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  • Mangeons et buvons… c’est Noël !

     

    La scène qui va être narrée est absolument authentique. Elle a inspiré quelques considérations sur le sens (éventuel) de la vie.

    21 décembre 2012, à la Poste. Nous sommes trois dans le bureau : la postière, avec qui je viens de traiter, moi-même donc, puis une charmante dame aux très beaux cheveux gris, qui connaît bien la préposée. Tandis que je trie quelques lettres, elle se met à raconter ce qui enchante sa vie :

     « Mon mari s’est fait plaisir. Il est retraité, il s’est commandé un 4x4 Volkswagen, et celui-ci est arrivé ! Le père Noël a été généreux ! Oh, notre voiture marchait tout à fait bien, mais il a eu envie d’en acheter une autre. Pour faire de la route, pour doubler, aller dans la neige, c’est parfait. Nous allons passer Noël en Dordogne. Mais on ne partira que la veille, parce que mon mari veut aller à la chasse. D’ailleurs, comme il ne veut pas salir le 4x4, il va prendre ma Twingo. »

     Un peu par provocation, je parle de ma R 25 de vingt et un ans qui, cet été, a vaillamment avalé 4 000 km de routes espagnoles sans le moindre problème :

     « Oh ! nous avions une R 25, il y a des années ! C’était une voiture magnifique, jamais le moindre problème. Un matin, mon mari m’a dit : ‘Je t’offre le petit-déjeuner à La Rochelle !’ On est partis, et comme il n’y avait pas de circulation, on a fait le trajet avec cette R 25 en moins de trois heures ! »

     Cette dame n’était vraiment pas désagréable. Elle ne cherchait même pas à frimer. Elle racontait son bonheur, son mari capable de la faire rêver avec un plein d’essence pour aller manger des croissants, et aujourd’hui avec son inutile 4x4. Probablement a-t-elle oublié de parler de leur camping-car, must du retraité qui ne sait pas quoi faire de ses sous. Elle aurait pu parler des voyages en avion ou des croisières qu’ils se sont payés. À n’en pas douter, la vie n’est pour elle et son époux qu’une longue vacance et une oasis de consommation.

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    Il y a 7 mois - 1 minute

    Étonnante reprise de la célèbre musique du film Requiem For a Dream par un groupe pour le moins original.

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     Pendant ce temps, il y a des gens qui n’ont pas de quoi se chauffer, des vieux qui mangent des boîtes de Ronron, des ouvriers qui se disent : « J’voudrais travailler encore/ Forger l’acier rouge avec mes mains d’or » (Lavilliers).

    Peut-être sont-ce les sidérurgistes de Florange qui ont fourni l’acier à Volkswagen… Il faut consommer, même n’importe quoi, pour soutenir nos industries et, ici, celles des Allemands. Il n’en reste pas moins qu’il y a en France (et ailleurs) des gens dont le problème est le suivant : Comment vais-je dépenser mon argent ?, et d’autres dont le problème symétrique est : Quel argent va-t-il me rester à dépenser ?

    Trop d’inégalités (et cette dame n’était pas la femme de Depardieu !). Trop d’écarts entre les gens aisés trop aisés, et les pauvres trop pauvres.

    Et surtout, trop de non-sens dans tout ça. Des gens qui rêvent de posséder plus, et des dealers de banlieue dont le rêve est de leur ressembler.

    Camus écrit dans La peste  : « Il peut y avoir de la honte à être heureux tout seul. » J’ose espérer que ce chasseur en 4x4 et sa charmante épouse ne gardent pas tout leur fric pour eux tout seuls. Si la fin du monde, comme prévu, n’est pas pour tout de suite, il y a une autre échéance : la fête de Noël où, faut-il le rappeler, on célèbre la naissance de Celui qui est venu nous sauver de notre médiocrité, de notre égoïsme, et du non-sens d’une vie qui n’a que cette vie présente comme perspective ultime. « Mangeons et buvons, car demain nous mourrons » (La Bible, És 2.13, 1 Co 15.32). Certes, mais il y a diverses façons de manger et de boire, et diverses façons de mourir, le moment venu.

    En un mot comme en cent : Qu’est-ce que nous foutons sur terre ?…

     
     
  • Championne olympique puis escort girl

    Championne olympique puis escort girl, Suzy se repend

    Suzy est une athlète américaine de haut niveau. Elle fut sept fois championne nationale de demi-fond (les courses de demi-fond sont les distances de 800m et 1’500m aux Jeux olympiques). Elle a participé à trois olympiades. A Sydney en 2000, elle faisait course en tête au 1’500m, avant de s’écrouler à 200 mètres de l’arrivée. Terrible déception pour une athlète de ce niveau.

    Aujourd’hui âgée de 44 ans, elle vient de dévoiler la double vie qu’elle menait depuis un an. Elle a pratiqué le métier d’escort girl, soit prostituée, sous le pseudonyme de Kelly Lundy. Femme très belle de visage et de corps elle demandait 600$ de l’heure ou 6’000$ pour la nuit. Un client a eu l’indélicatesse de la dénoncer auprès d’un média à scandale. Etant dénoncée contre son gré elle a assumé publiquement.

    Les aveux de Suzy Favor Hamilton sont courageux. La prostitution reste injustement dans la part sombre de l’humanité. Mais, comme disait un homme il y a 2’000 ans, que celui qui est sans tache lui jette la première pierre. Il n’y a pas à juger Suzy, pas plus qu’une autre prostituée. Elle mène sa vie comme elle l’entend.

    « Je suis entrée dans ce métier en grande partie parce qu'il me procurait les moyens de traverser une période difficile de mon mariage et de ma vie. Il me fournissait une porte de sortie à la vie qui m'étouffait. C'était une double vie. Mais il avait du sens pour moi à l'époque où je frôlais la dépression.

    J'ai réalisé que j'avais pris des décisions hautement irrationnelles et j'en suis pleinement responsable. Je ne suis pas une victime et sais ce que je faisais. »


    Quelques réflexions sur ses déclarations. D’abord cette mode déplaisante d’avoir à se repentir publiquement. Je comprends le désir de Madame Hamilton de couper court aux rumeurs. Mais la repentance publique est un joug. Les confessions devraient se passer dans le silence du coeur. Conférer au public une telle autorité sur soi est une forme de soumission.

    La question n’est pas d’assumer publiquement, mais de s’en excuser et de s’en être caché en sachant ce que cela pouvait susciter dans le public. A titre de comparaison, Clara Morgane par exemple assume d’avoir fait des films classés X et ne s’en excuse pas. Et personne ne lui jette la pierre.

    Suzy elle estime aujourd’hui avoir fait une erreur. Elle dit qu’elle n’est pas victime. C’est à son honneur. Le culte moderne de la victime est détestable. Mais par quel parcours intellectuel en est-elle venue à la prostitution ? Comment a-t-elle considéré que le fait de louer ses charmes était une porte de sortie à une vie qui l’étouffait ? Nous n’en saurons pas plus mais ce fait divers est significatif d’autre chose.

    La célébrité est traîtresse, en particulier dans le sport où les carrières sont majoritairement courtes. Les vedettes sont adulées un jour et oubliées le lendemain. Après avoir senti des millions de regards sur elle, après que les médias aient fait d’elle une icône, elle se retrouve seule. Pas entièrement seule : son mari est là, qui la décourage à suzy-favor6.jpgentrer dans la prostitution. Mais son regard ne suffit peut-être pas. Peut-être a-t-elle encore besoin d’autres yeux sur elle, besoin d’être encore admirée, désirée par des inconnus comme dans le passé. Passer du haut de l’affiche à rien ne doit pas être simple à gérer.

    La célébrité est un étrange rapport au monde. Une personne capte sur elle l’attention de milliers d'autres personnes qui vibrent pour elle. Fait-elle un sourire à la télévision ou un geste sur le stade ? Ces milliers d’âmes pensent qu’elle s’adresse à elles personnellement. Toutefois l’affection de la star est virtuelle, et celle du public est versatile. La star ne donne d’elle que dans l’effort, dans le but de gagner. Ses fans fantasment, pensent être récompensés : ils ne sont que vampirisés. Le star système est un détournement affectif. Plus la star attire de regards plus elle gagnera d’argent. La relation entre une vedette et ses fans est une relation sans innocence, pervertie par le gain attendu. Cette relation est si courante, si installée dans la société, qu’on ne la perçoit plus comme détournée.

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    Il y a 1 mois

    Vous adorez les pixels ? Vos mains ont été sculptées, au fil des années, par les manettes de jeu (...)

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    Y a-t-il un parallèle entre la star qui ne donne d’elle qu’en surface, et la prostituée qui elle non plus ne s’investit pas affectivement mais gagne de l’argent grâce au fantasme qu’elle inspire ? La prostitution était-elle, pour Suzy Favor Hamilton, une manière de renouer avec sa gloire passée et avec ce type de relation d’admiration ?

    Tout n’est pas dit dans les aveux de la championne. Peut-être avait-elle aussi envie d’argent facile. Ou de se sentir désirée par de nombreux hommes et de vivre des choses que le couple classique n'admet que difficilement. Son fantasme pourrait être celui de la femelle entourée de mâles chauds, ce qui plaît à certaines femmes qui le vivraient plus souvent, n’était leur image sociale et leurs responsabilités familiales. Il n’y a pas que les hommes pour aimer les cours d’admirateurs. Et si c’était le cas de Suzy, c’est encore son affaire et sa liberté. Dans la mesure bien sûr où elle ne blesse pas délibérément ses proches, en premier lieu son mari.

     


    Suzy Favor Hamilton ajoute :

    « J'ai pleinement l'intention de me racheter afin de redevenir une bonne mère, épouse, sœur et amie. »

    Veut-elle signifier qu’elle a pratiqué la prostitution comme une arme contre elle-même ou contre la société ? Comme un rejet de la bonne mère, de la bonne épouse, de l’image parfaite qu’elle pensait devoir donner ? Ce serait une démarche intéressante. Mais pourquoi vouloir se racheter ? Peut-être n’assume-t-elle pas vraiment et veut-elle simplement garder l’affection du public en lui faisant soumission : « Je vais redevenir comme vous, une bonne mère et une bonne épouse, vous pourrez m’aimer à nouveau ». Le repentir n’est-il pas une forme dérivée du narcissisme ? Et est-il opportun de donner au public le rôle de juge et, dorénavant, de surveillant de ses actes et de son comportement ?

    Une partie de l’explication réside peut-être dans ces propos :

    « Suzy Favor Hamilton se décrit comme une perfectionniste qui a, durant toute sa carrière, lutté contre des voix qui lui répétaient qu’elle n’était pas assez bonne, qu’elle ne courrait pas assez vite et qu’elle devait faire mieux.

    Toute votre vie, on vous dit combien vous êtes exceptionnelle, que ce soit vos entraîneurs, vos amis ou vos parentsl. Je me devais d’être parfaite. Ce n’était la faute de personne. Je ne reproche rien à personne. C’est juste la société qui est ainsi faite. »


    Elle a été encouragée, valorisée, soutenue par son entourage. Qui ne désirerait une telle attention ? Mais une voix en elle disait qu’elle n’était pas assez bonne. Le système n’est pas en cause puisqu’il l’a soutenue. C’est sa propre histoire qu’elle a illustrée dans la prostitution. C’est peut-être la même histoire qu’elle fait durer en voulant redevenir la bonne mère et épouse.

    Elle place à nouveau la barre très haut. Reste à savoir comment elle gérera dorénavant sa dualité. Ça, c’est son histoire. La question suivante est : comment nous-mêmes gérons-nous nos contradictions et nos soumissions ?
     

  • Le mystère de la langue

    Le mystère de la langue

    La Bonimenterie de Chouzé

    Vidéo en contre point

    La Loire source de toute chose.

    Il était un temps si lointain que nul ne peut en témoigner de nos jours. Le monde n'était pas soumis aux mêmes forces que celles qui animent notre planète aujourd'hui. Les lois de la physique ne répondaient pas aux mêmes règles. Ainsi, les eaux ne coulaient pas sous les ponts qui d'ailleurs n'existaient pas. Seuls les mages, les fées, les sorcières et les elfes vivaient alors au bord de notre rivière nourricière.

    Nous sommes en un lieu que l'on nommera par la suite le Val d''Or. Les hommes pour y commémorer ce que je vais vous conter y bâtirent ensuite la Basilique de Fleury. Des forces mystérieuses y célèbrent le mariage de la lumière et des eaux de la Loire.

    Mais alors, en cette époque reculée, bien au-delà des hommes, nul mouvement dans les eaux comme dans le ciel. Un paysage figé, une immobilité parfaite de carte postale. Merlin ne pouvait plus supporter ce qu'il prenait pour une absence de vie, une image factice. D'autres prétendaient vivre au paradis, c'est sans doute parce qu'on n'y manquait de rien. Mais la vie suppose des envies et des frustrations, des désirs et des refus. Il fallait mettre un peu de mouvement dans ce décor figé.

    Merlin eut alors géniale intuition. Rien ne bougeait en cet Éden magnifique car les choses n'étaient pas nommées. Il prit alors sa baguette magique et d'un geste solennel entreprit de donner un nom à tout ce qu'il voyait. Chaque partie du décor ainsi désigné se mettait à se mouvoir au gré du vent et des eaux. Car, en bon ligérien qu'il était, c'est la Loire que Merlin baptisa en premier.

    De ce jour mémorable d'entre tous, des noms désignent toutes les plantes, les animaux et les idées qui venaient à notre mage en regardant son œuvre. Arbres, fleurs, insectes, poissons, nuages, paysage, chacun avait son appellation et tout semblait prendre de la vie.

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    Il y a 1 mois - 10 minutes

    critique de la déclaration des droits de l'homme et du citoyen 2/2

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    Pourtant bien vite, Merlin comprit qu'il manquait encore quelque chose. Que s'il y avait mouvements et variétés dans ce décor en évolution, il semblait lui manquer un peu de fantaisie, un souffle de volupté. Rien de nouveau n'apparaissait. Après quelque temps, quand il eut finit de constituer son lexique initial, il ne se passait plus rien de neuf et de surprenant.

    Merlin réfléchit longuement. Il fallait apporter un petit brin de folie, un désir qui venait du plus profond de chaque chose. C'est une petite fée friponne qui lui souffla dans le cou ce petit frisson qui le mit dans le droit chemin. Il créa alors des petits mots qui, placés devant les noms, leur donna un genre et un nombre. Voilà une idée fort singulière et si déterminante. Il y avait des garçons et des filles, du désir et des attirances. La vie pouvait prendre un tout autre essor.

    Une fois encore, après une longue période d'euphorie et de volupté, Merlin comprit que sa création manquait encore de vérité. Si les mouvements et les amours étaient désormais partie intégrante du décor, il lui semblait que rien ne changeait, que tout restait en l'état. Il manquait des différences, des variations, des débuts et une fin. Mais comment s'y prendre ?

    C'est en observant la Loire qui n'est jamais tout à fait pareille, tout à fait la même qu'il se dit qu'un mot devait se parer de mille et une facettes. Son monde avait besoin de nuances, de couleurs et de caractère. Il créa, pour notre plus grand bonheur l'immense troupe des adjectifs. Il y avait des plus jeunes, des plus vieux, des moins gros, des plus grands, des lestes et des balourds, des gentils et des méchants …. La vie était désormais pleine de surprises comme de déceptions.

    Encore une fois Merlin n'était pas encore tout à fait satisfait de son œuvre. Si de ses yeux, il assistait à un merveilleux spectacle, il ne parvenait pas trouver tous ses mots. Il lui fallait une autre catégorie de termes pour décrire le mouvement. Contrairement à ce que prétend la bible, c'est Merlin qui inventa le verbe bien après avoir donné un nom à chaque chose de la création.

    Il pouvait désormais jouir du spectacle qu'il avait créé tout en ayant le bonheur de pouvoir le traduire en mots pour en faire part aux autres mages sur facebook. Les eaux roulaient, grondaient, s'endormaient, se réveillaient, brillaient. Le vent soufflait, tombait, tempêtait. Le soleil pouvait enfin se lever ou se coucher et le ciel s'empourprait. La vie était devenue cette merveille pour laquelle la Loire constituait un écrin.

    Merlin était fier de ce qu'il avait accompli. Il prit grand plaisir à se raconter des histoires, à s'inventer des aventures merveilleuses qui se passaient en bord de Loire. Il s'arrêta pourtant au milieu du gué. Il n'avait pas inventé les adverbes et les prépositions, les pronoms et les conjonctions. Mais c'était là besoins bien trop complexes pour nos mages. Il lui semblait en avoir assez fait ! Tout le monde n'écrit pas des bonimenteries ...

    Grammaticalement sien.

  • Utérus à louer, la pire des prostitution ?

     

    Lorsque Monsieur Bergé affirme, après une manifestation en faveur du mariage homosexuel en décembre à Paris : « louer son ventre pour faire un enfant ou louer ses bras pour travailler à l’usine, quelle différence ? », il fait preuve d’une grande naïveté scientifique. Autant louer ses bras pour actionner une machine, ou son vagin pour des plaisirs sexuels, ne crée pas de lien biologique durable entre les différents partenaires, autant la location d’un utérus fait intervenir d’autres facteurs. De la puberté jusqu’à la ménopause (en l’absence de contraception médicamenteuse) l’utérus se prépare périodiquement à accueillir un œuf fécondé, et si tel est le cas, il ne se contente pas d’être un nid douillet au sein duquel l’œuf serait couvé comme chez les ovipares, mais il développe un ensemble d’interactions extrêmement complexes entre l’œuf et la mère (génétique ou non), pour en assurer la gestation. Le développement du placenta au cœur même de l’endomètre provoque chez la mère de très nombreuses réactions hormonales et immunologiques visant entre autres, à ne pas expulser cet œuf forcément différent d’elle-même, car contenant des chromosomes étrangers. Le fœtus dispose pour cela d’un système immunologique qui empêche les cellules maternelles et le considérer comme un corps étranger et donc de le détruire, mais ce n’est là qu’un des aspects de cette relation mère-embryon extrêmement complexe, sur le plan immunologique, biochimique, et hormonal qui évoluera pendant neuf mois, tout au long du développement du fœtus, lui forgeant ainsi une mémoire biologique dont il ne saurait se séparer même après la section du cordon ombilical. Au niveau maternel, l’embryon impose aussi sa trace, et toutes les études récentes prouvent l’importance de ces liens intimes, que la mère soit génétique ou non, pendant la grossesse qui perdurent même après l’accouchement, chez la mère comme chez le nouveau né. Ainsi assimiler la location d’un utérus à celle d’un bras, c’est sur le plan scientifique faire référence à des notions erronées, dont ne peuvent se contenter que ceux qui veulent exaucer leurs caprices en niant à leur profit des réalités maintenant bien établies. Sur le plan éthique, qu’il s’agisse de morale religieuse ou dite républicaine, le fait de louer son corps pour des pratiques sexuelles, s’appelle de la prostitution. On peut être pour, contre, ou indifférent, peu importe, il ne s’agit là que d’une location temporaire, et comme pourrait le dire Monsieur Bergé (cette fois-ci à juste titre) louer son vagin ou ses bras : quelle différence ?

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    Cependant la location d’un utérus ne se situe pas au même niveau, il ne s’agit pas du simple usage d’une cavité physiologique moyennant finances, mais d’une relation dont les aboutissants sont beaucoup plus complexes et qui ont des répercussions sur la vie des intervenants.

    Admettre la location d’un utérus à des fins gestationnelles, c’est admettre la pire forme de prostitution.

    Dr. J-M Lacroix

  • Une nouvelle victoire de Siné contre l’éditocratie

    Une nouvelle victoire de Siné contre l’éditocratie

    par Mathias Reymondle 24 décembre 2012

    Charlie Hebdo a été condamné une nouvelle fois par la justice à verser des dommages et intérêts au dessinateur Siné pour rupture abusive du contrat qui le liait au journal. Si nous nous réjouissons de cette victoire pour la liberté d’expression nous n’oublions pas aussi d’apporter notre soutien à Siné.

    Rappel des faits : en juillet 2008, Charlie Hebdo publie une chronique de Siné dans laquelle celui-ci dénonce le prétendu opportunisme religieux de Jean Sarkozy. Extrait : « il vient de déclarer vouloir se convertir au judaïsme avant d’épouser sa fiancée, juive, et héritière des fondateurs de Darty. Il fera du chemin dans la vie, ce petit ! » S’en suit une véritable fronde contre le caricaturiste qui mène à son licenciement de Charlie Hebdo pour cause « d’antisémitisme ».

    Une grande partie des patrons de presse, des éditocrates et des philosophes de télévision ont alors soutenu Philippe Val – directeur de l’hebdomadaire – dans sa purge anti-Siné. Ainsi, Bernard-Henri Lévy, Alexandre Adler, Claude Askolovitch, Pascal Bruckner, Robert et Élisabeth Badinter, Laurent Joffrin... mais aussi Dominique Voynet ou Bertrand Delanoë n’hésitent pas à prendre leur plume pour attaquer Siné. La plupart de la rédaction de Charlie Hebdo se range même derrière Val dans cette affaire [1]. Pourtant, pour qui connaît un peu Siné et son œuvre, l’accusation d’antisémitisme est dénuée de fondement et même complètement farfelue. Ainsi que nous le rappelions en 2008 dans un article de soutien à Siné [2], ce licenciement est donc une véritable atteinte à la liberté d’expression.

    Depuis, que s’est-il passé ? Philippe Val quitte Charlie Hebdo en 2009 pour prendre la direction de France Inter et renvoyer quelques chroniqueurs encombrants [3]. Il laisse la gestion de l’épave satirique à Charb qui n’a pas brillé par son courage dans cette affaire comme nous l’écrivions dans notre article sur l’histoire de Charlie Hebdo. En effet, au moment du licenciement de Siné, Charb était rédacteur en chef adjoint et avait pris parti... contre le chroniqueur, dans un éditorial amphigourique dans lequel il expliquait que Siné avait porté « atteinte » aux « valeurs essentielles » de Charlie Hebdo (rires).

    Siné de son côté, soutenu par des milliers de personnes, a remonté la pente et lancé un hebdomadaire (Siné Hebdo) en septembre 2008 qui s’est muté en mensuel trois ans plus tard (Siné Mensuel). Mais surtout Siné a gagné. À deux reprises. Une première fois [4], le 30 novembre 2010, quand le tribunal de grande instance (TGI) a rendu un jugement dépourvu de toute ambiguïté : « Il ne peut être prétendu que les termes de la chronique de Maurice Sinet sont antisémites, (…) ni que celui-ci a commis une faute en les écrivant (…). [De plus,] Il ne pouvait être demandé à Siné de signer et faire paraître une lettre d’excuse »Charlie Hebdo (plus précisément la société Les Éditions Rotatives) a été condamné à verser 20 000 euros à Siné pour rupture abusive de contrat. En outre, pour le TGI,« la médiatisation de la rupture et le caractère humiliant de son annonce apprise en même temps que les lecteurs par la publication du numéro du 16 juillet 2008, ont causé à Siné un préjudice moral qu’il convient d’indemniser en lui allouant la somme de 20 000 euros ». Soit un total de 40 000 euros auquel il faut ajouter 5 000 euros de frais de justice.

    Pourtant Charlie Hebdo a préféré faire appel. Et c’est ainsi que Siné vient de remporter une deuxième victoire, avec un jugement encore plus terrible pour l’hebdomadaire :

     « Charlie Hebdo est condamné une nouvelle fois par la justice à verser des dommages et intérêts au dessinateur Siné pour rupture abusive du contrat qui le liait au journal depuis 16 années. L’hebdomadaire dirigé par Charb devra également publier sur la couverture, un communiqué judiciaire sur un bandeau de 15 centimètres de haut sur toute la largeur sous peine d’astreinte de 2000 € par semaine. La cour d’appel de Paris par un arrêt du 14 décembre 2012 confirme ainsi le jugement de tribunal de grande instance de Paris du 30 novembre 2010. La cour condamne le journal à verser 90 000 € de dommages et intérêts et 15 000 € pour les frais de justice au lieu des 40 000 € et des 5000 € attribuées lors du premier jugement. » (extrait du communiqué de presse de Siné) [5]

    Nous rappelions qu’au moment du premier jugement, les juges médiatiques de Siné (nommés plus haut) n’avaient pas fait la publicité de cette condamnation... Cette fois-ci, le silence est assourdissant.

    À l’époque des faits, Laurent Joffrin, alors directeur de Libération, mais également proche de Philippe Val, s’était fendu de deux articles qui ne faisaient pas preuve d’une grande honnêteté intellectuelle. Dans le premier il n’hésitait pas à comparer la phrase de Siné aux œuvres complètes de Drumont, Maurras ou Brasillach. Dans le second, que nous avions décrypté en long et en large ici-même, il accumulait les insinuations, multipliait les omissions et surtout, réécrivait l’histoire. Maintenant que Siné a gagné deux fois, Joffrin, parti de Libération pour Le Nouvel Observateur, a choisi le silence. Quant au nouvelobs.com, il s’est contenté de reproduire le communiqué de l’AFP annonçant la victoire de Siné... sans rappeler les virulentes prises de position de Joffrin.

    Les éditocrates ont la mémoire courte... ou la mémoire sélective.

    Mathias Reymond