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Utérus à louer, la pire des prostitution ?

 

Lorsque Monsieur Bergé affirme, après une manifestation en faveur du mariage homosexuel en décembre à Paris : « louer son ventre pour faire un enfant ou louer ses bras pour travailler à l’usine, quelle différence ? », il fait preuve d’une grande naïveté scientifique. Autant louer ses bras pour actionner une machine, ou son vagin pour des plaisirs sexuels, ne crée pas de lien biologique durable entre les différents partenaires, autant la location d’un utérus fait intervenir d’autres facteurs. De la puberté jusqu’à la ménopause (en l’absence de contraception médicamenteuse) l’utérus se prépare périodiquement à accueillir un œuf fécondé, et si tel est le cas, il ne se contente pas d’être un nid douillet au sein duquel l’œuf serait couvé comme chez les ovipares, mais il développe un ensemble d’interactions extrêmement complexes entre l’œuf et la mère (génétique ou non), pour en assurer la gestation. Le développement du placenta au cœur même de l’endomètre provoque chez la mère de très nombreuses réactions hormonales et immunologiques visant entre autres, à ne pas expulser cet œuf forcément différent d’elle-même, car contenant des chromosomes étrangers. Le fœtus dispose pour cela d’un système immunologique qui empêche les cellules maternelles et le considérer comme un corps étranger et donc de le détruire, mais ce n’est là qu’un des aspects de cette relation mère-embryon extrêmement complexe, sur le plan immunologique, biochimique, et hormonal qui évoluera pendant neuf mois, tout au long du développement du fœtus, lui forgeant ainsi une mémoire biologique dont il ne saurait se séparer même après la section du cordon ombilical. Au niveau maternel, l’embryon impose aussi sa trace, et toutes les études récentes prouvent l’importance de ces liens intimes, que la mère soit génétique ou non, pendant la grossesse qui perdurent même après l’accouchement, chez la mère comme chez le nouveau né. Ainsi assimiler la location d’un utérus à celle d’un bras, c’est sur le plan scientifique faire référence à des notions erronées, dont ne peuvent se contenter que ceux qui veulent exaucer leurs caprices en niant à leur profit des réalités maintenant bien établies. Sur le plan éthique, qu’il s’agisse de morale religieuse ou dite républicaine, le fait de louer son corps pour des pratiques sexuelles, s’appelle de la prostitution. On peut être pour, contre, ou indifférent, peu importe, il ne s’agit là que d’une location temporaire, et comme pourrait le dire Monsieur Bergé (cette fois-ci à juste titre) louer son vagin ou ses bras : quelle différence ?

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Cependant la location d’un utérus ne se situe pas au même niveau, il ne s’agit pas du simple usage d’une cavité physiologique moyennant finances, mais d’une relation dont les aboutissants sont beaucoup plus complexes et qui ont des répercussions sur la vie des intervenants.

Admettre la location d’un utérus à des fins gestationnelles, c’est admettre la pire forme de prostitution.

Dr. J-M Lacroix

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