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  • TV lobotomie

    Lire : TV lobotomie - La vérité scientifique sur les effets de la télévision, de Michel Desmurget

    par Henri Malerle 8 août 2014

    Les médias ne sont pas tout-puissants. Leurs effets et, en particulier, les usages de l’information sont socialement différenciés. Les publics ne forment pas une masse indistincte et passive. Mais tous les supports ne sont pas équivalents. Comment nier que l’exposition à la télévision et à ses programmes puisse avoir des conséquences très nocives, notamment auprès des enfants et des adolescents ? Ce sont ces conséquences que, non sans virulence polémique, mais sur la base d’une très abondante documentation scientifique, Michel Desmurget, docteur en neurosciences, passe en revue, dans une ouvrage paru en février 2011 : TV lobotomie - La vérité scientifique sur les effets de la télévision [1].

    Un bref aperçu de la table des matières dit assez ce que soutient l’auteur. « Maîtresse du temps et de l’espace », la télévision, tendanciellement « a colonisé notre espace domestique et pris possession de nos plannings » (Chapitre I : « La télé en tous lieux et à toute heure »). Son usage intensif est « une entrave majeure à la réussite scolaire » et atteint l’acquisition de la lecture et du langage ainsi que les capacités d’attention (Chapitre II : « La télé menace l’intelligence »). Elle contribue à l’obésité, à la tabagie, à l’abus d’alcool, à la dégradation de la sexualité (Chapitre III : « La télé menace la santé »). Elle stimule l’agressivité et la désensibilisation face à la violence et, en même temps, elle nourrit la peur (« Chapitre IV : La télé cultive la peur et la violence »). Toutes ces affirmations sont-elles excessives et mal fondées ? Avant de tenter de répondre, mieux vaut lire ce livre. Pour contribuer à cette lecture, voici un résumé moins succinct que celui que l’on vient de lire.

    * * *

    Dès l’introduction du livre, Michel Desmurget prend vigoureusement à partie les arguments (et les auteurs) qui nient, peu ou prou, les effets néfastes de la télévision. À cette fin, il récapitule les banalités usuelles - « Petit précis de balivernes ordinaires » - puis résume, parmi ces effets néfastes, les plus visibles - « Il n’est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir » - avant de souligner ceux qui le sont moins - « La face cachée de l’iceberg » - et de pourfendre ceux qui -« Pas vu, pas pris » - préfèrent ne pas savoir.

    Chapitre I : La télé en tous lieux et à toute heure

    « La télé, maîtresse du temps et de l’espace » - Sous ce sous-titre, l’auteur analyse la position centrale occupée par la télévision dans l’espace domestique et dans l’emploi du temps, en soulignant notamment que le temps passé par les enfants et les adolescents devant la télévision est accru par le temps passé devant tous les écrans.

    « Des émissions enfantines aux programmes tous publics » - Or, le temps passé devant la télévision par les enfants dépend des« stratégies incitatives » exercées par les parents « plus sensibles au problème des contenus qu’à la question des durées » : une sensibilité qui doit être relativisée, notamment en raison de l’écoute conjointe de programmes tous publics.

    « Réécrire le réel » - Des mécanismes défensifs permettent de minimiser l’exposition des enfants à la télévision : la rationalisation qui lui prête un rôle d’éducation et une fonction de socialisation et le déni de la durée de cette exposition.

    « L’inaccessible mythe de la qualité » - Un mythe, en raison des« contraintes structurelles qui asservissent la production audiovisuelle ». Et l’auteur de mentionner « l’incroyable densité de son réseau d’émission » (qui noie la qualité dans un « océan d’inanité »), « la nature plurielle de son auditoire » (qui incite à produire des émissions « à la fois consensuelles et aisément accessibles »), « la nature forcément dynamique de l’image »(« tout ce qui est lent et compliqué n’a pas sa place sur le petit écran »).

    Les trois chapitres suivants sont consacrés aux méfaits de la télévision, surtout sur les publics d’enfants et d’adolescents.

    Chapitre II : la télé étouffe l’intelligence

    « Au sens étymologique, nombre de nos enfants sont devenus,proclame l’auteur, des barbares » : ils ne parlent pas notre langue ; ils ne la maîtrisent pas.

    « Cette fois, c’est sûr, le niveau baisse » (des compétences académiques alarmantes) - L’auteur mobilise les observations et les recherches controversées qui, selon lui, fondent ce diagnostic. Considérant comme justifiée la mise en cause des « dérèglements d’un système scolaire éreinté de dérives pédagogistes et politiques », l’auteur entend mettre en évidence « l’implication d’un second agent d’influence : la télévision ». Il examine son rôle en trois temps : d’abord en revenant sur « les compétences académiques alarmantes de nos enfants et adolescents »  ; ensuite, en montrant l’action négative qu’exerce la télévision sur ces compétences ; enfin, en s’efforçant d’établir « le substrat fonctionnel de cette action ».

    « Une entrave majeure à la réussite scolaire » (le lien causal entre exposition télévisuelle et performances scolaires) – L’auteur mentionne plusieurs études qui mettent en évidence non seulement la concomitance, mais surtout le lien causal entre l’ampleur de l’exposition télévisuelle et l’affaiblissement des performances langagières et, plus généralement, scolaires. Puis il entreprend de répondre à plusieurs objections : sur les effets positifs du contenu éducatif, sur l’existence d’un lien causal qui attribue la surconsommation télévisuelle à la faiblesse des résultats scolaires et sur l’importance réputée faible des effets nocifs de la télévision.

    « Effort, intelligence, lecture, langage, attention, imagination. Tous étaient frappés » - Et sont examinées successivement les actions délétères de la télévision sur les devoirs, sur la lecture, sur l’apparition de troubles de l’attention, sur les activités spontanées du jeune enfant (et sur les développements des aptitudes langagières et intellectuelles qui en découlent). Parvenu à ce point, l’auteur met en cause les illusions qui attribuent à la télévision un rôle qui dépendrait essentiellement du contenu des programmes et s’efforce d’établir« l’inévitable vacuité éducative de la télévision ». Après avoir mentionné les études qui mettent en évidence « le rôle fondateur joué par l’environnement précoce sur la construction des compétences affectives, sociales et cognitives de l’individu », l’auteur souligne que, privé d’activité et d’interactivité l’enfant exposé à la télévision n’apprend rien ou fort peu. C’est ce que montre ce que les chercheurs nomment le « déficit vidéo » : l’infériorité de tout apprentissage par la télé comparé à l’apprentissage par interaction active avec l’environnement, particulièrement chez l’enfant en bas âge, contrairement à ce qu’affirment les zélateurs de la télévision pour bébés.

    Chapitre III : la télé menace la santé

    Le chapitre est divisé en cinq parties qui traitent successivement de l’obésité, du tabagisme, de l’alcoolisme, de la sexualité et du sommeil.

    « Manger plus, bouger moins » (sur l’obésité) - Une fois mentionnés les travaux consacrés, en général, aux « effets de la consommation audiovisuelle sur l’obésité », l’auteur passe en revue (études à l’appui), les effets de la télévision sur « l’émergence précoce d’habitudes de vie sédentaires et préférences alimentaires inadaptées » ; sur le bilan des dépenses énergétiques et sur l’ampleur et la fréquence des prises alimentaires. Il attache une importance particulière au rôle de la publicité pour les produits alimentaires, notamment auprès des enfants, ainsi qu’à celui des placements de produits alimentaires dans les films ou les séries audiovisuelles. Et Michel Desmurget de prendre vigoureusement à partie le refus des politiques (et du CSA, notamment), en raison de leur soumission aux lobbies agroalimentaires et publicitaires, de prendre des mesures d’interdiction.

    « Faire de l’enfant un fumeur… ou fermer boutique » (sur le tabagisme) - Le tabagisme se forge très tôt. L’auteur met en évidence (rapport de l’OMS à l’appui) que les pratiques des industriels du tabac contredisent leurs déclarations sur le renoncement à cibler les jeunes et confirment leurs entreprises de contournement des interdictions de la publicité, parce qu’ils n’ont pas le choix : « Ils sont condamnés, s’ils veulent survivre, à recruter en masse de jeunes fumeurs. » C’est pourquoi ils inondent les films de« scènes tabagiques », où figurent de préférence des « personnages "positifs" ». Or, selon l’auteur (qui la mentionne), « la littérature scientifique montre (…) que plus un adolescent voit d’acteurs fumer à l’écran, et plus il a de chance de devenir client stable de nos amis cigarettiers ». L’examen du « processus causal qui mène du film au tabagisme » et complété, mais plus brièvement, par celui rôle de la télévision proprement dite.

    « Boire plus et plus tôt » (sur l’alcoolisme) - Après avoir expliqué en quoi « l’alcool est un véritable fléau économique et sanitaire », l’auteur s’attache à montrer dans quelle mesure la télévision incite à« boire précocement et en grande quantité ». Or si la publicité est prohibée, « l’alcool est omniprésent sur le petit écran à travers notamment les programmes de prime time, les clips musicaux et les productions cinématographiques ». Dès lors, si la télévision n’est pas la principale responsables de l’alcoolisme, elle « contribue substantiellement à l’initiation, au développement et au maintien des conduites alcooliques chez les spectateurs ».

    « Du sexe, du sexe et encore du sexe » (sur la sexualité) – L’auteur n’entend pas « suggérer ici que la sexualité est une pathologie ». Ce serait, nous dit-il, « pure stupidité », avant de souligner que le sexe n’est pas « une pratique anodine en matière de santé ». Et de mentionner les maladies sexuellement transmissibles, les maternités et les avortements précoces. Or, insiste l’auteur, « le véritable déluge charnel qui frappe nos écrans est d’autant plus ennuyeux qu’il s’accompagne presque unanimement de représentations pour le moins irréalistes de la sexualité et autres rôle de genre ». Et de mentionner non seulement les risques sanitaires qu’entretiennent ces représentations, mais aussi les « détresses psychologiques » et les « pathologies alimentaires » dont sont responsables les stéréotypes véhiculés par la télévision.

    « Entre Morphée et la Star-Ac, il faut choisir » (sur le sommeil) - La durée du sommeil est en diminution constante (de 90 à 120 minutes sur les 30 à 50 dernières années), avec les incidences sur la santé qui en découlent. La télévision n’est pas la seule responsable. Mais, qu’il s’agisse des enfants et des adolescents ou des adultes, que la télévision soit ou non présente dans les chambres, plus un individu regarde la télé moins il dort et plus son sommeil est altéré. Or, soutient l’auteur, ce ne sont pas les troubles du sommeil qui incitent à regarder la télévision, mais plutôt l’inverse. L’aspect quantitatif (la durée du sommeil) n’est pas le seul, comme le montrent les effets anxiogènes en court et à long terme de l’exposition des enfants à des programmes qui ne leur sont pas destinés ou même à des programmes apparemment anodins.

    Chapitre IV : La télé cultive la peur et la violence

    Après avoir passé en revue les principales conclusions des études scientifiques qui établissent que la télévision est un facteur de violence, l’auteur s’efforce de réfuter les arguments de ceux qui entendent relativiser son rôle : en refusant qu’elle soit traitée en bouc émissaire, en lieu et place de causes plus profondes, en invoquant de prétendues incertitudes scientifiques, en soutenant la thèse de prédispositions pathologiques. À tous ceux-là, l’auteur répond notamment que « la télévision représente un facteur de violence significatif » et qu’ « il serait dommage de ne pas agir sur ce levier causal relativement accessible en comparaison d’autres déterminants sociaux plus profonds ». En effet, dit-il, « (…) une influence localement minime peut avoir des conséquences majeures si elle s’applique à une large population et/ou de manière récurrente ». Quelle est, de ce point de vue, l’action de la télévision ?« Cette action prend trois formes principales : la stimulation des comportements violents et agressifs ; l’abaissement du seuil de tolérance à la violence, c.à.d. désensibilisation ; exacerbation du sentiment d’insécurité. » Mais avant d’examiner successivement ces trois formes, Michel Desmurget met en cause l’omniprésence de la violence à la télévision et ses motifs.

    « La violence, c’est bon pour les affaires » - Après avoir rappelé, chiffres à l’appui, l’ampleur de l’exposition à la violence, l’auteur souligne que des recherches récentes ont montré que « les contenus agressifs et brutaux étaient, à travers le stress qu’ils imposent au cerveau, une véritable bénédiction pour les annonceurs ». La raison en est simple : « Un individu soumis à des tensions émotionnelles enregistre mieux les messages qui lui sont imposés et est plus conditionnable. »

    « La violence appelle la violence » (la stimulation des comportements violents et agressifs) – L’auteur commence par souligner que les neurosciences ont montré que nos conduites sont constamment modulées par des facteurs environnementaux, en particulier en matière d’agressivité. Or de multiples études (mentionnées par l’auteur) montrent que les images violentes stimulent l’agressivité, notamment des enfants et des adolescents. Ce que vérifient les effets de l’exposition à violence télévisée, à court terme, mais aussi à long terme, sur la fréquence des comportements agressifs.

    « La violence repousse les frontières de l’inacceptable »(l’abaissement du seuil de tolérance à la violence, désensibilisation) – La « progressive désensibilisation à la violence des individus téléphages » - autrement dit le « processus d’habituation aux images violentes » – est confirmée, selon l’auteur, par plusieurs études. L’une d’entre elles met en évidence que des sujets ayant été exposés à des films d’horreur comportant des violences sadiques dirigées contre des femmes ressentaient moins d’empathie quand ils étaient confrontés aux récits de femmes victimes d’agressions violentes réelles. Le processus d’habituation au niveau neuronal a été mis en évidence par quelques travaux.

    « La violence nourrit la peur » (l’exacerbation du sentiment d’insécurité) – Après avoir mentionné, à propos de la violence, quelques exemples d’acculturation et, en l’occurrence, de déréalisation par la télévision à l’origine du « syndrome du grand méchant monde », l’auteur évoque des études qui ont montré « que les journaux télévisées, les émissions consacrées aux forces de l’ordre et les séries criminelles étaient favorables au développement d’un sentiment d’insécurité ». Et de mentionner notamment les études consacrées à « la grande peur de 1994  » aux USA : date d’une « cassure statistique » qui enregistre une flambée du sentiment d’insécurité alors que celle-ci ne progresse pas, mais que son exposition médiatique se développe. Ces études sont relayées par des recherches qui « se sont penchées sur la capacité des images violentes à produire chez le spectateur des réactions de peur à court et long terme ».

    Conclusion

    « Un peu de télé en moins, c’est beaucoup de vie en plus » 
    - Les analyses qui précèdent conduisent l’auteur à proposer « cinq grandes recommandations » : 
    1. La meilleur solution, selon lui, « le zéro télé » ; 
    2. À défaut, pas de télé dans la chambre à coucher, surtout des enfants ou des adolescents ; 
    3. Aucune exposition à la télévision pendant les cinq ou six premières années de la vie ; 
    4. Pas plus de 3-4 heures par semaine pour les écoliers et adolescents ; 
    5. La prise en compte par les adultes (qui « font ce qu’ils veulent »), de tous les risques associés à l’exposition à la télévision, et en particulier celui de l‘isolement social.

     

    * * *

    Il n’est nul besoin d’avoir lu la totalité de l’ouvrage pour penser que ces recommandations, aussi justifiées qu’elles puissent être ou paraître, ne trouveront pas l’écho souhaité par l’auteur. Sans doute parce que la télévision elle-même ne suffit pas à expliquer l’emprise de la télévision. Peut-être parce que l’analyse proposée par Michel Desmurget des causes et des effets de cette emprise n’est pas totalement convaincante. Mais le dire, c’est déjà engager un débat qui ne peut se satisfaire d’un résumé qui mutile inévitablement l’ouvrage, en laissant de côté l’exposé des centaines de recherches (elles-mêmes résumées) sur lesquelles il s’appuie, au risque de ne retenir que sa version polémique, voire pamphlétaire. Mais, une fois n’est pas coutume, s’abstenir d’un examen critique approfondi est, dans ce cas, une façon d’inciter à prendre ce livre au sérieux.

    Henri Maler

    Edition de poche

    Notes

    [1] Max Milo Editions, 2011, 318 pages, 19,90 euros - J’ai Lu, octobre 2013, 7,90 euros

  • Une rumeur : La masturbation à l’école

     

    3/09/2014

    Nous venons de recevoir une brochure intitulée « Questions d’ados » accompagnée de la lettre suivante :

    Bonjour Madame Farida Belghoul
    Nous vous adressons ce document distribué l’an dernier aux collégiens dans plusieurs établissements de l’académie de Versailles. Nous vous ferons parvenir tous les documents que nous rencontrerons lors de cette année scolaire 2014/2015, nous pouvons craindre avec « Monsieur Vallaud-Belkacem » la multiplication de ces publications.
    Félicitations pour votre combat, votre courage, vous êtes un exemple pour nos familles, notre patrie.
    Recevez nos salutations distinguées.

    Deux enseignants de l’académie de Versailles qui vous suivent avec beaucoup d’attention.

    Publiée par le Ministère de la santé en 2007, actualisée en 2008, officiellement distribuée à l’école, cette brochure affiche dans la rubrique « Adresses utiles », page 53, la Ligne Azur recommandée aux adolescents se posant des questions sur leur « orientation sexuelle ».

    Nous dormions.

    Le sommaire recense les questions traitées dont voici quelques exemples remarquables. Les réponses sont des joyaux intellectuels, spirituels et pédagogiques :

    « Comment savoir si une fille ou un garçon a du désir sexuel ? », page 22.
    Réponse : « (…) elle ou il peut rougir, être en sueur, la pointe de ses seins peut durcir chez la fille. Au niveau de la vulve, le clitoris se raidit (c’est une forme d’érection), les lèvres gonflent et le vagin se dilate, un lubrifiant naturel va progressivement tapisser l’intérieur du sexe (les sécrétions vaginales), ce qui facilitera la pénétration. Certains appellent cela « mouiller ». Chez le garçon, au niveau génital, la verge se raidit et s’allonge, le gland se décalotte et rougit, cela s’appelle « bander ». Du liquide séminal peut apparaître au bout du sexe. »
    « C’est quoi la masturbation ? », page 20.
    Réponse (à noter que celle-ci apparaît dans la silhouette d’une main) : « La masturbation, ce sont des caresses (souvent par va-et-vient, frottement, pression…) au niveau des parties génitales (pénis du garçon, vagin ou clitoris de la fille) qui procurent du plaisir ou un orgasme (…) Les caresses sont souvent accompagnées d’images ou de scènes érotiques qui défilent dans la tête. Cette pratique sexuelle solitaire ou en couple est assez fréquente et peut contribuer à l’apprentissage (sic) du plaisir. A l’âge de 18 ans, 93% des garçons et 45% des filles déclarent s’être déjà masturbés. »
    « Comment faire l’amour sans pénétration ? », page 25.
    Réponse : (…) Pour les filles, des caresses avec un doigt humide, la bouche ou la langue, au niveau de leur clitoris et sur l’ensemble de la vulve peuvent leur procurer un orgasme. On peut caresser le pénis du garçon avec la main, la langue ou la bouche (fellation).
    Une fille ou un garçon ne sont pas toujours prêts pour des pratiques sexuelles avec pénétration, pour des raisons morales, de religion, ou personnelles.

    Au vu de ces résultats scientifiques, la discrimination est patente. Les filles ne jouissent pas de l’égalité d’accès à la masturbation. L’infirmière du collège, fonctionnaire en charge des apprentissages sexuels, est-elle là pour y remédier ?

    Parallèlement, victimes eux aussi de discriminations spécifiques, les juifs et les musulmans devraient exiger de l’école publique une version cacher du terme : « le gland se décalotte ».

    Autres problématiques abordées :

    • « C’est quoi l’homosexualité ou la bisexualité ? », page 19.
    • « Pourquoi les garçons bandent-ils le matin ? », page 21.
    • « Pourquoi les filles mouillent-elles ? », page 20.

    Feuilletez la brochure (plein écran disponible en cliquant sur le bouton situé en bas à gauche) et accédez aux réponses et aux autres questions soumises à nos enfants. Mauvaise foi de ma part : d’après la seconde page de couverture – et le titre du fascicule, ce sont les adolescents eux-mêmes qui sont les auteurs de ces questions… Nous voilà rassurés.

    Si l’école ne veut plus instruire, elle se rachète au moins par des apprentissages sexuels de haut niveau.

    Nous dormions. Il est temps de se réveiller.

  • Le journaliste décapité

    Le journaliste décapité était un Israélien formé dans une antenne du Mossad

     
         

    INFO PANAMZA. Nationalité israélienne occultée, pseudo-conversion à l’islam, connexion avec les services secrets et la mouvance islamophobe, vidéo mise en ligne par une officine sioniste de propagande américaine : découvrez les éléments troublants de l’affaire Sotloff.

    C’est désormais officiel : au lendemain de l’annonce de la décapitation de Steven Sotloff, la France a fait savoir, à l’issue d’un conseil restreint de Défense, qu’elle n’excluait pas « une réponse, si nécessaire, militaire » face à l’État islamique.

    Quelques heures auparavant, une information singulière avait été publiée via Twitter : un porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères révéla que le journaliste américain décapité, issu d’une famille pratiquante et ultra-sioniste de Miami, disposait également de la nationalité israélienne. Selon les autorités de Tel Aviv, cet élément avait été tenu secret pour ne pas faire courir de risque au reporter devenu otage de l’État islamique. Dans la foulée, la presse locale a publié plusieurs éléments biographiques méconnus à propos de Steven Sotloff : âgé de 31 ans, l’homme avait effectué son alya en 2005 et avait suivi jusqu’en 2008 un enseignement universitaire dans le Centre interdisciplinaire d’Herzliya.

    Le lieu n’est pas anodin pour les spécialistes du monde de l’espionnage : il s’agit d’une pépinière de futurs (ou ex) agents secrets israéliens. « Un lieu souvent proche du Mossad », comme me l’avait confié le grand reporter Éric Laurent (Le Figaro, RFI) lors d’un entretien relatif aux délits d’initiés du 11 Septembre.

    Lire la suite de l’article sur panamza.com

  • Le djihadisme vu d’Europe

     

    De Londres à New Delhi, de Washington à Paris, ils sont de plus en plus nombreux à rejoindre les djihadistes en Syrie ou en Irak. Violents mais pas spécialement dévots. Les Occidentaux sont surreprésentés dans ces groupes. Explications.
    • 3 SEPTEMBRE 2014
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    Photomontage de Denis Scudeller pour Courrier international

    Un djihad très français
    “La nouvelle génération de néodjihadistes français” – dont Mohammed Merah, l’auteur des attentats de Toulouse en 2012 – est “un produit du printemps arabe et du système d’éducation publique français”, selon Mathieu Guidère. Ce professeur français d’études islamiques écrivait en mai sur le site britannique The Conversation : ils ont “hérité d’un mélange explosif d’esprit révolutionnaire français et d’une reconnaissance de la rébellion comme symbole de liberté”. Pour eux, “le printemps arabe fut un tournant. Tout sentiment d’infériorité que pouvaient avoir les jeunes d’origine maghrébine était remplacé par une fierté intense” vis-à-vis des rébellions dans leurs pays d’origine. “L’échec du gouvernement français à intervenir et à fournir une aide substantielle au peuple syrien a poussé de nombreux jeunes gens à agir eux-mêmes” poursuivait Mathieu Guidère. 

    Un califat jusqu’en Bosnie ?
    A l’annonce de la mort du wahhabite bosniaque Emrah Fojnica, tué lors de l’attentat suicide qu’il avait commis en Irak le 7 août, son père a promis de mettre en ligne la vidéo de son “martyre” afin d’“inciter les jeunes à rejoindre le djihad pour le califat”. “La violence affichée par les extrémistes n’est pas fortuite, elle fait partie de la stratégie d’instauration de l’Etat islamique”, estime Vlado Azinović, politologue à l’université de Sarajevo et auteur du livre Al-Qaïda en Bosnie-Herzégovine. Mythe ou menace réelle ? [non traduit]. Il ajoute que les combattants de l’Etat islamique deviennent les idoles des jeunes de 15-16 ans. “Vu que le califat affiche l’intention d’étendre l’Etat islamique à partir de la Syrie et de l’Irak, à travers la Turquie, la Grèce, l’Ukraine et la Bosnie-Herzégovine, jusqu’en l’Espagne, ces jeunes n’ont plus besoin de partir pour la Syrie. Ils peuvent combattre pour l’Etat islamique chez eux, sans se déplacer”*, affirme Azinović. Depuis longtemps, les médias de Bosnie-Herzégovine attirent l’attention sur les liens entre Muhamed Porča, l’imam radical installé à Vienne, en Autriche (lire p.28), et la communauté wahhabite bosniaque vivant dans le village de Gornja Maoča [nord-est de la Bosnie] d’où les jeunes s’en vont combattre en Syrie et en Irak, le sourire aux lèvres, comme s’ils partaient à Disneyland. 

    Snjezana Pavic
    Publié le 28 août 2014 dans Jutarnji list Zagreb (extraits) 

    * On estime que 150 moudjahidin originaires de Bosnie-Herzégovine se trouvent actuellement en Syrie et en Irak, alors qu’une cinquantaine sont rentrés au pays. Ce sont eux qui inquiètent le plus les autorités bosniennes. 

    Au Danemark, pas de profil type Plus de 100 Danois ont participé aux combats en Syrie depuis que la guerre a commencé, en mars 2011. Au moins 15 de ces djihadistes y ont perdu la vie. Mais s’il s’agit du conflit qui attire le plus de Danois, ces derniers n’ont pas beaucoup de points communs, constate le quotidien Politiken. Le journal a étudié de près 11 cas et constate que même si ces djihadistes sont issus de l’immigration, et s’ils sont presque tous nés au Danemark, leurs racines ne sont pas syriennes, mais plutôt turques, pakistanaises et somaliennes. Il s’agit majoritairement d’hommes qui ont été radicalisés très jeunes au Danemark et qui sont ensuite partis en Syrie par conviction religieuse et idéologique. Pour le reste, constate Politiken, “ils viennent d’un peu partout au Danemark, ils ont des intérêts complètement différents, n’ont pas fait les mêmes études et ne sont pas issus des mêmes milieux sociaux”. 

    Leur guerre d’Espagne
    “Si [l’écrivain britannique] George Orwell rentrait aujourd’hui [au Royaume-Uni] après avoir combattu lors de la guerre civile en Espagne, il serait considéré comme un terroriste”, constatait George Monbiot dans The Guardian en février. Le chroniqueur y déplorait que de nos jours les Britanniques combattant Bachar El-Assad et son “régime de torture et d’assassinat à grande échelle” risquent d’être emprisonnés à vie, “même ceux qui ne cherchent qu’à défendre leurs familles”.
    Pour appuyer sa démonstration, l’auteur citait l’attentat suicide du Britannique Abu Suleiman Al-Brittani, qui avait fait exploser un camion devant une prison à Alep, permettant la libération de 300 individus emprisonnés par Assad. “Nous savons qu’au moins 11 000 personnes sont mortes dans ce type de prisons et que beaucoup y ont été torturées à mort. […] Or, ne devrions-nous pas plutôt saluer cet acte de courage extraordinaire ? Si Al-Brittani avait été un militaire de l’armée britannique, on lui aurait peut-être décerné une médaille posthume.” 

    ENQUÊTE
    Une addiction à la violence
    Les djihadistes d’origine britannique sont parmi les recrues de l’Etat islamique “les plus vicieuses”, estime Shiraz Maher. Dans une tribune publiée dans le Daily Mail, ce chercheur londonien en matière de radicalisation explique qu’aujourd’hui “tout romantisme initial qu’ils pourraient nourrir sur une aventure dans le désert ou tout idéalisme sur leur vocation à protéger des musulmans sont vite remplacés par une inhumanité sans pitié et par une glorification totale de la terreur”. Le chercheur ne mâche pas ses mots : “Souvent, on dit que ces jeunes Britanniques ont subi un lavage de cerveau. Je n’aime pas utiliser ce terme car cela les décharge trop facilement de la responsabilité de leurs actes. Ils savent très bien ce qu’ils font. Ils ont sciemment décidé de s’immerger dans une histoire sanglante de vengeance et de pouvoir, dans laquelle ils entendent écraser leurs ennemis, détruire les valeurs occidentales et faire triompher leur version pervertie et totalitaire de l’islam.” Shiraz Maher, qui a conduit des entretiens avec des djihadistes britanniques, souligne “un changement fondamental dans leur attitude”. Si l’année dernière “ils évoquaient souvent leurs motivations humanitaires, leur envie de soulager les souffrances des Syriens ordinaires, aujourd’hui ils sont obsédés par l’établissement d’un califat, un Etat islamique. Et leur fanatisme religieux s’est intensifié en même temps que leur addiction à la violence. Ils sont devenus plus agressifs, plus impitoyables, plus déshumanisés.” 

    OPINION
    Pourquoi tant de haine ?
    “Maintenant que l’Etat islamique compte plus d’individus nés en Grande-Bretagne que l’armée britannique ne compte de musulmans, nous sommes nombreux à nous demander ce qui fait qu’ils [les djihadistes nés en Grande-Bretagne] nous détestent autant”, observe Ed West dans The Spectator. “On ne comprend pas, nous [les Britanniques de souche] avons toujours été très corrects [vis-à-vis des Britanniques d’origine étrangère]”, ironise le commentateur dans l’hebdomadaire britannique. “Nous avons importé des immigrés peu qualifiés issus des sociétés les plus fermées et les plus conservatrices au monde pour qu’ils fassent des boulots sous-payés dans nos industries vouées à disparaître, leurs enfants ont pu grandir dans un entourage touché par le chômage, ensuite nous leur avons appris que notre culture était sans valeur et que l’histoire [coloniale] de notre pays était souillée par le sang de leurs ancêtres [notamment pakistanais et indiens], puis nous les avons incités à se replier dans leur religion en accordant des subventions aux membres les plus sectaires et les plus réactionnaires de leur communauté.” Et il conclut : “Qu’avons-nous fait de mal ?” 

    CARTOGRAPHIE

  • Gaza : la désolation

    Gaza : la désolation de la ville d’Al-Shejaiya, vue du ciel, après 51 jours de guerre

     
         

    51 jours de guerre, 51 jours de bombardement sur un territoire minuscule. Le conflit entre le Hamas et Israël a laissé des traces indélébiles sur la bande de Gaza et sur la ville d’Al-Shejaiya en particulier.

    Media Town, une société de production palestinienne, a publié vendredi dernier une vidéo impressionnante sur sa chaîne Youtube. Elle a filmé, à l’aide d’un drone les ruines de la ville. Une minute de survol où on ne voit que de la désolation à perte de vue.

    Selon les sources palestiniennes, 2 149 personnes ont perdu la vie durant ce conflit, dont près d’un quart d’enfants. Des milliers d’habitations ont été détruites et 540 000 Palestiniens ont été déplacés.

    La reconstruction prendra du temps. Beaucoup de temps.