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  • Les médias français frileux sur Gaza

     

    Décryptage
    CAROLINE CONSTANT ET 
JUSTINE REIX
    VENDREDI, 8 AOÛT, 2014
    L'HUMANITÉ
    Il aura fallu presque un mois de conflit pour que les télévisions et les radios prennent conscience 
du massacre perpétré à Gaza par l’armée israélienne. Et encore…
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    Après un mois de conflit à Gaza, un constat s’impose : les radios et les télévisions françaises n’arrivent pas à le rapporter. Nul autre conflit sur la planète n’a le droit à cette volonté d’équilibrer à tout prix l’information sur les deux camps. Du 8 juillet au 6 août, les journaux de TF1, France 2 ou BFMTV et les matinales de France Inter et d’Europe 1 ont été scrutés à la loupe.

    1 Égalité de traitement entre l’agresseur et l’agressé ?

    D’emblée, ce qui choque le plus est sans doute la volonté de tracer un signe d’égalité entre la cinquième armée du monde et une population empêchée de fuir puisque enclavée, qui subit un déluge de bombes. Cette volonté de parité joue à la fois sur le temps consacré à chacune des parties, et aussi sur la volonté de mettre en avant les dommages causés par la guerre des deux côtés de l’enclave palestinienne. Idem pour les reportages diffusés : à la détresse de Gazaouis, qui ont perdu leur famille et leur maison, répondent des images frôlant parfois le mauvais goût. Comme mardi dernier, sur France 2, où le journal s’ouvre sur des images embarquées avec les soldats et deux civils israéliens qui font part de leur ressenti sur la trêve. Le second témoin civil, du fond de son jardin, dit alors, sans être recadré : « On aurait dû frapper encore plus fort, les anéantir. » Soit un appel au génocide, sur une chaîne publique, à 20 heures, même pas souligné par le présentateur, Julian Bugier, ni le reporter. Sous couvert d’une sacro-sainte « neutralité », les chaînes accordent la même importance à une terrasse désertée et à un quartier rasé.

    2 Le champ lexical utilisé 
n’est pas anodin.

    Il est fréquent que le terme employé pour nommer l’armée israélienne soit « tsahal ». Or, cette désignation est utilisée par les Israéliens avec une connotation « familière et affective », relève le journaliste Akrad Belkaïd. La manier sans recul n’est donc pas anodin. Il n’est jamais non plus, ou presque, fait mention de « territoires occupés », et encore moins, évidemment, de « résistance palestinienne ». Mais de « tunnels » dans Gaza et de « terrorisme du Hamas ». Qui finissent du coup par englober la population civile. De la même façon, toutes chaînes et radios confondues ont repris en chœur, au moment de la disparition d’un soldat israélien, le 1er août, les termes d’« otage » ou d’« enlèvement ». Alors que ledit soldat est par définition un prisonnier de guerre. La disproportion des chiffres est ainsi éludée, aussi, en mettant en avant un cas individuel, face aux 1 800 morts de Gaza. Au mieux, quand le terme « colonisation » est évoqué, comme par une élue marseillaise, le 30 juillet, sur Europe 1, il est tout de suite repris et atténué par une deuxième personne (un autre élu, en l’occurrence). Cela posé, les médias ont été forcés d’évoluer au fur et à mesure qu’arrivaient des images de Gaza : la vidéo des enfants palestiniens tués sur la plage, diffusée pour la première fois sur TF1 le 16 juillet, a ainsi agi en déclencheur. À noter que, pour le coup, le champ lexical pour qualifier les manifestants pro-Palestiniens a évolué à ce moment. Même si l’agresseur reste dans un statut d’agressé, lorsque radios et télévisions reprennent en chœur les communiqués officiels d’Israël.



    3La loi du mort/kilomètre 
est la plus forte.

    L’été rime souvent avec faits divers et sujets bidon dans les journaux télévisés, et ce mois de juillet n’a pas dérogé à la règle : les sujets d’été sur le parfum des glaces, les chassés-croisés de vacanciers sur les routes ou encore… la pluie font florès. Le phénomène de « la loi du mort/kilomètre », qui veut qu’un mort proche de chez soi émeuve autant que mille aux Antipodes, se ressent encore plus lorsque le public a les pieds en éventail. Les sujets de ce type ont disputé l’ouverture des journaux à Gaza. Avec une prime au week-end dernier, où les bouchons sur les routes de France ont régalé les rédactions de TF1 et France 2. Pire : le mauvais goût. TF1 a ainsi procédé à une incroyable transition mi-juillet : après avoir décompté les morts et des destructions, côté palestinien, le présentateur a enchaîné avec un reportage vantant les mérites de vacances en Israël…

    4 Les experts ne se bousculent pas aux micros.

    La télévision est friande d’analystes en tout genre. Pour le coup, sur le conflit en cours, elle a été d’une totale discrétion. Jusqu’à jeudi matin, aucune chaîne de radio ou de télévision n’a invité de véritable commentateur, hors Charles Enderlain, sur France 2, qui est journaliste. Au-delà, les intervenants traditionnels sur le conflit ont aussi été boudés. Leïla Chahid intervient bien sur RFI le 21 juillet, mais pas ailleurs. Pour autant, quand elles se décident à sortir de ce mutisme, radios et télévisions font sens : ainsi sur France 24, le 22 juillet, Majed Bamya, diplomate palestinien au ministère des Affaires étrangères, démonte point par point l’argumentaire de l’autre invité, Yaron Gamburg, porte-parole de l’ambassade d’Israël en France. Et raconte surtout la réalité de Gaza

  • TÉMOIGNAGE:vivre ensemble?


    10/11/2013 à 11h33

    Ma grand-mère vote FN, mon amie dit « chinetoque » : fragments d’un racisme ordinaire


    A la maternelle, mes deux meilleurs amis s’appellent Jérémie Cohen et Abdulaï Bourouissa. Tous deux sont français, et je ne me pose pas la question de savoir s’ils sont juifs, musulmans, catholiques ou athées. Ce sont mes deux petits copains, et on s’amuse bien.

    En CP, ma meilleure amie, Estelle, est chinoise. Elle ne parle pas beaucoup le français, mais on s’entend bien. Pas longtemps après, je tombe amoureuse de Philippe da Silva.

    MAKING OF

    Elisa G. (le prénom a été changé) est née en 1983. Elle a un grand-père chinois, est titulaire d’un doctorat. Rue89

     

    En classe de CE1, un scandale éclate parce qu’une de mes amies a traité un camarade de « sale juif ».

    J’ai 8 ans. En passant devant une librairie, je vois un livre dont la couverture montre une femme qui baisse sa tête, couverte d’un voile. Le titre : « La Femme lapidée ».

    Je demande à ma mère ce que ça veut dire, « lapidée ». Elle m’explique. Je marmonne un truc du genre : « Ils sont méchants, les musulmans ».

    Mon père soupire et dit tristement à ma mère : « Tu vois, c’est comme ça que ça démarre, le racisme. »

    Quand j’ai commencé à haïr ma grand-mère

    Je suis blanche. Enfin, j’en ai l’air… je ne suis qu’aux trois quarts « gauloise » : mon grand-père maternel, mort quand ma mère était adolescente, était chinois.

    Il avait rencontré ma grand-mère pendant la guerre, paraît-il. Ou avant, je ne sais pas : ma mère n’en a jamais beaucoup parlé, et je doute même qu’elle en sache grand chose.


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    Une chose est certaine : il y a une dizaine d’années, ma mère et ma grand-mère se brouillent gravement : ma grand-mère et son mari ont voté Front national aux élections…

    C’était en 2002, la présidentielle qui a vu Jean-Marie Le Pen se qualifier pour le second tour.

    Ma grand-mère, donc, vote FN. Elle parle de « nègres ». Encore adolescente, je n’arrive pas à comprendre qu’elle ait pu se marier et avoir deux enfants avec un Chinois, et tenir plus tard des propos racistes.

    J’ai haï ma grand-mère pour cela. Je la haïrais encore, si cela ne faisait pas tant de peine à ma mère, qui m’incite à relativiser et m’assure que le monde n’est pas en noir et blanc.

    J’ai surtout haï ma grand-mère pour avoir interdit au père de ses enfants de leur apprendre à parler sa langue.

    En 2002, Le Pen est un guignol, et cet horrible malentendu sera bientôt derrière nous

    Grandissant à Paris, dans une partie relativement bourgeoise mais pas exclusivement blanche de la ville, je ne me rends pas compte de grand-chose. (Bien sûr, il y a certains quartiers et certaines banlieues alentours dans lesquels je ne mets pas les pieds de toute mon enfance.)

    En voyage aux Etats-Unis dans les années 90, notamment à Détroit, je trouve très étrange que d’une rue à l’autre, la population passe de « blanc BCBG » à « noir cracké jusqu’aux yeux ».

    Au collège, un type de ma classe, Marko, dont les parents sont yougoslaves, se fait tabasser par un dénommé Qasim. Question du professeur de maths à propos de l’agresseur : « C’est un Français ? » Un de mes amis ne cesse de répéter cette phrase, qui a échappé à notre enseignant. Je ne comprends pas bien pourquoi il bloque là-dessus.

    J’ai 19 ans. Mon petit ami de l’époque part manifester spontanément, comme beaucoup d’autres. Aujourd’hui, la garde des Sceaux est traitée de « guenon » par une gamine lobotomisée par le racisme ordinaire. Quand irons-nous manifester ?

    En 2002, je ne vais pas manifester : je ne vois pas l’intérêt : Le Pen est un guignol, toute cette agitation est hors de propos, cet horrible malentendu sera bientôt derrière nous.

    Plus tard, je suis étudiante en échange universitaire, aux Etats-Unis. Pour les « aliens » que sont les étudiants « internationaux », tourner les Américains en dérision est le sport de rigueur.

    Nous ne faisons pas partie de ces vilains impérialistes, non Monsieur. Je me sens donc d’autant plus trahie lorsqu’un de mes amis, Indien du Kerala (lui-même méprisé par ses compatriotes originaires de Delhi ou de Mumbai), me lance que de toute façon, je viens moi-même d’une ancienne puissance coloniale.

    Je pensais que nous étions tous anti-Américains, unis dans notre morgue anti-impérialiste : me voici ramenée à mon statut de française, je suis blanche, je suis du Premier Monde, donc je ne comprendrai jamais rien à rien.

    Devenue adulte, je commence une thèse sur une artiste afro-américaine qui remue la mémoire américaine et l’héritage psychologique, social, économique et politique de l’esclavage.

    Je m’insurge, je m’indigne : l’histoire américaine est vraiment atroce. Esclavage, extermination des « natifs » Américains, ségrégation, lynchage, inégalités. « I’m so ashamed of being white… » (« j’ai tellement honte d’être blanche »).

    Mais finalement, tout cela demeure mon objet d’études. J’ai beau passer pour blanche, le fait d’être française me protège de tout ce passé traumatique, de tout ce présent dégueulasse : le racisme, c’est un truc de Ricains.

    Je suis du bon côté. Mon pays est celui de l’assimilation. Je rentre en France.

    On ne dit pas Dumas était un quarteron

    La présidence Sarkozy : le racisme sort de la bouche des gouvernants. Ça fait tache. Les consciences se réveillent : on commence à se rendre compte que le racisme n’est pas le seul fait de bouseux abrutis par la misère et la télévision, qu’il est en train de se décomplexer.

    Un de mes bons amis, spécialisé en philosophie, a mal tourné : il fait désormais partie d’une cellule néo-fasciste.

    Une amie me raconte qu’un de ses étudiants, par provocation, s’est vanté auprès d’elle d’avoir mis un Rom en cage, une nuit, près de la gare du Nord, avec ses copains (l’un d’entre eux est maître-chien).

    Je dois sans cesse corriger une amie, qui a tendance à utiliser le terme « chinetoque ». Elle part au quart de tour lorsqu’on ne prononce pas son nom de famille avec l’accent approprié (espagnol, en l’occurrence).

    J’essaie d’expliquer aux amis de cette amie que l’humour ne justifie pas tout, que n’importe qui ne peut pas rire de n’importe quoi, que les blagues racistes ou sexistes constituent une forme d’agression larvée qui n’a rien à voir avec la liberté d’expression.

    Que le rire est certes une façon de créer du lien communautaire, mais que ce lien se crée contre l’autre, l’étranger, l’ennemi.

    Ce n’est qu’au cours de mes recherches en études africaines-américaines que j’apprends qu’Alexandre Dumas était quarteron. (Aux Etats-Unis, on dirait « noir ».) On ne nous l’avait jamais dit, à l’école.

    « Les Chinois, ils puent tous le nem »

    Je tique lorsque j’entends un enfant (cinq ans) se mettre pour rire, à faire semblant de « parler chinois » : « Tching tchong tchung tcheng tchang ». Et les grimaces qui vont avec. Je râle, car je suis devenue tellement paranoïaque sur ces questions que je m’emporte désormais pour tout et n’importe quoi.

    Sa mère, une amie, se met en colère et me dit d’arrêter de m’en prendre à son fils, qu’elle aimerait bien voir qui de mon cercle d’amis est noir, rebeu, chinois. J’ai voulu faire l’ange : résultat, je fais la bête. Nous ne nous reparlerons pas pendant des mois.

    J’accompagne mon petit ami à un déjeuner en proche banlieue parisienne (Neuilly). Tout à coup, notre hôtesse, un peu éméchée après quelques verres de rosé (on a aussi mangé du saucisson), se lance dans une diatribe contre les Chinois, « qui ont tous la même tête, et qui puent tous le nem ». (Meuf : « nem » est un terme viêt, à ma connaissance.)

    Je suis tellement choquée que je ne l’engueule pas. Que je ne pars pas en trombe. Que je ne lui fais pas remarquer que sa sortie était raciste. Mon petit ami a vu mes yeux noircir, et acquiesce sans trop la ramener quand, cinq minutes plus tard, l’air de rien, je lui demande qu’on s’en aille. (Il me jure que cette fille n’est que la copine d’un ami d’ami d’ami.)

    Mais ce sont cinq minutes de trop. Pendant ces cinq minutes, je me suis rendu compte que ces jeunes gens, qui appartiennent à la bourgeoisie française, font partie des décideurs de demain. Que les Blancs racistes se sentent en sécurité parce qu’ils pensent être entre eux – l’intruse que je suis ne se remarque pas, il faut avoir l’œil bien exercé pour voir la Jaune dans cette femme aux cheveux roux.

    Je m’en veux encore de n’avoir rien dit. Cette personne va continuer à sévir en toute impunité, elle ne saura jamais qu’elle est abjecte ; elle élèvera ses enfants à penser les mêmes conneries qu’elle. Et ils auront un pouvoir de nuisance sans doute non négligeable. (Mais pas de fatalisme : peut-être se détacheront-ils du modèle parental.)

    « Pas mal, hein, la petite bamboula ? »

    Le racisme ordinaire est le fait de personnes éduquées, à l’abri du sentiment de frustration que procure l’impuissance politique et économique.

    Un ami à moi, qui travaille avec un homme politique important, me confie que cet homme (ne sachant pas que ledit ami est homosexuel) lui a lancé, un jour à propos d’une stagiaire d’origine camerounaise, clin d’œil à l’appui : « Vous l’avez vue ? Pas mal, hein, la petite bamboula ? »

    Dans la rue, une femme ivre m’interpelle :

    « Toi ! Eh, toi ! T’as une drôle de tête...
    – C’est à moi que vous parlez ? 
    – Ben ouais, à toi ! Pas à ton pote, lui il a juste une gueule de métèque. »

    Le pote en question se marre, et me dit de ne pas m’en faire, alors que la situation me retourne l’estomac.

    On dira que ces petites histoires d’intellectuelle blanche surprotégée, bien-pensante et politiquement correcte n’intéressent personne.

    Pourtant, le racisme ordinaire se niche dans de petits faits verbaux, de petites plaisanteries et des micro-agressions que l’on a vite fait de mettre derrière soi pour vaquer à ses occupations, pour ne pas avoir le sentiment d’être en permanence sur le pied de guerre, en lutte contre une société raciste et sexiste.

    Et ce racisme ordinaire peut, à force, unifié, accomplir de grandes choses.

    Une même logique, la déshumanisation

    Surtout, il concerne tout le monde, et pas seulement les gens « de couleur » (il FAUT élaborer une autre terminologie). De même que l’antisémitisme ne concerne pas seulement les juifs, le sexisme les femmes, l’homophobie les homosexuels.

    Je n’aime pas faire des amalgames entre toutes les « minorités opprimées ». Pourtant, malgré des histoires différentes et un rapport au corps qui n’est pas identique, il faut reconnaître que les phénomènes de rejet relèvent de la même logique, celle de la déshumanisation.

    Le racisme est une psychopathologie. Une sale maladie. Il n’atteste pas seulement la peur de la différence apparente ; le racisme naît aussi de la paresse intellectuelle, celle qui préfère réduire autrui à un stéréotype, à une identité « prête à appréhender » afin d’esquiver la complexité de chaque être humain.

  • Le lobby juif : Attaque contre la liberté d’expression (26ème partie

     

    par Frank BRUNNER


    En date du 7 octobre 2014, la Cour de Justice de Genève a rendu, à mon encontre, un jugement me condamnant à 5 mois de prison ferme dans le litige qui m’oppose, depuis fin janvier 2009, à la Coordination intercommunautaire contre l’antisémitisme et la diffamation (CICAD), une organisation du lobby juif opérant depuis Genève.


    Suisse

    Ce qui est frappant, quand on lit cet arrêt long de 51 pages, c’est que l’argumentation repose sur des fragments de mes articles et commentaires systématiquement présentés comme étant mensongers. Il en a été de même tout au long de cette procédure judiciaire. Pourtant, deux gros classeurs de preuves ont été remis à la Cour afin d’attester de la véracité de mes critiques. Encore ne s’agissait-il que d’échantillons de toutes les preuves qu’on aurait pu produire dans chaque cas. A aucun moment il n’est tenu compte de ces preuves. Aucune de ces preuves n’est jamais citée, alors même que la Cour soutient que je mentirais, voire que je calomnierais.

    S’agissant du révisionnisme, la Cour de Justice refuse explicitement d’entrer en matière sur les preuves. Elle se retranche derrière un arrêt du Tribunal fédéral suisse selon lequel le génocide des juifs est un fait notoire dont la véracité n’a pas à être prouvée. C’est-à-dire que, quelles que soient les preuves qu’ils puissent produire à l’appui de leurs thèses, les révisionnistes n’ont aucune justice à attendre des tribunaux. Quant à ceux qui traitent les révisionnistes de « faussaires de l’histoire », ils n’ont jamais à prouver que leurs allégations sont fondées. Ils peuvent affirmer que 6 millions, 60 millions ou 600 millions de juifs ont été exterminés ici ou là-bas, jamais aucune preuve ne sera exigée d’eux. On est vraiment aux antipodes de la justice telle que la conçoit le sens commun.

    Par ailleurs, en lisant l’arrêt de la Cour de Justice, on relève un certain nombre d’allégations totalement infondées. Ainsi, par exemple, page 22, chiffre e, : « De son avis [Frank Brunner], la CICAD avait pris le contrôle du gouvernement[genevois] et écartait quiconque voulait critiquer l’Etat d’Israël et les juifs ».

    Je n’ai jamais rien écrit de tel et j’ignore sur quoi repose cette allégation.

    Page 36, la Cour cite une série de mes critiques à l’égard des juifs ou du lobby juif et conclut : « Pour toutes ces raisons, il[Frank Brunner] considère que l’extermination des juifs serait un bienfait pour l’humanité et que ces derniers devraient être expulsés des administrations et gouvernements ».

    En réalité, si je préconise l’expulsion des juifs des administrations et des gouvernements, c’est en raison du comportement des sayanim -les juifs collaborant sur demande avec le Mossad-, dont la Cour affecte d’ignorer l’existence, en sorte que mon propos apparaisse comme une volonté de discrimination dénuée de fondement. Or, à mon sens, ce n’est pas plus discriminatoire que le fait de refuser d’embaucher dans la police une personne titulaire d’un casier judiciaire. On considère a priori qu’une personne titulaire d’un casier judiciaire ne serait pas un policier fiable. Dans le cas des juifs, le risque d’espionnage est manifestement très élevé. La plupart de leurs organisations et ceux qui sont censés représenter leur communauté font ostentation de leur allégeance à Israël.

    Quant à mon texte de 2009 sur les causes de l’antisémitisme, il énumère toute une série de faits (manifestations de soutien à Israël dans le monde entier, tentatives de réduire au silence les pro-Palestiniens, calomnies, agressions à leur encontre, etc...), ayant suscité d’abord mon indignation, puis mon aversion, et enfin un sentiment de haine à l’encontre des juifs dans le contexte de la guerre de Gaza à l’époque. Il est vraisemblable que mes sentiments, tels que je les décrits, ont été largement partagés au sein de la population. Les comportements que je dénonçais alors ont à nouveau été constatés à l’occasion du dernier carnage dans la bande de Gaza. Or, la Cour présente un sentiment suscité par des circonstances particulières et effectivement révoltantes comme s’il s’agissait d’un état d’esprit permanent. C’est comme si on affirmait qu’une personne qui, dans un contexte de massacre, a critiqué « les Boches » au cours de la seconde guerre mondiale, éprouve encore actuellement de la haine à l’égard des Allemands.

    Toujours à la page 36, la Cour m’accuse de propager une idéologie pour le motif que j’ai écrit que l’antisémitisme est suscité par le racisme juif. Le fait que le Talmud soit effectivement un torchon raciste et qu’on ne compte plus les déclarations racistes -y compris et surtout de rabbins- et les manifestations racistes de juifs, est complètement passé sous silence par la Cour. A l’en croire, le fait que les non-juifs soient assimilés à des animaux à l’égard desquels le Talmud autorise même le meurtre n’est pas censé expliquer l’aversion que les juifs ont suscitée depuis que le judaïsme existe. Selon la Cour, ma prétendue idéologie serait prouvée par une volonté de « rabaisser et dénigrer systématiquement les personnes de confession juive », alors même que je publie continuellement des articles dont les auteurs sont juifs et que je prends la défense des juifs persécutés par leurs coreligionnaires.

    Toujours à la page 36, la Cour m’accuse de développer « la thèse de la conspiration juive contre l’Occident », alors que je n’ai jamais usé de cette formule. J’ai écrit que le lobby juif constitue une menace pour la démocratie, parce qu’il s’efforce systématiquement de corrompre les élus de tous bords afin d’imposer partout une politique pro-israélienne. Les preuves abondent et des juifs antisionistes dénoncent eux-mêmes continuellement cette politique. Au demeurant, la Cour semble confondre mes écrits avec ceux d’une autre personne évoquée dans un arrêt du Tribunal fédéral où il est question d’« Occident chrétien ». Elle mentionne cet arrêt à la page 33.

    A la page 37, avant-dernier paragraphe, la Cour affirme que j’aurais reconnu, devant le Tribunal de police, « être motivé par des mobiles de haine et de discrimination raciale », alors que je n’ai jamais rien dit de tel. Il semble, là encore, qu’on fasse une extrapolation à partir de mon article sur les causes de l’antisémitisme pour présenter les sentiments décrits en 2009 comme un état d’esprit permanent.

    A la page 39, la Cour mentionne certaines de mes critiques relatives à la CICAD et à ses dirigeants, en présentant ces critiques comme des calomnies, alors que les preuves de leur véracité ont été produites, ce que la Cour s’abstient évidemment de mentionner. Ces preuves figurent dans un mémoire de 12 pages qui énumère des calomnies avérées des dirigeants de la CICAD, soit dans leurs plaintes pénales, soit dans leurs déclarations aux magistrats. Encore ce mémoire ne couvre-t-il qu’une partie de la procédure.

    En résumé, l’arrêt de la Cour de Justice genevoise est un cas d’école en matière d’appréciation arbitraire des preuves. De toute évidence, les juges ne veulent pas savoir et ferment délibérément les yeux sur tout ce qui contredit les allégations de l’accusation. Le fait que je produise les preuves de la véracité de mes écrits est retenu comme une circonstance aggravante. En effet, à la page 46, on peut lire : « Il [Frank Brunner] ne cesse de s’ériger en victime et refuse de remettre ses agissements en question, s’entêtant à vouloir prouver la véracité de ses propos ».

    Frank BRUNNER

    AUTEURS  

  • Mexique: Violence...toujours

    MEXIQUETuée pour un tweet

    Une femme qui dénonçait sur Twitter les narcotrafiquants a été assassinée le 15 octobre, trois semaines après la disparition de 43 étudiants. Un vent de colère souffle dans la société civile mexicaine, signe que le pays n'est plus disposé à supporter l'intimidation des cartels, écrit Roberto Saviano, l'auteur de "Gomorra“.
    • 26 OCTOBRE 2014
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    Mexico, le 15 octobre, devant le ministère de la Justice. Des étudiants manifestent pour réclamer la vérité sur les 43 disparus d'Iguala. AFP/Omar Torres
    Ici, on meurt pour un tweet. Ici, on est condamné à mort par un tweet. Pour un tweet, on disparaît à jamais dans ce Mexique, où quarante-trois étudiants qui manifestaient contre les cartels ont mystérieusement disparu – et ont probablement été assassinés – depuis près d’un mois. Pour un tweet, on meurt. Car un tweet suffit à déstabiliser une organisation criminelle structurée, forte de plusieurs centaines d’hommes et riche d’une fortune sonnante et trébuchante indéterminée.

     Le 15 octobre, ils ont assassiné la “twitto” María del Rosario Fuentes Rubio, médecin et activiste de Reynosa, chef-lieu du Tamaulipas, Etat frontalier du Texas. María était une collaboratrice régulière du site “Valor por Tamaulipas” [Courage pour Tamaulipas], associé à une page Facebook suivie par 500 000 abonnés, et administrait le réseau indépendant de journalisme participatif “Responsabilidad por Tamaulipas” [Responsabilité pour Tamaulipas], créé il y a deux ans par des chroniqueurs et des citoyens ordinaires pour informer sur les activités des narcotrafiquants dans la région. Sur Twitter, María était @Miut3 et signait “Felina”, et c’est sous ce pseudonyme qu’elle dénonçait les agissements illicites des groupes criminels opérant dans son secteur.

    "Aujourd'hui, ma vie a pris fin"

    Elle a inlassablement publié ses alertes, jusqu’au 15 octobre. Puis, ce jour-là, un peu après midi, elle a été enlevée par des hommes armés alors qu’elle se rendait à son travail. Ils l’ont poussée dans une camionnette et ont filé. Son compte Twitter est resté muet jusqu’au lendemain matin à 5 heures, quand soudain deux photos ont été postées : sur l’une, María fixe l’objectif ; sur la seconde, elle est étendue au sol, dans les mêmes vêtements, une plaie béante à la tête, le visage ensanglanté.

    Ses agresseurs ont réussi (peut-être en lui extorquant son mot de passe sous la torture) à pirater son profil et à poster les clichés accompagnés d’un message : “A mes amis et ma famille : mon vrai nom est Maria Del Rosario Fuentes Rubio. Je suis médecin. Aujourd'hui, ma vie a pris fin. Il ne me reste qu’une chose à vous dire : ne faites pas la même erreur que moi. Il n’y a rien à gagner. Au contraire, aujourd’hui je me rends compte que j’ai trouvé la mort pour rien. Ils sont plus près de nous que vous ne le croyez. Fermez vos comptes, ne mettez pas en danger vos proches comme je l’ai fait. Je leur demande pardon."

    Les narcotrafiquants ont soigneusement choisi leurs mots. Ils cherchent à décourager : le message “Il n’y a rien à gagner” s’adresse à tous les journalistes et jeunes gens qui croient pouvoir dénoncer la puissance criminelle. “Fermez vos comptes, ne mettez pas en danger vos familles” : la menace est glaçante. “Chaque compte pourrait mettre tes proches en péril”: il s’agit de pousser les parents à faire pression sur leurs enfants. Et enfin, en déclarant “Ils sont plus près de nous que vous ne le croyez”, ils invitent chacun à se méfier de tout le monde, ce qui revient à dire “il ne sert à rien de vous cacher ou de vous retrancher derrière des pseudonymes, car il se trouvera toujours quelqu’un pour vous trahir”.

    Les femmes en première ligne

    Les femmes sont beaucoup plus actives sur les réseaux sociaux pour témoigner sur les narcotrafiquants. En témoigne l’exemple de Lucy. Elle gère le Blog del Narco, un site Web qui depuis quatre ans chronique la violence et la brutalité de la guerre du Mexique contre la drogue à travers du matériel mis en ligne par des lecteurs et souvent par les narcotrafiquants eux-mêmes. Le blog recueille les signalements anonymes des citoyens ordinaires et compte aujourd’hui 25 millions de visiteurs par mois. Il est administré par une jeune femme de 20 ans dont la véritable identité n’a jamais été dévoilée pour des raisons de sécurité. Je n’ai jamais oublié la réponse qu’elle a faite à un journaliste qui lui demandait par e-mail quels étaient ses projets : “Mes projets d’avenir ? Vivre. C’est là mon espoir pour l’avenir à court, moyen et long terme.”

    En septembre 2011, les narcos avaient déjà pris la mesure du danger que représentait pour eux la diffusion d’informations sur la Toile. Un homme de 25 ans et une femme de 28 ans ont été retrouvés pendus à un pont de la ville frontalière de Nuevo Laredo. A côté d’eux, un message signé des cartels mettait en garde les “balances” qui les dénonçaient sur Internet. Onze jours plus tard, toujours dans l’Etat de Tamaulipas, ce fut le tour de la Nena de Laredo.

    Les lecteurs invités à dénoncer les cartels

    Pour se prémunir des mesures de représailles des cartels, Marisol Macías Castañeda utilisait plusieurs noms. Dans les colonnes de Primera Hora, le journal local de Nuevo Laredo pour lequel elle travaillait, elle signait María Elizabeth Macias Castro. Sur son comte Twitter et sur le site de vigilance anti-narco “Nuevo Laredo en vivo” [Nuevo Laredo en direct], elle utilisait le pseudonyme “LaNenaD-Lardo”. C’était sous ce nom qu’elle écrivait des articles sur les activités des cartels mexicains et invitait ses lecteurs à dénoncer les exactions liées au trafic de drogue. Marisol était persuadée que pour lutter contre les groupes criminels, il fallait commencer par partager l’information. Et elle savait que la parole, une fois partagée, peut devenir la plus dangereuse des armes.

    Le samedi 24 septembre 2011, son corps sans vie fut retrouvé sur une route des environs de Nuevo Laredo, au pied de la statue de Christophe Colomb. Sa tête décapitée avait été déposée sur le monument. La pancarte laissée à proximité du cadavre ne laissait place à aucun doute : “OK, Nuevo Laredo en Vivo et réseaux sociaux, je suis la Nena de Laredo, et je suis là à cause de mes signalements et des vôtres…” Le texte était signé des Zetas, l’un des cartels mexicains les plus puissants et les plus féroces. Une paire d’écouteurs, un lecteur CD et un clavier près du cadavre : les outils du métier qui l’avait condamnée à mort.

    C’est la raison pour laquelle prétendre que le Mexique est un monde à part est une façon détournée de dire “que pouvons-nous faire, nous, pour ce qui se passe là-bas ? En quoi est-ce que cela nous concerne?” Eh bien, justement, cela nous concerne au premier chef. Car les guerres qui déchirent aujourd’hui le Mexique – la guerre entre les cartels de la drogue les plus cruels, la guerre entre l’Etat et les cartels, la guerre entre les cartels et la société civile qui n’en peut plus de vivre dans cet enfer – se livrent pour fournir à cette partie du monde, la nôtre, le carburant pour affronter le quotidien : à savoir, la cocaïne. C’est aujourd’hui le Mexique qui gère les grands flux. C’est le Mexique qui a désormais repris le rôle qui fut celui de la Colombie. Et c’est au Mexique qu’est en train de naître cette révolution décisive sur laquelle nous devons braquer les projecteurs. La société civile n’en peut plus. Les médias s’autocensurent par peur des représailles.

    Facebook et Twitter dans le collimateur


    Les médias et la société civile du Mexique ont besoin de notre soutien car ils ne pourront pas s’en tirer seuls. Selon Reporters sans Frontières, en dix ans, de 2003 à 2013, au moins 88 journalistes et responsables de presse ont été assassinés au Mexique, et 18 autres ont disparu. Mais maintenant, ce ne sont plus uniquement les journalistes qui sont ciblé, mais aussi des citoyens qui ont entrepris de chroniquer les activités des cartels sur Internet et les médias sociaux. Facebook, Twitter et d’autres réseaux sociaux comblent le vide laissé par une presse qui fait l’impasse sur le crime organisé et sur la guerre du Mexique contre le narcotrafic. Or, les cartels ont tôt fait de comprendre que la plateforme du Web est plus rapide et atteint davantage de personnes que les journaux – et ils l’ont d’ailleurs eux-mêmes utilisée pour leur propre propagande. C’est pourquoi les utilisateurs de Facebook et de Twitter se retrouvent également dans leur collimateur.

    A l’heure où des milliers de gens ont décidé de descendre dans la rue à Mexico pour manifester contre la disparition, le 26 septembre, des 43 étudiants d’Iguala, le reste du monde commence à prendre conscience de ce qu’il se passe au Mexique. La situation est complexe. Mais chacun a fait ce constat dramatique : les forces de l’ordre, les institutions et les cartels de la drogue entretiennent des liens si étroits que depuis un mois, ils empêchent le pays de savoir ce qu’il est advenu des jeunes disparus.

    Ils étaient arrivés le 26 septembre à Iguala (Etat du Guerrero) depuis le village d’Ayotzinapa, à une centaine de kilomètres par la route. Ils voulaient collecter des fonds pour leur école menacée de fermeture, et aussi manifester contre la violence et la corruption endémique au sein des forces de l’ordre à l’occasion du 46e anniversaire du massacre du 2 octobre 1968, lorsque, juste avant l’ouverture des jeux Olympiques, la police et l’armée avaient ouvert le feu sur un rassemblement d’étudiants, faisant quelques trois cents victimes. Un groupe d’étudiants s’est emparé de trois autobus pour rentrer à Ayotzinapa.
    A ce moment-là, les jeunes ont été attaqués par plusieurs agents de la police municipale appuyés par des hommes en armes – appartenant sans doute au gang “Guerreros Unidos” [Guerriers unis]. Depuis cet instant, on a perdu toute trace des 43 étudiants. On a pour l’heure découvert dans des fosses communes 28 cadavres dont les autorités mexicaines assurent qu’ils ne sont pas ceux des disparus. Mais les experts indépendants argentins n’ont pas encore rendu les conclusions de leur enquête.

    Personne ne peut faire confiance à personne

    Selon d’autres sources, les étudiants auraient été arrêtés par la police locale puis, remis aux hommes de main des narcos, qui les auraient exécutés. Un scénario glaçant. Entre-temps,36 représentants de la police municipale et 18 membres des Guerreros Unidos ont été arrêtés. Et le maire d’Iguala et sa femme ont pris la fuite [lire le portrait que leur a consacré le quotidien Mexicain El universal]. Le maire est accusé d’avoir ordonné à la police municipale “d’attaquer les étudiants”. La police et les Guerreros Unidos, associés aux cartels, auraient “collaboré” pour “neutraliser” les étudiants. Quant à l’épouse du maire, María de los Angeles Pineda, elle serait la sœur de narcotrafiquants. Le couple est accusé d’avoir partie liée avec les Guerreros Unidos. Le chef de ce gang, Sidronio Casarrubias, a été arrêté la semaine dernière.

    Une chose est certaine, en exécutant la twitto María del Rosario, les narcos consacrent sans équivoque une nouvelle méthode d’intimidation : quiconque les touche meurt. Même s’il les touche sur les réseaux sociaux. Cela étant, la manifestation de Mexico démontre aussi très clairement que la société civile en a assez. Elle en a assez de vivre en état de siège. Elle en a assez de cette guerre qui ne fait jamais la une des journaux mais assiège – et militarise – leur existence. Assez de ne plus pouvoir faire confiance à personne – pas davantage aux forces de l’ordre qu’aux autorités ou qu’aux utilisateurs qui naviguent sur Twitter et Facebook. N’importe qui peut être un narcotrafiquant. N’importe qui peut être livré aux cartels. Personne n’est en sécurité dans ce Mexique où 43 étudiants se sont évanouis dans la nature. Où l’on tue pour un tweet.

  • Créteil : une agression "antisémite" inespérée

     

    Le lobby communautariste bien connu pousse un ouf de soulagement. Enfin une agression à « caractère antisémite ». Il aurait presque pu la commanditer comme ces chefs d’entreprise véreux qui font brûler leur usine pour toucher l’assurance.

    Le lobby ultra dominateur, l’ordonnateur du « dîner » de la soumission de la France, le donneur d’ordres et de leçons, le contrôleur des médias, le centre nerveux de la Finance et de la Pub, le maître de la Toile qui tisse son influence dans toutes les veines du pouvoir, le profiteur ultime au sens propre comme au sens figuré de la Shoah, le Deus qui peut d’un froncement de sourcils faire sauter un journaliste, réveiller l’Élysée, convoquer un ministre ou faire condamner un footballeur pour une quenelle, oui Mesdames et Messieurs, l’hydre de la puissance peut enfin récupérer son rôle, le rôle de sa vie, le rôle que l’Histoire lui a réservé à lui seul, celui de la victime éternelle, victime faible et sans défense, éternellement coupable sans raison, livrée aux crimes antisémites depuis la nuit des temps.

    Et voyez Mesdames et Messieurs ! Le cycle infernal recommence. L’ennemi est tapi jusque dans l’inconscient du peuple. Il est urgent de l’en extirper.

    Il y a eu une agression à Créteil. Une agression comme il s’en passe parfois hélas ! Sauf que les agresseurs de Créteil auraient dit quelque chose comme : « vous êtes juifs donc vous avez de l’argent ». Malheur ! Gross Malheur ! Ils n’auraient pas pu voler et violer comme tous les délinquants ?! Il a fallu que leur cerveau fût embrumé par des considérations déplacées qui ont heurté une sensibilité à fleur de peau. On devrait éduquer les délinquants à faire preuve de civisme primaire, ou au moins à préserver cette catégorie sociale sensible et sans défense.

    Maintenant imaginez Mesdames et Messieurs ! un contrôle musclé au faciès qui vise les bougnoules et les négros, comme par hasard, et la « délicatesse » des flics républicains, et je ne parle même pas des bavures qui conduisent à l’assassinat, tout cela accompagné d’expressions bien senties. Que je sache ! cela n’a jamais suscité une prise de conscience ou un mea culpa. J’ai honte de le rappeler tellement j’ai l’impression d’enfoncer des portes ouvertes.

    En tout cas, le CRIF a réussi son coup ! C’est le retour de l’Antisémitisme en cinémascope couleurs et grand écran. Enfin ! Le CRIF va pouvoir faire oublier ses propres dérives et les crimes de ses patrons à Jérusalem. Car tout est lié voyez-vous ! Voilà où mène l’antisionisme déclaré antisémite par Manuel Valls. Et qu’arrivera-t-il lorsque le mouvement politique Réconciliation Nationale verra le jour ? N’assistera-t-on pas à un déferlement de « haine » ?

    Je rappelle pour les débutants de la dissidence que la haine est ce mauvais sentiment dirigé uniquement contre les juifs. Si leur peau est colorée et/ou si leur religion est l’islam, la répulsion qu’ils suscitent n’est pas de la haine. C’est un ersatz de haine, condamnable mais pas trop.

    À voir l’unanimisme des médias jusqu’aux guignols de l’info et l’intervention des plus hauts responsables de l’État, je me dis soit on n’est pas sortis de l’auberge soit le mouvement sioniste mondial joue ses dernières cartouches.

    Courage ! J’opte pour la seconde hypothèse !