Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • Tour de France: le piége à con

    18 juillet 2015 | Par Gregoiredsj

     

    Aujourd'hui c'est notre Tour...

    Samedi 18 juillet, le Tour de France passe dans le village des Vignes, en Lozère. Une portion de la route des Gorges du Tarn a été élargie (3 km environ) pour pouvoir faire passer les cyclistes, pour la modique somme de 1 600 000 € ( 1 000 000 € pour le Conseil Général, 600 000 € pour le Conseil Régional). Ils doivent passer devant notre hôtel-restaurant. On nous a prévenu, ça va être impressionnant... Nous attendons.

    A 11h00, la circulation est coupée, et pour l'instant il faut bien le reconnaître, il n'y a personne. A 12h00, une gendarme est déposée sur notre parking pour vérifier que le public respecte bien les consignes de sécurité, mais du public, il n'y en a toujours pas. Chômage technique... Elle cuit doucement sous un soleil de plomb. Jusqu'à 14h00 c'est le calme plat. On vend quelques bières, sodas, cafés. Et puis, une petite foule commence à se former le long des routes, sur notre terrasse. Il paraît que la caravane du Tour est bientôt là. On est venu en famille pour voir ce fabuleux spectacle, ce grand rendez vous sportif. Pas mal de retraités, des parents, des enfants, des adolescents. Ils attendent tous le passage de la mythique caravane du Tour. Quelques motards commencent à débouler à toute vitesse. Un mélange de presse, de gendarmes et puis soudain, comme un éclair arrive une ribambelle de véhicule publicitaire: Vittel sont les premiers, en camion rouge vif. La foule se dresse et s'agglutine au bord du bitume. Sur les camions, de jeunes créatures souriantes et vulgaires se mettent à balancer des échantillons d'eau minérale. Comme une meute de chiens, le public se jette dessus. C'est le début de la curée. Les vieux, les enfants, les ados, les femmes, les hommes se jettent sur les cadeaux, Skoda avec des bobs vert fluos, Festina avec des casquettes, RAGT (semencier industriel) avec des sachets de graines, Haribo avec des sachets de bonbons, Skip avec de la lessive, Le Crédit Lyonnais avec des casquettes jaunes pétard, ERDF avec des portes clefs, Force Ouvrière... Tout le monde est là, les industriels, les syndicats, les cyclistes, le public, ensemble dans cette grande communion commerciale, vide de sens à en gerber.

    Nous sommes pourtant dans une nature magnifique, avec la rivière sous nos fenêtres, les vautours, des mouflons dans les falaises, des paysans qui s'acharnent à produire des produits de qualité (charcuterie, fromages, légumes, vin) et que j'essaye d'aider à mon humble échelle en proposant leurs produits à la carte de notre restaurant. Et là sous nos yeux, avec le soutien financier de toutes nos institutions, défile toute la merde du monde industriel. C'est consternant, aberrant et affligeant. On a envie de dégoupiller une grenade. Au lieu de ça, je vide mon sac sur cette page. Ca n'enlève pas toute cette laideur, mais ça soulage...

  • Chasse aux grévistes au Royaume-Uni

    18 juillet 2015 | Par Florian Cornu

    David Cameron © Photo par Thierry Erhman sous licence CC

    Mercredi 15 juillet dernier, à peine deux semaine après l'annonce de coupes budgétaires drastiques dans le budget des aides sociales, le gouvernement conservateur de David Cameron a présenté un nouveau projet de loi clairement anti-syndicat. En encadrant et en criminalisant le droit de grève, ce projet qui remet en cause le droit du travail vise également à affaiblir le Labour (parti travailliste).

    Comme l'analyse le Guardian dans un article du 15 juillet 2015, il s'agit là d'une attaque clairement idéologique. Elle est liée à la diffusion de l'idée selon laquelle les syndicats appellent à la grève par plaisir. Elle vise également, en encadrant les dons des membres des syndicats réservés au financement des partis politiques, à affaiblir le Labour qui en tire la majeure partie de son budget. Un pied de nez au pluralisme démocratique en somme.

    Le projet qui visait, à la base, à rendre illégale une grève ne rassemblant pas au moins 40% des votes des salariés, va maintenant beaucoup plus loin. Les mesures proposées sont les suivantes :

    -Les membres des syndicats se verront demander tous les 5 ans s'ils souhaitent continuer à verser le surplus à leur adhésion au syndicat. Cette somme sert à financer les partis politiques affiliés aux syndicats.

    -L'obligation pour les syndicats et grévistes de donner un préavis de 14 jours avant toute grève 

    -L'entreprise dont les salariés sont en grève pourra embaucher des contractuels pour remplacer les grévistes et "briser les piquets de grèves"

    -Les syndicats devront également renouveler le vote d'une grève dans les 4 mois succédant le premier vote.

    -Criminaliser les piquets de grève dits "intimidants ou "illégaux" pour pouvoir attaquer les syndicats et les grévistes en justice.

    -Préciser sur le bulletin de vote de la grève les raisons claires de cette dernière, et les types d'actions prévues.

    -La possibilité pour le gouvernement de demander des dommages d'un maximum de 20 000 livres sterling pour non respect des procédures s'appliquant à la grève. Il pourra également mener chaque année une enquête (financée par l'entreprise mais également par le syndicat) pour s'assurer de la "confirmité" des procédures. 

    -Évocation pendant le débat sur la loi d'utilisation de canons à eaux pour disperser les émeutes telles que celles survenues à Londres en 2011.

    Productivité vs Précarité

    Le gouvernement justifie ce projet de loi dit "Javid" (du nom de son instigateur Sajid Javid) par l'augmentation du nombre de préavis de grève dans le métro londonien, les chemins de fer et les écoles depuis deux ans. Si les mesures de cette proposition parlent d'elles-mêmes, la secrétaire à la santé et Sajid Javid, le secrétaire d'état au Commerce à l'Innovation et au Savoir-Faire, ont tenu des discours explicites pour la justifier.

    Il s'agirait de ne plus "nuire à la productivité" et de trouver "le juste milieu entre les intérêts des syndicats et de ceux qui veulent aller travailler à l'heure et ne peuvent se rendre au travail que via un unique moyen de transport".

    Bien sûr, cette proposition de loi n'est que le prolongement d'une idéologie et des réformes qui en découlent par le gouvernement conservateur de David Cameron depuis 2010. Une évolution naturelle pourrait-on dire, et un débat intéressant à l'heure où on ne cesse d'entendre que l'économie anglaise et son taux de chômage se portent bien. On entend bien souvent que le Royaume-Uni, à la manière du "modèle allemand", entretient une culture du business salvatrice pour la croissance.

    Pourtant, ces résultats économiques sont trompeurs et brandis hors contexte : une flexibilité outrancière du marché de l'emploi, des périodes d'essai de 6 mois et des contrats précaires dont les fameux "zero-hour". Toutes ces mesures qui minent la jeunesse, les immigrés et des retraités qui se voient bien souvent obligés de travailler aux caisses des supermarchés pour compenser une retraite quasi inexistante. Des mesures enfin, qui font du Royaume-Uni l'un des pays les plus inégalitaires en Europe aujourd'hui. (Indice GINI 2015)

     

  • Attentats (déjoués) pouvoir et médiatisation

     Ce petit détail qui cloche

    PAS DE DOUTE, ON NOUS PREND POUR DES BILLES !

    Et bien entendu, nos députés qui ne sont, à priori, pas plus bêtes qu’un journaliste de Numérama n’ont absolument rien remarqué. C’est ballot, tout de même…

    —————————————————————————————–

    Si l’attentat déjoué, pour lequel quatre personnes ont été placées en garde à vue et trois mises en examen, était prévu pour la fin de l’année, voire le début de l’année 2016… pourquoi les policiers qui les avaient étroitement à l’oeil ont-ils choisi cette semaine de les arrêter et de faire connaître leur arrestation, alors qu’ils pouvaient se donner le temps de consolider un dossier actuellement fragile ?

    Le faire en plein examen du projet de loi Renseignement par le Conseil constitutionnel est-il une pure coïncidence ?

    Comment savoir si l’annonce d’un projet d’attentat déjoué et la mise en examen de ses co-auteurs présumés répond à une véritable stratégie policière et judiciaire cohérente, ou s’il s’agit plus cyniquement de l’orchestration médiatique d’un projet de pieds nickelés, à des fins purement politiques ?

    Étant donné qu’il se trouve réellement des hommes pour trancher la tête d’autres hommes en France, nous avions choisi de nous astreindre à un silence respectueux concernant le nouveau projet d’attentat déjoué par les services du renseignement français, qui pouvait correspondre à une réelle menace. Pas question de prêter le flanc à ceux qui accusent rapidement les opposants au projet de loi Renseignement de donner constamment dans l’interprétation paranoïaque des faits, même si le calendrier des arrestations médiatisées semblait particulièrement opportun, au moment où le Conseil constitutionnel rédige la décision qu’il rendra dans les prochains jours sur le projet de loi renforçant les pouvoirs des services de renseignement.

    Certes, pensions-nous, il y a parfois des coïncidences dans le calendrier.

    Comme ce projet d’attentat au musée du Louvre (par quelqu’un qui était en prison) révélé par le Parisien le 9 juillet 2014, le jour-même où le Gouvernement présentait en conseil des ministres le projet de loi de lutte contre le terrorisme.

    Comme cette arrestation médiatisée d’un recruteur de djihadistes le 11 septembre 2014, alors que l’Assemblée débutait l’examen du texte le 15 septembre.

    Comme cette note secrète de la DGSI concernant des attentats déjoués, qui fuite le 3 novembre 2014 alors que le 4 novembre, le Sénat devait adopter définitivement une loi anti-terrorisme.

    Comme cette conférence de presse organisée par Bernard Cazeneuve le 22 avril 2015 pour annoncer des projets d’attentats déjoués par les services de renseignement, quinze jours avant le vote du projet de loi Renseignement à l’Assemblée nationale.

    Comme ces attentats déjoués à Villejuif, annoncés le 8 juin 2015, la veille du vote du projet de loi Renseignement au Sénat.

    Mais ce ne sont que des coïncidences.

    Et même si Bernard Cazeneuve avait expliqué sur RTL qu’il ne fallait pas parler des projets d’attentats déjoués par ce qu’il « n’est pas nécessaire de parler de ce qui se fait et qui est de nature à protéger les Français« , il a depuis justifié un changement de politique de communication. « Lorsqu’il y a des faits graves, il est du rôle du gouvernement d’en informer les Français. On ne peut pas cacher la vérité aux Français, c’est ce que souhaite le gouvernement, c’est ce que souhaitent le président de la République et le Premier ministre et nous le faisons, ce travail d’information, en très étroite relation avec l’autorité judiciaire et notamment le parquet« , a ainsi expliqué cette semaine le ministre de l’intérieur. Dont acte.

    Ce n’est donc pas du tout pour faire pression sur un Conseil constitutionnel submergé d’argumentaires de censure de la loi sur le Renseignement que le gouvernement a permis que soit communiqué des informations sur le projet d’attentat déjoué, qui devait viser une base militaire de Fort Béar. Et que ce soit communiqué, notamment, le fait qu’ils utilisaient abondamment les réseaux sociaux et même des « forums chiffrés » pour communiquer ensemble avec des membres de l’Etat Islamique.

    Ce n’est encore qu’une coïncidence.

    Mais il y a tout de même un petit détail curieux qui nous a incité à sortir de la réserve que nous nous étions imposée. Une logique judiciaire et policière qui nous échappe. Si l’on en croit les déclarations du procureur de la République François Molins, l’attentat imaginé par des jeunes hommes de 16 à 23 ans qui étaient sous étroite surveillance aurait été prévu pour décembre 2015 ou janvier 2016. L’on croit comprendre que pour le moment aucun élément matériel de préparation de l’attentat n’a été mis au dossier. Il y a bien des paroles, beaucoup de paroles, des projets… mais rien de concret. Pas la moindre arme achetée, par exemple.

    Or pour être constituée pénalement, l’infraction de préparation d’un acte de terrorisme prévue par le code pénal demande que soit notamment démontré « le fait de détenir, de rechercher, de se procurer ou de fabriquer des objets ou des substances de nature à créer un danger pour autrui« . Dès lors, pourquoi les services de renseignement qui avaient déjà ces individus sous étroite surveillance, et qui savaient visiblement qu’il n’y avait pas de menace immédiate puisque l’attentat était prévu dans six mois, ont-ils décidé de passer à l’action maintenant et de le faire savoir, plutôt que d’attendre le moment où les armes nécessaires à l’attentat seraient effectivement obtenues ou activement recherchées ?

    Vraiment, un petit quelque chose dont la logique nous échappe. Une idée ?

    Publié par Guillaume Champeau, le Vendredi 17 Juillet 2015

    http://www.numerama.com/magazine/33711-attentat-dejoue-ce-tout-petit-quelque-chose-d-illogique.html

    SUR LE MÊME SITE :

    http://www.numerama.com/f/138743-t-un-site-de-rencontre-adultere-americain-pirate.html

    C’est pas « justice soi-même », c’est « morale soi-même »…

    C’est bien gentil tout ça, mais quand les hackers vont-ils s’attaquer au système financier ??

  • Les journalistes, chouchous de l’État

     la preuve par les chiffres

    Vous voulez savoir pourquoi les journalistes des grands médias sont alignés parfois contre toute logique, avec la plus grande des mauvaises foi, négligeant rapports et documents pris au sérieux et étudiés par la presse étrangère ? Vous aimeriez savoir pourquoi en France nous avons une caste médiatique qui ferait le bonheur d’une république bananière ? Vous avez sans doute une idée… Mais avec quelques chiffres, tout s’éclaire .

    TVA à 2,1%, 7650€ d’abattement fiscal, exonération de l’ISF, les cadeaux aux journalistes

    EXTRAITS

    … »Nos gouvernants qu’ils soient de droite ou de gauche, sont dans le même courant, ils pensent ainsi pareil que dans les rédactions. Ils essaient suivant le parti soit de les récompenser ou de les acheter, au nom de la liberté d’informer. Donc on les arrose de subventions, auquel cas aucun de ces médias ne survivraient, et puis on leur donne des avantages mais surtout, on les tait.

    Ainsi, les journalistes «déduisent donc un premier montant de 7 650 euros de leur rémunération nette de cotisations sociales, puis opèrent la déduction forfaitaire de 10 % sur le montant restant. Puisque cette somme de 7 650 euros est réputée constituer une allocation pour frais d’emploi utilisée conformément à son objet, les journalistes sont censés réintégrer en contrepartie dans leur revenu imposable les allocations pour frais d’emploi réellement versées par l’employeur. Toutefois, comme l’administration plafonne à 3 430 euros cette réintégration, le journaliste est toujours gagnant…

    Ainsi, un journaliste dont la rémunération fixe est de 40 000 euros nets et se fait rembourser en sus 10 000 euros de frais de réception, transport, documentation, cadeaux…, aura perçu 50 000 euros et se retrouvera au final imposé sur : 40 000 + 3 430 – 7 650 = 35 780 – 10 % = 32 202 euros. » 

    « Et comme le législateur aime vraiment les journalistes, il leur offre une petite douceur supplémentaire, à savoir l’exonération totale de l’indemnité spécifique de licenciement à l’initiative de l’employeur. Indemnité qui, rappelons-le, s’élève au moins à un mois de salaire par année d’ancienneté… »

    Oui il y a vraiment quelque chose de bien pourri dans la République, la connivence des pouvoirs.

    Mike Borowski

    SOURCE DE L’ARTICLE :

    http://lagauchematuer.fr/2015/03/25/tva-a-21-7650e-dabattement-fiscal-exoneration-de-lisf-les-cadeaux-aux-journalistes/

  • Ondes, Linky, trafic d’influence, combines.. La ritournelle habituelle !

     

    Ondes électromagnétiques : l’industrie entre négation et collusion

    L’intolérance aux ondes électromagnétiques est une question décriée dans la communauté scientifique. Au mieux, il faudrait être indifférent aux souffrances des électrosensibles. Au pire, les envoyer en psychiatrie. Les choses changent mais très lentement. La raison ? Le jeu trouble des industriels mais également celui d’organisations supposées défendre les électrosensibles. Révélations.

     

    Un constat accablant

    Celui-ci est posé par le professeur et toxicologue Paul Héroux, directeur du programme de santé au travail à la faculté de médecine de l’Université McGill (Canada). Que dit-il ? Il existe depuis 50 ans une bataille continue entre les physiologistes, qui savent de quoi ils parlent, et les industriels, qui veulent maintenir des seuils très élevés concernant les normes, simplement pour faciliter le déploiement des technologies.

    Or, en 2001, le centre international de recherche contre le cancer (CIRC), dépendant de l’Organisation mondiale de la santé, a reconnu qu’il y a une connexion entre les champs électromagnétiques de basse fréquence et la leucémie chez l’enfant, connexion confirmée depuis. En 2011, ce même CIRC démontre la connexion entre l’exposition à long terme aux ondes cellulaires et le cancer, notamment le cancer au cerveau. De fait, Paul Héroux avance que tout le spectre électromagnétique est en cause.

    Dès lors, quelles ont été les réactions des autorités politico-sanitaires ? Aucune ! Paul Héroux dit quelque chose de très juste : l’industrie préfère se réfugier dans l’ignorance et la négation. Il est ainsi plus simple (rentable…) de garder des normes anciennes et des préjugés qui collent à notre intérêt plutôt que d’essayer de comprendre ce qui peut devenir le scandale sanitaire de ce siècle.

    La guerre des lobbies

    Il est vain de raconter, une nouvelle fois, les manœuvres du lobby des opérateurs de téléphonie mobile pour minimiser le Grenelle des ondes en 2009 tout comme la proposition de loi de la députée EELV Laurence Abeille en 2013. L’entrisme de France Telecom dans les allées du pouvoir, à l’image de celui d’EDF concernant les questions nucléaires, est tel que tout débat ou législation pour contrecarrer un futur désastre sanitaire est voué à l’échec.

    Mélange des genres, création de pseudo comités scientifiques indépendants, regroupant généralement les mêmes personnages : le connaisseur n’a pas besoin qu’on lui rappelle les états de service du docteur André Aurengo, membre de l’académie de médecine et chef de service à la Pitié-Salpétriêre, tour à tour membre du conseil d’administration d’EDF, du conseil scientifique de Bouygues Telecom et de l’Association française des opérateurs mobiles. Rien de tel pour émerveiller les ministres et conseillers en charge des questions de santé publique.

    Tout ceci est connu mais il apparaît un nouveau genre de compromission : celui d’organisations censées lutter aux côtés des électrosensibles.

    Le jeu de dupes

    La journaliste scientifique Annie Lobé a levé plusieurs lièvres en suivant les débats de l’Assemblée nationale concernant l’adoption obligatoire du compteur Linky, les 20/21 mai.

    Pour résumer, la manière dont se déroule le vote est assez effarante, réalisée en quelques minutes alors que l’enjeu est de si grande importance. Les députés sont suivistes. Le travail de lobbying, de phagocytage des pensées a été réalisé bien en amont par les industriels. Les parlementaires votent à l’unisson, à gauche comme à droite. Où est la prise en compte des effets sanitaires des ondes ?

    Les amendements déposés, notamment par EELV, sont retoqués même s’ils sont très édulcorés… par les députés eux-mêmes ! En effet, Annie Lobé précise bien, en prenant l’exemple de la députée écolo Barbara Pompili, que celle-ci omet de parler des radiofréquences comme cancérogène possible (d’après le CIRC) quand elle prend la parole. Or, « c’est pourtant la donnée cruciale qui engendre un risque judiciaire pour les législateurs du Linky ! Le jour ou l’affaire de santé publique éclatera, ni Barbara Pompili et ni aucun autre député EELV ne pourra dire qu’ils « ne savaient pas », puisque c’est écrit dans l’amendement déposé en leur nom ! »

    Mais là n’est pas le pire… En effet, la députée PS et rapporteur de la loi, Sabine Buis, s’est prévalu d’une expertise réalisée par le bien connu CRIIREM pour le compte du SIPPEREC (Syndicat Intercommunal de la Périphérie de Paris pour l’Electricité et les Réseaux de Communication) pour demander le retrait des amendements parlant des effets sanitaires des ondes.

    Et que dit cette étude (que personne n’a pu lire, d’ailleurs) ? Qu’il n’y a ni risque sanitaire ni rien à craindre du développement du Linky ! Or, cela laisserait à penser que le CRIIREM joue double jeu. Ce Centre de Recherche et d’Information Indépendant aurait-il, lui aussi, cédé aux sirènes des lobbies ? S’institutionnaliser, recevoir des financements publics, bref, jouer la caution « morale », celui qui défend les électrosensibles mais qui, à la fin, se rallie aux industriels… Belle évolution depuis sa création. Mais est-ce si étonnant ?

    A regarder le CRIIREM de près, on y retrouve quelqu’un de bien connu des mouvements antinucléaires : Michèle Rivasi, fondatrice de la CRIIRAD, qu’elle a su installer dans le paysage et qui joue actuellement plus un rôle de faire-valoir à EDF-AREVA qu’un vrai opposant au système nucléariste, ce qu’elle était à l’origine. Quant à Madame Rivasi, elle est devenue entre-temps députée européenne sous l’étiquette EELV : une véritable sinécure…

    En clair, le vote de la loi a permis de révéler des alliances contre nature (sans parler des combinazione entre le PS et EELV), les faux nez des industriels, les intérêts cachés des uns et des autres, se rejoignant à la fin, sans honte. Quant aux électrosensibles, ils attendront !

    djuVSondes
    Agoravox