. Toujours est-il que ces dessins ont été retrouvés sur le site du think tank Middle East Forum présidé par Pipes. Pour s’assurer de cette continuité idéologique et ne pas sombrer dans l’amalgame (méthode si chère aux néoconservateurs), il faut rappeler que le Middle East Forum a financé la défense de Geert Wilders, leader de l’extrême droite néerlandaise, poursuivi pour incitation à la haine raciale. Geert comparait le Coran à Mein Kampf et appelait les musulmans à se conformer à la « culture dominante » ou à s’en aller. Il sera relaxé en 2011.
     
    Les liens entre l'extrême-droite et les nécons sont très étroits comme le montre notre organigramme :
     
     
     B - Des dessins illustrant davantage les théories racistes que la liberté de la presse. 
    Le contexte géopolitique dans lequel interviennent les caricatures est imprégné de nouvelles idéologies racistes. Elles émergent dans le sillage de la réélection de George W. Bush :
       L’historien Daniel Pipes signe en 2002 « L’Islam militant atteint l’Amérique ».
    ·  En 2003, Robert Spencer fonde et dirige Jihad Watch. Ce blog a pour objectif de propager l’idée que l’Islam serait « intrinsèquement terroriste ».
       En 2005, le concept « Eurabia » est théorisé par Bat Ye’or. Il s’agit d’une thèse géopolitique servant d’argumentaire à des mouvements d’extrême-droite et selon laquelle l’Europe occidentale est en voie d’absorption par « le monde arabe ».
       En 2007, le néoconservateur historique Norman Podhoretz édite "La quatrième guerre mondiale : la longue lutte contre l’islamo-fascisme".
     
    C - ENAR : le lanceur d’alerte isolé
    Bien que les théories néoconservatrices aient atteint la population dans ses strates les plus à gauche sous couvert de défense de la liberté de la presse, l’European Network Against Racism tente d’alerter. Ce réseau d’ONG de lutte contre les discriminations rend en 2005 un rapport au contenu éloquent : « […] le plus grand journal danois […] a commandé […] 12 dessins très dérangeants et insultants, qui montrent le prophète Mohamed en terroriste et esclavagiste de femmes […] Cet appel involontaire à la provocation a empoisonné l’atmosphère et créé un conflit entre le Danemark et le monde islamique allant jusqu'à interférer avec les Nations Unies […] Dans une interview TV, le journal affirma que ses caricatures visaient à aider les musulmans progressistes par opposition à ceux qui sont plus religieux […] C’est un argument étrange parce que, si Jylland Posten avait vraiment voulu aider les musulmans modérés, alors insulter la religion de l’Islam et son prophète, c’était vraiment la dernière chose à faire […] ». L’ONG ENAR n’a d’ailleurs pas manqué de se demander « pourquoi les médias danois en général, et Jylland Posten en particulier, ont choisi l’islam. Tout le monde sait que les médias danois n’oseraient jamais s’en prendre aux autres religions […] ».
     
    D - Ces théories racistes appliquées aux médias déguisés en antifascistes français
     
    1 - La méthode Charlie Hebdo
    Après France Soir, Charlie Hebdo emboîte le pas du Posten en février 2006 et publie les fameuses caricatures. Les arguments du journal alors dirigé par Philippe Val ? La lutte contre l’intégrisme et la défense de la liberté d’expression.
     Sans vergogne, Charlie Hebdo enfonce le clou en 2006. Faisant appel à la mémoire des « 12 de 1940 » qui refondèrent le syndicalisme français face au régime de Vichy, le journal publie son « manifeste des douze » sous-titré « ensemble contre le nouveau totalitarisme ». Le texte vient soutenir l’idéologie d’une invasion barbare de source islamiste qu’il est impératif de combattre, puisqu'il est introduit ainsi : « Après avoir vaincu le fascisme, le nazisme, et le stalinisme, le monde fait face à une nouvelle menace globale de type totalitaire : l’islamisme ».
    2 - Le point Godwin, ou comment reconnaître un néocon déguisé en rebelle progressiste
    De manière plus générale, les thèses racistes de source néoconservatrice sont abondamment présentes dans des médias de masse se réclamant de gauche comme dans des groupuscules, issus de luttes antifascistes mais dévoyés depuis. Leur utilisation systématique du point Godwin permet de les identifier aisément. La méthode classique consiste à amalgamer Islam et nazisme, méthode qu’illustre à merveille la théorie de l’islamo-fascisme développée plus haut.
    Le prix Nobel Paul Krugman s’insurge contre ces thèses en 2007 dans le New York Times : « Arrêtez-vous, ne serait-ce qu'un instant, sur les implications du fait que Rudolph Giuliani se fasse conseiller par Norman Podhoretz, celui qui veut que nous bombardions l'Iran "dès que la logistique le permettra".
    M. Podhoretz, rédacteur en chef de Commentary et membre fondateur du néo-conservatisme, nous dit que l'Iran est "le principal foyer de l'idéologie islamo-fasciste contre laquelle nous nous battons depuis le 11 septembre ». Les "islamo-fascistes", nous dit-il, sont en passe de créer un monde "conçu à leur manière et taillé à leur mesure." Et même "Quelques observateurs nous mettent dès à présent en garde que d'ici la fin du XXIème siècle, la totalité de l'Europe sera transformée en un espace auquel ils donnent le nom d'Eurabia."
    Est-ce vraiment nécessaire de faire remarquer que rien de tout cela n'a de sens ? Pour une bonne et simple raison, c'est que cet "islamo-fascisme" est un produit de l'imagination des néoconservateurs. Une véritable prophétie tentant vainement de devenir auto-réalisatrice, pour des multiples intérêts géostratégiques. Le terme n'est devenu à la mode que parce que c'était un moyen pour les faucons de la guerre d'Irak de passer sous silence l'enchaînement étrange entre la poursuite d'Oussama Ben Laden, qui avait attaqué l'Amérique, et l'invasion de l'Irak, qui n'y était pour rien. Tout comme l'Iran n'avait rien à voir avec les attentats du 11 septembre 2001. De fait, le régime iranien coopéra avec les Etats-Unis lorsqu'ils partirent en guerre contre al-Qaïda et ses alliés Taliban en Afghanistan. » Fear Itself Craignant - New York Times.
     
    E - Catalogue sémantique de quelques lobbyistes du néo conservatisme français déguisés en acteurs antiracistes
     
    1 - Caroline Fourest en guerre contre « l’Arabia »
    Dans une tribune intitulée « War on Arabia » - « en guerre contre l’Arabia » - publiée en 2005 dans le Wall Street JournalCaroline Fourest estimait que les immigrants arabes, incapables de s’intégrer, représentaient une menace pour la démocratie car ce manque d’intégration pouvait les conduire à rejoindre des cellules terroristes islamistes. Que Caroline Fourest ignore que les peuples arabes sont minoritaires en Islam et peu source de terrorisme serait navrant mais anecdotique.
    Ce qui est à retenir est son adhésion au concept d’ « Eurabia », terme symptomatique des promoteurs du choc des civilisations de source néoconservatrice. Soit à l'exact opposé de la gauche engagée dont Fourest se réclame, les néoconservateurs sont depuis leur création sur l'extrême droite de l’échiquier politique. (Se rapporter à notre organigramme et les sites comme Dreuz.info et les déclarations de W. Kristol et N. Podhoretz.) En utilisant sciemment un terme d'extrême-droite, Fourest dévoile ses motivations profondes et ses accointances avec les milieux nauséabonds qu'elle dénonce pour partie lorsqu'il ne s'agit pas de ses amis...
     
    2 - Bernard-Henri Lévy et le « fascislamisme »
    Bernard-Henri Lévy, quant à lui, prétend sauver les musulmans du « fascislamisme » et se joint à Robert Misrahi en 2002 dans sa chronique sur Charlie Hebdo pour soutenir Oriana Fallaci. La journaliste affirmait entre autres que « Les hommes arabes, qui dégoûtent les femmes de bon goût » ou encore que « les mosquées grouillent jusqu'à la nausée de terroristes ou aspirants terroristes » et pour finir, épousant la théorie raciste et complotiste de l'Eurabia, elle déclare que les Arabes sous couvert de migrations envahissent l'Europe pour propager l'Islam et elle conclut en affirmant que les musulmans « se multiplient comme des rats » . BHL a les amis qu’il mérite...

    3 - Mohammed Sifaoui, le champion toutes catégories du Point Godwin et du confusionnisme
    Prompt à qualifier son adversaire politique du jour de « confusionniste », on comprend rapidement pourquoi Mohammed Sifaoui connaît bien cet adjectif. Pour ne pas se contenter de répondre « c’est celui qui le dit qui l’est », observons son déguisement de progressiste, dont la veste semble avoir plusieurs revers.
    Opportuniste, comme bon nombre de ses amis, Sifaoui a la faculté de se débiner quand l'affaire dans laquelle il est engagé tourne à son désavantage. Ainsi, en 2011, il reprend un billet d'SOS racisme : En raison de ses discours xénophobes, SOS Racisme appelle à faire barrage à Nicolas Sarkozy.
    Et pourtant, dans un entretien accordé en 2008 au Middle East Quarterly, dirigé par Daniel Pipes, Sifaoui estimait que « près de 20% des musulmans de la planète doivent être totalement rééduqués mais aussi combattus politiquement, idéologiquement et militairement ». L’islamisme serait selon lui comparable au fascisme et au nazisme, mais cela serait réductible aussi à l’Islam en général, en adéquation avec les théories néoconservatrices développées autour de 2005.
    La même année, il publie sur son blog « Fitna et Obsession », film du député d'extrême droite néerlandais Geert Wilders qui juxtapose des images d'attaques terroristes avec des versets du Coran. Cette production délibérément raciste fût initialement présentée par Sifaoui avec la mention « à voir et à revoir » comme le prouve cette archive du site. A présent le ton est différent"Obsession". Vos avis ?
    Contributeur hyperactif pour Charlie Hebdo et la revue Prochoix de Caroline Fourest, Sifaoui a participé à la revue néoconservatrice Le meilleur des mondes. Ce magazine est le porte-voix du Cercle de l’Oratoire, groupe de réflexion néoconservateur français proche du PNAC (Project for a New American Century), le think tank néoconservateur américain dont étaient issus les principaux membres de l’administration Bush. Sifaoui a également fait la promotion de l'Institut de recherche des médias du Moyen-Orient, MEMRI, qui le lui rend bien.
    En effet, le lien entre des médias français qui se disent de gauche et des officines néoconservatrices dites « d’information » qui diffusent ces théories est mis en évidence par le MEMRI, ses thèses, ses fondateurs et financeurs, et ses relais dans les médias français.
     
    II - L'Institut de recherche des médias du Moyen-Orient, plus connu par son acronyme anglais MEMRI
     
    A - Une source redondante des médias néoconservateurs déguisés en progressistes
     
    En premier lieu, nous observons que le MEMRI se fait l'écho de Charlie Hebdo dans l’affaire des caricatures. Mais c’est surtout en tant que source de ces médias, que le MEMRI sait s’illustrer : version électronique de Prochoix, la revue de Caroline Fourest, Conspiracy Watch, le site de Rudy Reichstadt, et La Règle du Jeu, la revue fondée par Bernard-Henri Lévy. BHL pousse même le zèle en attribuant une section spéciale MEMRI sur son site !
     
    B - Une usine à fabriquer la peur envers l’islam
     
    Dans un rapport intitulé « L’usine à fabriquer des peurs : les racines de l' islamophobie », le Center for American Progress, groupe de réflexion américain proche du parti démocrate US, établit que le MEMRI « promeut la propagande islamophobe aux Etats-Unis au travers de choix de traduction sélectifs qui ont pour but de faire valoir que l'Islam est intrinsèquement violent et favorise l'extrémisme ».
    Parmi les nombreux points abordés, retenons que Robert Spencer et Daniel Pipes comptent sur le MEMRI pour leur propagande et que le terroriste norvégien Anders Breivik a cité le MEMRI seize fois dans son manifeste. Plus troublant encore, les traductions du documentaire enflammé antimusulman « Obsession : radical islam's war against the West » ont été fournies par le MEMRI. Le site du film fait aussi figurer le MEMRI comme source pour la vidéo « Radical Islam and Terrorism Today ».
     
    C - Une vitrine qui n’affiche pas son néo conservatisme
     
    Siégeant à Washington, le MEMRI a été cofondé en 1998 par Yigal Carmon, un ancien colonel, membre du renseignement militaire israélien de 1968 à 1988, et la politologue américaine d'origine israélienne, Meyrav Wurmser, le femme de David Wurmser, ancien conseiller pour le Moyen-Orient du vice-président américain Dick Cheney.
     
    Officiellement, le MEMRI se présente comme « chargé d’apporter des informations au débat sur la politique américaine au Proche-Orient. Il a des bureaux à Berlin, Londres et Jérusalem. Il fournit des traductions en anglais, allemand, espagnol, français, hébreu, italien, russe et turc, de textes écrits en arabe, persan, turc, ourdou, pachtou et dari ».
    Le MEMRI TV Monitor Project se donnant pour mission de surveiller les principales chaînes de télévision arabes et iraniennes. Sous couvert de renseignement, cette officine de surveillance est manifestement au service d’intérêts américains et israéliens tournés contre les musulmans.
     
    D - Un financement par les leaders du néo conservatisme
     
    Voici les sources de financement du MEMRI : 
    ·   La Fondation Randolph qui finance également le Council on Foreign Relations
    ·   Bradley Foundation qui fut le pourvoyeur de fonds pour le Projet pour un Nouveau Siècle Américain (PNAC), le cercle de réflexion néoconservateur réunissait en son sein Dick Cheney, Donald Rumsfeld, Richard Perle, Paul Wolfowitz.
    ·   Le Département d'État des États-Unis qui a accordé en août 2011 une subvention de 200 000 dollars auMEMRI.
     
    E - Des acteurs décisionnels de la gouvernance W.Bush
     
       Donald Rumsfeld, le secrétaire à la défense de George W. Bush (Plainte pour "torture" déposée contre Donald Rumsfeld)
       Oliver "Buck" Revell, Président du groupe Revell, ancien directeur adjoint du FBI
       Elliott Abrams : conseiller du président George WBush
       Steve Emerson : journaliste, auteur de « Les terroristes parmi nous : Jihad en Amérique » directeur du Projet d’Investigation sur le Terrorisme (IPT)
       John Ashcroft, ancien procureur général américain lors du 1er mandat du président George W. Bush
       Jeffrey Kaufman : avocat spécialisé en propriété intellectuelle 
       Robert Reilly : ancien conseiller principal au Département de la Défense
     
    F - Des conseillers tout aussi néoconservateurs
           
       Bernard Lewis, conseiller de Benyamin Netanyahou alors ambassadeur d'Israël à l'ONU (1984-88)
       Michael V. Hayden, général, ancien directeur de la National Security Agency et directeur de la Central Intelligence Agency
       Jose Maria Aznar, ancien Premier ministre espagnol
       Stephen J. Trachtenberg, président de l'Université George Washington, choisi par George W.Bush pour l'accompagner à Jérusalem pour la célébration du 60e anniversaire de l'Etat d'Israël en mai 2008
       James Woolsey, ancien directeur de la CIA et sous-secrétaire de la Marine.
       John Bolton, ancien ambassadeur américain aux Nations Unies, signataire du projetnéoconservateur Project for the New American Century
       Jeffrey Kaufman : avocat spécialisé en propriété intellectuelle
       Ehud Barak, ancien Premier ministre d'Israël
       Irwin Cotler, ancien ministre de la Justice et procureur général du Canada
       Mort Zuckerman, président et rédacteur en chef, US Nouvelles & World Report et magnat de la presse
       Chin Ho Lee, ancien agent spécial du FBI
       Michael Mukasey, ancien procureur général dans le gouvernement de Georges Walker Bush
       Norman Podhoretz, Ancien rédacteur en chef de Commentary Magazine, une revuenéoconservatrice historique
       William Bennett, ancien secrétaire de l’éducation, membre du PNAC
       Christopher DeMuth, un ex de l’administration Reagan
       Paul Bremer, nommé le 6 mai 2003 directeur de la reconstruction et de l'assistance humanitaire en Irak, après l'invasion de ce pays par les États-Unis
       Peter Hoekstra, politicien américain du parti républicain et ancien membre 9 terme de la Chambre des représentants du Michigan
       Jack Kemp, un démocrate qui apporta son soutien au candidat George W. Bush
       Jeane Kirkpatrick, membre d'abord du Parti démocrate puis du Parti républicain sous Reaganen 2001 elle a rejoint le courant néoconservateur
       Irving Kristol, ancien rédacteur en chef du magazine CommentaryKristol et l'un des fondateurs du néo-conservatisme américain
       Elie Wiesel, qui fut déporté avec sa famille par les nazis à Auschwitz-Birkenau, puisBuchenwald. Cependant Norman Finkelstein, dans son ouvrage The Holocaust Industry, considère que Wiesel instrumentalise la Shoah dans le but de soutenir la politique israélienne (Finkelstein est fils de juifs survivants du ghetto de Varsovie). Maccarthysme au sein de l’université américaine (Le Monde diplomatique)
     
    G - Une ligne éditoriale édifiante
     
    A la vue d’un tel casting, on comprend le rédacteur en chef du Guardian pour le Moyen-Orient, Brian Whitaker, quand il affirme que le MEMRI est une « officine de propagande néoconservatrice et ultra-sioniste », ou encore Ibrahim Hooper, le directeur du Conseil des relations américano-islamiques, quand il déclare dans le Washington Times que « l'intention du MEMRI est de trouver les pires citations du monde musulman et de les diffuser aussi largement que possible ». 
     
    Vincent Cannistraro, un ancien de la CIA, accuse le MEMRI d'être sélectif et de diffuser une propagande au service du Likoud. Le MEMRI fait œuvre d’une « distorsion pure et simple » pour Ken Livingstone, l'ancien maire travailliste de Londres. William Rugh, qui fut l'ambassadeur des États-Unis au Yémen et aux Émirats arabes unis, retient que le MEMRI ne présente pas le point de vue arabe, que les propriétaires du MEMRI sont des pro-israéliens et anti-arabes qui veulent montrer que les arabes haïssent les juifs et l'Occident, qu'ils incitent à la violence et refusent toute solution pacifiste au problème palestinien.
     
    Quant à Lalila Lalami, journaliste à The Nation, elle écrit que le MEMRI « sélectionne de façon constante les déchets les plus violents et les plus haineux qu'il peut trouver, les traduit et les distribue aux medias et aux parlementaires U.S. dans sa newsletter. ». En 2012, le quotidien israélien Haaretz écrivait que les agences de renseignement israéliennes avaient réduit leur surveillance des médias palestiniens grâce au MEMRI et à Palestinian Media Watch, une autre machine de désinformation très à droite créée par un colon israélien, Itamar Marcus, qui fut épinglée par CounterPunch
     
    Dès lors, les liens étroits entre les néoconservateurs français que sont Caroline Fourest, Rudy Reichstadt, ou encore Bernard-Henri Lévy et MEMRI, cette officine extrémiste, doivent être rappelé à tous afin que l'on sache quelle idéologie gouverne ces histrions qui s'érigent en policiers de la pensée. Gargouilles grimaçantes cramponnées aux médias, ils ne manquent pas une occasion pour diffuser leur haine de l'islam tout en claironnant qu'ils veulent protéger les musulmans.
     
     
    III - Du retournement des valeurs à l’acceptation de la guerre totale
     
    Au moyen d'une propagande qui altère nos idées et nos jugements, ce bourrage de crâne est devenu le domaine privilégié d'un nouveau genre d'experts, « les désinformateurs ». Leur nombre est en constante augmentation ces dernières années. Omniprésents dans tous les médias, ces va-t-en guerre sont les agents incontournables d'un dispositif qui a pris pour habitude de déguiser la véhémence de ses objectifs par un discours faussement moral.
    Aux nombres de ces soi-disant experts, on trouve étrangement un lot conséquent de néo-cons qui font ouvertement parti de groupuscules défendant l'invasion de l'Irak, la torture, et autre joyeusetés digne des inquisiteurs du moyen-âge. 
    Ainsi, par leurs efforts répétés et conjugués, la peur du musulman s’insinue inexorablement dans les consciences et conduit à l’acceptation de guerres néo-coloniales.
    Après les embargos, les guerres d’Afghanistan, d’Irak, le blocus iranien, la Libye, qui font des millions de morts parmi les musulmans, les ténors de la "gauche" française appellent à la guerre en Syrie et en fustigent les opposants au prétexte qu’ils seraient des sympathisants de Bachar al Assad. Malgré tout,près des deux tiers des Français sont opposés à une intervention contre la Syrie.
    Alors qu'apparait au grand jour les plans de conquête du moyen-orient par les néoconservateurs, les agents infiltrés se revendiquant de la gauche politique française sont de véritables stakhanovistes de la propagande de guerre, montant au créneau médiatique parfois plus de 40 fois par semaine (BHL pour la guerre en Lybie) pour tenter de déclencher l'invasion d'un pays.
    Ainsi BHL vendant son "aventure" en Libye sur grand écran (2900 spectateurs malgré une campagne de promotion digne d'une superproduction hollywoodienne). On l'y voit tout smoking dehors, poseur mondain foulant les victimes civiles d'un pas décidé pour jouer au petit soldat et prier vainement le dieu des néo-cons afin de rentrer dans l'histoire.

    Le plus grave dans ces manigances, c'est que les néoconservateurs sont les plus ardents instigateurs de l'islamisme radical. Que ce soit la coopération plus qu'étroite entre les USA et l’Arabie Saoudite, ou encore les financements et armements d’al-Qaïda en Libye et Syrie par le Qatar, quasi-systématiquement lorsque les fanatiques islamiques montent en puissance ils sont attisés par ces néoconservateurs va-t-en-guerre. Il faut voir BHL tenter de convaincre l'opinion publique française de soutenir al-Qaïda en Syrie pour comprendre que la schizophrénie aiguë et le sophisme le plus pervers hante ces imprécateurs de la haine.

    On ne retiendra de lui que cette pitoyable prestation où Sarkozy l'exclu de la tribune Libyenne. Et on observera une minute de silence pour rappeler que cette mission humanitaire a coûté la vie à plus de 60 000 personnes.
    Ainsi, à la question fondamentale "BHL, Philippe Val, Fourest et compagnie, œuvrent-ils pour le bien commun ou pour leurs intérêts corporatistes et belliqueux ?", nous avons répondu par la mise en évidence des liens consanguins entre cette fausse gauche et les officines les plus extrémistes et intolérantes.
    On pourra donc en conclure que ces tartuffes s'autoproclament de gauche progressiste pour mieux appliquer leur idéologie néoconservatrice très proche de l’extrême-droite.
     
    Source : agoravox.fr