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  • Libye : de Kadhafi à Al-Qaïda. En remerciant la CIA…

    Les États-Unis sont-ils sérieusement en guerre contre le terrorisme en Afrique ou le suscitent-ils au contraire pour servir leurs intérêts ? Enquête de Marc Vandepitte.

     

    État défaillant

    Le 11 octobre, le Premier ministre libyen a été brutalement enlevé avant d’être libéré quelques heures plus tard. Ce kidnapping est symptomatique de la situation dans le pays. Le 12 octobre, une voiture piégée a explosé près des ambassades de Suède et de Finlande. Une semaine auparavant, l’ambassade russe fut évacuée après avoir été envahie par des hommes armés. Il y a un an, la même chose s’était produite à l’ambassade américaine. L’ambassadeur et trois collaborateurs y avaient trouvé la mort. D’autres ambassades avaient été par le passé également prises pour cibles.

    L’intervention occidentale en Libye, comme en Irak et en Afghanistan, a instauré un État défaillant. Depuis l’éviction et le meurtre de Kadhafi, la situation sécuritaire du pays est hors de contrôle. Attentats sur politiciens, activistes, juges et services de sécurité sont monnaie courante. Le gouvernement central exerce à peine le contrôle sur le pays. Des milices rivales imposent leur loi. En février, le gouvernement de transition a été forcé de se réunir sous des tentes après avoir été expulsés du parlement par des rebelles en colère. Le bateau qui a coulé près de Lampedusa, noyant 300 réfugiés, provenait de Libye. Etc.

    La Libye détient les plus importantes réserves de pétrole d’Afrique. Mais suite au chaos qui règne dans le pays, l’extraction du pétrole est quasiment à l’arrêt. Désormais, le pays doit importer du pétrole pour assurer ses besoins en électricité. Début septembre, l’approvisionnement en eau vers Tripoli a été saboté, menaçant la capitale de pénurie.

    Bases pour terroristes islamistes

    Mais le plus inquiétant est la jihadisation du pays. Les islamistes contrôlent des territoires entiers et placent des hommes armés aux checkpoints des villes de Benghazi et Derna. Le personnage de Belhadj en est une parfaite illustration. Cet ancien (pour ainsi dire) membre éminent d’Al-Qaïda était impliqué dans les attentats de Madrid en 2004. Après la chute de Kadhafi, il devint gouverneur de Tripoli et envoya des centaines de jihadistes libyens en Syrie pour combattre Assad. Il travaille désormais à l’instauration d’un parti conservateur islamiste.

    L’influence de la jihadisation s’étend bien au-delà des frontières du pays. Le Ministre tunisien de l’Intérieur décrit la Libye comme « un refuge pour les membres nord-africains d’Al-Qaïda. » Suite à l’effondrement du pouvoir central libyen, des armes lourdes sont tombées dans les mains de toutes sortes de milices. L’une d’entre elles, le Libyan Islamic Fighting Group (LIFG), dont Belhadj était le dirigeant, a conclu une alliance avec les rebelles islamistes du Mali. Ces derniers sont parvenus, avec les Touaregs, à s’emparer du Nord du Mali pendant quelques mois. La prise d’otage de grande ampleur sur un site gazier algérien en janvier a été réalisée au départ de la Libye. Aujourd’hui, la rébellion syrienne est contrôlée depuis la Libye et la tâche d’huile jiadhiste s’étend vers le Niger et la Mauritanie.

    En remerciant la CIA

    À première vue, les États-Unis et l’Occident semblent se faire du souci à propos de cette recrudescence d’activité jihadiste en Afrique du Nord. Ajoutons-y aussi le Nigéria, la Somalie et plus récemment, le Kenya. Mais à y regarder de plus près, la situation est plus compliquée. La chute de Kadhafi fut rendue possible par une alliance entre d’une part des forces spéciales françaises, britanniques, jordaniennes et qataries, et d’autre part des groupes rebelles libyens. Le plus important de ceux-ci était bel et bien le Libyan Islamic Fighting Group (LIFG), qui figurait sur la liste des organisations terroristes interdites. Son leader, le susmentionné Belhadj, avait deux à trois milles hommes sous ses ordres. Sa milice eut droit à des entraînements américains juste avant que ne commence la rébellion en Libye.

    Les États-Unis n’en sont pas à leur coup d’essai en la matière. Dans les années 80, ils s’occupèrent de la formation et de l’encadrement des combattants islamistes extrémistes en Afghanistan. Dans les années 90 ils remirent le couvert en Bosnie et dix ans plus tard au Kosovo. Il n’est pas à exclure que les services de renseignements occidentaux soient directement ou indirectement impliqués dans les activités terroristes des Tchétchènes en Russie et des Ouïgours en Chine.

    Les États-Unis et le France ont feint la surprise lorsque les Touaregs et les islamistes ont occupé le Nord du Mali. Mais ce n’était qu’une façade. L’on peut même se demander s’ils ne l’ont pas provoquée, comme ce fut le cas en 1990 avec l’Irak vis-à-vis du Koweït. Vu l’activité d’Al-Qaïda dans la région, n’importe quel spécialiste en géostratégie savait que l’élimination de Kadhafi provoquerait une recrudescence de la menace terroriste au Maghreb et au Sahel. Comme la chute de Kadhafi a été provoquée en grande partie par les milices jihadistes, que les États-Unis ont formées et encadrées, l’on peut commencer à se poser de sérieuses questions. Pour plus de détails à ce propos je vous renvoie vers un article précédent.

    Agenda géopolitique

    Quoi qu’il en soit, la menace terroriste islamiste dans la région et ailleurs sur le continent arrange bien les États-Unis. Cela constitue l’excuse parfaite pour être présent militairement et intervenir sur le continent africain. Il n’a pas échappé à Washington que la Chine et d’autres pays émergents sont de plus en plus actifs sur le continent et constituent de ce fait une menace envers leur hégémonie. La Chine est aujourd’hui le plus important partenaire commercial de l’Afrique. D’après le Financial Times, « la militarisation de la politique américaine après le 11 septembre est controversée depuis longtemps puisque elle est considérée dans la région comme une tentative des États-Unis de renforcer leur contrôle sur les matières premières et de contrecarrer le rôle commercial exponentiel de la Chine. »

    En novembre 2006, la Chine a organisé un sommet extraordinaire sur la coopération économique où étaient présents au moins 45 chefs d’État africains. Précisément un mois plus tard, Bush approuvait la mise sur pied d’Africom. Africom est le contingent militaire américain (avions, navires, troupes, etc.) consacré au continent africain. Nous l’avons vu à l’œuvre pour la première fois en Libye et au Mali. Africom est désormais en activité dans 49 des 54 pays africains et les États-Unis ont dans au moins dix pays des bases ou installations militaires permanentes. La militarisation des États-Unis sur le continent ne fait que s’étendre. Ci-dessous vous trouverez une carte de leur présence sur le continent ces deux dernières années. Elle est assez éloquente.

    CARTE

    Sur le terrain économique, les pays du Nord perdent du terrain face aux pays émergents du Sud, et c’est certainement aussi le cas en Afrique, un continent riche en matières premières. Il semble de plus en plus évident que les pays du Nord combattront ce rééquilibrage par des moyens militaires. Ça promet pour le continent noir.

     

    Source : Investig'Action

     

    Traduit du néerlandais par Thomas Halter pour Investig'Action

  • Ces grandes invasions passées sous silences

     

     

    Les historiens en ont regrettablement sous estimé les conséquences et les ont totalement ignorées. Jamais vous ne verrez sur une carte du monde la progression de ces grandes invasions. Pourtant les folklores locaux confirment leurs présences un peu partout, les trollstomteselfesnixesondinsqui sont pour la plupart originaires de Scandinavie sont toujours présent dans la mémoire populaire desvieux norrois. Ils ont commencés par s’étendre en Norvège, en suède, au Danemark, l’Allemagne et vers l’Islande dissimulé dans les bagages de vikings. Et Dieu seul sait jusqu’où ils sont allés ! Il est urgent qu’une carte précise de leur progression depuis le moyen âge soit établie afin de comprendre l’origine des histoires de nos aïeux. On en trouve en France, bien installé et intégré à notre folklore familier comme ces Korrigans et Farfadets. Bien que les noms diffèrent, ils ont une seule et même origine. Ils se manifestent parfois comme des revenants ou animaux surnaturels aux pouvoirs maléfiques, par des phénomènes inexplicables que l’on raconte en des récits fantastiques inintelligibles à notre entendement commun. Entre nature et surnature la frontière est mince. Lors d’une veillée, lorsqu’une histoire nous est contée, l'important n’est-ce pas d'avoir les cheveux qui se dressent sur la tête ?

    Parce que toute chose a nécessairement son origine et ses raisons. En ce qui concerne les elfes, Adam et Eve plus connu pour l'affaire de la pomme, sont aussi les responsables de ce que j’appellerais une grosse bévue. Quand on sait que Dieu sait tout…

    Voici : Un jour que Dieu tout puissant venait faire une petite visite à Adam et Eve, ceux-ci lui firent bon accueil et lui montrèrent tout ce qu'ils possédaient dans leur maison et lui présentèrent leurs enfants qui lui parurent tout à fait prometteurs. Mais il se trouve qu'Eve n'avait pas lavé certains d’entre eux et préféra ne pas les faire voir à Dieu. Aussi les avait-elle cachés. Dieu à qui on ne cache rien demanda à Eve s'ils n'avaient pas d'autres enfants que ceux qu'ils leur avaient montrés. Eve répondit que non ! Alors Dieu dit « puisqu'il en est ainsi, ce qui doit m'être caché sera caché aux hommes aussi ». Ainsi naquirent les elfes que nous ne pouvons voir. Sauf si ceux-ci le permettent, car eux peuvent nous voir.

    Au fil des siècles, l'Islande en est devenue le berceau, ce fabuleux monde invisible et considérable. La population est de 320 000 habitants, lorsqu'un islandais veut propager une histoire, il la raconte à trois autre islandais qui à leur tour la raconte à trois autre islandais et ainsi de suite. Calculez en combien de jours tous les Islandais connaitront l’histoire sans avoir eu recours à un média national ? Mais attention, il est dit que pour chaque habitant de l’île il y a aussi un elfe, ce qui multiplie par deux la population. C’est logique que ce soit ainsi puisqu’ ici même la nature est pleine de délire avec ses paysages contradictoires et inachevés, voyez les prairies verdoyantes, les champs de laves et glaciers immaculés, les plages de sable noir, les lagunes d’icebergs, les cascades d'eau cristalline, les puissants fleuves, volcans, les tourbières, fumerolles et arc-en-ciel qui se succèdent et se renouvellent sans fin.

    Au mois de juin, il fait jour. Je veux dire il fait jour tout le temps même la nuit. Si vous voyez quelqu'un sur la terrasse d'un café, ce n'est pas parce qu'il fait chaud mais seulement parce qu'il fait jour. La lumière est très importante. Probablement qu'il faut vivre en Islande pour savoir apprécier le bonheur que procure la lumière.

    Je n’ai pas cette chance, tout ce que je saurais vous dire, c’est que par une nuit de plein jour, alors que je venais juste de m’assoir sur la ligne du 66 ème parallèle face à l’océan arctique, une Islandaise venu de je ne sais où , me demanda si elle pouvait s’assoir un moment en ma compagnie. Fort plaisamment et sans arrière pensée (pourquoi je dis ça ?) je lui répondis oui. Tout en s’asseyant près de moi elle regarda la mer et me dit « je vais vous conter une histoire ».

    Elle commença ainsi : Une fois, il y avait un homme qui habitait le Myrdalur. Un matin de très bonne heure, il alla se promener près des rochers qui longeaient la mer. Il découvrit l'entrée d'une grotte, en s’approchant il eut la surprise d’entendre à l’intérieur du tintamarre et danses joyeuses. Près de l’entrée était soigneusement allongé quantité de peau de phoque. N’osant s’aventurer à l’intérieur, il fit demi-tour en emportant avec lui une peau de phoque. Revenu à sa maison, il enferma la peau de phoque dans un coffre. Plus tard, dans la journée, la curiosité aidant, l’homme revint à la grotte et vit près de l'entrée une femme jeunette et jolie qui sanglotait. Elle était toute nue. L'homme donna des habits à la jeune fille, la consola et l'emmena chez lui. Il ne lui parla pas de son passage tôt dans la matinée.

    Et le temps s’écoula… Ou qu'il puisse aller, l’homme avait pris l’habitude de garder sur lui la clé du coffre.

     La femme lui était dévouée mais ne liait guère compagnie avec autrui. Souvent elle restait assise à regarder la mer avec des yeux triste. Au bout de quelque temps, l'homme finit par l'épouser. Tout alla bien entre eux et ils eurent des enfants. Et les années passèrent...

    Le jour de Noël, L’homme venait de revêtir ses plus beaux habits pour aller à la messe avec les gens de sa maison, mais sa femme légèrement souffrante préféra rester à la maison. Probablement inquiet de la santé de sa femme, il en avait oublié de prendre la clé du coffre resté dans la poche de ses habits de tous les jours.

    Lorsqu'il revint à la maison, il trouva son coffre ouvert, la peau de phoque et la femme avait disparu. Elle avait trouvé la clé et découvert ce qu'il y avait dans le coffre. C’était sa peau de phoque. Alors elle ne put résister, elle dit au revoir à ses enfants et se glissa dans sa peau avant de se précipiter à la mer.

    On dit qu’elle aurait murmuré : je ne sais ce que je dois faire, j'ai 7 enfants dans la mer et 7 enfants à terre.

     
     

    L'homme en fut très affecté.

    Malgré son chagrin il continua son travail et lorsqu’il se rendait à la pêche, il voyait souvent un phoque qui nageait autour de sa barque, on aurait dit que des larmes coulaient de ses yeux. Et souvent aussi, lorsque les enfants allaient sur le rivage, un phoque se montrait devant eux et jetait vers eux des poissons et de jolis coquillages de toutes les couleurs.

    Mais jamais leur mère ne revint sur terre. Ainsi se termina l’histoire.

    Dans la clarté de la nuit, j’aperçus près d’un rocher un phoque qui rejoignait la mer. « Oh ! Vous avez vu » dis-je en me retournant !

    Mais plus personne, j’étais seul et désemparé. Alors j’ai fait semblant d’attendre un hypothétique couché de soleil dans ce pays d’Islande.

     

  • La société de masse n’est pas démocratique. Pensez à vous instruire !

     

    Il est temps d’en finir avec la fiction philosophique du citoyen épris de démocratie. Un nouvel âge est arrivé, celui des sociétés de masse. Certes, déjà dans les années 1920 les philosophes s’essayèrent à interpréter des phénomènes nouveaux que furent les masses, parfois regroupées pour faire corps et se comporter en foule, voire en horde. Le phénomène des masses humaines est contemporain de l’âge industriel avec la production en masse de biens puis de services. Les masses n’ont pas bonne presse en général. Notamment parce que selon quelques interprètes de l’Histoire, les masses auraient favorisé l’avènement des régimes totalitaires, fascisme, nazisme, soviétisme. Le totalitarisme, c’est l’Etat, les élites dirigeantes, la police et les masses. Presque un siècle plus tard, la démocratie fait douter alors que les médias de masse occupent une place dominante dans nos sociétés. Mais les masses de 2010 ne sont pas les masses de 1920, pas plus que les bobos ne sont les bourgeois de la Belle Epoque. Des métamorphoses se sont produites pour parler comme l’excellent Ellul.

    La grande nouveauté, ce sont les médias de masse, point de rencontre et de confrontation entre les masses, les acteurs de la politique, les célébrités et surtout formidable école de la sottise. Les médias de masse exercent une action sur la politique par ricochet, en transitant par l’opinion publique devenue opinion de masse. Les médias de masse sont prescripteurs. Ils fournissent des goûts et des préférences à ceux qui n’en ont pas, comme le pensait l’excellent Luhmann. Mais si ce n’était que cela, leur rôle pourrait être anecdotique, d’ordre esthétique et rien de plus. L’affaire est plus sérieuse qu’il n’y paraît car les médias de masse exercent une action prescriptive dans de multiples champs, celui de la santé, des loisirs, de la vie quotidienne, de la politique, de l’éducation et même récemment de la sexualité. Les médias « agissent » pour ainsi dire les masses ; ils meuvent les masses.
    Si les masses sont mues par les médias, c’est que les masses sont déjà en mouvement. Masses désirantes, émotionnelles, craintives, colériques, fébriles, festives… L’Etat et ses dirigeants, les industries et ses managers, les médias de masse et les masses. Ainsi se dessine le concept de société de masse. Il faut prendre quelque distance avec ces fictions idéologiques et philosophiques du passé. Volonté du peuple, démocratie représentative, participative, souveraineté populaire, toutes ces fictions qu’on trouve développées chez les universitaires autorisés comme Pierre Rosanvallon, doublement « suspect » car syndicaliste à l’origine et maintenant officier de la légion d’honneur. On ne peut pas faire confiance à cet individu aurait dit Desproges. Ni d’ailleurs à Bernard Stiegler bien qu’il ait eu un parcours tout autre. Hormis ces deux là très près des fonctionnements institués, se pourrait-il que notre époque ait vu apparaître l’intellectuel de masse ? Il y eut le grand penseur « généraliste » puis les intellectuels spécifiques avait décrété Foucault. Ensuite les intellectuels médiatiques dont la présence sur les plateaux n’indique rien sur le contenu de leur pensée. L’intellectuel de masse écrit pour les masses. De là sa connivence avec les médias.

    La société de masse comprend les individus constituant les masses et un certain nombre de structures et institutions qui sont insérées dans la société mais montrent également un fonctionnement autoréférentiel clos sur les pratiques mises en œuvres par leurs opérateurs sous la direction des administrateurs et autres directeurs. Avec des codes, des procédures et une sorte de téléonomie. L’analyse éclairante de Luhmann sur les médias s’applique également à d’autres systèmes. Le motif fondamental des médias, c’est la distinction entre l’information et la non-information. Examinons la santé. N’a-t-on pas un fonctionnement opérationnellement clos qui réalise des expériences en se proposant de séparer le normal et le pathologique dans un premier temps, puis de distinguer, moyennant études et statistiques, le curatif du non curatif. C’est ce dispositif qui permet à certains médecins d’exclure l’ostéopathie car échappant aux normes scientifiques, cette pratique étant désignée (ou soupçonnée) comme non curative faute de vérification. Dans d’autres secteurs, on a vu la médecine tracer la démarcation entre le bon et le mauvais cholestérol, puis séparer le pathologique sur la base de normes dans les analyses sanguines si bien que des gens en bonne santé se sont retrouvés malades et ciblés par des molécules censées agir sur le mauvais cholestérol. On appellera ce système la santé de masse. Les individus et les pouvoirs publics vont jusqu’à payer cher l’empoisonnement par la médecine.

    L’art se prête bien à l’analyse systémique de Luhmann. Là aussi, le système de l’art se propose de désigner ce qui est de l’art et ce qui n’en est pas, étant relégué au rang de non art. En pratique, ce système décide de ce qui doit être montré dans un musée, dans une salle de vente, dans une galerie ou même dans l’espace public. Avec parfois une évaluation. Le système fixe le prix des œuvres décrétées artistiques sur le marché de l’art. Peu importe le contenu, du moment que c’est de l’art coté sur le marché. Et pour le reste, le système envoie aussi des signaux en direction des masses en désignant et en montrant au public des œuvres sous lesquelles on trouve une formule invisible : « ceci est de l’art ». Les médias accompagnent ce système, servant par ailleurs de relais aux industries culturelles en prescrivant les goûts culturels et ça marche. Les salles de cinéma sont pleines et les stades se remplissent. Les gens veulent assister aux mêmes concerts, y compris en mettant le prix.

    L’université et la recherche sont aussi affectées par la massification. L’université adopte un fonctionnement similaire aux médias, jugeant ce qu’il convient d’enseigner et ce qu’il convient d’écarter avec des critères parfois arbitraires faisant que des pensées alternatives ou pas très conformes sont exclues malgré leurs qualités et pertinence. La recherche scientifique semble aussi se dérouler avec le principe de l’autoréférence et de l’autodétermination du « moi scientifique », lequel se traduit dans les faits par une recherche dont le principe est calqué sur celui des médias. La recherche sépare ce qui est publiable dans les revues et ce qui ne l’est pas. La politique devient aussi une affaire autoréférentielle. Les partis politiques se mesurent et se comparent dans leurs décisions et surtout leurs commentaires. Ils utilisent parfois des instituts pour être conseillés.

    Tous les systèmes ont tendance à devenir industriels et par voie de conséquence, à se présenter face à des masses avec lesquelles ils sont en interdépendance tout en étant indépendant, à l’instar du monde animal relié et séparé de son milieu. L’industrie a tendance à absorber le plus possible d’activités professionnelles. Prenez le système de santé. Bien qu’indépendants sur le « papier », les médecins libéraux se mettent de plus en plus au service d’intérêts industriels, laboratoires, hôpitaux, centres de soin. Dans nombre de secteurs, les normes imposées créent une interdépendance entre les professionnels et les industriels pourvoyeurs de productions normées.

    Comme on le constate, la massification de la société va de pair avec la fonctionnalisation autoréférentielle des systèmes industriels qui sont guidés par des intérêts particuliers et qui peuvent être fortement imbriqués avec des structures étatiques. Alors, en risquant une image déplaisante, on peut concevoir les masses comme un ensemble d’individus placés sous perfusion afin d’être irrigués par les flux de biens, services et facilités offertes par des systèmes industriels qui en retour, sucent à l’image des vampires le « sang vital » des masses ; porte-monnaie, corps à soigner, force de travail, psychisme, machine désirante, ennui du quotidien.

    La démocratie au sens moderne n’est plus possible. Le lecteur saura le déduire du constat que je viens de tracer. Ou alors se contentera d’une démonstration lapidaire. La démocratie, c’est le pouvoir du peuple ou dans une acception plus réaliste, la participation du peuple au pouvoir et aux décisions politiques censées accompagner ses volontés. Dans une société de masse, il n’y a plus de volontés citoyennes, même s’il y a nombre de volontés oligarchiques (celles des directeurs des systèmes industriels et de leurs cadres). Puisque le peuple a été dissout en se massifiant, il n’y a plus de démocratie. CQFD.

    Dernière remarque. La société contemporaine hyperindustrielle et hypermédiatisée est devenue trop complexe pour un exercice démocratique. Le paradoxe étant que les gens pensent que le politique n’a plus de pouvoir or c’est l’inverse, le politique n’a jamais été aussi présent, avec un Etat tentaculaire agissant dans tous les rouages, pris entre deux feux, celui des masses désirantes et celui des oligarchies dominantes, et un troisième feu, celui des problèmes croissants parce que la technique apporte plus de problèmes que de solutions. La politique est donc très développée avec un appendice démocratique réduit à sa plus simple expression à travers les urnes. La seule issue pour le citoyen souhaitant renouer avec l’esprit démocratique et la liberté, c’est de s’instruire et non pas de s’indigner. Le livre de Stéphane Hessel n’a représenté qu’un ouvrage pour masses. L’indignation en devenant populiste, sorte d’attitude suggérée pour conférer une conscience politique à des individus comme en d’autres occasions, les médias proposent des goûts à ceux qui n’en ont pas. Pour l’instant, les pouvoirs publics n’ont pas encore décrété la journée de l’indignation. Comme quoi, il existe une marge pour descendre encore plus bas dans la sottise.

    Ce billet s’inscrit dans un livre à écrire, intitulé, instruisez-vous ! Si un éditeur sérieux se signalait, cela pourrait accélérer sa rédaction.

  • Qui sont « les assistés » ?


    Chaque jour, au travail, à la supérette ou dans la salle d’attente du médecin, on entend de bonnes gens déclarer en toute bonne fois : « assez d’assistanat, il y a trop de social en France ! » (sic), et souvent, les propos anti-chômeurs, anti-immigrés, voire anti-fonctionnaires, ne tardent pas à suivre.

    Comme si le souci majeur de notre pays était que les chômeurs de longue durée, que la situation objective de l’emploi prive objectivement de perspectives (4 millions de chômeurs totaux ou partiels !) puissent toucher quelque temps leurs maigres indemnités et « profiter » ensuite d’un RSA qui permet juste de survivre sans s’offrir le moindre plaisir ! Parmi ceux qui accablent les chômeurs, qui peut d’ailleurs être sûr que la perte d’emploi, l’absence de ressources et le surendettement ne frapperont pas un jour leur fils, leur sœur ou… leur chère petite personne ?

    En réalité, derrière ces propos mesquins qui conduisent de braves gens à cultiver l’envie et la haine (jalouser des Rmistes !), il y a la campagne de division menée par la droite. Pour disculper les milliardaires du CAC 40 de leurs énormes responsabilités dans la casse de nos usines, pour protéger le capitalisme, incapable de concrétiser le « droit au travail » inscrit dans la constitution, l’UMP préfère stigmatiser les « petits » et les sans-grade. Qu’il est plus simple de stigmatiser le chômeur, surtout s’il est basané ou si elle est mère célibataire, que d’accuser ces manitous du capital qui augmentent la valeur de leurs actions chaque fois qu’ils délocalisent une production vers un pays de misère !

     
     

    Derrière le « racisme social » contre les prétendus « assistés », il y a aussi la politique du PS :comme Hollande ne veut pas réellement taxer les capitalistes, comme il veut néanmoins conserver une image de « défenseur des faibles », il taxe les travailleurs en activité, rogne les pensions de retraite, bloque le salaire des fonctionnaires et « diminue la dépense publique » comme l’exige la droite : bref, il s’en prend aux actifs pour, soi-disant, « aider les plus fragiles » : en fait le but n’est pas d’aider les chômeurs mais de renflouer le maudit euro à la dérive et pour rembourser la « dette souveraine » (sic !) aux financiers. Bref, les dames patronnesses du PS s’entendent à merveille avec les Brutos de la droite pour OPPOSER sans cesse les « petits » aux « moyens », histoire d’épargner les GROS.

    Plus facile aussi d’accuser le travailleur immigré qui pousse sur le marteau-piqueur que de dénoncer le véritable casseur de la nation : cette UE capitaliste, qui pompe chaque année 18 milliards d’euros à la France en ne lui rendant sous forme de « subventions européennes » (car en plus il faut dire merci !) 9 milliards de cette manne détournée de nos services publics et de nos investissements industriels publics à la ramasse.

    Alors trêve de basse jalousieCessons de jalouser nos frères de classe, les travailleurs privés d’emploi en leur infligeant la double peine de l’exclusion économique et du mépris social. Cessons d’envier les fonctionnaires car les instituteurs, les infirmières, les ouvriers et les ingénieurs de l’Equipement travaillent dur pour le service public en voyant leur salaire réel baisser et leurs effectifs s’écrouler (6 postes sur 7 d’employés de l’équipement partant à la retraite ne sont plus remplacés !).

    Et regardons les CHIFFRES : comme l’établit une enquête précise du Monde diplo parue en juin, le vrai problème des droits sociaux n’est pas que quelques-uns « abusent » de leurs pauvres prestations. Le vrai problème est que des CENTAINES DE MILLIERS de personnes pauvres ou très pauvres, mal informées, déprimées ou culpabilisées par la campagne contre les « assistés », n’osent pas exiger leurs DROITS. Le vrai problème est que 8 millions de Français vivent aujourd’hui sous le seuil de pauvreté. Qu’un enfant sur 5 est classé parmi les pauvres ; que près de la moitié de la population ne part pas en vacances près de 80 ans après 1936 !

    Regardons plutôt vers le HAUT de la société : vers ces 500 premières fortunes « françaises », si pressées de s’expatrier pour échapper aux impôts, qui se sont accrues de 25% (vous avez bien lu : au fait, votre salaire a « augmenté » de combien cette année ?) en 2013 et qui tentent par tous les moyens de gagner les « paradis fiscaux », où les attendent déjà 240 MILLIARDS d’euros, de quoi renflouer 12 fois le prétendu « trou des retraites ».

    Et n’oublions pas que si les chômeurs sont privés de travail PAR LE CAPITALISME, qui préfère surexploiter des esclaves à l’autre bout du monde, les insolents revenus de nos milliardaires, auxquels il faudrait ajouter tant de « peoples », de « grands sportifs » camés et de « petits débrouillards » à la Tapie, s’accroissent sans cesse SUR LE DOS DU TRAVAIL de plus en plus dévalué et méprisé.

    Bref, LES « ASSISTES » NE SONT PAS CEUX QUE DESIGNENT LA DROITE : ils s’appellent les CAPITALISTES  ; et il faudra pour leur faire rendre gorge que les « petits » et les « moyens » s’unissent enfin dans un large front populaire et patriotique poussant jusqu’à leur terme, la révolution sociale, les justes luttes inachevées de 36, 45 et 68.

    Ainsi pourrons-nous TOUS ENSEMBLE rendre à la France son indépendance, reconstruire l’emploi industriel, rendre sa place centrale à la classe ouvrière, sortir de l’UE du capital et rouvrir à notre pays la voie du socialisme.

    Par Floreal
    PRCF - www.initiative-communiste.fr

  • Totalitarisme, idéologie suprême de la technostructure

     

    Je pense à ce député-maire « centriste », et je suggère qu’on lui inflige le supplice destiné au loubard de l’orange mécanique : lui garder les paupières grandes ouvertes et lui projeter des heures et des heures de documents sur les camps d’extermination et autres barbaries nazies. Sans grand espoir, tant la politique aujourd’hui n’est plus qu’un magma d’idées reçues, de postures, de petites phrases assassines, bref, des brèves de comptoir à la Wolinski, avec un responsable politique jouant le rôle de la grande gueule éthylisée et des « militants » jouant celui du béni-oui-oui « je ne vous le fais pas dire ». Comment une société peut-elle encore penser, se penser et avancer quand l’ensemble de ce qui y est sensé produire de l’entendement se complaît dans la caricature, s’enrobe d’un charabia répulsif pour dire la complexité ? Quand le monde, selon elle, n’est plus qu’une invasion de bougnouls, de bicots, d’albanais et de roms ; Quand l’autre, qu’il soit ici, en Chine, au Mali ou ailleurs, est forcement à la genèse de tous les problèmes qui apparaissent. Quand la parole, dévaluée jusqu’à l’écœurement, fustige ce que lapraxis soutient (les banques) et cajole ce qu’elle détruit (les peuples), dans une exhibition de cynisme jamais égalée.

     
     

    Endormir est le maître mot. En simplifiant à l’extrême, en fixant le doigt censé montrer la lune, en s’attaquant avec moult détails prouvant leur authenticité à des moulins à vent imaginaires, en tuant, jour après jour, l’eumétrie, la mesure, le lien - fondateur et ciment de la société réelle - au profit d’une autre, imaginaire, mythique où les citoyens s’entredéchirent, se maudissent, s’excluent les uns les autres.

    Tout cela en connaissance de cause, volontairement, car personne ne peut croire que les énarques qui nous gouvernent, à quelques exceptions près, sont des ignares, des analphabètes, des crétins patentés. A la limite, on aurait espéré qu’ils le soient, que nos élites n’y connaissent rien de leurs classiques, que pour eux l’Hubris n’est qu’un mot barbare non identifié. Que Voltaire était un vieillard aigri et Prométhée un artificier maladroit. On aurait espéré que Mme Lagarde n’ait jamais entendu Sophocle dire aux athéniens « lorsque nous croyons avoir raison, nous pouvons aussi avoir tort  ». Hélas, ils connaissent leurs classiques. Mais ils préfèrent faire semblant de les oublier, les garder pour eux, tout comme leurs fortunes et leur patrimoine. En y jetant dans l’arène pour passionner les foules des certitudes barbares et des poncifs explosifs afin de pouvoir vivre entre eux en paix.

     Et quand les rares résistants à cette déferlante de basses passions choisissent de les attaquer, comme Mediapart, en mettant à nu le désormais généralisé fais ce que je dis mais pas ce que je fais, ils les condamnent au silence et à l’abrogation judiciaire de leur mémoire.

     

    Parodie de la pensée politique

    Si Prométhée a rendu l’âme, et ses cendres dispersées le long des centaines de kilomètres de friche des jadis glorieux conglomérats industriels des républiques soviétiques, son frère Epiméthée est bien vivant et arpente en sifflotant la rue Hermès, se demandant, avec sa naïveté bien connue, pourquoi tant de magasins ont baissé définitivement leurs stores dans cette rue commerciale d’Athènes. Il symbolise au mieux notre époque mais surtout nos élites dirigeantes. L’insouciance et le manque d’anticipation ayant définitivement remplacé la démesure, cette maladie de la techné qui a si profondément marqué le XXe siècles et ses horreurs. Désormais, nos banquiers soixante-huitards jouissent de l’instant et de leurs milliards, lançant de temps en temps, comme les précieuses ridicules, leur oups, on s’est trompé, signe annonciateur d’une nouvelle ponction chez les citoyens contribuables par le biais de nos dirigeants - et ce, quelle que soit leur couleur politique -. Car ces derniers, loin de tout esprit volontariste et ne croyant plus à rien, ne font que gérer l’instant, quitte à béatement ouvrir, chaque jour un peu plus, la boite de Pandore. Jadis on gouvernait selon des convictions (plus ou moins) partagées par une portion de l’électorat un moment (plus ou moins) majoritaire. Aujourd’hui on mène une politique apolitique, dite (c’est le mot à la mode) « sérieuse » et qui consiste à tout faire pour continuer à emprunter aux moindres frais (fait-on semblant de croire). En conséquence, on ne gouverne plus, on gère. Ils nous gèrent donc, comme des parents prisonniers de produits psychotropes (en substance argent et pouvoir) tout en espérant qu’interdire, sanctionner et circonscrire des enfants turbulents (les citoyens en occurrence) leur laissera pleinement le temps de voguer dans le nirvana de leurs illusions de toute puissance. Ils titubent, essayant désespérément d’apparaître sérieux et irréprochables, pris inlassablement la main dans le sac ou dans l’erreur. Oups, je me suis trompée dit-elle en souriant Mme Lagarde en 2011 et on la nomme illico à la présidence du FMI.Oups, on s’est trompés murmurent les Goldman et Sachs. Et on imprime chaque mois aux Etats-Unis autant de papier dollars que durant l’ensemble de la période du plan Marshall. Oups, on s’est trompés déclare Monsieur Mario Draghi, et les millions de chômeurs grecs espagnols ou portugais semblent soulagés. A tort. Car il faut continuer dans l’erreur, sinon s’en est fini de notre sérieux et des taux bas pour emprunter. Mais à quoi ca sert d’emprunter, puisque, malgré les chômeurs, les boutiques qui ferment, les exportations qui s’effondrent, les écoles et les hôpitaux qui disparaissent la dette augmente ? Rétorque EUROSTAT. Ca sert, répond Mario fort de son expérience à Goldman Sachs, à pouvoir encore et toujours emprunter malgré l’augmentation de la dette, preuve incontestable de notre sérieux. Et puis, si ça foire on pourra toujours dire, une fois n’est pas coutume, oups, on s’est trompé…

     

    Le dédale des techniques

    Imaginer - et affirmer désirer - un futur radieux, le déconnectant des actions (généralement erronées) quotidiennes que l’on surnomme, pour mieux les déguiser, « réformes », « moyens » ou « mesures », c’est ne rien comprendre a la puissance entropique de la techné. De l’art de gouverner, la technostructure au pouvoir n’a retenu que le pire : le but, continue-t-elle a croire, justifie les moyens. Les cohortes de chômeurs se justifient par une sortie du tunnel, dont, précurseur, Giscard d’Estaing « entrevoyait » déjà la sortie. Les technocrates qui nous gouvernent ne s’aperçoivent nullement que comme le dit si justement Bruno Latour, si l’on ne s’aperçoit pas combien l’usage de la technique déplace, traduit, modifie, infléchit, l’intention initiale, c’est tout simplement parce que l’on a changé de but et que, par un glissement de la volonté, on s’est mis à vouloir autre chose que ce qu’on avait désiré au départ.

    Tout projet politique cesse de l’être, se transformant en une combinaison de décisions techniques, complètement déconnectées des notions du bien et du mal, au nom d’un but idéal phantasmatique qui, bien entendu, ne surviendra jamais. Tout au plus le technocrate au pouvoir, qu’il soit de droite de gauche ou d’ailleurs déclarera, tel le premier ministre grec que pour faire une omelette il faut casser des œufs (sic). C’est en cela que la notion même de sérieux devient apocalyptique (dans les deux sens du terme). L’inquisition dans son temps (ou les fondamentalistes aujourd’hui) n’agissait pas autrement. La seule différence résidant au fait que leurs techniques ambitionnaient un au-delà paradisiaque, tandis que pour les gouvernants contemporains elles se justifient par un futur d’ici.

    Le terme de sérieux devenant ainsi synonyme de totalitaire puisque les moyens cruels utilisés aujourd’hui contre les citoyens sont employés pour leur bien de demain. Ainsi, la technostructure se pourvoit d’une idéologie, c’est à dire d’une vision du monde hermétiquement coupée de la réalité, et incapable de juger son action, puisque celle-ci se dilue dans une série de moyens pensés comme passagers. Cela, en outre, permet d’affirmer que le but réside à se débarrasser de la finance mais que les moyens consistent à ruiner les peuples et les Etats pour continuer, avec sérieux, à emprunter au marché. 

    Ainsi, cette incapacité d’anticiper, embourbée dans une diarrhée de mesures dites techniques ne se met ainsi jamais en cause et se croit insanctionnable comme jadis on se croyait infaillible, voire immortel.