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  • États-Unis : un siècle d’interventionnisme meurtrier

     

    Fenêtre privilégiée du monde russe sur la mer Noire, la Crimée possède une histoire et une situation géographique singulières. Théâtre sous le Second Empire d’une intervention militaire franco-anglaise destinée à stopper l’expansionnisme de la Russie des tsars, hôte de la conférence de Yalta en 1945, cette région d’une superficie et d’une population équivalentes à celle de la Lorraine dispose aujourd’hui d’un statut de république autonome au sein de l’état ukrainien. À l’heure actuelle, la volonté des populations russophones de Crimée de s’affranchir de la tutelle d’une Ukraine passée sous la coupe d’un gouvernement pro-occidental est au cœur d’une nouvelle controverse diplomatique.

    L’occupation par des forces armées russes de plusieurs points stratégiques de la péninsule n’a pas tardé à déclencher un feu nourri de réactions indignées des gouvernements et des média mainstream occidentaux. Ainsi, Angela Merkel a déclaré « illégal [1] » le référendum prévu pour le 16 mars. François Hollande a fait savoir que « l’intégrité territoriale et la souveraineté de l’Ukraine ne [pouvaient] pas se négocier [2] ». Plusieurs éditorialistes ont mentionné le « sort incertain » de la minorité tatare de Crimée [3], sous-entendant probablement que la sécurité de cette dernière pourrait être compromise en cas d’occupation russe prolongée. C’est oublier que la Fédération de Russie compte 6 millions de citoyens tatars, qu’il existe sur les bords de la Volga une république autonome du Tatarstan et que personne à Moscou ne remet en question l’appartenance des Tatars à la nation russe. La Maison Blanche a quant à elle affirmé, par la voix de son secrétaire d’État John Kerry, que « la Crimée est l’Ukraine » [4].

    Le message adressé est donc sans équivoque : la présence de troupes russes en Crimée et la tenue prochaine d’un référendum constitueraient un grave cas d’ingérence et une violation du droit international. L’appareil d’État étatsunien est, il est vrai, particulièrement au fait des cas de conflits et de tensions directement ou indirectement causés par des ingérences extérieures. Nous livrons ici au lecteur une liste volontairement non-exhaustive recensant quelques exemples de conflits armés impliquant les États-Unis, parfois appuyés par des puissances européennes.

     

    • 1898 : conflit hispano-américain qui aboutira à la perte par l’Espagne des Philippines, de Cuba et de Porto Rico, territoires qui tomberont dans l’escarcelle des États-Unis. Le magnat de la presse William Randolph Hearst, qui inspira le film Citizen Kane à Orson Welles, se distingua à cette occasion par la propagande belliciste et anti-espagnole relayée par ses journaux.

    • 1900 : participation, au sein de l’alliance des huit-nations regroupant également les puissances européennes de l’époque, à la guerre des Boxers, opération de répression d’un mouvement anticolonialiste chinois.

    • 1903 : appui militaire aux sécessionnistes du Panama, aboutissant à la création d’un nouvel État indépendant dans une province auparavant colombienne.

    • 1950-1953 : envoi de 300 000 soldats au cours de la guerre de Corée. Deux décennies avant la guerre du Vietnam, l’armée américaine aurait déversé sur la Corée du Nord plus de 3 millions de litres de napalm [5].

    • 1953 : la CIA appuie un coup d’État en Iran visant à renvoyer le Premier ministre Mossadegh, non-aligné et partisan de l’indépendance énergétique.

    • 1961 : soutien à une tentative de coup d’État à Cuba, lors du débarquement de la « Baie des cochons ».

    • 1961-1972 : guerre du Vietnam.

    • 1965 : occupation de la République dominicaine.

    • 1973 : soutien militaire au coup d’État chilien, devant aboutir au renversement de Salvador Allende et à la prise de pouvoir du général Pinochet.

    • 1979-1992 : armement des moudjahidines afghans au cours de leur lutte contre l’Armée rouge.

    • 1981-1988 : soutien à la guérilla contre-révolutionnaire luttant contre le régime sandiniste au Nicaragua.

    • 1989 : invasion du Panama et renversement de Manuel Noriega.

    • 1990-1991 : guerre du Golfe, intervention au sein d’une coalition de 34 états qui dévastera l’armée et les infrastructures irakiennes.

    • 1994 : intervention en Haïti pour soutenir Jean-Bertrand Aristide.

    • 1999 : frappes aériennes en Serbie et au Kosovo, soutien militaire et logistique à l’UCK, organisation terroriste financée par la mafia albanaise.

    • À partir de 2001 : interventions en Afghanistan ;

    • 2003-2011 : guerre d’Irak. La chute de Saddam Hussein et l’occupation étrangère ont livré un pays dévasté aux violences intercommunautaires. On estime à 500 000 le nombre de victimes du conflit [6].

    • 2011 : intervention militaire en Libye.

     

    Lorsque les Etats-Unis qualifient certaines nations de « danger pour la paix dans la région », l’inversion accusatoire est donc totale. L’exemple de l’Iran est à ce titre particulièrement frappant :

     

     

    Rappelons que les ingérences occidentales, qu’elles se fassent par le biais d’appuis logistiques ou financiers aux groupes d’agitation interne (comme en Ukraine ou en Syrie) ou par des interventions militaires directes, ont essentiellement précédé des situations de chaos et de barbarie prolongées, comme en témoignent l’état actuel de l’Afghanistan, redevenu une place centrale de la production de pavot [7] et la violence extrême qui perdure en Irak [8]. Nous sommes bien loin des promesses de libération démocratique qui justifient les exactions interventionnistes de Washington et ses alliés.

  • Ministre français et enfants marocains a Marrakech

    Quel est cet ancien ministre français qui a abusé sexuellement d’enfants marocains à Marrakech ?

    La presse marocaine rapporte ces jours-ci l’humiliation subie par le ministre des Affaires étrangères Salaheddine Mezouar dans un aéroport parisien, tout en faisant le parallèle avec le traitement de faveur qui est offert aux officiels français lorsqu’ils sont au Maroc.

    Elle révèle ainsi que « le Maroc couvre les crimes sexuels d’un ministre français à Marrakech ». Le quotidien marocain Assabah, cité par le site électronique Alif Post, évoque « le traitement très hospitalier et combien respectueux réservé aux responsables français, anciens et actuels, lors de leurs séjours au Maroc. Cette hospitalité prend des tournures spéciales lorsque la justice marocaine ferme les yeux sur leurs crimes sexuels dont les victimes sont des mineurs marocains ».

    Le journal, qui s’indigne de la mésaventure du ministre Mezouar à l’aéroport Charles-de-Gaule à Paris, en profite pour « s’interroger sur les multiples faveurs accordées par le pouvoir marocain aux responsables français en visite au Maroc, qui va de la mise à disposition de jets privés aux invitations tous frais payés dans des hôtels de luxe dans la cadre de la "diplomatie de laMamounia.

    Cette générosité peut choquer l’opinion publique lorsqu’elle devient juridiquement inadmissible et moralement inacceptable », précisant que « c’est ce qui est arrivé quand la police marocaine est tombée sur un ancien ministre français qui abusait sexuellement d’enfants marocains mineurs dans la ville Marrakech. ». « Au lieu de le déférer devant la justice, elle a couvert le crime », affirme le journal.

    « Le Maroc officiel a préféré le silence, mais des journalistes et des hommes politiques français ont révélé le scandale et dévoilé le nom du ministre qui fréquentait Marrakech. Par la suite, des associations des droits de l’Homme et des acteurs de la société civile ont exigé de la justice marocaine l’ouverture d’une enquête après ces déclarations publiées par les médias français. En vain », souligne le journal qui estime que « dans ce cas, c’est le silence du Maroc officiel qui a été un vrai complot contre la dignité et l’honneur du Maroc et des Marocains ».

  • le Congrès juif mondial et Valls

    Réuni à Paris, le Congrès juif mondial fait "l’éloge du nouveau Premier ministre Manuel Valls"

    INFO PANAMZA. Organisation communautariste, le Congrès juif mondial, réuni hier et aujourd’hui à Paris, a tenu à honorer l’action de Manuel Valls « contre l’antisémitisme ».

    « Bras diplomatique du peuple juif » comme il se surnomme, le Congrès juif mondial, fondé en 1936 et basé à New York, s’est réuni à Paris le 31 mars et le 1er avril sans la moindre couverture médiatique hexagonale. Il fallait lire le Jerusalem Post ou le Buenos Aires Herald pour apprendre incidemment que cette influente organisation était présente ces jours-ci dans la capitale française. Au lendemain du second tour des élections municipales – jour des tractations secrètes pour l’avenir de Matignon –, la presse française traditionnelle n’a visiblement pas jugé pertinent de couvrir l’événement rapporté jusqu’en Israël et en Argentine.

    Une regrettable lacune journalistique : la plupart des citoyens qui s’informent auraient ainsi pu apprendre que les dirigeants du CJM (parmi lesquels figurent les Français David de Rothschild etRoger Cukierman, président du Crif) ont fait savoir, dans un communiqué de presse, qu’ils avaient « fait l’éloge du nouveau Premier ministre Manuel Valls pour avoir agi avec détermination contre le comédien antisémite Dieudonné » et soutenu la « pleine légitimité des mesures qui restreignent la liberté de parole ».

    François Hollande s’est vu également accorder une « grande appréciation », ce qui ne devrait pas déplaire à son ancien mentor politique Jacques Attali, présent à la réunion en tant qu’intervenant.

     

    Lire la suite de l’article sur panamza.com

     

  • L’économie mondiale vue sous l’angle de la criminologie

     

    RFI, 16 mars 2014

    Émission Géopolitique, le débat (RFI) du 16 mars 2014, avec pour invités Jean-François Gayraud, commissaire de la Police nationale et ancien membre de la Direction de la surveillance du territoire, Christian Chavagneux, rédacteur en chef adjoint de la revue Alternatives économiques et Jacques de Saint-Victor, historien.

     

  • Washington est-il une menace ?

     

    Les États-Unis veillent sur leurs alliés dans le monde avec une sollicitude toute paternelle. Ils sont « le pays de la liberté » et nous devons leur être éternellement reconnaissants de leur bonté. Cependant, une minorité significative pense qu’ils sont en réalité la principale menace contre la paix mondiale et contre leur propre population. Les faits sont têtus, observe Mowitz.

     | BERLIN (ALLEMAGNE) | 18 AVRIL 2014 
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    Le Spiegel, bras armé influent de la machine à tuer de Washington en Allemagne, se plaît à conter aujourd’hui la fable du bon Allemand aimé des citoyens états-uniens, et qu’il faut considérer comme digne d’entrer lui aussi dans le cercle des initiés [1]. À l’origine, un sondage réalisé —vus les résultats, comment pourrait-il en être autrement— par l’ambassade d’Allemagne auprès de 1 517 citoyens des USA [2]. On fait ce qu’on peut pour inciter les Allemands à la bienveillance envers les futures attaques militaires au profit de la finance et du grand capital internationaux. Les voyous de la classe dominante prennent volontiers en main la tâche de faire basculer l’opinion à coup de comptes-rendus tendancieux, et d’effacer la leçon « plus jamais la guerre » que nous ont apprise deux Guerres Mondiales perdues au siècle dernier. Le fusil d’assaut transatlantique considère comme « absurde », à la fin de l’article, le résultat d’un autre sondage d’après lequel 17 % des Allemands voient dans les États-Unis « la plus grande menace pour la paix mondiale », ce qui les mettraient en tête de la liste des ennemis publics [3].

    Pour moi, cela témoigne, en marge du courant dominant, d’une culture politique alternative étonnante vu la masse monumentale des appels à la guerre de plumitifs corrompus, et ce n’est évidemment pas au goût du Spiegel, messager des États-Unis, qui se plaint de voir les USA conspués devant l’Iran, la Syrie et la Corée du Nord. Et la tranche la plus jeune des personnes interrogées est encore plus claire avec 25 % considérant les USA comme « plus grand danger pour la paix mondiale ». Or, quoi qu’on puisse penser de la situation politique en Iran, en Syrie ou en Corée du Nord, ce sont eux qui sont menacés par l’Occident, et non pas l’inverse. Et dans le cas syrien, les États-Unis n’ont pas le moindre scrupule à soutenir en paroles et en actes les bandes d’Al-Qaïda mises en place par les États du Golfe pour faire tomber un gouvernement étranger. En accord avec une tendance qui se vérifie définitivement aujourd’hui, celle de fausser les comptes-rendus et de mentir sur les tenants et aboutissants, c’est encore une fois l’occasion pour eux de divulguer largement, sans les vérifier, des informations données par Human Rights Watch, qui accuse le régime d’el-Assad d’utiliser des bulldozers comme armes de guerre. Ces journalistes-voyous étaient déjà tout aussi tendancieux et hypocrites à propos de l’utilisation des gaz toxiques, dont des « experts » de Human Rights Watch, là aussi, ont voulu accuser de façon « presque sûre » les troupes du gouvernement syrien. Nous savons aujourd’hui que les « rebelles » alliés d’Al Qaida, et leurs sponsors états-uniens, français, britanniques et saoudiens avaient toutes les raisons de perpétrer de tels actes —et qu’ils étaient tout à fait en mesure de le faire— afin de justifier une intervention de l’occident.

    Les ONG telles que Human Rights Watch sont d’ailleurs à consommer avec beaucoup de modération. C’est avec l’aide d’ONG-écrans que des « révoltes » contre des gouvernements devenus persona non grata peuvent être provoquées à tout moment et partout à travers le monde, et c’est justement dans des pays qui résistent contre le « nouvel ordre mondial » orchestré par Wall Street et le Pentagone qu’on a le moins de mal à trouver des gens prêts à partir en « révolution » en échange d’argent liquide, de promesses, d’ i-pads, d’i-phones ou simplement de nourriture.

    D’après Knut Mellenthin dans Junge Welt, Obama aurait fait tuer jusqu’ici, au cours de ses années de présidence, plus de 3 000 personnes dans le monde lors de 390 attaques par drones [4]. Aucune, parmi celles jugées de façon fiable, n’a permis d’établir avec certitude chez les victimes une responsabilité qui ait pu justifier quelque condamnation que ce soit. Il a toujours suffi, pour faire passer de vie à trépas des milliers de citoyens en pays étrangers, des conclusions d’espions lors de leur travail souterrain ainsi que du feu vert d’Obama. C’est une chose qui n’arrive ni en Iran, ni en Syrie, ni en Corée du Nord.

    La classe dominante des États-Unis ne fait pas non plus dans la dentelle quand il s’agit d’utiliser les armes contre sa propre population. Un autre article de Junge Welt nous apprend que « Depuis le 11 septembre 2001, plus de 5 000 civils ont été tués par des policiers aux USA. » [5]. Katie Rucke, journaliste indépendante, met en parallèle la violence armée de la police à l’égard de la population et fait remarquer que depuis le « 9/11 », autant de citoyens des USA ont trouvé la mort dans leur pays que de soldats des USA sur le front de la guerre en Irak. Elle conclut : « Statistiquement parlant, les États-uniens devraient avoir plus peur de leur police que des ‘terroristes’ ».

    Traduction 
    Hélène

           
     

    [1] “US-Bürger sehen Deutschland in Führungsrolle”, par Sebastian Fischer, 30 janvier 2014.

    [2] “American Impression of Germany Found Stronger than Ever”, German Missions in the United States, 30 janvier 2014.

    [3Gallup International.

    [4] “Massenmord per Drohne”, par Knut Mellenthin, Junge Welt, 31 janvier 2014.

    [5] “Wenn Cops Killer werden”, de Jürgen Heiser, Junge Welt, 31 janvier 2014.