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  • La Bombe de Damoclès, par Marc Edouard Nabe

    La Bombe de Damoclès, par Marc Edouard Nabe 

    Mis en ligne le 24 février 2008, par Mecanopolis.  

    On y va tout droit. Il suffit de refeuilleter la presse depuis deux ans, pour comprendre que la guerre contre l’Iran est déjà dans les tuyaux. Les journaux ne se trompent jamais quand il s’agit de sentir la merde. Depuis l’élection du président iranien Ahmadinejad en 2005, les médias, tous supports confondus, pous¬sent à lui foutre une bonne branlée « démocratique »…

    C’était pareil pour l’Irak : du 11 septembre 2001 au 20 mars 2003, la tension médiatisée était montée jusqu’à ce que Bush appuie sur son petit bouton. Dans le cas de l’Iran, où les enjeux sont si différents, le processus est le même. C’est un réflexe obligé des démocraties et de leurs médias englués dans leurs échecs flagrants : aller dérouiller celui qui remplit à merveille, à un moment donné, le rôle imposé du grand méchant loup. Les journalistes et responsables politiques jouent les hypocrites en jurant qu’ils sont en train de tout faire pour éviter cette guerre, mais chacune de leurs mises en garde est un appel déguisé à la mobilisation générale. Ça s’est bien vu dans la gaffe de Kouchner, ministre des Affaires étrangères, qui a spontanément déclaré qu’il fallait se préparer au pire, « c’est-dire à la guerre, monsieur ! » Faux tollé général ! Sarkozy rectifie le tir, mais pour la forme car lorsqu’un président a été capable de proposer l’alternative catastrophi¬que suivante : « la bombe iranienne ou le bombardement de l’Iran », on peut faire son paquetage…

    Kouchner n’a fait qu’exprimer le souhait de millions d’occidentalistes crispés. Si c’était un lapsus, il était révélateur pour tout le monde, pas seulement pour lui. Et sa reculade de principe n’a été qu’une façon de mieux monter au créneau d’un futur « je vous l’avais bien dit ». On oublie un peu vite que le Docteur Kouchner, sans remonter à son Kosovo chéri, était l’un des plus acharnés à aller ratonner Saddam Hussein. « Facile d’être contre la guerre ! » clamait-il quelques semaines avant l’offensive, aux côtés de ses potes pousse-au-crime, les Goupil, Glucksmann et Bruckner.

    Faut-il ressortir, tout jaunis (ou plutôt tout rou¬gis du sang des 650 000 Irakiens morts depuis), les ignobles articles de cette bande de névrosés irrespon¬sables toujours prompts à envoyer le plus possible de monde au casse-pipe chez Mahomet ? Le climat est au bellicisme le plus injustifié et les Français ne trouvent rien d’autre à faire que la grève pour des histoires de justice sociale !… Sarko prépare tous les jours l’opinion à lutter contre la barbarie et pour la résistance à tous les totalitarismes… En quoi la lecture obligatoire de la lettre d’un jeune homme, fusillé en 1941, peut servir d’exemple à la conduite de ceux d’aujourd’hui ? Mais c’est tout simple : il faut les habituer à mourir pour un grand idéal. En l’occurrence, celui d’empêcher demain Téhéran d’avoir la bombe atomique. Guy Môquet est le premier mort de la prochaine guerre. Sarkozy oublie juste de rappeler que la Droite (son camp), avait tout fait jadis pour que le pays tant détesté aujourd’hui ait la force nucléaire. Tricastin, Eurodif, ça ne dit apparemment plus rien à personne… Que d’enrichissements dans tous les sens l… Incohérente France ! Et qui continue de l’être, car pour libé¬rer des infirmières bulgares prisonnières en Lybie, Sarkozy n’a pas hésité à promettre à Kadhafi de quoi fabriquer une bombe.

    En coulisse, des sales cops préparent les fusils Lebel et les bandes molletières pour les pioupious anti-perses. Il est temps d’aller stopper l’Iranien à l’uranium ! Les réticents seront accusés d’être des Munichois, le ton va monter, des inspecteurs d’armes de destruction massive vont proposer leurs services (déjà ce nul de Mohamed et Baradeï repointe son museau morveux), d’énormes manifs mondiales de pacifistes ne vont servir à rien, des ultimatums vont succéder aux résolutions, l’ONU va refaire caca dans son vieux slibard, l’Europe va finalement se coller aux États-Unis, et boum Tout pareil, je vous dis ! Petite différence : cette fois, pour attaquer l’Iran, le mobile est nettement avoué : il s’agit de protéger Israël. « Je ne transigerai jamais sur la sécurité d’Israël. » a décidé Sarkozy pour toute la France qui l’a élu et qui commence à comprendre qu’il n’est pas seulement un mec de droite décomplexé. Il est aussi un défenseur acharné (et très bien entouré) de ce pays dont il a dit qu’il ne pou¬vait « qu’admirer le fonctionnement démocratique et les performances économiques ». N’en jetez plus !

    Au moins, les néo-va-t-en guerre ne cachent plus leur motivation sous des prétextes plus ou moins « moraux » de démocratisation d’un pays arabe ou de déboulonnage d’un dictateur musulman. Ils abat¬tent leurs cartes, ou plutôt leur carte, car il s’agit bien d’un problème de carte… L’escroquerie intellec¬tuelle consiste à dire que d’un côté Ahmadinejad veut la bombe et que de l’autre il veut rayer Israël de la carte, et d’en conclure donc : il veut rayer Israël de la carte avec la bombe ! Ce raccourci est bien pratique et rassembleur. Puisque apparemment personne ne s’y colle, je réponds à ce sophisme cousu de fil blanc par des malhonnêtes professionnels et sur mesure pour les paranos et les naïfs.

    Premièrement, Ahmadinejad n’a jamais dit qu’il voulait rayer Israël de la carte. C’est pourtant ce qui se répète partout, de journalistes-perroquets désinformés en spécialistes-autruches catastrophés. La phrase « scandaleuse » a été extraite d’une conférence prononcée à Téhéran le 26 octobre 2005 et intitulée Le Monde sans Sionisme. En anglais : « Tbe World witbout Zionism »… On voyait Ahmadinejad devant une affiche allégorique représentant le globe terrestre sous la forme d’un sablier géant qui s’est déjà délesté de l’Amérique, c’est-dire d’un oeuf cassé au fond du sablier, et dont un autre oeuf, orné de l’étoile de David, est en train de chuter lui aussi, et bientôt se cassera.

    Les scandalisés se sont bien gardés de dire que le « nazi » Ahmadinejad (pour qualifier un iranien, « aryen » aurait suffi ) exposait là une utopie, pour l’instant irréalisable : celle d’un monde sans sionisme, c’est-à-dire sans cette politique internationale de colonisation de Palestiniens, et de culpabilisation du reste de la planète. Un monde soulagé soudain de cette chape de responsabilité collective qui l’étouffe depuis soixante ans pour préserver la mémoire d’une Shoah qui ne concerne pas un quart de la popula¬tion mondiale, et qui prétend continuer d’empoisonner la conscience des nouvelles générations. Pour Ahmadinejad, il y en a marre de vivre avec cette « faute » imposée par des maîtres-chanteurs et sur laquelle prospère un État criminel. La seule faute que les peuples devraient ressentir, c’est de laisser Israël détruire la Palestine tous les jours un peu plus, sans jamais réagir par peur d’être accusés d’antisémitisme.

    Ahmadinejad n’a pas peur car il ne cesse de le répéter (et on ne veut pas l’entendre) : il n’est pas contre les Juifs, il est contre les sionistes, et ses questions sont légitimes : « Pourquoi la Palestine devrait payer pour un holocauste d’Européens ? », « Si on trouve légitime qu’Israël occupe la Palestine, pourquoi ne trouve-t-on pas légitime que Hitler ait occupé la France ? » « Pourquoi l’ONU n’enquête-t-il pas sur la façon dont Israël s’est doté de la bombe atomique ? »

    Déjà, l’année dernière, à la « Journée mondiale de Jérusalem » (créée par l’ayatollah Khomeyni), Ahamadinejad avait prononcé un discours important en demandant à l’Europe « d’abandonner Israël ». Le jour où les Européens, puis les Américains (ça viendra) stopperont leur soutien inconditionnel aux crimi¬nels de Tel Aviv, le monde ira mieux, et dans tous les domaines. Cette évidence, Ahamadinejad est le énième esprit lucide à l’énoncer. Rien d’étonnant à ce que les ennemis de la libération du monde tronquent ses phrases. Après avoir expliqué que l’État sioniste était « la tumeur du Moyen-Orient », le président ira¬nien a cité l’ayatollah Khomeyni, mais les désinformateurs ont supprimé son « comme disait l’Imam » pour ne laisser dans sa seule bouche que le « projet » de rayer Israël de la carte. Le problème, c’est que ni le mot carte, ni le mot rayé, ni même celui d’Israël n’ont été prononcés par Ahmadinejad. D’abord, parce que l’État hébreu est « rayé » d’office des cartes de géographie de tous les pays musulmans dignes de ce nom (Regardez une carte du Liban, vous avez un grand vide au sud ) ; ensuite parce qu’Ahmadinejad n’a fait allu¬sion ni au pays, ni au territoire, mais à ce qu’il appelle précisément « le régime usurpateur de Qods ».

    Si vous voulez jouer au plus fin, on va se farcir la citation en persan : Imam gboft een rezbim-e isbgbal gar-e gods bayad az safbebye ruzgar mabv sbaved Traduite au mot à mot, la phrase exacte est donc : « L’imam a dit que ce régime occupant Jérusalem doit disparaître de la page du temps. », ce qui est beaucoup plus poétique, mais la poésie, surtout quand elle est politique, n’est pas la tasse de thé glacé des ordures qui diri¬gent l’opinion mondiale. La falsification spectaculaire des citations est l’arme des minables qui grugent régulièrement les ignorants bernés. C’est comme sa phrase sur les pédés à l’université Colombia. Ahma¬dinejad n’a pas seulement dit « Nous n’avons pas d’homosexuels en Iran… », mais il a ajouté : « … du genre de ceux que vous avez chez vous. » Ce qui change tout, car soudain ça ne signifie plus que l’islamiste ultra¬conservateur est assez stupide pour nier l’existence des homos en soi, mais qu’en Iran il n’y a pas d’homo¬sexuels comme en Amérique et en Occident, c’est-à-dire revendiqués en réseaux, associations, manifs, Gay Pride, etc.

    Deuxièmement, Ahmadinejad ne veut pas la bombe ! Ça aussi, il ne cesse de le clamer partout et on n’en tient pas compte. « Le temps de la bombe est dépassé. » Pour lui, c’est ringard et inefficace. « Si ça avait été utile, les Russes s’en seraient servi ! » Chirac (encore lui ?) avait dit, lui aussi, qu’une bombe iranienne ne serait pas « tellement dangereuse » puisque inutilisable. Irangaffe avait titré Libé. Après Cbirak, Chiran ? Chiraz plutôt ! La « bombe atomique » est un fantasme de vieux traumatisés par la Seconde Guerre mondiale. On parle de « menace iranienne », mais je vois plutôt une menace permanente des autres pays sur l’Iran, comme si la fameuse bombe était déjà suspendue au dessus de la tête d’Ahmadinejad ! Malgré la foirade en Irak, vous allez voir que des avions américano-franco-israéliens vont bombarder les sites nucléaires d’Arak, Natanz ou Ispahan ( la cité turquoise ! ), comme les bombardiers de Tsahal avaient détruit Osirak en 81. Un raid sur « Osiran » est-il imminent ? Bien sûr ! C’est le dernier cadeau que Bush veut laisser sur la scène internationale avant de tirer sa disgracieuse révérence. L’Iran n’a aucune intention de balancer sa bombe sur Israël, mais si les pro-sionistes d’Amérique ou d’ailleurs y tiennent vraiment, Ahmadinejad pourrait céder au fantasme collectif… Ce à quoi il ne veut pas céder pour l’instant, c’est aux pressions qui lui feraient renoncer à son programme nucléaire civil alors que l’Inde, le Pakistan et Israël ont la bombe atomique sans avoir jugé bon de signer le T.N.P. (traité de non-prolifération nucléaire).

    « L’énergie nucléaire est notre droit inaliénable. » dit l’Oriental, enrichisseur soupçonné d’uranium en douce. « Attention, sanctions ! » répondent les gendarmes de l’Occident. On se croirait à Guignol. Ça va être quoi, les sanctions ? Un coup de bâton sur le crâne d’Ahmadinejad ? Des fessées sur son calcul de Chiite ?… Tous les mauvais prétextes sont bons pour le punir. Lors de son élection, les Américains avaient essayé de faire croire qu’il faisait partie des preneurs d’otages de l’ambassade des États-Unis à Téhéran en 1979. Ce n’était pas Ahmadinejad ! Pour eux, tous les métèques se ressemblent : un barbu en vaut un autre…

    Foutez-lui la paix et non la guerre ! Comment supporter que des peuples sans histoire comme les Américains ou bien sans géographie comme les Israéliens se permettent d’infantiliser un pays tel que l’Iran ? Ah ! Voir le tombeau de Cyrrus à Passargade ! Celui de Darius à Persépolis ! O Iran éternel, profond et mystique ! Immense planète qui a fait rêver plus que la Lune des cerveaux aussi pointus qu’Henry Corbin, Louis Massignon ou Michel Foucault pour ne rester qu’en France (le pays, ne l’oublions pas, qui, en l’hébergeant, a permis à l’ayatollah Khomeyni de renverser l’immonde shah) !

    En octobre 1978, Foucault, tout Foucault qu’il était, a été obligé d’écrire ses articles pro-iraniens dans les journaux italiens tellement les français n’en voulaient pas. Il voyait dans la révolution de Khomeyni « cette chose dont nous avons, nous autres, oublié la possibilité depuis la Renaissance et les grandes crises du chris¬tianisme : une spiritualité politique. J’entends déjà des Français qui rient mais je sais qu’ils ont tort. » Oui ! Et trente ans après, ils rient encore… Aux dépends d’un président qu’ils diabolisent comme un monstre sérieux, alors que c’est un véritable provocateur de la génération de Hara-Kiri. Regardez-le avec son allure de barbu maigrelet en costard gris tergal : il ressemble au dessinateur Buzzelli ! Mahmoud a même un petit côté Prince Muychkine, candide et souriant, concentré sur ses illuminations. Peut-être le seul « Idiot » de notre temps… Voilà pourquoi les vrais débiles des médias se moquent de lui. Un Ariel Wizman, sala¬rié d’une entreprise de dérision généralisée, se permet de le trouver « ridicule » ! Il faut dire que le dandy donneur de leçons avait déjà traité la semaine précédente Che Guevara de « salaud ». Un peu court peut¬être, non ? Ce n’est jamais assez court pour les anciens libertaires reconvertis à la vigilance droitière. Aujourd’hui, ce sont les « rigolos » les plus sinistres qui jugent risible ce qui est drôle.

    Car Abmadinejad est un déconneur. Quand il propose à Bush un référendum mondial genre Star Ac’ pour déterminer qui d’eux deux doit être éliminé de la scène internationale, il a plus d’humour que tous les « Beurs » et « Blacks » des stand-up potacheux. Au lendemain de la victoire divine du Hezbollah sur Israël, lors de la guerre au Liban en août 2006, le président a lancé un concours mondial de caricatures sur l’Holocauste pour répondre aux Occidentaux hypocrites qui jouaient aux outrés lorsque des musulmans se sont dit choqués par les caricatures du Prophète faites au Danemark ! Coincer la liberté d’expression occi¬dentale à son propre piège devrait être considéré comme le top de l’humour. Que Charlie Hebdo, ce tor¬chon antiarabe, en prenne de la graine de couscous ! « Les dessins qui partent du principe que l’Holocauste a existé sont acceptés. » disait le fascicule d’inscription. Des milliers de dessins plus révisionnistes les uns que les autres ont afflué du monde entier et Ahmadinejad s’est fait un plaisir d’en organiser l’exposition Holocust… Enfin un vernissage marrant ! Une dessinatrice française a même décroché le troisième prix !

    Encore plus drôle : en avril 2007, le « scorpion d’Aradan » fait kidnapper 15 gentils marins anglais parce qu’ils ont pénétré les eaux territoriales iraniennes à l’embouchure du fleuve Chatt-al-Arab. Après avoir exhibé les captifs en pénitents, en les obligeant à s’excuser publiquement, le président les libère… Magnanime Ahmadinejad ! Il décore les soldats qui les ont fait prisonniers, puis il joue à la poupée avec ses otages, rhabillant les hommes de costards neufs et voilant la seule femme d’un keffieh palestinien… Ahmadinejad les relâche, les bras chargés de babioles folkloriques en souvenir, dit que c’est un « cadeau » qu’il fait à l’Angleterre de gracier de tels hors-la-loi, et demande à Blair de ne pas les punir à leur retour !

    Mais son plus grand gag, c’est à NewYork qu’il l’a accompli. Ahmadinejad y a été reçu comme un voyou. Accueilli dans les rues de Manhattan par des pancartes le traitant de « Hitler iranien » et ornées du dessin de Hachfeld le transformant en croix gammée, le pacifiste de Téhéran s’est vu successivement interdit de visite à Ground Zero et présenté à l’université Columbia comme « un dictateur cruel et mes¬quin ». Toujours poli, il a répondu aux questions grotesques des étudiants ignares. C’est seulement à la tribune de l’ONU qu’il a pu prononcer un magnifique discours spiritualiste beaucoup plus applaudi qu’on ne l’a dit malgré les grincements de dents dans la salle. Heureusement, certains New-Yorkais ne l’ont pas du tout rejeté (au contraire !), ce sont les rabbins antisionistes…

    Les « Neturei Karta » en chapeaux et papillotes sont encore plus radicaux que l’Iranien indésirable : pour eux, le judaïsme ne doit pas être dévoyé en sionisme et, en tant que Juifs religieux et opposés à l’État d’Israël, ils ont remis à Ahmadinejad, pour sa « douceur envers l’humanité et en particulier envers les Juifs », une coupe digne de celle de Roland Garros ! Ils se sont ensuite embrassés les uns les autres dans des acco¬lades interminables qui ont renvoyé toute image surréaliste au rayon des farces et attrapes. Les barbes des rabbins dégoulinaient de reconnaissance et Ahmadinejad pleurait d’émotion d’être si bien compris, ce qui, après tout, est la seule raison valable de pleurer aujourd’hui.

    Marc-Édouard Nabe

    la_bombe_damocles_nabe.pdf

     
  • La liste de Patrick Cohen

    La liste de Patrick Cohen 

    17 mars 2013 à 19:06 
    Par DANIEL SCHNEIDERMANN

    Eh bien, c’est dit. Il existe une liste noire d’invités sur France Inter. C’est l’animateur de la Matinale, Patrick Cohen, qui a benoîtement mangé le morceau. Cela se passe au micro de l’émission C’est à vous (France 5). Chroniqueur de cette émission, Patrick Cohen reçoit son collègue Frédéric Taddéï, animateur de Ce soir ou jamais, qui vient d’être transférée de France 3 à France 2. Et Cohen ne va pas le rater, Taddéï. A présent qu’il est passé sur France 2, chaîne amiral, Taddéï continuera-t-il d’inviter les maudits, comme il le faisait à l’abri de la (relative) confidentialité de France 3 ? «Vous invitez des gens que l’on n’entend pas ailleurs, mais aussi des gens que les autres médias n’ont pas forcément envie d’entendre, que vous êtes le seul à inviter.» Et Cohen cite quatre noms : Tariq Ramadan, Dieudonné, Alain Soral et Marc-Edouard Nabe.

    Un théologien, un humoriste, un publiciste inclassable, un écrivain : voici la liste des proscrits, des interdits, des bannis, dressée pour la première fois, tranquillement, sur un plateau de télé convivial et sympathique. Instant de vérité. Deux quinquas se font face, deux animateurs professionnels, au sommet de leur carrière, que tout pourrait réunir, et dont on réalise en une seconde tout ce qui les sépare. Cohen : «Moi, j’ai pas envie d’inviter Tariq Ramadan.» Taddéï : «Libre à vous. Pour moi, y a pas de liste noire, des gens que je refuse a priori d’inviter parce que je ne les aime pas. Le service public, c’est pas à moi.» «On a une responsabilité. Par exemple de ne pas propager les thèses complotistes, de ne pas donner la parole à des cerveaux malades. S’il y a des gens qui pensent que les chambres à gaz n’ont pas existé.» «Qui ?» «Kassovitz sur le 11 Septembre.» «Si je dis "j’ai des doutes sur le fait que Lee Harvey Oswald ait été le seul tireur de l’assassinat de Kennedy à Dallas", vous m’arrêtez ?» «Evidemment pas.» «Quelle différence ? Tout ce qui n’est pas défendu est autorisé. Je m’interdis de censurer qui que ce soit, à partir du moment où il respecte la loi.»

    Même si la liste Cohen mélange tout (quoi de commun entre les quatre ? Et pourquoi Kassovitz ne figurait-il pas dans la liste initiale ?) chacun en entend bien le point commun : les quatre proscrits, sous une forme ou une autre, ont dit des choses désagréables sur les juifs, Israël, ou le sionisme.

    Mais soudain, Taddéï renvoie la balle. «Vous voulez que je vous fasse la liste des ministres condamnés, y compris pour racisme, que vous avez reçus dans votre émission de radio ?» «Y en a pas beaucoup.» Taddéï ne prononce pas le nom de Hortefeux, mais là aussi tout le monde a entendu pointer son nez l’éternelle concurrence victimaire : il est légitime d’être désagréable aux Arabes, mais pas aux juifs. Qu’on s’entende bien : c’est parfaitement le droit de Cohen, de ne pas inviter Ramadan, Soral, Nabe ou Dieudonné. Aucun cahier des charges du service public ne l’oblige à le faire. On a le droit d’estimer que Dieudonné n’est pas drôle, ou que Nabe n’est pas un grand écrivain. Cohen serait parfaitement fondé à dire «j’estime qu’il existe des théologiens plus pertinents, des humoristes plus drôles». Manchettes, sujets, invités : être journaliste, c’est choisir, trier, hiérarchiser. Mais aucune raison d’en faire une question de principe, et de proclamer que même la baïonnette dans les reins, on n’invitera pas Bidule. En reprochant à Taddéï d’inviter les proscrits, Cohen dit en fait «ce n’est pas parce que je ne les juge pas intéressants, que je leur barre l’accès au micro de France Inter. C’est parce qu’ils ont contrevenu à un dogme».

    Se priver d’invités intéressants parce qu’on n’est pas d’accord avec eux est, pour un journaliste payé par le contribuable, une faute professionnelle. Et non seulement c’est indéfendable, mais c’est contre-productif. Aujourd’hui, les dissidents n’ont plus besoin de Cohen et de ses homologues, pour trouver un écho sur Internet. Avant, il était possible de décider qui étaient les «cerveaux malades», et de les condamner pour crime de pensée, comme dans 1984. Mais aujourd’hui, pour un animateur en vue, déclarer qu’il n’invitera pas Bidule, c’est hisser Bidule sur le piédestal de victime de la censure. Le pré carré audiovisuel, s’il veut rester un lieu crédible de débat d’idées, n’a donc plus d’autre choix que de s’ouvrir aux paroles jadis bannies, quitte à leur opposer une contradiction vigoureuse et argumentée, ou à les prendre à leur propre piège de la dialectique. Et de s’en donner les moyens.

     
  • Hollandie : L’ « aimable non changement »

    Hollandie : L’ « aimable non changement » c’est maintenant !

    Denis THOMAS

    Au terme de huit mois, le doute est définitivement levé. Et avec lui, le plus gros de l’espoir de gauche. Le changement promis par François Hollande se décrit simplement : aucune promesse n’est tenue – ce qui ne saurait constituer une surprise – mais fort « aimablement ». Et dans un certain désordre.

    Il est à craindre que ce que retiendra finalement l’homme de gauche du présent quinquennat sera le Mariage pour Tous. Problématique de société, importante comme l’abolition de la peine de mort de 1981, mais qui ne saurait faire oublier l’ampleur de la crise.

    Au surplus, Marianne n’a plus de saint « traditionnel » auquel se vouer.

    Le gouvernement Hollande/Ayrault taille, ou s’apprête à tailler, en pièces ce qui reste de tissu social : prestations sociales, retraites, Sécu, et à imposer des augmentions fiscales tous azimuts, à commencer par une forte hausse de la TVA. Mais la fine équipe de Matignon s’ingénie avec plus ou moins de bonheur à enrober le tout dans la rondeur « normale » du locataire de l’Elysée.

    LA « DROLE D’ALTERNANCE »

    Hollande n’est pas franchement plus nocif, ni, hélas, plus efficace que son prédécesseur sur les grandes préoccupations que sont le chômage ou le pouvoir d’achat, voire la sécurité. Mais l’État est désormais confronté à un sens de la désorganisation qui atteint des sommets presque esthétiques. C’est la « drôle » d’alternance, comme il y eût la drôle de guerre de 39-40. Dans l’une comme dans l’autre, une chatte n’y retrouve pas ses petits.

    Un second constat, tout aussi triste, s’impose : dans cet « aimable » foutoir, les Français ont de plus en plus de mal à rêver à une planche de salut. L’opposition traditionnelle patauge dans une panade grotesque de luttes intestines pendant laquelle elle ne peut trouver le temps de redorer constructivement le blason de l’anti-Sarkozysme, presque de l’anti-UMP, ou, mieux de jeter les fondations de ce qui serait un après Sarko. Il y a, à droite, comme un vrai problème de « casting »…

    Il s’agit là, comme sur le plan économique actuel, d’un véritable scénario catastrophe. Et ceci sera mis à profit par le Front National et, peut-être, par le Front de Gauche, aux élections municipales de l’an prochain qui s’annoncent grandguignolesques. Elles sont déjà une source d’affreux cauchemars dans le camp socialiste.

    Donc nous évoluons sans conteste dans un « aimable » bordel. Celui-ci tient beaucoup à la personnalité de Pépère, surnom qui lui est donné par ses conseillers, nous apprend le Canard Enchaîné.

    Pépère dirige la France comme il gérait le PS lorsqu’il en était premier secrétaire. Il n’aime guère le travail d’équipe, possède un goût Mitterrandien du secret, se mêle de tout (tiens donc…) mais, contrairement à Sarko, fait croire que c’est son Premier ministre qui est aux commandes.

    Le hic, est que, de l’autre main, le Président ne tranche rien, laisse les problèmes en l’état car il a horreur de conflits. Et il s’agit là, sans doute de l’origine du mal.

    PEPÈRE

    Aimablement, Pépère entend préserver les équilibres internes aux socialistes et la paix avec les divers « partenaires » Verts, Radicaux et Communistes (dans une moindre mesure…). Du coup, l’équipe gouvernementale passe pour un retour des Branquignols et est quasi incontrôlable.

    Montebourg bénéficie d’une immunité diplomatique. Ses sorties – pas forcément inutiles – mettent souvent l’Élysée-Matignon dans un vif embarras. Mais le bouillant ministre du Redressement productif, sur tous les fronts, avait obtenu la bagatelle de 17% aux primaires socialistes : Donc pas touche ! Jean-Marc Ayrault en perd son allemand et y gagne de curieuses relations avec Angela Merkel.

    A l’Intérieur, Valls (7% aux primaires) regarde Taubira (1% via Baylet) à la Justice de travers. Cette dernière lui rend bien, et les deux détricotent (plus ou moins « aimablement ») ce que l’un ou l’autre a fait ou s’apprête à faire. Pas grave : on comptera aimablement les points, mais pas tout de suite. Il n’y a pas le feu. Sauf à Marseille, en banlieue ou encore dans les prisons …

    Duflot poursuit un vibrant parcours gouvernemental entre une hâtive dépénalisation du cannabis, des passes d’armes avec l’Église pour des réquisitions de logements d’urgence. Pas de vaguelette : elle bénéficie d’un accord des plus opaques mais « aimable » avec Pépère qui lui a accordé un maroquin en lieu et place d’Eva Joly (très triste) en contrepartie d’indulgences parlementaires (hypothétiques) au cas où le PS perdrait sa majorité absolue au Palais Bourbon. Après une « aimable » loi sur le non-cumul des mandats, par exemple …

    Sans tomber dans un inventaire à la Prévert, on citera les aimables déboires suisses de Cahuzac, la liberté de parole de Lebranchu sur le jour de carence des fonctionnaires. Là non plus : pas de vagues.

    JEU DE PISTE

    Nous aurons aussi la décence de ne pas parler de Pierre Moscovici (Finances) et de Michel Sapin (Travail) qui ont laissé à la porte de leurs établissements toute espérance. Comme dans l’Enfer de Dante. Pourtant ils n’étaient pas si incompétents, initialement. Aimables.

    Tout ce beau monde délivre à qui mieux mieux des messages contradictoires, chacun dans son coin, sans coordination ni pilotage visible mais il nous indique sans ambiguïté : la France n’est pas gouvernée à gauche. Pour son bien ? Pour une image améliorée ? Vous en êtes juges.

    Pépère veut reprendre du poil de la bête : il engage le pays dans un conflit au Mali. La population aime la virilité et lui accorde quelques points d’oxygène dans les sondages. Las ! Une fois décryptée, l’aventure « anti-terroriste » retombe avec des allures de bourbier françafrique.

    Pépère plonge aussi vite dans l’opinion que Sarko. Hollande sait très bien ce que l’anti-Sarkozysme lui a permis de gagner et craint encore plus ce qu’un anti-Hollandisme lui ferait perdre.

    Mais il y a le feu aux caisses de l’État. Pour éteindre et renflouer, les solutions suivent une méthode inédite : moins de retraites, moins de vacances, plus de taxes (TVA, diesel) dans les tuyaux mais tout ceci n’est ni officiellement décidé ni même officiellement arbitré. En élément de langages ce sont des « pistes ».

    De fait un « jeu de piste » dans lequel les ministres eux-mêmes ont du mal à retrouver leur chemin. Quant à suivre, ou montrer, une direction …

    Denis Thomas

  • Syrie : L’exaspération russe

    Syrie : L’exaspération russe

    Bluerider

    À l’heure de la réunion du sommet de Bruxelles où François Hollande n’a de cesse de vouloir embarquer l’Europe dans une équipée néo-coloniale gazière de plus, voici un point de vue détaillé sur la colère russe face aux manoeuvres hors droit international de l’Angleterre et de la France sur la question syrienne.

    Dans mes précédentes traductions et contributions, j’ai certes focalisé l’attention sur le gisement de gaz Leviathan découvert en face de Gaza, dont la poche nord-est récemment découverte, est accessible sous le sol syrien, mais il y a aussi la concurrence entre pays producteurs au niveau de l’acheminement du gaz actuellement exploité en Iran qui concurrence le Qatar. Là aussi, la Syrie est au cœur du débat, et l’Exécutif du Président Assad apparait bien isolé financièrement et économiquement au milieu de la diaspora occidentaliste et de sa cupidité énergétique sans bornes. Les nuées de mercenaires jihadistes apatrides et incontrôlables qui se réclament de la gentille ASL toujours sans chef adoubé ni même déclaré depuis 2 ans – on se demande bien pourquoi n’est-ce-pas - n’ont pas intérêt à cesser le combat, puisqu’ils sont au cœur de l’enjeu occidentaliste, et prêts à toutes les enchères qui ne manquent pas de gonfler les poches des plus malins avec des promesses et des billets verts, quitte à déserter pour quelque chose.

    Si comme moi vous accumulez les lectures attentives de toutes les conditions géopolitiques de ce conflit, vous ne pouvez qu’être navré de voir avec quelle précision les faits se répètent depuis l’Afghanistan (projet TAP Unocal - Delta Oil le long des bases US dans lequel le Président de la Commission du 11-9 a des parts, oléoduc TBC Tbilissi-Bakou-Ceyhan), l’Iraq (captation pure et simple de la production nationalisée), la Libye (captation pure et simple de la production et du nouveau gisement gazier du bloc NC7 dont la Qatar possède désormais des parts), et maintenant la Syrie.

    Pour le journalisme d’allégeance atlantiste, il faudra repasser une fois les écorcheurs qui noyautent le pays installés dans leurs résidences de carton-pâte. Le peuple français est à ce point drogué par les épouvantails humanitaires de cette crise aux fondamentaux énergétiques pourtant évidents, que j’espère juste que des journalistes comme Christof Lehman feront réfléchir nos éditocrates francophones sur leur propre moralité de distillateurs de cette immonde propagande néo-religieuse aux relents néo-conservateurs. Le sujet même de la Syrie est devenu à ce point inabordable en public (pour ne pas parler de l’Iran, 70 millions d‘humains sous le joug d’une atroce dictature menaçante depuis l’arrivée d’Ahmadinejad, mais pas sous le joug de sanctions qui avant l’Iran ont ravagé l’Iraq), que c’est tout le mal que nous pouvons souhaiter à ces échotiers du "bloc identitaire atlantiste". Il va de soi que l’opinion publique française est largement opposée aux dérives de nos "Don Quichotte du Quai d’Orsay". Mais dois-je rappeler ici que les affaires internationales ne sont même pas évoquées lors des débats présidentiels ? Le vote citoyen vaudrait-il désormais blanc seing pour aller "casser de l’arabe" ( ça réveille, non ?) pour notre confort énergétique et financier comme en Libye ? Quand je vous dis qu’il y a de quoi être honteux de son pays.... Je suis sans illusions.

    Que les vents de la sagesse toute théorique dans laquelle notre civilisation gréco-romaine prétend toujours se draper aident le peuple syrien et ses dirigeants, héritiers de tant de civilisations et d’un pays berceau du christianisme. Et du temps qu’on y est... que François 1er se penche sur ce berceau et fasse pression sur nos chancelleries actuellement en roue libre, avec plus de sens pratique et l’appui du peuple sud-américain à ses côtés plutôt que des prières vaines. Nous verrons ce qu’il fera lui aussi avec ce peuple sud-américain qui porte l’espoir de la vraie gauche mondiale.

    Gel des relations ; le Ministre russe des Affaires étrangères Lavrov condamne avec force les Usa et leurs alliés pour vouloir armer l’opposition syrienne.

    Le Ministre russe des Affaires étrangères Lavrov traite le rapport de la commission d’enquête de rapport biaisé, l’armement de l’opposition d’action illégale, et déclare que l’opposition doit mettre sur pied une équipe en vue de négociations.

    Christof Lehmann (nsnbc, publié le 14 mars 2013) – Les relations entre la Russie et les Usa et l’Otan se sont encore détériorées lorsque le Ministre russe des Affaires étrangères Serguei Lavrov, a réaffirmé mercredi [13 mars 2013 NdT] que pour un état étranger, armer l’opposition viole le droit international. Il en a été de même lorsqu’une porte-parole du Ministère des Affaires étrangères a décrit le rapport de la Commission indépendante des Nations Unies comme biaisé et penchant d’un seul côté comme d’habitude.

    Le Ministre russe des affaires étrangères a insisté sur le fait que l’opposition syrienne doit prendre des mesures en faveur de négociations pour mettre fin à la crise, alors que le gouvernement syrien et la Russie se sont préparés à les faciliter. Lavrov a aussi réitéré que le peuple syrien doit décider lui-même de sa propre destinée, et que les interférences étrangères en Syrie sont inacceptables.

    Les relations entre la Russie et les membres de l’UE au sein de l’OTAN se sont détériorées de manière significative, après que les parties en présence n’aient pu trouver d’accord sur le différend Russie-Union Européenne à propos du 3ème pack énergétique lors d’un sommet Russo-Européen à Bruxelles en décembre 2012. (1)

    Le sommet constitue l’opportunité la plus récente de traiter des questions centrales qui sont les racines de la crise syrienne, directement liées aux questions de sécurité énergétique compte tenu de la ferme opposition américano-israélo-qatarie contre la construction du gazoduc [iranien] PARS à travers l’Iraq et la Syrie vers la Méditerranée. (2)

    Les tensions sont devenues palpables lorsque l’ambassadeur russe auprès de l’OTAN, Alexander Grushko, évoquant la sécurité énergétique, a implicitement sous entendu que l’OTAN percevait tout problème « comme un simple ongle », juste parce qu’elle se considère elle-même « comme un marteau ». Les hauts diplomates russes ont depuis donné des signes insinuateurs les uns après les autres, déclarant que les Usa ne sont pas exempts de responsabilités pour des actes terroristes en Syrie, simplement parce qu’ils ont déclaré qu’ils allaient cesser de fournir toute aide létale , tout en omettant de citer leur influence sur leurs alliés qui arment les insurgés. (3)

    Les relations USA-Russie se sont tendues encore un peu plus lorsque le secrétaire d’Etat John Kerry, malgré les déclarations de diplomates, a accordé une aide supplémentaire de 60 millions de dollars à la fois à « l’opposition » politique et « l’opposition » armée, tout en négligeant le dialogue national en cours en Syrie. (4)

    Les contacts entre la Russie et les USA ainsi que beaucoup de gouvernements de pays européens ont été depuis largement retrogradés au niveau de simples représentants des ministres des affaires étrangères, et de chefs de cabinets ministériels. Les révélations, par un membre du secrétariat général du Parti National du Koweit, Faisal Al-Hamad, qu’un accord secret en vue de diviser la Syrie en états plus petits avait été signé par un ambassadeur US lors du rassemblement des amis de la Syrie à Doha, Qatar, ont gelé de façon permanente les relations entre la Russie et le groupe USA-UE. (5)

    Hier [NdT. mardi 12mars 2013], le Ministre des Affaires étrangères, se référant aux conséquences de l’intervention de l’Otan en Libye, a déclaré lors d’une conférence de presse à Londres, « Dans mon esprit, armer l’opposition est interdit par le droit international, et armer l’opposition syrienne contredit les principes du droit international. »

    Lavrov a exprimé son espoir de voir l’opposition syrienne former une équipe chargée de négocier avec le gouvernement syrien, et il a ajouté, « le gouvernement et l’opposition doivent nommer 2 équipes en vue de négocier. Le gouvernement l’a fait, et nous attendons que l’opposition fasse la même chose. »

    Lavrov a souligné qu’il était de la responsabilité des pays occidentaux de s’assurer que l’opposition forme une équipe de négociateurs et a déclaré « si leur but était vraiment de stopper le bain de sang dans le pays, ils n’auraient pas émis de conditions préalables à la négociation. »

    La Russie a aussi critiqué la Commission d’enquête sur la Syrie dans des termes cinglants, la traitant de partiale, inéquitable, et biaisée comme d’habitude. La directrice adjointe du département de l’information du ministère des affaires étrangères russes, Maria Zarkhova, fut sur le point de rompre les règles de la courtoisie diplomatique lorsqu’elle déclara que « Le Rapport n’est pas objectif et n’est pas équitable, et le dernier document en date n’est pas une exception à la règle. »

    La déclaration de Mme Zarkhova s’appuie sur des déclarations antérieures d’organisations pacifistes internationales. Le Réseau pacifiste italien de Rome, critiquant la Commission et son travail en septembre 2012, a utilisé presque les mêmes mots lorsqu’il a fourni un rapport détaillé sur les manquements et les mauvaises pratiques des Commissions. (6)

    La porte parole du Ministère des affaires étrangères, Maria Zakhova, a souligné que la recommandation de la Commission, de déposer un référé sur la crise syrienne devant la Cour Pénale internationale, ICC, est tout aussi vaine qu’à contretemps, « la Russie n’a pas été la plus enthousiaste à soutenir la mise sur pied de la Commission », ajoutant que « néanmoins, nous avons coopéré avec ses experts pour clarifier notre position sur les événements en cours dans ce pays. »

    Mme Zarkhova s’est aussi plainte de certains membres du Conseil de Sécurité de l’UE qui ont ignoré des déclarations écrites qui condamnaient les attentats terroristes (a) en Syrie, qui ont coûté la vie à des civils innocents. Mme Zarkhova a qualifié leur position de « biaisées » et marquée du sceau du 2 poids, 2 mesures. La porte parole du Ministère des affaires étrangères se référait, de façon plus précise, aux attentats à la bombe à proximité du siège du Parti Baas et de l’ Ambassade de Russie à Damas en début d’année. (7)

    Le veto US au Conseil de Sécurité de l’ONU, contre la condamnation de l’attaque et du terrorisme sous toutes ses formes, a conduit le Ministre russe des affaires étrangères Serguei Lavrov à rendre compte de la frustration du Gouvernement russe devant l’abandon du respect des règles suivies par la Conseil de Sécurité, selon lesquelles toutes les nations, sans exclusion, s’engagent à condamner le terrorisme, quels qu’en soient l’auteur, le lieu ou les motifs. Lavrov a déclaré « La Russie voit dans la position américaine le règne du 2 poids 2 mesures, et une approche dangereuse [lorsque nous constatons que] les américains s’éloignent des principes généraux consistant à condamner le terrorisme sous toutes ses formes. » (8)

    Mme Zarkhova a aussi fait allusion à la règle du 2 poids 2 mesures des USA et de l’UE, en particulier concernant la Commission d’enquête, lorsqu’elle a déclaré « Ce qui surprend Moscou c’est que le rapport ne contient aucun appel à suspendre les sanctions économiques unilatérales imposées par certains pays et des organisations régionales contre la Syrie, malgré le fait que la Commission insiste sur leur impact négatif sur les « vies » des citoyens.

    Tandis que les USA et l’UE ignorent dans les faits les protestations grandissantes de la Russie et continuent dans leur idée de financer et armer l’insurrection directement, au travers de leurs alliés membres du CCG, de la Turquie, ou par l’entremise de réseaux obscurs ou d’intermédiaires fantoches comme Saad Hariri ou Walid Joumblatt, la Russie continue d’appeler à un règlement pacifique de la crise et pour la cessation immédiate du financement et de l’armement des insurgés. La Russie continue de faire pression pour que les Usa et l’UE usent de leur influence sur l’ « opposition », pour la conduire à la table des négociations et pour faire cesser les violences. Une déclaration sur le site du Ministre des affaires étrangères aujourd’hui (NdT. mercredi 13 mars 2013), mentionne « qu’il n’y a pas d’alternative au règlement diplomatique de la crise syrienne ». Dans le contexte diplomatique actuel, cette déclaration signifie que la Russie n’est ni prête ni désireuse de concéder un pouce de terrain supplémentaire au vu de la dérive amorcée par les USA-UE vers l’anarchie au niveau international et la barbarie. Avec en face les USA-UE-Israel et leurs alliés qui s’acharnent à continuer leur projet de « remodelage du Grand Moyen Orient » (b) à tout prix, la diplomatie a atteint un niveau de gel permanent digne de la période de la guerre froide.

    Bluerider

    Commentaires du traducteur :

    (a) NdT. Le département d’Etat américain ne condamne pas ces attentats car il les considére comme des faits de guerre. Chacun appréciera.

    (b) Caroline Fourest, notre "obsédée des obsédés du complot" patentée, appréciera.

    http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/syrie-l-exasperation-russe-132435

    (1) Russia – E.U. Meeting in Brussels : Risk of Middle East and European War increased.

    (2) Syria, Turkey, Israel and a Greater Middle East Energy War

    (3) Russia´s Top Diplomats signal increased assertiveness regarding Syria, Africa and NATO

    (4) Kerry after Friends of Syria Meeting clarifies, US determined to initiate World War III in Syria

    (5) US – Russian Relations deteriorating as Kuwaiti Whistle Blower Discloses Secret Syria War-Plan

    (6) Italian Peace Movement Criticizes Report of International Commission on Syria

    (7) Massive Blast Near Baath Party Headquarters kills Scores, FSA threatens Hezbollah

    (8) Lavrov : US Veto of UNSC Resolution to Condemn Damascus Blasts Indicates Double Standards

    URL de cet article 19765 
    http://www.legrandsoir.info/syrie-l-exasperation-russe.html
  • Irak : Dix ans...

    Irak : Dix ans...

    Georges STANECHY
    "Partout, dès les quais du port jusqu’au village le plus reculé, dans les rues et au prétoire, l’offense régnait impunie, la misère, la délation, l’humiliation, le mensonge arrogant, le sadisme à peine déguisé. Un peuple et sa culture, objets des pires manœuvres." - Jean-François Lyotard (*)

    Dix ans…

    Le 20 mars 2003 débutait la destruction et l’invasion de l’Irak.

    Il n’y aura pas de commémoration. Encore moins : débats et remises en cause.

    Nos médias, politiciens, si friands d’anniversaires, s’efforceront à la discrétion. Eux dont l’obsession du culte des "souvenirs", encensant autosatisfaction, mégalomanie, ou abrutissement, n’a d’égale que celle de l’oubli des faits pouvant ternir leur "Bonne Conscience".

    C’est ainsi que l’on forge des sociétés amnésiques, analphabètes de l’Histoire, de l’évolution de notre planète. De ses peuples, nations, rapports de force, déclins et renaissances. Qui, un jour, inévitablement, se trouvent, hébétées, tétanisées, écrasées, face à l’irruption impitoyable de ce qu’elles souhaitaient oublier, cacher, nier.

    Silence. Dans les rangs des oligarques occidentaux. Alignés sur les injonctions de leur suzerain.

    Le plus éclatant exemple venant de Grande-Bretagne. Par instruction écrite adressée aux membres du gouvernement, le ministre des affaires étrangères britannique, William Hague, modèle de cynisme contemporain, vient d’imposer l’obligation de ne pas mentionner la guerre d’Irak, à l’occasion de ces dix ans (1) : « Don’t mention the Iraq War… »

    Ce fut, il est vrai, une des plus abjectes folies de violence collectives commises par les nomenklaturas occidentales. Car, malgré une colossale propagande, les opinions publiques étaient contre ce délire sanguinaire et colonial. Le peuple britannique, un de ceux qui se sont le plus mobilisés contre cette guerre, dont il savait les prétextes non fondés, illégaux et mensongers, dans des manifestations groupant des millions de personnes.

    Illustrant, ainsi, le complet mépris des castes au pouvoir, sous couvert du soutien de parlements fantoches, à l’égard de la majorité de leurs concitoyens exprimant la volonté d’œuvrer pour un monde de paix.

    Steve Bell rappelle cette hystérie criminelle et impunie dans une cinglante caricature, tournant en dérision posture et propos de Tony Blair, premier ministre de l’époque. Chef de la majorité « Travailliste », similaire aux PS français, espagnol, italien, belge, etc. Artisan zélé, vibrionnant, obsédé, de l’engagement des armes britanniques aux ordres du clan Bush.

    Il y représente le lion britannique, symbole du Royaume Uni, avec le visage de Blair, la crinière carbonisée, sa superbe cabossée, au point d’être réduit en rat. Dans un paysage de désolation où s’accumulent, à l’infini, linceuls et pierres tombales. Affirmant, obstiné et fier de lui, la conviction inébranlable de son génie incompris (2) : « Cela fait longtemps que j’ai renoncé à convaincre l’opinion qu’envahir l’Irak était la bonne décision »

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    Nous ne devons pas l’oublier, même si les médias de la désinformation nous y forcent : ce furent des centaines de milliers de morts, de blessés, de traumatisés, sous des prétextes délirants. Nous le savions. Dès le commencement. A présent, nous en reconnaissons publiquement la réalité, objectivement, placidement, froidement. Tout n’était que tromperie, fabulation : armes de destruction massives inexistantes, armes chimiques introuvables.

    Dernier artifice rhétorique, avant l’oubli, restait à prétendre qu’il s’agissait de renverser « un affreux dictateur qui tirait sur son peuple ». Fumeuse, abyssale hypocrisie tendant à imposer comme “norme” l’écrasement d’un peuple sous les bombes de l’Occident pour le délivrer de la dictature, en interaction avec la pulvérisation de toutes les infrastructures civiles. Exceptées, pétrolières et gazières, évidemment...

    Tout en chérissant, protégeant, soutenant, les pires despotismes qui nourrissent ses insatiables spoliations, corruptions, superprofits mirifiques, enrichissements personnels météoriques : moyenâgeuses pétromonarchies du Golfe oud’Arabie, « régimes parlementaires » mafieux aux élections truquées d’Afriqued’Amérique ou d’Asie.

    Toutefois, l’Irak réduit en cendres, occupé, pillé, la saignée fut jugée insuffisante. Dès la fin de l’invasion, les occupants lui inoculèrent la "guerre civile". Méticuleusement organisée, financée, armée, pour en prolonger l’égorgement, l’épuisement, la mise à mort, l’agonie. Une moyenne de 3000 morts par mois (3).

    Des milliers de torturés pour laminer toute velléité de révolte devant l’horreur de l’occupation, l’immensité des destructions et des pillages. L’information sur la pratique à grande échelle de la torture en Irak, son organisation et sa gestion quasi-"industrielle" par les envahisseurs, commence à émerger malgré la censure. Du côté américain,planificateur de l’horrible. (4)

    Mais, aussi, chez les britanniques dont beaucoup n’admettent pas, qu’au XXI° siècle, leurs soldats se livrent à des actes d’une telle barbarie. Ici ou là, apparaissent des « commissions d’enquête » officielles ou parlementaires, dont on sait qu’elles sont trop souvent destinées à enterrer les affaires compromettantes pour les gouvernants.

    A l’exemple d’un autre courageux et lucide caricaturiste, Leon Kuhn, qui détourne, rétablit ou décode, le sens de la médaille accordée aux militaires de son pays revenant de leur séjour en Irak : « War on Terrorism – Expeditionary Medal – Iraq ». La gravure en relief montrant un militaire frappant à coups redoublés avec son poing ganté (gant généralement plombé) un prisonnier Irakien immobilisé dans un filet.

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    Avec en légende, une citation de Phil Shiner dénonçant la torture « systématique » des prisonniers Irakiens par l’armée britannique. N’hésitant pas à employer l’expression « pratiques d’Etat » [State practices] !... Combien redoutable pour nos nomenklaturas qui, un jour inéluctablement, auront à rendre compte : gouvernants, parlements et médias.

    Rappelons que ce juriste londonien se consacre à la défense, qu’il estime n’être qu’à ses débuts, des droits des victimes de « la politique étrangère et de l’armée britanniques » [British foreign policy and military action] (5).

    Irak… Société détruite, Etat détruit : le Chaos.

    But ultime. « Mission accomplie ».

    Effroyable décennie pour une nation, un peuple, à qui étaient promis les bienfaits paradisiaques de « La Démocratie »… C’est devant les morts, les êtres brisés, les générations saccagées, de l’Irak, qu’en ce jour nous nous devons de nous incliner.

    Dernier hommage, que je souhaite rendre en cette sinistre et silencieuse commémoration.

    À un homme, intègre, généreux, déterminé, qui a voulu laisser parler sa conscience, prévenir que tout n’était que mensonge dans le déclenchement de cette guerre. Dire la vérité lui a coûté la vie, quatre mois après le début de l’invasion, le 17 juillet 2003 : David Christopher Kelly. Il avait 59 ans.

    Incroyable, mais vrai. Les oligarques de l’Occident n’honorent pas leurs « dissidents » ! Ni Prix Nobel, ni généreuses récompenses, ni luxueuses sinécures, ni distinctions cinématographiques, littéraires, académiques, médiatiques ou autres. S’ils ne peuvent les réduire au silence …

    Ils les exécutent.

    Avec une "discrétion", ou une mise en scène, plus ou moins réussies…

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    Membre éminent du Ministère de la Défense britannique, c’était un des experts internationaux les plus qualifiés en guerre biologique et en armes de destruction massive. Il avait été détaché comme inspecteur de l’ONU en Irak, où il avait participé à 37 missions.

    Ses constats, analyses, recherches, avaient forgé une évidence : il n’y avait en Irak aucune arme de destruction massive, nucléaire, chimique ou bactériologique.

    Il l’avait écrit, l’avait exposé, auprès des organismes et départements spécialisés. Ne pouvant admettre que les "politiques" exigent, des responsables du renseignement et des experts en armement non conventionnel, des contrevérités, ordonnent de procéder à des falsifications de documents. Pour justifier une guerre qui allait entraîner morts et dévastations, aussi atroces qu’incalculables. Non seulement lors de l’invasion, mais encore davantage lors de l’occupation de l’Irak.

    David Kelly commençait à faire circuler l’information, face au matraquage de la propagande étatique. La partager et la soutenir en dehors du « secret défense ». Auprès de certains journalistes spécialisés, notamment. La Commission des affaires étrangères de la Chambre des Communes (équivalent de l’Assemblée Nationale) l’avait convoqué (cf. photo), cherchant plus à le mettre en difficulté qu’à écouter ses arguments. Il s’était engagé à donner le détail de ses certitudes et informations, lors des séances ultérieures.

    Ses prochaines auditions, du fait de son niveau d’expertise et de connaissance sur ce dossier, allaient être “dévastatrices” pour les thèses officielles…

    Trop.

    Il a été retrouvé « suicidé ».

    Près de chez lui, sur un chemin de promenade où il avait l’habitude de marcher pour se détendre. Version officielle : il se serait tailladé le poignet gauche, mais les secouristes n’ont trouvé aucun signe d’hémorragie, ni traces de sang sur le sol ; et, aurait avalé des barbituriques, mais aucune dose mortelle ne fut prouvée…

    Contradictions et bousculades habituelles du cirque de la désinformation, avec en tête de liste : investigation policière bâclée, simulacre de commission d’enquête (la guignolesque “Commission Hutton”) pour disculper au plus vite le gouvernement Blair. Tout a été fait pour conclure, dans la précipitation, à un « suicide » auquel personne n’a cru : famille, proches, collègues et collaborateurs.

    David Kelly, considéré comme une solide et brillante personnalité, au parcours professionnel irréprochable, plein d’humour, était tout à la joie de la préparation du mariage de sa fille. Débordant de projets, rien ne prédisposait à une telle « sortie »… Au-delà de son entourage, de nombreux spécialistes du monde médical et des milieux proches du dossier avaient compris qu’il s’agissait d’une élimination.

    Une avalanche de témoignages, difficilement étouffée par les médias : experts médicaux (6) contredisant les conclusions de l’enquête officielle, députés (7) évoquant ouvertement son assassinat, membres des services de renseignement britanniques (8) confirmant cette « exécution » pour marquer colère et indignation face à une telle imposture politicienne.

    L’assassinat de David Kelly, victime “collatérale” de l’invasion de l’Irak, est emblématique de la profonde décomposition et de l’hyperviolence du système politique dans nos pays dits « démocratiques ». Dès lors que les intérêts des oligarchies bellicistes et coloniales sont en jeu. “Raison d’Etat”, invoquera-t-on…

    Fortes de leur impunité, imperturbables, nos nomenklaturas n’en poursuivent pas moins leur obsession criminelle, fanatique, hallucinée, corruptrice, de la destruction et du pillage des peuples et nations. Les uns après les autres. Au gré de leurs délires prédateurs et impératifs du moment…

    Mensonges, contrevérités, intoxications, désinformations, affabulations, continuent de plus belle. Diaboliser, susciter les peurs dans les pulsions paranoïaques, enflammer la détestation pour la transformer en haine, afin de justifier guerres, atrocités et prédations.

    Tels des cafards, insensibles avec leurs cousins scorpions aux radiations atomiques dit-on, les officines chargés de véhiculer cette propagande mortifère, travesties en agences de presse “fiables” par nos médias qui en font leurs “sources” (9), se multipliant, pullulant, grouillant…

    Georges STANECHY

    http://stanechy.over-blog.com/article-irak-dix-ans-116027806...

    (*) Jean-François Lyotard, Signé Malraux - Biographie, Grasset, 1996, p. 154.

    1. Nick Hopkins, Don’t mention the Iraq War – William Hague tells cabinet (William Hague demande au gouvernement de ne pas mentionner la guerre d’Irak), vendredi 1er mars 2013, The Guardian,http://www.guardian.co.uk/politics/2013/feb/28/dont-discuss-...

    2. Steve Bell on the 10th anniversary of the Iraq war – cartoonThe Guardian, 27 février 2013,http://www.guardian.co.uk/commentisfree/cartoon/2013/feb/27/...

    3. Patrick Cockburn, How the World Forgot About Iraq, CounterPunch, 4 mars 2013,
    http://www.counterpunch.org/2013/03/04/how-the-world-forgot-...

    4. Mahmood, O’Kane, Madlena, T. Smith, Revealed : Pentagon’s link to Iraqi torture centres – General David Petraeus et ‘dirty wars’ veteran behind commando units implicated in detainee abuse,[Révélation : les centres de torture en Irak sont une émanation du Pentagone – Le général David Petraeus et un vétéran des ‘sales guerres’ seraient les commanditaires des unités de commando impliquées dans les tortures de prisonniers] The Guardian, mercredi 6 mars 2013,http://www.guardian.co.uk/world/2013/mar/06/pentagon-iraqi-t...

    5. Phil Shiner : ‘We torture people, yet no one admits it’, James Hanning meets Phil Shiner, The Independent, dimanche 2 août 2009, http://www.independent.co.uk/news/people/profiles/phil-shine...

    6. David Halpin, Stephen Frost & Searle Sennett, Our doubts about Dr Kelly’s suicideThe Guardian, mardi 27 janvier 2004, http://www.guardian.co.uk/theguardian/2004/jan/27/guardianle...

    7. Fiona Barton, Iraq whistleblower Dr Kelly WAS murdered to silence him - says MP (Un Député affirme que le Dr Kelly a été assassiné pour avoir dénoncé les mensonges du dossier irakien), 29 octobre 2007, Daily Mailhttp://www.dailymail.co.uk/news/article-488662/Iraq-whistleb...

    8. Simon Aronowitz, Kelly was Murdered’ Says UK Intelligence Insider, 23 février 2004,http://www.prisonplanet.com/022304kellywasmurdered.html

    9. Le plus comique dans ce genre d’arnaque de la désinformation, si le contexte n’était pas aussi cruel, est le fameux Observatoire des Droits de l’Homme en Syrie (OSDH), domicilié à Londres, référence absolue des médias occidentaux. Voici l’évaluation du ministère des affaires étrangères Russe (RIA Novosti - 25 février 2012) :

    « Selon les informations dont nous disposons, le personnel de l’Observatoire ne comprend que deux personnes : le directeur et son secrétaire-interprète. L’établissement est dirigé par un certain Rami Abdel Rahmane qui ne possède ni de formation journalistique ou juridique ni même d’instruction secondaire. Dans une interview accordée aux médias en novembre dernier, il a fait savoir qu’il résidait en permanence à Londres, était citoyen britannique et exerçait un métier d’entrepreneur (propriétaire d’un snack-bar) [en fait : un Kebab…] »

    Ou encore, celle d’Alain Chouet, ancien responsable de la DGSE et spécialiste du Moyen-Orient :

    « … L’OSDH fonctionne sur fonds saoudiens et qataris… » (Marianne – 20 juillet 2012).

    Etc.

    URL de cet article 19800 
    http://www.legrandsoir.info/irak-dix-ans.html