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  • François Hollande le guerrier

    Samedi 19 janvier 2013

     

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    Alors que le chômage et la précarité font ravage en France, François Hollande et son gouvernement, pour mieux masquer la faillite de leur politique économique et sociale, envoient leurs troupes au Mali ! «Nos forces armées ont apporté cet après-midi leur soutien aux unités maliennes pour lutter contre ces éléments terroristes» déclarait solennellement le président français vendredi 11 janvier 2013 (1). La droite et l'extrême droite approuvent et applaudissent. Le plan Vigipirate passe du «rouge» au «rouge renforcé». Il deviendra probablement «rouge écarlate» comme le sang qui va couler au Mali et dans la région ! Les médias bourgeois, sans relâche, propagent leur chauvinisme et distillent comme du venin leur propagande guerrière justifiant l'intervention militaire. Journalistes, hommes et femmes politiques, consultants, militaires et experts en tout genre déferlent sur les plateaux de télévision pour asséner leur «vérité», détournant ainsi l'attention des classes populaires des véritables problèmes qui les rongent au quotidien pour mieux servir les intérêts de la classe dominante.


     

    Cette intervention a été décidée au moment même où la bourgeoisie française vient d'obtenir, grâce à François Hollande, tout ce qu'elle voulait en matière de licenciements, de flexibilité de l'emploi et des baisses des rémunérations des salariés (2). Pour les sociaux-démocrates au pouvoir, l’ennemi à combattre n'est pas la bourgeoisie qui fait payer aux peuples ici et en Afrique les terribles conséquences de son système de production, mais «le terrorisme». Il faut donc, vaille que vaille, battre les tambours de la guerre et mobiliser toute la nation derrière son chef, François Hollande. Peu importe le coût de cette énième guerre des sociaux-démocrates. Les politiques d'austérité, de contraintes budgétaires et des réductions des dépenses publiques sont réservées aux classes populaires. Quand on mène une guerre au service des grands groupes français, on ne compte évidemment pas .Tout le discours sur la lutte contre les déficits publics répété bêtement et inlassablement par les représentants de la classe dominante s'évapore comme par enchantement ! On trouve facilement et rapidement les fonds nécessaires pour financer cette opération qui, selon le chef de l’État, «durera le temps nécessaire».

     

    La guerre est ainsi déclarée, non pas contre le despotisme des marchés financiers, contre le chômage, contre la misère, contre les injustices sociales mais contre «le terrorisme» au... Mali! C'est vraiment la préoccupation première des ouvriers, des chômeurs, des précaires, des travailleurs pauvres, des sans abris, bref de tous les laissés- pour-compte broyés par la machine capitaliste.

     

    De plus en plus de citoyens rejettent la politique du gouvernement Hollande et se rendent compte qu'elle n'est, en fait, que le prolongement de celle menée par Sarkozy : une politique exclusivement au service de la classe dominante. La guerre apparaît alors comme un puissant moyen pour «fabriquer» tout du moins à court terme, un consensus permettant de perpétuer la même politique de classe. Il faut donc inventer des ennemis extérieurs pour mieux servir les intérêts des puissants à l'intérieur: «Dans ces circonstances, le rassemblement des Français est une force supplémentaire pour la réussite de notre action», disait François Hollande.

     

    Sur le plan international, l'instrumentalisation de l'occupation du nord-Mali sert d'abord les intérêts des bourgeoisies des pays impérialistes (France, Grande Bretagne et bien sûr les États-Unis notamment). Rappelons que l'occupation d'une partie importante du territoire malien est la conséquence directe de l'intervention impérialiste en Libye. Sans l'intervention de l'OTAN dans ce pays, le Nord-Mali n'aurait probablement jamais été occupé parleMouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA) et ses alliés islamistes(AQMI, Ansar Dine, Mujao, BokoHaram, etc.). Cette occupation est «rendue possiblegrâce à la complicité des États-Unis, de la France et de leurs serviteurs locaux regroupés dans la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO)» (3). Précisons que ces États de l'Afrique de l'Ouest sont dirigés par des despotes entièrement au service de la bourgeoisie occidentale notamment française à l'image d'Alassane Ouattara, président actuel de l'organisation, ou de Macky Sall, président du Sénégal. Ils ont soutenu l'intervention impérialiste en Libye et en Syrie comme ils participent aujourd'hui à cette nouvelle «expédition néocoloniale française». Ce sont les dirigeants de la CEDEAO qui ont imposé au Mali l'intervention française.

     

    Il y a trop d'intérêts dans cette région du monde! L’Afrique est aujourd'hui l'objet de grandes convoitises. Paradoxalement, la population du Mali est classée parmi les plus pauvres de la planète par les Nations-Unies (son IDH la classe au175è rang sur 187 pays), alors que son sous-sol est l'un des plus riches du continent africain. Si l'or reste la première richesse du pays, les autres ressources, notamment pétrolières, sont aussi nombreuses que sous-exploitées. Le Niger, dont la population vit dans l'extrême pauvreté, est l'un des plus grands producteurs mondiaux de l'uranium exploité par le groupe nucléaire français Areva depuis une quarantaine d'années. En 2008, le groupe Areva s'est emparé du «droit» d'exploiter la mine géante(5000 tonnes par an) d’Imouraren dont le démarrage est prévu pour 2014. On va taire par pudeur les conditions de travail misérables dans les mines les plus dangereuses du monde contrôlées par Areva. Les révoltes ouvrières contre leurs conditions d'esclaves sont systématiquement réprimées sans jamais trouver le moindre écho dans les médias bourgeois.

     

    Après la Côte d'Ivoire, la Libye, c'est le tour du Mali et peut-être demain l'Algérie qui risque d'être victime des rapaces impérialistes qui menacent en permanence la paix du monde au profit de leurs bourgeoisies respectives. Le Qatar, lui, joue le rôle du sous traitant des impérialiste. Hier en Libye, aujourd'hui au Mali et en Syrie, le Qatar continue à financer des groupes armés au bénéfices de ses maîtres impérialistes.

     

    Les «terroristes» que l'on prétend combattre aujourd'hui sont le produit du capitalisme mondialisé. Les bourgeoisies occidentales, notamment américaine ont contribué largement à l'affaiblissement dans le monde arabe et musulman de toute pensée laïque et progressiste. Nombreux sont les ouvriers, paysans, intellectuels, artistes chanteurs ou de simples militants progressistes tombés sous les balles des fanatiques religieux armés et financés par des régimes réactionnaires et corrompus soutenus par les États-Unis. Rappelons pour mémoire, que les Talibans d'aujourd'hui, on les appelait hier, lorsqu'ils combattaient l'armée Soviétique en Afghanistan, les Moujahidines de la liberté (combattants de la liberté). Les politiques libérales d'ajustement structurel imposées par le FMI et la Banque mondiale, bras financier de l'impérialisme, le soutien indéfectible de ces bourgeoisies à l’État sioniste d'Israël, la guerre en Irak et ses ravages (4) pour ne citer que ces exemples, ont jeté une partie de la population arabe et musulmane dans les bras de l'islam politique. L'élan et la vitalité du soulèvement populaire dans le monde arabe ont été brisés par l'impérialisme. En Tunisie comme en Égypte, les bourgeoisies occidentales ont favorisé l'accès au pouvoir des mouvements obscurantistes et réactionnaires. A Bahreïn, l'impérialisme américain a envoyé les chars de l'Arabie Saoudite pour mater et réprimer dans le sang l'une des plus belles et des plus pacifiques révolte du monde arabe (5).

     

     

     

    La social-démocratie européenne, main dans la main avec l'impérialisme, a toujours mené des guerres, «tantôt ouvertes, tantôt dissimulées»contre les peuples de la planète pour servir les intérêts exclusifs de la bourgeoisie. Entre autres exemples, ils ont déclenché l'une des plus meurtrières guerre de l’histoire en 1914. Ce sont eux qui ont assassinéRosa Luxemburg et Karl Liebknecht, figures emblématiques de la classe ouvrière allemande en 1919. «Les armes vont parler» disait François Mitterrand pour annoncer la première guerre du Golfe en 1991. Ce sont encore eux qui ont brisé l'unité des peuples de la Yougoslavie. «Le président de la République, en accord avec le gouvernement, a décidé la participation des forces françaises aux actions militaires, devenues inévitables, qui vont être engagées dans le cadre de l’Alliance atlantique»disait un communiqué conjoint du président J.Chirac et du premier ministre L. Jospin. Le 25 septembre 2012 aux Nations Unies, F. Hollande déclarait devant l'Assemblée générale «La première des urgences s’appelle la Syrie», l'autre urgence « qui doit nous mobiliser cette semaine, est le Sahel(...) Oui, il faut que le Mali retrouve l’intégrité de son territoire et que le terrorisme soit écarté de cette zone du Sahel» (6). Le 11 janvier 2013, le même François Hollande envoie, au nom de la France, l'armée au Mali. Pour servir l'intérêt des puissants, les sociaux-démocrates ne reculent devant aucun moyen, y compris le plus abject, la guerre. A l'intérieur comme à l'extérieur, ils sont les ennemis des travailleurs. A ces guerres impérialistes au service des classes dominantes, les ouvriers et l'ensemble des classes populaires du monde entier doivent opposer la guerre civile contre leur propre bourgeoisie et leurs alliés sociaux-démocrates.

     

     

    Mohamed Belaali

     

     

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    (1) http://www.elysee.fr/declarations/article/declaration-du-president-de-la-republique-sur-la-situation-au-mali-4/

     

    (2) http://www.humanite.fr/sites/default/files/pdf/2013/securisation_de_lemploi_10-01-2013_v_definitif_bis.pdf

     

    (3) http://www.belaali.com/article-la-libye-apres-l-intervention-imperialiste-108002868.html

     

    (4) http://www.belaali.com/article-les-ravages-de-la-guerre-imperialiste-en-irak-48981793.html

     

    (5) http://www.belaali.com/article-l-intervention-saoudienne-a-bahrein-et-le-silence-complice-des-bourgeoisies-occidentales-69874090.html

     

    (6) http://www.belaali.com/article-les-premieres-urgences-de-fran-ois-hollande-111993802.html

     
  • Du Lakota à Gaza

    La profonde blessure de Wounded Knee

    Du Lakota à Gaza (Counterpunch)

    Johnny Barber

    Le 29 décembre est le 122ième anniversaire du massacre de Wounded Knee. C’est une catastrophe dont le souvenir est encore frais dans l’esprit des peuples autochtones d’Amérique. Chaque génération en perpétue le souvenir.

    En 1891, en faisant l’historique du massacre, Thomas Morgan, le Commissaire aux Affaires Indiennes, a écrit :

    "Il est difficile de surestimer l’ampleur des calamités qu’a provoqué pour le peuple Sioux la disparition soudaine des bisons. Eux qui jouissaient d’un espace illimité sont maintenant enfermés dans des réserves ; eux qui bénéficiaient d’un approvisionnement abondant sont maintenant tributaires de subventions et fournitures gouvernementales de plus en plus maigres. Dans ces circonstances, n’importe quel être humain serait malheureux et agité et même agressif et violent."

    Le Commissaire Morgan ne s’attendrissait pas sur le sort des peuples natifs. Il ne faisait que décrire la réalité. Un an avant le massacre, en octobre 1889, il avait donné par écrit ses directives concernant la population autochtone :

    "les Indiens doivent adopter les "coutumes des blancs" de gré ou de force. Il faut qu’ils s’adaptent à leur environnement et à notre mode de vie. Notre civilisation n’est peut-être pas parfaite mais elle est ce qui peut arriver de mieux aux Indiens. Il ne faut pas qu’ils puissent y échapper et s’ils ne veulent pas s’y plier il faut les briser. Le tissu des relations tribales doit être détruit, le socialisme doit être anéanti et il faut leur substituer la famille et l’autonomie individuelle."

    Le massacre de Wounded Knee est toujours décrit comme une "bataille" dont personne n’est responsable mais s’il fallait vraiment nommer un responsable alors ce serait le Lakota qui a tiré le premier. C’est cela qui leur sert à justifier tout ce qui s’est passé. Un siècle après les meurtres, le Congrès a présenté des excuses et exprimé son "profond regret" pour les évènements de ce jour de 1890 où plus de 370 hommes, femmes et enfants qui s’enfuyaient devant l’armée ont été assassinés. Mais le massacre de Wounded Knee n’est en rien une anomalie, ni un accident. Wounded Knee c’est le symbole de toute l’histoire de la relation de l’Empire avec les peuples autochtones.

    "Je ne me suis pas rendu compte à l’époque de ce que cela signifiait. Quand je regarde en arrière du haut de mon grand âge, je vois les cadavres ensanglantés des femmes et des enfants entassés ou dispersés le long du ravin tortueux aussi clairement que quand j’étais jeune. Et je sais maintenant que quelque chose d’autre est mort dans cette boue sanglante et a été enterré dans le blizzard. Le rêve d’une peuple. C’était un rêve magnifique." Elan Noir.

    Les descendants des victimes commémorent le massacre afin d’honorer ceux qui sont tombés et de guérir leurs communautés toujours dévastées. Les descendants des coupables refusent de reconnaître le mal qu’ils ont fait et le mal prolifère.

    Depuis Wounded Knee, où quelques jours après le massacre, Frank Baum (qui a écrit plus tard "Le magicien d’Oz"), le jeune rédacteur en chef du journal The Pioneer, a écrit : "Le Pioneer avait déjà dit que notre sécurité dépendait de l’extermination totale des Indiens. Comme nous les avons maltraités pendant des siècles il était préférable, pour protéger notre civilisation, d’en finir une fois pour toutes au prix d’une vilenie de plus en effaçant de la surface de la terre ces sauvages indomptables."

    Jusqu’au Vietnam, où l’appel de Lyndon Johnson à gagner les coeurs et les esprits de la population civile a été perverti par les GI en "Tiens-les par les couilles, et leur coeur et leur esprit viendront avec."

    Jusqu’en Irak, où Madeleine Albright a répondu à la question de savoir si les sanctions qui avaient causé la mort d’un demi million d’enfants avaient valu la peine : "Je pense que c’était un choix difficile mais nous pensons que oui, ça en valait la peine."

    Jusqu’à Gaza, dont Dov Weisglass a dit : "L’idée c’est de mettre les Palestiniens au régime, mais sans les faire mourir de faim."

    Jusqu’en Iran, où selon le Département d’Etat, les nouvelles sanctions en place, "commencent à faire mal," et jusqu’en des dizaines d’autres endroits, le mal prolifère.

    Dans tous les cas, la puissance qui détient la supériorité militaire prétend que ceux qu’elle occupe et opprime sont dangereux et menacent jusqu’à son existence, alors même qu’elle affame la population, lui dénie toute liberté de mouvement et viole ses droits les plus élémentaires sous prétexte de "sécurité". Tous les efforts de "l’ennemi" pour faire la paix sont ignorés et qualifiés de "mensonges" pendant que le vol de la terre et/ou des ressources se poursuit impunément. Chaque fois que les opprimés font valoir leurs droits ou osent se retourner contre leurs oppresseurs, ces derniers prétendent qu’ils sont motivés par la haine et qu’ils veulent annihiler l’état. Les négociations sont considérées comme de la faiblesse et l’oppresseur n’accepte de négocier que s’il y voit un moyen d’accentuer l’oppression. Les oppresseurs parlent tout le temps de "rechercher la paix" tout en détruisant systématiquement tout ce qui s’oppose à leur entreprise.

    Nous tuons en affamant, en refusant des médicaments, en isolant. Quand ça ne suffit pas à faire taire les "mécontents" nous n’hésitons pas à faire parler le feu et les bombes. Souvenez-vous des paroles du Commissaire Morgan : "Notre civilisation n’est peut-être pas parfaite mais elle est ce qui peut arriver de mieux aux Indiens. Il ne faut pas qu’ils puissent y échapper et s’ils ne veulent pas s’y plier il faut les briser."

    Un jour nous aussi nous serons brisés par cette conception dévoyée de la civilisation.

    La doctrine Dahiya est une stratégie militaire ayant pour objectif la dissuasion qui consiste pour l’armée israélienne à cibler délibérément des infrastructures civiles pour faire souffrir la population civile et lui rendre la vie si difficile que résister à l’occupation et rendre les coups devient pratiquement impossible. La doctrine a pris le nom d’un faubourg résidentiel du sud de Beyrouth. Les bombes israéliennes ont détruit tout le quartier pendant la guerre du Liban de 2006. Mais cette doctrine n’est pas une stratégie moderne de contrôle des populations. Mettre Gaza "au régime" n’est pas non plus un moyen inédit de soumettre tout un peuple en le maintenant dans la pauvreté, la malnutrition, la lutte pour se procurer les produits de première nécessité ; la violence, qui est la manière étasunienne de procéder, a été adoptée par nos alliés les plus proches (qui sont aussi "la seule démocratie du Moyen Orient" avec "l’armée la plus morale du monde"), les Israéliens.

    Le 27 décembre marque le 4ième anniversaire du début de l’opération Cast Lead, (le nom vient d’une chant populaire pour enfants de Hannoukah à propos d’une toupie (dreidel) faite de plomb fondu). Pendant l’attaque de Gaza, 1417 personnes ont été tuées dont 330 enfants, 4336 personnes ont été blessées et 6400 maisons ont été détruites. Des hôpitaux, des mosquées, des usines électriques et des systèmes d’eau ont été délibérément ciblés.

    Israël accuse le Hamas de crimes de guerre pour avoir lancé des roquettes sans système de guidage en Israël. Les officiels israéliens prétendent que "le Hamas se cache derrière des civils" pour justifier le bombardement de centres de populations et d’infrastructures civiles. Tuer les citoyens de Gaza avec des armes de précision est un crime de guerre, qui que ce soit qui se cache derrière ces armes.

    Après le récent meurtre de 20 enfants dans une école de Newtown, Connecticut, le Président Obama essuyait ses larmes en disant :

    "Notre première tâche est de prendre soin de nos enfants. C’est notre principale mission. Si nous n’arrivons pas à le faire, alors nous n’arriverons à rien. C’est en fonction de cela que notre société sera jugée. Et pouvons-nous vraiment dire, en tant que nation, que nous assumons nos obligations dans ce domaine ?"

    Lors de la dernière opération israélienne de 8 jours contre Gaza intitulée "Pilier de nuée" (le nom est tiré de la Bible), trois générations de la famille al-Dalou, dont 4 enfants de 1 à 7 ans, ont été assassinées par un seule bombe. Le fils survivant ne parle pas de se rendre, ni d’abandonner les terres de la famille ni de disparaître. Il demande justice. A sa tristesse se mêle de la colère. Peut-on le lui reprocher ?

    Avec le cessez le feu, le peuple de Gaza a envoyé toujours le même message au monde. Nous somme ici. C’est notre patrie. Nous ne partirons jamais. Il faudra tous nous tuer.

    Quand les bombardements se sont arrêtés, notre Congrès a immédiatement voté un nouveau stock de munitions et de bombes à Israël pour qu’il puisse "se protéger". Le mal prolifère.

    Dans son discours le Président a ajouté :

    "Si nous pouvons faire quelque chose pour éviter à un seul enfant, un seul parent, une seule ville, le chagrin qui a submergé Tucson et Aurora et Oak Creek et Newtown et des communautés comme Columbine et Blacksburg auparavant, alors certainement nous devons le faire."

    Wounded Knee n’a pas disparu. Le peuple du Lakota existe toujours. Gaza n’a pas disparu. Le peuple palestinien existe toujours. En Afghanistan, Irak, Pakistan, Yémen, Libye et Somalie, les gens pleurent leurs enfants assassinés. Les violences qu’ils subissent en notre nom continuent. Si nous pouvons faire quelque chose pour sauver un enfant, nous devons le faire.

    Johnny Barber

    Johnny Barber qui était à Gaza vient de rentrer aux Etats-Unis.

    Pour consulter l’original : http://www.counterpunch.org/2012/12/28/the-deep-wound-of-wou...

    Traduction : Dominique Muselet

    URL de cet article 18830 
    http://www.legrandsoir.info/du-lakota-a-gaza.html

     
  • Le Mossad au Maghreb

    Le Mossad au Maghreb : les services historiques que lui a rendus le Maroc
    Il y a quelque temps, Jacob Cohen, un écrivain juif, français-marocain, connu pour ses écrits anti-sionistes a posté un article sur son blog qui a causé beaucoup d’émotion au Maroc.
    4 SEPTEMBRE 2012

    Il a révélé qu’André Azoulay, un conseiller royal de l’ancien roi Hassan II puis de son fils Mohamed VI, était aussi un espion israélien. L’article expliquait qu’Azoulay qui avait 71 ans et venait de la ville septentrionale de Essaouira, faisait partie de l’organisation des sayanim du Mossad, un réseau mondial d’opérationnels juifs non israéliens.

    Les autorités marocaines n’ont pas fait de commentaire officiel sur ce sujet délicat et Azoulay n’a pas démenti l’accusation. Mais les autorités ont répondu indirectement en annulant une conférence que Cohen devait tenir sur le sujet de la coexistence des Juifs et des Musulmans au Maroc. Cela a été ressenti comme une volonté d’empêcher toute discussion autour des accusations de Cohen contre Azoulay et d’une façon plus générale, autour de son dernier livre : le printemps des Sayanim.

    Pour Cohen les sayanim sont des Juifs de la Diaspora qui, pour des raisons "patriotiques" collaborent avec le Mossad et d’autres agences sionistes en leur fournissant l’aide dont ils ont besoins dans leur domaine de compétence. Le réseau a été créé dans les années 1950 et a été utilisé dans beaucoup d’opérations de services secrets ou à des fins de propagande, ainsi que pour inciter les Juifs à quitter leurs communautés de la Diaspora pour venir s’installer comme colons en Palestine.

    L’infiltration par Israël de la cour royale marocaine n’avait pas comme seul propos de faire partir les Juifs du Maroc. Le Mossad voulait aussi influencer la politique d’Hassan II et empêcher tout rapprochement entre lui et l’Egypte de Gamal Abdul-Nasser. Récemment le président israélien Shimon Peres a organisé une réception en l’honneur de l’agent israélien qui avait organisé les premières immigrations de Juifs marocains en Israël. David Littman est arrivé au Maroc en prétendant être un clergyman anglais et il s’est installé à Casablanca. Il a mis au point une méthode pour transférer les Juifs marocains en Israël connue sous le nom d’Opération Mural, qui ciblait des enfants juifs marocains. Littman prétendait organiser des séjours de vacances d’été en Suisse pour les enfants pauvres, mais en fait il les envoyait en Israël.

    Avant et après l’Opération Mural, l’aide que la monarchie marocaine a apporté au départ des Juifs marocains lui a rapporté beaucoup d’argent, surtout après que Hassan II ait pris le pouvoir en 1961. Il a personnellement supervisé les transactions.

    L’auteure Française, Agnes Bensimon, décrit dans son livre"Hassan II et les Juifs" la manière dont le Mossad a initié les négociations avec Hassan II après la mort de Mohamed V. Le nouveau roi a exigé un demi-million de dollars pour faciliter le départ d’un premier contingent de 50’000 Juifs, et la même chose pour le contingent suivant. Cela a aussi été révélé par Simon Levy, un des Juifs marocains qui a résisté à la pression d’émigrer en Israël et qui est mort il y a deux ans après avoir été un dissident pendant le règne de Hassan II.

    Les règlements pour le transfert des Juifs marocain ont été virés par Israël sur des comptes secrets en Suisse, au nom même du roi semblerait-il. Mais Ahmed Reda Kadira, l’ami du monarque qui a négocié les transactions pour le compte du roi et qui a plus tard été nommé conseiller, n’a pas été oublié. Les opérations lui ont permis de financer son quotidien, Les Phares, qui était de fait le porte-parole du palais et dont la spécialité était de dénoncer les critiques du roi.

    La "Guerre des Sables" qui a éclaté entre le Maroc et l’Algérie en 1963 a fourni à Israël l’occasion qu’ils attendaient lorsque Abdul-Nasser s’est rallié à l’Algérie nouvellement libérée contre l’attaque marocaine de son territoire.

    Les transactions de cette époque entre Rabat et Tel Aviv ont été conclues via Téhéran sous les auspices du Shah d’Iran. Mais la coopération militaire entre les deux pays a continué. On pense qu’Israël a joué un grand rôle dans la construction du grand mur de sécurité de 2’600 km à l’ouest du Sahara destiné à empêcher les attaques du Front Polisario qui se battait pour l’indépendance de son territoire depuis 1975.

    Le conflit n’est toujours pas résolu en dépit du cessez-le-feu de 1999. Pendant les six années de guerre qui l’ont précédé, les combattants Polisario ont souvent pris des armes à l’armée marocaine fabriquées en Israël ou en Afrique du Sud du temps de l’apartheid.

    La coopération militaire a souvent entraîné une coopération des services secrets, surtout après que le chef du Mossad Yitzhak Hofi ait organisé une rencontre secrète au Maroc en 1976 entre Hassan II et Yitzak Rabin, le premier ministre israélien. La collaboration du roi avec Israël qui s’en est suivie, a été largement documentée par des écrivains et des dissidents. Selon l’écrivain égyptien Muhammad Hassan ein Haikal dans son livre Kalam fis-Siyasa (à propos de politique), Hassan II a même autorisé le Mossad à installer des micros dans les lieux du Maroc où se réunissaient les sommets arabes. Le rôle le plus fameux qu’Hassan ait joué cependant, c’est quand il a aidé à l’accord de paix entre l’Egypte et Israël. Israël lui en a été infiniment reconnaissant : il a émis un timbre de commémoration en son honneur à sa mort en 1999.

    En échange des services du roi du Maroc, Israël et le Mossad l’ont aidé contre ses opposants principalement. On a bien reconnu la main du Mossad dans l’enlèvement et l’assassinat du dissident marocain le plus célèbre, Mahdi Ben-Barka, qui a disparu à Paris en 1965. On pense aussi que les Israéliens ont prévenu le roi de plusieurs coups d’État et autres complots fomentés contre lui dans les années 1960 et 1970.

    Il ne semble pas que le Mossad soit encore très actif au Maroc aujourd’hui. Le pays ne joue plus un rôle important dans le conflit arabo-israélien. De plus, avec l’apparition de collaborateurs "rivaux" dans la partie orientale du monde arabe, les services secrets israéliens ont désormais l’embarras du choix pour ce qui est des partenaires et des stratégies.

    Ali Ibrahim 
    Al-Akhbar, 1er septembre 2012 .

  • Aux Américains qui se posent des questions...

     

     
    USA

    Aux Américains qui se posent des questions sur la mort des enfants du Connecticut

    Traduction : Info-Palestine.net - Dominique Muselet 


    Un enfant irakien tient une photo le montrant avant que son visage ne soit ravagé dans la guerre déclenchée par les États-Unis - AFP
    Les larmes que votre président a versées lors de son discours sur le meurtre des 20 "beaux enfants' et des 6 "adultes remarquables" comme il les a appelés, m'ont profondément émue. Elles m'ont rappelé les larmes que j'ai versées lorsque mon pays a été détruit par les bombardements de l'opération shock and awe (choc et terreur) pendant la guerre d'Irak, il y a 10 ans. 

    Vous vous êtes réunis pour faire ensemble le deuil de ces enfants, mais quand vous avez déclaré la guerre à mon peuple, ma soeur et moi qui vivions à l'époque aux Etats-Unis, nous étions seules à pleurer sur nos familles qui étaient en Irak et dont nous ne savions rien. Les missiles étasuniens ne faisaient pas la différence entre les enfants et les adultes pendant la guerre, tous les Irakiens ont été menacés de morts tout au long. 

    Personne ne nous a présenté ses condoléances pour la perte de notre pays, de nos rêves et de nos espoirs en des jours meilleurs. Nous étions seules avec notre chagrin ; le monde entier regardait les bombardements en silence. Personne n'a écouté les rares protestataires. Les leaders du Moyen-Orient ont regardé leurs frères et soeurs se faire tuer ; vos bases militaires se trouvaient dans leurs pays, mais ils n'ont pas fait un geste pour arrêter la guerre. 

    Votre président a nommé chaque enfant assassiné par son nom. Nos enfants assassinés par les bombes étasuniennes n'avaient pas de nom. Je me souviens d'une photo où l'on voyait des petits cadavres ensanglantés empilés à l'arrière d'un camion, des enfants tués pendant le bombardement d'une petite ville irakienne. Personne n'a présenté d'excuses à leurs parents ni aux Irakiens pour avoir pris la vie de ces enfants... Il n'y a pas eu d'ours en peluche ni de bougies.. 

    Connaissez-vous Abeer ? Abeer est l'adolescente irakienne de 15 ans qui a été violée devant les membres de sa famille par des soldats étasuniens. Les soldats ont ensuite brûlé la maison pour cacher leur crimes. Combien d'Etasuniens savent ce qui est arrivé à Abeer ? 

    L'uranium appauvri que vos troupes ont utilisé à Fallujah a provoqué l'explosion des taux de cancer, de leucémie et de mortalité infantile. Les jeunes femmes de Fallujah en Irak ont peur d'avoir des enfants à cause du risque de mettre au monde un bébé difforme, un bébé sans bras, avec deux têtes, un seul oeil au milieu du front ou des membres manquants. Savez-vous que les petits enfants de Fallujah souffrent maintenant de cancer et de leucémie ? 

    Les troupes étasuniennes n'ont pas cessé de tirer sur notre peuple pendant la guerre et même après la reddition des troupes irakiennes, beaucoup de vos soldats ont continué à tirer sur tout ce qui bougeait. La femme d'un membre de ma famille a été tuée par des soldats à un checkpoint parce que son mari n'avait pas entendu le soldat qui lui avait dit de s'arrêter. La cause de la violence en Irak n'était pas "complexe" comme vous l'avez dit de celle qui vient d'endeuiller votre pays, la cause était la brutalité de vos troupes. 

    En Irak, personne ne se rend dans un centre commercial ou dans une école pour tuer des gens. Par contre, beaucoup d'innocents ont été assassinés par vos soldats. Pourquoi ? 

    Il y a quelques jours dans le Connecticut, votre président a cité les paroles de Jésus : "Laissez venir à moi les petits enfants et ne les en empêchez pas car le royaume de Dieu leur appartient." 

    Les enfants irakiens que la guerre n'a pas tués ont regardé la télévision et ont compati à votre souffrance. Quant à ceux qui sont morts dans l'indifférence générale, le Royaume de Dieu leur appartient autant qu'aux petits Etasuniens qui viennent d'être assassinés. Les enfants sont des enfants, et ils méritent tous de vivre, qu'ils soient Irakiens ou Etasuniens. 

    Un homme a pris la vie de 20 beaux petits enfants et de 6 adultes remarquables, mais votre gouvernement a pris la vie de milliers de beaux enfants et de remarquables adultes en Irak pendant votre monstrueuse guerre. 

    Pourquoi la mort de 20 enfants vous affecte-t-elle tant alors que la mort de milliers d'enfants irakiens vous a laissés froids ? 

    Votre perte est grande, certes, mais la nôtre l'est infiniment plus... 
    Nesreen Melek vit au Canada mais son amour et sa dévotion pour sa patrie, l'Irak, sont inaltérables. On peut la joindre à : n_melek@hotmail.com
  • AFRIQUE, TERRE DE PILLAGES

     

     

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    AFRIQUE, TERRE DE PILLAGES dans etranger Entre le 19ème et le 20 ème siècle, les européens ont pillé les ressources et les richesses de l’Afrique. Les crimes coloniaux sont nombreux : division des ethnies par des frontières artificielles, ségrégation raciale, assassinats, déportations, travaux forcés, expropriations … Les routes et autres infrastructures ont été construites dans le but de favoriser le pillage et le transport des matières premières, mais aussi de faciliter l’acheminement des forces armées. Leur construction a été faite par les africains soumis trop souvent à de véritables travaux forcés. L’esclavagisme a fait la prospérité des grandes villes comme Bordeaux, Nantes, La Rochelle, Saint-Malo etc. et de véritables fortunes ont été bâties !

    Que sont devenus Sylvanus Olympio, Patrice Lumumba, ou Thomas Sankara ? Tous assassinés pour avoir voulu l’autonomie et la liberté de leur pays, plutôt que de le livrer à des prédateurs, en échange d’un peu d’or ! Souvenez-vous de ces soldats, enrôlés dans l’armée française, pour défendre la « Mère Patrie » pendant la seconde guerre mondiale, et qui furent massacrés, pour avoir demandé que leurs pensions de guerre soient alignées sur celles de leurs frères d’armes français. Que sont devenus ceux de Setif qui après la victoire sur l’Allemagne nazie, réclamaient eux aussi plus de liberté !

    La dictature, le clientélisme et la prédation des matières premières, mises en place par la colonisation sont devenues la norme pour les protégés des multinationales telles que Bongo, Sassou, Eyadema, H.Habre, Compaore …ou des dictateurs comme Mobutu et Bokassa. L’ Afrique est un continent riche, mais les pays occidentaux, la France en particulier, a toujours les dents plantées à l’intérieur ! L’armée française et la puissance publique y défendent des intérêts privés. Le continent noir reste un enjeu économique majeur pour des sociétés comme Bouygues, Lafarge, Areva ou Total.

    Comme l’Amérique du sud est le jardin des USA, l’Afrique est l’arrière cour des puissances coloniales européennes, directement, ou sous couvert d’indépendance de façade, elles contrôlent l’économie du continent. Ce n’est pas demain que l’on produira et consommera africain ! La dette est un véritable fléau, chaque minute, l’Afrique paye 25000 euros aux créanciers du nord ! Et aussi longtemps que les richesses seront confisquées par une minorité africaine corrompue ayant le soutien de l’occident, aucun mur si haut soit-il n’empêchera les africains de quitter cette terre de misère.

    Ce sont des Africains qui ont vendu aux négriers d’autres Africains, et donc l’Afrique serait responsable de son propre malheur ! Non c’est la cupidité humaine ; combien de français ont vendu d’autres français aux allemands, combien de français exploitent leurs concitoyens au seul nom du profit. Qui dresse les français les uns contre les autres pour gagner les élections et arriver au pouvoir ?

    Pourquoi le F.M.I. et la Banque Mondiale interdisent-ils aux pays africains toute subvention à leurs paysans, pendant que les pays développés eux, n’arrêtent pas de subventionner leurs propres agriculteurs ? Pourquoi les prix du café, du cacao, du coton et d’autres matières premières dont vivent les paysans africains sont arbitrairement fixés à la Bourse de Londres, de Paris ou de New york ?

    «Une grande partie de l’argent qui est dans notre porte monnaie, vient de l’exploitation depuis des siècles de l’Afrique»

    Jacques CHIRAC